par Caecilius le 27 Novembre 2013, 09:58
Nox a raison de le croire, je n'arrive pas à me départir de l'image parfaite de mon frère, le héros de la famille, le fier guerrier, le soldat courageux, celui qui plait aux femmes. Moi j'avais vécu dans son ombre toute ma vie et même après sa mort, je continuais de vivre dans son ombre parce que lui avait tout ce qu'il fallait pour faire la fierté de nos parents, pour trouver une femme magnifique qu'il pensait épouser en la personne de Nox, parce qu'il était un guerrier accompli, qu'il était beau et qu'il savait faire l'amour. Moi je manque de tout cela, devant les femmes je balbutie, je me ridiculise, de guerrier je n'ai qu'un titre donné par Nox et mon frère devant mes efforts pour apprendre, beau je ne crois pas l'être assez pour plaire à une femme comme Nox et pour ce qui est de faire l'amour je manque d'expérience et de pratique. Deux partenaires, voilà qui est maigre si l'on compare à mon frère, si l'on compare à la belle jeune femme présente, comment tiendrai-je la comparaison si elle repensait à mon frère, aurait-elle pu avoir amant plus lamentable que moi si je devenais un amant justement ? Et puis je ne me crois pas digne d'une femme comme elle.
- Et bien si tu sensible aux doux imbéciles gaffeurs, peut-être que j'ai mes chances finalement de te faire succomber à ma petite personne. Mais tu te trompes, il y a des choses que j'ignore, celles pour lesquelles mon frère n'a pas trouvé de mots.
Elle me taquine, me provoque, c'est sa façon d'être, de faire et je l'aime beaucoup cette façon qu'elle a de se comporter, elle est joueuse, provocatrice, elle aime jouer avec ses propres règles et le peu de limites qu'elle fixe à ces règles. Nox a toujours été comme ça, aussi insaisissable que le vent, sans crier gare elle change de direction, elle surprend, pour un aveugle c'est déconcertant, déboussolant, désagréable mais venant d'elle, je trouve cela amusant, captivant, enivrant. Alors quand elle approche, que je la sens venir, j'ai le sentiment que je ne serai debout que pour quelques secondes encore mais je me laisse faire, je tombe, elle sur moi. La situation est gênante pour moi, ce que mon corps trahit en cette seconde d'une façon immanquable pour elle, j'en ai un peu honte mais elle ne semble pas s'en offusquer, au contraire, elle semble électriser, je la sens frémir légèrement, pourtant je le sais, Nox a grandis avec Venus, aussi de provoquer pareille réaction doit lui être valorisant ? C'est le terme que je choisirai mais moi, cela me met mal à l'aise, alors je cherche un écart, une porte de sortie et puisque j'ai pouvoir sur elle jusqu'au petit jour, j'en joue, j'en profite mais uniquement pour la livrer à mes mains. Deux mains avides de la découvrir depuis bien longtemps.
Un défi, la déshabiller, pourtant j'ai toujours cru que Nox ne s'habillait que si légèrement qu'elle pouvait vaincre ses adversaire rien qu'avec sa beauté, c'étaient les mots de mon frère et de quelques uns qui la connaissaient. Elle se laisse faire alors que je découvre sa tenue pour mieux la lui enlever, la résistance du corset est amusante mais je découvre le laçage de mes doigts et celui-ci se dessine dans ma tête pour m'autoriser à le défaire rapidement, efficacement et tandis que je termine de la déshabiller, elle rit pour seule réponse. Ainsi donc je serai le premier à réussir à défaire si vite ce corset ? J'aime croire que je suis le premier à faire cet exploit, il faut dire qu'en homme motivé que je suis, il est normal que je parvienne à m'en sortir n'est-ce pas ? Pourtant sa nudité actuelle ne veut rien dire pour moi, ce n'est qu'une fois allongée sous mes mains que je peux finalement la découvrir et que sa nudité prend un sens. Je sens son corps chauffer sous mes mains, je sais combien indécent il peut être de faire ce que je fais, elle est belle, elle est magnifique et je prends mon temps, tout mon temps, je sais que ça ne sera pas tous les deux jours alors je veux être sûr que je n'oublierai jamais rien si jamais plus je ne pourrai la voir ainsi. Pourtant alors qu'il semblerait qu'il n'existe plus de pudeur, quand au moment de venir sur ses fesses un doute survient. Je demande une autorisation et la belle se dérobe, soudainement j'ai l'impression qu'elle se referme comme elle seule sait le faire. Ses mots me surprennent, des questions auxquelles elle veut des réponses, la première tombe et j'y réponds.
- Appris est un mauvais mot, je ne lui pas appris à caresser ton corps, je n'ai fais que lui montrer comment toucher avec douceur.
Ce qu'elle demande alors me surprend d'avantage, un surnom venu du fond des âges me laissant pensif à des moments de rire entre elle, mon frère et moi, soudainement elle conclue, ma bouche s'ouvre et je reste figé tandis qu'elle fait ce que je n'aime pas qu'elle fasse. Elle me laisse entendre deux pas et disparait dans la maison, je me lance derrière elle mais son silence m'empêche de la suivre.
- Nox, je ...
Comment lui dire, comment savoir ce qu'elle veut entendre, comment être certain que ces mots qui me viennent sont les bons, j'ai peur de dire une bêtise, ne pas la voir me déplait, je pourrai utiliser mon pouvoir mais ne le fait pas.
- Plus jamais je ne te laisserai, je ne t'abandonnerai plus, tu ne seras plus seule, jamais plus parce que je ...
Je m'arrête m'immobiliser au milieu du salon, tête baissée vers le sol.
- Pas comme ça, Nox. Je ne le dirai pas à une omb...
Je ne termine pas ma phrase, je sens sa présence, devant moi, juste là, mon regard trouve le sien de cette façon que j'ai de me souvenir de la taille des gens. Je m'approche, nos corps sont proches, je sens sa chaleur, une main derrière sa nuque, l'attire pour un baiser tendre, délicat et puis je la serre contre moi, mes lèvres frôlent son oreille alors que je murmure tout bas mais d'une voix teintée des sentiments exprimés :
- Je t'aime.
Peut-être réalisais-je enfin que ça avait été elle, toujours depuis le début, je n'en suis pas sûr mais les mots sont sortis, je me recule un peu, désormais ce n'est plus à moi de parler ou de faire mais à elle.