Elle sembla approuver ma "synthèse" des événements... Elle assumait visiblement très bien le fait de m'avoir sacrifiée comme un pion, ce qui montrait très clairement que c'était une GROSSE psychopathe ! Si l'on m'avait dit que les "dieux" avaient un tel mépris de la vie humaine en règle générale... Et cela me mena à une autre question. Que je poserais sûrement plus tard.
Concernant ma "déduction" sur l'hyperespace, elle ne semblait pas partager mon avis. D'après elle, Pluton n'en avait pas besoin vu qu'il pouvait se transporter immédiatement aux quatre coins de l'univers sans le moindre besoin d'une quelconque technologie. Si c'était vrai, alors le mystère s'épaississait de manière très significative... Et quoi qu'en dise la déesse, je trouvais quand même son raisonnement stupide et tordu. C'était, lui aussi, un psychopathe dangereux sans aucune empathie. Je comprenais la logique de sa stratégie, bien entendu : c'était méthodique, efficace, et tout ce que l'on voulait. Mais sa stratégie n'avait pas le moindre élément humain.
Et c'était absolument terrifiant. Ces êtres si puissants étaient vides de toute forme d'humanité... Ce qui me fit me poser une deuxième question. Que je poserais sûrement plus tard.
Minerve déclara alors avoir deviné ce qu'il voulait, ajoutant qu'elle pouvait me demander, et me rendre ma musique. Elle pouvait lire dans mon esprit ? ... bien évidemment. Au fond, si elle était bien une déesse au sens mythologique du terme, il y avait peu de choses qu'elle ne pourrait PAS faire, en fait. Ce qu'elle fit apparaître était en revanche étonnant : l'appareil semblait fait de composants électroniques, et le son avait l'air de venir de vieux caissons qui vibraient. Nous avions abandonné ce type de technologie depuis... une éternité, en fait. D'où sortait-elle cet objet ? Ce qui me fit me poser une troisième question. Que je poserais sûrement plus tard.
La chaîne hi-fi joua alors
une musique familière, je pouvais même dire que ce morceau faisait partie de mes grands favoris. Ce n'était rien de délirant : plusieurs clavecins jouant des mélodies simples qui s'entrecroisaient de manière élégante. Cette mélodie m'avait toujours donné un peu d'entrain, un peu d'espoir, avait stimulé mon imagination de manière positive. Les fois où je l'écoutais, pour une fois je ne me focalisais plus sur des pensées sombres et déprimantes. Les enfants semblaient intrigués par ces bruits bizarres...
Et la blonde finit par désigner les gamins et l'école, me demandant ce que je souhaitais. C'était encore vague. Très vague. Elle était tout le temps cryptique, vague, "mystérieuse"... Ce qui me fit me poser une quatrième question. Et je décidai de poser mes questions.
- Ce que je souhaite... Avant de pouvoir vous répondre, j'ai quatre questions pour vous.M'adossant au tableau, je penchai légèrement la tête sur le côté, examinant la créature surnaturelle qui me faisait face.
- La première... Aimez-vous faire du mal aux autres ? Je laissai un bref silence, enchaînant.
- La deuxième... Pourquoi les Nephilim n'ont-ils pas éliminé l'humanité pour les remplacer par des androïdes serviles ?Encore quelques secondes sans rien dire, puis la suite :
- La troisième... Où êtes-vous, en ce moment ?La fixant toujours, je terminai :
- La quatrième... Pourquoi avons-nous cette conversation ?Puisqu'elle aimait être énigmatique, autant faire de même. Pourtant, même si trois d'entre elles pouvaient sembler très vastes, elles avaient chacune un véritable sens. Je voulais savoir quelle était la part d'humanité chez elle, savoir si elle était capable du moindre sentiment humain. Je voulais savoir pourquoi l'humanité n'avait pas été éradiquée, vu qu'elle ne servait à rien aux Nephilim. Je voulais savoir quel était exactement cet endroit étrange, qui selon elle était "réel". Je voulais savoir où elle voulait en venir, ce qu'elle voulait précisément de moi. Pourquoi avions-nous cette conversation ? Elle m'avait sacrifiée comme un pion, elle était donc une joueuse d'échecs... Et je doutais donc fort que nous discutions ici sans aucune raison. Il y en avait nécessairement une.