par Votum le 31 Janvier 2013, 11:29
Je me mis à rire et je lui sautais au cou tout en l'embrassant sur la joue pour le remercier du fait que nous nous ne rentrions. Ou peut être plutôt car il m’accordait mon caprice. Cela faisait vraiment du bien. J’étais donc plus joyeuse, plus légère. Cela se voyait sur mon visage, mais aussi dans mes pas et ma cadence. Mais je ne le lâchais pas. C’était un moment que nous partagions tous les deux et Prometheus avait tellement un cœur plus gros que lui, que les androïdes entraient et repartaient. Sa demeure était souvent prise d’assaut. Une personne venait de nous quitté et cela faisait mal à Prometheus, mais je ne lui en parlais pas. J’en avais aperçue une autre, Lia je crois, il aimait belles femmes ! Y aurait il un nouvel homme dans cette basse cours ? Comment savoir que dans très peu de temps un androïde masculin nous rejoindrait. Mais surtout quand Prometheus ouvrirait il les yeux sur qui il était réellement ? Tous ses actes, tout son entourage lui montrait clairement qui il était, mais lui gardait toujours les yeux fermés. Un jour viendrait et ce jour se rapprochait à grand pas. Je lui serrais un moment le bras pensive. Profitons d’aujourd’hui, car demain sera teinté de rouge … C’est ainsi.
Je finis par rire et l’écouter. Je le laissais parler et je repris la parole.
Les dieux ont beaucoup d’importance pour toi, mais le mérite t’il ? Ne crois pas que tout vient d’eux. Car sinon, cela voudrait dire que c’est eux qui t’ont façonné ? Eux qui t’ont donné ta personnalité ? Eux qui ont fait de toi ce que tu es ? Non Prometheus, tu vaux tellement plus que cela ! Mais sois sûr d’une chose mon frère, Ambryn est la plus heureuse des femmes ! Regarde, pourquoi ne serais je pas heureuse ? J’ai un toit, deux frères, des amis et tout cela grâce à toi ! Je suis la personne la plus chanceuse de Rome ! N’en doute pas un seul instant. Et puis avec toi, on ne s’ennuie pas !
Je lui donnais un coup de coude dans les côtes en riant. Non, avec lui on ne s’ennuyait pas et depuis que j’étais avec lui, je ne faisais que rire et sourire. N’était ce pas merveilleux d’’être avec lui ? Mais quand sa dernière question tomba, je ne m’y étais pas attendue. Je m’étais arrêtée et j’avais regardée le sol. Mon étreinte s’était resserrée sur son bras et j’avais finit par prendre une grande inspiration pour reprendre notre route. Je restais silencieuse et je savais que j’aurais du dire quelque chose de suite, mais je ne le pouvais pas pour l’instant. Je finis par m’asseoir de nouveau près du Tibre et j’attendis qu’il en fasse de même pour poser ma joue contre son épaule.
Père. C’est un terme extrêmement fort le mort père. T’imaginer père ? Je suppose que si tu me poses cette question, c’est que soit l’enfant est en route, soit tu te sens prêt pour prendre des responsabilités. Tu perdras ta légèreté, ton cœur battra pour deux, et tu ne pourras plus être insouciant. Est-ce que je t’imagine père ? Est-ce que tu seras un bon père ? Car c’est sans doute cette question que tu voulais me poser ? Je vais t’avouer un secret. Un secret que les parents n’avouent jamais aux autres parents, ni même à leurs enfants. Personne n’est fait pour être père ou mère. Quand la mère prend son bébé pour la première fois dans ses bras, elle comprend le mensonge. Non, elle ne sera pas une bonne mère. Et son cœur devient lourd, car le bébé qu’elle tient dans ses bras, elle l’aime au-delà de sa propre vie. Alors elle lui fait une promesse muette, celui de l’aimer, de le chérir, de le protéger. Et elle lui promet qu’elle essaiera d’être une mère parfaite. Mais elle sait déjà que c’est son premier mensonge vis-à-vis de lui.
Je me lève, je fais quelques pas et je tape dans un caillou sans but précis. Je finis par me tourner et je fronce les sourcils vers Prometheus. Ma posture devient agressive, mes poings se serrent et je finis par le pointer du doigt. Ma colère sentant dans ma voix, se voit dans mes yeux et je crache mes mots comme si chaque mot était une bombe.
Es tu près Prometheus a regarder ton enfant droit dans les yeux ? Et tu prèt à supporter son regard quand il te dira vingt ans plus tard quel mauvais père tu étais ? Et tu prêt à lui faire front et à ne jamais baisser les yeux ? Es tu prêt à ne jamais t’excuser de ce que tu as pu faire ? Es tu prêt à te battre avec lui si il le faut ? Es tu prêt à le tuer s’il te le demande !
Un pas, deux pas, je suis déjà à sa hauteur. Je donne l’impression que je vais lui en coller une. Si je le fais, il va voler très loin. Mais ma colère est forte, elle est palpable dans l’air. Mes yeux sont féroces, mes paroles blessantes. Je me baisse et d’un coup mon sourire réapparait. Un sourire doux, un sourire tendre. Mes mains viennent se poser sur chacune des joues de Prometheus et je le regarde droit dans les yeux.
Si tu es capable de répondre oui à chacune de mes questions, alors oui je t’imagine père. Oui, il est temps que tu sois un père. Oui, il faut que tu sois présent pour cet enfant. Car jamais tu ne regretteras d’être un père. Nous, nous ne pourrons jamais connaître le bonheur d’être parents. Toi, oui. Je te l’ai dit, si tu peux répondre oui à chacune de mes questions, alors ne t’en pose plus et fonce. S’il a la chance d’avoir tes belles boucles et ton regard, il sera un merveilleux enfant.
Mes mains glissent de ses joues à sa tignasse. Il est beau, il est vraiment magnifique. Et son cœur déborde d’amour. Pourquoi ne se rend il pas compte de qui il est vraiment ?