par Otho le 19 Mars 2014, 19:12
Ce silence, sous une lumière à en griller les rétines, était un peu oppressant. Les sens développés du Centurion parcourraient calmement l'étendue. Il avait vu passé deux gardes qui étaient bien plus pris dans leur discussion légère, que dans la surveillance à proprement parler. Mais ce n'était pas son rôle de leur botter le cul. Sa botte avait déjà bien assez à faire avec ses hommes. Et franchement, il s'en foutait de ces gamins, pas plus apte à guerroyer qu'à pisser droit, se vanter de mille exploits , sans les avoir fait. Il avait envie d'aller capturer un drake avec ses hommes, pour le balancer dans l'arène et y mettre un à un les nouvelles recrues pour voir si elle tenait la minute en face. C'était ça tout le plus gros problème de Rome: "beaucoup de bruit pour pas grand chose". La valeur d'un homme se faisait dans le silence, l'observation, l'humilité permanente d'avoir conscience de n'être qu'un homme. Et même s'il priait en priorité Minerve par respect pour sa Centurie, il commençait à douter de cette déesse, qui certes leur amenait victoire sur le champ de bataille mais peut être Jupiter ou Neptune aurait pu faire pareil au final... La chaleur et ce désert qui serait peut être un atout au final pour cette guerre, n'était peut être pas la meilleure solution à un peuple inquiet, stressé et qui avait besoin de fleurir. La guerre était une bonne chose, sans ça , les Ursus auraient du mal à perdurer, mais elle n'était pas tout. Otho observait les reliefs au loin. Il craignait que ces derniers ne masquent le pire. Un genre de fin , pour un renouveau certes, mais ce renouveau, pour qui serait-il....
Il fut tirer de ses pensées militaires et existentielles par un tout autre sujet. A une centaine de mètres de là, les deux fameux illuminés du cul avaient visiblement été lassés de narré leurs exploits sexuels, et avaient décrété passer à la pratique. Otho n'avait pas bougé. Il avait juste un peu tourner les yeux, les fixant en coin, la vue aiguisée et l’ouïe activée, captant chaque bribe de conversation. Il avait déjà vu cette femme. Était-ce une manie chez les dames de Rome de se balader dans des lieux peu sûrs seules? Si elles recherchaient des sensations fortes, Otho pouvaient les éjecter dans les déserts ou dans la fosse à scorpions... Il baissa les yeux sur sa main , qui passa sur la pierre et soupira. Bon... Allons faire ce que le Centurion de ces deux crétins notoires n'avaient pas fait: leur apprendre à marcher droit. Il avança, comme non concernés par la scène, se rapprochant calmement , le regard sur la grande Rome plus bas, la main sur le pommeau sculpté d'une tête d'ours de son glaive courbe , et finit par dépasser les deux hommes.
- Veuillez m'excuser messieurs...
Ils se décalèrent mais ne semblèrent pas faire attention à lui, comme trop pris par la poitrine de cette dame, à la tenue quelque peu.... décrépie. Qu'avait-elle bien pu faire pour être si poussiéreuse...? Il nota du coin de l’œil les broderies qui ne pouvaient pas être sur un vêtement d'une simple romaine, et fit un calme volte face mesurée, pour s'arrêter à moitié derrière la petite brune. Il faisait en effet presqu'une tête de plus, et la carrure, n'en parlons pas. Un gros raclement de gorge se fit entendre. Les deux soldats s'arrêtèrent et fixèrent le Centurion de haut en bas.
- Je peux savoir ce que vous faites soldats?
Les deux hommes se regardèrent cherchant une réponse adéquate et trouvèrent:
- C'est notre permission, Et cette catin nous a gentiment proposé ses services, rit grassement l'un d'eux, avec limite sa bite qui dépassait de son oreille, c'était dire le taux d'intelligence.
- Rangez vos sourires de petits cons. Cette catin est ma femme.
Chaque mot était posé, dur, tranchant. Il posa une main abimée et épaisse sur l'épaule fine et délicate, sans lâcher des yeux les deux malins, qui passèrent soudainement par toutes les couleurs.
- Elle me rejoignait sur les remparts pour discuter et c'est effectivement une prêtresse de Neptune.
- Merde...
- Qu'est-ce qui nous dit que c'est vrai et que tu veux pas simplement te la troncher à notre place.
Otho plissa les yeux et dépassa la dame, pour chopper le poignet du plus costaud et lui retourner violemment , arrachant un cri à ce prétentieux alors que l'autre reculait , pas super rassuré, avalant sa salive. Otho pas content. Un grondement sortit de son torse, animal et ses iris s'animèrent.
- Ecoute-moi bien petit merde... si t'en es qu'il te reste un peu d'intelligence pour tenir à la vie, même si comme tu dis je voulais me la troncher, je reste ton supérieur que ça te plaise ou non, j'en aurais tous les droits. Remanque une seule fois de respect à ma femme, touche-la ne serait-ce que du regard et je jure par Minerve, Jupiter et Neptune réunis que je t'arrache la langue et les yeux au burin de bâtisseur. *sa voix se haussa, crocs serrés * Est-ce que c'est compris !!!?
- Oui! *pleurs de douleur , et cri sous la pression de la torsion * Oui , on a compris !
- La prochaine fois, regarde qui s'adresse à toi, et transmet les respects de Otho, de la centurie des Ursus à ton supérieur, en lui précisant bien ce qui s'est passé et que si ça se reproduit, j'irai directement le voir.
Il le lâche , le poussant violemment contre un muret.
- Maintenant tirez-vous avant que je vous jette des remparts.
Les deux soldats désertèrent en courant sous le regard amer et froid de l'ours. Il s'était contenu un minimum, mais l'envie ne lui avait pas manqué de leur foutre deux trois coups de glaives. Il expire fortement , énervé et se retourna vers la femme, pour s'approcher sans douceur et lui prit le poignet pour l'observer, le visage fermé, puis le lâche et la fixe :
- Vous devriez aller vous faire soigner et prendre un bain. Vous êtes inconsciente ou quoi?
Délicat Otho, comme toujours...
MEME QUAND ON S'RA DANS L'AU DELA, MA BOTTE TROUVERA TON CUL.
.OURS PLEIN DE DENTS, EMMERDES DROIT DEVANT.