Sapiens et Aurora viennent d'ici : viewtopic.php?f=59&t=479
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Aurora était ravie d'entendre Sapiens être d'accord avec son choix. Elle ne lui en aurait pas voulu s'il l'avait désapprouvé. Cela n'aurait pas changé son choix, ni entamé sa volonté mais avoir son approbation n'était pas négligeable pour l'oracle. Ils étaient les deux anciens de la cité. Dès lors, il était parfois difficile d'accepter les avis ou les critiques de gens plus jeunes. Mais là, ils étaient à égalité. Sapiens était même plus âgé qu'elle. Cette idée la fit sourire alors qu'elle prenait le bras de son comparse.
"Je suis heureuse que tu partages mon point de vue. Certes, que tu ne sois pas d'accord n'aurait rien changé dans ma décision mais cela me fait plaisir que tu penses comme moi."
L'oracle trouvait important de le lui dire. Elle affirmait son indépendance mais elle tenait à souligner l'importance des paroles qu'il pouvait prononcer envers elle. Sous le couvert des étoiles, le couple le plus vieux de Rome avançait tranquillement dans les rues désertes. Aurora réfléchit peu de temps. Impossible d'aller dans un endroit public. Ils risquaient d'être entendus. Mieux valait un endroit à l'abri des curieux et la jeune femme savait très bien où aller. Le sanctuaire de sa déesse serait le meilleur endroit. Un passage secret connu d'elle seule permettait d'accéder à ses appartements. Seule elle et les personnes qui l'accompagnaient pouvaient l'emprunter. Des protections avaient été posées au fur et à mesure du temps. Celui qui avait construit l'endroit était mort depuis longtemps et Aurora avait fait en sorte qu'il oublie ce qu'il avait fait.
"Nous serons à l'abri au sanctuaire de Cérès."
Simple information pour que son compagnon prenne la bonne direction. Ils leur faudraient peu de temps pour atteindre l'endroit. Aurora prit soin de ne pas se présenter à l'entrée. Personne ne devait la voir avec Sapiens. Elle fit le tour et arriva devant un pan de mur qui semblait bien similaire aux autres. Aurora se saisit alors de la main de son compagnon.
"Ne lâche pas ma main si tu souhaites encore vivre un peu mon ami."
Elle posa sa min libre à plat sur le mur et activa son pouvoir. Les pierres se mirent à vieillir rapidement se transformant en sable et laissant une ouverture assez grande pour le passage d'un homme. L'oracle s'engagea dans le passage, la main toujours dans celle de Sapiens et l'attira à sa suite. Des torches s'allumèrent alors et sous une nouvelle impulsion de la jeune femme, le mur se reconstruisit, remontant le temps. Aurora parcourut les quelques mètres qui la séparait de son appartement, opérant avec le mur comme avec son homologue extérieur. Son don était atypique et prodigieux mais nécessitait une énergie importante. Heureusement, son grand âge lui permettait de jouer ce petit tour sans trop puiser dans ses réserves.
Sapiens put alors découvrir le lieu de vie de sa confidente. Un lieu très épuré, bien loin de ce que l'on peut imaginer chez une prêtresse, encore plus chez une oracle. Le décor était minimaliste. Des nattes de joncs habillaient le sol de pierre, un simple bureau de bois brut et un fauteuil dans un coin avec une bibliothèque à l'arrière en partie occupée par des livres et l'autre partie par des parchemins, une table et une chaise, deux lits romains se faisaient face, une table basse au milieu, un lit dans un autre coin. Le lieu était modeste et les fioritures n'étaient pas de mise. Les matières étaient brutes et sobres et oscillaient entre le bois, le lin et le coton. Seul ornement, la statue de la déesse et un autel privé dans le fond de la pièce. Blés, fruits et vin l'ornaient en de multiples offrandes. Rendant sa cape à Sapiens, elle l'invita à prendre place sur l'un des lits alors qu'elle allait leur servir deux coupes de vin. Des coupes là encore très modeste car simplement faites de bois. Aurora vint alors prendre place face à son interlocuteur après lui avoir tendue la coupe.
"Pardonne le côté spartiate de mes appartements, mais je n'aime guère les fioritures. J'estime que les choses doivent être pratiques et confortables. Le reste n'est que peu important à mes yeux."