[center][titre]Ma peste des neiges….
Regardes ce que le feu a fait de moi.[/titre][/center]
[justify]=>[url=http://rome.jeuforum.fr/forum/viewtopic.php?f=59&t=539&p=24991#p24991]Avant[/url]
La nuit n’est pas plus apaisante que la précédente. Il n’y a rien de plus, rien de moib et je contemple la statuette d’Ambre de Vesta qui siège désormais sur le balcon de ma chambre, remplaçant le visage si puissant et terrible de Jupiter. Je la regarde, tendrement, créant autours de sa délicieuse personne des petites incarnations volubiles de flammes, qui dansent autours d’elles, en émettant des bruits rieurs de feu et de crépitement, des formes ondulantes et féminines, merveilleuses, mutines et je reste là, isolé, comme un gosse qui se rattache à un nouveau visage.
Les petites flammes aux formes féminines semblent voir si facilement le trouble qui règne en moi qu’elles dansent plus langoureuse, comme pour m’inviter à me faire sourire, à me laisser charmer par ces flammes qui sont mes meilleures maîtresses, mes fidèles amantes. Je soupire, frissonnant un instant en sentant l'une d’elle glisser le long de ma joue et disparaître dans mon cou, provoquant un terrible frisson qui me fait soupirer.
Je ferme un instant les yeux et lorsque je les ouvre, les flammes sont de ma hauteur, toutes rassemblées, elles ont pris la forme précise d’un corps féminin, sculpturales et voluptueux et je plonge mon nez tendrement dans ce cou enflammé, je respire l’odeur du feu, je m’en enivre, il semble que la flamme éternelle soit vivante par ma seule volonté et je tremble un instant, droguant mon corps brûlant à cette présence.
Ouvrant à nouveau mes pupilles, je deviens flamme, me lovant à ce corps, laissant mes mains rougeoyante caresser cet être qui n’est pas fait de chair, et je grogne à cette sensation possessive. J’ai l’impression de devenir fou, d’être devenu incapable de savoir si c’est le feu qui est fait pour moi ou les femmes et pourtant, en cet instant, c’est une flamme que je désire dans ma forme la plus terrible qui soit, je brûlerais volontiers mon corps pour cela, j’incendierais volontiers mon être, je soupire, encore, d’un souffle rauque et la flamme s’échappe alors, dans un rire de feu presque cristallin, j’ai du mal à reprendre mes esprits. Redevenant pourtant de chair, tombant le regard sur Vesta.
[b]-Comment puis-je vous être un bon serviteur, alors que je n’ai pas le sexe que vous appréciez ? [/b]
La question écorche ma gorge, sans que je veuille réellement la poser à Vesta. Je me sens presque incapable d’être un bon serviteur puisque je ne suis pas femme. Je déglutis avec grand mal, soupirant, nu devant la déesse, ainsi que les vêtements ont brûlé sous mon moment d’égarement, je pose une petite statuette d’argile. Celle de mon enfance, la même que j’ai montré à Jupiter en allant à l’encontre de Mélusine. Lutine…
[b]-Veille sur la demeure en mon absence Lutine, je dois voir quelqu’un. Et si Vesta vient, reçois là comme il se doit, ne la laisse pas à la porte. [/b]
La petite amie imaginaire, d’une enfance lointaine, retrouvée dans le feu éternel il y a quelques temps. L’être qui prenait vie quand j’étais enfant et que je me mettais à pleurer. Pourquoi me raccrocher à l’idée qu’elle est vivante ? Peut-être parce que cette chose est pour moi, un souvenir incertain, qu’enfant je me raccrochais à sa présence, comme si elle fut ma seule vérité.
Sans me rhabiller, d’un mouvement, je m’envole à travers le ciel, le feu gagnant tout mon corps, il ne faudra que quelques instant pour rejoindre cette demeure opposée, monde de glace et de froideur, terre terrible de désolation froide. Mais j’ai besoin d’aller la voir elle, ma douce et terrible obsession, compagne blessante et pourtant si délicieuse à mon esprit. J’ai besoin de retrouver Nix, telle que je sais la connaître, froide et combattant pourtant la chaleur que je lui apporte avec un désir empoignant ses entrailles. Ce danger incarné en mon opposé, qui pourtant m’attire comme je l’attire dans de frénétique désir de domination. Celle qui a déjà essayé de me tuer, qui le fera encore, ma terrible complice et furieuse adversaire, comme ma plus possessive amante et la plus éloignée.
L’aimer ? Voilà un grand mot. Belle, elle l’est, mais le terrible de son âme ne saurait réellement me charmer. Pourtant, il y a quelque chose en elle qui me fait chuter, en tout temps et tout heure, qui me fait sombrer, au-delà de toutes mes résolutions amères envers le genre humain, elle fait tomber des barrières. Oui…ELLE en fait tomber.
Et dans sa demeure je pénètre, évitant son foutu garde du corps, aussi agréable qu’un coup d’éclair lancé par Jupiter. La glace n’aime guère ma présence et pourtant, fantôme de feu volubile, je gagne la couche d’Arvena, le feu ne brûlant rien, me contentant de l’observer au dessus de sa couche, lévitant au dessus de son corps, je souris en la regardant endormie, que son visage est tendre et pourtant si terrible…..[/justify][/i]