Les fers déchirent mes poignets, alors qu'un homme me pousse violemment. Je manque de trébucher et heurte la carriole devant moi. J'avance. Moi, déesse aux yeux de ses infortunés romains, j'avance et mime une chétive androïde. J'approche des étales de Spurius. Elles différent des autres boutiques. La poissonnière vante son poisson, le boucher présente fièrement ses meilleurs morceaux de barbaque. Mais le marchand d'esclave ne harangue pas le chalant. La discrétion et la suggestion sont de mises. Les rues sont étroites, les fenêtres souvent fermés. Spurius paient les habitants pour qu'ils gardent leur volets de bois verrouillés afin d'offrir l'intimité souhaité par les romains.
Chaque romain arbore fièrement ses esclaves. Plus il en a, plus il est riche. Mais ils n'aiment pas qu'on sache qu'ils viennent eux-mêmes chercher leur esclave. Voilà deux semaines que je joue l'esclave au sein de Rome. Que les humains aiment les esclaves sexuels ! J'apprécie cela. Je préfère cela à leur prière, je préfère la luxure aux prières. Les prières apportent du pouvoir à mes ennemis Elohim : Jupiter, Neptune et cette pute de Minerve. La luxure m'apporte du pouvoir, à moi la Nephilim, mais aussi à Pluton et à Venus.
Si tous les deux semblent s'accomoder de la présence des anges Elohim, ce n'est pas mon cas. Je n'oublie pas cette guerre froide, je n'oublie pas que nombre de Nephilim ont péri. Les plus chanceux ont fuit la planète. Et j'ai découvert un fait remarquable. Les androïdes m'apporte de la luxure avec leurs orgies. Mais leurs prières n'apportent pas d'énergie aux Elohim. Si l'humanité disparaît, les Elohim mourront faute de prière et moi je survivrai grâce aux androïdes. Avant d'aider la rebellion, je dois comprendre les androïdes. C'est pourquoi mes traits ont changé, c'est pourquoi j'arbore les traits d'une magnifique androïde brune aux cheveux courts. Ma poitrine est discrète mais mise en valeur par un juste-au-corps épousant mes formes. Et mes yeux d'un violet irréel habille mon regard d'une note de féérie. Aucun humain ne comprendra qui se cache vraiment sous ses traits. D'ailleurs cet homme qui me maltraite depuis dix minutes ne se doute de rien. Sinon il supplierait mon pardon. Cette nuit, je l'égorgerai.
Mais pour le moment, il profite et me jette dans une cellule assez spacieuse. Pourtant il n'y a qu'une femme à l'intérieur. Je chute quand il me pousse et m'effondre à ses pieds. Je me confonds volontairement en excuses.
-- Veuillez me pardonner Mademoiselle, je n'ai pas su rester debout. Pardonnez-moi, s'il-vous-plait...