[E7]Sale gueule et sueur pour la nouvelle recrue.

Le ludus de Nomatus est assez luxueux et se trouve au milieu d'un vaste terrain où deux cours sont présentes. La cour avant sert de terrain d'entrainement et l’arrière des récoltes.

Re: [E7]Sale gueule et sueur pour la nouvelle recrue.

Messagepar Otho le 16 Mars 2014, 00:49

Il le laissa parler, l'écoutant mais rien ne l'étonnait dans son insistance sur son innocence. On se sent tous innocents à sa manière. Ce qui l'étonna davantage fut la détermination qu'il avait à vouloir s'en sortir. Un p'tit gars bien vaillant et pour une fois Otho doutait de la culpabilité d'un de ses hommes, ou plutôt futur homme. Il jeta un savon gras à Nersus qui l'attrapa et comprit qu'il devait laver les cheveux de Cassian sans ménagement. Ce savon décapait les peaux les plus crasseuses. Il se frotta le bouc, perplexe et prit à son tour la parole.

- Nous sommes tous innocents à notre échelle. Tu as fait la bêtise de penser les femmes fragiles. Elles sont souvent bien pires que les hommes. Ils se sentent protéger et supérieurs parce qu'ils ont une queue, mais elles ont bien compris comment ça marche. Rien que pour t'être trompé la dessus, avoir été trop naïf, tu es coupable. Tu es un petit homme là où elles essuient leurs pieds hypocrites et t'empoisonnent de mensonges, et de fausses gentillesses pour mieux se délecter de ta chute ensuite. En gros, elles ont rien d'autres à foutre tant le monde d'en haut est passionnant. Tu étais une cible parfaite. La moitié des hommes présents ici ont eu des histoires où les femmes ont mis leurs grains de sable. Ne prends pas ça pour un discours misogyne, mais si les femmes sont interdites ici, hormis de possibles exceptions d'employées un jour peut être... ce n'est pas pour rien. La courtoisie, l'amour ou la gentillesse affective font faire bien des bêtises aux hommes. On en a tous été victimes... Les femmes romaines sont dangereuses. Baise-les mais t'en éprends pas.

Mais c'est qu'il était sérieux en plus. Bien sûr que oui il était sérieux. Otho le grand solitaire qui prit une femme et qui repousse les autres. Comme il aimait à le dire, "la seule femme qui ne m'ait pas jugée, pas fait défaut, c'est la déesse que je prie et qui me fait voir demain. Mon cœur et mon âme vont à elle, chaque jour que fait ce monde." L'âme sage et dure, peu étaient capable de le supporter. Les seuls à l'accepter avec respect étaient ces soit disant rebuts de la société. Et ce gamin allait en faire partie. C'était bien parti. L'épreuve qu'il avait passé était plus lourde que certaines épreuves qu'il avait fait passé à d'autres, surtout la cautérisation sur l'arcade, c'était un truc que plusieurs de ses gars n'auraient pas supporté de cette manière.

- De toute façon , même si je coupais la langue à mes hommes, ils trouveraient d'autres moyens pour me faire chier, dit-il sur un ton amusé, un léger rire , puis un sourire et un regard perdu vers le bas, qui exprimait inconsciemment à quel point il tenait à cette foutue centurie. Mais si j'te la laisse, tache de bien t'en servir.

Il lui posa un seau entre les jambes et se redressa , le visage détendu.
- Nersus quand tu auras fini de l'aider à se récurer, amène-le dans le bureau de la Centurie. J'ai à lui parler en privé.

Sans plus de formalité Otho dépassa les deux hommes et regagna calmement la première pièce de ses appartements qui étaient un lieu officiel. Il attrapa avant ça le reste du repas du soir, fait de pain blanc, pommes de terres cuites et viande de cochon saucé. Il amena l'assiette près du feu de la pièce et attendit , assis de l'autre coté de la table, pensif. Après quelques minutes, il se redressa, ayant oublié les vêtements pour la demi portion. Il s'attarda dans l'armurerie pour trouver ce qui pourrait convenir, mais il verrait pour l'armure le lendemain. Il trouva pagne et tunique pour ce soir, c'était suffisant. Ceinture de cuir. Il devrait finir les soins en plus de cela, après le repas. Il ramena le tout, trouvant les minutes longues.
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Messagepar Cassian le 16 Mars 2014, 11:45

Il vit voler le savon et rapidement sentit Nersus s'affairer sur sa tignasse. Ecoutant le centurion faire son discours sur son innocence et ses fautes, sur ce qu'il pensait des femmes, il entreprit également de se savonner et se récurer un minimum. Il n'était pas un enfant ou un de ces hommes à qui l'on faisait tout. Il était encore assez valide pour se récurer la figure et le corps. Ceci dit, il faisait plus attention dans ses gestes, surtout au niveau de sa figure et de cette plaie si fraîche. Il releva les yeux, un vague sourire au lèvre pour signifier qu'il l'entendait et l'écoutait. Mais voilà, ce ne serait pas du jour au lendemain qu'il cesserait de traiter les femmes avec attention ; il avait été éduqué ainsi après tout. Même s'il savait que son argumentation tenait la route, il ne pouvais s'y ranger, c'est aussi ce qui le définissait.

Un rire lui échappa soudain, feutré mais il voyait où Otho voulait en venir. La réputation des Ursus n'était plus à faire. Il hocha la tête à l'affirmative en signe de compréhension avant de venir se savonner une partie de la figure et enchaîna sur ses épaules et ses bras. Une semaine de crasse et de merde à désincruster de ses pores. Il releva toute fois les yeux une fois encore vers son supérieur et haussa les épaules.


"J'y veillerai ne vous inquiétez pas"

Il récupéra alors le seau entre ses jambes et se mouilla les main pour continuer son office. Otho finit par quitter la pièce, signifiant qu'il désirait encore s'entretenir avec lui en privé. Nersus s'attelait à la tâche avec lui. Il fut savonné, peigné, rincé. Il était presque rutilant, un nouvel homme qui émergeait de cette crasse et ces immondices après y avoir mariné pendant une bonne semaine. Un serviette de tissu propre lui fut donné. Il l'enroula autour de sa taille une fois séché et le soldat eut même la gentillesse de lui dégoter une lanière de cuir. Il pu alors lisser sa chevelure de jais en arrière et la noua en une queue basse.

Il remercia l'homme qui le prit ensuite sous son bras. Il était plus que bancal encore avec sa jambe et il ne connaissait pas le Ludus. De toute manière le Centurion lui avait demandé de le conduire à son bureau. Ils quittèrent donc les latrines, le regard de Cassian s'attardant un peu sur la cour et les couloirs qu'il croisait, cherchant déjà à mémoriser les lieux. Ils arrivèrent rapidement à destination, au loin lui parvenait les rires et les voix des autres hommes d'Otho. Une joyeuse bande à en juger par les rire gras de ces derniers. Il gardait cela pour plus tard et fixait la porte quand Nersus frappa. Il le fit entrer et s'éclipsa assez rapidement pour laisser les hommes seuls. Son regard allait dans la pièce, curieux malgré lui.

Il capta ainsi une tunique propre et un pagne non loin de là mais il ne s'y attarda pas. Il fixait la silhouette imposante du centurion, appréciant la chaleur de la pièce. Il avança de quelques pas et se tint aussi droit que sa condition lui permis tel un bon soldat. Il avait déjà une meilleure allure qu'à son arrivée. Il marqua un silence court et respectueux avant que sa voix ne s'élève.


"Vous désiriez m'entretenir en privé... Excusez le délais c.... Otho..."
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Re: [E7]Sale gueule et sueur pour la nouvelle recrue.

Messagepar Otho le 17 Mars 2014, 22:27

Lorsqu'il le vit arriver, il le regarda de haut en bas et c'était mieux, bien mieux. Il était présentable et apte à ressembler à un potentiel vrai soldat, pas un mendiant ramasser dans les immondices. Otho lui fit signe du pouce en montrant les vêtements près du feu, mis à la chaleur exprès, et l'observa bouger en silence, pour voir comment il se mouvait en dépit de ses blessures.

- Est-ce que tu vois bien de ton œil blessé? Je ne te demande pas un oui mais la vérité. Histoire qu'on évite que tu le perdes par fierté.


Il déroula un parchemin qu'il commença à lire, posant les bottes sur la tables, reniflant un coup, le pupilles perdus sur ce document, à la lueur d'une bougie. En face de lui, il y avait l'essentiel de couvert et de quoi se repaitre pour Cassian. Une cruche d'eau se tenait à coté avec un verre de métal.
- Assieds-toi et mange. Tu en as besoin.

Il laissa passer une grosse minute de silence, à lire le parchemin attentivement. Ses doigts passèrent dans sa barbe et il se la gratta pensif. Le regard plissé, réfléchissant à un soucis. Il le regarda manger en coin un bref instant puis referma la missive, pour attraper un morceau de pain dans une corbeille pas loin d'eux.

- On va parler de tes compétences. Que sais-tu faire? Je ne parle pas uniquement de tes capacités militaires. Ici , tout est utile.
Il lui adressa un regard attentif, attendant une réponse complète.
- Serais-tu capable d'avoir autant de fonction administrative que militaire sur le terrain?
Il avala une gorgée de vin. S'il ne lui donnait pas d'alcool c'était surtout parce qu'il en avait déjà assez bu, sans avoir manger qui plus était. Ce serait risqué pour la suite de liquéfier davantage son sang. Il n'avait pas totalement fini de le soigner mais tenait à ce qu'il se restaure avant ça.
- Cite tes gros défauts et tes lacunes aussi. Que je vois ce que je peux en tirer.
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Re: [E7]Sale gueule et sueur pour la nouvelle recrue.

Messagepar Cassian le 22 Mars 2014, 12:45

Cassian suivit le mouvement de pouce de son supérieur. Celui-ci lui désignait les affaires qu'il avait repéré un peu plus tôt. Il nota l'attention qu'il avait eut en les mettant à chauffer auprès du feu. Il hocha la tête en guise de remerciement et il s'approcha de ceux-ci. Sa démarche n'était pas des plus élégante, la jambe endolorie le faisait tanguer légèrement mais ses appuis étaient stables. Il serra un peu les dents et rajusta d'ailleurs sa démarche jusqu'à arriver à la tunique et au pagne laissé à son attention. Il saisit les vêtement et s'attela à s'habiller. Il n'était pas pudique et de toute manière le centurion l'avait déjà vu dans son plus simple appareil. Il tourna la tête toute fois à la question et secoua la tête légèrement.

"Pour être franc, pour le moment, je vois encore assez flou de cet œil. Je ne suis pas medicus mais je pense que c'est surtout dû au traitement... "

Il capta le mouvement de Otho qui venait de se poser à sa table pour lire quelques documents. Il repéra ainsi l'écuelle garnie et les couverts. Quand il l'invita à manger, il ne se fit pas prier. D'ailleurs son estomac se tordait un peu. Les hauts le cœur que ses soins lui avaient provoqué étaient passé. La faim revenait ainsi au galop et il ne rechigna pas. Il se posa à la place désignée et dans un rapide "merci", il se jeta sur le repas gracieusement offert. Il n'avait pas mangé depuis combien de jour ? Il ne saurait dire, mais même ses repas dans ce trou n'avait pas le droit de s'appeler ainsi. Ça faisait une bonne semaine qu'il n'avait rien mangé de pareil. Ce fut donc un Cassian affamé qui décanilla l'assiette sans pitié. Il mâchait à peine, avalait et enfournait aussi sec une nouvelle bouchée. Il coupa le contenu de l'écuelle avec du pain et recommença.

Le soldat fut soudain coupé dans son repas par la question du centurion. Il releva les yeux de son assiette et suspendit un instant son geste. Doutait-il de ses capacité physique ? Non, visiblement ce n'était pas le cas avec ce qu'il ajouta. Il voyait où son supérieur voulait en venir. Il cherchait de toute évidence à connaître tout le potentiel de ses recrues afin d'en tirer le meilleur avantage. Ainsi Otho pouvait avoir un large éventail de choix suivant les cas qu'il rencontrait. Son précédent centurion n'avait pas jugé cela utile pourtant c'était d'une logique affligeante. Bah, c'est ce qui montrait ceux apte et capable à ceux qui n'étaient que des pions qui se la jouaient tacticien. Un sourire fantomatique lui échappa malgré lui à cette pensée. Cette affectation promettait d'être intéressante et enrichissante malgré cette réputation. Cassian reposa un instant ses couverts, s'essuyant le coin des lèvres du pouce et pris la parole.


"D'un point de vu purement militaire, je suis assez vif et agile. Comparé aux hommes ici, je suis certainement moins massif, mais ma mobilité pourrait se montrer un avantage certain. J'ai également une bonne endurance et je peux également me montrer performant dans les attaques éclair qui requiert une rapidité et une précision particulière. J'arrive à peu près à anticipé les mouvements de mes adversaires et si les vents me sont favorables, je peux aussi vous éclairer sur le nombre et le type de nos ennemis."

Il marqua une pause, reprenant une cuillerée qu'il agrémenta d'une peu d'eau pour faire passer le tout. Hochant la tête à la dernière question d'Otho. Il reprit une inspiration et poursuivit.

"Pour ce qui est de l'administratif comme vous le nommer, je pense avoir quelques aptitudes en effet. Je sais lire et écrire, j'ai... quelques notions diplomatique et comme vous avez pu le constater ma langue bien pendue peut avoir son utilité. Si vous avez besoin de discours un peu élaborés, je peux également vous en pondre sans problème. J'ai des notions de poésie et de philosophie... Pour ce qui est mes défauts et lacunes... Je pense que le fait que je sois parfois un peu trop téméraire et à me pousser trop loin dans l'effort peut être considéré comme un défaut. Ma langue trop pendue aussi peut être considéré comme un autre défaut mais j'essaie d'en faire bon usage mais parfois ça a l'effet inverse. De ce qui est de mes lacunes... je dirai surtout qu'il s'agirait de ma force. Je reste lucide, je n'ai pas un gabarit qui me permet aisément de soulever de gros poids sur de longues distance. Mais je contourne ce problème en utilisant tout ce qui est à ma disposition pour compenser."
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