[E7] Professeur d'histoire [Katla]

Plus loin que le désert s'étend le mont Olympe. Aucun être humain, aucun androïde n'a réussi à atteindre les flancs de la montagne. Ces terres sont le lieu de repos des Dieux.
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Re: [E7] Professeur d'histoire [Katla]

Messagepar Minerve le 09 Janvier 2014, 22:55

-- Autant que tu le jugeais nécessaire, je n’ai jamais promis de les exaucer ou de te les refuser.

Minerve se tût et l’écouta détailler un à un ses souhaits. Quelque soit le niveau d’évolution qu’ait pu atteindre cette civilisation athée et scientifique, la déesse remarquait que ses souhaits restaient des plus communs, des plus terre à terre même. La paix dans le monde, être immortelle, sauver le monde… Une dizaine de siècles plus tôt, Minerve aurait été blasée, aurait levé les yeux au ciel et aurait été profondément déçue par cette humaine. Aujourd’hui, elle était blasée par ses voeux et nulle déception ne serait née de ces réponses si elles avaient été prononcées par un romain. Mais là tout était différent. Katla n’était pas romaine. Oui, de la part d’un romain, elle n’aurait même pas réagi, car elle se serait attendue à ces voeux si habituels. Combien de fois les entendait-elle dans les prières romaines ? Mais avec Katla, elle était également déçue. Elle s’attendait en réalité à une illustre personnalité sortant d’un monde scientifique, un mélange du Capitaine Kurk et du M.Spok l’aurait faite sourire, une femme avec qui discourir. C’était loin d’être le cas. Katla ne décevait pas Minerve, non. La civilisation danoise décevait Minerve. Elle la décevait par ce qu’elle avait enfanté, par l’absence de trace que laisserait cette civilisation.

Enseigner l’histoire à ses enfants et perpétuer la civilisation danoise aurait bien moins déçu Minerve. Elle la regarda et ne feignait rien. La déception se lisait donc sur son visage. Elle n’était guère habituée à cacher ses sentiments.

-- Quand tu rencontreras Pluton, que ce soit ici ou ailleurs, tu lui poseras la question. Si je ne peux pas le supporter, je dois lui accorder une étonnante qualité : il ne ment jamais. Maintenant, je ne suis pas certaine que tu comprennes sa réponse, ni même ses plans.

Minerve regarda les enfants. Ils disparurent, l’école également. Pourquoi les laisser à portée de voix si Katla ne désirait pas enseigner ? Il ne restait donc que cet arbre, cette colline et Minerve, assise sur un rocher. Elle réfléchissait. La musique avait cédé la place au silence. Aucun piaillement d’oiseau, aucun bruit de feuilles ne venait troublé l’étonnante quiétude de ce lieu.

-- T’es-tu déjà demandée si tu méritais qu’on exauce tes souhaits ? La paix dans le monde, être immortelle, la plus puissante, sauver le monde… Combien d’humains me demandent cela ? Combien d’humains méritent que j’exauce un seul de ces voeux. Tu veux sauver le monde en héradiquant les Khors, tu veux être immortelle pour te protéger des romains. Tu ne cherches ni à accepter les uns, ni à te faire accepter des autres. Et tu es tellement butée que tu n’envisages pas un instant que TOUS les torts te reviennent. Tu me fais penser à Innocent III. Sous prétexte que pendant onze années il avait tenté des méthodes pacifistes, il se permit les pires exactions contre les Albigeois. Quand, à sa mort, je lui ai demandé ce qu’il souhaitait, il m’a répondu la même chose que toi : La paix dans le monde, enfin… dans un monde qui pense comme lui évidemment. Être immortel pour ne pas être tué par les Albigeois ou assassiner par les révoltés qu’il a lui même forgé. Et sauver le monde, mais un monde pensant comme lui « évidemment ». Je ne dis pas qu’il a souhaité le sac de Constantinople, certes. Mais je ne comprends pas qu’il ait si longtemps été la figure de la papauté du Moyen- ge.

Minerve regarda Katla

-- Tu éprouves du dédain pour moi, tu me juges et me condamnes. C’est ton droit le plus absolue puisque j’ai semé ton chemin d’embûches et que je t’ai fait mal. Tu as même raison quand tu penses que j’aime faire mal. Mais qu’est-ce que faire mal ? Ce qui serait odieux de ma part, ce serait de faire ce que ta civilisation a fait, ce que nombre d’humains font : Effacer ! Effacer les cathares, effacer les albigeois, effacer Khor, effacer les Khors, effacer votre propre civilisation. Tu n’es pas effacée. Tu es morte, oui, mais tu n’es pas effacée, tu es même préservée. Que laisse ta civilisation derrière elle : un trou de 1000 km de diamètre. Si je t’avais plantée avec une lame ordinaire, il ne resterait de toi et de ta civilisation qu’un bloc de métal, une torche plasma, des batteries, un trou à la surface de la Terre. Soyons d’accord ! Je ne te demande pas de me remercier, loin de moi l’idée de remonter dans ton estime que je mésestime. Tu vois une parcelle, tu juges et tu dédaignes. Sais-tu que sans les Elohim, ton vaisseau aurait explosé en plein vol ? Il a fallu l’intervention de Dieu pour stopper la propagation de certaines étincelles. Et même quand tu vois, tu n’acceptes pas. Te souviens-tu que Pluton et moi t’avons sauvé dans le désert ? Tu n’aurais pourtant pas préféré finir dans l’estomac d’un scarabée… Enfin…
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Re: [E7] Professeur d'histoire [Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 10 Janvier 2014, 00:44

Lui poser la question ? Il ne mentait jamais ? Et qu'avait été son espèce de manipulation selon laquelle ma meilleure option était un échange de corps, alors qu'en réalité ça ne me servirait à rien ? Il n'avait peut-être pas menti directement, mais ç'avait été une manipulation des plus douteuses, malgré tout... Je n'avais plus tellement confiance en Pluton et je doutais, de toutes façons, qu'il daigne m'accorder une audience. Il n'avait plus besoin de moi. D'un point de vue stratégique, sur le grand échiquier de la guerre divine, je n'avais plus vraiment d'intérêt tactique. Quant au fait de comprendre sa réponse... Elle avait raison sur ce point. C'était un dieu, je serais donc peut-être incapable de comprendre, mais je voulais au moins essayer.

J'écoutai ensuite son discours... Et je ne savais plus quoi penser, à la fin de celui-ci. De l'énervement, principalement. Jusqu'ici j'étais restée calme. Il m'avait semblé avoir été plus ou moins respectueuse. J'avais parlé directement, mais je ne l'avais pas insultée (alors qu'elle venait de me butter), je n'avais pas pissé sur les murs, ni déclaré que les dieux n'étaient que des charlatans, ni rien de ce genre. Et malgré ça, elle... décrétait que je la jugeais, que j'éprouvais du dédain et que je la condamnais. Non mais attends, elle se prenait pour qui ? NON je ne la jugeais pas, je n'éprouvais aucune forme de dédain et je ne la condamnais pas. J'essayais de comprendre... Mais elle faisait la même chose que ses collègues. Elle décrétait que je pensais ceci ou cela, même si ce n'était pas le cas. Si je ne pensais pas ce qu'elle voulait qu'elle pense, elle s'en foutait et disait quand même autre chose. Elle VOULAIT que je sois méprisante, je ne l'étais pas, mais tant pis : elle décrétait que je l'étais en ignorant tout ce que je faisais, disais ou pensais. Et là j'en avais marre.

- ... du dédain ? Je vous juge et je vous condamne ? dis-je en haussant un sourcil, l'air sidérée. Vous avez beau être une déesse, vous ne semblez avoir qu'une vision très... limitée du monde. Ironiquement, sûrement plus que la mienne.

Je me levai alors, parlant d'une voix assez excédée.

- D'UNE. Vous parlez de Kohr et "des Khors". Déjà pour démarrer c'est des KOHRIENS. Leur fondateur était KOHREN. K-O-H-R-E-N. Quand on est un être omniscient, on apprend les noms des civilisations. ENSUITE. Nous avons cherché à les éradiquer ? Vous vous foutez de moi ? On aurait pu tous les éradiquer au moins vingt fois ! ILS ont attaqué, et TOUTES les batailles ont eu lieu DANS LES ENVIRONS DE LA CITADELLE parce qu'ILS tentaient de nous bousiller la tronche ! On ne les a JAMAIS poursuivis pour continuer les affrontements, alors qu'on aurait LARGEMENT pu. On lançait le satellite Тхор, et raser leur pays ça nous prenait à tout casser une grosse matinée. On ne l'a JAMAIS fait. On a créé des machines de plus en plus puissantes pour résister à leurs assauts incessants, mais pas UNE fois n'a-t-on lancé la moindre attaque. Je ne comprends MÊME PAS pourquoi vous tentez de me manipuler en me faisant croire que NOUS sommes les grands coupables de cet affrontement et que les KOHRIENS -vous l'avez retenu cette fois ? KOHRIENS- sont les victimes. J'étais là bordel, alors pourquoi vous tentez de me raconter vos conneries ? Vous devez bien savoir que j'ai TOUT VU de mes yeux. Vous ne POUVEZ PAS me faire croire que la Citadelle a tenté d'éradiquer l'Empire KOHRIEN. C'est comme si vous tentiez de raconter à un type que sa peau est verte alors qu'elle est rose. Vous pourrez lui raconter autant que vous voulez "non c'est du vert", le type va vous dire "arrêtez de me faire chier, c'est du rose et ça se passe de votre avis". Non, nous n'avons JAMAIS tenté d'éradiquer l'Empire de Kohr, alors même que celui-ci lançait des assauts contre nous plusieurs fois par an. Que ça vous plaise ou non je n'en ai rien à péter.

Deuxième point...

- ENSUITE... Le coup du dédain, ça va cinq minutes. Je pense plutôt qu'à ce niveau, vous avez BEAUCOUP de leçons à me donner... Parce que ça, pour dire "ton peuple a rejeté les dieux", vous êtes forts... Pour rappel, vous ne vous êtes JAMAIS révélés à nous. Vous avez envoyé vos prophètes aux romains pour les sauver et leur donner la possibilité de croire en vous, de prier pour vous. Nous n'avons JAMAIS eu cette chance, vous nous avez IGNORÉS et ABANDONNÉS avec LE PLUS IMMENSE MÉPRIS. Vous nous avez LAISSÉS CREVER parce que VOUS étiez dédaigneux envers nous, ces hommes qui maîtrisaient la technologie. VOUS ET PERSONNE D'AUTRE ! Comment aurait-on pu rejeter les dieux quand on ignorait jusqu'à leur existence ? Quoi, il fallait deviner, je sais pas ? Et la suite, n'en parlons pas ! Quand je suis arrivée, vous ne m'avez MÊME PAS REGARDÉE ! Pluton ? Il a tenté de me MANIPULER pour VOLER MON CORPS ET MES CONNAISSANCES ! Quant à vous, vous m'avez ABATTUE COMME UN NUISIBLE ! Et c'est MOI qui suis méprisante ? Vous vous foutez de moi ?

Je tendis alors la main derrière moi, l'air toujours aussi énervée.

- Alors oui, je ne comprends rien à Rome, ou pas grand chose. J'ai ESSAYÉ de comprendre ! J'ai posé des questions ! J'ai essayé de me renseigner, je suis allée dans plusieurs temples pour demander des trucs aux prêtres, pour apprendre quel dieu faisait quoi, quelles étaient les idéologies... C'est du dédain, ça ? Parce que je pose des questions afin de comprendre, je suis dédaigneuse, je juge et je condamne ? C'est ça, votre définition du dédain ?! "Ohlala, tes vœux sont si ordinaires et merdiques", vous dites. C'est pas un peu, oh, je sais pas... dédaigneux, au hasard ? J'aurais pu faire des vœux égoïstes, mais j'ai CHOISI de ne pas le faire ! Que quelqu'un m'aime, que l'humanité puisse voyager dans l'espace, j'aurais pu en faire des vœux pour moi et moi seule. Mais contrairement à vous, je ne pense pas QUE à ma tronche et rien d'autre ! La preuve, je vous demande de me BUTTER une fois Rome sauvée ! Ohlala, dis donc ! C'est vraiment TROP égoïste, ça, de demander à rester en vie le temps que Rome soit en sécurité. Je devrais avoir honte !

Je secouai alors la tête, ajoutant :

- Oh, après il y a des choses que je n'aime pas à Rome... Car je ne juge les gens QUE sur leurs INTENTIONS. Mettius par exemple, n'est formé que d'intentions maléfiques et mauvaises, tout ce qu'il fait est profondément manipulateur et égoïste. Si aider les pauvres lui profite il le fera, mais si laisser massacrer des gamins lui profite il le fera. IL L'A FAIT, d'ailleurs ! Il n'a pas tué cette femme, mais il a fait jeter son corps encore chaud et celui de ses deux enfants à venir dans l'arène pour s'attirer les faveurs du peuple ! C'est quoi, c'est ça, votre mètre-étalon de la morale !? Quelqu'un qui n'agit pas égoïstement et qui ne dévore pas son voisin est quelqu'un de dédaigneux et de méprisant ?! J'ai eu le tort de ne tuer aucun romain pendant tout mon séjour alors que tout Rome me crachait dessus, ça fait de moi quelqu'un de dédaigneux ? J'aurais dû, quoi, les tabasser !? Ça m'aurait rendue moins méprisante de leur péter la gueule !?

Croisant les bras, je continuai, sur ma lancée :

- Vous savez ce que c'est, ma conception d'un monde idéal ? Un monde où tout le monde fait tout ce qu'il veut, tant que ça n'emmerde pas les autres, tout connement. OHLALAAAAA QUE C'EST DEDAIGNEUX DIS DONC MON VIEUX ! Un monde où tout le monde est à égalité et vit librement ? SACREBLEU, QUEL MÉPRIS, IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE !

Je la pointai finalement du doigt, avec un air accusateur.

- Ce que vous tentez de faire c'est TOUT me mettre sur le dos, pour avoir une tête de bouc et fuir VOS responsabilités et VOS défauts. "JE" veux effacer les Kohriens -KOOOHRRRIEEENNNS c'est rentré là ?- comme vos putains d'Albigeois dont j'ai rien à secouer ? Mais je veux rien effacer moi, j'en ai justement RIEN à secouer de ce qu'ils font ! Si demain les Kohriens décident de changer de plan et d'aller construire une grande piscine et un parc d'attractions, hé ben je leur dis bravo et bonne chance ! Tout ce que je veux c'est que Rome soit en sécurité, rien de plus. Ce que font les Kohriens, ils font CE QU'ILS VEULENT tant qu'ils ne viennent pas raser Rome, ni plus ni moins ! Et effacer ma propre civilisation ? Vous vous payez ma tronche là ? UN, UN SEUL type a pété un plomb sous le coup de la panique. UN SEUL sur plusieurs dizaines de milliers ! Si j'avais pu arrêter la réaction en chaîne, vous croyez pas que je l'aurais fait ? Mais non, allez, la conclusion : un seul homme a paniqué alors tout son peuple était d'accord avec lui pour effacer la civilisation entière. Logique divine. Quelle SAGESSE DIVINE dites donc ! Ah mais je suis TROP éclairée ! MERCI DE LA LEÇON !

Bon, il fallait peut-être conclure, à un moment.

- Je n'envisage pas que tous les torts me reviennent ? NON ! Parce que les mondes où tous les torts reviennent à une personne ou un groupe de personnes, ils n'EXISTENT PAS. Un monde soit noir soit blanc, ça n'EXISTE PAS et encore une fois ça se passe de votre avis : que ça vous plaise ou non c'est pareil. QUELS torts me reviennent exactement alors, hein ? Allez-y, éclatez-vous. Tout ce que j'ai fait de mal, je l'assume pleinement, mais je ne compte pas être votre petit bouc émissaire à la con qui a tous les torts de l'univers. Alors allez, hop, éclairez-moi de votre sagesse ma grosse, on va voir. Donc effacer les Kohriens, on vient d'établir que vous disiez de la merde vu qu'on n'a jamais tenté de les attaquer, pour au contraire se défendre. Effacer ma civilisation, on vient de noter que vous êtes d'une mauvaise foi abyssale et pitoyable, vu que c'est juste UN citoyen de la Citadelle qui a paniqué. Encore effacer les Kohriens, on vient de remarquer que c'était toujours autant de la merde ce que vous dites, vu que s'ils décidaient de ne pas attaquer Rome je n'irais pas tenter de les attaquer non plus. Que reste-t-il ? Ah, si, effacer les Albigeois, je ne pense pas nécessaire de démontrer que je n'y suis pas pour grand chose. Quoique vous allez sûrement trouver une excuse bidon pour me mettre ça sur le dos aussi, au point où on en est, ça ne serait pas plus ridicule que tout le reste de votre petit discours à la con.

Je finis par hausser les épaules.

- ALORS QUOI ? Parce que j'ai osé ne pas accepter que vous me vomissiez tout votre mépris dessus je vais crever ou autre chose ? Hé ben soit ! Vous êtes peut-être une déesse, mais je suis pas votre putain d'essuie-pieds non plus !

C'était probablement une perte de temps, de m'énerver. Elle répondrait encore à côté de la plaque. "Ohlala tu n'as rien compris", ou "Ohlala quel dédain", ou je ne sais quoi d'autre qui n'amène rien à la conversation... Tant pis. Je ne tirerais rien d'elle. Depuis le départ elle ne faisait que de me reprocher des trucs qui n'avaient aucun sens et me poser des énigmes à la con. Si elle voulait s'amuser, elle n'avait qu'à trouver quelqu'un d'autre.
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Re: [E7] Professeur d'histoire [Katla]

Messagepar Minerve le 18 Janvier 2014, 22:34

À sa deuxième phrase, je disparus. Finalement, cette conversation s'avérait vaine et ne m'apporterait guère d'éléments. Je n'avais pas envie de discuter avec cette athée, je pouvais démonter le moindre de ses arguments, mais elle n'en valait guère la peine. L'arbre disparut à son tour, la colline également, le soleil s'éteint et les ténèbres envahirent les lieux. Je plaçais l'âme de Katla en quarantaine pour la paix en mon royaume. Elle n'avait prié nul dieu sous prétexte que nous ne nous manifestions pas à eux. Les romains, eux, s'étaient mis à prier, sans manifestation de notre part. C'est seulement après leur prières que nous revînmes. Ils avaient retrouvé la foi avant la civilisation de Katla. Heureusement pour l'espèce humaine et heureusement pour Nous !

La voix de Katla s'éteint rapidement. Je me dirigeais vers l'école et regardai les enfants.

-- Où est parti la maîtresse ? me demandaient-ils ?
-- Je l'ai mise en colère, elle a besoin de recouvrer son calme.

Je pris un enfant par la main et sentit une présence dans mon dos.

-- Tu as échoué Minerve.
-- Oui Père. Je n'ai pas l'information. Mais Pluton et Vesta non plus.
-- Je n'en serais pas si sûr à ta place.

Je me retournais, mais Père n'était déjà plus là.

-- Comment le sais-tu ?

C'est un enfant qui me donna la réponse.

-- Les voix du Seigneur sont impénétrables !
-- Foutus catholiques pensai-je

Je souris et embrassai l'enfant sur le front.

-- Je retourne à Rome. C'est Iah Hel qui va s'occuper de vous.

Iah Hel me rejoint et me sourit. Elle se tourna vers les enfants et les fit entrer dans la classe.
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Re: [E7] Professeur d'histoire [Katla]

Messagepar Katla Buskvej le 28 Janvier 2014, 20:53

Je sentais que mon corps m'échappait. Ou non... disparaissait. Ou plutôt... En fait j'étais incapable de bien décrire ce qu'il se passait, je n'avais jamais rien ressenti de tel, pas même durant ma mort aussi rapide qu'expéditive. J'étais énervée, quelques secondes auparavant. Enragée même, presque. Ces accusations de la part de Minerve, le fait qu'elle décide de penser à ma place, qu'elle décrète ce que je pensais ou faisais... J'en avais assez. La plupart des romains n'arrêtaient pas de faire cela. Et j'en avais assez. J'étais toujours restée calme, passive, acceptant cela mais pour la première fois je m'étais rebellée, j'avais refusé. Résultat...

Je sentais comme des murs m'oppressant, m'étouffant, je me sentais enfermée, incapable de bouger et à peine capable de penser. Je voulais me recroqueviller, mais je n'avais pas de corps, pas de mouvement. Mes pensées elles-mêmes étaient difficiles à bien saisir, comme si je flottais tout en étant bloquée dans un cube minuscule dont les parois épaisses m'écrasaient. Et cette rage disparut. Elle laissa place à... du dépit. De la détresse. Une profonde dépression. Une profonde déception. Je n'avais plus le moindre espoir, à présent. Minerve, avec ses accusations fantaisistes et son absence totale d'empathie, m'avait vidée de toute volonté. Peut-être était-ce son but... Probablement.

En fait, si, il restait un espoir. Faible, je devais l'admettre...
Je n'avais jamais osé prier Jupiter. Je craignais qu'il trouve mes préoccupations indignes de son intérêt. En tant que père de tous les dieux, je me disais qu'il avait un univers entier à gérer... Qu'il avait très certainement bien mieux à faire. Près de 40 milliards de planètes telluriques, juste dans notre galaxie, sachant qu'il y avait des millions de galaxies, ça en faisait des choses à gérer, pour le père des dieux. Qu'aurait-il à faire d'une humaine, une ancienne athée, qui il y avait moins d'un an ignorait jusqu'à son existence ? Mais c'était mon seul, mon dernier espoir.

- Vous êtes... enfin... les romains m'ont dit que vous étiez le père des dieux. Et des humains, aussi. Le dieu soigneur. Un père, c'est... je ne sais pas... sévère, mais bienveillant. Si je vous prie c'est parce que j'espère que c'est ce que vous êtes. Sévère mais bienveillant. J'ai besoin de quelqu'un qui me dise les choses en face... et j'ai besoin de bienveillance...

Je ne sais même pas si vous m'entendez ou si vous en avez quelque chose à faire, mais... si c'est le cas... vous pouvez peut-être... lire dans les âmes, dans les pensées, je l'ignore, mais faites-le. Vous verrez que je suis quelqu'un de gentil. Je n'ai jamais voulu de mal à personne. Pas même aux romains alors pourtant que ceux-ci m'ont jugée, méprisée, jetée et laissée à mourir de faim dès mon arrivée. Minerve m'a tuée et malgré cela je me suis mise à simplement discuter avec elle, sans l'accuser. J'ai essayé de la comprendre... Et elle m'a accusée de littéralement tous les torts du monde. Alors j'ai perdu patience...

Pourtant je veux comprendre. Je vous jure que c'est la vérité. Je suis incapable de mentir ou de manipuler, ce n'est pas dans ma nature, j'ai toujours été d'une franchise totale avec tout le monde. Certains m'estimaient pour cela, d'autres me détestaient, mais si vous pouvez lire dans mon âme, vous savez que je dis vrai. Je veux comprendre. J'ai... j'ai essayé de trouver quelqu'un, pour... pour me guider. J'ai tout perdu. Tout. Tous mes amis. Toutes les personnes que j'aimais. Toute ma civilisation. Il ne me restait rien. Rien du tout. En moins de 24 heures, mon existence entière a disparu.

Personne, personne à Rome, n'a fait preuve de la moindre empathie envers moi. On m'a immédiatement accusée d'être... une hérétique... Tout ça parce que je ne comprenais pas ces histoires de dieux. J'ignorais votre existence... J'avais des doutes, mais est-ce si anormal ? Et j'ai fini par rencontrer Pluton, j'ai fini par croire, j'ai fini par prier. Je sais... que Pluton et les autres dieux ont une relation compliquée. Suis-je punie parce que j'ai prié Pluton ? Je ne sais pas. Je ne peux faire que des suppositions car... Personne ne m'a expliqué. Au lieu de m'expliquer on m'a traitée d'idiote, on m'a dit que je ne comprenais rien à Rome alors même que je tentais de comprendre.

J'ai demandé à Caius. Il ne m'a pas expliqué. Aquila, elle, a préféré tenter de me tuer et de m'accuser alors que je venais de tout perdre, sans aucune humanité. Caius m'a trahie et a tué quelqu'un sous mes yeux pour son propre pouvoir politique... Isaa m'a rejetée avec violence, Alpharius aussi. J'ai été maladroite je le sais mais... J'étais perdue, j'étais totalement perdue. Je voulais juste... qu'on m'explique. Qu'on me guide. Qu'on me protège. Je suis encore perdue. Pluton a tenté de me manipuler pour me voler une information que... que j'aurais donnée le plus volontiers du monde.

Je vous jure sur... sur tout ce que je peux posséder que je ne suis pas quelqu'un de mauvais. Si Minerve me demandait clairement les choses je lui dirais sans détour. Mais je ne sais pas ce qu'elle veut. Je ne sais pas ce que Pluton me voulait. Comment pourrais-je le deviner ?
Pluton m'a manipulée pour me trahir, Minerve m'a tuée, et une fois ici, elle s'est mise à m'accuser de... de faits qui n'ont aucun sens... Vous le savez, vous êtes le père des dieux, j'ai mis en place un programme entier pour comprendre les Kohriens et communiquer avec eux au lieu de leur faire la guerre. J'ai lutté contre l'usage d'armes absolument terrifiantes, j'ai refusé qu'on les utilise contre les Kohriens. Et elle m'accuse d'avoir voulu les effacer ? Pourquoi ? Je ne comprends pas !

Je ne comprends pas... et je ne comprendrai jamais tant que personne ne m'expliquera. Je ne suis pas une déesse. Je ne suis pas omnisciente. J'ai conscience de mes limites. Je ne suis pas parfaite, mais je ne suis pas non plus un monstre responsable de tous les maux de l'univers. Je suis juste une humaine. Rien de plus... Je ne peux... que vous demander votre pardon d'avoir douté de vous, après avoir appris votre existence... et vous demander... non vous supplier... que quelqu'un me guide. Que quelqu'un... une personne... me comprenne, avec humanité et compassion... et qu'il m'explique. Je vous jure encore, sur tout ce que je peux avoir, que je ne veux de mal à personne. Je n'a pas le moindre mépris envers les dieux... Contrairement à ce que Minerve raconte, je ne la juge pas et ne la méprise pas, je ne juge et méprise personne, je veux juste comprendre. C'est la vérité... Je suis prête à tout faire pour aider Rome et les dieux, mais... Pour y arriver... J'ai besoin qu'on m'aide. Parce que j'ai tout perdu, parce que je ne comprends pas, et parce que je ne suis qu'une humaine. Je vous supplie de me donner votre bienveillance, parce que je ne suis qu'une humaine.
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