par Naevina le 22 Octobre 2013, 19:28
Son comportement est étrange, il semble bourru, un peu rustre, comme refermé sur lui-même et pas bien décidé à se montrer agréable mais son comportement indique tout le contraire alors qu'il semble veiller sur moi. Il me demande de me rhabiller et quand je ne peux pas le faire, il met sa cape sur mes épaules. C'est bien la première fois qu'un humain se fait si bienveillant envers moi, mon ancien Maître prenait soin de moi c'est vrai, il choisissait mes tenues et j'étais, presque, toujours vêtue mais les tenues que je portais ne visaient jamais guère à cacher quoi que ce soit de mon corps. Elle dévoilait un rien de mes fesses, beaucoup de ma poitrine, légèrement mon intimité, toujours de quoi complètement perturber l'autre et l'empêcher de mettre bout à bout deux pensées cohérentes et rationnelles qui ne soient pas entrecoupées de flash sur ma petite personne et ce qu'ils adoreraient me faire. S'il m'avait demandée de m'offrir à ses invités, je l'aurai fais sans hésiter et sans sourciller mais avec le recul, je suis heureuse que ça n'ait pas été le cas, je ne suis pas androïde sexuelle, cela ne m'intéresse guère plus que cela de me retrouver nue avec des hommes à faire je ne sais quoi qui ne me donnerait pas envie plus que de raison. Alors ce romain surprenant me plait énormément, il semble plutôt attentif à moi, comme décidé à me venir en aide, cela surprend, ça me fait sourire et je dois bien dire que ça me fait du bien qu'il ne me regarde pas comme les autres comme un morceau de viande. Ca change, finalement j'aime bien son pouvoir, même s'il contre le mien et que quelque part, malgré moi, je ne peux m'empêcher de penser que pour une fois que je tombe sur un romain prévenant et attentif à moi avec qui je voudrai bien que ça devienne intime, il faut justement que ce qui le rende si prévenant soit d'être insensible à mon pouvoir.
J'ignore ce qu'est véritablement la fidélité mais je réponds honnêtement, j'en saisis le concept tel qu'il a été informatisé dans mes circuits pour la compréhension d'un précepte, mais je n'ai jamais été véritablement attachée à quiconque alors la fidélité est subjective pour moi. C'est une idée plus qu'autre chose, un mot dont je saisis la définition sans forcément en comprendre la logique, après tout cette fidélité n'est-elle pas opposée à la quête de bonheurs et de plaisirs qui animent les humains ? C'est compliqué mais ça me permet apparemment de me faire bien voir de lui, tant mieux dans ce cas. Il parle alors de sa soeur et de son pouvoir, l'inverse précisément du sien, plutôt que de protéger d'une émotion, elle peut la manipuler, l'intensifier, elle ne sera donc pas insensible à mes charmes, les premiers temps risquent donc d'être délicats pour elle. Le paradoxe étant qu'elle devra passer du temps à mes côtés pour s'accoutumer à mon pouvoir mais que plus elle passera de temps plus elle voudra me donner du plaisir. Quand à son aimée, il semble hésiter, peu sûr de la réponse qu'il peut me donner et je comprends aisément son hésitation et il parle de la mort, de ce qu'elle est, si je sais ce qu'elle est, si je connais la peine qu'elle suscite.
- Non, monsieur. Je connais le mot, j'en saisis sa définition mais je ne saurai en parler comme vous le faites, je n'en comprends pas l'émotion qu'elle fait connaitre aux gens, comme je n'en ai nullement peur.
Alors qu'il sert le vin, je regarde ses gestes tandis qu'il semble bien décidé à m'en offrir également un verre, pourtant je n'en ai aucun besoin ou envie, à dire vrai, je n'avais rien bu, ni mangé depuis longtemps, depuis jamais. C'était donc une première de me retrouver avec un verre dans la main, un verre que je ne manque pas de faire tourner entre mes doigts alors que mon regard semble en analyser le contenu. Tandis qu'il reprend la parole, je hoche la tête, il dit vrai, tellement vrai, les autres ne me voulaient que pour le désir que je suscitais chez eux et il me rassure en disant qu'il n'attend pas de moi que je sois experte en plaisir, cela est rassurant car je n'aime pas faillir dans une tâche et pour les plaisirs, je suis maladroite, assez mon ancien maître me l'aura rabâché tout en rechignant à m'enseigner quand j'en faisais la demande.
- Au plus offrant mais il a l'espoir que vous soyez celui-ci. Diverses gens de divers moyens sont déjà venus mais Spurius ne s'y est pas trompé, vous semblez celui à la meilleure bourse.
Me levant j'approche du meuble ou Spurius avait laissé la carafe, je tire sur la porte du meuble jusqu'à faire céder le petit verrou. Je prends une bouteille de vin qui s'y trouve, à l'étiquette délavée et ternie par le temps. Je renverse le verre qui m'avait été servi, le remplissant avec ce vin, tendant le verre au romain :
- Celui-ci est vraiment bon, c'est celui que Spurius boit quand il vient constater la marchandise. Ni eau, ni sucre, ni épices. Je n'y connais que peu aux plaisirs de la chair mais il m'a été important de savoir à donner au meilleur pour mes Maîtres.