Certains naissent grands, d'autres le deviennent

Est-il nécessaire de décrire le Colisée ? Non ! Les spectacles ont lieu tous les jours de pleine Lune. Il s'agit d'une journée festive. Même le Sénat ne se réunit pas ce jour saint.

Certains naissent grands, d'autres le deviennent

Messagepar Arcus le 30 Juillet 2013, 15:37

Certains naissent grands, d'autres le deviennent

Les battements se font entendre, comme un bruit sourd, résonna dans les profondeurs du Colisée. La foule est déchaînée, elle réclame son dû. Le spectacle va bientôt commencer. Ce spectacle, c'est la mort, et ses acteurs, ce sont eux : les gladiateurs. Tout comme les autres, Arcus va entrer dans l'arène et fouler le sable encore tâché du sang des précédents gladiateurs qui viennent de s'entretuer dans un combat sans merci. Ce n'est plus qu'un question de minutes, voire de secondes. Il est déjà là, avec les autres têtes de bétails, car c'est bien ce qu'ils sont, au fond. Des porcs envoyés à l'abattoir. Mais pas pour Arcus. Pour Arcus, être un gladiateur signifie plus : être gladiateur est sa raison d'être. Alors qu'ils sont sur le point d'entrer dans l'arène, Arcus ferme ses yeux, repensant à son premier combat, il y a déjà quelques années. Il fut long, pénible et douloureux, mais il avait finalement triomphé. Triomphé, mais à quel prix ? Au prix de la vie de son ami qu'il avait du affronter et tuer. Alors qu'il ressassait inlassablement ce pénible souvenir, comme pour se donner la force de ne pas mourir en ce jour, les battements de la foule se font encore plus bruyants et deviennent réguliers. Il réalise alors que ces battements sont ceux de son cœur. C'est le moment, les portes s'ouvrent alors, laissant entrer dans le couloir la lumière de l'astre solaire, aveuglant les gladiateurs qui entament alors une montée qui pourrait bien être leur dernière.

La foule est venue en masse, comme à chaque fois. Tous les gladiateurs sont entrés, sauf Arcus qui est en bout de file. Lorsqu'il entre, les spectateurs se déchaînent en hurlements et cris de toutes sortes, scandant le nom de leur idole. "Arcus ! Arcus !" hurlent-ils à pleins poumons. Ce dernier leur rend la pareil en levant son glaive au dessus de sa tête et en le pointant vers les cieux, déchaînant toujours plus de cris dans les gradins. Puis il se met à genou, attrape un poignée de sable, puis se frotte les mains l'une contre l'autre, faisant corps avec le sol de l'arène. Il ferme une dernière fois les yeux, vidant son esprit de tout trouble, toute question et incertitude, puis empoigne à nouveau son glaive et attend. C'est la partie la plus dure de toutes : l'attente jusqu'au signal de départ. Pour Arcus, cette attente passe comme n'importe quelle autre attente, mais pour un gladiateur peu expérimenté, elle est souvent fatale. Et enfin, le signal est donné, un cor retentit dans tout le Colisée, et la foule, encore une fois, pousse un hurlement à en faire vibrer la structure en pierre de l'arène, tandis que les gladiateurs se ruent l'un sur l'autre et commencent à se massacrer.

Arcus est resté en retrait, et maintient sa position, attendant qu'on l'attaque au lieu de foncer tête baissée. Il est plus simple d'esquiver un coup et de riposter lorsqu'on le voit venir à l'avance que lorsqu'on se rue sur ses adversaires. Arcus attend donc que les autres l'attaquent, ce qu'ils ne tardent pas à faire. Dès lors, une, puis deux esquives, une roulade latérale puis le glaive d'acier tranchant d'Arcus fend l'air puis le crâne d'un des gladiateurs, laissant s'échapper des gerbes de sang. Croyant avoir sa chance, un autre essaie de prendre le gladiateur vétéran par surprise, mais celui-ci a déjà vu à l'avance ce qu'il projetait de faire, grâce à son don. Il se retourne donc et enfonce son pied dans l'estomac de son deuxième adversaire. Ne pouvant pas utiliser son glaive encore coincé dans le crâne du premier, Arcus lâche prise et tend alors rapidement ses mains vers sa prochaine victime, qu'il fait alors brûler en lui envoyant des flammes depuis ses mains. Ses cris sont à percer les tympans, mais Arcus s'en retourne reprendre son glaive rougeoyant pour riposter à nouveau. Le combat se poursuit alors sans relâche, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une poignée de gladiateurs debout dans le sable devenu encore plus rouge, changé en rivière pourpre. Sur la bonne trentaine d'hommes et de femmes qui étaient entrés dans l'arène il y a une bonne heure, seul une demi-douzaine était toujours en vie au moment où le cor retentit une seconde fois pour annoncer la fin de ce combat. Arcus rengaine alors son glaive et retourne dans ses "quartiers", sous le sable qu'il foule si souvent.

Il s'assoie alors sur un banc, levant les yeux au ciel, et lâchant un long soupir de soulagement, heureux d'être toujours en vie. Bien sûr, il était un homme libre, il pouvait partir s'il le voulait. Mais prendre des vies dans l'arène était la seule chose qu'il savait faire, alors à quoi bon partir ? Il se contenta de se féliciter d'être toujours entier, se réjouissant de ne pas avoir encore à rejoindre les dieux.
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