[E6] Ardentes prolongations [Prom']

Le prélat a proposé de nouvelles élections et comptent bien les remporter. Les cultes doivent s'assurer un maximum de prières pour placer leur pion au sénat et doivent choisir leur candidat au poste de prélat.
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[E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Katla Buskvej le 13 Juin 2013, 13:12

Extérieur du Colisée, une dizaine de minutes après que les jeux aient démarré.

J'étais sortie.

Ce fut la première chose qui me vint à l'esprit alors que je revenais progressivement à moi. J'étais à l'extérieur du Colisée, à une soixantaine de mètres des grands murs de l'immense cirque... J'étais dans la grande rue qui menait à l'imposant bâtiment de pierre, écroulée par terre, toujours couverte du sang de Valentina et de ses deux fœtus. J'observai mes mains, tremblant de tout mon corps, et vis alors le liquide rouge qui puait le fer... J'en avais sur les avant-bras. Sur la poitrine et le ventre. J'en avais partout sur le visage. On aurait pu croire que je sortais victorieuse d'une grande bataille durant laquelle j'avais occis mille ennemis, mais il n'en était pourtant rien. Aujourd'hui, c'était une défaite totale. Je ne m'étais pas sentie aussi écrasée que depuis l'explosion de la Citadelle.

Ah, ces plaques de métal qui me protégeaient. Une alliance parfaite de céramiques complexes, de carbone tissé et de métaux astucieusement mêlés pour créer un matériau d'une résistance immense. A quoi avaient-elles servi ? Aujourd'hui, à rien. Ah, cette lance à plasma qui pouvait transformer n'importe quel humain en bouillie de chair fondue en un tir. A quoi avait-elle servi ? Aujourd'hui, à rien. Toutes ces technologies complexes, qui s'entrelaçaient dans mon corps d'acier et de carbone, n'avaient servi à rien. J'avais été aussi inutile et impuissante qu'un enfant confus qui ne comprend rien à la situation.

Et aucun des présents n'avait semblé choqué. Mettius n'avait même pas affiché un air de surprise, quand il avait vu le corps inanimé de la femme enceinte percée de coups de couteau. Non, en l'espace d'un instant, lui et l'horrible Tempus avaient trouvé un moyen d'en profiter, de se nourrir de cette horreur pour gagner en pouvoir comme un vampire se nourrit du sang des autres pour conserver sa force. Mettius et ses sbires, ceux qui boivent le sang des enfants pour leur propre intérêt... C'était probablement très mélodramatique comme comparaison, mais c'était pourtant l'impression atroce que j'avais. Ils n'avaient pas porté les coups, ils s'étaient juste contentés de s'en réjouir et de se délecter de cette violence en y voyant un gain.

Je me relevai maladroitement. Mes jambes semblaient être faites de gélatine, alors pourtant qu'elles étaient constitués des meilleurs moteurs disponibles... Mais le problème ne venait pas de mes jambes. C'était mon cerveau qui était détruit, mon cœur qui était brûlé, transformé en une sorte de noisette carbonisée.

- J'ai subi vos... cris de haine... commençai-je à dire à voix haute, alors pourtant que la rue était vide. Tout le monde était dans le cirque. Je ne me suis pas défendue pourtant... J'ai fui...

Mon bras commença alors à changer de forme. Mes doigts se séparèrent alors que le métal qui me recouvrait prit une teinte métallique et commença à se retirer en arrière, laissant voir une main d'acier.

- J'ai fui parce que je ne voulais pas me battre contre vous... Je ne voulais faire de mal à personne... Je voulais juste vous protéger d'un... d'un ennemi que... vous ne pourrez jamais vaincre...

Les doigts se regroupèrent deux par deux, la paume de ma main se retirant aussi dans un bruit métallique. L'ensemble glissa en arrière jusqu'au niveau du coude alors que mon poignet changeait de forme pour s'ouvrir.

- Et voilà... votre vrai visage... la joie... celle de voir une femme assassinée et ses enfants massacrés... voilà le vrai visage de Rome... La ville qui n'aime que le sang, peu importe d'où il vient...

De mon avant bras sortirent alors quatre sorte de "rails" de couleur noire, entrelacés de bidules lumineux en tous genres, qui se déployèrent, l'ensemble mesurant environ 70cm. A l'arrière de ces rails (au niveau du poignet) apparut alors une sphère extrêmement lumineuse, éblouissante, qui faisait le bruit de flammes en train de ravager une forêt par temps sec.

Le champ de confinement empêchait la boule de plasma de faire fondre l'arme, mais toute la chaleur excédentaire fuyait par l'avant du canon. Alors que je marchais, le sol qui était face aux "rails" prit une teinte noire puis rouge vive comme s'il était en train de fondre.
Je levai le bras dans un geste assez maladroit, ce qui mit le feu à plusieurs arbres qui étaient trop proches et transforma un étal vide en mélange de tissu brûlé et de bois noir qui s'effritait.

- Je t'ai sous-estimé Mettius, comme j'ai sous-estimé les romains... mais tu m'as aussi sous-estimée. Ils m'ont tous sous-estimée... Rome a fait la même erreur que moi... Trop sûre d'elle... Vous aimez le sang, sénateurs, je vous donnerai les flammes... Peut-être le peuple hurlera-t-il de joie en vous voyant annihilés ? Quelle ironie ce serait...

Mon discours n'était pas tout à fait cohérent. D'un autre côté, je n'était pas dans mon état le plus cohérent, à ce moment-là... Tout se mélangeait dans ma vieille cervelle. La destruction de ma ville moins de deux mois auparavant, la perte de tout ce que j'avais et connaissais. L'agressivité des romains à mon égard. La menace qu'avait faite peser Mettius sur moi. La solitude sans fond. Et la mort de cette femme sous mes yeux... Tout cela avait donné un cocktail douteux.

Je m'arrêtai alors, pointant l'arme vers le cirque. J'avais activé le filtre à rayons-X, calculant la distance qui me séparait de la loge officielle où se trouvaient ces monstrueux politiciens. 45 mètres. Je continuai de marcher encore quelques instants... 40 mètres... 30 mètres... Parfait. J'avais aligné la cible... Dans quelques secondes, je serais la pire ennemie de Rome. Le monstre qui a tué les honnêtes hommes d'état... Dans un sens, cela changerait-il grand chose à ma situation ? Je voyais mal comment les choses pourraient devenir pires encore.

Le projectile brûlant transformerait la loge et tout ce qu'il y avait dans un rayon de 30 mètres en un enfer ardent, fondant la pierre, le métal, la chair et les transformant en vapeur ou en bouillie flamboyante. La température autour de l'impact serait augmentée d'une dizaine de degrés. Peut-être quelqu'un utiliserait-il je ne sais quel pouvoir pour protéger la loge... Mais ils ne savaient pas ce que j'allais faire. Personne ne m'avait jamais vue utiliser cette arme.

Je tournai alors la tête, observant les flammes provoquées par mon arme dans la rue. Je n'avais pas fait exprès. Tant pis. Ils préféraient se repaître du sang d'innocents pour leur divertissement, plutôt que de mener une vie honnête ? Hé bien soit. Ils retrouveraient leurs maisons en cendres. L'immoralité et la malhonnêteté ne pouvaient pas ne pas avoir de conséquences.
Revenant à ma cible, je pointai le canon maladroitement vers le haut du Colisée. C'était maintenant ou jamais...

- Pour que l'humanité reste bonne... L'immoralité doit avoir des conséquences... Les dieux s'en fichent, soit... Je ferai leur travail à leur place.
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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Prometheus le 17 Juin 2013, 17:47

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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Katla Buskvej le 17 Juin 2013, 18:58

Cela faisait bien une minute que j'étais là, me tenant face à l'imposant cirque de Rome, mon bras droit transformé en arme et tendu, prêt à tirer. J'étais pourtant pile à la bonne distance. La température serait juste assez atténuée par le trajet pour que l'explosion ne prenne que la loge dans son rayon. Les autres romains aux alentours auraient très chaud... Les environs gagneraient brutalement entre 1 et 40 degrés selon leur distance du point d'impact. Mais ils ne seraient pas tués, normalement...
Et pourtant j'hésitais. Mon esprit logique ne pouvait pas être éteint aussi facilement, et je ne pouvais m'empêcher de penser à ce que je réglerais, comme problèmes, en abattant tous les sénateurs présents. Déjà, le peuple aimait Mettius... Et c'était un centre du problème.

Le peuple de Rome était tout aussi sadique que son prélat, tout aussi avide de sang et tout aussi immoral que la caste de monstres qui dirigeait la ville. Alors, la solution était-elle de brûler Rome en entier ? J'avais refusé obstinément que l'on élimine le peuple de Kohr, pendant des dizaines d'années, alors même qu'ils attaquaient nos portes, tuaient les nôtres, et alors même qu'ils furent les responsables de notre chute finale. Nous aurions pu... Le satellite Thor avait la possibilité de transformer une zone de 80 Km de rayon en lac stérile de lave à l'atmosphère toxique. J'avais pourtant refusé que l'on s'en serve. Alors pourquoi, aujourd'hui, changerais-je d'avis ? L'âge commençait-il à ronger ce sens moral dont j'étais si fière ? J'avais pu me vanter, pendant 527 ans, de n'avoir jamais rien fait de méchant, mauvais ou de blesser quiconque volontairement. Allais-je m'y mettre ?

Et la vraie question était : allais-je m'adapter au terrain comme me l'avait conseillé Mettius ? Car je ne ferais rien d'autre, en devenant brutale et en abandonnant mon humanité. Je deviendrais une vraie romaine...
Je n'eus pas vraiment le temps d'y réfléchir plus, car subitement les capteurs indiquèrent une hausse anormale de température. J'eus à peine le temps de me tourner que j'aperçus alors un torrent de flammes qui se jetaient sur moi... Ayant remarqué le danger trop tard, il n'était plus possible d'esquiver et je me retrouvai repoussée par la vague brûlante qui eut un effet très problématique.

Les flammes étaient en train de détruire le champ de confinement de la sphère de plasma que j'avais dans le bras, qui était prête à partir. Si je ne m'en débarrassais pas immédiatement, ce serait moi qui exploserais... Je n'avais pas le choix. Je pointai le bras en l'air au hasard, et la boule irradiante de lumière s'envola alors vers le ciel à plus de 40 kilomètres par heure en laissant derrière elle cette trace floue si caractéristique de l'air extrêmement chaud. Après avoir parcouru environ 50 mètres, le globe lumineux explosa violemment en laissant derrière lui un petit nuage grisâtre provoqué par la condensation.

Les sénateurs venaient de gagner en espérance de vie. Quant à la mienne, elle venait d'être réduite d'une semaine, tout ça pour rien. Je me relevai maladroitement et observai celui qui semblait avoir provoqué l'apparition des flammes. Un romain... Sûrement encore un de ces foutus pouvoirs...
Autant la glace ne me faisait pas peur, autant les flammes un peu plus. Le pouvoir d'Aquila ne pourrait probablement pas geler mes plaques de protection ou mes moteurs vu qu'ils étaient conçus pour le vide spatial. En revanche, au delà de 2100°C, mon armure atteindrait son point de fusion et se mettrait à fondre... Autant dire que ce serait plutôt gênant (quel euphémisme).

Il m'apostropha alors. Qui je suis ? Pourquoi je me crois digne ? Et mon propriétaire ? Je fronçai les sourcils, répondant alors d'une voix forte mais rendue instable par les sanglots.

- Mon... mon propriétaire...!? Pourquoi je me crois digne ? HA ! P... Parce que ceux qui sont... qui sont dignes, c'est... c'est le grand DEMI-DIEU, CAIUS, et le BON PRÉLAT, METTIUS ? C'est ça, les DIGNES de Rome !? Le premier est un menteur qui a raconté à tout le monde sans broncher que j'étais une androïde à son service, alors que je ne suis NI UNE ANDROÏDE NI A SON SERVICE ! Et le deuxième, qui exige de moi que je lui donne des technologies afin de faire tomber les dieux et me menace de mort quand je refuse, celui qui se fiche éperdument de voir une femme et ses deux enfants éventrés, qui ne pense qu'au bénéfice politique qu'il peut en tirer et rien d'autre !?

Je repris rapidement mon souffle, même si c'était assez inutile vu que je n'utilisais pas mes poumons pour parler. Les réflexes humains ont la vie dure, même après autant de temps à vivre dans une carapace de métal.

- C'est ça, vos parangons de moralité et de justice !? Un menteur aux folies des grandeurs et un sadique sans aucun sens moral qui ne pense qu'à son intérêt ? Hé bien si c'est ça, votre image de la dignité, alors oui, je suis MILLE FOIS PLUS DIGNE que QUI QUE CE SOIT ICI d'être juge !! Rome n'a cessé de me vomir dessus depuis mon arrivée, alors que... alors que je n'ai eu de cesse de chercher un moyen de DÉFENDRE la ville ! Parce que... parce que oui, à passer vos journées à prier... Vous en oubliez le monde réel ! Il y a... plus de CINQ MILLIONS d'ennemis enragés qui... qui se dirigent vers vous ! Et TOUT LE MONDE S'EN FOUT ici à part moi ! Je suis la SEULE à vouloir préparer la ville à se défendre, la SEULE à vouloir SAUVER la ville, au lieu d... de FAIRE DE LA POLITIQUE et chercher le pouvoir !! Je n'ai jamais blessé un seul romain, je n... je ne me suis même jamais défendue contre ceux qui ont tenté d... de me tuer, justement pour ne blesser personne... Et c'est moi le monstre ?!?

Je me laissai alors tomber les fesses par terre, avec un air effrayé et choqué à la fois, ne pouvant m'arrêter de pleurer. Dans un coin de ma vision, j'étais en train de me repasser la scène. Littéralement, je me repassais l'enregistrement.

- Il lui a déchiqueté le ventre... Et personne... personne n'a eu l'air surpris ou choqué... ils n'ont même pas appelé des secours... ils n'ont pas tenté de la soigner... A la place, ils ont bu joyeusement le sang de ces deux bébés, ils s'en sont gorgés pour gagner en pouvoir... A la place, ils se sont servis de sa mort pour gagner en pouvoir... En mentant, comme d'habitude... Je relevai un peu le nez vers le type qui se tapait mes propos décousus. Parce que dire que c'est un signe des dieux, c'est de la connerie... Les dieux se fichaient totalement de Valentina... C'est Aquila, la choisie des dieux... Neptune a exigé que Caius quitte Valentina, et épouse Aquila... Du coup le fait que les dieux aient laissé faire est on ne peut plus normal... Ils s'en fichaient, d'elle... Ces monstres de sénateurs le savaient... Mais ils ont préféré mentir au peuple... et le peuple a crié de joie en voyant une femme innocente et ses deux enfants se faire dévorer...

Je n'arrivais pour le moment plus à dire quoi que ce soit, mais bon d'un autre côté j'en avais raconté des trucs. Ce n'était peut-être pas très clair pour mon interlocuteur... Déjà que quand je parlais clairement personne ne pigeait rien, mais alors là c'était juste mort. Enfin... Vu son pouvoir, c'était peut-être moi qui était juste morte. D'un autre côté serait-ce bien grave ? Est-ce-que je regretterais de ne plus vivre dans cette ville épouvantable ?

Non.
Je gardai donc mon regard cyan et mouillé de larmes fixé sur le citoyen de Rome, sans rien dire, attendant sa réaction. Peut-être serait-il celui qui me libérerait...
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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Prometheus le 23 Juin 2013, 20:55

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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Katla Buskvej le 24 Juin 2013, 23:44

Le type vint vers moi... Il tenta de me relever, sans succès vu mon poids... Il me disait qu'on devait s'éloigner, et je n'avais pas tellement la force de résister. Tout chez moi, en ce moment, se passait par vague. Une vague de rage et de révolte, d'envie de massacrer ces romains atroces et infâmes... Puis une vague de désespoir total et de découragement qui m'envahissait et me rendait apathique. Là j'étais dans la phase d'apathie totale... J'avais l'impression de peser 200 kilos.

Euh... non merde attends. Je pesais vraiment 200 kilos. Enfin tant pis, c'était l'idée, quoi, j'avais l'impression que mon corps était trop lourd pour que je parvienne à le porter. Voilà, meilleure image.
Pourtant je me relevai lorsqu'il m'encouragea à le faire et je l'écoutai avec un visage pommé, comme si j'étais étourdie. Il disait que je comprenais rien à Rome avec mon sens moral à la con, que je me foutais en l'air pour rien et qu'il fallait partir. Je commençai à me déplacer mollement quand il sembla subitement inquiet et... Il se transforma en torche humaine.

Me saisissant, il décolla et m'amena avec lui. J'aurais du être surprise, intriguée, vouloir comprendre comment ça marche et tous ces trucs, mais là... J'acceptais ce qu'il se passait, de manière, hé bien... Passive justement. Peut-être allait-il m'amener à 400m pour me lâcher ? Peut-être me transformerait-il en métal fondu ? Peu m'importait. Je suivais le mouvement, j'attendais que quelque chose ne se produise. Je ne comptais pas lutter. Je n'en avais pas l'énergie.
Après quelques instants de vol, nous nous posâmes sur un toit. Je n'étais pas carbonisée, je n'étais pas écrasée au sol. J'aurais probablement dû être surprise, mais au fond plus rien ne m'étonnait pour le moment.

Je me laissai en tout cas tomber sur les fesses (fracturant la pierre au passage) puis relevai le regard vers ce type, ce Prometheus comme il disait s'appeler, alors qu'il me disait de me calmer avec une attitude moins agressive. Il semblait inquiet. Qui ne le serait pas... Je venais de faire éclater une boule de plasma ardent en plein ciel... Il craignait sûrement que je m'en prenne à lui ou je ne savais quoi d'autre. Mais pour le moment je m'en fichais. Je restai assise, continuant de sangloter pendant une petite minute avant de finalement reprendre un peu mes sens.

- Je ne comprends effectivement rien à Rome, Prometheus... dis-je à voix basse entre deux pleurs. Je trouve... Atroce... terrifiant... inimaginable... que l'on puisse vouloir, volontairement, tuer une femme enceinte de deux jumeaux. Cette idée... épouvantable... ne me serait jamais même venue à l'esprit. Faire une chose pareille je n'aurais... non ça ne me serait jamais passé par la tête que quelqu'un puisse un jour faire quelque chose de tel. Suis-je trop naïve pour survivre à Rome ? Trop... moralement conne ?

Je me passai les mains sur le visage... Et en fait non. Mon bras droit était toujours déployé, les rails du canon à plasma étaient encore sortis. Je l'observai un moment, le regard un peu dans le vide. La machinerie s'activa alors, les quatre rails se repliant et mon avant-bras retrouvant un aspect normal. Mes doigts glissèrent le long des rails magnétiques pour s'attacher au moteur du poignet, et en à peu près trois secondes, ma deuxième main parut de nouveau humaine.

- Je ne suis pas prétentieuse... dis-je alors. Je ne connais rien aux volontés des dieux... Vous non plus. Les romains non plus. Les grands prêtres eux-mêmes ne peuvent pas comprendre leurs volontés. Je les vois... D'un point de vue pragmatique. Des dieux sont par définition... infiniment plus puissants qu'un humain. Il est... impossible de comprendre la volonté d'un dieu. Même l'humain le plus intelligent du monde ne pourrait même pas saisir un millième de la complexité des pensées d'un dieu, Prometheus... Et pourtant, ces hommes et ces femmes qui dirigent Rome prétendent connaître leurs volontés. Ils savent que c'est de la connerie... Ils sont tous bien trop cons pour comprendre ce que veulent vraiment les dieux, moi aussi d'ailleurs. Mais pourtant, ils mentent à dessein pour manipuler les gens. C'est... méprisant... Envers le peuple de Rome comme envers les dieux... Chaque fois que j'entends un débile de prêtre ou un connard de sénateur dire "c'est la volonté de tel dieu" j'ai envie de... de lui arracher la mâchoire et de lui planter dans le crâne ! finis-je avec un air plus énervé.

Je me calmai néanmoins très vite, regardant par terre avec de nouveau cet air perdu.

- J'ai été par deux fois face à Pluton. Pourquoi m'a-t-il laissée en vie ? Est-ce pour que je tue ces sénateurs ? Que je nettoie Rome de ses mauvais exemples ? Ou bien est-ce pour que j'aide Rome à se défendre contre l'envahisseur ? Ou bien est-ce pour que j'aide l'envahisseur ? D'abord ils ont détruit mon peuple entier, toute ma civilisation... Puis maintenant ils viennent pour Rome... Peut-être que les dieux nettoient la Terre de sa vermine humaine pour laisser de la place à de nouvelles créatures... Peut-être que ma civilisation était un nid de cafards que les dieux ont brûlé, je ne serais qu'un de ces insectes qui aurait réussi à fuir... Et après les cafards, les dieux vont nettoyer les rats... Après s'être débarrassés de ces êtres de métal, qui ne prient pas, peut-être veulent-ils se débarrasser de ce peuple qui jette ses enfants aux tigres en riant et en acclamant... Je n'ai aucune idée de ce que veulent les dieux, et je n'ai aucune idée de ce que je fous ici...
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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Prometheus le 08 Juillet 2013, 12:24

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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Katla Buskvej le 11 Juillet 2013, 21:39

Prometheus répondit... Il tenait un discours que je connaissais assez bien, que j'avais entendu de nombreuses fois. Mettius m'avait dit que je devais m'adapter, mais c'était plus compliqué que cela. Lorsque le consul me saisit par le bras, je me redressai et l'attrapai à mon tour par l'épaule, assez fermement, avec une force assez surprenante en fait, pour quelqu'un de mon gabarit. Je n'avais pas l'air agressive, mais plutôt inquiète, le fixant du regard alors que je lui répondis.

- Je ne veux pas m'adapter à Rome. Laissant un bref battement, je repris : Pas par vanité, par mépris, par rejet des dieux ou par moquerie. Par nécessité.

J'avais, encore une fois, l'air d'avoir vraiment peur. Mais pourtant, ce n'était pas des romains que j'avais peur.

- Rome m'a toujours méprisée. Attaquée à vue... Sous-estimée. Je ne me suis jamais défendue, j'ai toujours fui, alors les romains pensent que je suis faible, que je ne peux pas me défendre. Je ne me défends pas, car je ne dois surtout pas le faire... Personne ne me croit quand je le dis car je n'en ai jamais fait la démonstration, parce que les romains se sentent puissants avec leurs pouvoirs... Ils le sont... Mais j'ai plus peur de ce que je pourrais faire que d'eux et leur agressivité...

Très clairement, j'étais même terrifiée. J'imaginais ce que je pourrais faire et mon cœur s'arrêtait presque alors que j'y réfléchissais...

- C'est pour ça que je ne dois pas devenir comme les politiciens du Sénat qui tuent comme ils respirent. C'est mon... STUPIDE sens moral qui m'évite de commettre des atrocités... J'ai moins peur de mourir que de ce que je pourrais faire si je suivais un tel chemin.

Je baissai alors la tête un bref instant avant de la redresser et de froncer les sourcils.

- Et pour répondre à votre question, non je ne pleurerais pas si c'était un vieux monstre. Il aurait eu sa chance, il aurait choisi d'être une abomination. Un enfant en revanche aurait pu, lui, être sauvé. Si un dieu, n'importe lequel, me proposait de revenir en arrière et d'être tuée à la place de Valentina j'accepterais mille fois. Pas pour elle, mais pour ses jumeaux. Si me mettre moi-même en pièces détachées permettait de les ramener, je le ferais sans hésiter une seconde...

Je ne disais pas cela du tout pour me placer en "gentille de l'histoire" ou autres. Je pensais vraiment ce que je disais. J'avais vécu... Plus qu'assez, déjà, alors que ces gamins n'avaient pas pu le faire du tout. Même s'ils n'avaient jamais aucune connaissance, aucune technologie ou autres, je considérais que le monde gagnerait au change, tout bien considéré... Mais évidemment, la question ne se posait plus de toutes façons...

Je finis par lui lâcher l'épaule, mais sans le lâcher du regard.

- Je vais vous suivre au temple de Vesta... Mais vous devez me promettre Prometheus, de ne jamais me laisser m'adapter. Si un jour je suis prise entre le choix de riposter et celui de mourir, vous devez me laisser me faire tuer.
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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Prometheus le 31 Juillet 2013, 20:38

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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Katla Buskvej le 01 Août 2013, 21:49

Alors là... Je n'en revenais pas. Sa réaction brisa totalement mon élan de déprime et de choc. Je m'étais attendue à plein de réactions possibles... Qu'il m'insulte en me faisant "AH MAIS LES POUVOIRS ROMAINS SONT ULTIMES CAR ILS VIENNENT DES DIEUX GNAGNAGNA", ou qu'il m'envoie me faire voir, ou qu'il me fasse la leçon sur je ne savais trop quoi. Mais rien de tout ça... il sembla subitement triste, d'une tristesse écrasante même, et me prit doucement dans ses bras. J'étais... paralysée, pas par la peur ni rien, mais par la surprise. Non, je ne m'étais pas du tout attendue à ça.

Je n'étais pas vraiment en état de réfléchir de manière séquentielle, claire, logique, programmée, et autres, je décidai donc de me laisser aller, lui rendant cette étreinte et le serrant à mon tour contre moi... Pas de toutes mes forces évidemment, mais de manière plutôt insistante, calant mon visage dans le cou de cet étrange personnage enflammé et nu. Il me demandait si je croyais vraiment que l'homme était assez bon pour être comme moi... Je ne me considérais pas comme spécialement morale, ou exceptionnelle, je pensais être juste normale, comme n'importe qui d'autre...

Lorsqu'il effleura mon visage pour ensuite le redresser, je résistai pour ne pas le lâcher. Je n'avais pas connu de contact humain sincère depuis... j'avais l'impression que c'était une éternité. Avec Appius, c'était un peu étrange, avec Alpharius c'était juste un jeu, je ne l'intéressais pas vraiment. Ici, je sentais que Prometheus était sincère, et je ne voulais pas qu'il me lâche. Je finis pourtant après quelques secondes par me laisser faire, me détachant un peu et l'observant avec un air pommé.

Il voulait que je fasse semblant de m'adapter... En serais-je seulement capable ? Je me retrouverais sûrement un jour face à un choix que je ne pourrais tenir. Faire semblant de m'adapter et laisser un pauvre innocent crever ? En serais-je capable ? Et au final, serait-ce une bonne chose, que j'en sois capable ? C'était ça, finalement, la vraie question. En tout cas, il ne voulait plus que j'aie peur. Pourquoi s'en préoccupait-il ? Jusqu'ici, tout le monde s'en était royalement foutu, de mes peurs... Le seul à avoir été plus fin que les autres avait été Alpharius. Tous les autres, même Isaa, m'avaient rejetée sans même chercher une seule seconde plus loin... Et pourtant, cet inconnu était là, à faire exactement ce qu'il fallait, alors que je l'avais rencontré moins de cinq minutes auparavant.

Il s'éloigna en tout cas, me disant qu'il me ferait sourire. Je voyais mal comment, surtout qu'il s'éloignait et ça me déplaisait beaucoup... Je le laissai faire, mais clairement à contrecœur et avec un soupir de mécontentement. Il me tendit la main, prenant feu ce qui m'inspira un mouvement de recul... Mais il me garantit que je ne brûlerais pas.

Je le connaissais depuis moins de dix minutes, je n'avais aucune raison de le croire, mais je le fis pourtant. Peut-être serait-ce une erreur, peut-être allais-je périr alors qu'il m'amènerait dans la stratosphère pour me larguer ensuite, ou pire encore... Mais je ne songeai pas à ça, lui prenant la main sans hésitation.
Dernière édition par Katla Buskvej le 15 Août 2013, 16:05, édité 1 fois.
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Re: [E6] Ardentes prolongations [Prom']

Messagepar Prometheus le 12 Août 2013, 21:47

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