par Appius Silius le 16 Avril 2013, 09:53
Il était une fois, dans un monde très lointain, un pays merveilleux entièrement fait de sucres et de chocolat. Tout être vivant, toute rivière, chaque brindille, tout était comestible. Torrents de chocolat noir, cascades de coulis de framboise, arbres gigantesques de pain d'épices, animaux chamalow, maisons en guimauve et ainsi de suite. Tout ce petit monde vivait en paix, à l'abri de tout danger, jusqu'à ce jour maudit... Le drame, l'hécatombe, peut être même la fin de ce monde... Alors que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, un être difforme apparut au sommet de la montagne Sucre de Glace. Beaucoup de légendes tentaient d'expliquer sa venue, il avait été prédit, mais jamais attendu, des cors sonnait le glas de la fin des temps. Beaucoup avaient peur de dire son nom, très peu de livres mentionnaient son nom, mais les plus anciens l'appelaient... le Chevalier de la Carie Maudite...
Hum... Certes, cela n'a pas grand chose à voir avec Rome, je dois bien l'admettre, mais je me demandais... Était-ce ce genre de cauchemars qui hantaient les nuits de la jeune Nelayandra ? Un jour comme un autre, une chaleur assommante, et la foule bien présente au marché de Rome. Pourtant midi n'avait pas encore montré le bout de son nez, une matinée point trop avancée mais déjà les premières gouttes de sueur pouvaient se voir sur le front de nombreuses personnes matinales. Une journée comme une autre donc, le brouhaha quotidien du marché, les mille senteurs d'épices et de parfum qui se mélangeaient, de quoi réveiller le plus endormi de nos sens.
Appius était particulièrement friand de ces ballades matinales. Certes il se savait recherché, mais son tatouage avait été en quelque sorte effacé, ou plutôt reformaté pour que quiconque apercevait son dos ne puisse jamais croire qu'il soit androïde. Non, un arbre, tête vers le bas avait pris la place dans son dos, prenant racine au niveau de ses épaules. Recherché oui, mais pas aussi radicalement que pour d'autres, sa maitresse n'avait apparemment jamais parlé de lui, comme si elle avait gardé ce secret. Quelques rares personnes connaissaient son histoire, ce qui lui laissait une liberté assez grande au coeur de Rome. D'un naturel prudent, il n'allait pas non plus s'approcher de trop près d'un garde romain, mais il n'hésitait pas à sortir de temps à autre, histoire de sentir cette liberté qu'il s'était lui même offerte.
Aujourd'hui c'est un petit attroupement qui attira son attention, au coeur du marché, près de la fontaine, plusieurs personnes s'étaient rassemblées pour admirer une jeune femme qui s'amusait à faire quelques acrobaties. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de voir ça, et sa curiosité le conduit vers un passé qu'il n'avait pas revu depuis un long moment. Cette femme, il la connaissait, elle faisait sa partenaire autrefois, quand il était envoyé en mission, mission du genre confidentielle et radicale au sein de la Rébellion. Elle était comme lui, à un détail près qu'elle était humaine, elle avait donné la mort autrefois, elle était même douée pour cela, et ils formaient une équipe qui avait fini par se faire un nom même parmi leurs ennemis, sans jamais mettre un visage sur eux.
Il se glissa alors devant quelques personnes, les uns venaient, les autres repartaient, laissant parfois quelques pièces pour le spectacle, lui s'était glissé dans les premiers rangs de cette foule, bien en face de celle qui s'amusait à faire des cabrioles, ainsi lorsqu'elle relèvera la tête, elle ne pourra que l'apercevoir. On disait qu'elle avait fini par avoir la phobie du sang, était ce vrai ? Elle avait quitté la Rébellion depuis plusieurs semaines, et pourtant elle ne les avait jamais trahis, une femme de confiance, bien que certains dans l'organisation restaient sceptique à son sujet. Quand elle eut terminé sa petite représentation, Appius fit comme tout le monde, se contentant d'applaudir en la regardant, un fin sourire aux lèvres. L'avait-elle vu, ou simplement reconnu ? Qui sait ce que le présent inflige aux gens pour effacer le passé. La foule se dispersait, les uns passaient devant lui, les autres à coté, derrière, lui ne bougeait pas, comme statique sans la quitter du regard. Il se remémorait de nombreuses choses en sa présence, et la revoir aujourd'hui était un hasard particulièrement appréciable.