Voilà une bien agréable journée pour se promener dans notre belle Rome. Certaine fois, il m'est pénible de me mélanger au peuple surtout en constatant avec quelle violence certain s'adonner à humilier leur esclave. Cela me révulsait au plus haut point, mais je ne pouvais pas faire grand-chose, dicter les gestes de certain, changer leur esprit de telle sorte à ce qu'ils comprennent que personne n'a le droit de pleinement posséder quelqu'un. Oui, pour un androïde est semblable à un humain, il avait le droit aux respects et à de la tendresse. Tout comme mon Azura m'en a prodigué, bien que ces sentiments ont toujours été inexistants, elle a été pour moi une merveilleuse amie et une mère que tous voudraient avoir. Comme elle pouvait me manquer. Elle est pour moi un souvenir des plus agréables, une note de douceur dans la symphonie noire de mon enfance.
Si je venais à prendre un androïde à mon service ce serait uniquement dans le but de le sauver d'un maître ou d'une maîtresse violente et dont le passe-temps premier serait de l'humilier et de se rigoler de lui. Combien de fois en ai-je vu. Combien de fois mon cœur s'est animé d'une vive colère face à cela. Une colère que je devais malheureusement taire. Mais si un jour je pouvais prendre partie de l'un d'eux, alors je le ferais en mémoire de mon Azura.
Pour cette petite sortie, j'avais opté pour une
robe d'un rouge vif épousant parfaitement mes formes. Un tissu léger qui ne me tiendra pas trop chaud au vu de la température élevée qu'il fait aujourd'hui. Le climat était plus lourd que chaud et la brise se faisait désirer. Bien heureux est celui qui pouvait la sentir, mais j'avais quelque petit secret qui me permettait tout de même de rester fraîche et de ne pas transpirer. Je trouverais bien un endroit pour me sustenter et ne pas me déshydrater rapidement.
Passant la porte d'entrer de ma demeure, je regardais le ciel clair et ce soleil qui frappait avec violence la bonne vieille Rome.
Livia Cealius Sirena ?Je me retournais pour apercevoir une délicate jeune femme tenant entre ces mains un parchemin. Une servante ?
Mon dominus souhaiterait louer vos services lors d'une représentation au Colisée.Prenant le parchemin qu'elle me tendait, j'y lis quelque mot qui résumait la situation. Cela m'était complètement sortit de l'esprit et pourtant à chacune de mes sorties, on ne parlait que de cela à chaque coin de rue. Les élections. Les puissants voulaient à tout pris accéder à cette place importante, la plupart disait sans hésitation que cela serait un adepte de Jupiter qui serait à nouveau élu.
Il vous paiera le prix que vous demanderez.De par un sourire et un geste de la main, je l'invitais dans ma demeure pour une conversation plus fraîche dirons-nous. Le soleil frappait fort et je ne voulais pas indisposer mon invité. Même si c'est une androïde, elle méritait tous les égards que l'on donnait à une invitée de nature humaine.
- Nous serons bien mieux à l'intérieur mademoiselle...La précédant afin de lui montrer le chemin, je la ramenais vers mon petit coin de paradis. Une grande terrasse de marbre blanc où trônait en son milieu une sublime fontaine avec la statue de
Venus honorant la naissance de la Déesse. Je l'avais mis pour la remercier du don qu'elle m'avait offert, la vouant que pour les arts que j'aimais plus que tout, mais aussi parce qu'elle était la mère de l'amour. Toutes mes prières allaient vers elle ainsi que mes chants.
Fleurs multicolores et plantes emplissaient la terrasse de manière poétique sans trop envahir l'espace. Juste assez pour que la personne qui décide d'y venir trouve repos et sérénité. Une petite table avec des chaises étaient non loin.
- Je vous en prie prenez place dis-je d'un sourire et d'un geste la main.
Je demandais à l'un de mes serviteurs d'apporter boissons et quelques fruits pour nous rafraîchir. Prenant place à mon tour, me tenant droite, je gardais mon sourire tout en regardant l'androïde face à moi. Elle était belle, il n'y avait aucun doute là-dessus, son regard me rappelait celui d'Azura.
Le serviteur revint avec ce que je lui avais demandé et lui autorisa à prendre congé. Je servis mon invité lui disant qu'elle pouvait se servir sans éprouver de gêne.
- Quel est votre nom mademoiselle ? Bien malheureux est celui qui ne peut mettre un nom sur un visage aussi délicat.