Marchant en direction de sa demeure, loin de la foule et du centre-ville, Titus se frotta la nuque. Il était tard dans la nuit, très tard dans la nuit et il avait passé en revue tout ce qui n'allait pas dans ses troupes, surtout celle qui partirait, le lendemain, avec lui, avec le Corps Expéditionnaire. Il ne portait pas son armure, il l'avait laissé le matin dans les mains de Tiziana pour la nettoyer jusqu'au moindre grain de poussière entre deux plaques de métal. Il n'avait pris que son épée, jetée sur son épaule, pour la journée. Il était également passé par le barbier pour que tout soit parfaitement impeccable pour la cérémonie au Colisée, ses cheveux étaient rasés de près sur les côtés et ses tresses étaient parfaites. Dans ses vêtements de lin noir, il marchait aussi silencieusement qu'un chat. Il n'y avait personne dans les rues, car l'heure était tardive et tout le monde, même si personne ne dormais pas, attendait le petit matin. Son coeur battait à vive allure, attendant impatiemment le clairon qui fêterait le départ du Corps dans le Grand Désert.
- Est-ce que tout va bien, Dominus?
Titus redressa le visage pour s'apercevoir qu'il passait son propre porche et que Cocles s'inquiétait loyalement. Le centurion reprenant ses esprits se rendit compte qu'il avait toujours sa main sur la nuque. Il se redressa un tant soit peu avant d'affirmer du chef et de continuer sans ouvrir la bouche. L'androïde retourna à sa ronde et l'humain traversa l'atrium. Une fois dans la partie réservée aux humains, il s'arrêta et observa les chambres proches de là. Il y avait encore dans la lumière dans la chambre de Tana. Son mari partirait avec le Corps et il entendait les pleurs de sa soeur. Titus baissa les yeux un instant, il y avait quelques jours, Tana était venue le trouver, déjà en pleurs, lui ordonnant de protéger son époux. Il avait lu l'amour qu'elle portait à son mari et toute la peur qu'elle abritait, la peur de ne plus le revoir. Il avait hoché la tête, mais n'avait rien dit. La chambre de son père était elle aussi éclairée par une bougie, il vit d'ailleurs la silhouette de son père dans l'encadrement de la porte. Ils se regardèrent un moment, inclinèrent leur tête et son père disparut, refermant la porte. Il n'avait pas d'autre choix que d'accepter la décision de son fils. Oui, Titus partirait avec le Corps alors qu'il aurait pu rester là. De la chambre de son frère, il n'entendait que les ronflements d'un homme qui se fichait pas mal de l'esprit de famille. Titus reprit son pas et passa la porte de sa propre chambre. Sans un mot, il s'assit sur le bord de son lit, posant l'épée sur une chaise non loin. Tiziana était là, d'un geste de la main, il lui demanda de s'approcher. Son regard se posa sur le visage féminin, avant de descendre lentement dessinant les formes. Finalement, il posa une main sur sa taille et l'attira contre lui, toujours assis sur le lit. Sa main alla à la rencontre de sa joue et il déposa ses lèvres contre les siennes. Il se redressa et pivota sur lui-même. Toujours sans un mot, il retira les vêtements qu'elle portait et la fit s'asseoir à son tour, sur le lit. Ses lèvres retrouvèrent les siennes, d'un baiser plus osé, plus ardent, et définitivement plus impatient, allant chercher sa langue pour une danse enivrée. Titus prit alors appui sur le lit allant jusqu'à repousser, sans se séparer, Tiziana, pour grimper à son tour sur le lit, l'androïde désormais allongée et lui en appui sur ses genou et un bras. Sa main de libre se mit alors à découvrir le corps magnifique de sa propriété, comme un aveugle découvre une sculpture.