par Caecilius le 16 Janvier 2013, 22:25
Ca n'a jamais été mon fort les filles. Enfin les femmes. Les jeunes femmes. Je n'ai jamais été un grand séducteur, en fait à part Vita je doute d'avoir un jour semblé attirer assez une femme pour qu'elle en vienne à me demander de la toucher dans sa nudité. Alors ces moments avec Clio, même si ce n'est que le second et j'espère déjà que ça ne sera pas le dernier, ils me sont étrangement intenses et plaisants. Bien sûr j'aurais voulu ne pas la rencontrer dans un tel moment de malheur pour elle, la rencontrer dans un moment plus heureux mais en fin de compte, si elle n'avait pas été ainsi triste, peut-être que jamais les choses n'auraient été ce qu'elles sont devenues entre elle et moi. Je ne l'aurai peut-être pas remarqué, je ne lui serai pas venue en aide, je ne l'aurais pas ramené chez moi, je ne l'aurais pas cajolé, en somme rien ne serait arrivé, nous serions restés deux inconnus et ça, ça aurait été vraiment triste. Enfin comme diraient certaines mauvaises langues, après coup c'est toujours facile de dire et de juger, oui c'est vrai mais le hasard pour une fois avait fait les choses d'une façon que j'aimais et que j'appréciais, il me faudrait être stupide de m'en plaindre, j'aimais ce hasard qui m'avait fait rencontrer la belle jeune femme. J'aimais aussi sa présence, sa douceur, et de sentir son amour des fleurs, nous nous ressemblions beaucoup, trop sans doute pour ne pas nous entendre et sa présence m'emballait complètement, au point qu'elle se voit offrir quelque chose d'unique, la première et sans doute seule qui aura jamais cette chance.
Je respecte presque toujours une série de règle concernant ma cécité, ne pas en abuser, ni m'en servir comme d'un argument en sont, tout comme le fait de ne découvrir les gens que s'ils insistent vraiment ou règle toute aussi importante, ne pas profiter de pouvoir entendre et sentir le trouble chez une personne. Avec Clio, j'ai fais l'intégrale ou du moins c'est l'impression que j'en ai, d'avoir profité de sa gentillesse pour la découvrir et donc d'avoir abusé de ma cécité pour qu'elle accepte que je vois son visage. Et maintenant que j'étais face à elle, si proche que je sentais son souffle et que j'hésitais à l'embrasser, je trichais en me laissant sentir son coeur à pleine vitesse et son souffle rapide pour savoir qu'elle est troublée par ma proximité. Pas sûr que ça soit en bien, que ça soit pour la même raison que moi, l'envie de l'embrasser mais ça je n'ai aucun truc d'aveugle pour m'en assurer sauf de l'embrasser et tester sa réaction. Est-ce une idée brillante ? Pas facile à dire mais lorsque je me la pose c'est déjà trop tard, nos lèvres sont scellées, le baiser échangé et puisqu'elle ne se recule pas pour m'insulter ou me gifler cela semble donc que j'ai été bien inspiré. Du moins pas trop mal. Ce bref baiser semble en appeler un second qui ne tarde guère à venir, tout aussi chaud et bon, tout aussi agréable. Puis, parce qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses mais aussi parce que je m'inquiétais un peu de sa réaction et du silence dans lequel nous étions en cet instant, je décide de prendre la parole. Troublé par le plaisir de ces baisers si chastes, inquiet de savoir ce qu'elle allait me répondre, curieusement plus intimidé que jamais en face d'une femme et pendu à ses lèvres faute de pouvoir voir sur son visage un sourire ou l'expression de la colère.
Je sens sa main se poser avec douceur sur ma joue, une main tellement douce et chaude, je savoure le contact, pestant contre moi et ma mauvaise habitude de ne pas me raser impeccablement tous les jours. Je me laisse faire bien sagement alors qu'elle me rend mon contact, mes caresses, c'est tellement agréable à sentir et quand je devine qu'elle se rapproche encore, de savoir qu'elle va m'embrasser embrase mon coeur sauf que ... elle s'arrête avant d'être arrivée à mes lèvres. Un bref instant de crainte et puis un sourire énorme quand elle parle et demande encore un baiser dans une formule qui se veut même beaucoup trop polie pour être vraie. Ou même pour avoir sa place ici d’ailleurs parce que je me voyais mal lui refuser alors que je proposais. Et finalement il semble qu'elle prenne son courage à deux mains et vienne à son tour m'embrasser de cette même façon douce et chaste. C'est toujours aussi agréable, ça me fait sourire bêtement, bienheureux, le coeur en fête et incapable de penser à autre chose qu'à cette envie brulante de recommencer. Je me recule à peine, parlant presque contre ses lèvres :
- Tu n'as pas à dire "s'il te plait". Ni a demander.
Je ponctue mes mots d'un autre baiser et puis m'allongeant dans l'herbe, je guide Clio pour qu'elle s'installe à côté de moi, tout contre moi, légèrement au-dessus de moi pour que nos visages restent proches. Timidement mes mains osent descendre le long de ses épaules vers ses hanches avant de se glisser dans son dos pour l'inviter à se blottir tout contre moi, à rester ainsi, dans mes bras, comme lors de notre première rencontre mais cette fois plus pour le plaisir que pour oublier la douleur et la tristesse. Je souris, heureux de partager un moment comme celui-là même si je ne comprends pas encore trop ce que c'est. Enfin j'ai bien une petite idée mais elle semble si ... surprenante et ... inattendue que j'ai du mal à l'accepter, même si pourtant l'évidence semble s'imposer à moi.