[E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Ce forum contient les archives de tous les RPs ouverts par les personnages durant les préparatifs et le départ du corps expéditionnaire.

[E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 25 Septembre 2012, 17:42

Je ne savais pas ce que je voulais, ou plutôt je savais parfaitement ce que je voulais. Je voulais tout. Ce n'était pas compliqué, je voulais tout. Non, non, non, je ne pouvais pas avoir tout. Ce n'était pas possible, je serais trop rapidement découverte. Mon créateur ne m'avait pas donné les programmes se chargeant de l'humilité. Il me fallait les apprendre et ce n'était pas facile de les apprendre par soi-même, mon autodidacie n'était pas au point. Néanmoins, pour ma défense, j'avais toujours eu ce que je voulais depuis ma création. Servius confirma mes pensées, il m'obéirait, sans mot dire et à partir du moment où l'enceinte de ma maisonnée nous enfermera, il sera quelqu'un d'autre. J'espérais sincèrement que je puisse accepter ce quelqu'un d'autre. J'avais besoin de décompresser, d'oublier je crois, de n'être qu'une femme, même si je ne l'étais pas. Je ne pouvais pas le mettre dans la confidence, mais peut-être qu'il pouvait m'aider à oublier, oui, c'était bien cela, peut-être qu'il pourrait m'aider à oublier cette tension de tous les jours. Je devais quotidiennement me cacher, cacher qui j'étais réellement et je me devais à mon rôle, celui d'une sénatrice qui prônait l'esclavage de ma propre race. J'arrivais à la fin de mes forces. Pendant quatre longs siècles, je n'avais plus la force pour vivre ainsi, il me fallait quelque chose ou plutôt quelqu'un pour m'aider à porter ce lourd fardeau. Et j'avais jeté mon dévolu sur Servius. Il ferait l'affaire. Il n'avait pas l'air aussi imbécile que les androïdes programmés. Il semblait être comme moi, à chercher à se faire une petite place dans le monde. Bien, nous serons donc tous les deux. Et s'il m'aidait, je l'aiderais peut-être aussi.

Pourquoi étais-je tombée dans ses bras, je ne savais pas réellement, j'en avais assez, j'étais fatiguée, je n'avais plus de force, peut-être les trois à la fois. Rien que le fait d'être contre un homme, de sentir ses bras autour de moi, cela me suffisait, cela me permettait d'oublier un tant soit peu toutes les misères de la vie. Et sans que je lui demande, ses bras s'enroulèrent autour de mes épaules, sa main se perdit dans mes cheveux. C'était très surement bête de dire cela, mais cet instant était d'une douceur incomparable. Je n'avais jamais connu cela. J'avais connu les bras de mon créateur, des bras grassouillets avares de caresses, j'avais connu les bras de mes maris, secs et froids. Mais jamais je n'avais connu ce genre de bras, ceux qui se trouvent là parce que l'on en avait besoin. Mes circuits semblèrent s'affoler, comme s'ils ne comprenaient pas ce que tout cela signifiait, pourquoi tout à coup, j'avais chaud. Alors je me redressais et reprenais l'allure sénateuriale.

Nous arrivâmes près du Pont de Venus, celui qui reliait Isola Sacra et la peuplade de Rome. Les rives du Tibre étaient bien le seul endroit où toutes les classes se retrouvaient, mis à part le Colisée. Il y avait des enfants de sénateur, des femmes aux lavoirs, des soldats à leurs exercices, des prêtres et des prêtresses se promenant. Personne ne disait quoi que ce soit. Alors que voir un fils du Peuple dans les rues de l'île, quelques habitants auraient fustigé. Ici, cela était différent, androïdes et vivants étaient presque égaux. Je n'aimais pas l'eau, car elle dévoilait trop rapidement mon appartenance à la branche synthétique et puis je ne pensais pas que mon créateur m'avait appris à nager. Il n'en avait pas l'utilité, tout du moins, je ne me souvenais pas d'avoir un tel programme, peut-être l'avais-je enfermé dans le fin fond de ma mémoire annexe. Ce n'était pas important. Servius me rappela à l'ordre quand sa voix se fit proche. Mon regard s'attarda sur lui quelques instants. Devais-je lui répondre franchement, ou bien devais-je encore mentir? Il allait vite découvrir que j'habitais seule, de toute évidence. Mes yeux retournèrent se porter sur les humains qui se baignaient.

- Mon époux a été assassiné l'année dernière et ma vie politique ne me permet pas d'avoir des enfants.

Je n'avais plus personne, non. Il me restait trois androïdes à la maison, en plus de Servius et les trois étaient des incapables quant à la discussion. Deux étaient inutiles et le troisième ne parlait qu'aux plantes. Autant dire, oui j'étais parfaitement seule. Je ne m'étais pas attachée à un confrère sénateur ou même à une des épouses, cela n'était pas dans mon caractère. Néanmoins, peut-être qu'aujourd'hui avais-je envie de n'être qu'une femme. Je restais silencieuse jusqu'à franchir le pont intégralement. Le quartier de Isola Sacra était tout de suite beaucoup plus calme et seul le vent jouait dans les rues et les arbres des jardins. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

- J'ai été seule toute ma vie.

Mieux valait en rire en tout cas. La phrase était au figuré, bien entendu, je m'étais mariée cinq fois en 300 ans si ce n'était plus. Nous marchions dans la Via Pia, ma demeure ne se trouvait pas très loin, je voyais déjà les hauts murs jaunes.

- Mon dernier époux a acheté cette demeure à notre mariage. Il lui a donné mon nom de naissance, celui que je porte aujourd'hui. Le Domus Atilius n'est peut-être pas le plus grand, mais nous possédons des trésors inestimables qui le rendent convoité par bons nombres de nos voisins.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Servius le 28 Septembre 2012, 16:11

Le regard en coin, j’observai Sibylla marcher. Elle s’approchait et s’éloignait aussitôt de moi. Quand elle était droite tel un «i», elle me faisait penser à une tour à l’apparence inébranlable. Un coup porté au bon endroit la détruirait. Quand elle se redressait ainsi, je contemplai surtout le poids de son fardeau. J’ignorais tout de ce lourd poids sur ses épaules. Je la suivais sagement et, aussi ignoble que cela puisse paraître, je n’avais pas envie de l’aider. Ma mission première n’était plus totalement dictée par mon plot. Je voulais plus que tout survivre, ne plus être réinitialisé. La situation actuelle semblait donc parfaite. Au dehors, je serai un serviteur docile et aimable. En dedans, je serai un protecteur, je soignerai les symptômes mais je ne me préoccuperai pas du mal. Ainsi, je ne chercherai pas à découvrir le contenu de son fardeau. Je me contenterai de l’aider, de la soutenir dans son épreuve. Mes programmes me démontraient avec une logique arithmétique glaçante que sans son fardeau, le changement surviendrait. Et les secrets d’une sénatrice mourraient avec elle dans la tombe. Elle ne me revendrait pas sans m’avoir réinitialisé.

Aucune animosité, aucune méchanceté ne m’animait. Ma réflexion se faisait froide comme mes algorithmes. Je l’écoutai et suivais son regard vers les enfants chahutant dans l’eau. Je me tins un peu plus droit, fut gêné de porter de tels vêtements sur cette île et confirmait mon planning. J’irais me chercher des vêtements sitôt qu’elle serait au Sénat. Au calme, sa phrase contrecarra encore mes réflexions. Elle venait de me présenter son fardeau. Elle avait été seule tout sa vie. Comment une femme si perspicace, si intelligente, si belle et avec autant de pouvoir pouvait-elle avoir été seule toute sa vie. Une enfance orpheline ? Des études fastidieuses pour sortir d’un environnement de basse classe ? Ces deux hypothèses ne tenaient guère la route, elle ne pourrait pas vivre sur une île où en plus de l’or, il fallait témoigner d’un sang noble. Était-ce ce que son défunt époux lui avait apporté ?

Je ne lui présentai d’ailleurs aucune condoléance. Cela ne me sembla nullement opportun. Le deuil était fait. J’en étais convaincu et je trouvai maladroit de dire : Oh je suis désolé, je ne voulais pas ramener un tel sujet à la surface. Au contraire, pour soigner le mal, il fallait le ramener à la surface pour le traiter. Passons sur cette considération !

J’observai les murs jaunes du Domus, je lus son nom, découvris son garde. Aucune zone érogène, la douleur n’était qu’information pour ces androïdes de première génération. Il n’avait pas d’esprit, simplement des fonctions. Je fus présenté et je laissai l’androïde nous ouvrir la porte. J’aurai pu le faire. Je m’y refusai. Je devais affirmer mon rang aux autres androïdes. Ma maîtresse avait le sens de l’humour et moi aussi. Je ne sais pas d’où venait ces programmes. Je les avais composé par expérience. Mais je n’avais pas souvenir de cette expérience. Cette sensation est très désagréable. Savoir faire des choses, mais ne pas savoir qu’on sait les faire est terrible.

Sitôt la porte refermée derrière nous, je changeai comme demandé. Mais pas elle ! Elle ne s’était pas immédiatement retournée vers mes bras. Peut-être parce que j’avais fait preuve de précipitation dans mon geste. Mon index avait appuyé sans délicatesse sur un muscle de son dos dévoilé par la superbe robe qu’elle portait. Une pression sur ce point noueux ne pouvait qu’apporter de la douleur. C’est ce que je voulais lui infliger. Une douleur ! Rien de méchant, rien de vraiment douloureux, mais une information sur son état.

-- Domina... Nous sommes chez vous. Nous sommes seuls. Mais vous êtes toujours aussi tendue. Laissez-moi prendre soin de vous !

Je devais prendre les initiatives chez elle. Pour m’imposer aux androïdes qui devaient pulluler dans une telle demeure. Je me trompai. Pour obéir et être celui qui prendrait soin d’elle, qui supporterait son fardeau au coeur du domus. Elle me faisait face désormais, mais avant de lire l’expression de son visage, d’y découvrir de la colère ou de la surprise, ma main se posa sur sa joue avec une infinie douceur.

-- S’il-vous-plait...
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 28 Septembre 2012, 22:02

J'étais réellement fière de cette demeure. Et elle portait mon nom officielle. La famille Atilius devait être fière de leur fils, mon premier époux. Ils étaient morts à l'heure qu'il était, mais qu'importe, cela avait été une bonne tactique, car les Atilius étaient riches comme Crésus et j'avais hérité de tout. Et quand il mourut de vieillesse, je gardais son nom afin de faire oublier celui de Veneris. Nos pas nous menèrent bien rapidement à l'entrée et le garde se redressa, me questionnant du regard sur l'homme que je trainais avec moi. Il ne fallut pas longtemps pour lui expliquer la raison de la présence de Servius et les nouvelles directives qu'il devrait imprimer dans son crane synthétique. Servius habiterait désormais ici et il n'aurait pas besoin de se présenter à chaque fois pour entrer. Il finit par ouvrir la porte et nous passâmes dans l'atrium. Ah qu'il était doux de rentrer enfin chez...

- Aaah!

Je sursautais subitement, totalement prise au dépourvu. Je ne pouvais pas dire que c'était douloureux, mais son geste avait été si... brusque. Je n'avais pas l'habitude qu'on me touche ainsi. J'avais une peur, une peur totalement dénuée de sens, comme toutes les peurs, celle qu'on découvre qui j'étais par mon toucher. Je gardais cet espace avec tout un chacun. Mais lui, il ne m'avait pas laissé une seconde de répit. A peine la porte refermée qu'il avait osé. Je voulus me retourner pour demander comment il osait porter la main sur sa maitresse, mais sa voix me l'en empêcha. Oui, j'étais nouée, mon créateur m'avait donné des programmes me permettant de souffrir du stress, de la joie, des pleurs. Et les muscles sous ma peau réagissaient pareillement. J'en avais assez, j'étais fatiguée. Sa voix dans ma tête tournait et tournait. Oui, j'étais chez moi et oui nous étions seuls. Et oui, j'étais toujours tendue. Tendue parce que je ne savais comment aborder le sujet, tendue parce que c'était bien la première fois qu'un androïde du même modèle que moi, c'était à dire quelque chose de plus développé que le "moi Tarzan, toi Jane" me répondait et que je devait vivre avec. Comment mettre en place une base saine? J'en avais assez des mensonges, même si je savais pertinemment qu'avec son arrivée ici, les mensonges redoubleraient. Il allait falloir faire attention à ce système implanté dans mon circuit de secours, celui qui donnait l'impression qu'un coeur battait réellement, celui qui faisait également lever ma cage thoracique pour faire croire que je respirais. Tout celà, même en veille, il fallait que j'y prête attention. Quand j'étais véritablement seule, je pouvais me reposer, mais maintenant, avec cet androïde à l'intelligence supérieure que les deux autres moules que j'avais là, pouvait le remarquer, je devais me comporter comme une véritable humaine. Je ne sais comment je m'étais retrouvée face à lui, mais ce fut sa main sur ma joue qui me sortit de ma rêverie. Un instant, je baissais les yeux, comme gênée par son geste. Un frisson traversa tout mon corps. Etrangement, je ne savais que faire. La sensation était des plus agréables. Cela n'avait rien à voir avec la haine et l'attraction que j'avais connu avec mon créateur, rien à voir avec l'amour que j'avais porté à mon dernier mari, c'était quelque chose que je ne savais décrire et sur le moment je me demandais si j'avais bien fait de piocher un androïde aussi perfectionné. S'il vous plait, s'il vous plait. Devais-je me laisser faire, complètement, ou devais-je tout de même imposer certaines bases? Ma main se posa sur la sienne et appuya pour renforcer le contact. Allez, au diable vauvert! Je fermais les yeux et me laissais couler contre son torse. Oui, prends soin de moi, Servius.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Servius le 02 Octobre 2012, 15:31

Le froid aurait pu envahir la pièce tant son androïde se figea quand elle poussa ce cri. Je tenais à ce qu’elle sente son muscle crispé rouler son mon doigt. Nulle méchanceté ne se cachait derrière ce geste, mais je tenais à démontrer par A + B combien elle se crispait, même chez elle. Et je voulais aussi attirer l’attention des androïdes et marquer ma présence comme un changement. L’androïde me regarda et quand Sibylla se blottit dans mes bras, elle partit dans la cuisine. Elle devait me prendre pour un humain. Je l’espérai, ainsi la surprise de ma condition n’en serait que plus grande.

Mon bras enlaça Sibylla et ma main vint se poser à plat sur le dos dénudé de ma maîtresse. Je restai ainsi quelques instants et me penchai pour passer l’autre bras sous ses genoux. Je la portai dans mes bras et balayai les lieux du regard. Le jardien semblait occupé par un tailleur de haies, la cuisine serait le dernier lieu où je me rendrais avec Sibylla.

Je marchai vers le triclinum et observai une couchette où je l’allongeai.

-- Je reviens !

Je me relevai et me tournai vers l’androïde qui s’affairait dans le viridarium.

-- Les chambres d’amis ?
-- Ici, ici et ici monsieur !

Pas moins de trois chambres d’amis. Je me dirigeai vers la plus proche feignant ne pas avoir prêté attention au titre que me fut donné. J’en ressortai après deux secondes avec des bougies et des coussins.

-- Veuillez vous installer sur le ventre, s’il-vous-plaît.

Ma conversation étant audible d’un androïde, j’évitai de la nommer Domina et remplaçait son rang par un “s’il-vous-plait”. J’installai confortablement Domina et je la calai avec les coussins. J’allumai les bougies mais n’avais nulle intention de me servir de leur cire pour la masser. Je plaçais mes mains proches des flammes.

Ensuite je les posai sur son dos et entreprenai de la masser très légèrement. Je devais la rassurer, je le sentai, elle le criait en réalité.

-- Y a-t-il des consignes que je ne dois ignorer dans votre Domus, Dame Atilius ?
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 06 Octobre 2012, 10:30

Pourquoi devenais-je aussi... faible? N'avais-je donc aucun amour propre? Servius me rendait toute... chose et d'un côté je ne demandais que cela, d'un autre, je détestais me sentir faible. C'était pire que de découvrir mon secret. Non, je ne pouvais me le permettre. Il faudrait qu'on prouve que je n'étais qu'une androïde avant que l'on puisse me faire ravaler ma fierté. Pourtant, j'étais là, dans ses bras, à ne plus vouloir bouger, calmée instantanément par le contact de sa peau et appréciant plus que nécessaire cette douceur étrange. J'oubliais parfaitement ce qui trouvait autour de moi, l'androïde occupant le rôle de femme de chambre sortit de la cuisine, mais y retourna bien vite. Maximus l'avait plus ou moins réparée, au moins, elle ne buguait plus en plein milieu d'une action. Les deux autres androïdes, le garde et le jardinier, ne s'occupèrent pas le moins du monde du cri que j'avais laissé s'exprimer. Et puis, quelques longues secondes s'écoulèrent avant que je ne le sente bouger. Tous mes programmes se mirent en alerte générale avant que je ne comprenne ses intentions. Il finit par me porter et alors qu'il marchait, je me rendis compte que j'avais besoin de me calmer, de lâcher prise, un tant soit peu.

J'en fermais les yeux tant la tension était à son comble, ses pas me bercèrent doucement, je ne pouvais être mieux. Inconsciemment, j'analysais où il me portait, nous contournâmes le bassin, évitâmes le viridarium et entrâmes dans le triclinium où il me déposa sur une des banquettes. Alors qu'il repartait vers une destination inconnue, j'élevais ma main et la contemplais. Etais-je véritablement tendue? Je ne le voyais pas, mes muscles semblaient... normaux... Alors pourquoi m'avait-il fait aussi... mal? Il ne tarda pas à revenir, les mains encombrées. Sa voix se fit entendre et malgré le simili ordre donné, je l'exécutais sans mot dire. La relation d'autorité était toujours présente et peut-être avais-je besoin que l'on me dicte mes actions, une fois de temps à autres. J'avais passé trop de temps à réfléchir à ce que je devais faire et comment me comporter. Une fois sur le ventre donc, il m'aida à m'y sentir confortable avant qu'il n'allume les bougies et je regardais la flamme du coin de l'oeil, ses mains se posèrent sur mon dos, les paumes chaudes et douces, je ne désirais plus qu'une chose, que je coule vers les coussins et que l'on ne me réveille que dans bien longtemps.


-- Y a-t-il des consignes que je ne dois ignorer dans votre Domus, Dame Atilius ?

Je mis un certain temps avant que mon cerveau synthétique ne puisse se réenclencher et ne reparte à penser. Devais-je lui interdire des choses dans la demeure? Des choses dont il aurait pris l'initiative et que cela ne me plaise nullement?

- N'invite personne à entrer, même s'il a un rang de sénateur, pas sans mon accord. Laisse le jardinier s'occuper du viridarium comme il l'entend.

Je tenais plus que tout à mon viridarium et aux trésors que j'avais placé dedans. Le jardinier avait ses programmes et il était parfait à l'entretien, je ne voulais pas qu'on le dérange ou que l'on change son travail. Non, il était parfait et je le protègerais derrière les murs de mon domus. Et c'était également principalement pour cela que je ne permettais pas aux personnes étrangères d'entrer chez moi, sans que je ne sois présente. Mais il y avait quelque chose qui me terrifiait en tout point de vue.

- Ne m'attache jamais. Ou tu finiras chez les Gladiateurs avec ceux destinés à être démembrés.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Servius le 14 Octobre 2012, 20:11

Je continuai de la masser, j’avais fait glisser la robe de ses épaules et lui massait le dos et les épaules avec des automatismes venant de programmes particulièrement évolués. J’étais un androïde sexuel des toutes dernières générations, je savais valoir mon pesant d’or. J’ignorai de quels souvenirs, je retenais cela. Un humain dirait que c’était inscrit dans ses “gênes”. Après un long silence, j’écoutai ses réponses.

Tout était organisé et cloisonné. Seul le garde s’occupait des entrées, je ne pouvais faire entrer personne. Seul le jardinier s’occupait du viridarium, je ne devais pas m’en mêler. J’en déduis que seule le dernier androïde s’occupait de la cuisine et du ménage, je n’aurais donc pas à m’en occuper. Tant mieux, je n’avais pas envie de m’occuper de tâches subalternes. Finalement, j’étais ravi de cette maîtresse. Je souris légèrement et acquiesçai, ponctuant mon geste d’un «Entendu» très discret.

Elle me parla ensuite de l’interdiction absolue de l’attacher. Elle imageait la sentence à m’en donner froid dans le dos et je compris qu’il y avait pire que la réinitialisation. Je ne dis rien sur le coup. J’attendis en la massant encore de longs instants tout en réfléchissant à ma réponse. Je ne l’attacherait jamais. Il y avait pourtant des jeux sexuels délicieux autour des entraves de soie. Je n’avais aucun souvenir de cette nature, ils étaient effacés, mais ma mémoire intrasèque, mes programmes sexuels me soufflaient tant de jeux sexuels. Devais-je lui en faire part ? Elle ne semblait pourtant pas aimer cela. Non j’avais une autre idée, le contre-pied.

-- Vous n’aimez pas dominer les actions de l’autre et avoir la possibilité de tout stopper au moindre faux pas ?

Je marquais un silence et mes doigts commencèrent un massage kinésithérapeutique pour aligner certaines articulations que les trop longues postures assises abîmaient.

-- Dans ce genre de jeu, le dominé est en réalité celui qui détient le pouvoir sur le dominant. Au moment où on attache son partenaire, il prononce un mot. Le dominé se tait alors et subit la domination de l’autre. Mais si celui qui croit dominer fait un faux pas, son sujet prononce le mot magique et tout, absolument tout se stoppe. Du coup, le dominant ne possède jamais vraiment l’autre. Il doit toujours flirté avec la limite. Si par malheur il la franchit, tout s’arrête pour sa plus grande frustration.

Je marquai une pause pour me réchauffer les mains sur les bougies et je repris mon monologue.

-- Ne vous inquiétez pas, je ne cherche pas à vous contraindre ou à vous attacher. Je cherche à mieux vous connaître. J’avoue avoir été séduit par la façon dont la frêle petite femme a rabattu le caquet de l’arrogant Spurius. Je tiens à bien vous servir, tant en raison de mon plot, mais surtout parce que vous avez su me donner l’envie d’être attentionné.

Je mentais. En réalité, j’avais omis de préciser combien j’avais peur de la réinitialisation. Je me penchais vers son oreille et ajoutai sur le ton de la confidence :

-- Et puis entre nous, j’avoue que tâter du gladiateur dans une arène … ce n’est pas mon trip, alors soyez sans crainte ! Aucune entrave, même de la plus belle soie, ne vous priveront de vos mouvements. Mais dîtes-moi...

Je me mis à parler tout doucement, si doucement qu’elle aurait même pu ne pas entendre.

-- J’ai compris que vous aviez besoin d’une épaule sur laquelle vous endormir et c’est avec plaisir que je remplirai ce rôle, mais y a-t-il des plaisirs que vous appréciez plus que d’autres ?
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 22 Octobre 2012, 15:57

J'appréciais grandement ce massage qui allégeait le poids de ma solitude. Je ne savais pas comment cela fonctionnait réellement, car n'étais-je pas une androïde au final? Comment mon créateur avait pu dicter ce genre de réaction dans le corps sans vie d'une machine? Peut-être était-ce là notre évolution. Ses doigts sur les nœuds de mes muscles calmèrent mes pensées et j'en fermais les yeux de plaisirs, retrouvant les premières fonctions qui avaient dictées mes premiers pas dans la vie de mon seul et unique maître. Servius était un androïde parfaitement parfait à ce niveau, il réveillait des sens que j'avais oublié, refoulé par la vie que l'on m'avait donné et qui ne m'avait jamais plu. Un sourire se dessina sur mes traits alors qu'il prenait la parole sur les jeux sexuels qui s'affichaient également dans mes contrôles. Même lorsqu'il s'arrêta quelques secondes pour se réchauffer les mains, je ne pris pas la parole, laissant mon regard derrière mes paupières passer toutes les images en accéléré.

-- Ne vous inquiétez pas, je ne cherche pas à vous contraindre ou à vous attacher. Je cherche à mieux vous connaître. J’avoue avoir été séduit par la façon dont la frêle petite femme a rabattu le caquet de l’arrogant Spurius. Je tiens à bien vous servir, tant en raison de mon plot, mais surtout parce que vous avez su me donner l’envie d’être attentionné.

Son plot? Je reconnaissais trop bien ce genre de réaction pour douter que son plot était en parfait état, bien qu'il n'était allé à l'encontre d'aucune de mes demandes. Cacher cela dans de l'esprit d'initiative était osé, plausible, mais s'il savait bien s'y prendre, cela pouvait fonctionner. J'émettais encore des doutes, aussi ne dis-je rien à cet instant, me concentrant sur ses mains qui caressaient ma peau, la laissant réagir par les composantes que m'avaient imposés mon créateur. Sa voix réduisit de décibel, mais son intensité redoubla, mon sourire réagit à même échelle et s'accentua encore plus. Je n'étais pas certaine qu'une humaine aurait pu entendre ce qu'il prononça, mais ses mains avaient réveillé la Sibylla qui m'avait vu naître et pour une petite fois, rien qu'un court instant, je n'avais pas envie de la voir partir tout de suite. Pour toute réponse, je pris appui sur mes bras, redressant le torse et tournais sur mes hanches. L'étoffe de ma robe glissa à ma taille, à peine retenue par mes bras, dévoilant une poitrine dénudée à l'esclave qui venait d'arriver sous mon toit. Mes bras où s’amoncelaient les bracelets, s'enroulèrent autour de son cou et une de mes jambes passa de l'autre côté de sa taille, l'échancrure de ma robe l'y permettant.

- Je veux que tu me sers dans tes bras si fort que je ressente à quel point je suis faible à côté de toi. Je ne sais pas si tu comprends, mais si tu as été un esclave sexuel, alors fais ton devoir. Fais-moi oublier qui je suis, fais-moi me sentir femme. Cette sensation d'exister sous tes doigts, c'est cette envie, ce désir, ce plaisir-là que je veux et que j'aime plus que tout.

sur la question des liens, je n'y répondrais pas tout de suite, pour le moment, mon humeur était badine et mes bras se resserrèrent, mon corps épousant ses formes. Mes lèvres qui avaient laissé passé tous ces mots à son oreille, se déposèrent sur l'arrête de sa mâchoire et glissèrent vers sa gorge. Une main se perdit dans ses cheveux, sa jumelle s'évadant vers ce pourquoi nous étions créés, tous les deux. Mes programmes s'affichèrent immédiatement, jamais oublié, toujours là, alors que mes doigts passaient entre nos deux corps se faufilant, connaissant la direction à prendre, s'énervant contre la cordelette à sa taille.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Servius le 06 Novembre 2012, 10:47

Elle se tourna légèrement et sa robe glissa d’abord imperceptiblement sur sa peau. Son dernier mouvement finit de la faire choir dévoilant une magnifique poitrine. Ses bras m’enlacèrent, sa jambe unit nos corps. Mes mains la serrèrent contre moi avant même qu’elle ne m’en donne l’ordre. Mes programmes réagissent immédiatement. Né esclave sexuel, je rêvai de me défaire des entraves de mon mantra. Si c’était chose faite, je n’en demeurais pas moins esclave. Et plus difficile à accepter encore, mes programmes sexuels ne me quitteront jamais. Contrairement au statut d’esclaves, ils font parti de moi de ma personnalité. Ma peau réagit immédiatement à ses baisers, mon don ne restait pas en reste. Son corps s’auréolait de teintes plus chaleureuses. Mes mains glissèrent dans son dos, mes ongles s’égarèrent un bref instant sur ses fesses pour chasser sa robe.

Alors que ses doigts s’énervaient sur la cordelette à ma taille, les mots prononcées raisonnaient dans mon esprit. Analysés, computés, les mots activaient différentes de mes fonctions pour répondre à ses ordres. Mais plus que cela, mon âme interprétait sa demande, ressentait ses tensions, découvrait tout apaisement qui pourrait venir de mes gestes. Je n’éprouvais guère de sentiments pour Domina. Après tout, nous venions de nous rencontrer, elle était belle, amusante dans sa façon de traiter avec Spurius, mais malgré mes modestes souvenirs, je savais que je ne pouvais pas tomber amoureux en si peu de temps. Et, malgré son tempérament et la beauté de son corps nu, Sibylla ne me semblait pas le genre de femme dont je pourrais tomber amoureux. Ce n’était pas ce qu’elle demandait de toute façon et tant mieux. Elle voulait se sentir femme fragile dans les bras d’un homme.

Ma main l’aida à virer cette pénible cordelette, mes vêtements ne furent rapidement qu’un vieux souvenir égaré dans le coin de la pièce. Je me saisis de sa cuisse. Mes muscles se bandèrent, ma prise s’affermit et je la soulevais de la couche avec une aisance déconcertante. Mes concepteurs m'avaient donné la puissance des androïdes pour satisfaire les femmes et les hommes qui souhaitaient ressentir justement leur fragilité et même parfois souffrir. Face à face, j’observais son regard aux teintes fluctuantes cherchant à capter son désir, ses envies, ses attentes. Dans son dos, l’autre main remonta du creux de ses reins pour venir se perdre dans ses cheveux. Elle les empoigna avec une étonnante tendresse et bascula sans force sa tête en arrière pour que mes lèvres viennent se déposer sur sa gorge. J’avais entendu sa supplique de se sentir femme, de se sentir fragile. Mais ma main dans ses cheveux restait douce. Elle n’avait pas demandé de brutalité, elle n’avait pas demandé de se sentir esclave, non. Elle voulait exister sous mes doigts, non que je l’écrase de ma présence.

Je compris qu’elle demandait de la virilité, de la force, nulle violence. Force et honneur, laissèrent place à force et passion. Inspirant profondément, mon torse se gonflait, les muscles de mes bras l’enveloppèrent. Mes lèvres poursuivirent l’exploration de sa gorge, de ses trapèzes, de ses épaules.

-- Vos désirs sont mes désirs.

Je la trouvais belle et désirable. Je ne mentais pas vraiment. Certes, je n’avais pas le choix. Esclave je demeurais. Mais elle ne m’avait pas mal traité, sa beauté m’attirait malgré l’absence de sentiments plus profonds. Je ne répondais pas que ses désirs étaient des ordres. Ils l’étaient, mais elle voulait se sentir femme, non Domina.

Je me retournais et appuya son dos contre le marbre d’un des piliers. Je reculais d’un pas pour admirer cette femme, porter attention à sa peau parfaite. Seuls ses bijoux paraient ce corps de toute beauté, à la troublante perfection. Cet oeil admiratif ne s’attarda pas. J’approchai, me collai tout contre elle. Mes lèvres s’approchèrent des siennes, les frôlèrent, hésitèrent volontairement. Ma main glissa entre sa chute de rein et le pilier, la serra fortement, plus que de raison contre mon torse, la cambrant légèrement. Et mes lèvres embrassèrent les siennes avec une passion moins mesurée.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Sibylla Atilius le 21 Novembre 2012, 13:11

Le pire à penser était bien que nous étions tous deux des êtres synthétiques, faits pour servir des maîtres faits de chairs et d'os, il ne savait pas que j'étais son identique et non seulement je ne lui dirais pas, mais je me refusais à me comparer à lui. Il n'avait pas le choix, comme je n'avais pas eu le choix. J'étais désormais bien plus libre que lui, j'étais considérée dans la civilisation humaine, appartenant à la race qui était supposée nous posséder, nous commander, de gré ou de force. J'étais libre, car je n'avais aucune chaine, mais j'étais enfermée dans ce mensonge qui pesait sur mes épaules. Et ce que je lui demandais, c'était simplement de me faire oublier tout cela. Un peu de temps où je ne serais qu'une femme, simple, qui ne demandait pas plus que de se sentir femme. Mais ce que j'avais rejeté si longtemps revenait à la charge, comme le galop d'un cheval lancé à pleine course. Les programmes furent lancés, les fichiers réouverts, les composants sensitifs sortirent de leurs torpeurs et je n'avais aucune volonté de les arrêter, cela faisait trop longtemps, cela, en fin de compte, était moi, cela me représentait, cela me définissait et pour quelques temps, juste un peu, je n'avais pas envie de me mentir, je voulais être cette poupée de satin que l'on manipule à sa guise, oublier les convenances, les droits de propriété, les titres pompeux. Il était un homme, j'étais une femme, quoi de plus normal.

Adam et Eve. Il avait réussi à faire glisser le reste de robe et cette dernière trainait par terre, au pied de la couche du triclinium. La cordelette m'agaçait et il l'arracha presque. Celle-ci aussi termina ad patres, sur le sol, comme une feuille morte que l'on balayera plus tard. Sa toge aussi, gracieusement payée au marchand d'esclaves, termina dieu savait où. Il me redressa et ce fut sans difficulté aucune qu'il nous remis debout, mes mains se posèrent sur son torse, les anneaux à mes bras tintant, comme un prélude d'ode à la condition physique humaine. La perfection se tenait au bout de mes doigts, il avait été sculpté avec l’œil d'un connaisseur et je ne pouvais qu'acclamer ce travail exceptionnel. Inconsciemment, je me mordis la lèvre inférieure, l'étincelle de l'envie dans mon regard. En quelques secondes, je sentis sa main gravir mon dos, longeant la colonne vertébrale et ce fut tout naturellement que je me cambrais, cherchant avidement ce contact délicat et pourtant franc. Ses doigts se perdirent dans ma chevelure et je me laissais faire, mon visage frisant avec les cieux, mes paupières se fermant afin de ressentir le moindre frisson, la plus délicate aventure de ses lèvres. Je ne lui avais pas demandé de violence et il ne l'étais pas. Il y avait une large différence entre la violence et la force, je sentis sa force d'homme alors que ses bras s'enroulèrent autour de ma taille et une larme passa mes paupières closes. Quelques doigts vinrent la chasser, mais un sourire traversa mes lèvres. Oui, c'était cela que je désirais, de la force sans violence et c'était ce qu'il m'offrait.

Il me laissa quelques secondes contre le pilier heureusement glacé. J’eus soudainement un sentiment de gêne ou de pudeur, mais je ne cherchais pas à me cacher pour autant, bien au contraire. Il me regardait comme un homme regarde une femme, sans voyeurisme, sans perversion dans le regard. A nouveau je pinçais ma lèvre inférieure, l'impatience me guettait, mes veilles s'agitèrent, elles voulaient de l'action, mais je restais encore immobile, n'ayant que pour tout mouvement, celui, artificiel qui soulevait ma poitrine à intervalles réguliers, comme la respiration calme d'une humaine. Et puis il revint tout contre moi, mes sens se firent plus sensibles, son bras serra ma taille, m'emprisonnèrent de force et je laissais brusquement échapper un souffle, mêlé à une légère plainte, il serrait fortement, mais toujours sans violence, aussi le sourire qui avait pris possession de mes lèvres resta figé. Le bruit fut rapidement estompé par ses lèvres sur les miennes et je me laissais totalement couler dans ses bras, appréciant plus que de raison sa force brute. Mes mains se mirent à parcourir son dos musclé, ses fesses galbées, ses flancs secs. Ma poitrine enfermée contre la sienne, fit connaître son envie alors que la pointe de mes seins glissait sur sa peau parfaite. Sa virilité se faisait connaître tout contre moi et j'avais hâte, étrangement hâte.

Qu'est-ce qui était le mieux? L'emmener dans ma chambre, dans ce lit immense où nous pourrions nous perdre dans les méandres des draps impersonnels? Ou bien demeurer ici, sans pudeur aucune, sans tabou et sans froufrou? Que m'importait. Tout ce que je voulais, c'était du temps, juste un peu, pendant lequel je pourrais oublier le tatouage camouflé sous une couche de maquillage, enveloppé sous les dizaines de bracelets. Mes doigts jouaient avec les formes, les courbes de son corps d'Apollon. Qu'il mène la danse, j'en avais assez de toujours tout contrôler, j'avais demandé la force d'un homme, il savait donc probablement comment faire plaisir à sa maitresse, vu sa condition première et j'avais appris à me laisser faire, dès les premiers instants de ma vie artificielle, nous nous complétions bien.
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Re: [E3] Dominus, Dominus, Dominii [Servius]

Messagepar Servius le 03 Décembre 2012, 18:25

Mes programmes agissaient avec talent et efficacité. N'ayant aucun souvenir de rapports passés, je n'avais aucune expérience des plaisirs charnels. Mais mes programmes compensaient totalement, intuitivement. Tout cela était inné pour moi. Je savais où poser mes mains, quelle force employer, quelles parties de son corps méritaient une attention plus particulières que d'autres. Pourtant, son corps auraient dû être parcouru de ces lignes vertes ou rouges. Je disposai d'un don qui me révélait les zones érogènes des romains que je cotoyais. Il me suffisait de poser les yeux sur un homme ou une femme pour découvrir les attentions qui leur procuraient le plus de plaisirs.

Mais, je naviguai en aveugle avec Sibylla. Mon don butait contre le sien et je ne parvenais pas à deviner à l'avance. Alors mes lèvres parcoururent son corps méthodiquement. Observateur, attentif à sa respiration, à la moindre de ses réactions, j'apprenais à la découvrir et compensais cet étrange phénomène. Je remarquai son regard vers la chambre. J'avais le sentiment de danser avec elle. Et son attitude montrait qu'elle voulait s'abandonner et ne rien diriger. Je devais mener et conduire la danse, prendre toutes les initiatives et l'emporter loin de ses préoccupations. Je restais loin de deviner qu'elles concernaient sa nature androïde. Naïvement, je mettais cela sur le dos de son poste au Sénat.

L'emmener vers la chambre, la garder ici contre moi, je devais faire moi-même les choix, devenir le Dominus en quelque sorte. Dominus ? Non pas vraiment ! Elle gardait le contrôle, car au moindre faux pas de ma part, elle reprendrait les rennes, me rejetterais et je subirais sans doute sa colère. Néanmoins, je n'oubliai pas qu'elle désirait la force d'un homme. Alors, ma main pris virilement sa fesse et je plaquais son corps désormais nu contre le mien. Je la soulevais et nos sexes jouaient l'un contre, se provoquant l'un l'autre à chacun de mes pas. Je me dirigeai vers la chambre où je trouvais un grand lit couvert de fins draps vaporeux. De la force, mais nulle violence. Je ne la jetais pas sur le lit, je l'y déposai sur le dos. Je supposai qu'elle ne voulait pas d'un Amour feint, d'une position qu'un mari aimant offre à son épouse. Alors d'un geste de la main, je la retournais pour la plaquer face contre le lit.

Ce geste pouvait paraître de trop, je voulais rappeler ma force, ma position d'homme, limite de mâle dominant. Je la ramenai vers moi pour qu'elle se retrouve à quatre pattes devant moi. Ne voulant pas imposer de puissance physique, mes gestes changèrent étrangement. Ne la prenant pas en levrette, mes mains glissèrent sur son ventre, remontèrent à sa poitrine dont la fermeté des seins hurlaient son désir. Je la redressais lentement et mon sexe glissa seulement en elle. Mes mains se refermèrent un peu plus fort sur ses seins. Je plaquais son dos sur mon torse et poursuivit cette danse avec elle. Ma bouche se posa sur ses trapèzes, mes lèvres les pincèrent et remontèrent à sa gorge, alors que mon corps commençaient un lent et fort va-et-vient.

Je n'avais pas l'intention de multiplier les positions. Je me calais au rythme de son souffle, je souhaitais la faire jouir rapidement. Loin de moi l'idée d'écourter ce moment. Je ne voulais pas du tout m'acquitter de ma tâche au plus vite. Pas du tout. Je me trompais peut-être, mais j'avais le sentiment qu'elle souhaitait au travers cette étreinte se libérer le plus rapidement possible d'un poids sur ses épaules. Alors, je continuai mêlant force et respect pour la faire parvenir à cette libération. Il sera alors temps pour moi d'anticiper la suite, ou même d'être attentif à ses désirs pour les combler de nouveau, avec plus de passion, plus de tendresse, ou au contraire à regagner mes quartiers.

Je ne savais pas comment elle réagirait, mais je ne prendrais ombrage de rien. Je devais accorder à Sibylla qu'elle m'avait engagé comme androïde sexuel, mais qu'elle m'avait témoigné d'une forme certaine de respect.
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