Certaines journées commençaient comme beaucoup d’autres. En cette fin de matinée, le bruit du marteau forgeant le métal résonnait tranquillement sur la place du marché. Son rythme d’une étonnante régularité semblait battre la mesure pour un invisible orchestre. Maximus levait son marteau et l’abattait sans relâche sur une pièce d’armure chauffée au rouge. Le marteau s'envola pour frapper à nouveau. Mais plus aucun son ne provint de la forge. Il observait son marteau qu’il tenait en l’air. Du sable semblait tomber du ciel, la forge semblait disparaître dans une étrange pluie de sable.
Quelques instants plus tard, un homme vint chercher sa commande. La forge était vide, ouverte aux quatre vents. Le forgeron demeurait introuvable et dans la nuit sa forge sera certainement dépouillée par les voleurs. Et pour cause, Maximus se trouvait à plusieurs centaines de lieues de là, dans le désert, au sommet d’une immense dune de sable fin. Il tourna le visage et put observer une puissante lueur. Ébloui, il ferma les yeux et les cligna plusieurs fois pensant à une hallucination. Il tourna la tête vers le Sud et observa le corps expéditionnaire.
-- Ça... ça craint... Sa première pensée fut pour Vita qu'il pensait restée seule à Rome. Et lui, il était là, ridicule, avec son bras levé, brandissant son marteau d’une main et cette pièce de métal de l’autre. Il resta là incrédule jusqu’à ce que la lumière disparaisse. Il découvrit alors Vita au sommet de l’autre dune. Mais plus loin derrière elle, il vit l’horreur de quatre tigres à dents de sabre. Ces créatures, il les connaissait trop bien. Jeune, il avait craint ses félins qui arpentaient sournoisement les champs lors des moissons. Les tigres se dissimulaient dans les blés et tuaient avec une rapidité extrême les agriculteurs qui ne les avaient pas sentis approcher. Leur deux grands crocs s’enfonçaient dans la nuque de leur proie et la tuait instantanément. Combien de fois avait-il courut vers les gardiens de Pluton lorsque le cor des remparts les avertissait de leur présence ?
Aujourd’hui, nul cor ! Les gardiens de Pluton étaient là, une, peut-être deux lieues derrière lui. S’il courrait vite, il avait une chance. Pas une seconde, il n’hésita. Il dévala la dune en se jetant corps et âme … vers Vita. Pour gagner du temps, il sautait, chutait et glissait sur le sable. Il courut aussi vite qu’il le put vers celle qui comptait plus que sa vie. Venus avait tort de douter de ses sentiments. Trois tigres bondissaient à leur tour vers elle. Ils dévalaient la dune alors que la tigresse observaient ceux qui se disputaient sa croupe. Elle rugit à gorge déployée, un son rauque qui se propagea jusqu’au corps expéditionnaire. Les soldats de Pluton tels Titus ne pouvaient ignorer ce rugissement. Ils le connaissaient trop bien. C'était le cri de victoire d'un tigre ayant eu sa proie.
Maximus laissa tomber le marteau comme la pièce de métal pour courir plus vite. Ses armes-là ne lui serait guère d'une grande utilité contre ses montres. Il criait à Vita de courir vers lui. Il commençait à grimper la colline quand il la croisa, mais il ne la saisit pas dans ses bras. Il la repoussa vers le bas de la dune. Elle en chuta et glissa à plusieurs mètres de lui.
-- Silence ! Court vers le sud, court vers le corps expéditionnaire sans jamais regarder en arrière et dirige les vers moi ensuite. Maximus se mit alors à grimper vers le sommet de la dune sans s’attarder plus longtemps avec Vita. Il fallait qu’elle fuit. Il avait une chance infime de lui faire gagner quelques précieuses minutes. Maximus n’était pas un humain comme les autres. Minerve lui avait offert un don. Et ce don lui permettrait peut-être de survivre assez longtemps pour sauver Vita.
édition de Venus : Caius, Titus et Vita peuvent répondre, il en est de même pour tout ceux qui veulent se lancer vers la lumière et le rugissement. Mais n'oubliez pas que (sauf don particulier) vous n'avez pas pu voir la silhouette de Vita. Seule celle de Maximus peut-être entr'aperçue.