par Deserta Sulpicius le 20 Octobre 2012, 10:30
Pour une observation en toute discrétion, c'est plutôt ratée. Enfin, rien d'irréparable tout de même. Si ce n'est cette maudite machine qui a eu la « bonne idée » de venir à mon secours. Sa façon de m'observer me déplaît. Il me regarde comme si j'étais une anomalie de la nature. De nous deux, ce n'est pas moi qui ne devrait pas exister. C'est bien lui. Passons. Je m'assure rapidement que ma cible ne se trouve pas hors du Sénat avant de reporter mon attention sur l'androïde. Qui semble mal à l'aise en ma présence. Curieux. Je ne représente pas un danger immédiat pourtant... si on se fie à mon apparence. De toute façon, je ne suis pas là pour me battre et tuer donc je ne le ferai pas. Mon maître serait furieux et je ne peux envisager de lui désobéir.
Lentement, je reprends contenance, mon regard se dirigeant parfois vers le chantier qui est toujours à portée de mes yeux. Je perçois la « tension » de la machine dont j'ignore toujours l’identité. Je l'écoute, affichant un air surpris lorsqu'il me vouvoie. Cet idiot n'est même pas capable de comprendre un langage pourtant simple ! Depuis quand c'est un homme lui ? Bon d'accord, il en a les attributs mais c'est tout. Je lui souris plutôt timidement Sans résultat... Bon, c'est officiel, il ne m'apprécie pas. Pourquoi, bonne question mais je suis persuadée que cela à quelque chose à voir avec ma nature. Il faut que je pense à demander à mon maître si certains androïdes peuvent être équipés de détecteurs particuliers autre que les basiques que je connais.
Ma maîtresse parlait des hommes humains...
Ma voix n'est plus que murmure. Comme si je craignais d'être entendue. Je ne suis même pas certaine que lui m'ait entendue vu qu'il a commencé à s'éloigner. Non mais il me fait quoi là ? Je me relève lentement, prenant garde à ne pas tomber – en apparence du moins – avant de lui emboîter le pas. J'affiche un air apeuré, perdu. Les sanglots ne sont pas loin. L'avantage de maîtriser ses émotions me permet de m'en servir sur commande en cas de besoin. Je reste malgré tout à distance raisonnable. Il semble redouter quelque chose de précis et en l'absence de renseignements précis sur son compte, je dois agir avec prudence. Une évidence cependant, il me sait humaine. De cela, j'en suis certaine. Ce qui, bien que non prévu, ne pose qu'un simple souci d'adaptation que je peux gérer.
Ne me laisse pas seule, s'il te plaît...
Cette fois, c'est fait. Les larmes roulent sur mes joues alors que mon air terrorisé en dit long. Mon corps se met à trembler alors que je regarde le Sénat, ainsi que le chantier en cours. Je sais qu'il faut que je me rapproche mais l'accident m'a faite repérer par les ouvriers et cela ne me convient pas. Il faut que je parvienne à détourner l'attention et pour ça, la plastique du mâle peut s'avérer utile. Donc, qu'il le veuille ou non, il ne va pas se débarrasser de moi aussi facilement.
Ils vont lui faire quoi ?
Question inutile à mon sens car ils peuvent bien démembrer cet idiot qui a failli me tomber dessus. Si besoin, je peux même le faire à leur place. Mais en dépit de mes pensées, mon regard est réellement inquiet car, au-delà du fait que ma mission semble compromise, un interrogatoire des personnes présentes, ainsi que des machines, peut dévoiler ma présence sur les lieux. Et je sais que cela me vaudrait une correction amplement méritée de la part de mon maître.