par Nymphea le 28 Juin 2013, 15:09
- Vous ne savez rien de ce qui se passe dans ma tête, je n'ai pas besoin d'aide psychologique, mais seulement d'une aide en général.
- Vous croyez... dis-je en tournant ma tête vers lui, je le vois dans vos yeux, dans vos gestes. Baisser votre tête ne fait que confirmer mes mots. J'ai beaucoup observé et étudié les humains, mon créateur m'a toujours dit que les gestes sont parfois bien plus révélateur que les paroles. Vous ne vouliez pas d'esclaves et vous n'êtes pas du genre à vouloir d'aide du tout. Vous aimez vous débrouiller seul. Pourquoi ?
Le silence s'installa un bref instant avant que je ne reprenne avant qu'il ne me répond.
- Tout simplement parce que vous avez vécu une bonne partie de votre vie seul sans l'aide de qui que ce soit. Une certaine fierté et un orgueil aussi se sont installés. La solitude vous a permis de voir ce que d'autre ne peuvent voir lorsqu'ils sont trop entourés. Vous avez pu percevoir à nombre de reprises le véritable aspect caché de l'être humain. Vous en avez été déçu, d'autre fois surpris, mais... Mais malgré cela, malgré le fait de vouloir rester seul, vous souhaité être entouré pour ne pas finir dans cet abîme de solitude qui paralyse tant de gens. Vous voulez pour une fois dans votre vie, faire quelque chose de noble est utile, offrir quelque chose que d'autre ne ferait pas ici bas. Votre nature est différente des autres, vous voulez passer pour un cœur de pierre impassible, mais votre côté protecteur prend vite le dessus lorsque vous croisez une âme qui a besoin d'être aidé. Vous faites partie de ces gens si rare en ce monde, vous faites partie de ceux qui lisent dans les yeux. On dit que les yeux ont le reflet de l'âme, même si plongé tôt dans cette solitude vous a fait souffrir, vous avez gagné en échange le don de lire dans les regards. Tout comme moi, vous connaissez l'âme humaine pour l'avoir étudié et minutieusement observé, mais le cœur des miens vous échappe encore et cela doit faire naître une pointe de désappointement.
Les mots se sont éteint de cette porte à présent fermé, mais leurs échos sont toujours présents dans mon esprit. Satané mémoire qui ne me laisse aucun repos. Parfois la profusion de perversité est telle que cela me laisse des migraines atroces. Retenir tout ce qui a été vu et entendu est une malédiction de laquelle on ne peut échapper. Cela peut servir comme détruire. Bien que cela m'a été plus d'une fois utile, j'arbore ces moments ont les mots sont plus tranchants que des lames. Je ne compte plus le nombre de larmes versées, de cris lançaient. C'est une lente torture une descente en Enfer qui ne peut s'arrêter. Parfois les mots sont des devinettes auxquelles on réfléchit sans cesse. Car, derrière les mots se cachent une vérité pas toujours bonne à comprendre.
- Certes les gens changent et le destin peut se montrer impitoyable, mais ce n'est pas toujours le cas...
- Si jeune vous êtes... Mais avec mon âge on devient de plus en plus réaliste vous savez. J'ai été dotée d'un plot à demi-actif par simple envie d'un créateur qui veut que je sois lucide envers ce qui se passe pensant plus scientifiquement et de manière plus claire. Le Destin est un personnage récurrent dans l'histoire de l'homme. Certes, il peut être changé, il se montre différemment selon le choix fait dans une vie. Il peut être bon comme méprisable. De ma longue vie, j'ai fait des choix qui m'ont apporté plus de malheur que de bonheur, mais je ne les regrette pas. Ce qui a été fait est fait, si j'avais le pouvoir de retourner dans le passé, je ne changerais rien. C'est ces choix qui m'ont formé petit à petit, ces petites douleurs qui m'ont rendu forte.
Lorsque Nomatus se retourna, j'ai cru brièvement qu'il allait détalé par la peur de ce déferlement de savoir plus grand encore que celui d'un humain, mais au contraire, il a retiré armure et vêtement pour me montrer son dos dont les marques de fouets sont toujours aussi présents. La douleur de l'instant passe, mais pas celui du souvenir qui se fait parfois plus vivace encore.
De mes doigts, je dessinais chaque cicatrice avec un pincement au cœur comme si par de ce simple geste, j'allais les guérir, les effacer à jamais. Mais cela serait inutile, car ces cicatrices l'ont formé à devenir quelqu'un de meilleur.
Lorsqu'il me fit à nouveau face, nos regards se croisèrent tandis que le silence s'installa lorsque sa voix disparut au dernier mot énoncé. Il n'y avait plus besoin de mot, seul notre échange visuel comptait traduisant bien plus que ce que le vocabulaire humain pourrait dire.
- Vous êtes un homme de bien, je l'ai su au premier regard. Votre mère où qu'elle puisse être doit être fier de ce que vous êtes devenu, mais... Elle doit souffrir également de cette absence qui trouble votre coeur et qui se lit dans vos yeux.
Posant une main sur la joue du guerrier, je souris.
- Je sais ce que ressent une mère pour avoir joué ce rôle bien des fois auprès d'enfant, d'adulte et d'être qui sont faits comme moi. J'ai perdu un être que je considérais comme ma fille. Je ressens encore ces impuissance meurtrir mon cœur. Plus les jours passent et plus je me dis que ce qui s'est passé devait arriver. C'est triste que de perdre quelqu'un, mais il est plus triste encore que de se morfondre sur la personne disparue. Vivre avec son souvenir en avançant. Je n'ai guère eu le temps de continuer mes mots d'avant, car la tristesse des souvenirs heureux m'ont happé. Je suis fière de ce qu'est devenu l'homme que j'ai aimé. C'est triste de savoir que nos sentiments ne sont plus, mais je suis heureuse que son cœur ait été comblé. Au moins, il n'a pas perdu l'amour, comment aimer, comment avouer ces sentiments.
Je me retournais faisant dos à mon tour au guerrier jetant par la même occasion un coup d'oeil circulaire à cette pièce.
- La vie est ainsi faite pour chacun de nous. Même si je suis une androïde avec un plot à moitié fonctionnel, je perçois les choses comme vous. J'aime quand je suis amoureuse, je pleure quand je suis triste, je ris quand je suis heureuse, je suis en colère lorsque quelque chose ne me plaît pas et je tente de me faire à chaque nouvelle situation, chose qui est devenue coutume pour moi en 270 ans d'existence. J'aime la vie même avec ces débordements. Mon créateur m'a dit un jour que la vie est un combat qui en vaut la peine, mais il faut savoir pour qui et pour quoi on se bat, sans ces réponses, ce combat sera vain.