[E6] Ardentes prolongations [Prom']
Posté: 13 Juin 2013, 13:12
Extérieur du Colisée, une dizaine de minutes après que les jeux aient démarré.
J'étais sortie.
Ce fut la première chose qui me vint à l'esprit alors que je revenais progressivement à moi. J'étais à l'extérieur du Colisée, à une soixantaine de mètres des grands murs de l'immense cirque... J'étais dans la grande rue qui menait à l'imposant bâtiment de pierre, écroulée par terre, toujours couverte du sang de Valentina et de ses deux fœtus. J'observai mes mains, tremblant de tout mon corps, et vis alors le liquide rouge qui puait le fer... J'en avais sur les avant-bras. Sur la poitrine et le ventre. J'en avais partout sur le visage. On aurait pu croire que je sortais victorieuse d'une grande bataille durant laquelle j'avais occis mille ennemis, mais il n'en était pourtant rien. Aujourd'hui, c'était une défaite totale. Je ne m'étais pas sentie aussi écrasée que depuis l'explosion de la Citadelle.
Ah, ces plaques de métal qui me protégeaient. Une alliance parfaite de céramiques complexes, de carbone tissé et de métaux astucieusement mêlés pour créer un matériau d'une résistance immense. A quoi avaient-elles servi ? Aujourd'hui, à rien. Ah, cette lance à plasma qui pouvait transformer n'importe quel humain en bouillie de chair fondue en un tir. A quoi avait-elle servi ? Aujourd'hui, à rien. Toutes ces technologies complexes, qui s'entrelaçaient dans mon corps d'acier et de carbone, n'avaient servi à rien. J'avais été aussi inutile et impuissante qu'un enfant confus qui ne comprend rien à la situation.
Et aucun des présents n'avait semblé choqué. Mettius n'avait même pas affiché un air de surprise, quand il avait vu le corps inanimé de la femme enceinte percée de coups de couteau. Non, en l'espace d'un instant, lui et l'horrible Tempus avaient trouvé un moyen d'en profiter, de se nourrir de cette horreur pour gagner en pouvoir comme un vampire se nourrit du sang des autres pour conserver sa force. Mettius et ses sbires, ceux qui boivent le sang des enfants pour leur propre intérêt... C'était probablement très mélodramatique comme comparaison, mais c'était pourtant l'impression atroce que j'avais. Ils n'avaient pas porté les coups, ils s'étaient juste contentés de s'en réjouir et de se délecter de cette violence en y voyant un gain.
Je me relevai maladroitement. Mes jambes semblaient être faites de gélatine, alors pourtant qu'elles étaient constitués des meilleurs moteurs disponibles... Mais le problème ne venait pas de mes jambes. C'était mon cerveau qui était détruit, mon cœur qui était brûlé, transformé en une sorte de noisette carbonisée.
- J'ai subi vos... cris de haine... commençai-je à dire à voix haute, alors pourtant que la rue était vide. Tout le monde était dans le cirque. Je ne me suis pas défendue pourtant... J'ai fui...
Mon bras commença alors à changer de forme. Mes doigts se séparèrent alors que le métal qui me recouvrait prit une teinte métallique et commença à se retirer en arrière, laissant voir une main d'acier.
- J'ai fui parce que je ne voulais pas me battre contre vous... Je ne voulais faire de mal à personne... Je voulais juste vous protéger d'un... d'un ennemi que... vous ne pourrez jamais vaincre...
Les doigts se regroupèrent deux par deux, la paume de ma main se retirant aussi dans un bruit métallique. L'ensemble glissa en arrière jusqu'au niveau du coude alors que mon poignet changeait de forme pour s'ouvrir.
- Et voilà... votre vrai visage... la joie... celle de voir une femme assassinée et ses enfants massacrés... voilà le vrai visage de Rome... La ville qui n'aime que le sang, peu importe d'où il vient...
De mon avant bras sortirent alors quatre sorte de "rails" de couleur noire, entrelacés de bidules lumineux en tous genres, qui se déployèrent, l'ensemble mesurant environ 70cm. A l'arrière de ces rails (au niveau du poignet) apparut alors une sphère extrêmement lumineuse, éblouissante, qui faisait le bruit de flammes en train de ravager une forêt par temps sec.
Le champ de confinement empêchait la boule de plasma de faire fondre l'arme, mais toute la chaleur excédentaire fuyait par l'avant du canon. Alors que je marchais, le sol qui était face aux "rails" prit une teinte noire puis rouge vive comme s'il était en train de fondre.
Je levai le bras dans un geste assez maladroit, ce qui mit le feu à plusieurs arbres qui étaient trop proches et transforma un étal vide en mélange de tissu brûlé et de bois noir qui s'effritait.
- Je t'ai sous-estimé Mettius, comme j'ai sous-estimé les romains... mais tu m'as aussi sous-estimée. Ils m'ont tous sous-estimée... Rome a fait la même erreur que moi... Trop sûre d'elle... Vous aimez le sang, sénateurs, je vous donnerai les flammes... Peut-être le peuple hurlera-t-il de joie en vous voyant annihilés ? Quelle ironie ce serait...
Mon discours n'était pas tout à fait cohérent. D'un autre côté, je n'était pas dans mon état le plus cohérent, à ce moment-là... Tout se mélangeait dans ma vieille cervelle. La destruction de ma ville moins de deux mois auparavant, la perte de tout ce que j'avais et connaissais. L'agressivité des romains à mon égard. La menace qu'avait faite peser Mettius sur moi. La solitude sans fond. Et la mort de cette femme sous mes yeux... Tout cela avait donné un cocktail douteux.
Je m'arrêtai alors, pointant l'arme vers le cirque. J'avais activé le filtre à rayons-X, calculant la distance qui me séparait de la loge officielle où se trouvaient ces monstrueux politiciens. 45 mètres. Je continuai de marcher encore quelques instants... 40 mètres... 30 mètres... Parfait. J'avais aligné la cible... Dans quelques secondes, je serais la pire ennemie de Rome. Le monstre qui a tué les honnêtes hommes d'état... Dans un sens, cela changerait-il grand chose à ma situation ? Je voyais mal comment les choses pourraient devenir pires encore.
Le projectile brûlant transformerait la loge et tout ce qu'il y avait dans un rayon de 30 mètres en un enfer ardent, fondant la pierre, le métal, la chair et les transformant en vapeur ou en bouillie flamboyante. La température autour de l'impact serait augmentée d'une dizaine de degrés. Peut-être quelqu'un utiliserait-il je ne sais quel pouvoir pour protéger la loge... Mais ils ne savaient pas ce que j'allais faire. Personne ne m'avait jamais vue utiliser cette arme.
Je tournai alors la tête, observant les flammes provoquées par mon arme dans la rue. Je n'avais pas fait exprès. Tant pis. Ils préféraient se repaître du sang d'innocents pour leur divertissement, plutôt que de mener une vie honnête ? Hé bien soit. Ils retrouveraient leurs maisons en cendres. L'immoralité et la malhonnêteté ne pouvaient pas ne pas avoir de conséquences.
Revenant à ma cible, je pointai le canon maladroitement vers le haut du Colisée. C'était maintenant ou jamais...
- Pour que l'humanité reste bonne... L'immoralité doit avoir des conséquences... Les dieux s'en fichent, soit... Je ferai leur travail à leur place.
J'étais sortie.
Ce fut la première chose qui me vint à l'esprit alors que je revenais progressivement à moi. J'étais à l'extérieur du Colisée, à une soixantaine de mètres des grands murs de l'immense cirque... J'étais dans la grande rue qui menait à l'imposant bâtiment de pierre, écroulée par terre, toujours couverte du sang de Valentina et de ses deux fœtus. J'observai mes mains, tremblant de tout mon corps, et vis alors le liquide rouge qui puait le fer... J'en avais sur les avant-bras. Sur la poitrine et le ventre. J'en avais partout sur le visage. On aurait pu croire que je sortais victorieuse d'une grande bataille durant laquelle j'avais occis mille ennemis, mais il n'en était pourtant rien. Aujourd'hui, c'était une défaite totale. Je ne m'étais pas sentie aussi écrasée que depuis l'explosion de la Citadelle.
Ah, ces plaques de métal qui me protégeaient. Une alliance parfaite de céramiques complexes, de carbone tissé et de métaux astucieusement mêlés pour créer un matériau d'une résistance immense. A quoi avaient-elles servi ? Aujourd'hui, à rien. Ah, cette lance à plasma qui pouvait transformer n'importe quel humain en bouillie de chair fondue en un tir. A quoi avait-elle servi ? Aujourd'hui, à rien. Toutes ces technologies complexes, qui s'entrelaçaient dans mon corps d'acier et de carbone, n'avaient servi à rien. J'avais été aussi inutile et impuissante qu'un enfant confus qui ne comprend rien à la situation.
Et aucun des présents n'avait semblé choqué. Mettius n'avait même pas affiché un air de surprise, quand il avait vu le corps inanimé de la femme enceinte percée de coups de couteau. Non, en l'espace d'un instant, lui et l'horrible Tempus avaient trouvé un moyen d'en profiter, de se nourrir de cette horreur pour gagner en pouvoir comme un vampire se nourrit du sang des autres pour conserver sa force. Mettius et ses sbires, ceux qui boivent le sang des enfants pour leur propre intérêt... C'était probablement très mélodramatique comme comparaison, mais c'était pourtant l'impression atroce que j'avais. Ils n'avaient pas porté les coups, ils s'étaient juste contentés de s'en réjouir et de se délecter de cette violence en y voyant un gain.
Je me relevai maladroitement. Mes jambes semblaient être faites de gélatine, alors pourtant qu'elles étaient constitués des meilleurs moteurs disponibles... Mais le problème ne venait pas de mes jambes. C'était mon cerveau qui était détruit, mon cœur qui était brûlé, transformé en une sorte de noisette carbonisée.
- J'ai subi vos... cris de haine... commençai-je à dire à voix haute, alors pourtant que la rue était vide. Tout le monde était dans le cirque. Je ne me suis pas défendue pourtant... J'ai fui...
Mon bras commença alors à changer de forme. Mes doigts se séparèrent alors que le métal qui me recouvrait prit une teinte métallique et commença à se retirer en arrière, laissant voir une main d'acier.
- J'ai fui parce que je ne voulais pas me battre contre vous... Je ne voulais faire de mal à personne... Je voulais juste vous protéger d'un... d'un ennemi que... vous ne pourrez jamais vaincre...
Les doigts se regroupèrent deux par deux, la paume de ma main se retirant aussi dans un bruit métallique. L'ensemble glissa en arrière jusqu'au niveau du coude alors que mon poignet changeait de forme pour s'ouvrir.
- Et voilà... votre vrai visage... la joie... celle de voir une femme assassinée et ses enfants massacrés... voilà le vrai visage de Rome... La ville qui n'aime que le sang, peu importe d'où il vient...
De mon avant bras sortirent alors quatre sorte de "rails" de couleur noire, entrelacés de bidules lumineux en tous genres, qui se déployèrent, l'ensemble mesurant environ 70cm. A l'arrière de ces rails (au niveau du poignet) apparut alors une sphère extrêmement lumineuse, éblouissante, qui faisait le bruit de flammes en train de ravager une forêt par temps sec.
Le champ de confinement empêchait la boule de plasma de faire fondre l'arme, mais toute la chaleur excédentaire fuyait par l'avant du canon. Alors que je marchais, le sol qui était face aux "rails" prit une teinte noire puis rouge vive comme s'il était en train de fondre.
Je levai le bras dans un geste assez maladroit, ce qui mit le feu à plusieurs arbres qui étaient trop proches et transforma un étal vide en mélange de tissu brûlé et de bois noir qui s'effritait.
- Je t'ai sous-estimé Mettius, comme j'ai sous-estimé les romains... mais tu m'as aussi sous-estimée. Ils m'ont tous sous-estimée... Rome a fait la même erreur que moi... Trop sûre d'elle... Vous aimez le sang, sénateurs, je vous donnerai les flammes... Peut-être le peuple hurlera-t-il de joie en vous voyant annihilés ? Quelle ironie ce serait...
Mon discours n'était pas tout à fait cohérent. D'un autre côté, je n'était pas dans mon état le plus cohérent, à ce moment-là... Tout se mélangeait dans ma vieille cervelle. La destruction de ma ville moins de deux mois auparavant, la perte de tout ce que j'avais et connaissais. L'agressivité des romains à mon égard. La menace qu'avait faite peser Mettius sur moi. La solitude sans fond. Et la mort de cette femme sous mes yeux... Tout cela avait donné un cocktail douteux.
Je m'arrêtai alors, pointant l'arme vers le cirque. J'avais activé le filtre à rayons-X, calculant la distance qui me séparait de la loge officielle où se trouvaient ces monstrueux politiciens. 45 mètres. Je continuai de marcher encore quelques instants... 40 mètres... 30 mètres... Parfait. J'avais aligné la cible... Dans quelques secondes, je serais la pire ennemie de Rome. Le monstre qui a tué les honnêtes hommes d'état... Dans un sens, cela changerait-il grand chose à ma situation ? Je voyais mal comment les choses pourraient devenir pires encore.
Le projectile brûlant transformerait la loge et tout ce qu'il y avait dans un rayon de 30 mètres en un enfer ardent, fondant la pierre, le métal, la chair et les transformant en vapeur ou en bouillie flamboyante. La température autour de l'impact serait augmentée d'une dizaine de degrés. Peut-être quelqu'un utiliserait-il je ne sais quel pouvoir pour protéger la loge... Mais ils ne savaient pas ce que j'allais faire. Personne ne m'avait jamais vue utiliser cette arme.
Je tournai alors la tête, observant les flammes provoquées par mon arme dans la rue. Je n'avais pas fait exprès. Tant pis. Ils préféraient se repaître du sang d'innocents pour leur divertissement, plutôt que de mener une vie honnête ? Hé bien soit. Ils retrouveraient leurs maisons en cendres. L'immoralité et la malhonnêteté ne pouvaient pas ne pas avoir de conséquences.
Revenant à ma cible, je pointai le canon maladroitement vers le haut du Colisée. C'était maintenant ou jamais...
- Pour que l'humanité reste bonne... L'immoralité doit avoir des conséquences... Les dieux s'en fichent, soit... Je ferai leur travail à leur place.