[E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiques

Le prélat a proposé de nouvelles élections et comptent bien les remporter. Les cultes doivent s'assurer un maximum de prières pour placer leur pion au sénat et doivent choisir leur candidat au poste de prélat.
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[E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiques

Messagepar Decima le 02 Juin 2013, 14:57

Me voilà à frapper à la porte de Camila Veturia. Elle avait été rapidement nommée par les Soldats de Minerve comme étant leur choix aux prochaines élections du prélat. J’admirais cette femme, même si je détestais sa politique. Elle symbolisait une ligne opposée à la mienne et n’avait pas sa langue dans sa poche. Elle agissait frontalement quand j’agissais sournoisement. Je ne l’appréciais pas comme adversaire car je ne savais pas la maîtriser. Mais je l’admirais néanmoins.

Après son départ pour le corps expditionnaire, j’avais hérité de travaux dont elle avait précédemment la charge. J’avais pris cela comme une injustice et une offense. Mais je devais reconnaître que tout ce qu’elle avait entreprit était tout somplement brillant. Ses calculs pour l’arrivée d’eau des aqueducs étaient justes, tous justes ! Ces idées pour renforcer les remparts démontraient également qu’elle savait ce battre, domaine où j’étais tout simplement méprisable. Un soldat avait voulu m’apprendre à me battre avec une épée. Je parvenais à peine à la dresser avec mes frêles bras.

Caeso, son esclave, m’ouvrit la porte du bureau de Camila. Derrière moi, deux esclaves tenaient des parchemins avec mes calculs, les dossiers que j’avais poursuivis et leur situation. Tout était terminé et brillamment terminé. J’avais rencontré bien des difficultés à trouver la main d’oeuvre pour réaliser ces projets. En effet, la plupart des esclaves et des travailleurs bossant en extérieur des remparts s’étaient portés volontaires ou avaient été désignés pour rejoindre le corps expéditionnaire.

Camila avait maintenant une aura extraordinaire. Et la raison de mon entrevue allait plus loin que ces dossiers. En effet, le peuple l’aimait comme Mettius. Elle revenait telle une héroïne et je la soupçonnais de ne pas avoir volé ce titre, contrairement à Mettius. Face à l’annonce de Melusine de me nommer, je soupçonnais le combat d’être plus ardue que je le pensais pour le poste de prélat. Varro et Aquila l’avaient désigné elle. Varro était un homme sage et je comprenais son choix. Aquila étant sa soeur pouvait difficilement choisir quelqu’un d’autre. Les liens de famille devaient être soudés dans cette famille. Moi-même je ferais tout pour ma famille.

En clair, pour mon élection au poste de prélat, même si Melusine ne m’avait pas encore nommée, je considérais Camila comme une plus dangereuse adversaire que Mettius. Avantage avec Camila, elle ne tenterait pas de m’assassiner entre temps. Ces méthodes ressemblaient plus à celle de Mettius qu’aux siennes.

Sénatrice Veturia, je suis ravie de vous voir. J’ai ramené une copie de tous les dossiers qui m’ont été confiés suite à votre départ. Je suis heureuse de vous annoncer que je les ai menés à terme sans difficulté.

Je laissais les androïdes entrer à ma suite et déposer les rouleaux sur la table. D’un geste de l’index, je les chassais silencieusement.

Je dois reconnaître que je n’ai aucun mérite. Vous aviez déjà tout admirablement ficelé

Je l’observais avec attention et étudiais la moindre de ses réactions. Je n’oubliais pas la raison profonde de ma venue ici.
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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Camila le 07 Juin 2013, 17:19

Il était grand temps de reprendre ma place au Sénat. Bien que les nouvelles élections approchent à grand pas, je ne me défilerai pas durant ces prochaines semaines. Tout au long de mes mandats, j’avais appris qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences et surtout pas se croire infaillible comme de nombreux sénateurs et sénatrices qui ne pouvaient s’imaginer ne pas être réélus ou être intouchables. En aucun cas naïve, la question de ma non réélection au prochain mandat s’était faite présente à plusieurs reprises dans mon esprit. J’avais été éloignée de la citée durant de nombreux mois, et même si l’expédition était devenue un véritable succès, je devais maintenant me replonger dans les dossiers que j’avais laissé à d’autres mains.

Sous le regard attentif et bienveillant de Caeso qui avait retrouvé sa place à mes côtés, je reprenais peu à peu mes marques au sein de mon bureau et du Sénat. Il n’était jamais vraiment facile de reprendre le court d’une histoire que nous avions laissé en suspens durant plusieurs mois. Tout paraissait aller tellement vite. L’impression d’être engloutie par cette allure infernale que prenait la vie même ici, à Rome. Aucun répit ne nous serait accordé et si certains pensaient ou imaginaient que toute cette usure, cette fatigue pourraient être un point faible, je ne répondrai qu’une chose : que l’adversaire à terre se relève toujours à un moment donné où on l’attend le moins.

Depuis quelques jours, je m’étais donnée comme objectif de consulter tous les rapports que l’on m’avait remis, me familiarisant avec tout ce que j’avais ratés sur les diverses assemblées du Sénat et des sujets qui avaient été mis en avant. Mon bureau, tout du moins la pièce principale, donnait sur la petite ouverture extérieure et je pouvais ainsi apprécier les rayons du soleil qui venaient flirter avec le mobilier et ma peau. Il était rare que ma journée soit calme et cette dernière ne dérogea pas à la règle quand quelqu’un frappa à la porte. Maintenant que l’on savait mon retour, beaucoup venait me solliciter ou bien me parler de tout ce que j’avais manqué. Je fis un signe de tête à Caeso pour qu’elle puisse aller s’enquérir auprès de cette personne. Je ne refusais jamais un entretient même si celui-ci n’était pas prévu. Je pliais soigneusement le rouleau que j’étais entrain d’étudier, me redressant de mon siège en reconnaissant la voix féminine qui s’adressait à mon androïde. Lissant les plis de ma toge d’un revers de main, j’observais la sénatrice s’avancer vers moi en compagnie de deux autres androïdes, les bras tendus et les mains croisées devant moi.


- Sénatrice Fanius, cela faisait longtemps.

Mes yeux tombèrent sur les rouleaux que les deux esclaves de la Sénatrice posèrent devant moi sur le bureau avant qu’ils ne disparaissent sous son ordre muet.

- Je n’ai jamais douté de vos compétences, et d’ailleurs j’étais ravie de savoir que c’était vous qui vous chargiez de reprendre mes dossiers lors de mon absence.

Pas de langue de bois avec moi ou des mièvreries inutiles. Je connaissais les compétences de la Sénatrice Decima Fanius et j’avais été en quelque sorte soulagée de savoir que mon travail ne tomberait pas entre des mains incapables et inexpérimentées pour mener à bien ces projets sur lesquels j’avais longtemps travaillé. Je déroulais le premier rouleau, prenant une vision globale de ce qui était écrit. Mon index glissa dessus, m’arrêtant sur les grandes lignes.

- J’y ai passé beaucoup de temps, autant dans les discussions que dans les obstacles. Mais au moins, aujourd’hui, le résultat final est bien là. C’est ce qui compte.
Je manque à toutes mes politesses Sénatrice, désirez-vous boire quelque chose ?


Alors que Caeso commençait à se diriger vers un petit buffet, elle comprit à mon regard qu’elle devait s’éclipser de mon bureau. Elle salua la sénatrice, et se retira avec élégance. Je faisais entièrement confiance à Caeso. Elle le savait et elle comprenait aussi pourquoi je l’avais faite sortir d’ici. Elle ne s’en offusquerait pas car depuis le temps que nous nous connaissions, on fonctionnait de cette façon. Sur un plateau se dressait de la citronnade bien fraiche. Je n’aimais pas m’entourer d’alcool surtout pas en début de journée. Dans un mouvement aérien de ma toge, je m’avançais vers la carafe, ma longue tresse brune rehaussée de petits liens dorés se mouvait au gré de mes pas. Je devinais que la Sénatrice n’était pas là, simplement pour m’expliquer les conclusions de tous ces travaux. Dans la lignée de tous ces évènements, j’avais été désignée par les soldats de Minerve comme étant leur choix aux prochaines élections du prélat. Aquila, ma sœur, et Varro avaient accentué ce choix. En attendant, je ne me projetais pas. L’avenir était encore bien sombre pour le moment.

- Comment vous portez-vous ?

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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Decima le 04 Juillet 2013, 00:18

Ainsi, elle avait été ravie que je reprenne ses dossiers. Je m'attendais à ce que mon don m'annonce un mensonge. Mais non. Camilla brillait par sa sincérité. J'étais surprise d'entendre cela. Nous avions des idées politiques totalement divergeantes, elle et moi. Par exemple, le statut des androïdes, je ne comprenais pas qu'on s'attarde sur le cas de vulgaires machines. Comme Antonius, j'estimai qu'il s'agissait là d'une faiblesse humaine. Notre empathie nous invitait à ressentir quelque chose pour eux. Elle nous faisait oublier qu'il n'était que des outils sophistiqués. Je me souvenais de débats houleux au sein du Sénat. Elle n'avait pas sa langue dans la poche, je mesurais bien plus mes propos. Comme les adeptes de Minerve, elle prenait le taureau par les cornes. Je préférais la subtilité et la versatilité du serpent.

Pourtant, malgré nos divergences politiques, je comprenais ses motivations pour ses aqueducs. Camilla avait cette qualité que je n'avais jamais eu : elle était idéaliste et oeuvrait pour la cause commune. Que les aqueducs soient rétablis apportait une eau scène jusque dans les bas-fond de Rome. J'oeuvrais pour Jupiter et moi-même uniquement et j'avais mené ces projets à terme pour ma gloire personnelle, nullement pour ces miséreux qui me posaient déjà bien des problèmes à suivre bêtement Mettius comme des moutons.

Je refusais toute boisson, espérant là qu'elle ne fasse pas entrer son androïde. Je n'avais pas envie de la présence d'une machine. Mais j'appréciais la transition sur son retour.

Oui, en effet, le résultat est là. Mais ce résultat n'est rien comparé à votre triomphant retour. Il vous couronne de lauriers, lui. C'est le moins qu'on puisse dire. Vous serez une adversaire qu'il ne faudra pas prendre à la légère dans les élections du Sénat.

Elle revenait conquérante, ramenait l'espoir à Rome et nombreux nobles devaient déjà la solliciter pour s'afficher au côté de la réussite. J'avais bien sûr été informée de sa nomination par Varro et Aquila. Elle avait été la première candidate qui serait opposée à Mettius. Bientôt Melusine annoncerait ma nomination face à Mettius. Cela surprendrait les adorateurs de Mettius, mais je créerais une grande surprise dans mes propres rangs. Tous les jovaniens ne suivent pas la voie de Melusine et s'oppose à elle. Seulement, il leur est impossible que rejeter une grande prêtresse.

Varro et votre sœur vous ont choisi comme candidat face à Mettius. Vous le méritez. Stratégiquement, c'est malin. Vous serez une adversaire de taille tant par votre présence, vos opinions que votre réussite.

Il lui manquait l'amour du peuple. Elle brillait par son retour, mais le peuple aimait les esclaves sexuels, le peuple aimait les jeux du cirque et il aimait Mettius qu'il leur offrait tout ceci. Seulement le peuple ne voterait pas. Seuls les sénateurs voteraient leur prélat. Inutile de dire que les prières avaient leur importance. Elles déterminaient le nombre de sénateurs de chaque culte. Face à l'incertitude des résultats, je voulais discuter avec mon adversaire.

J'aimerais connaître votre programme. Ne voyez pas en moins une espionne, dites-moi ce que vous voulez. Vous savez que je m'opposerai à vous, nous avons nombre de divergences. Mais je le ferais en temps et en heure, au Sénat. Par contre, si nous avons des intérêts communs, je voudrais les connaître et aller de l'avant.

Je ne mentais pas. Le danger des Khorriens n'étaient qu'une rumeur actuellement. Mais je ne voulais pas prendre ce danger à la légère. Ramener des ressources premières de la colonie était également indispensable. Nous avions des intérêts communs. Je m'étais entendu avec cette machine minervienne, Sibylla. J'avais été dupée, trahie, insultée, mais Sibylla avait eu de grandes idées et j'avais aimé travailler avec elle. Je ferais tout pour être élue. Mais une fois élue, je voulais m'entourer des meilleures. Camila en faisait partie. Et si j'échouais et me relevais d'un tel échec, je comptais bien rester au Sénat, dans l'opposition, mais aussi pour protéger Rome. Je n'étais pas altruiste pour autant. Mais protéger Rome, nous protégeait, moi et Tempus.
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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Camila le 24 Juillet 2013, 16:58

La présence de la sénatrice Decima Fanius dans mon bureau n’était pas vraiment une surprise. J’attendais son arrivée tôt ou tard car le retour du corps expéditionnaire n’était pas passé inaperçue. Avant mon départ, j’avais connu le nom de ma remplaçante, celle qui allait œuvrer pour les dossiers que j’allais laisser en cours. Et c’était elle, cette femme ingénieuse et admirable qui se trouvait devant moi. Nous étions opposées sur beaucoup de principes. Elle était une fidèle de Jupiter. J’adorais Minerve. Nos idées et nos combats se portaient sur des terrains différents mais au moins, je pouvais reconnaitre toute la grandeur de l’éloquence de cette sénatrice. D’un simple regard, j’avais demandé à Caeso, mon androïde, de nous laisser seules. Je savais que mon amie tenait à être présente puisqu’elle mettait un point d’honneur à me protéger. Mais là, je désirai avoir un entretien privé avec la sénatrice. Elle s’éclipsa donc. J’observais méticuleusement les grands rouleaux qu’elle avait pris soin d’apporter, détaillant l’avancée du dossier sur les aqueducs et sa finalité. Mes yeux finirent par délaisser les mots pour se porter sur le visage de mon interlocutrice.

- C’est exact. Vous avez très bien résumé ma situation et ma participation à ces prochaines élections.

Ainsi, comme je l’avais supposée, elle n’était pas seulement ici pour me parler des dossiers mais bien des prochaines élections. Ma sœur, la grande prêtresse de Minerve et Varro m’avaient tous les deux choisie pour représenter le culte de notre Déesse. Le monde politique connaissait de moi ma fougue, mes idéaux, ma force pour défendre ce que je considérai comme étant le plus cher. Je n’avais pas besoin de prouver quoi que ce soit aux autres Sénateurs. Les soldats, quel que soit leur culte, avaient bien compris que lors de l’expédition, j’avais protégé toutes ces vies au détriment de la mienne, et que je ne faisais aucune différence devant une âme valeureuse. Le peuple, aujourd’hui, se gorgeait de ces histoires racontées par ces militaires revenus sains et saufs de notre périple. Oui, j’avais accentué ma position auprès de Rome sans vraiment m’en rendre compte et Aquila m’avait ouvert les yeux sur cette aura que je possédais dorénavant. Voilà pourquoi j’avais accepté. Mais il n’y avait pas que cela …

En tournant le dos à la sénatrice, je me servis un verre de citronnade, souriant à ces derniers mots sur le côté « malin » du choix de ma sœur et du centurion Varro. Elle aborda le sujet brulant de sa venue dans mon bureau : discuter avec moi de mon programme. Je lui fis face de nouveau, portant à mes lèvres une première gorgée de cette délicieuse boisson.

- Je sais que vous vous opposerez à moi. Ce n’est pas une grande nouveauté, sénatrice. Mais pourquoi donc, devrai-je vous exposer mon programme aujourd’hui et maintenant ? Espionne ou pas, vous aurez entre vos mains de nouveaux détails qui pourraient vous servir.

Perplexe, je réfléchissais à ce qu’elle venait de me dire… Je n’avais pas l’intention de me dévoiler aussi facilement devant elle. Il m’en faudrait beaucoup plus pour que je baisse ma garde.

- Des intérêts communs ? Depuis, le temps que nous siégions toutes les deux au Sénat, nous n’avons jamais eu aucun intérêt commun. Vous connaissez mes positions comme je connais les vôtres. Vous avez amené jusqu’au bout ce dossier sur les aqueducs pour votre propre gloire et non pas pour aider et servir le peuple. Qu’aurions-nous en commun, sénatrice… J’aimerai bien le savoir …

Je m’installais dans mon fauteuil, derrière mon bureau, croisant mes jambes. Decima était bien plus qu’une femme de tête laissant entrevoir sa hargne. Adversaire dangereuse, elle pouvait piétiner ses ennemis sans sourciller si cela servait sa cause.

- Mettons cartes sur table, sénatrice : Vous allez représenter Jupiter aux prochaines élections. Le père de tous les Dieux. Le père de Rome. Qu’apporterez-vous de nouveau dans notre belle cité si vous êtes au pouvoir ? Seriez-vous capable de vous démarquer de notre Prélat ou allez-vous devenir un second Mettius ?
Le pouvoir gangrène beaucoup de personnes malheureusement. Et au lieu d’œuvrer pour la ville, pour le peuple, pour le bien de tous, certains ne pensent plus qu’à eux et à leur gloire …


J’étais intimement persuadée que Rome avait besoin d’un second souffle. La cité et son peuple s’embourbaient dans une spirale infernale. Bien sûr, Mettius était considéré par une très grande majorité des romains mais seuls les sénateurs éliraient le prochain Prélat.

- Oui, vous avez bien compris, je compte me démarquer de Mettius tout en gardant ce que le peuple a de plus cher. Mais il nous faut avancer sénatrice. L’évolution est nécessaire pour faire un bond en avant… Vous êtes conservatrice et je respecte cela. C’est pour cela qu’il faut garder nos traditions tout en leur donnant un nouveau souffle.

Je me penchais vers elle, répondant enfin à sa toute première question sur nos intérêts communs :

- Protéger Rome des attaques extérieures, ériger des nouveaux remparts, les rendre plus puissants, trouver de nouveaux matériaux, agrandir cette nouvelle colonie qui va nous être nécessaire pour notre survie, pour nourrir aussi notre peuple… Ai-je répondu à votre question, sénatrice ?

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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Decima le 25 Juillet 2013, 19:30

Je ressentis de l’admiration pour sa vivacité d’esprit quand elle affirma avec confiance que je serais opposée à elle lors des prochaines élections.

« Eh bien, vous avez vite rattrapé votre retard après votre longue absence. Je suis surprise que vous ayez compris cela si rapidement. Il est vrai que certaines rumeurs courent sur ma nomination. Mais elle ne se répand pas beaucoup et vous le savez déjà. »

Je souris. Mon admiration était franche. Elle était revenue vers moi son verre de citronnade à la main. Je n’étais pas tout à fait d’accord avec la suite. Nous avions des intérêts communs, ne lui en déplaisent. Mais je lui accordais que je jouais sur le mots. Les raisons de nos actions et de nos choix au Sénat ne prenait pas leur naissance pour les mêmes intérêts. Je privilégiais les miens avant tout. Je l’écoutais parler et finir son discours en notant tous les arguments que j’allais lui opposer. Ce que le peuple a de plus cher était pourtant ce qu’elle détestait. Je n’en dis rien immédiatement. J’allais lui dire par la suite. Je fus flattée qu’elle réponde néanmoins à ma question. Au moins, elle ne me prenait pas pour une imbécile.

« Comme quoi nous avons bon nombres d’intérêts communs finalement.»

Je passais ma main prêt d’elle et elle put sentir la chaleur qui irradiait de mon corps. Je touchais la cruche machinalement et remarquait que mon doigt fit disparaître la buée, comme s’il était trop chaud. Je devais vraiment parler de mes problèmes à Tempus. Je soupçonnais des prêtres jovaniens de m’empoisonner à petits feux. Je me trompais totalement sur ce point.

« Notre cité court un grand péril si on en croit cette étrangère. Les priorités de mon mandat sont les mêmes que les vôtres : protéger Rome des attaques extérieures, récupérer les ressources de la colonie sans nuire à sa propre protection, ériger une nouvelle ceinture de rempart pour protéger les terres agricoles et nourrir le peuple. »

Sur ce point nous en parfait accord, alors je le lui dis et ajoutai même une proposition.

« Nous serons confrontés à Mettius. Les sénateurs devront choisir entre Mettius, vous et moi, sans compter le représentant du temple de Venus. Je soupçonne Tiberius de se retirer du poste de grand prêtre pour avoir le droit d’être candidat au poste de prélat. »

J’ignorais leur attirance mutuelle. En fait, j’étais même convaincue qu’elle le détestait. Si elle avait eu une réaction, je ne l’avais pas remarqué. Je poursuivais donc.

« Je vous propose de ne pas nous tirer dans les pattes lors de ces débats, mais au contraire de nous entendre sur ces points, d’appuyer l’autre. Mettius ne sera pas forcément surpris et saura tirer son épingle, mais cela pourrait nous servir. Et cela pourra rassurer le peuple, qu’il comprenne que nous tenons toutes les deux à leur protection. »

Et maintenant, je revins sur une de ces remarques et contrais ses premiers arguments. Je n’étais pas devenue politicienne par hasard.

« Par contre, je suis surprise que vous vouliez garder ce que le peuple a de plus cher. Le peuple aime la barbarie du Colisée. Le peuple aime assouvir ses fantasmes dans les lupanar et forniquer avec leurs androïdes, leurs exutoires sexuels. Ils aiment que les androïdes sont contraints au rang d’esclaves.»

Et sur ce point je gardais un avantage sur elle. Malheureusement, ce n’était pas le peuple qui élisait son prélat, mais les sénateurs.
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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Camila le 28 Juillet 2013, 14:34

Je n’avais émis qu’une observation sur sa participation aux prochaines élections. S’il y avait bien une femme à prendre part à tout cela, à être assez forte, habille et intelligente, cela ne pouvait être que celle qui se tenait devant moi. Car si nous étions opposées, je ne pouvais que m’incliner devant l’aura et le pouvoir qu’elle dégageait à chaque instant.

- Sénatrice, je n’ai eu aucun écho sur votre nomination mais je connais la femme de tête que vous êtes. J’ai juste supposé que vous seriez dans votre élément durant ces élections et que l’on s’affronterait inéluctablement. Vous confirmez donc mon idée.

Sa main effleura presque la mienne avant que ses doigts se referment sur la hanse de la cruche. Mon talisman s’éveilla à sa chaleur et une douleur lente se diffusa en moi. Sapiens m’avait certifiée que ce tatouage disparaitrait dès que je rentrerai à Rome. Hors, il était toujours là et de plus, je ressentais d’étranges douleurs et une brulure peu commune. Trop concentrée sur ma propre main, je ne vis pas les effets étranges du pouvoir de Decima.

- L’étrangère…Je l’ai côtoyée durant le retour de l’expédition. Je ne mets pas sa parole en doute. J’ai vu de mes propres yeux son vaisseau fendre les cieux et s’écraser dans le désert. Il n’y a pas que nous dans ce monde …Il y a d’autres territoires, d’autres lieux dont nous ignorons totalement la présence et surtout une manière différente de penser.

Lorsqu’elle mentionna la présence de Tibérius en tant que candidat, je dus faire un effort important sur moi-même pour ne laisser rien transparaitre. Si c’était le cas, si elle avait raison, alors je prendrai cela pour une trahison de sa part.

- Je n’ai eu aucune information concernant l’ancien grand prêtre de Vénus. Quoi qu’il en soit, s’il fait parti des candidats à l’élection, Tiberius Scribonius Festus a toujours su lier le côté théâtral et l’importance d’une situation. Il ne se dévoilera qu’au dernier moment …

Sans rien montrer à la sénatrice Fanius, gardant mon masque impassible comme j’en avais l’habitude durant les éternelles séances au Sénat, je ne pouvais néanmoins me laisser happer par mes pensées. Depuis mon retour de cette mission suicide, j’avais croisé plusieurs fois Tibérius et jamais il ne m’avait parlée de sa participation en tant que candidat face à Mettius. Nous avions établi une confiance de longue date pour discuter de cette situation délicate et quand bien même, si l’on se trouvait opposé, cela ne changerait rien à notre lien mais au moins, j’espérai qu’il me mette au courant avant d’être mise au pied du mur … car ça serait un geste que je ne lui pardonnerai pas. Je clignais des yeux pour revenir à l’instant présent, reportant mon attention sur mon interlocutrice. Elle avait parfaitement raison sur le soutien que l’on pourrait s’offrir mutuellement. J’acquiesçais à ses propos d’un signe de tête.

- Je suis d’accord avec vous. Une alliance entre nous pourrait surprendre aussi nos adversaires et nous pourrions profiter de ce flottement même si, comme vous le soulignez, Mettius saura tirer son épingle du jeu, je n’en doute pas un seul instant. Le peuple doit comprendre et doit savoir que Mettius n’est pas le seul à se soucier du peuple et qu’il peut y avoir d’autres méthodes pour rendre Rome encore plus prestigieuse.

Je savais qu’elle relèverait mes dernières paroles concernant les traditions de notre peuple. Je m’étais si souvent élevée contre cela durant les séances au Sénat, qu’elle connaissait ma position.

- Les nuances chère sénatrice…Il faut jouer avec les nuances…J’adore ce mot. Je trouve qu’il reflète plusieurs facettes et c’est de cela que je veux mettre en avant pour notre avenir. Je parlais d’évolution, de bond en avant. Tout ne peut pas être tout noir ou tout blanc, il faut savoir utiliser les nuances avec finesse et puissance à la fois.

Je me redressais de mon siège, reposant mon verre vide sur le petit meuble près du pichet de citronnade.

- On ne peut pas tout bouleverser en un claquement de doigts, le peuple ne suivrait pas, il ne le désirerait pas. Mais comme l’a montrée cette étrangère, Rome court à sa perte si nous ne commençons pas ces transformations. Alors, oui, vous avez raison sénatrice, je n’aime pas la barbarie des jeux, les lupanars, la condition d’esclaves sexuels des androïdes … Alors, je dois faire avec tout en suivant une nouvelle voie : mêler les traditions à des changements précis et sûrs. Faire prendre conscience au peuple que les innovations sont faites pour préserver notre cité. C’est un travail de longue haleine, j’en suis consciente.

La sénatrice misait sur les traditions, sur ce refus d’avancer et d’améliorer Rome et ses âmes. Il fallait arrêter de se voiler les yeux, il fallait arrêter de vivre dans un carcan et progresser. C’était le seul moyen pour grandir et évoluer.

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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Decima le 15 Août 2013, 08:56

Ma satisfaction grandissait à mesure de ce que me déclarait Camila. Les élections seraient serrées entre elle et moi. Je craignais qu'on ne participe à la réaction de Mettius en nous répartissant les votes. Mais j'avais la confiance de Melusine, je ne voulais pas la décevoir. Je craignais bien plus Mettius qui manipulait bien son monde. Camila avait la réputation d'être directe. Elle dérangeait le sénat par sa franchise, mais elle ne participait pas aux coups fourrés. Et puis, Camila n'était pas dans mon camp. Je ne pouvais pas me retirer pour la laisser le vaincre. En ne nous tirant pas dans les pattes, elle s'assurait les voix des protecteurs de la ligue de protection des androïdes et je m'assurais les voix des conservateurs. Il existait beaucoup plus de conservateurs. Malheureusement une grande partie d'entre eux voteraient pour Mettius. Quant aux jeux du Cirque, il lui faudrait un mandat d'un bon siècle pour fermer le Colisée.

« Entendu »

Je lui tendais et lui serrais la main pour marquer la conclusion de notre accord, oubliant la chaleur prononcée de mon corps. Je ne m'en apercevais pas, mais elle s'était en partie apaisée, ma colère étant retombée. Nous nous saluions, j'allais partir mais un point me retint, le sort de Rome comptait énormément à mes yeux. Je ne voulais pas gouverner une ville ravagée. Je ne voulais pas être la dernière survivante d'une cité fantôme. Je lui confiais alors mon sentiment sur cette étrangère.

« Je n'ai nulle confiance en cette étrangère, ne serait-ce parce qu'elle nous a abordés par le mensonge. Caïus nous la présente comme une androïde. Des rumeurs courent selon lesquelles, elle est libre. D'autres selon lesquelles c'est une mixture entre androïde et humain. Ce qui m'inquiète surtout, c'est son athéisme prononcé. Mais ce ne sont que des détails. En tous les cas, je retiens une chose essentielle : Sa civilisation a échoué. Qu'elle que soit l'issue des élections, j'aimerais m'entretenir avec elle, vous assistez ou que vous m'assistiez durant cette entrevue. Sa civilisation a été rasée. Je suis convaincue qu'ils doivent leur défaite à leur athéisme comme à leur science. Je pense que nous ne devons pas protéger Rome avec ses méthodes à elle. Je pense que nous devons faire le point sur les Khors, sur leurs techniques de combat et choisirent nous-mêmes nos moyens de défense. Si ce qu'elle vante sur sa civilisation est vraie, nous sommes incapables d'égaler leur technologie en si peu de temps. Nous avons nos prières, les dieux, leurs dons... Si nous nous montrons dignes d'eux, ils ne nous abandonneront. J'ai foi en Jupiter, père des dieux. Il nous a déjà donné de quoi nous défendre, ne l'oublions pas... »

L'heure était grave, j'étais inquiète pour Rome. Être nommée prélat et perdre cette guerre signerait la fin de ma carrière. Mais cela n'avait pas tant d'importance. Je ne voulais pas que notre culte pour Dieu soit effacée par les Khors.
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Re: [E6] Remise de dossiers et plus car adversaires politiqu

Messagepar Camila le 03 Septembre 2013, 22:23

Je n’avais pas fait cet accord avec le sénatrice Fanius par intérêt ou pour asseoir une quelconque place dans ces élections. Le monde de la politique était ainsi et il fallait créer des alliances pour par pur égoïsme mais aussi pour avancer et faire évoluer les situations. Adversaire ou pas, j’ai énormément de respect pour cette femme aussi déterminée que moi dans ses combats et ses causes qu’elle défendait, peut-être différemment de moi, mais c’était une femme au caractère que j’appréciais beaucoup. La discussion tourna après autour de cette étrangère que j’avais u approcher lors de l’expédition dans le désert. Depuis, je savais que ma sœur ne la portait pas dans son cœur et qu’elle suscitait de nombreuses interrogations parmi le peuple. J’acquiesçais à ses propos. Pour moi aussi, cette femme ou cette androïde, quelle que soit sa nature, était à la fois mystérieuse et intrigante. Je savais aussi par expérience qu’il ne fallait jamais tourner le dos à ce qui nous était inconnu mais en apprendre plus sur ce que nous ne connaissions pas.

- Sénatrice, je serai auprès de vous et avec vous lors de cet entretien. J’ai beaucoup de questions à lui poser depuis notre retour mais elle semble cibler des personnes en particulier qu’elle veut approcher. Ce qui est bien dommage. Je suis curieuse d’en apprendre davantage et qu’elle puisse enfin nous éclairer sur son ancienne civilisation. Bien que celle -ci a échoué, les erreurs peuvent nous être bénéfiques en ne le réitérant pas et en observant où était leur propre échec.

Je me déplaçais quelque peu dans le bureau. Decima n’avait pas tort. Leurs technologies étaient beaucoup plus avancées que les nôtres et ils n’avaient rien pu faire contre la menace.

- Je suis d’accord avec vous, sénatrice ! Il faut faire un point sur nos forces, ce dont nous possédons et voir comment on peut contourner cette menace tout en tenant compte des récits de cette étrangère. Rien ne doit être laissé au hasard. Cela risquerait de nous entrainer à notre propre perte si on s’entête à la mettre de côté. Il nous faut absolument un rapport sur les Khors au plus vite.

M’approchant de mon interlocutrice, je pus lire dans son regard toute sa volonté et sa foi à son Dieu.

- Nous ne baisserons pas les bras. A tout obstacle il y a toujours un moyen, une solution même s’il s’avère complexe à la trouver. Si on ne peut pas y faire face alors il faut le contourner. Vous avez oublié dans votre liste nos propres dons. Et beaucoup sont dotés de capacités extraordinaires.

Mes yeux s’attardèrent sur le talisman en forme de tatouage qui était gravé sur mon poignet. Un pouvoir que j’avais reçu de mon mentor.

- Je vous remercie de votre visite. Notre accord fait partie aujourd’hui de mes priorités. Vous pourrez compter sur moi pour repousser ce danger. Que les Dieux vous entendent sénatrice …
Prenez soins de vous.


Adversaires dans la bataille. Alliées face à la plus grande menace de notre Temps.

Merci à Lia pour le Kit ♥
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