par Katla Buskvej le 30 Mai 2013, 19:04
Alors que nous entrions dans la cuisine, j'aperçus de nouveau Lucullus. Les endorphines ayant fait leur retour (triomphant), je ne pus m'empêcher de lui adresser un large sourire, l'observant fixement alors qu'il s'éloignait, et le remerciant de ma voix la plus chaude :
- Merci bien, cher Lucullus...
Lorsqu'il se dirigea vers la sortie de la pièce, je ne pus m'empêcher de le dévorer avec un regard prédateur, comme si j'avais déjà mille idées en têtes, mon sourire ne me quittant pas. Je ne pus d'ailleurs m'empêcher de laisser entendre un léger et aigu soupir de déception quand il eut quitté les lieux, la mine plutôt attristée. Ce fut à ce moment qu'Alpharius me proposa un siège, chose qui sembla me ramener un peu à la réalité. Semblant surprise, je le fixai pendant une seconde, avant de finalement regarder la chaise.
- Ow... euh... Merci.
Je m'installai donc avec un air un peu gêné (un air carrément gêné, autant le dire). Au lieu de m'embarrasser encore plus, je décidai plutôt de me focaliser sur les victuailles qui avaient été préparées par l'optio... Ou l'optiom... ou... enfin c'était un titre de ce genre. J'acceptai d'ailleurs bien volontiers le poisson qui m'était proposé, remarquant la référence avec un petit sourire en coin qui était déjà plus "normal" chez moi. Enfin... Bien plus normal que le numéro de pleurs montré précédemment. Ou que le numéro de mangeuse d'hommes que j'avais failli réitérer moins d'une minute plus tôt.
Et lorsqu'Alpharius parla de "gage" pour celle qui mangerait le moins, autant dire que ce fut un bon retour en arrière pour ma part... C'était compliqué pour moi car il était évident que le "gage" était conçu afin d'être pour Isaa. Le colosse savait que mon estomac était plus ou moins sans fond et que je devais énormément manger. Néanmoins, le fait qu'il laisse les choses "ouvertes" entraînait chez moi une sorte de... Je ne savais pas trop. Je répondis du coup avec un air on ne peut plus sérieux et un ton non pas agressif mais un peu sec :
- J'ai mangé l'équivalent d'un repas pour trois il y a moins de cinq heures... Je pourrais donc être la "perdante". Je n'avais vraiment pas l'air de flirter, pour le coup. Mieux vaut éviter ce type de... situations, conclus-je en avalant un morceau de poisson.
Ce type de remarques risquait de mettre Isaa mal à l'aise. Vu la tête qu'elle avait fait en apprenant nos écarts de la matinée, je n'osais pas imaginer à quel point la situation deviendrait invivable si Alpharius me laissait des "ouvertures", alors qu'elle n'en voulait pas la moindre, du moins, pas à ce niveau-là. Elle avait très clairement et ouvertement fait comprendre que toute rencontre se faisant entre nous serait on ne peut plus chaste, je n'avais donc aucune envie que le centurion ne fasse planer une ambiance qui pourrait augmenter le ressentiment de la forgeronne à mon encontre.
Ce n'était, pour moi, pas un triangle équilatéral. C'était d'un côté un segment -eux- et de l'autre un point qui gravite autour, telle une planète autour d'un soleil binaire. J'étais ravie d'être en orbite, ne nous méprenons pas... Mais je savais aussi que j'étais une planète orbitant autour, et non une part intégrante de ce système BINAIRE. Je savais aussi que parfois, une planète dans un tel système solaire pouvait finir éjectée, d'ailleurs... Si le corps s'approchait trop des deux étoiles, elle finissait propulsée au loin par un effet de catapulte. A mon sens, cette métaphore représentait assez bien la situation. Tout irait bien, tant que je ne tentais pas de trop m'approcher.
- Mieux vaut laisser tomber les promesses ou observations de ce type, si je suis incluse dedans. De manière très définitive.
Mais quand Isaa me demanda à quoi ressemblait la gastronomie de la Citadelle, je revins immédiatement à une expression plus enjouée. Ah, la bouffe... J'avais tendance à expérimenter tout et n'importe quoi, et ce faisant j'avais découvert un grand nombre d'ingrédients vraiment fantastiques. Enfin, de mon propre point de vue en tout cas. Des ingrédients qui pourraient pourtant sembler assez étranges.
- Ah, la gastronomie, tu me lances sur un truc inimaginable, là. En fait, on a découvert que "si ça te tue pas, c'est comestible". Beaucoup de personnes n'ayant pas l'habitude auraient trouvé bizarres notre alimentation... Mais t'as aucune idée de ce que certains trucs pourtant étranges sont délicieux. Des algues, certaines plantes à l'apparence curieuse, des poissons super moches mais super délicieux, des insectes de mer (on appelle ça des crustacés), des insectes tout court, ...
Concernant l'art en revanche... Je haussai simplement les épaules en mâchouillant, d'un air pensif.
- L'art, c'est différent. Nous l'encouragions fortement et avions pas mal d'artistes très doués, mais contrairement à ce qui concerne la gastronomie, je suis totalement inapte dans ce domaine. J'ai malgré tout quelques exemples, mais c'est assez différent de ce que vous avez exposé ici. Une culture différente, disons.