[E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 02 Juin 2013, 10:36

Voilà qui était plutôt cocasse, Katla venait d’allumer sans vergogne l’ordonnance d’Alpharius pour ensuite considérer ce dernier comme un individu automatiquement salace dont il fallait calmer les ardeurs. Bien qu’il ne prétende pas être un saint, l’officier prit acte de la remarque de Katla avec une légère expression de dédain. En effet, il n’était jamais agréable de se faire rabrouer de manière aussi peu subtile, surtout que cela était accompagné de non-dits peu flatteurs. D’un autre côté, les diplomates qui mettaient fin à un différend étaient rarement mis à l’honneur et on leur reprochait souvent le conflit suivant car ils n’avaient pas su le prévenir avec l’efficacité exigée. Il restait à espérer que les remarques de Katla n’étaient pas les prémices de ses habituels efforts « involontaires » pour jeter un froid dans une relation.

Alpharius: "Promesses ou observations de ce type !? Très bien, je prenais cela pour un petit jeu amical mais je ne compte pas insister. Veuillez m’excuser si j’ai commis un impair à vos yeux."

Alpharius n’avait pas envie de gâcher l’instant présent même s’il déplora ce manque d’ouverture d’esprit. Il devait considérer qu'il avait peut-être surjoué l’hôte amical et bon vivant. Après tout, le gros de ses efforts passés pour aboutir à ce résultat avait été fait en faveur d’Isaa et Katla. Il ne lui restait plus qu’à adopter une attitude plus en retrait.

Le tribun se laissa absorber progressivement par différentes réflexions au sujet de l’activité du Crux Terminatus et sur le gâchis de commander des soldats compétents et motivés, mais à l’armement cruellement archaïque. Rome était devenue une sorte de prison à l’air libre pour une population peu encline à encourager des projets d’envergure. Il restait vrai que le corps expéditionnaire avait connu des pertes relativement importantes pour un résultat peu probant. Il restait à espérer qu'il ne faudrait pas attendre des décennies ou des siècles pour accomplir quelque chose de plus ambitieux. La ligne d’horizon constituait en quelque sorte la frontière du monde pour l’essentiel des Romains. En cas de destruction de la petite colonie, la volonté timide du Sénat d'explorer les terres inconnues subirait un coup probablement funeste.

Le tribun remarqua que Lucullus avait pensé à sa petite carafe de jus de muscat d'Alexandrie. L'officier emplit son gobelet et savoura son petit plaisir traditionnel. Il continua ensuite à manger en silence tandis qu'il imaginait ce qu'Hélène de Sparte et Andromaque avaient pu se dire au sujet d'Hector du vivant de celui, puis après qu'il soit tragiquement passé de vie à trépas. Un étrange sujet de réflexion qui ne manqua pas de faire sourire tristement Alpharius qui devint de plus en plus étranger à la conversation qui se déroulait à proximité de lui.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 02 Juin 2013, 12:51

Alpharius ne sembla pas avoir extrêmement bien pris le fait que je lui demande d'éviter ce genre de remarques... Bon, il fallait avouer qu'objectivement je l'avais un peu envoyé se faire voir de façon trop brutale. J'avais juste flippé d'un coup, que cette histoire de "gage" ne puisse provoquer des problèmes, et peut-être avais-je pris peur pour rien. Ma réaction avait été excessive en tout cas, c'était évident. Je l'observai donc une fois qu'il eut fini de s'exprimer, lui disant avec une mine qui veut aussi dire "désolée" :

- Merci.

Restait à voir s'il comprendrait... De toutes façons nous aurions peut-être l'occasion d'en discuter plus avant une autre fois. De nombreuses questions concernant l'endroit d'où ils venaient s'étaient formées dans ma tête... Une usine souterraine. S'il s'agissait du même type de bases souterrains, parsemées à travers l'Europe, que celle dont venait la Citadelle, cela voulait dire que ma vie pourrait devenir bien plus simple. Il me suffirait de quitter Rome, et d'utiliser le matériel enterré pour reprendre le projet... J'étais seule, maintenant, donc je n'aurais pas besoin d'un immense croiseur spatial. Un petit transport monoplace suffirait, ce qui réglait du coup le problème de l'énergie requise.

Je revins en tout cas à Isaa, haussant les épaules quand elle parla de l'apparence et de l'odeur de la nourriture. C'était vrai, mais on ne mangeait pas non plus des trucs gluants et bizarres qui ne ressemblaient à rien, la présentation avait son importance. Quoique... Dans un sens, certains "plats" que nous avions pourraient surprendre un étranger. Tiens, rien que les bulots, il ne s'agissait au fond que d'escargots de mer gluants, mais délicieux et considérés comme un mets excellent. Donc en fait, si, on mangeait des trucs gluants et bizarres.

Elle demanda alors si j'avais des exemples d'art, sur la tablette. J'en avais, et lorsqu'elle évoqua le fait de l'utiliser pour des choses plus importantes, je hochai la tête dans un signe négatif.

- Oh, non du tout. C'est un appareil de petite taille, il consomme donc très peu d'énergie. Et honnêtement, je pense qu'au point où on en est, on peut se tutoyer... ajoutai-je alors d'un air nonchalant, tout en récupérant l'appareil électronique. Enfin, j'adorais l'art, mais j'étais incapable d'en produire, à part la musique.

La machine afficha alors une image de la Terre prise depuis l'orbite, une photographie envoyée lors du dernier passage de Genova au dessus de Rome. Je passai à autre chose, démarrant à la place une vidéo sur laquelle j'étais visible. C'était avant que mon corps ne soit mécanique, donc cela datait de plus de 500 années. Plus exactement cela remontait à 507 années, j'avais pile 20 ans. La seule différence notable entre moi maintenant et moi à l'époque était la cicatrice qui courait sur la droite de mon visage, allant du dessus du nez jusqu'au bas du menton, en passant juste à côté de l’œil ainsi que sur la bouche. A l'époque, j'avais aussi les cheveux d'un rouge sombre assez peu sobre, coiffés de manière compliquée avec plusieurs pinces et élastiques.

J'étais face à un instrument de musique, un clavecin plus précisément, jouant une mélodie rapide et complexe avec un air totalement pris dans ce que je faisais. Je laissai tourner la vidéo une minute à peu près avant de finalement la couper, doutant fort que ce genre de choses intéresse vraiment mes hôtes.

- Enfin on ne va pas y passer une heure, mais tiens... Anecdote amusante, cet instrument, c'est la première chose que j'ai tenté de fabriquer en arrivant ici. Pas une arme, ni une armure, ni un gadget technique. Cet instrument. Je dois aller voir un forgeron demain, pour qu'il me fasse les cordes. Enfin... Concernant l'art plus "iconographique", cela dépend de ce que vous préférez. Il y avait à peu près autant de thèmes que d'artistes... Cela pouvait aller de choses très abstraites... démarrai-je en montrant quelque chose d'effectivement très étrange, des formes s'entrecroisant dans des tons tantôt métalliques tantôt naturels. Le but est en général d'exprimer quelque chose de complexe, mais je dois avouer que je ne suis pas experte en analyse de l'art abstrait. Il y avait aussi des choses plus concrètes, continuai-je en affichant cette fois-ci des peintures et photographies en tous genres. Parfois de la nourriture, parfois la Citadelle ou une scène de celle-ci, parfois une femme ou un homme. Les horreurs que je commettais, en matière d'art pictural, étaient plus dans ce style-là, conclus-je alors avec un sourire amusé.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Isaac Vibius le 03 Juin 2013, 15:27

L'atmosphère est un peu étrange, sans doute parce que la suite d’événement qui les a conduit ici tous les trois l'est tout autant. Isaa y met de la bonne volonté malgré tout. Un peu moins joviale qu'à l’accoutumée, elle essaie de lancer la discussion. Elle pensait qu'en évoquant l'art son aimé pourrait participer. Il semble qu'elle soit tombée à côté. Au cours de ce début de repas, elle lance régulièrement des regards dans sa direction en se demandant pourquoi il se plonge dans ce silence. Peut-être que la pique de son autre invitée l'a un peu ébranlée, ou il cache moins bien qu'elle son malaise. En tous cas elle n'aime pas le voir ainsi. De toute façon la jeune femme a toujours eu un problème avec le nombre trois, il semble qu'il y aie une entité de trop dans cette équation ce qui est bien dommage. Comment alors ramener la conversation vers quelque chose qui leur plaise à tous ? Au pire, un sujet qui convienne aux deux autres. Elle s'arrangera très bien de ne faire qu'écouter leurs échanges qui risquent de lui apprendre des éléments intéressants tant sur l'un que sur l'autre. Pour le moment en tous cas, elle se concentre sur le sujet actuel : l'expression de l'art à la Citadelle.

- Il semble que la musique soit un langage universel, peu de personnes y sont hermétiques. J'avoue que cette forme d'art abstrait ne me parle pas énormément par contre, je préfère de loin le figuratif.


Elle porte sa coupe à ses lèvres et en prend une gorgée. Il semble qu'il ne faille pas compter sur les deux autres pour continuer à alimenter la conversation et comme le silence dans ce genre de situation lui apparaît comme terriblement oppressant, elle s'aventure vers un autre domaine. Elle se tourne donc vers le centurion et lui sourit avec douceur, le genre de sourire qu'elle n'offre qu'à lui.


- Tu parlais tout à l'heure d'une cause commune qui pourrait vous rassembler tous les deux. A quoi pensais-tu exactement ? Sauf bien sûr si c'est un autre secret duquel je dois rester éloignée, auquel cas évidemment je respecterais ce nouveau mystère.

La curiosité, toujours elle, la pousse à découvrir un peu sur quel sujet ces deux là ont pu échanger, sans rentrer pour autant dans le domaine qui pourrait la blesser non intentionnellement. Isaa essaie surtout de renouer le dialogue entre eux deux, en espérant ramener une certaine bonne entente. Son aimé a parlé avec son cœur un peu plus tôt, il a l'air d'apprécier Katla et elle lui a fait quelques compliments sur ses qualités. Après qu'il aie formulé sa réponse, elle profite de l'occasion pour évoquer à son tour un sujet qui lui tient à cœur.

- J'imagine que tu n'as pas oublié notre conversation sur les remparts. J'ai beaucoup travaillé sur ton idée de plan, y joignant les miennes. Je souhaite me consacrer à l'amélioration des défenses de la cité. Mon ami forgeron, l'ancien consul Maximus, m'a proposé son aide et j’espérais que tu te joindrais à nous. Je sais que tu as fort à faire avec ton propre devoir mais l'aide que tu voudras bien nous apporter sera la bienvenue.

Elle se tourne ensuite vers Katla.

- Je me vois mal te proposer le même genre de collaboration car je suppose que vu la façon dont certains t'ont traité ici tu ne dois pas avoir envie d'aider à protéger Rome. Toutefois si tu souhaites nous faire profiter de ton expérience et de tes connaissances dans ce domaine ou bien d'autres tu sais que je serais ravie de les partager avec toi. Je réitère aussi mes propos sur l'aide que je peux t'apporter en terme de matériel ou de ressources. Elle est évidemment moins conséquente que celle que pourrait t'offrir Alpharius.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 06 Juin 2013, 22:57

Du coin de l'œil, puis de manière plus directe, Alpharius contempla avec curiosité l'image affichée par la tablette d'une Katla à la coiffure intéressante bien qu'un peu extravagante, il dut admettre que sa vénusté naturelle d'alors n'avait pas à souffrir de la comparaison avec son actuel physique. La présence d'une cicatrice lui donnait un soupçon de fragilité qui présentait un contraste intéressant entre cette image d'un passé lointain et l'enveloppe synthétique pratiquement indestructible qui lui servait maintenant de corps. Pour ce qui concerna directement la démonstration de maîtrise de ce qui s’apparentait probablement à un clavecin, Alpharius émit un avis aimable sur un ton neutre bien qu'il ne fut pas vraiment un amateur éclairé dans ce domaine.

Alpharius: "Je ne suis pas un connaisseur très avisé en matière d'instruments de musique, mais votre dextérité me paraît plutôt impressionnante."

Ce fut à cet instant précis qu'Isaa entreprit de questionner le tribun au sujet de la cause commune qu'il avait évoquée et susceptible de créer un lien puissant entre lui et Katla. Alpharius constata que la charmante Romaine savait user avec une efficacité croissante de son doux sourire pour le troubler à volonté. Après une courte réflexion, il opta pour fournir une réponse franche tout en choisissant ses mots avec une certaine prudence.

Alpharius: "Pour ce qui est relatif à la cause commune que j'ai évoquée, je me suis peut-être avancé un peu trop sans l'assentiment formel de Katla. En effet, il me faudra vérifier certains détails avec elle pour être sûr que nous puissions collaborer de manière effective et entièrement solidaire. Nous nous ne sommes pas encore accordés sur des objectifs extrêmement précis. Pour l’essentiel, nous avons discuté de questions d'ordre technologique ainsi que du rôle des dieux sur l'existence des Romains. Il semble que nous partagions un certain nombre de points de vue similaires sur ces sujets sensibles. Ce qui offre naturellement des opportunités que nous pourrons exploiter ensemble."

Isaa: "J'imagine que tu n'as pas oublié notre conversation sur les remparts. J'ai beaucoup travaillé sur ton idée de plan, y joignant les miennes. Je souhaite me consacrer à l'amélioration des défenses de la cité. Mon ami forgeron, l'ancien consul Maximus, m'a proposé son aide et j’espérais que tu te joindrais à nous. Je sais que tu as fort à faire avec ton propre devoir mais l'aide que tu voudras bien nous apporter sera la bienvenue."

Alpharius: "Je crois qu'il me serait difficile d'oublier les détails de cette journée délicieusement mémorable. Bien entendu, tu peux compter sur moi pour tout ce qui concerne l'amélioration des défenses de Rome. Néanmoins, je ne sais pas si le Sénat fournira un jour le budget nécessaire sans parler de l'extraction de la pierre et autres matériaux nécessaires. Ce qui, dans le meilleur des cas, ne me paraît guère optimal si nous sommes confrontés un jour à des ennemis plus avancés que nous sur le plan militaire. Le cas de la civilisation de Katla est peut-être un exemple isolé, mais il est instructif à de nombreux égards. Cela démontre la vulnérabilité quasi-insoluble de notre cité sans un bond technologique notable suivi de progrès constants dans de nombreux domaines pour moderniser suffisamment Rome.

J'ai bien trouvé des traces de documentation sur l'utilisation d'une forme de béton armé pour fortification utilisant notamment du sable et des armatures d'acier, mais mon savoir en la matière est purement théorique et probablement lacunaire. Ce n’est pas une solution parfaite, mais dans l’absolu c’est mieux que rien. Je suppose que Katla possède les données requises pour combler les faiblesses de mes connaissances. Néanmoins, il faudrait obtenir au préalable l'appui de nos gouvernants sans parler de la probable opposition du clergé à tout ce qui pourrait amorcer une certaine émancipation de Rome envers la tutelle absolue des dieux. Ce n'est pas un hasard si nous stagnons sur le plan technique depuis des siècles et que nous sommes obligés d'aligner des forces militaires qui n'ont peut-être même pas l'efficacité de l'armée romaine des Anciens. Pour l'instant, nous sommes entièrement tributaires de la protection des dieux dans quasiment tous les domaines."


Une nouvelle fois, Alpharius avait fait le choix d'exprimer son opinion de manière modérée car il n'était guère certain de l'implication exacte du domaine religieux dans l'existence d'Isaa. La jeune femme ne paraissait pas être habitée d'un grand zèle religieux, mais le tribun estima qu'il était préférable ne pas se montrer trop critique à l'encontre des dieux pour le moment. Si elle le jugeait bon, Katla serait en mesure d'approfondir le sujet avec plus de facilité que l'officier romain.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 07 Juin 2013, 13:15

Ce problème de trois... Clairement, cette impression écrasante que j'étais de trop et n'avais rien à faire là, que mon départ serait un soulagement, était difficile à maîtriser. Je m'étais forcée à plusieurs reprises à ne pas inventer un prétexte quelconque pour m'enfuir de là et retourner à ma si triste mais pourtant si rassurante solitude. Clairement, les choses ne se feraient pas en un jour... Je préférai plutôt laisser ces idées de côté, revenant à mes deux interlocuteur. Alpharius évoqua ma dextérité de l'époque au clavecin, ce qui me tira juste un léger rougissement, mais aucun commentaire. Cette séance était aussi une démonstration scientifique, j'avais fortement renforcé mon tissu nerveux pour augmenter de façon considérable ma dextérité. Bien évidemment, tout n'était pas dû à la technologie... J'avais beaucoup travaillé ce morceau. Même quelqu'un avec un corps extrêmement renforcé ne pourrait pas jouer sans apprendre.

Isaa changea toutefois le sujet, parlant des intérêts communs évoqués par le colosse. Ah, ça... C'était encore assez mystérieux il fallait bien l'avouer, je ne savais pas trop ce que je pourrais lui apporter en fait. Mes connaissances, enfin la majorité, demandaient du matériel qui n'existait pas à Rome. Pour le reste je pouvais... bricoler au mieux. Pour fabriquer quelque chose il me faudrait de la matière première. Son armure par exemple, j'étais sûre de pouvoir l'améliorer ou la remettre en marche. Les androïdes morts, je savais que je pouvais utiliser leurs pièces pour fabriquer autre chose avec, également. J'avais déjà commencé à préparer des schémas pour un petit drone volant, par exemple. Mais pour le moment il m'était impossible de dresser de grands murs, ou de déployer un bouclier de plasma comme celui qui protégeait la Citadelle...

Je me contentai en tout cas de détourner le regard quand il parla de cette journée délicieusement mémorable, me concentrant sur la bouffe pour l'instant tout en écoutant d'une seule oreille. Le reste de ce qu'il dit fut assez intéressant... Car cela se rapprochait pas mal de la vision que j'avais de la situation.

- Pour l'avancée technique... Les fameux "pouvoirs" de Rome sont une source de retard, aussi.

J'avalai alors une gorgée de vin, avant de m'expliquer.

- Pourquoi les tigres n'ont-ils pas de vêtements pour se réchauffer, ou d'armes pour se battre ? Parce qu'ils n'en ont pas besoin. Leur fourrure naturelle leur suffit, elle leur est donnée naturellement. Leurs griffes et leurs crocs sont aussi suffisants. Nous en revanche, nous avons toujours été des ratés de la nature. Nous étions maladroits, avions peu de défenses, étions moins rapides que la majorité des prédateurs, n'avions ni crocs acérés ni poison ni griffes ni rien de ce genre. Nous étions de la nourriture, et nous aurions du nous faire éradiquer par les créatures sauvages et monstrueuses qui peuplaient la planète, il y a 100.000 ans.

Reposant le verrai, je repris alors.

- Mais c'est justement PARCE QUE nous étions faibles et inadaptés que nous avons été forcés d'utiliser notre cerveau, pour compenser ces faiblesses. Nous n'avions pas tout ce qu'il nous fallait pour survivre, et grâce à cette faiblesses, nous sommes devenus l'espèce la plus avancée de la planète. Le souci ici... C'est que les dieux donnent plus ou moins tout ce qu'il faut aux romains, alors que la créativité naît du besoin. La différence, en revanche, entre un "don" et quelque chose de fabriqué est que la création peut évoluer rapidement, mais pas le don. C'est pour cela que la technologie dépassera toujours inévitablement ce qui est donné par les dieux, car ce qu'ils donnent n'avance et n'évolue jamais, ne s'adapte pas.

Je revins en tout cas au sujet, notamment cette histoire de béton. C'était une chose d'en avoir entendu parler, mais une autre d'en produire... Nous utilisions des bétons particuliers pour les bâtiments de la Citadelle, mais même un béton basique serait plus compliqué à produire qu'il n'en avait l'air.

- Concernant le béton, il se fait sur une proportion 1-2-3. Un volume de ciment, deux volumes de sable, trois volumes d'un gravier résistant. Le problème est qu'il faudrait produire un ciment assez résistant... C'est faisable, mais je doute que ça résiste à une invasion de Kohriens avec des mortiers de toutes façons. Un mortier c'est... en gros une sorte d'immense arc avec une portée de deux kilomètres dont la flèche explose avec une grande violence. Un béton standard résisterait, mais pas très longtemps.

Je revins alors à Isaa, avec un air pensif.

- Au niveau de l'acier, j'ai un accord avec Mettius. Pas celui auquel vous pensez, dis-je en observant Alpharius. Celui-là est annulé et je l'ai prévenu que je lui arracherais moi-même les deux bras s'il faisait quelque chose d'inconvenant. Par contre... continuai-je en regardant la forgeronne. Je suis sensible au fait que tu veuilles me donner des ressources, mais... Je t'avais parlé d'un acier bien plus résistant. Au moins dix fois plus que le meilleur acier de Rome, en fait. C'est ce qu'on appelle un acier composite feuillé. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais il n'est pas possible d'en produire une petite quantité. Il est obligatoire d'en produire une grande quantité, sinon c'est impossible. Du coup, il me faut 9 tonnes de minerai de fer, 11 tonnes de charbon, ce qui peut me donner entre 1 et 4 tonnes d'acier selon la qualité du minerai.

Clairement, ce n'était pas le genre de chose que l'on récupère facilement. Seul quelqu'un comme Mettius, ayant une grande influence sur Rome, pouvait me permettre d'obtenir une telle quantité de matériel. Et encore, au total, même si j'obtenais quatre tonnes... Il m'en faudrait le double ou le triple pour produire des exo-squelettes lourds de combat, ou mettre en place une chaîne de production de robots de défense. Sans compter l'énergie... Je n'avais pas parlé de ce petit problème.

- Et ça ne sauvera pas Rome miraculeusement. Faire des épées avec serait stupide, une armée comme celle de Kohr utilise des armes ayant une portée de plusieurs centaines de mètres. Aucun soldat n'arriverait jamais au contact. Mais pour produire de quoi défendre la ville il me faudra de l'électricité... J'ai bien un programme pour en produire rapidement et en grandes quantités, mais ça ne se fera pas si facilement que ça et je doute d'avoir un grand soutien de la part du clergé ou du gouvernement, franchement.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Isaac Vibius le 08 Juin 2013, 20:06

La jeune femme grignote un peu en écoutant la réponse d'Alpharius. Elle note intérieurement qu'il choisit de rester vague et qu'il ne l'inclue à aucun moment dans ses projets. Isaa n'en tire pas pour autant des conclusions trop tranchées, il peut exister tout un tas de raisons pour justifier cette volonté de la garder en dehors de tout ceci. Quant à savoir laquelle est la plus juste... C'est un mystère. Elle préfère en tous cas ne pas se laisser aller à un trop grand pessimisme, qui de toute façon est à l'inverse de sa personnalité, ni à une susceptibilité exacerbée. Être un couple ne signifie pas vouloir systématiquement tout partager l'un avec l'autre, bien qu'à ses yeux il devienne de plus en plus difficile de ne pas tenir compte du colosse dans ses projets. L'idée d'une collaboration entre ces deux là l'aurait réjoui pas plus tard que ce matin. A présent cela éveille en elle une once de jalousie et de méfiance. Son côté raisonnable estime une fois de plus qu'il ne sert à rien de vouloir lutter contre une peur infondée encore et surtout elle n'a aucun désir d'interdire à l'homme qu'elle aime de mener sa vie librement. Elle ne risque pas de vouloir l'enfermer dans leur relation. Quitte à souffrir et qui sait, à partir s'il la trahit, autant prendre sur soi plutôt que de l'empêcher à tout prix d'approcher une femme qui lui plaît à n'en pas douter. Elle se demande ce que ferait Tancrède, le personnage si admiré par le centurion, dans pareille situation.

Alpharius répond d'ailleurs, non sans un certain scepticisme, à son idée d'améliorer les défenses romaines. L'ingénieur ne peut évidemment pas le blâmer pour ses réserves. Elle sait pertinemment que convaincre le sénat de débloquer les fonds, les ressources et la main d’œuvre pour des plans de grande envergure sera loin d'être gagné d'avance. Elle n'est pas idiote non plus au point de penser que des murs plus hauts, des tours mieux placées et un meilleur équipement viendront à bout d'une civilisation aussi avancée que celle de Katla. La romaine décide de ne pas intervenir, les laissant tous deux exposer leurs avis. Une fois n'est pas coutume, elle ne partage pas la vision de l'étrangère sur les pouvoirs et le pourquoi de leur stagnation. Après une rapide analyse, elle estime qu'il vaut mieux ne pas relancer un débat ni un sujet de divergence.


- Je ne prétends pas que la chose sera facile à mettre en œuvre. Je sais d'ores et déjà que convaincre les politiciens s’avérera plus que compliqué. J'espère qu'ils réaliseront combien nous sommes vulnérables. Je n'ignore pas non plus que ces défenses ne tiendraient pas longtemps face à une supériorité numéraire ou technologique. Néanmoins devrions-nous laisser faire et attendre que l'avenir nous montre la fragilité de notre civilisation ou bien travailler dur pour rendre la tâche plus dure à ceux qui voudront nous voir à genoux ? Mon choix est fait, je préfère consacrer mes forces à la lutte et à la protection que de rester les bras croisés. Autant pallier au plus urgent, se donner un sursis en travaillant en parallèle à reprendre ce retard qui pourrait nous condamner d'un point de vue technologique.

Elle reste sereine malgré la passion que l'on peut deviner au ton de sa voix. Comme toujours Isaa est habitée par le désir d'avancer, de prendre la vie à bras le corps et ne pas tourner le dos à ce qu'elle estime être son devoir. Son visage se ferme légèrement quand la seconde invitée évoque encore Mettius. Cet homme lui sort décidément par les yeux. Elle prend une légère inspiration, tâchant de masquer son aversion.

- Je n'ai pas les ressources du prélat. Même son nom est difficile à prononcer. Vous êtes chanceux d'être parmi ses alliés. Je préfère me passer de son aide autant que possible bien que ce soit un luxe que je ne puisse pas toujours m'offrir.

Une chance qu'elle ne leur envie en aucun cas. La jeune femme attrape une mèche de ses cheveux et la tourne entre ses doigts nerveusement.


- Je ne peux garantir le succès de ce projet, il est possible qu'il soit tué dans l’œuf par l'immobilisme, les luttes de pouvoir, ou le scepticisme. Pour autant je ne me découragerai pas à cause des « je ne sais pas », « je doute » ou « il est peu probable ». Je compte bien me battre pour être entendue. Au besoin je le ferai seule et si je n'obtiens pas gain de cause alors je travaillerais plus dur à trouver un moyen de me passer de l'accord de tout le monde pour que Rome avance et soit plus forte. Mais ce sera plus facile avec votre aide. Vous avez l'expérience et des connaissances qui me font défaut. Je suppose que je compense en détermination et en volonté.
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 13 Juin 2013, 09:16

Suite aux propos de Katla sur l'évolution de l'Humanité, Alpharius se contenta de saisir avec délicatesse la main droite d'Isaa avant de livrer à son propre commentaire d'un air un peu pensif.

Alpharius: "Ceci a aussi aidé notre espèce dans son évolution, nos ancêtres ont eu la chance de disposer de cette capacité de préhension des plus efficaces. Sans cela, il n'y avait aucune possibilité de manipulation d'objets et d'expérimentation avancée. Selon mon humble opinion, le reste de notre morphologie est plutôt réussie dans l’ensemble. Je dirai même que nous avons eu la combinaison gagnante de l'évolution sur Terre au bon moment. En tant que race, nous n'étions peut-être pas les plus redoutables physiquement, mais cela n'implique pas pour autant une inadaptation quelconque. En revanche, nous avons progressivement démontré notre incapacité à coexister en harmonie au sein notre environnement vu ce qu'il reste aujourd'hui de l'héritage de nos orgueilleuses civilisations appartenant maintenant à un passé défunt. "

Alpharius n'avait pas la prétention de se prendre pour un scientifique, mais à moins d'être adepte d'une théorie créationniste relativement réductrice, il fallait considérer que depuis la soupe primordiale les ancêtres de l'Homme ne s’étaient pas trop mal débrouillés sur l'échelle de l'évolution. Seule l'extinction pouvait sanctionner définitivement l'inadaptation d'une espèce, et l'humanité avait eu droit à un terrible avertissement malgré le degré de technologie qu'elle avait cru entièrement maîtriser à une certaine époque révolue. De plus, Alpharius avait eu la rare opportunité de développer un lien avec des drakes et il avait appris à ne pas sous-estimer de manière générale l’intelligence et la capacité d’adaptation des créatures que beaucoup considéraient comme des espèces inférieures.

Pour ce qui touchait le domaine de la guerre, les créateurs d’Alpharius s'étaient montrés prodigues en la matière. Le tribun savait donc que des mortiers classiques ne pourraient venir à bout de fortifications en dur utilisant du béton armé. Ce qui impliquait donc que cet Empire de Khor possédait des obus au pouvoir pénétrant très spécifiques ou des mortiers lourds d’une puissance terrible. Après, il n'était pas impossible qu'ils disposent d'une artillerie de siège suffisamment puissante pour traiter efficacement un ensemble fortifié comprenant des casemates et autres blockhaus. Il restait aussi la possibilité d’une erreur de Katla sur le genre de fortifications envisagé par Alpharius, qui ne s'était probablement pas montré suffisamment précis dans ses propos. De toute manière, ce type de défenses ne présenterait que peu d'efficacité si les défenseurs ne disposaient pas eux-mêmes d'une puissance de feu conséquente. Cela reviendrait juste à retarder la chute de la cité. Il fallait donc envisager de rester à un système défensif moins gourmand en ressources, mais suffisant pour briser les assauts d'un adversaire disposant d'un niveau technologique qui ne soit pas trop avancé.

A l'évocation de l'accord avec Mettius, Alpharius demeura impassible même s'il jugea bon d'avertir Katla sur la nécessité d'une extrême prudence avec ce genre d'arrangement clandestin qui tenait plus de la magouille que d'autre chose. Le tribun se doutait bien que la concernée resterait au final seule maîtresse de ses choix d'alliance, mais il estimait qu'il se devait d'être loyal dans ses propos après l'effort qui avait été consenti plus tôt pour construire un lien solide entre eux.


"Pour le charbon, il m’est possible d’en obtenir quelques tonnes. Par contre, pour le fer il me faudrait réquisitionner des stocks à usage militaire, ce qui est trop risqué pour la quantité qui pourrait être obtenue au regard de vos besoins. Ce qui exclut donc que je sois en mesure de rivaliser avec l'offre de notre cher prélat. J'espère juste qu'il ne m'enverra pas faire une partie des courses, ce serait assez risible comme situation...

Mais le plus important à connaître dans votre collusion avec Mettius, c'est ce que ce dernier espère obtenir exactement de cet arrangement, et accessoirement ce que vous lui avez révélé de vos intentions quant à l’utilisation des matériaux qu'il doit vous fournir. Je ne vous reproche pas votre rapprochement… temporaire avec lui. Après tout, je commande la garde officielle chargée de la protection du prélat de Rome. Je vous conseille juste de ne pas lui donner de quoi renforcer excessivement sa position. Il ne défend aucune cause qui justifie un tel risque. Prenez garde à ne pas croire que vous avez forcément un coup d'avance sur lui de par vos connaissances et le potentiel unique que vous offre votre corps. Bien entendu jouer sur tous les tableaux est extrêmement tentant, mais fatalement vous finirez par en payer un prix extrêmement lourd."


Alpharius réalisa qu'il n'avait pas lâché la main d'Isaa et qu'instinctivement son pouce en avait profité pour apprécier le contact délicat et soyeux de la peau féminine. Il eut un petit sourire amusé quant la jolie brune se mit à évoquer avec passion sa détermination à renforcer les défenses de Rome. Le colosse appréciait la sincérité qu'elle mettait dans chacune de ses entreprises. De sa main libre, le tribun entreprit de verser de l'eau fraîche dans son gobelet et en vida le contenu d'un trait.

"Isaa, je crois t’avoir dit que tu pouvais compter sur moi pour tout ce qui était relatif à l'amélioration des défenses de Rome. Je ne crois pas m'être rétracté ensuite. Être conscient des obstacles n'équivaut pas à un renoncement à toute action. Si tu l'exiges, je serai même prêt à t'escorter jusqu'au sommet de l'Olympe pour que tu puisses délivrer ton message à nos chers dieux... Par contre, si tu envisages de mener à bien tes objectifs malgré l'éventuel refus de nos gouvernants, autant prévoir de mener un coup d'état par la même occasion. Je le dis avec un peu d'humour, mais il faut parfois être prêt à bousculer l'ordre établi pour réussir une révolution de grande ampleur. En effet, je te vois mal creuser des tranchées et concrétiser tes plans de fortifications avec le seul soutien d'une poignée de volontaires ne disposant d'aucun matériel lourd et encore moins du financement nécessaire.

Après tout, nos braves concitoyens ont la certitude que les dieux seront toujours là pour les protéger de toute menace directe contre Rome. Les plus pessimistes doivent se dire que si les dieux ne sont pas en mesure de terrasser nos ennemis, alors ce ne sont pas de simples humains avec quelques dons qui pourront le faire. Je réfute ce type de raisonnement, mais il faudra bien plus que mon opinion pour obtenir gain de cause. Au moins, les Anciens avaient la présence d'esprit de ne pas remettre entièrement leur sort entre les mains des dieux, et avaient conservé l'ambition d'accomplir de grandes choses par eux-mêmes. A notre décharge, ils disposaient d'un système politique plus cohérent que le nôtre à moins qu'il soit indispensable de faire tomber quelques têtes à Rome de temps en temps pour faire progresser les choses dans le sens souhaité."
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 13 Juin 2013, 23:43

Le point de vue du colosse différait du mien, mais il avait aussi du sens. C'était le genre de chose à débattre avec des données plus précises, mais j'aimais bien ce genre de discussion car les deux théories n'étaient pas mutuellement exclusives. Je le signalai d'ailleurs avec un sourire qui montrait que j'appréciais beaucoup ce genre de conversation :

- Ahh, oui, mais l'un n'exclut pas l'autre ! Nous avons eu la chance d'avoir des mains préhensiles et un cerveau fonctionnel, après, le fait que nous nous en soyons servi c'est une autre histoire. Je ne sais pas si vous le savez ou non, mais il existait d'autres "types" d'humains dont la large majorité a péri à cause du climat, des prédateurs, ou d'autres choses encore. Ils avaient aussi des mains habiles et des cervelles complexes ! Je pense vraiment que notre survie et notre développement n'ont tenu qu'à un fil, mais ça, pour en être sûrs au lieu de jeter des théories, il faudrait faire des recherches archéologiques... Je doute fort que le sénat décide d'en financer, conclus-je avec un air amusé.

Quand Isaa évoqua alors le chancelier... Ou le prévôt... ou non attends... C'est quoi déjà son titre... Enfin quand elle évoqua Mettius, quoi, j'eus une mine moins convaincue, disons. Quand Alpharius ajouta d'ailleurs des précisions, j'acquiesçai, montrant clairement que j'étais parfaitement d'accord avec lui à ce sujet. J'avais appris toute ma vie à me méfier des personnes qui veulent du pouvoir, je ne comptais donc pas me lancer à l'aveuglette. Je pensais avoir le dessus dans les négociations, mais il fallait que j'évite d'être trop sûre de mon coup.

- Ne vous en faites pas là-dessus... Cette "chance" dont tu parles Isaa me semble toute relative. Quant au terme d'alliés, je sais que les politiciens n'ont pas d'alliés. Ils ont des intérêts... Si Mettius ne voit plus d'intérêt à coopérer avec moi je sais qu'il me jettera aux lion sans hésiter. Mais comme l'évoquait Alpharius, les quantités de matériel dont j'ai besoin sont conséquentes...

Je soupira, l'air de réfléchir. Il fallait peut-être que je révise mon plan technologique... Car si extraire 10 tonnes de minerai de fer posait problème aux romains, je n'osais pas imaginer quelle serait la suite, car ces 10 tonnes n'étaient qu'un début, une petite première étape vers quelque chose de bien plus massif.

- Maintenant, si vous me dites que 10 tonnes de minerai de fer sont difficiles à obtenir, je vais peut-être devoir revoir mes priorités... Je voyais cela comme un "premier ensemble" de "démonstration", rien de plus. Dans les faits, pour arriver à ce que je veux, il me faudrait au moins 150 fois ça. Du coup il serait peut-être nécessaire que je saute les étapes pour créer une forge solaire...

Je fronçai alors les sourcils, l'air assez préoccupée. Je n'avais pas pensé à ce détail bête mais pourtant évident : Rome n'avait pas d'immenses mines exploitées par des machines, et fournir 300 tonnes de fer ou de charbon leur prendrait des dizaines d'années. J'avais bien une idée pour contourner le problème, mais cette nouvelle idée créait un autre problème, assez conséquent.

- C'est un système qui permet de créer n'importe quel matériel à la demande à partir d'eau. Plus précisément à partir d'hydrogène, ajoutai-je à l'attention d'Alpharius qui savait de quoi il s'agissait. Fer, carbone, or, titane, ... Mais ça demande une énorme quantité d'énergie... Le problème serait donc de trouver un moyen de produire assez d'électricité pour parv...

Je m'interrompis alors, mon expression changeant subitement. J'eus l'air surprise d'abord, puis sidérée ensuite. Je n'arrivais juste pas à y croire... Je me jetai alors sur la tablette, l'allumant de manière fébrile, et je fis défiler diverses fenêtres avant de finalement ouvrir le programme qui m'intéressait. Sur l'image qui flottait en l'air, il était possible de voir la Terre vue depuis l'orbite terrestre basse. Mais surtout, il y avait du son.

- Детте ер ***bruits de parasites***. Координатер модтагет фореслåр мøде ***bruits de parasites***. Май омкринг треттен тредиве тимер пå координатерне сыв дот фире дот ен прик еллеве дот ен прик ог øст фем дот ен прик ен прик ен прик ***bruits de parasites*** сыд.

C'était une voix masculine, déformée par pas mal de parasites qui coupaient quelques passages. J'étais presque en extase. Je n'imaginais pas une seule seconde que j'aurais la moindre réponse...

- C'est une réponse au message que j'ai envoyé ! MERDE ALORS ! criai-je avec un sourire éclatant, comme si je n'y croyais pas. Les coordonnées alors attends... Il me donne rendez-vous...

J'entrai des séries de chiffres dans un champ, et l'image zooma alors sur un endroit familier... Je fronçai alors les sourcils, l'air de ne pas être très convaincue... Quelque chose n'était pas tout à fait normal.

- Attends... Il me donne rendez-vous dans une rue de Rome... Qu'est-ce-que c'est qu'cette tisane encore... J'inclinai la tête, avant de parler à la tablette. Катла Бусквей хер. Дине координатер ер икке самменхæнгенде, ог дит будскаб уклар. Модтагелсе то уд аф фем. Вент тил Генова тил ат вæре пå ен бедре поситион ог видересенде бескеден. Овер.

J'attendis un moment, et mon message se répéta avec quelques parasites... Et subitement, l'image disparut, l'écran devenant noir et affichant comme seul message : "Соурце лост.". Genova voyageait très vite hélas, et ses passages étaient brefs.

- MERDE ! Le satellite est trop loin, saleté, il repassera pas avant 3 semaines ! Et dans 3 semaines le mois de mai sera fini, et le message me donne rendez-vous le jesaispascombien mai à 13h30... Super, je fais comment moi ?

Je tapotai alors du bout des doigts sur la table, avant de finalement revenir à ces coordonnées. Je n'avais pas l'air très enthousiaste, subitement... Beaucoup trop de choses étranges m'incitaient à me méfier, mais... Ce type parlait le langage de la Citadelle. Ce n'était donc forcément pas un romain. Mais s'agissait-il d'un de ces "franc maçons" contre lesquels l'androïde étrange m'avait avertie ? Ou de l'un de ces autres groupes secrets et techniquement habiles qui me tendait un piège pour se servir de moi comme de pièces détachées ? Je ne savais trop à quoi m'en tenir.

- Le rendez-vous est dans une rue de Rome... Mais si un autre "étranger" comme moi était arrivé, ça se serait su... Quelque chose là-dedans n'est pas normal... Ce message est trop... Militaire, trop... Je ne sais pas, il n'a même pas dit qui il était... Ça me plait pas... conclus-je alors avec une mine préoccupée.

Je voulais y aller... Mais je savais que c'était un risque. Me revoilà encore tiraillée entre la prudence et la volonté de faire confiance, mais cette dernière ne m'avait pas tellement réussi jusque là...
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Isaac Vibius le 17 Juin 2013, 10:18

Isaa ne semble pas vraiment surprise que l'étrangère n'aie pas saisi la pointe d'ironie dans sa remarque sur la chance d'être alliée au prélat. Cela rapportait certes des avantages, le prix à payer en contrepartie devait être bien lourd. Au moins Katla a l'air lucide sur la situation, il valait mieux espérer qu'elle sache dans quoi elle s'engageait. Après les différents événements et ce qu'elle a appris dernièrement, la romaine se sent tendue. Cela se remarque d'ailleurs à son attitude qui, bien qu'elle ne soit pas agressive, montre qu'elle est un peu sur la défensive. Il faut dire que depuis toute petite ceux qui l'entourent ont toujours montrer un certain scepticisme à propos de ses projets, ses ambitions, ses créations. La première fois qu'elle a dit à sa famille qu'elle allait présenter une invention au sénat, ses sœurs se sont toutes esclaffées. Ursus l'a regardé comme si elle était idiote et ne savait pas ce qu'elle faisait. Il lui a interdit d'agir de peur qu'elle ne couvre sa famille de ridicule. Seule sa mère a pris sa défense et l'a encouragé, pourtant Isaa a bien vu qu'elle ne croyait pas une seule seconde que sa fille parviendrait à ses fins. La jeune femme a donc pris l'habitude de devoir se débrouiller seule et travailler plus dur pour prouver qu'avant de catégoriser un objectif comme impossible, il fallait au moins se donner les moyens d'y parvenir.

Le contact d'Alpharius l'apaise presque aussitôt. Elle serre doucement la grande main dans la sienne et ne peut s'empêcher de sourire à l'homme qu'elle aime. Toutefois s'avisant qu'ils ne sont pas seuls, elle se retient de démontrer d'avantage son affection.


- Excuse-moi, j'ai tant l'habitude qu'on essaie de me décourager que j'ai pris ta mise en garde comme une façon détournée de me faire comprendre que je me fatiguais pour rien. Évidemment je ne compte pas aller bâtir les défenses seule ou avec ton aide ainsi que celle de mes androïdes. Je pensais plutôt à trouver un moyen détourner de faire accepter le projet, en passant par exemple par le soutien des différents Grands Prêtres. La politique a un impact considérable ici, mais la religion tout autant si ce n'est plus. Après il existe parfois différents moyens d'arriver à un même but. Si on ne me laisse pas toucher aux fortifications, je pourrais toujours travailler sur d'autres types de défenses ou d'armements. Je voulais juste souligner que je ne me décourage pas pour un refus. Je ne vais certainement pas attendre qu'on rase notre cité pour monter sur ses ruines et clamer fièrement « je vous l'avais bien dit ». Je suis très touchée en tous cas que tu m'apportes ton soutien.

Isaa sourit au colosse, de ce sourire auquel il est le seul à avoir droit. Elle revient ensuite à Katla.

- Les ressources sont malheureusement limitées à Rome. Il faut se rendre à l'extérieur de la ville pour s'approvisionner si on a besoin pour de grands ouvrages de matière première conséquente. C'est un obstacle indéniable à ton projet comme le mien, même si je ne suis pas certaine de comprendre quel but tu cherches à atteindre de ton côté.

La discussion est interrompue la femme venue de la Citadelle sort sa tablette. Le message est incompréhensible aux oreilles de la romaine puisque dans une langue inconnue. Elle se contente donc d'observer la fébrilité de l'autre invitée en essayant de saisir ce qui se passe. L'inventeur fronce les sourcils en entendant les explications. Sa main gauche se porte à la base de sa nuque tandis qu'elle réfléchit, la droite serre à nouveau la paume du centurion.

- C'est assez curieux en effet. Si je ne me trompe pas, il faudrait quelqu'un qui possède une technologie capable de recevoir le signal et donc le message que tu as lancé d'une part. J'imagine que dans ce cas il doit être à même de te répondre par le même biais. Il doit d'autre part être capable de parler ta langue. Et enfin s'il s'agit bien d'un étranger il faudrait qu'il aie réussi à rejoindre Rome en y passant inaperçu. Cela sonne plus qu'étrange...

Isaa médite en silence quelques minutes.

- Ce serait une drôle de coïncidence s'il est bien un réfugié de la Citadelle. A l'inverse, si tu as affaire à quelqu'un cherchant à te piéger comment parvient-il à maîtriser cette technologie et comment connaît-il ta langue ? La question principale est surtout de savoir ce qu'il peut bien te vouloir. Tu ferais mieux de ne pas te rendre sur place seule en tous cas. Tu as saisi le lieu de rendez-vous ?
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Re: [E5] Réunion inflammable [Isaac / Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 18 Juin 2013, 18:10

Alpharius nota l'omission de véritable précision de Katla quant aux buts poursuivis par Mettius à travers ce pacte avec elle. L'officier fit le choix de ne pas se formaliser de ce défaut de réponse, peut-être que l'ambition de Mettius se limitait de manière évidente à l'obtention du pouvoir pour en jouir tel un satrape des temps anciens.

Alpharius: "Obtenir du minerai de fer en grande quantité est surtout problématique pour le délai d'extraction et le fait de réquisitionner des stocks qui ont habituellement d'autres usages. Avec l'organisation appropriée, Rome pourrait satisfaire vos quotas de production en respectant un délai raisonnable, mais cela supposerait une volonté officielle et je doute que l'accord avec Mettius soit de cette nature. S'il décide de respecter sa part du marché en évitant de perdre du temps, il est fort probable qu'il aura recours à des méthodes plus que douteuses pour s'emparer de telles quantités de matériaux sans disposer d'un mandat officiel du Sénat. Cette période électorale a démontré que la position du prélat est bien plus fragile qu'en temps normal. Je n'ose même pas imaginer la précarité sa situation s'il avait affaire à un concurrent digne ce nom."

Suite au sourire aimant de sa voisine de table, Alpharius dut prendre sur lui pour ne pas venir immédiatement mordiller les douces lèvres d'Isaa en prémices d'un baiser des plus ardents. Il croisa brièvement le regard de Katla, et il afficha une expression qui se voulait courtoise alors qu'elle s'apprêtait à reprendre la parole.

A l'instant où Katla abordait à nouveau la problématique d'une source d'énergie suffisamment puissante, elle s'interrompit brusquement pour saisir avec une excitation évidente sa tablette. Alpharius observa avec retenue cette agitation accompagnée d’étranges révélations sur la présence hypothétique à Rome d’un autre natif de la Citadelle. Tout cela était hautement suspect, mais le tribun comprenait aussi ce qu'une éventuelle authenticité du message pouvait impliquer émotionnellement pour Katla. Alpharius laissa retomber quelque peu l’excitation de cette dernière avant de formuler quelques questions afin d'éclaircir si possible les détails obscurs entourant cette étonnante proposition de rendez-vous de la part d'un individu se trouvant manifestement dans la même ville que celle dont il souhaitait la venue.


"De quelle rue parlez-vous ? Pouvez-vous dater ce message et éventuellement déterminer le lieu précis de son émission? Est-il possible qu'il s'agisse de quelqu'un qui se soit exilé bien avant la destruction de votre Citadelle?"

Le tribun restait extrêmement réservé quant à cette prise de contact qui flairait un peu trop la supercherie de haut vol. Faute de preuve indiscutable allant dans un sens ou dans un autre, il s’agissait encore d’un problème dont la résolution impliquait à la fois confiance et prise de risque calculées afin d’obtenir le fin mot de cette histoire. Il était probablement temps de démontrer que le soutien pratiquement inconditionnel qu'Alpharius avait précédemment offert à Katla n'était pas des paroles en l'air.

"Je dispose d’agents de confiance qui ont pour habitude d'agir avec furtivité, si vous le souhaitez ils peuvent vous servir de couverture durant la période critique. S’il le faut, je peux me tenir dans les parages pour vous prêter assistance si la situation dégénère. Je connais suffisamment Rome pour veiller à ce que ma présence reste discrète pour ne pas interférer avec le déroulement de la rencontre si tout ce se passe bien. Évidemment, cette proposition n'a de sens que si vous souhaitez vraiment y aller malgré les risques évidents d'une telle entreprise."
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