Mais... Mais... MAIS LE BÂTARD QUOI ! Il essayait d'empirer la situation en plus ! Mais.. mais... mais... MAIS ! J'avais le souffle court, et je ne me sentais vraiment pas bien... Si je ne faisais pas quelque chose tout de suite... Toutes mes pensées étaient totalement parasitées, je ne pouvais réfléchir à rien d'autre que le fait de lui sauter dessus, puis... Non, je ne devais vraiment, VRAIMENT pas penser à ça. Il fallait que je trouve une solution, et maintenant. Pendant qu'il parlait, j'essayais de chercher un moyen de m'échapper de cette situation dont je ne pourrais sortir que perdante à long terme...
Peut-être qu'en étant plus ferme, et plus claire, il comprendrait et arrêterait d... Son élève favorite... Hmm le bel élève dans la salle de classe, en plus vu sa taille il serait parfait pour m'attraper sur un burPUTAIN ! Ne pas écouter, ne pas écouter... Donc en étant plus ferme, et directe, je sais pas tiens, lui dire d'aller chercher Isaa. Si elle était là, il se calmerait immédiatement, ça me semblait donc être une excellente solution, d'autant qu... Ma tenue ? Elle a quoi ma tenue ?
Je baissai les yeux, remarquant alors qu'effectivement il avait raison. J'avais travaillé un nombre d'heures incalculables, sur ces corps artificiels, afin qu'ils aient les mêmes réactions ou presque que des corps humains normaux, y compris en cas d'excitation. En voilà une brillante idée que j'avais eue... Conséquence, j'affichais tous les signes d'une
surexcitation. J'avais la poitrine tendue, les mamelons légèrement dressés, la pupille dilatée, la respiration rapide, en somme je hurlais "SEXE" sans avoir à prononcer un seul mot. Et sans trop faire exprès, j'avais bel et bien réduit la surface couverte par les vêtements artificiels, qui étaient devenus violemment provocateurs.
Tant pis, je devais prendre des mesures radicales. D'un geste vif, je bondis en dehors de l'eau, prenant une longue inspiration. Je modifiai ensuite ma tenue, pour la transformer en
maillot de bain une pièce qui attirerait sûrement nettement moins le regard. Maintenant que j'avais réglé ça, je parlai d'une voix forte mais pourtant assez peu assurée :
- Très bien ! S'il n'y avait pas eu la question d'Isaa je serait en train de vous dévorer des lèvres et de la langue sans la moind... ne pensons pas à ça. Pensons plutôt à Isaa, tiens, puisq... Je fermai alors les yeux, me frottant le visage.
Non mauvaise idée, surtout SURTOUT ne pas penser à Isaa qui nous rejoint, enlevant alors délicatement sa toge et murmurant d'une voix sensuelle d... Ah merde ! Donc voilà, parfait. Meeeeeeeeeeeerdeuh ! C'est tout ce que j'ai à vous dire ! Ce n'est pas élégant, une belle femme qui dit des grossièretés ? Hé bien voilà, j'en dis ! Je n'avais pas... mon air le plus stable. Il fallait impérativement que je le fasse arrêter... Et pour ça, j'avais une solution pour le moins radicale.
- Donc, je sais exactement comment je vais vous faire arrêter ce petit jeu !L'ensemble de mon corps prit alors cette teinte chromée caractéristique, le métal semblant devenir liquide. En l'espace de quatre ou cinq secondes, il fut alors aspiré dans plusieurs réserves, situées dans mes cuisses, mes bras, mon crâne et mes omoplates. Il ne restait plus que le châssis, qui était beaucoup moins... charnel, disons. La tête
avait un air agressif, mauvais même : les yeux en particulier étaient arrangés de façon à faire penser à un mélange entre un squelette et un humain mais avec un air extrêmement inamical. Le reste était tout aussi peu engageant : des plaques recouvrant divers mécanismes, des lumières bleu cyan passant dans les membres et les illuminant.
Quelqu'un ayant une sorte de fantasme de la mécanique pourrait peut-être trouver que ce châssis a quelque chose d'érotique, éventuellement. Tout était fait de courbes, les courbes féminines notamment étaient respectées. Il ne s'agissait au départ aucunement de créer une sorte de fantasme, ces formes avaient été utilisées pour des raisons bassement pratiques. Mais le fait était là... Si Alpharius avait des rêves de femmes métalliques, ça ne me sauverait pas. Restait à espérer que non.
Je m'avançai ensuite vers le bord de la piscine, chacun de mes pas produisant un lourd son métallique, et l'observant alors avec les deux capteurs optiques nus. Finis, les beaux iris. Le fait que je n'aie plus de sensations tactiles m'aidait aussi, d'une certaine manière. Je me calmais doucement.
- Je vais rester comme ça un moment, annonçai-je alors,
au moins le temps de... calmer le feu que vous vous êtes délecté d'attiser. Pointant un de mes doigts de métal vers lui, j'ajoutai alors :
Prenez garde, vous n'êtes pas passé loin d'un incendie. C'était à mon tour d'avancer, mon visage d'acier à quelques centimètres du sien.
Je doute d'être bien engageante pour le moment, mais je vous vois venir... Si vous continuez, non seulement je vais laisser libre cours à mes fantaisies, mais ça sera de votre seule et entière responsabilité.