[E5] Une faim insatiable... [Terminé]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Une faim insatiable... [Terminé]

Messagepar Katla Buskvej le 16 Mai 2013, 00:12

Il fallait se rendre à l'évidence : je crevais la dalle. Autant le dire clairement.

Je pensais que je crèverais tuée par ce fou furieux de centurion, ou à cause d'un manque d'hydrogène. Mais nan. Je crèverais sûrement par manque de bouffe. Le plus ironique dans tout ça, c'était que je pourrais très facilement péter la tête de n'importe quel marchand et lui piquer son stock, mais pour je ne sais quelle raison je ne l'avais pas fait. Je devrais peut-être me mettre cette idée dans un coin de la tête, au cas où...

L'ordinateur chargé de mes systèmes de survie affichait des alertes. Taux de sucres, de minéraux, de vitamines assez bas. Rien d'encore critique, mais je ne m'étais pas retrouvée face à une telle situation depuis... Depuis jamais en fait. Saloperie de système de monnaie, tiens. Il y avait assez de bouffe pour toute la ville, mais ils ne la donnaient que contre des pièces faites d'un métal à la valeur totalement arbitraire... Ce système était aussi absurde qu'on me l'avait décrit en cours d'histoire.

J'avais bouffé ma dernière ration il y avait presque une semaine, maintenant... Et je devais retrouver Mettius d'ici quelques jours pour annuler l'assassinat, et lui exposer mon plan de rechange. Il y avait intérêt à ce qu'il amène de la bouffe, car le processus serait d'une extrême violence pour moi et je n'y survivrais pas dans cet état. D'un autre côté, avais-je bien le choix...

Mais là, pour le moment, j'errais. Je cherchais une source de nourriture... Des fruits, des insectes, n'importe quoi. Toutefois, à l'heure actuelle... Les rues étaient vides. Il fallait dire, à cinq heures du matin, le jour se levant à peine, il était logique qu'il n'y ait pas grand monde. Il n'y avait que les gazouillis des oiseaux pour éveiller l'honnête citoyen, même si je doutais qu'il n'y ait que des honnêtes gens dans ce quartier pourri. En fait, je me trimbalais ici principalement parce que les gens avaient peur de me chercher des noises.

Je n'avais pourtant tapé personne, c'était peut-être le fait qu'ils croient à ces conneries "d'envoyée des dieux" ou je sais pas qu... oh je suis trop conne. Les gazouillis d'oiseaux.
Relevant la tête avec air de crève-la-dalle qui vient de voir un énorme jambon, je tendis l'oreille pour repérer ces fichus piafs. Après avoir couru pendant une ou deux minutes, je finis par repérer les fauteurs de troubles. Ils n'étaient pas bien gros... Des guifettes noires. Une information fascinante, très utile. De toutes façons j'allais les bouffer donc...

J'observai attentivement les piafs, avec l'air qu'aurait un chat maigre et affamé face à une souris blessée. Mon regard était fixé dessus, et ma bouche sembla gonfler alors que ma poitrine rétrécissait légèrement... Et CLAC. Je projetai ma langue en avant d'un coup sec, l'étendant sur plus de deux mètres, et la plantant dans l'un des infortunés volatiles qui poussa un cri strident. Je ramenai ensuite ma victime rapidement, le petit être emplumé finissant dans ma bouche. J'eus vite fait de l'écraser d'un coup de mâchoire pour l'exécuter, extrayant ensuite ma langue métallique de mon prochain repas. Cette technique inspirée du caméléon était assez efficace, pour les insectes comme pour les oiseaux et les poissons. Ma poitrine, de laquelle j'avais extrait du métal, reprit du coup sa taille normale.

Il n'y avait presque rien à manger dessus, mais je ne pouvais pas m'empêcher de trembler légèrement alors que j'enlevais les plumes dans des gestes fébriles. Une fois la pauvre bestiole débarrassée de sa "décoration", je ramassai des morceaux de bois sec sur ma route, et m'installai un peu n'importe où quand j'eus suffisamment de matériau. Il ne me restait plus qu'à faire un feu et faire griller ce machin. Au fond ça ne changerait pas grand chose à ma situation, car il y avait plus d'os que de viande... Mais depuis quelques semaines j'avais appris à ne pas faire la difficile.

Grandiose. Avec 15 minutes d'effort, j'avais gagné 3 minutes d'espérance de vie. Voilà une opération rentable...
Dernière édition par Katla Buskvej le 24 Mai 2013, 17:42, édité 1 fois.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 16 Mai 2013, 10:33

Juché sur le toit d'un vieil immeuble délabré, Alpharius observait une scène relativement amusante en contrebas même s'il eut un pincement au cœur pour le sort du pauvre volatile qui n'avait même pas eu l'opportunité de profiter de l'aube naissante. La masse du guerrier se fondait dans l'ombre d'une espèce d'excroissance de briques qui avait probablement eu une quelconque utile en des jours anciens au sommet de cette manufacture à l'état de ruine. Furtivement, il veillait à se maintenir à une distance optimale de sa cible pour ne pas perdre sa trace, n'hésitant pas pour autant à rompre le contact visuel par intermittences calculées.

Il n'avait pas été difficile à Alpharius de retrouver la trace de l'étrangère qui avait toujours eu plusieurs yeux sur elle pour l'observer dans ses déplacements en ville. Pour ceux qui n'étaient pas familiers avec l'organisation urbaine de Rome, il n'existait pratiquement aucun endroit qui soit totalement à l'abri des regards indiscrets. Le colosse en armure jouait d'une main insouciante avec une pomme qu'il venait de cueillir dans un petit jardin qui se trouvait dans l'arrière-cour d'un vieil homme qui avait pour habitude de radoter sur ses supposés exploits militaires passés lors de chaque visite d'Alpharius. Auparavant, le tribun militaire avait passé la plus grande partie de la nuit à déployer les effectifs de sa cohorte et à tenir une réunion restreinte avec les principaux officiers sous ses ordres. En tant que centurion primipile, il n'avait aucune mal à imposer l'autorité de son nouveau rang à des hommes qu'il connaissait depuis fort longtemps, et qui pour certains partageaient sa cause avec enthousiasme.

Finalement lassé du spectacle peu ragoûtant que lui offrait l'apatride errante, Alpharius retira son casque et l'accrocha à sa ceinture. D'un saut prudent et presque silencieux, il atterrit sur un épais muret qui se fendilla légèrement sous le poids du suprahumain. Ce dernier fut soulagé de ne pas se retrouver étalé de tout son long au milieu d'un tas de gravats, la qualité de son entrée en scène en aurait indéniablement souffert. Se redressant de toute sa taille, le guerrier interpella d'une voix faussement colérique l'étrangère occupée à dépecer le malheureux volatile à quelques mètres de lui.


Alpharius: "Inconsciente, quel crime odieux osez-vous commettre en ce jour sacré ?! Vous serez maudite par Vénus pour avoir agressé un de ses animaux totémiques."

Le guerrier éclata aussitôt de rire d'une manière qui mettait de manière évidente en doute le sérieux des propos qu'il venait de prononcer. Il s'approcha lentement de cette étrange créature qui serrait sa minuscule proie comme un bien inestimable. Par principe, il adopta une attitude corporelle circonspecte, attentif à ce qu'une certaine langue resta bien au sein de la cavité buccale qui l'abritait. En effet, il n'éprouvait guère l'envie de se faire épingler la face sur un éventuel malentendu. La senestre d'Alpharius jouait avec le fruit précédemment cité tandis que sa main droite faisait rouler avec dextérité entre ses doigts d'acier une pièce d'argent qui ne manquerait pas de susciter quelques souvenirs dans la mémoire de l'étrangère si celle-ci avait le souci des détails. Il prit la parole d'une voix grave à la tessiture extrêmement riche.

Alpharius: "Tribun militaire Alpharius Omegarès pour vous servir, je suis venu vous rendre votre aimable charité qui s'était exprimée lors de notre première rencontre. Je crois que vous avez finalement plus besoin de cette obole que moi. Rassurez-vous, je plaisantais pour ce malheureux oiseau même si je déplore son sort alors qu'il y a tant de victuailles plus appropriées à Rome pour les humains. Néanmoins, j'avoue que les Romains sont quelque peu primitifs dans leurs goûts culinaires et apparemment dans leur technique de chasse par rapport à vous.

Accessoirement, je tiens à vous informer que ne suis pas un adepte de Pluton et encore moins une sorte de zélote venu vous châtier pour une éventuelle transgression aux lois d'inspiration divine de Rome. D'ailleurs, ma fonction impliquerait plutôt un culte extrêmement dévoué envers Minerve. Hélas, je ne suis pas un de ses favoris et il y a peu de chance pour que cette situation change. En définitif, je ne suis qu'un pauvre soldat aux mœurs simples qui vient à la rencontre de celle qui veut si cruellement le condamner à mort. Quelque soit la civilisation, il semble qu'il n'y a rien de plus terrible que la rancune féminine si je ne fais erreur. Mes intentions sont extrêmement pacifiques, ma méchante épée est au fourreau et elle a promis de ne plus tenter de goûter à vos courbes exceptionnelles à moins d'une raison impérieuse..."


Alpharius s'immobilisa à proximité de l'étrangère et son visage afficha une expression sereine assortie d'un sourire amical bien que ses yeux exprimaient par la même occasion une légère malice dénuée toutefois de la moindre agressivité. Le géant était entièrement disposé à tenter une approche bien différente à celle de leur première rencontre, il n'était plus question d'épreuve de force entre ces deux personnages uniques.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 16 Mai 2013, 12:03

Enfin. Allumant le feu, je commençai à faire griller la bestiole que j’avais embrochée sur un bâton, cachant assez mal mon impatience. Tout ça pour 40 grammes de viande. Bah… Comme je le disais, je n’allais pas non plus faire la difficile. Mais il fallait avouer que j’aurais amplement préféré un bon « menu titan » chez Jeoh, un restaurant pour les estomacs bien préparés. Il y avait au menu un apéritif, des amuse-gueules, un petit quelque chose pour rafraîchir, une entrée, un autre petit quelque chose pour rafraîchir, un premier plat principal (et pas un petit), un deuxième plat principal, encore un petit truc, des fromages, un petit quelque chose, des desserts, et on finissait avec des petites sucreries pour terminer avec un bon café. Autant dire qu’après ça, tu pouvais hiberner deux ou trois mois.

Et là, je me retrouvais à manger un petit piaf tout maigre. Connerie, va…
Pour ne rien arranger, mon repas de fortune ne semblait pas être au goût de tout le monde… J’entendis un bruit de chute assez lourd, puis une voix qui m’engueulait parce que c’était les pitits n’oiseaux de Venus, et tout ça… Alors là, sans rire, non, pas moyen.

- Oui ho ben ça va, lançai-je avec un air grincheux, en me tournant vers le type qui me hélait. J’ai pas mangé depuis hier matin alors venez pas me gonfl… Фуцк тæвен дин мор, хвад ! criai-je d’un coup en sursautant, quand je réalisai qui venait de s’adresser à moi.

Le revoilà. Le prédateur qui avait réussi à me rendre totalement paranoïaque, pendant pas loin d’un mois. J’avais fait un bond d’un bon mètre à cause de la surprise, un bond pas très gracieux d’ailleurs vu que j’étais retombée sur mes fesses dans une absence totale de style et d’élégance. D’un autre côté, je doutais qu’un jury vienne me noter sur l’agilité des bonds que je fais quand je sursaute, donc ça devrait aller.

Mais à ma plus grande surprise, alors que j’étais prête à saisir ma lance… il se mit à se marrer. Ah, parce que c’était marrant ?
Il se mit à manipuler une pièce d’argent, indiquant qu’il venait me rendre ma charité. En temps normal, cette ironie m’aurait plutôt fait rire, j’aimais bien le sarcasme même si celui-ci était dirigé contre moi. Ce n’était pas méchant, juste ironique et un peu moqueur, totalement mon style d’humour. Néanmoins, dans le cas présent, j’étais trop occupée à avoir le cerveau embrouillé par les informations pour avoir de l’humour.

Quand il eut fini de parler –je n’avais pas pigé grand-chose encore– je répondis alors d’une voix énervée :

- NON MAIS VOUS ÊTES BARRÉ ! Vous m’suivez maintenant ? Et pourquoi vous me suivez en plus, vous voulez quoi, me butter, mais arrêtez de me gonfler, vous n’avez RIEN A FAIRE ! LA, VOILA ! Vous attendez deux jours et j’aurai crevé la dalle, ou au pire si je trouve à bouffer, vous attendez huit mois et j’aurai plus d’hydrogène ! Alors voilàààà vous rentrez chez-vous, tranquille, en pantoufles, robe de chambre, un bon cigare, les pieds sur la table, vous laissez passer le temps, et objectif atteint sans même se faire un cor au pied ! Donc rentrez chez-vous, attendez huit mois, et arrêtez de me faire ch… attendez, de quoi ?

Je venais en fait, d’un seul coup, d’intégrer ce qu’il venait de me dire. Bon ça avait pris un moment, mais d’un autre côté j’étais plus ou moins terrorisée donc il était assez logique que je mette un peu de temps à bien encadrer. Intentions pacifiques, Minerve, rancune féminine, rien d’agressif… Ça n’avait, pour moi, absolument pas de sens et je n’y comprenais vraiment rien de rien. Où voulait-il en venir au juste ?

- Attendez, l’autre fois vous me sautez dessus sans même m’offrir des fleurs, vous me tranchez un couplage de câbles supraconducteurs… Oui, d’ailleurs : DES CÂBLES SUPRACONDUCTEUR ESPECE D’ANTHROPOPHAGE ! Ici ils ont à peine inventé la roue, comment vous voulez que je répare ça ?! Enfin oui, donc voilà, vous me sautez dessus sans raison et là subitement vous êtes tout gentil, on rigole, on papote, on va aux soirées en profitant d’un délicieux gâteau aux fraises, … Qu’est-ce-que c’est que cette tisane encore ? Et puis, hé, ho, mes courbes exceptionnelles… Vous tronchez pas Isaa vous ?

J’eus un bref temps d’arrêt, haussant un sourcil, l’air subitement très calme alors que moins d’une seconde avant j’étais pour le moins énervée.

- « Troncher Isaa ». Moui, non, ce n’était vraiment pas très élégant, ça, j’avoue… Mais changez pas de sujet ! lançai-je alors, reprenant mon air sur la défensive.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 16 Mai 2013, 20:16

Diantre que cette femelle issue d'une puissante civilisation pouvait se montrer hystérique et user d'un langage grotesque à la limite d'un baragouinage navrant. Si les autres membres de sa civilisation disparue avaient présenté de leur vivant le même profil qu'elle, leur extinction commençait à trouver un début d'explication peu reluisant. Il fallut un léger effort de concentration à Alpharius pour ne pas perdre le cap et se contenter de retenir les rares propos de l'étrangère qui lui étaient un minimum intelligibles. Il se morigéna intérieurement pour son manque de tolérance, la différence culturelle ne devait pas être une barrière insurmontable. Néanmoins, il restait presque inconcevable qu’avec un tel châssis de combat, elle puisse continuer à simuler autant la frayeur en sa présence. L’officier était conscient qu’il n’avait jamais été très doué avec la gente féminine, le spécimen exotique qui lui faisait face n’allait probablement pas lui faciliter la tâche. Il prit soin de garder en mémoire qu'elle avait évoqué des besoins alimentaires réguliers et une autonomie reposant sur un besoin d'hydrogène.

Alpharius: "Pour ce qui concernait vos courbes exceptionnelles, je parlais au nom de mon épée qui a eu rarement l'occasion de mordre dans de tels matériaux. Pour le reste, je crois être un esthète qui sait apprécier les jolies choses même quand elles ont un peu de sang et des restes de duvet à la commissure des lèvres. Pour ce qui concerne Isaa, c'est une délicieuse jeune femme pour qui j'éprouve bien plus que le simple besoin de copuler avec elle. Ce qu'elle fait d'ailleurs avec un enthousiasme particulièrement charmant, mais là je crois que j'égare quelque peu. Je me contenterai de simplement ajouter à son sujet qu'elle a grandement contribué au fait que je sois à ce moment précis en votre compagnie. Je suppose qu'il est devenu nécessaire que nous ayons une conversation appropriée entre gens civilisés, même si je ne prétends pas être votre égal sur bien des points.

Pour entrer dans le vif du sujet, je suis désolé pour vos... câbles supraconducteurs mais j'ai apparemment surestimé votre résistance structurelle dans ce qui n'était qu'une tentative maladroite de prolonger notre première entrevue. Ce qui ne constitue pas une excuse mais une précision sur l'absence d'intentions meurtrières de ma part. Les torts sont partagés si nous voulons adopter une appréciation objective des faits. Ce n'était pas aimable d'abandonner le rustique individu que je suis alors que j'étais en train de parodier un brave agent des forces de l'ordre dans l'exercice périlleux de ses fonctions. Je n'ai pas encore déterminé si je suis un trop mauvais acteur ou si au contraire je mets un peu trop d'intensité dramatique dans ma composition du personnage."


Alpharius marqua une pause tout en adressant un sourire presque charmeur à son interlocutrice qui affichait une méfiance que le colosse estimait quelque peu excessive, à moins que ce fut quelque chose de complètement feint. Sous le couvert de son urbanité apparente, il conservait lui-même une certaine vigilance au sujet du déroulement des événements. Il était particulièrement conscient que tout pouvait déraper sur un simple geste de trop ou un mot mal interprété.

"Je croyais qu'une personne dotée d'une technologie aussi avancée que la vôtre serait totalement immunisée à la crainte envers un oiseau de proie aussi primitif que moi. Hmm, mauvaise image je suppose après réflexion. Je n'ai jamais eu l'intention première de vous tuer, même si votre physique hors du commun a contribué réveiller en moi une certaine curiosité qui n'aurait pas été contre un examen en profondeur. J'admets volontiers que je ne suis plus de prime jeunesse. Toutefois, je n'ai que quatre petits siècles d'existence à mon actif. Une magnifique créature avec autant de potentiel que vous ne pouvait que troubler avec facilité mon jugement.

Je suis bon prince, je vous rends votre pièce et je vous propose en bonus un échange que vous ne pouvez pas refuser. Je vous offre cette délicieuse pomme contre votre tablette avec un accès total à son contenu... Néanmoins, si vous prenez au préalable un bon bain parfumé, je peux me contenter à la place de profiter de vos charmes avec votre aimable consentement, mais je reste méfiant en ce qui concerne votre technique de langue. Il serait dommage que je passe de vie à trépas après un baiser un peu trop fougueux, si ce n'est pire car je ne connais pas vos limites sur un plan strictement carnivore. Ne me regardez pas ainsi, vos sublimes yeux vont finir par me donner des sueurs froides. Très bien, j'avoue que c'était encore une plaisanterie de mauvais goût de ma part. Je vous donne aussi la pomme sans contrepartie si vous la voulez. Si je ne finis pas écharpé en petits morceaux et si vous arrivez à tolérer ma présence, je pourrai éventuellement vous offrir un déjeuner plus consistant. La Legio Civitas est abondamment pourvu sur ce plan, en espérant toutefois qu'il ne vous faut pas plus de quelques tonnes de victuailles à chaque repas..."


De manière presque imperceptible, Alpharius s'était encore rapproché de la position de l'étrangère jusqu'à se trouver à quelques dizaines de centimètres d'elle. Il lui tendit simplement le fruit et la pièce tandis qu'il plongeait son regard dans celui de cette Katla qu'il jugeait capable de tout. Le tribun militaire avait l'impression d'être entré dans la cage d'une tigresse mais en ayant le mauvais équipement entre les mains pour contenir un brusque assaut du fauve. En tout cas, il avait fait l'effort de se montrer courtois dans la mesure du possible et il avait prouvé qu'il était vraiment venu sans la moindre intention hostile. Il restait à espérer qu'il serait encore assez vivant pour s'en féliciter plus tard.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 16 Mai 2013, 21:31

Et il répondit. Ah, ça, il aimait bien parler. Ceci dit, je n'allais pas lui reprocher, j'étais un peu du même genre à faire de lonnngues phrases détaillées pendant trois minutes de suite. Il aurait pu dire la même chose, en seulement une trentaine de mots, mais il avait fait le choix d'user d'un langage différent, plus coloré, plus précis, afin de transmettre avec précision ce qu'il voulait dire. C'était une bonne nouvelle, ou une mauvaise, selon. La bonne nouvelle était qu'un vrai imbécile zélote ne faisait pas ça. Il se contentait de communiquer le strict minimum... Je n'étais donc pas face à une sorte de monomaniaque psychotique, contrairement à ce que je pensais suite à notre première rencontre.

Néanmoins, le fait qu'il soit intelligent le rendait 100 fois plus dangereux encore, s'il était hostile. Cela n'avait pas l'air d'être le cas pour le moment, et au fur et à mesure qu'il s'exprimait, je quittai progressivement ma posture très défensive et mon air méfiant, pour adopter une attitude plus détendue. Bon, je n'étais pas encore en robe de chambre avec lui, dans un fumoir, avec un monocle, en train de discuter de nos haut-faits quotidiens, de nos trophées de chasse, et des nouvelles dans le journal, évidemment...
Au pire, j'avais ma lance, collée au bas du dos, juste au dessus du fessier, par les deux verrous magnétiques. Je n'étais pas vraiment certaine qu'elle soit efficace, mais si la situation dégénérait, cela ne me coûterait rien de tenter.

Une fois qu'il eût terminé de parler, me tendant la pièce et la pomme, j'attrapai cette dernière d'un geste assez vif avant de croquer dedans... Et de m'arrêter immédiatement avec une expression d'horreur presque ridicule. Et s'il avait foutu du poison dedans ? Nan... Mon estomac artificiel n’intégrerait pas les produits chimiques dangereux classiques, comme la ciguë ou le cyanure. Mais... Et s'il avait quelque chose de plus violent ? Tant pis. Il me fallait des sucres et rapidement. Je mâchouillai donc un moment sans rien dire, avant de finalement avaler le précieux morceau de fruit et reprendre la parole.

- Première chose... Je suis quelqu'un de très distingué. Venant de quelqu'un qui vient de parler de "troncher" quelqu'un, ce n'était pas crédible j'avoue. Mais quand je suis énervée, je deviens grossière. Quand j'ai faim, je deviens vulgaire. Et quand je ne me suis pas envoyée en l'air depuis plus de 4 mois, le romantisme devient une notion très vague. Maintenant, vous parlez, élégamment dis-je avec un ton sarcastique, de "copuler" avec Isaa ce qui me laisse penser que vous êtes au moins aussi poète que moi. Mais je dois préciser qu'elle n'a pas 400 ou 520 ans comme vous ou moi. Elle CROIT VRAIMENT qu'elle est amoureuse de vous. Je ne dis pas qu'il serait impossible d'être amoureuse de vous, chacun a ses raisons... Mais on ne tombe pas amoureuse après 10 minutes de conversation et un coup de zizi, si vous me passez l'expression. Et je sais, la façon que j'ai de le dire n'est pas du tout classieuse. Parce que ça m'énerve. Vous nourrissez son fantasme d'adolescente, et c'est mauvais pour elle et pour son développement. Maintenant, pour ce qui est de surestimer ma résistance structurelle et de votre "talent d'acteur"...

Je disais "talent d'acteur" avec un ton de reproche assez lourd. Il avait fait exprès d'être un idiot fanatique ? C'était fort probable, son discours actuel n'avait plus rien à voir avec celui qu'il avait tenu quelques semaines plus tôt dans la décharge.

- Je viens d'une culture où tout se dit directement, où la transparence est totale. Nos cerveaux étaient reliés entre eux à longueur de journée. Donc quand quelqu'un me dit "A genoux catin où je te tue", si je me mets pas à genoux je pars du principe qu'il va tenter de me tuer, point. C'est pour ça que je suis nulle en politique, d'ailleurs. Alors oui, je suis allée voir cette enflure de Mettius pour vous faire exécuter publiquement et faire de vous un exemple, mais c'est pas de la politique, ça, c'est de la survie. La moitié de Rome essaie de me descendre, et contrairement à ce que vous prétendez, vous n'êtes PAS un oiseau de proie primitif. Votre lame, là... Elle n'a rien à voir avec ce qu'il se produit à Rome, ne me prenez pas pour une imbécile. Elle est passée au travers de métaux qui ont 3000 ans d'avance sur la technologie romaine et qui résistent à des rochers de deux tonnes et au vide spatial sans broncher.

Je haussai alors les épaules, ajoutant :

- Enfin, de toutes façons la demande d'exécution est annulée, conformément à ce que j'ai dit à Isaa, qui s'est pourtant empressée de vous le dire, on dirait. Au moins ça montre la confiance qu'elle a en moi, je sais à quoi m'en tenir maintenant et je sais qu'il ne faut faire confiance à personne. Ah, et votre histoire de "je ne suis pas votre égal sur bien des points", hein, hé, ho... Je sifflai alors l'air de dire "on va arrêter". C'est bon, quoi. Oui, je suis hautaine, envers les fous qui attaquent sans prévenir. Si j'ouvre un androïde en morceaux, et qu'on me dit "Attention, c'est interdit", hé ben voilà, je vais dire "pardon", et je vais arrêter, je suis pas une barbare, puis je vais demander "pourquoi" histoire de comprendre pourquoi il ne faut pas ouvrir des androïdes. Et si un type me demande pourquoi j'ouvre des androïdes, ben je vais lui expliquer, ça ne coûte rien et avec de la chance ça le rendra curieux. Mais si on me saute dessus sans préliminaires, forcément...

Je fronçai alors les sourcils, prenant non plus un air méfiant mais très provocateur. C'était un risque. Un gros risque. J'avais l'air de faire la maline, là, mais je savais très bien que s'il réagissait mal, ça pourrait se terminer d'une façon peu appréciable... Surtout pour moi.

- Et en parlant de préliminaires... Faites attention avec votre petit numéro de séducteur... Les courbes, les sublimes yeux... Parce que moi, il ne faut pas m'en promettre... Continuez et j'arrache votre armure comme si c'était du papier et je vous montre ce que c'est que la "copulation", comme vous dites, brutale et vulgaire. Je vous écraserai, je vous utiliserai comme un objet remplaçable sans hésiter à vous abîmer si ça peut me procurer le moindre excédent de plaisir... Je vous userai jusqu'à ce que je sois satisfaite ce qui pourra prendre un sacré moment... Et quand j'en aurai fini vous ne saurez pas si vous êtes maudit car ce moment est terminé, ou si vous avez honte d'être allé aussi loin dans l'avilissement et la débauche...

Bon je m'emballais un peu là. Il fallait VRAIMENT que je m'occupe de ce problème, où je finirais par aller trop loin et m'attirer des emmerdements. Je laissai en tout cas de côté le côté perverse provocatrice l'espace d'un instant, affichant un sourire un peu plus normal avant de reprendre d'un ton plutôt enjoué.

- Bon ! Cette histoire de nourriture et de bain parfumé, là, parlons-en un peu.

Je savais qu'une attitude agressive n'arrangerait pas la situation, j'avais donc décidé de laisser mon côté épicurien s'exprimer pour le moment. J'étais au courant que c'était un coup de poker. Il existait une chance pour qu'il décide de m'attraper et de m'endommager une nouvelle fois, peut-être de façon fatale... Mais si je m'enfuyais, la situation n'évoluerait pas. Et s'il existait une possibilité pour que je n'aie plus besoin de Mettius, je devais la saisir.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 17 Mai 2013, 09:42

Apparemment, elle n'était guère intéressée par la pauvre pièce de monnaie. Après tout, il lui restait peut-être un peu de fierté malgré le fait qu'elle dévorait cette pomme avec une voracité presque inquiétante. Alpharius avait noté la brève hésitation de cette affamée d'un nouveau genre après avoir commencé à engloutir le malheureux fruit. Le guerrier avait failli lui dire que c’était trop tard et que l’invasion de nanomachines particulièrement virulentes et destructrices avait déjà débuté, mais cette énième plaisanterie n'aurait probablement pas eu l'effet hilarant recherché. Peu après, il écouta cette donzelle cyborg lui donner son avis quant à la relation apparemment inappropriée qui existait entre lui et Isaa.

Alpharius: "L'utilisation du vocable copuler était uniquement dans le but de reprendre un terme proche du vocabulaire que vous avez vous-même choisi d'utiliser. Au sujet d'Isaa, je ne crois pas que l'expression fantasme d’adolescente et le terme développement soient les plus appropriées à son égard. Vous la comparez à une enfant facilement manipulable, ce qui est sûrement excessif. Un homme comme moi ne peut passer son temps à rêver d'une... femme de votre style pour constituer un ménage heureux de vieux vétérans qui auraient tout vu ou presque du monde. Si moi, j'abuse d'elle comme si elle était une jeune fille naïve et fragile, que devrai-je dire de vous qu'il lui vendait du rêve et attendez d'elle une confiance inconditionnelle à votre égard alors que vous avez fait sa connaissance de manière tout aussi récente. Plus que jamais, vous devriez l'estimer et lui offrir votre gratitude. Elle s'est faite votre ardente avocate afin que nos rapports prennent une tournure plus positive, et vous en êtes indéniablement la première bénéficiaire."

Alpharius faillit exprimer une expression de révulsion lorsqu'il imagina des cerveaux connectés en permanence entre eux, la mise en place d'un tel système au sein d'une société était d'une perversité rare par certains aspects si on poussait la réflexion critique jusqu'au bout. Ce fait décrit par l'étrangère n'avait pas contribué à renforcer l'enthousiasme déjà modéré d'Alpharius pour cette fameuse Citadelle dont il avait obtenu jusqu'à maintenant que quelques bribes d'informations relativement éparses. Avec patience, le tribun s’efforça de resta attentif aux propos de l’étrangère et tenta ensuite de lui répondre de façon relativement exhaustive.

Alpharius: "Vous m’expliquez que vous avez l'habitude de toute prendre au premier degré, que devrai-je dire à propos de votre tentative vaguement comique de singer l'un des dieux de Rome. Il n'était guère possible de faire plus offensant envers un dévot authentique. D'une certaine manière, je vous ai offert une leçon salutaire sur les limites à ne pas franchir avec certains individus même s'ils ne disposent pas de ma capacité offensive. Pour le reste, notre première rencontre a été suffisamment instructive de mon côté pour valoir le déplacement.

Pour ce qui concerne mon épée, c’est simplement une relique technologique d'une époque révolue. Je dois avouer une nouvelle fois que je fus surpris de l'efficacité de ma lame pour endommager votre... jambe. Il est à signaler que je ne l'ai pas utilisé à son plein potentiel. Dans cette configuration hautement létale, je suppose que cela aurait eu un effet similaire à celui d'un couteau dont la lame aiguisée traverserait une tendre motte de beurre correspondant à la merveille de technologie qui vous sert de corps. »


Alpharius eut un franc sourire pour montrer son amusement face à l'hypothèse d'une furie plus machine que femme le réduire à l'état d'objet sexuel martyrisé. Cette Katla ne manquait pas d'imagination pour exprimer ses besoins primaires sous un angle particulièrement brutal.

Alpharius: "Il ne faut pas sous-estimer ainsi votre capacité à partager un agréable moment avec un homme en considérant qu'il est indispensable de le violenter sauvagement pour affirmer votre position dominante, à moins que ce soit moi qui suscite spécialement en vous des élans aussi peu contrôlés. Soyez assurée que j'aimerai beaucoup vous soulager provisoirement de la tension sexuelle qui semble vous brûler sur un plan interne, mais non en tant que victime masochiste.

Par ailleurs, mon armure est loin d'être juste là pour le décorum et souligner ma silhouette d'athlète hors du commun. Il ne vous serait pas aisé de l'endommager sans y mettre les moyens, et en cas de succès le délicat contenu qu'elle protège ne serait plus vraiment en état d'être consommé de manière agréable pour vous. Sans omettre le fait que vous gaspillerez une quantité non négligeable de votre précieuse énergie. Oui, je suis adepte de la vieille école pour pratiquer un coït qui ne se traduise pas par des dommages irréversibles sur mon fragile métabolisme essentiellement biologique, même si je ne peux révéler tous les détails de ma conception qui ne fut pas de tout repos pour mes géniteurs. Par prudence et humanité, j'attendrai que vous soyez complètement déchargée pour explorer avec une méthode extrêmement inconvenante mais néanmoins scientifique les méandres sûrement fascinants de votre enveloppe corporelle. Hélas, je ne suis qu'un autodidacte qui doit s'appuyer sur un empirisme invasif et fort désagréable si le sujet est encore actif. En résumé, vous gagnerez à adopter une approche moins rude mais qui ne rend pas pour autant les choses moins... intenses."


Alpharius laissa son visage être traversé par une expression particulièrement reptilienne. Les drakes lui avaient beaucoup appris dans certains domaines qu'il était préférable de ne pas évoquer trop en détails.

- Bon ! Cette histoire de nourriture et de bain parfumé, là, parlons-en un peu.

Alpharius: "Je tiendrai parole pour le repas, je peux vous conduire à mon humble demeure où mon ordonnance devrait pouvoir dénicher de quoi vous nourrir convenablement. Pour ce qui est relatif au bain, il n'était initialement inclus dans mon offre que si nous devions faire connaissance sur un plan plus intime. Cependant, je ne suis pas en mesure de résister à cette petite lueur triste qui vient de traverser vos si jolis yeux. Le brave Lucullus trouvera bien quelques sacs de fleurs d'orangers et des pétales de rose ainsi que quelques produits de corps qui redonneront tout son éclat à votre féminité pour peu que cela vous soit utile bien entendu.

Si vous voulez bien me suivre, mon logement de fonction se trouve au milieu de l'espace réservé aux casernes de la Legio Civitas."
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 17 Mai 2013, 13:30

Pour Isaa, il me semblait évident que nous n'arriverions pas vraiment à un accord, mais à mon sens... Il était évident que la pauvre forgeronne se faisait des idées. Si j'avais effectivement eu tort vis-à-vis de ce singulier personnage qu'était le centurion Alpharius, il me semblait clair qu'elle aussi. Une nouvelle preuve, s'il en fallait une, que les personnes sont souvent bien plus compliquées que prévu, même au sein d'une civilisation assez primitive. J'avais une vision assez simple des dieux à l'origine : des usurpateurs ou quelque chose du genre. J'avais en fait découvert que leurs relations et leurs objectifs étaient extrêmement complexes et disparates. Il en allait de même avec l'homme qui était en face de moi.

Mais je passai donc sur cette histoire d'Isaa, pour revenir au fait de prendre tout au premier degré, m'empressant de corriger :

- Ce n'est pas une histoire de premier degré. C'est simplement que quand un inconnu me jette une plaque de cent kilos dessus puis dit qu'il veut me tuer, j'ai tendance à le croire. Après, j'admets que cette provocation totalement gratuite était plutôt mal placée. J'ignorais à l'époque que les "pouvoirs" des romains pouvaient être aussi étonnants, je pensais faire face à un peuple antique, mal nourri, aux technologies primitives. Comme les romains d'il y a 3.000 ans, en somme. Une épée d'acier, quelle que soit la force de son porteur, se brisera net sur moi, je me sentais donc en totale sécurité. Votre... singulière lame a changé pas mal de choses.

J'observai alors la fameuse arme, qui était selon lui une relique technologique. Une sacrée relique, car un métal que je n'arrivais pas à identifier d'un coup d’œil, c'était assez inhabituel. Comme quoi... On a toujours des choses à apprendre. Avec un air curieux et pensif, je lui signalai alors :

- Et à ce sujet... J'essaierais bien de l'étudier... Beaucoup imaginent que je suis, je ne sais pas, une sorte de guerrière ou autre chose. En fait je suis enseignante, au départ, et chercheuse. Spécialiste en cybertechnologies, neuromédecine, et par la force des choses en armement et matériaux. C'est à vous de voir, mais étudier ce genre de matériel m'intéresserait... Je doute que vous appreniez grand chose de mon châssis, déclarai-je alors en réponse à sa proposition d'"explorer mes méandres", mais je peux peut-être faire quelque chose de votre engin, là...

Ah. Je n'avais pas fait un très bon choix de mots, là. "Faire quelque chose de votre engin", bonjour l'expression. Déjà qu'il y avait pas mal de confusion, si en plus j'en rajoutais dix couches, on n'était pas sortis de l'auberge... Je ne pus en tout cas pas m'empêcher de réagir alors qu'il me répondait, avec un petit rire qui n'était pourtant pas moqueur, simplement amusé.

- "Ma silhouette d'athlète hors du commun" !? Hé bien, on peut dire que vous ne vous prenez pas pour n'importe qui, vous. Mais de toutes façons... Inutile de prendre les choses au premier degré, ajoutai-je avec un ton un peu plus sarcastique. J'aime bien provoquer, je l'ai fait pendant 500 plombes, je ne compte pas m'arrêter là. Au lieu de partir dans un concours de narcissisme et de sous-entendus sexuels lourds, allons plutôt manger. Je n'ai besoin d'aucun produit de corps pour avoir de l'éclat, mais ça reste agréable malgré tout, je suis donc preneuse. Que l'on fasse ou non connaissance de manière plus approfondie comme vous l'évoquez... finis-je avec un sourire en coin, l'air prête à quitter cet endroit, et mangeant un autre morceau de pomme.

Encore une fois, je savais que je me dirigeais peut-être vers un piège grossier. Je n'avais de toutes façons pas dévoilé toutes mes cartes, et s'il était hostile... Ma foi. Je ferais au mieux pour m'enfuir et je reviendrais à mon plan d'origine. Je n'aimais pas trop celui-ci car il impliquait mon "cher ami" Mettius... Et me lancer en politique, je préférais amplement l'éviter si c'était possible. Caius ne m'avait déjà que trop mise en avant dans son combat personnel contre le prélat... ou non. Le consul ? Ou bien le... prévôt je crois ? Non ce n'est pas ça. Décidément, je n'arrivais vraiment pas à retenir son foutu titre, à Mettius.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 18 Mai 2013, 09:02

Alpharius: "Vous êtes désobligeante avec moi, la plaque faisait un peu plus de cent kilos dans mes souvenirs et la cible exacte de mon jet n'était pas vous. Après tout, il fallait bien quelqu'un de valide pour admirer cette petite entrée en matière plutôt virile."

Alpharius se mit en route d'un pas rapide, il savait pertinemment que l'étrangère n'aurait aucun mal à suivre la cadence après sa petite démonstration de course lors de leur première rencontre. Tout en marchant à côté de la cyborg, le visage de l'officier se fit plus sérieux et cette fois, il reprit la parole d'une voix où l'humour grivois n'avait pratiquement plus sa place.

Alpharius: "Je suppose qu'il est peut-être temps d'être un peu plus sérieux. Pour l'épée, elle ne quittera pas son fourreau pour vous dans un avenir proche, à moins que ce ne soit pour des raisons funestes. Néanmoins, je n'exclue pas de vous accorder ce droit un jour prochain et je possède d'autres petites babioles qui pourraient vous intéresser ou même vous aider à prolonger votre existence en ce triste monde si vous y tenez tant que cela. Cependant, il va falloir mériter quelque peu ces petites attentions, mais je n'ai pas l'intention de vous extorquer des services contre votre volonté ou obtenir une super-arme grâce à votre savoir technique. Si nous arrivons à collaborer d'égal à égal, alors chacun obtiendra progressivement plus de l'autre.

Vous comporter de manière loyale avec moi ne pourra que vous être bénéfique. Dans le cas contraire, me trahir ou me manipuler finira fatalement par susciter une réaction extrêmement préjudiciable pour vous. Sur ce point je pense que vous êtes déjà convaincue qu'il ne serait pas avisé de prendre mes paroles à la légère. Vous pouvez être dangereuse pour moi, je vous l'accorde mais j'étais façonné pour commander et tuer depuis ma naissance et peut-être même avant. Isaa m'a convaincu qu'il était préférable de tenter de gagner votre confiance au lieu de vous considérer comme un simple facteur de menace à maîtriser. C’est ce que je m’efforce de faire dès à présent.

J'ai de nombreux défauts et j'ai notamment du mal à ne pas louer avec sincérité la beauté des jolies femmes même si je manque souvent du lyrisme nécessaire. Néanmoins, je n'ai qu'une parole. Si vous vous révélez être quelqu'un d'une fiabilité sans reproche, alors vous obtiendrez en retour un allié qui ne reculera devant rien pour vous apporter son aide pour que peu nous partagions une opinion commune sur certains points essentiels. Je vous donne ma parole que vous n'avez plus rien à craindre de moi à moins que vous optiez délibérément d'être mon ennemie déclarée. Je ne joue pas sur les mots, je ne vous enverrai pas un assassin par exemple et je n'ai pas l'intention non plus de vous nuire par des moyens plus ou moins retors.

Pour ce qui concerne les pouvoirs que vous évoquez, je n'en ai aucun. J'aurai pu tenter de vous leurrer mais je n'ai rien en moi qui ait une origine mystique ou qui soit un don miraculeux accordé par les propriétaires de l'Olympe. Il est possible que nous partageons plus de points communs que vous ne pourrez le croire."


L'étrange couple finit par atteindre par atteindre la zone de casernement de la Ière cohorte de la Legio Civitas, les nombreux gardes en faction n'eurent aucun mal à reconnaître leur officier commandant et à lui livrer le passage. Quelques centaines de mètres plus loin, Alpharius et sa compagne de circonstance se retrouvèrent devant l'austère édifice qui servait de demeure au tribun militaire. Le colosse fit signe à son ordonnance de venir le rejoindre alors que ce dernier était occupé à discuter avec deux membres de la "Garde noire" aisément reconnaissables de par leurs armures de jais frappée d'une aquila dorée et de leurs célèbres casques noirs de type corinthien surmontés d'un imposant cimier comportant une longue crinière de couleur vieil or.

Alpharius: "Optio, mon invitée que voici a besoin d'un solide déjeuner. Ne lésinez pas sur la qualité et la quantité, elle a un appétit des plus voraces bien qu'elle fasse semblant de prendre soin de sa ligne. Vous veillerez ensuite à apporter tout qui ce pourra lui être agréable pour accompagner son bain."

Le rude vétéran au crâne rasé observa brièvement la nouvelle venue tout en lissant d'une main sa fine moustache, puis il daigna enfin fournir une réponse à son supérieur.

Optio Lucullus: "Ce sera fait tribun. Dans une dizaine de minutes, je serai de retour des cuisines avec de quoi improviser un banquet pour la dame."

Alpharius: "Merci optio."

D'un geste simple mais courtois, Alpharius invita ensuite Katla à franchir la première le seuil d'entrée de l'imposante construction. Une fois à l'intérieur, ils furent rapidement dans la salle à manger occupée principalement par une imposante table rustique capable d'accueillir facilement une douzaine de convives.

Alpharius: "Prenez place, n'ayez aucune crainte pour ce qui concerne la solidité du mobilier. Il a été fait sur mesure pour être utilisé par des individus tels que moi. Comme vous le voyez, tout est d'une taille légèrement supérieure à la moyenne. Ce n'est pas un palais mais le confort est plus qu'acceptable et l'espace suffisant. Je me suis autorisé pour seule fantaisie de faire intervenir quelques artistes de talent pour peindre de grandes fresques de style réaliste sur les hauts plafonds. Je ne connais pas vos goûts sur le plan artistique, mais si vous aimez les animaux fantastiques et les scènes de batailles inspirées des grands classiques de la mythologie gréco-romaine, cela vaut le coup d’œil. Cinq pièces au total: la salle à manger que voici, une chambre, une salle de conférence avec bibliothèque, une salle dédiée à l'hygiène avec un bassin et enfin une salle d'armes. Hélas pour vous, cette dernière ne contient aucune arme d'une technologie susceptible de vous intéresser. A titre informatif, le bassin est en vérité une petite piscine de dix-neuf mètres de long pour sept de large. La température est régulée par un système de chauffage à la romaine et elle est entourée d’un sol en mosaïques. Je vous le précise car je crois que vous êtes intéressée par l'idée de prendre un bain. Mon ordonnance vous apportera tout ce qui lui sera possible de trouver pour votre confort et éventuellement une tenue propre si vous le souhaitez.

Pendant que vous serez occupée à vous restaurer, j'en profiterai pour me retirer une partie de cette encombrante armure. Cela vous laissera aussi l'opportunité de réfléchir à d'éventuelles questions car il est fort probable que vous en ayez. Ce qui est compréhensible. J'espère que tout cela contribuera à compenser en partie le regrettable préjudice que j'ai pu vous faire subir."


Sans l'avouer directement, Alpharius commençait à douter quant à la meilleure manière de gérer le cas de son invitée. Il ne regrettait pas ses dernières décisions, mais il ne lui était pas aussi facile que prévu de passer de la gestion d'une menace potentielle à celui d'un éventuel rapprochement. Il avait usé d'un humour pas aussi subtil qu'il l'aurait souhaité, et cela mâtiné de compliments malhabiles pour tenter de briser la glace avec la fameuse Katla. En apparence, cela avait permis des progrès non négligeables vu qu'elle n'avait pas hésité longtemps pour retrouver sa verve caractéristique. Néanmoins, il n'était guère convaincu de la qualité de sa prestation générale et il continuait à s'interroger sur la manière la plus pertinente pour convaincre définitivement Katla de sa bonne foi tout en veillant à ne pas s'exposer excessivement dans le cas où il commettrait une lourde erreur sur les intentions réelles de cette étrange créature.

Profitant du retour de Lucullus qui apportait un grand plateau chargé de mets les plus divers, Alpharius pria la cyborg de bien vouloir excuser sa brève absence tout en l'incitant à faire honneur aux différents plats. Il rejoignit la salle d'armes où il entreprit de se défaire du haut de son armure et de certains éléments de protection des jambes. Au final, il conserva une chemise de mailles sans manche, les jambières de son armure et sa lourde ceinture servant de support au fourreau ornementé contenant son épée. Pensif, il rejoignit la salle à manger en croisant à peine le regard bleu luminescent de son invitée et il prit place en silence sur un des solides sièges.
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Katla Buskvej le 18 Mai 2013, 10:30

Bon ! C'était le moment de manger ! Je ne m'étais pas goinfrée pour de bon depuis un sacré moment... Ben, 4 mois, en fait, heh. Les romains avaient bien des endroits où se restaurer richement, mais le mot disait tout : richement. Il fallait avoir de l'argent. Saleté de système de monnaie. En fait, "saleté de système de monnaie" était la phrase que je m'étais le plus souvent répétée ces dernières semaines. Le fait que l'on puisse laisser des gens crever de faim simplement parce qu'ils n'ont pas un morceau de métal soi-disant précieux me paraissait quasiment surréaliste. En fait, ça me faisait un peu penser à la blague "Pas de bras, pas de chocolat". Sauf que là, ce n'était malheureusement pas pour plaisanter...

Je suivis en tout cas le centurion, tout en observant le paysage façon touriste. Et en repérant des points de fuite éventuels, surtout. Je n'étais toujours pas convaincue de sa bonne volonté, et pour tout dire, je doutais fort qu'il soit convaincu de la mienne aussi dans tous les cas. Si ma courte existence à Rome m'avait appris une chose, c'était à rester d'une extrême vigilance en toutes circonstances... Et malgré le fait que je le sache consciemment, je ne faisais pas toujours attention. J'avais un peu de mal à concilier un côté prudent et attentif à mon tempérament plutôt badin et primesautier.

Alors que nous marchions, je répondis tranquillement alors qu'il évoquait divers points qu'il semblait juger importants. Pour moi, la plupart semblaient être logiques et n'avaient même pas besoin d'être mentionnés mais j'oubliais souvent les différences de culture.

- Obtenir une super-arme, vous seriez déçu, démarrai-je quand il évoqua mon savoir technique. Comme je l'indiquais à Isaa qui voulait forger un métal semblable à celui qui me recouvre, plus un matériau ou une technologie est avancée, plus elle est horriblement complexe. Les plaques me protégeant sont faites d'un métal composite, c'est-à-dire formé de couches de plusieurs métaux, en l'occurrence sept. L'un d'eux, le plus simple à créer, demande à ce qu'un élément très commun mais très difficile à purifier soit ensuite traité avec des produits extrêmement spécifiques, avant d'être compressé à raison d'1 tonne par centimètre carré et à une température d'exactement 2.370°, pas plus pas moins. Il faut des produits vraiment particuliers et du matériel parfaitement spécialisé. Avant d'en arriver là, il me faudra un moment, plusieurs mois... A moins de recycler des pièces d'androïdes, ce que je faisais mais j'ai été quelque peu interrompue, conclus-je avec un petit sourire en coin.

Alors qu'il évoquait ensuite le fait qu'il valait mieux gagner ma confiance que me considérer comme un facteur de menaces, je haussai les épaules.

- Comme je le disais je ne suis pas une guerrière, je suis une chercheuse et une prof' de physique. Si je me sens en danger, je trouve les solutions que je peux.

Et enfin... Nous arrivâmes au niveau de la fameuse "Legio civitas". De la bouffe. Je ne pensais vraiment qu'à ça pour le moment... Quoique. Lorsque le dénommé Optio arriva, j'affichai mon sourire le plus charmeur et mon regard le plus séducteur possible, lançant alors d'une voix chaude avec un ton très lourd en sous-entendus :

- Merci, bel Optio, je ne l'oublierai pas...

Et alors qu'il quittait la pièce, j'affichai un peu la mine d'une adolescente qui était déçue parce que le concert de son boys' band favori était terminé, laissant même échapper un petit soupir aiguë. Ma phrase, tout comme ma tronche et mon soupir étaient parfaitement ridicules. Il fallait vraiment que je règle ce problème et rapidement...
Le centurion était observateur... Je me doutais bien qu'il avait remarqué ce petit manège particulièrement ridicule. Je me tournai donc vers lui en affichant un air un peu bougon.

- Eh, ho, ça va, hein. Vous croyez que c'est facile de concevoir un corps artificiel ? Ben la réponse, c'est non. Et plus on ajoute de fonctions, plus c'est complexe. Donc voilà, j'ai tenu à tout prix à garder un plaisir sexuel actif chez les personnes dans des corps artificiels. Résultat, le dosage hormonal est pas idéal, et le désir peut exploser très vite en cas d'inactivité... Pareil pour la digestion, c'est pas si facile que ça en a l'air. Tenez, je n'ai qu'un cerveau à alimenter mais malgré ça, il faut manger 30% de plus qu'un humain normal. A l'époque je ne pensais pas que ça serait un problème, de la bouffe on en avait à plus savoir quoi en faire. Si vous pouvez faire mieux, ben allez-y, hein, ne vous gênez pas, je vous regarde...

Je vous regarde... Une fois qu'il aurait enlevé son armure, peut-être qu'il me laisserait regarder s... oh, puis merde. J'entrai une fois qu'il m'eut invitée à l'intérieur, observant les lieux avec un certain intérêt. Les fresques qu'il me décrivait étaient très intéressantes... Une preuve que *toute* l'histoire n'avait pas disparu, et que certains éléments de littérature avaient été conservés. Comment avait-elle survécu ? Où ces éditions datant d'au moins 1000 ans étaient-elles stockées ?

Mais lorsque Lucullus apporta de quoi manger, mes pensées passèrent immédiatement à autre chose. Mes deux activités favorites... Manger, et les beaux garçons. Je ne détachai pas mon regard une seule seconde du soldat romain alors que celui-ci déposait la nourriture sur la table. De face, mes yeux s'étaient dirigés sur son visage, puis son buste. Lorsqu'il fut de dos, ce fut alors son fessier qui attira mon attention, et je ne pus retenir un petit sourire en coin.

Mais Alpharius était en train de revenir, je revins donc sur : la nourriture. Il y avait de quoi faire. Bon, je devais m'organiser. Priorité : des sucres. Je me jetai donc plus ou moins sur les plats riches en féculents avec un air d'affamée qui se retrouve devant un banquet. Quoiqu'en fait l'expression était mal choisie. J'étais une affamée qui se retrouvait devant un banquet, littéralement.

Tout en festoyant, je m'adressai à mon hôte... Mais quand même pas avec la bouche pleine, ça ferait mauvais genre, pensai-je avec ironie, vu que de toutes façons je n'avais pas dû donner l'impression d'un génie d'une civilisation avancée, jusque-là. Plutôt d'une crève-la-dalle obsédée.

- Je me demande quand même d'où vous sortez ce matériel, personne à Rome, enfin personne à ma connaissance, n'a ça. Et ce métal, sur votre épée, si moi je ne le connais pas alors que j'étais une sommité dans ce domaine, c'est que c'est vraiment quelque chose d'avancé. En fait, beaucoup de choses à votre sujet n'ont que peu voire pas de sens, et je vois bien qu'il me manque des éléments pour que tout s'assemble et devienne cohérent...
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Re: [E5] Une faim insatiable... [Alpharius]

Messagepar Alpharius Omegar??s le 18 Mai 2013, 15:34

- Je me demande quand même d'où vous sortez ce matériel, personne à Rome, enfin personne à ma connaissance, n'a ça. Et ce métal, sur votre épée, si moi je ne le connais pas alors que j'étais une sommité dans ce domaine, c'est que c'est vraiment quelque chose d'avancé. En fait, beaucoup de choses à votre sujet n'ont que peu voire pas de sens, et je vois bien qu'il me manque des éléments pour que tout s'assemble et devienne cohérent...

Alpharius remplit un gobelet d'argent avec de l'eau fraîche et le vida d'un trait. Il ne toucha à rien d'autre sur la table et prit quelques secondes de réflexion avant de fournir des éléments de réponse à celle qui profitait de son hospitalité sans faire de façons. Il perçut plus qu'il ne vit Lucullus partir s'occuper des préparatifs nécessaires au fameux bain parfumé que le tribun avait proposé à Katla.

Alpharius: "Vous pouvez m'appeler Alpharius si vous le désirez. Le secret de ma longévité et de ma relative prospérité à Rome repose sur deux éléments-clefs. Il s'agit de faire preuve de beaucoup de patience et de s'adapter aux coutumes de Rome même si je ne suis pas particulièrement favorable au fonctionnement actuel des choses à Rome. Comme vous, je n'ai pas été conçu dans cette cité même si un de mes géniteurs était un authentique Romain. Ce que je vous révèle n'est pas sans risque pour moi, et je connais votre capacité à enregistrer mes faits et gestes pour me présenter ensuite comme un sinistre individu aux mœurs détestables.

Enfin bref, le plus difficile pour moi fut mes dix premières années dans l'armée où j'ai passé le plus clair de mon temps à susciter la curiosité et à relever des défis en tout genre. J'ai eu la présence d'esprit de savoir échouer quand il le fallait et j'ai veillé aussi à ne jamais faire démonstration de mon plein potentiel. Ce qui m'a permis vraisemblablement de ne pas susciter certaines rancunes tenaces. Sur le plan strictement martial, j'ai préféré par contre ne pas connaître la défaite. Une fois officier, j'ai acquis le surnom d'Invictus après avoir réussi plusieurs patrouilles lointaines avec des effectifs limités hors de Rome et avoir remporté quelques affrontements d'ampleur contre des créatures mutantes et une bande de sauvages dégénérés que je n'ai rencontré qu'à une seule occasion. Un demi-siècle après mon intégration dans les forces militaires de Rome, je n'étais plus qu'un simple officier subalterne doté d'un gabarit supérieure à la moyenne. Ma famille d'accueil avait une excellente réputation et nul n'était en position de contester mon origine. Faire profil bas et végéter à des grades inférieurs ont aidé aussi à me faire oublier de ceux qui auraient pu se méfier de moi. Pour la majorité, je n'étais qu'un Romain qui avait eu droit à certains faveurs de la part de Minerve, déesse tutélaire de la Legio Civitas.

Pour ce qui concerne l'armure, il a fallut des décennies de travail pour obtenir ce prototype. L'équipement standard des soldats de Rome ne convenant guère à ma stature, il m'a été facile d'obtenir le droit de porter mon propre équipement financé par mes propres deniers en arguant de mon ancienneté. Au fil du temps, je suis devenu une sorte d'ingénieur militaire improvisé doublé du rôle officieux d'archiviste de la Legio Civitas. La 1ère centurie est devenue une unité expérimentale au niveau tactique et de l'équipement mis à sa disposition comme vous avez pu le voir, mais tout cela est à relativiser avec le niveau technologique de la Rome actuelle. Pour tout vous dire, je suis presque surpris que nous n'ayons jamais eu affaire à une armée étrangère à l'équipement moins primitif. Les maîtres de l'Olympe ont peut-être veillé à ce que cela n'arrive pas.

En quatre siècles, j'ai eu l'opportunité de récupérer une partie non négligeable du savoir culturel et historique de Rome. Malgré les apparences, tout n'a pas disparu mais la plupart des gens ont préféré oublier peu à peu un héritage lointain et encombrant. Après tout, les dieux et les androïdes sont là pour encadrer et donner un sens à leur existence. Sur un plan archéologique, le plus intéressant se trouve probablement sous Rome. Je suppose que mon savoir est plutôt ridicule en comparaison de ce que pouvait posséder votre civilisation à son apogée.

Dans une certaine mesure, mon épée et moi-même sommes un peu comme votre corps. Nous avons été façonnés par des techniques extrêmement sophistiquées même si le résultat final diffère de ce que votre civilisation a pu accomplir de son côté. Hélas, je n'ai pas non plus votre profil scientifique. Je n'ai qu'une maîtrise rudimentaire de ma propre constitution. Si vous êtes sage, je vous en direz plus le moment venu.

Pour ma part, je me contenterai d'une première question relativement simple. A votre avis, une... femme telle que vous, que peut-elle espérer de l'évolution positive de ses relations avec un homme tel que moi? Bien entendu, cette question va bien au-delà du simple aspect de votre sécurité personnelle ou la possibilité de manger enfin à votre faim."


Tout en affichant une attitude corporelle relativement détendue, le regard d'Alpharius se verrouilla brusquement avec celui de son vis-à-vis avec une intensité rare. Le tribun exprimait ainsi sa volonté d'obtenir une réponse qui mériterait à juste titre toute son attention. Il fit appel à sa propre discipline pour ne pas se laisser perturber par le caractère étrangement fascinant des iris féminins.
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