[E5]Un nouveau chemin -Maximus-

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5]Un nouveau chemin -Maximus-

Messagepar Diana le 13 Mai 2013, 11:11

Les emplettes sur le marché ont été bouclé rapidement et dans un silence quasi-religieux. Il semble que mon nouveau propriétaire ne soit pas beaucoup plus bavard que moi, à moins qu'il ne souffrait simplement trop pour avoir envie de me parler. On fait rarement la discussion à quelqu'un que l'on prend pour une machine de toute façon, sauf si on éprouve un profond sentiment de solitude. Je ne sais pas encore si je dois me réjouir ou non de ma nouvelle situation. L'ancien consul a montré des qualités indéniables, mais les mauvaises expériences m'ont enseigné la méfiance. En tous cas je suis consciente d'avoir une dette envers lui pour m'avoir sauvé d'une nouvelle réinitialisation. Ce n'est pas pour autant que je dois endormir ma vigilance, bien au contraire. Aussi je me comporte exactement comme ce que l'on attend habituellement de moi. Je suis le prétendu maître de mon destin, j'obéis sans discuter et le reste du temps je me fais oublier.

Nous arrivons enfin à la forge dont il a parlé. Fidèle à sa description, elle est assez modeste. L'endroit est bien loin du palais dans lequel j'ai grandi et évolué presque toute ma vie. Dans mes autres foyers j'ai connu le confort comme le délabrement. De toute façon étant donné ma condition je ne peux pas me permettre d'être difficile et surtout j'aime bien vivre simplement. J'entre à sa suite et attends ses consignes en parcourant la pièce principale du regard. Il semble que ce soit là qu'il travaille bien que l'endroit soit dépouillé, la conséquence sans doute des vols qu'il a subi. Il a dit vouloir se débarrasser de cet atelier de toute façon. J'imagine qu'étant donné ses soucis lombaires, il doit être impossible pour lui de travailler désormais. Il a également abandonné son rôle de consul, je me demande alors ce qu'il compte faire à présent. Je ne peux évidemment pas me permettre de lui poser simplement la question.

Le moment est délicat pour moi, nous sommes seuls ici et généralement mes propriétaires masculins ne se contentent pas de m'acheter pour faire le ménage et la cuisine. Ils attendent une compagnie que je ne désire pas leur offrir. Je n'ai pas la liberté de me refuser à eux de toute façon. Je ne suis pas pressée pour autant de voir venir arriver le moment fatidique. Je contemple le géant d'ébène sans un mot, bien qu'il le cache je sais qu'il souffre beaucoup. La manœuvre est risquée pour moi, j'estime lui devoir tout de même après ce qu'il a fait plus tôt face au détestable marchand d'esclaves. Alors j'approche un peu et lève mes mains vers son visage. Mon expression est indéchiffrable comme toujours, un masque que je me suis forgée comme il avait lui l'habitude de plier les métaux.


« Ne vous en faites pas, vous ne sentirez rien à part l'apaisement de la douleur.


Je pose délicatement mes doigts de chaque côté de ses tempes, je me concentre un peu avant de délivrer mon pouvoir. D'infirmes décharges électriques qu'il ne peut pas percevoir courent le long de ses synapses jusqu'à l'hypophyse qui se met à sécréter une dose importante d'endorphine. Cette substance opioïde endort la souffrance, lui faisant éprouver rapidement un incontestable bien-être. Je laisse retomber mes mains doucement.

-Vous me direz si c'est suffisant, je ne sais pas à quel point vous avez mal.
Avatar du romain
Diana
Androïdes
 
Messages: 19
Inscription: 25 Mars 2013, 00:56
Prénom: Diana
Nom de famille: Proteus
Compte principal: Isaa
Compte secondaire: Oui

Re: [E5]Un nouveau chemin -Maximus-

Messagepar Maximus le 02 Juin 2013, 11:22

Malgré l’intervention de Lucretia, nombre d’objets avait été dérobés, essentiellement des pièces aisées à transporter, les bibelots mis en vente par le forgeron avait entièrement disparu. On les retrouvait vendu sous le manteau dans les bas-fond de Rome. Cela lui importait peu. La cache sous l’énorme dalle de béton avait préservé l’or et les richesses du Consul. Son train de vie spartiate lui avait permis de faire de substantielles économies, le plaçant parmi les plus riches artisans.

Il épargnait quasiment tout son salaire de consul depuis des années. Il présenta le rez-de-chaussée à Diana. Elle l’interrompit et s’enquit d’apaiser ses douleurs. Le pouvoir de Diana lui semblait différent de Vita. Il éprouva un bien-être différent et il lui semblait avoir bu un verre ou deux de liqueurs bien coriace.

-- Merci beaucoup !

La sincérité de ces simples mots pouvaient surprendre l’esclave. Maximus la conduit alors à l’étage particulièrement gêné de lui montrer qu’il n’y avait qu’un seul lit. Il commença par lui présenter rapidement l’espace de vie très spartiate. Une table, deux chaises dépareillées mais similaires dans leur simplicité extrême. L’une d’entre elle était renforcée par des équerres d’acier. Le poids du Consul l’avait abîmée et il ne voulait pas risquer de tomber à la renverse et de se blesser encore plus le dos. Il lui présenta la chambre. Les tenues de Vita avait étrangement été préservée par les visiteurs. Ils n’avaient pas dû avoir le temps de monter à l’étage.

-- Ici c’est ma chambre. J’ai eu une précédente esclave, elle ne dormait pas ou … avec moi. Si tu dors, je trouverais rapidement un autre lit, mais pas dans cette demeure. Ici, je te placerais du linge par terre pour les deux nuits. Je tiens à conserver le lit et faire fit de la galanterie à cause de mes douleurs. Sache que j’ai trouvé un restaurateur qui veut m’acheter la forge ! La transaction sera terminée dans deux jours. Nous achèterons une petite maison à l’écart, près des remparts. Tu auras ta pièce à toi. Je t’ai acheté pour que tu me soignes uniquement. Mais si tu le souhaites, j’aimerais qu’on travaille ensemble sur différents projets.

Le Consul alla sur la terrasse et s’assit. Il invita Diana à en faire de même.

-- Je sais que cela a surpris mon ancienne esclave. Mais je n’ai pas envie de … relations … tu vois ce que je veux dire... J’ai … j’ai particulièrement apprécié Vita, mais je ne veux pas que tu te sentes obligés de quoi que ce soit en dehors de me soigner. Je t’ai acheté pour cela. Je ne suis pas pour l’asservissement des androïdes, mais quand je paie quelqu’un pour une tâche, je souhaite qu’il la fasse. En échange tu auras à boire, à manger si tu fais partie des androïdes qui en ont besoin, un toit et un maître pour te protéger.

Il observait Diana, elle était différente et ne savait comment la traiter, mais il ne voulait pas revenir en arrière, tout reprendre à zéro.

-- Si tu le souhaites, tu seras mon assistante. Je vais travaillé avec d’autres pour la fortification des remparts et pour fabriquer des armes pour lutter contre les sièges. Je te paierais si tu m’aides, tu disposeras de cette argent à ta guise, mais si tu t’en sers contre un humain, je te réinitialiserai. Tu pourras t’acheter ce que tu voudras et ce que tu pourras. Je ne te mens, je ne te paierais pas plus qu’un assistant forgeron. Si un humain te pose problème,tu auras le droit de dire que tu achètes cela sur mes ordres. Est-ce que cette relation t’intéresse ?

On pouvait difficilement faire plus clair et plus limpide. Mais Maximus avait beaucoup appris au côté de Vita. Il la savait suspicieuse et savait pour son plot inactif. Il ignorait l’état de celui de Diana et l’espérait pas trop actif pour qu’elle puisse faire preuve de d’autonomie. Mais il ne pouvait parler de cela actuellement.
Avatar du romain
Maximus
Humains
 
Messages: 111
Inscription: 08 Août 2012, 09:52
Prénom: Maximus
Nom de famille: Proteus
Surnom: Plurimum
Compte principal: Tiberius

Re: [E5]Un nouveau chemin -Maximus-

Messagepar Diana le 09 Juin 2013, 20:56

Je cille un peu quand il me remercie. Soit il est d'une extrême politesse ce qui reconnaissons-le est plutôt rare, soit il est sincère. J'imagine que le bien-être que je viens de lui offrir n'y est pas pour rien. La douleur physique m'est assez étrangère, je sais néanmoins ce que c'est que de souffrir intérieurement. S'il endure la sienne depuis un moment sans son ancienne esclave, alors il doit souffler maintenant que le mal s'est tu. Il reviendra, je ne fais malheureusement pas ce genre de miracle. Je pourrais tout de même le soulager régulièrement, assez pour qu'il puisse se reposer et retrouver le plaisir d'esquisser un geste sans sentir les lames lui briser les reins. Je le suis sans un mot pour la visite des lieux. Pour être honnête, ce n'est pas le cadre de vie qui m'importe. J'écoute, attentive à ses indications autant que son attitude. Les mots mentent, les gestes rarement. Voilà au moins une chose que j'aurais apprise. C'est étrange de voir un homme si grand et si fort se montrer à la fois si doux. Il y a quelque chose de posé dans sa façon d'être, même dans ses intonations. Cela tendrait à rassurer, à apaiser. J'avoue que ma méfiance retombe un peu et je ne suis pas certaine que ce soit une bonne chose. Je ne peux pas me permettre une nouvelle erreur.

Ce qu'il décrit semble presque trop beau. Je préfère dormir par-terre que près de lui, au risque qu'il en vienne à vouloir me toucher tôt ou tard, me désirer. Ce qui sonne curieusement est sa manière de souligner qu'il ne compte pas avoir ce genre de relation avec moi. Je ne vois pas l'intérêt qu'il aurait de me tromper sur cela. A quoi bon mentir à quelqu'un qui vous appartient et à qui vous pouvez imposer le moindre de vos désirs ? Il est possible que je ne lui plaise pas ou tout simplement, qu'il préfère avoir des rapports charnels avec des humaines. Pour lui je ne suis qu'une androïde après tout. Je ne vais pas me risquer à le détromper. Cela représente une forme de soulagement pour moi en tous cas. Je me décide donc à briser mon silence, à montrer d'une façon timide et fragile ma reconnaissance. Je fais tout de même attention à ce que je lui laisse voir de moi. La menace de réinitialisation demeure toujours au-dessus de ma tête telle l'épée de Damoclès.


- Je vous remercie, cela me convient très bien.

Je le suis à nouveau au dehors. Il s'installe sous le soleil et, à mon grand étonnement encore, me fait signe de m'asseoir. Le plus souvent je suis censée rester debout, pour bien rappeler ma position d'esclave et d'objet. Un peu méfiante, je me pose sur la chaise face à celle du colosse d'ébène. Mon regard croise le sien l'espace d'une seconde, je voudrais déchiffrer ses secrets, comprendre à qui j'ai affaire. Au lieu de cela je baisse les yeux, par habitude. C'est un réflexe que l'on acquiert vite. Il évoque alors les conditions de vie qui seront les miennes désormais. Je vais de surprise en surprise et je crains ne pas assez bien cacher cette fois combien il m'intrigue. Je n'ai jamais eu affaire à ce genre de « partenariat ». D'habitude on m'achète et on dispose de moi sans me demander mon avis. Je subis et je me tais, ou bien je suis punis et on me vole un souvenir précieux. Là il propose quelque chose de fondamentalement différent. J'ignorais que des romains puissent être sensibles à la cause androïde. Je le suis moi-même devenue par la force des choses.

- Je veux bien vous aider. Je n'y connais rien en armes ou autres fortifications dont vous parlez. Mais je ferai de mon mieux pour vous être utile. Qu'envisagez vous de me confier comme tâches ?


Ce n'est pas tant l'argent qu'il me propose qui m’intéresse que la relative liberté qu'il m'offre. Autant dire que tout cela paraît vraiment trop plaisant pour être vrai. Il doit nécessairement y avoir quelques chose d'écrit en toutes petites lignes que je ne vois pas encore. Je l’observe de mes prunelles sombres, j'hésite. Les mots me brûlent les lèvres. Il m'a aidé, je l'ai soigné. Si je suis là c'est parce qu'il sait mon don utile. Il pourrait à n'en pas douter abuser de son statut et de ma condition. Il n'a pas l'air décidé à le faire. Est-ce un piège sournois ? Je n'aime pas tricher ni jouer les hypocrites. J'y suis contrainte le plus souvent pour préserver le peu qu'il me reste : ma vie d'avant et mon identité. Le visage impassible et sans cette fois baisser les yeux, je lâche finalement deux petites phrases.

- Vous êtes un homme étrange, je ne parviens pas à vous cerner. Je n'ai jamais eu de maître tel que vous.
Avatar du romain
Diana
Androïdes
 
Messages: 19
Inscription: 25 Mars 2013, 00:56
Prénom: Diana
Nom de famille: Proteus
Compte principal: Isaa
Compte secondaire: Oui

Re: [E5]Un nouveau chemin -Maximus-

Messagepar Maximus le 05 Juillet 2013, 23:00

Diana accepta le partenariat proposé Maximus. Il apprécia naïvement. De toute façon avec ou sans plot, un androïde n'avait guère le choix face à un maître qu'il ne connaissait pas, surtout quand celui-ci exerçait encore la profession de Consul la veille même.

-- Dans un premier temps, les tâches seront particulièrement ingrates. Finalement le bonheur annoncé ressemblait plus à une vaine promesse. Nous allons devoir ranger ces lieux, faire un inventaire de ce qui reste exploitable et préparer le déménagement. Ménage, rangement, en somme.

Rien de bien folichon, certes. Mais Maximus avait employé le « nous » et semblait prêt à travailler également. En effet, il n'aimait pas regarder les autres travailler pendant que lui glandait ou faisait claquer le fouet. Il mettrait la main à la pâte. Et comme son dos ne le faisait pas souffrir grâce aux soins prodigués, il décida de commencer immédiatement. Il descendit à la forge et fit un signe à Diana de le suivre. Il poursuivit son discours tout en descendant l'escalier.
-- Ensuite, tu auras des tâches d'un apprenti forgeron. Battre le fer ne sera pas ton quotidien. Mais les tâches resterons éprouvantes. Tu devras m'aider à construire le nouveau four, m'aider à alimenter le foyer, acheter le bois, l'engranger. Si tu le souhaites, je t'apprendrais le métier de la forge. Tu pourras alors mettre ces compétences pour aider un autre maître s'il m'arrivait malheur. Ce sera toujours plus agréable que de finir dans le lupanar de Tempus, non?

Maximus se retourna en souriant. Il ne cachait nulle ironie dans ces propos. Il connaissait la situation des esclaves romains. Il s'était simplement caché la vérité, parvenant l'exploit de se mentir à lui-même. Mais le voile du mensonge avait été levé, et il ne parviendrait jamais à occulter les mauvais traitements endurés par les androïdes, maintenant qu'il savait.

Il la regarda, l'écouta et commença à ranger avec elle. Il lui ordonna de commencer par le fond de la pièce. Elle devait récupérer tous les pièces métalliques pour les placer dans une énorme cuve, pendant qu'il faisait de même aux abords. Il avait prévu de rallumer le feu s'il avait beaucoup de métal pour le fondre en lingot. Mais il ne restait presque rien de cette matière première si convoitée. Rallumé le four serait une pure perte pour les cinquantes kilos de métal récolté. Il prit la cuve d'une main et la traîna sans la moindre difficulté dehors. Le titan avait une force incroyable, mais son dos commençait déjà à manifester son mécontentement. Il demanda à Diana de balayer rapidement le fond de la forge désormais vide pendant qu'il réparait la grande porte abimée par les cambrioleurs qui avait osé défier la surveillance de Lucrétia. C'est alors que Katla fit son apparition.

Suite du RP ici : Des cordes
Avatar du romain
Maximus
Humains
 
Messages: 111
Inscription: 08 Août 2012, 09:52
Prénom: Maximus
Nom de famille: Proteus
Surnom: Plurimum
Compte principal: Tiberius


Retourner vers Épisode Cinq : Le retour du corps expéditionnaire



Qui est à Rome ?

Romains parcourant ce forum: Aucun romain en ville et 1 touriste

cron