par Appius Silius le 15 Mai 2013, 10:37
Permission de tuer. Non, permission de fouiller la mémoire d'un de ses semblables. Elle n'en avait pas besoin mais elle l'avait demandée, c'était déjà ça. Elle avait rapidement activé une tablette qui semblait traduire certaines choses. Assez rapidement, des écriteaux étaient projetés au dessus de la tablette en hologrammes pour désigner l'état de ce qu'elle regardait. L'attention d'Appius se porta d'abord sur cette nouveauté, elle avait tout d'abord regardé le cadavre face à eux, il y avait d'inscrit : androïde mort ainsi que diverses informations dont des points rouges pour désigner les meilleurs endroits, failles pour ouvrir et accéder à la mémoire interne de cet androïde. Elle agissait tout en lui expliquant, d'ailleurs quand elle posa son regard sur lui, la tablette afficha son prénom ainsi que la mention "androïde sexy" à coté, avec de nombreuses informations dans un langage qui lui était inconnu.
Il se mit à rire en voyant ce qualificatif, ce qu'il ne savait pas c'est que la tablette affichait le point de vue de celle qui lui faisait face, et non pas celui de la tablette.
- Et bien, vos tablettes aussi sont douées d'intelligence ? Parce qu'il semblerait qu'elle ait un avis plutôt flatteur à mon égard.
Il se mit à sourire amusé, puis essaya de se reconcentrer, c'était difficile, il ne comprenait pas ce qu'elle faisait, mais au moins cette tablette l'aidait à suivre ce qu'elle faisait. Quand elle lui expliqua à quoi servait la tablette, il hocha la tête, il s'agissait alors de voir ce qu'elle voyait de ses propres yeux. Ainsi cette technologie était reliée directement avec elle. Lui ne regardait plus que la tablette, de toute façon, s'il cherchait à regarder le cadavre, il ne voyait rien, c'était trop petit, trop fouilli pour y retrouver quoi que ce soit. Non, c'était un peu comme au cinéma, une séance privée en quelque sorte sur un mini écran. Sauf qu'il était question de projeter un mini film d'horreur, il pouvait voir son index, ou plutôt la pointe qui s'y trouvait, entrer facilement dans le crâne de l'androïde, tout semblait se dérouler comme elle le voulait, il y avait eu avant cela quelques informations qui étaient apparus, dont le type de processeur, et bien d'autres choses qui n'avaient pas grand sens pour lui.
Il n'était pas ferru de technologie ni même au courant de comment ils étaient fabriqués, tout ce qu'il savait c'est qu'ils avaient tous un plot qui définissait leur état vis à vis des humains. Soit ils en était les esclaves en cas de plot actif, soit ils pouvaient se défaire de ces chaines lorsqu'il devenait inactif. La tablette se mit alors à montrer de nombreuses informations, rapides, des schémas, des calculs assez savants, encore plein de choses qui lui étaient inconnues et assez inutiles encore une fois... C'est là qu'il comprenait au fur et à mesure le fossé qui les séparait, tant en connaissance qu'en technologie, il n'y avait pas photo, c'était un peu comme si le dernier appareil numérique rencontrait le premier appareil photo créé et encore en état... Un vrai fossé. Elle reprit alors la parole, parlant pour elle même sur l'architecture des androïdes, plus proche du cerveau humain que d'un simple moteur de machine quelconque... Cette remarque fit sourire Appius, c'était presque un compliment pour lui, d'avoir la complexité des humains c'était un peu comme dire qu'ils s'en rapprochaient énormément.
Elle continua encore quelques secondes avant que de nombreux flashs fassent irruption sur l'appareil. Il n'y avait plus d'informations non, mais simplement un film, des brides de vie. Il y avait des combats, une fuite, des soldats romains, puis à la fin on pouvait voir les gardes se trouver au dessus, comme si l'on voyait au niveau du sol, les yeux vers le ciel, juste pour apercevoir la spatha dans la poitrine de cette personne qui venait de mourir. Appius ne mit pas bien longtemps pour comprendre, c'était tout bonnement les derniers instants de vie de celui qui gisait à leurs pieds, c'était une évidence pour lui, il avait déjà vu ça des dizaines de fois... Elle semblait avoir bien mal vécu ces visions, elle était recroquevillée sur elle même, le souffle court comme surpris ou apeuré peut être. Il la regarda, délaissant la tablette qui affichait alors quelques alertes ci et là, et se hissa à sa hauteur quand il fut surpris par sa prise de parole. Cette fois il ne comprit plus rien, ce n'était pas son langage. Elle avait lancé ça avec virulence, elle tremblait encore et lui se contenta de poser une de ses mains sur son épaule.
- Vous allez bien ?
Question stupide, il voyait bien qu'elle n'était pas en état par rapport à il y a à peine 5 minutes.
- Je crois que vous venez de voir le pauvre sort de mon camarade gisant ici... C'est monnaie courante ici vous savez...
Il caressa légèrement son épaule de sa main, et esquissa un léger sourire, et s'installa à coté d'elle. Elle semblait se ressaisir au fur et à mesure, elle observait l'androïde mort et pouvait apercevoir le trou dans sa poitrine, elle devait comprendre, elle était intelligente et bien avancée donc il n'y avait aucune raison qu'elle ne comprenne pas ce qu'elle venait de vivre.
- Il semblerait que vous aillez mis le doigt dans la mémoire vive de l'androïde, me tromperai je ? Est ce que ça va aller ou désirez vous que je vous apporte un peu d'eau ?
Il n'aimait pas vraiment ce genre de situation, elle était dans un état de faiblesse et il lui montrait tout simplement qu'il n'était pas de ceux qui profitaient de ces instants pour prendre le dessus ou je ne sais quoi encore. Non il se montrait juste présent et attentif sans être pour autant trop envahissant, du moins c'est ce qu'il essayait de faire. Elle reprenait ses esprits petit à petit, alors sa main quitta son épaule, et il se décala légèrement d'elle pour lui laisser un peu d'air, avant de poser son dos sur le sable pour regarder le ciel, mains derrière sa tête. Ce qu'elle prévoyait de faire pour les androïdes ou plutôt ce qu'elle comptait faire pour accentuer encore un peu plus son savoir et son assise sur la technologie. Non, pour lui c'était la preuve de leur complexité, si même cette femme avait du mal à en découdre avec un androïde au plot inactif et mort, alors cette idée de désactiver les plots devait être bien plus complexe qu'il n'y paraissait.