par Appius Silius le 17 Mai 2013, 22:59
Ah ça... La question de la conscience et de la morale était au coeur de tous les débats lors des guerres. D'ailleurs, y avait-il une morale particulière dans la guerre ? Après tout, quelle était la différence entre tuer un homme ou tuer une femme ? Les femmes le montraient parfaitement au quotidien, elles étaient bien aptes à apprendre et à devenir l'égal des hommes, si ce n'est plus même parce qu'elles avaient un atout dans leur manche supplémentaire. Enfin, pas vraiment dans leur manche mais c'est une autre histoire ça. Non, il n'y avait aucune différence de nos jour, un homme, une femme, à la guerre c'était pareil, il y avait des alliés, et des ennemis voilà tout. Les enfants alors ? Et les bébés ? Un enfant n'était-il pas un homme en devenir ? Laisser la vie à un enfant après avoir décimé les siens, n'était ce pas planter dans ce coeur vivant cette graine de haine et de rancoeur, plus tenace que toute mauvaise herbe, et qui ne vivra que pour la vengeance ?
Un bébé ? Quel utilité ? Le garder en trophée ? La vérité finit toujours par éclater, et là c'était le même cycle qui repartait indéfiniment. Voilà pourquoi les humains avaient d'abord créé des machines, des machines pour les remplacer dans les tâches difficiles, mais le problème des machines c'est qu'elles sont faillibles. Quand la situation n'est pas prévue dans leur programme, ils buguent et faillissent à leur mission. C'est ça et pas autrement. Sinon, pourquoi les androïdes auraient été créés ? Non, il connaissait bien une chose, c'était leur histoire, du moins dans les grandes lignes, ils avaient été créés pour la guerre, parce qu'ils étaient des machines aptes à s'adapter aux différents environnements, des machines aux fonctionnements humain, sans cette conscience qui les empêcherait de douter ou de ne pas agir. Leur but premier avait été de devenir des armes intelligentes, sauf que dans leur création, les hommes se sont vus dépasser par cela, si bien que plus jamais les androïdes ne furent créés pour cela.
D'ailleurs, tous avaient été détruits, réinitialisé ou vendus en pièces détachées, ils représentaient un trop gros risque pour les hommes, car ils faisaient office d'armée sans foi ni loi, obéissant sans broncher aux ordres de leur maitre. Leur maitre... Encore un humain... Et voilà pourquoi le cycle reprit, leur création n'avait en rien régler leur problème, au contraire, cela avait réveillé les dieux même ! Rome était devenue celle d'aujourd'hui, revenant à l'ancien temps pour ne compter plus que sur les dieux. C'était la seule chose nécessaire pour que l'Homme parvienne à stopper leur folie destructrice qui consistait à consommer les ressources de la terre pour prospérer rapidement et s'entretuer pour chercher plus de pouvoir, encore et encore. Aujourd'hui tout était différent, les dieux dirigeaient, les hommes avaient retrouver leur place dans le monde, celui de second rôle. Mais les androïdes avaient su persister... Avec ou sans leurs anciens pouvoirs, ils avaient su pour beaucoup se libérer de leur chaine, de ce plot qui les rendait esclaves des hommes.
La vie était différente car il y avait maintenant une deuxième espèce intelligente sur terre, en plus des hommes, les androïdes. Pour Appius, il en était persuadé, il s'étaient auto inscrits dans la chaîne de vie de cette terre, sauf qu'ils représentaient un danger pour l'homme... Ils n'avaient pas de problème de faim, aucune ressource nécessaire pour survivre si ce n'est du repos. En effet, ce ne pouvait que porter préjudice aux hommes, et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils se donnaient tant de mal à les garder le plus longtemps possible à leur service, les réinitialisant dès les premiers signes de rébellion contre leur soit disant maitre... Appius continuait de la regarder alors qu'elle semblait pensive. Elle lui répondit après quelques minutes, lui disant assez sommairement que son corps avait aussi le pouvoir de créer des vêtements, sur mesure bien entendu en plus de créer de la peau artificielle. Pourquoi s'en doutait il autant ? Il esquissa un sourire à sa réponse, puis ne perdit pas une seule miette du spectacle qui s'offrait à lui. Son corps se reforma sur son châssis, sa peau d'albâtre ainsi qu'un soutien gorge et une culotte noire qui décoraient pour ainsi dire le corps qu'elle créait sous ses yeux.
- La nudité ne vous gène pas, comme tous à Rome à dire vrai, ou presque...
Il sourit de nouveau et la regarda se rhabiller tranquillement. Elle s'excusa d'ailleurs de ses pensées, elle n'était guère présente certes, du moins mentalement elle était ailleurs, dans son passé dira t-on. Pour ce qui est de physiquement, elle était bien là face à lui. Certes, il n'aurait pas été contre qu'elle reste un peu plus longtemps en cette simple peau artificielle, mais soit. Il se permit une question, comme depuis qu'il l'avait rencontrée, elle allait finir par avoir l'habitude la pauvre... Mais cette fois peut être un peu plus personnelle.
- Vous souvenez vous de ce que vous étiez avant... ? Je veux dire, à quoi vous ressembliez avant d'acquérir ce corps ? Est ce que vous vous êtes conçue ainsi parce que vous étiez à l'identique lorsque vous étiez faite entièrement de chaire et d'os ?
Il la regarda et prit appui sur ses mains pour se décaller un peu et s'asseoir à coté d'elle.
- Pas fascinant dites vous... Chaque vie l'est, car la vie nait d'un miracle... Vous êtes née d'un miracle, quelles qu'en soient les circonstances, il y avait bien des millions de cellules pour fusionner avec une seule, et celle qui parvint à cela vous a formé vous, pas une autre. C'est peut être la seule chose que je vous envie en tant qu'humain. Pour le reste... Vous avez l'esprit bien trop faible et votre histoire est criblée de défaites... A croire que vous n'aprenez jamais.
Il haussa les épaules à son tour, puis lui sourit taquin, il ne savait pas si elle le prendrait mal, mais il lui lança ces quelques pics juste pour voir sa réaction.
- Qu'en dites vous ? Vous sauriez m'étudier sans me tuer ?
Une question pour apaiser les réactions de la phrase juste avant celle ci, simplement pour attiser sa curiosité, peut être y verra t-elle une invitation qui sait. Pour l'heure il ne se voyait pas se faire charcuter, il pensait à autre chose de, disons différent. Mais cela n'empêchait pas que la réponse à cette question l'intéressait également.