[E5] Mais il s'en fout, il est mort ! [Terminé]

[Katla Buskvej]

Lorsque le type afficha un air gêné, après avoir mention du fait que mon corps était "très intéressant", j'éclatai de rire pendant une bonne dizaine de secondes. Peut-être que ça le mettrai plus mal à l'aise, mais c'était trop drôle de le voir avec sa tête toute confuse. Mais quand il déclara ensuite que j'avais un bon fond et autres, je me contentai d'incliner légèrement la tête en remerciement avec un petit sourire gêné. C'était la première fois depuis que j'étais à Rome que quelqu'un le disait.

Quand il supposa ensuite que ma nature ne devait pas être des plus appréciées dans Rome, j'eus encore un petit rire amusé. Il ne croyait pas si bien dire !

- Oh, ce n'est pas grave pour les propos virulents, signalai-je, avant de tout de même expliquer un peu. J'ai été surprise par votre intervention car vous mentionnez une... possible hostilité vis-à-vis de moi, vous ne croyez pas si bien dire.

Je m'étirai alors tranquillement, avant de finalement mettre les bras en arrière dans le sable et m'étendre un peu. C'était plus "zen", comme position.

- Le jour de mon arrivée, la femme de l'armée là, l'adepte de Minerve, Aquila, elle a tenté de m'abattre. Et quelques jours après, j'étais en train de bricoler comme je faisais avant votre arrivée, et un centurion cinglé nommé Alpharius m'a interpellée -comme vous l'avez fait- avant d'ensuite m'attaquer sans chercher plus loin. Il n'a pas pu me rattraper, mais il a quand même réussi à dresser contre moi la seule personne à laquelle je faisais confiance, c'est dire si y'a de l'acharnement.

Me redressant finalement, je haussai les épaules avec un air un peu blasé, l'air de dire "bah, on s'en fout".
Il me demanda alors si je voulais rencontrer les siens, et si j'avais besoin d'aide. Voilà un drôle de retournement de situation...

- Rencontrer vos amis ? Ouhla, non, répondis-je alors en ouvrant grand les yeux. Ne le prenez pas mal mais j'ai déjà assez de problèmes sans en plus me retrouver impliquée avec un groupe rebelle. Après, pour ce qui est de m'aider... C'est gentil, mais pour le moment l'étape clé de mes recherches, c'est de fouiller dans les processeurs de ce monsieur, là, conclus-je en montrant l'androïde mort que je traficotais quelques minutes auparavant.

[Appius Silius]

Elle s'était mise à rire, comme si sa boulette ne suffisait pas... Cela ne le décontenança pas pour autant, il avait fait une faute de langage mais il l'assumait pleinement, d'autant plus que les deux sens étaient aussi vrais l'un que l'autre. Il la regardait s'amuser de ce qu'il avait dit, avec un léger sourire sur ses lèvres, se taisant simplement pour la laisser profiter tout juste de cet instant de détente. Ils avaient commencé avec un sérieux digne d'un comportement propice à vouloir sauver sa peau à tout prix face à un indésirable. Mais là, juste à cet instant, elle se contentait de rire. Au moins, c'était une bonne chose, le début de cette rencontre n'allait pas conditionner la suite.

Il attendit patiemment qu'elle ait terminé de se moquer gentiment de lui, il l'avait bien mérité après tout alors il n'allait pas lui refuser ce petit plaisir. Il s'était excusé d'ailleurs pour le début de leur rencontre, des plus mouvementées. Elle n'avait pas mal pris son intervention, ni même ses propos virulents, ils s'étaient lachés en quelque sorte dans le vif du sujet, sans grande réflexion, se testant l'un l'autre pour savoir les intentions qu'ils pouvaient avoir. Lui se demandait au départ s'il s'agissait encore d'une de ces personnes passant son temps à vouloir détruire ou dénaturer les androïdes, quant à elle, elle pensait qu'il était venu pour la tuer, ils ne pouvaient décemment pas partir du bon pied.

Elle expliqua calmement ce qui lui était arrivé à son arrivée ici, d'abord prise en chasse par une femme de Minerve, puis par la suite par un centurion nommé Alpharius. Pour Appius, ces noms lui disaient vaguement quelque chose, mais pas suffisamment pour y placer un visage. Il haussa les épaules, elle ne pouvait que comprendre ce que risquait le groupe des Rebelles dans Rome, ou bien tout simplement tout androïde qui n'obéissait pas à leurs maitres. C'était devenu une évidence, une habitude pour eux, un androïde désobéissant était un androïde cassé, il fallait donc le réinitialiser ou le détruire afin qu'il n'affecte aucun autre androïde. C'était un raisonnement des plus basiques mais qui pouvait se justifier par leur méconnaissance de ses semblables.

- Je vois... Vous n'êtes pas arrivée sous les applaudissements ni les jetés de pétales de fleurs.

Il esquissa un léger sourire amusé alors qu'elle répondait poliment, ou du moins avec la politesse qu'elle pouvait avoir, à son invitation de rencontrer ses semblables. Elle refusait tout simplement, pour s'éviter des ennuis, et elle ne voulait guère s'attarder sur cela alors qu'elle avait encore des recherches à faire sur les plots des androïdes. Il sourit néanmoins et la regarda un instant. Elle s'était redressée, alors qu'elle se trouvait allongée sur le sable, le regardant pour lui expliquer le pourquoi du comment elle ne pouvait pas répondre par la positive à sa proposition.

- Je comprends. Si je peux me permettre néanmoins, vous aurez certainement plus de possibilités de découvrir quelque chose sur un androïde dont le plot n'était pas désactivé. Pour celui-ci, il faisait parti de la Rébellion, donc il était libre de ses mouvements et de ses choix, son plot était inactif. C'est à dire qu'il était probablement cassé tout comme le mien.

Il haussa les épaules légèrement, puis regarda le ciel un instant avant de se mettre à genoux.

- Désirez vous que je vous laisse pour que vous soyez tranquille pour vos recherches ?

Elle avait conclu ses paroles en prétextant qu'elle devait encore faire recherches pour fouiller le processeur de l'androïde qui les séparaient. Il ne pouvait guère l'aider dans ses agissements, elle connaissait cela bien mieux que lui, et elle avait le corps qu'il fallait pour faire ça, donc aucune possibilité de ce coté. Rester lui ferait certainement perdre son temps. Il ne regrettait pas de l'avoir rencontrée, elle était agréable si l'on faisait fi des manières un peu rustres. Esquissant un sourire, il posa ses mains sur ses genoux et resta un instant à la regarder.

[Katla Buskvej]

Pas arrivée sous les applaudissements et les pétales de fleur... Non, pas des masses ! Je ne m'attendais pas du tout à ce que les choses prennent un tel tournant, en fait. Je me doutais bien qu'il y aurait peut-être quelques opposants... Mais je ne m'imaginais pas à ce que ceux qui étaient censés être des alliés potentiels s'en prennent à moi. Aquila, tiens, par exemple. J'étais censée aider Caius et malgré ça, avant même que je n'envoie le demi-dieu se faire voir, elle voulait déjà me descendre.

Pareil pour Alpharius, il m'avait attaquée sous prétexte que les dieux machin patin couffin. Sauf que j'étais censée être une envoyée des dieux, je ne m'attendais donc vraiment pas à ce qu'il m'attaque. Quant aux autres rencontres que j'avais faites, j'étais encore mitigée dessus. La voleuse me semblait être une sorte d'électron libre, qui pourrait être une alliée tant que je ne lui mettais pas de bâtons dans les roues... Mais manque de chance, Mettius m'était utile. C'était vraiment dommage.

Cicero aurait pu être un allié utile, il semblait fasciné par mon fonctionnement, mais il avait disparu de la circulation. Peut-être éliminé pour des raisons politiques...? Je ne savais pas trop ce qu'il en était vraiment. Cette androïde aux cheveux noirs ? Ses révélations étaient... Assez surprenantes, mais encore une fois il me faudrait un peu de temps pour récapituler tout ça et m'en faire une idée solide. Isaa... Je préférais ne même pas y songer, mon rythme cardiaque augmentait dès que je pensais à elle et à ce qu'il s'était passé.

M'asseyant en tailleur, puis posant les coudes sur mes genoux afin de me tenir la tête, j'observai le type face à moi. Hmouiiii, pas dégueu. Je me penchai du coup un peu en avant, avec un sourire un peu niaisard, en le fixant... Puis profitant du fait que je pouvais facilement modifier mon "habillage", j'augmentai donc lentement la taille de mon décolleté et de ma poitrine. Quelque chose de léger mais visible. Le genre de truc que j'avais déjà utilisé pas mal de fois et qui marche bien...

Mais quand il me signala que le plot du type que je bricolais était inactif, je revins un peu à moi. Saloperies d'hormones. Je commençais vraiment à avoir le cerveau encombré... En plus c'était un androïde, alors forcément... Quoique, j'étais bien mal placée pour dire ça. J'étais quand même un châssis métallique recouvert de nanométal. On ne pouvait pas vraiment parler d'agriculture biologique...

Faisant donc fi de ces considérations bassement matérialistes, parce que je suis au dessus de ça (haha, tu parles ! La bonne blague), j'eus une réaction plutôt brutale quand il parla de me déranger et de partir, semblant assez surprise.

- ... hein ? Nonnnnnn du tout !

Sa présence ne me dérangeait pas, et si je ne comptais pas lui sauter dessus, la vue non plus ne me dérangeait pas. Les romains avaient du goût, en matière de conception d'androïdes. Je n'osais même pas imaginer ce qu'ils pourraient faire avec un peu plus de technique et de matériel.

- En fait, le fait que votre ami ici présent ait son plot désactivé constitue un avantage. Cela va me permettre de comparer la structure de son esprit avec la structure de celui d'un androïde au plot actif. Evidemment ça ne va pas me permettre de désactiver tous les plots de l'univers immédiatement, mais ça me donnera des pistes.

Montrant mon index, duquel était sortie une pointe un peu plus tôt, je demandai alors en regardant le cadavre :

- Je peux ? Si vous voulez je peux vous montrer ce que je fais, ça sera un peu technique mais je pense que pour un androïde ça peut se comprendre.

[Appius Silius]

Par tous les dieux ? Quel poison avait il inhalé pour avoir pareilles visions ? Voilà qu'à genoux en face d'elle, il voyait sa poitrine gonfler peu à peu et écarter en même temps le décolleté qui devenait de plus en plus plongeant. Quelle était cette étrangeté ? Il secoua la tête une fois, puis deux, avant de s'apercevoir qu'il ne rêvait pas, non ce qu'il voyait restait bien en place. Il y avait tant de choses inexpliquées dans ce monde, entre les poisons, les pouvoirs, les dieux, et maintenant la technologie plus avancée que la leur, tout venait à se mélanger dans sa tête. Pourtant en tant qu'androïde, il avait déjà su faire la part des choses, analyser de nombreuses situations et connaitre ainsi bon nombre de pouvoirs existants, en fonction des maitres qu'il avait servi et personnes croisées durant son existence.

Il fut rattrapé toutefois par sa prise de parole, finalement elle ne souhaitait pas son départ, pas si solitaire que ça finalement. Son regard avait bien entendu remonté d'un bon cran lorsqu'elle s'adressa à lui. Elle semblait elle aussi rêvassante, elle l'avait fixé pendant un long moment avant de répondre très promptement à sa question sur l'utilité de sa présence ici. Elle lui expliquait aussi le pourquoi le fait que le plot soit désactivé soit intéressant pour elle. Même s'il ne comprenait pas tout de ce qu'elle racontait, il avait gardé à l'esprit qu'elle voulait désactiver des plots, donc autant l'aider dans ses recherches. Qui sait avec un peu de chance, elle sera la première à déceler un moyen de régler ce problème de plot...

Quand elle pointa du regard le cadavre androïde qui les séparait, elle lui demanda si elle pouvait reprendre où elle en était dans ses recherches. Elle lui demandait l'autorisation, non pas qu'elle en ait besoin, mais elle faisait preuve de politesse et d'égard vis à vis de lui et des siens. Il esquissa un sourire en la regardant puis hocha la tête en lui répondant.

- Vous pouvez.

Il se rapprocha alors un peu de l'androïde mort, mains posées sur ses genoux, et la regarda s'atteler au travail qu'elle avait entamé avant qu'il ne vienne perturber ses ambitions. Il ne voulait pas la déconcentrer ni rien, il se contentait de regarder ce qu'elle faisait et d'écouter ses explications. Il se permit néanmoins quelques mots qu'il avait en tête depuis quelques minutes déjà.

- Je suis certain qu'il serait d'accord pour ce que vous faites... Il s'est battu jusqu'à la mort pour la même cause que la votre et c'est un honneur pour lui d'être l'objet d'une possible avancée sur la désactivation des plots. Tant que cela peut vous faire avancer dans vos recherches.

Il se penchait parfois au dessus du cadavre pour regarder plus précisément mais sans la gêner. Ce qu'il y avait de bien, c'est qu'il n'y avait pas d'odeur indélicate de décomposition, c'était un androïde donc ce problème était déjà réglé par la nature même de son corps. Elle semblait appliquée et concentrée, lui se contentait par moment de l'observer du regard, tentant d'imaginer le monde d'où elle venait, si tous là bas étaient semblables à elle ou non. Comment ils faisaient pour prospérer s'ils ne pouvaient enfanter. Plein de questions sans grand intérêt sur le moment qui lui passaient par la tête, mais qu'il se contentait de taire afin de ne pas la déconcentrer plus qu'il ne le faisait déjà par sa présence.

[Katla Buskvej]

- Ah, à la bonne heure !

Oui, c'était un peu craignos comme expression. Même craignos, c'est craignos, mais ça montrait bien mon enthousiasme au moins. Je me redressai donc d'un coup, récupérant ma tablette et l'activant, l'écran se retrouvant projeté dans le vide. Dessus, il y avait tout ce que je voyais. On pouvait y voir mon point de vue, avec des indications dans mon champ de vision. Quand je regardais le cadavre d'androïde, une mention "Androïde mort" à côté de lui s'afficha, par exemple, avec divers points rouges au niveau de son crâne qui représentaient les meilleurs points d'insertion de la pointe.

Quand je me tournai vers Appius pour lui expliquer, une mention "Appius - Androïde sexy" s'afficha au dessus de sa tête. Et sur les côtés, il y avait diverses indications, mais cette fois-ci en langage de la citadelle, donc incompréhensibles.

- Tenez ! Là-dessus, vous voyez tout ce que je vois, donc vous pourrez ben, voir justement, ce que je fais avec le corps de votre ami.

Je me baissai alors pour observer l'intérieur de son crâne, et sur l'image projetée, Appius put voir de très nombreuses informations techniques complexes. Type de processeur, estimation du nombre de conduits, liens, ... Je rapprochai alors la pointe située dans mon index d'un endroit qui m'intéressait, et celle-ci rentra comme dans du beurre.

Immédiatement, mon champ de vision (qu'Appius pouvait voir donc) fut envahi d'informations. Des schémas, des données, au fur et à mesure que le nanocomposant s'étendait dans la structure informatique du rebelle décédé. J'avais en fait tenté une sorte de bricolage pour réussir à lire les données contenues dans le cerveau des androïdes romains : au lieu de lire les informations directement (ce qui les fausserait et détruirait), je les copiais dans un de mes propres disques durs, avant d'ensuite lire l'information de manière "normale". Enfin, normale pour moi...

L'architecture des androïdes romains était en tout cas bien plus complexe que celle des ordinateurs de la Citadelle. Pas étonnant qu'ils aient une conscience et une intelligence aussi avancées.

- Huh. L'architecture ressemble plus à celle d'un cerveau humain qu'à celle d'un robot sans âme. Intéressant... Enfin, le plot...

Il fallait que je repère où étaient les processus gérant le fameux "plot", car pour le moment j'ignorais s'il s'agissait d'un programme, du software, ou d'une pièce matérielle, du hardware donc. Le nanocomposant continua de s'enfoncer dans les conduits, quand...

Une sorte de flash. L'espace d'une seconde, et c'était visible sur l'écran projeté à l'attention d'Appius, j'avais vu... quelque chose. Une forme humaine ? Moins d'une seconde après, ça recommença : encore une sorte de flash confus, j'avais l'impression que j'étais en train de me battre. Les images continuèrent de défiler pendant cinq ou six secondes, et il devint de plus en plus évident que je me battais. Enfin... Ce n'était pas moi, vu que j'étais baissée et en train de bricoler un androïde...

Je n'avais clairement plus le contrôle de ce qu'il se passait. Les images continuaient, comme une sorte de rêve dans lequel je me battais avec ardeur contre un soldat romain. Dans ce rêve, je tombai au sol, me retrouvant désarmée... Et le soldat planta sa spatha en plein dans ma poitrine.

Poussant un cri de terreur, je parvins à me relever, reculant d'un coup et retirant ainsi la pointe du crâne de mon sujet d'expérimentations. Cette fois-ci c'était réel, j'étais... revenue à moi. Mais j'étais dans un triste état. Recroquevillée, je tremblais -chose normalement impossible- alors que l'ordinateur central affichait des messages d'erreur et d'alerte, ayant repéré de nombreuses anomalies. Sans blague !

- ... Дин думме лорт! Фуцк диг, фуцк дин мор, дин сøстер ог дин хвалпе ! lançai-je finalement quand je revins suffisamment à moi pour pouvoir parler.

Vu le ton que j'employais, ça ne devait pas avoir l'air très poli. Et ça ne l'était pas. J'avais du mal à calmer les tremblements, mais les ordinateurs de survie terminèrent rapidement des diagnostics d'urgence, parvenant à les arrêter.
Alors que je relevais les yeux, je réalisai que l'androïde mort avait été tué par une blessure à la poitrine. Un coup d'une arme blanche, une spatha selon la taille de la plaie d'entrée, en plein thorax. Voilà un truc auquel je ne m'attendais vraiment pas.

[Appius Silius]

Permission de tuer. Non, permission de fouiller la mémoire d'un de ses semblables. Elle n'en avait pas besoin mais elle l'avait demandée, c'était déjà ça. Elle avait rapidement activé une tablette qui semblait traduire certaines choses. Assez rapidement, des écriteaux étaient projetés au dessus de la tablette en hologrammes pour désigner l'état de ce qu'elle regardait. L'attention d'Appius se porta d'abord sur cette nouveauté, elle avait tout d'abord regardé le cadavre face à eux, il y avait d'inscrit : androïde mort ainsi que diverses informations dont des points rouges pour désigner les meilleurs endroits, failles pour ouvrir et accéder à la mémoire interne de cet androïde. Elle agissait tout en lui expliquant, d'ailleurs quand elle posa son regard sur lui, la tablette afficha son prénom ainsi que la mention "androïde sexy" à coté, avec de nombreuses informations dans un langage qui lui était inconnu.

Il se mit à rire en voyant ce qualificatif, ce qu'il ne savait pas c'est que la tablette affichait le point de vue de celle qui lui faisait face, et non pas celui de la tablette.

- Et bien, vos tablettes aussi sont douées d'intelligence ? Parce qu'il semblerait qu'elle ait un avis plutôt flatteur à mon égard.

Il se mit à sourire amusé, puis essaya de se reconcentrer, c'était difficile, il ne comprenait pas ce qu'elle faisait, mais au moins cette tablette l'aidait à suivre ce qu'elle faisait. Quand elle lui expliqua à quoi servait la tablette, il hocha la tête, il s'agissait alors de voir ce qu'elle voyait de ses propres yeux. Ainsi cette technologie était reliée directement avec elle. Lui ne regardait plus que la tablette, de toute façon, s'il cherchait à regarder le cadavre, il ne voyait rien, c'était trop petit, trop fouilli pour y retrouver quoi que ce soit. Non, c'était un peu comme au cinéma, une séance privée en quelque sorte sur un mini écran. Sauf qu'il était question de projeter un mini film d'horreur, il pouvait voir son index, ou plutôt la pointe qui s'y trouvait, entrer facilement dans le crâne de l'androïde, tout semblait se dérouler comme elle le voulait, il y avait eu avant cela quelques informations qui étaient apparus, dont le type de processeur, et bien d'autres choses qui n'avaient pas grand sens pour lui.

Il n'était pas ferru de technologie ni même au courant de comment ils étaient fabriqués, tout ce qu'il savait c'est qu'ils avaient tous un plot qui définissait leur état vis à vis des humains. Soit ils en était les esclaves en cas de plot actif, soit ils pouvaient se défaire de ces chaines lorsqu'il devenait inactif. La tablette se mit alors à montrer de nombreuses informations, rapides, des schémas, des calculs assez savants, encore plein de choses qui lui étaient inconnues et assez inutiles encore une fois... C'est là qu'il comprenait au fur et à mesure le fossé qui les séparait, tant en connaissance qu'en technologie, il n'y avait pas photo, c'était un peu comme si le dernier appareil numérique rencontrait le premier appareil photo créé et encore en état... Un vrai fossé. Elle reprit alors la parole, parlant pour elle même sur l'architecture des androïdes, plus proche du cerveau humain que d'un simple moteur de machine quelconque... Cette remarque fit sourire Appius, c'était presque un compliment pour lui, d'avoir la complexité des humains c'était un peu comme dire qu'ils s'en rapprochaient énormément.

Elle continua encore quelques secondes avant que de nombreux flashs fassent irruption sur l'appareil. Il n'y avait plus d'informations non, mais simplement un film, des brides de vie. Il y avait des combats, une fuite, des soldats romains, puis à la fin on pouvait voir les gardes se trouver au dessus, comme si l'on voyait au niveau du sol, les yeux vers le ciel, juste pour apercevoir la spatha dans la poitrine de cette personne qui venait de mourir. Appius ne mit pas bien longtemps pour comprendre, c'était tout bonnement les derniers instants de vie de celui qui gisait à leurs pieds, c'était une évidence pour lui, il avait déjà vu ça des dizaines de fois... Elle semblait avoir bien mal vécu ces visions, elle était recroquevillée sur elle même, le souffle court comme surpris ou apeuré peut être. Il la regarda, délaissant la tablette qui affichait alors quelques alertes ci et là, et se hissa à sa hauteur quand il fut surpris par sa prise de parole. Cette fois il ne comprit plus rien, ce n'était pas son langage. Elle avait lancé ça avec virulence, elle tremblait encore et lui se contenta de poser une de ses mains sur son épaule.

- Vous allez bien ?

Question stupide, il voyait bien qu'elle n'était pas en état par rapport à il y a à peine 5 minutes.

- Je crois que vous venez de voir le pauvre sort de mon camarade gisant ici... C'est monnaie courante ici vous savez...

Il caressa légèrement son épaule de sa main, et esquissa un léger sourire, et s'installa à coté d'elle. Elle semblait se ressaisir au fur et à mesure, elle observait l'androïde mort et pouvait apercevoir le trou dans sa poitrine, elle devait comprendre, elle était intelligente et bien avancée donc il n'y avait aucune raison qu'elle ne comprenne pas ce qu'elle venait de vivre.

- Il semblerait que vous aillez mis le doigt dans la mémoire vive de l'androïde, me tromperai je ? Est ce que ça va aller ou désirez vous que je vous apporte un peu d'eau ?

Il n'aimait pas vraiment ce genre de situation, elle était dans un état de faiblesse et il lui montrait tout simplement qu'il n'était pas de ceux qui profitaient de ces instants pour prendre le dessus ou je ne sais quoi encore. Non il se montrait juste présent et attentif sans être pour autant trop envahissant, du moins c'est ce qu'il essayait de faire. Elle reprenait ses esprits petit à petit, alors sa main quitta son épaule, et il se décala légèrement d'elle pour lui laisser un peu d'air, avant de poser son dos sur le sable pour regarder le ciel, mains derrière sa tête. Ce qu'elle prévoyait de faire pour les androïdes ou plutôt ce qu'elle comptait faire pour accentuer encore un peu plus son savoir et son assise sur la technologie. Non, pour lui c'était la preuve de leur complexité, si même cette femme avait du mal à en découdre avec un androïde au plot inactif et mort, alors cette idée de désactiver les plots devait être bien plus complexe qu'il n'y paraissait.

[Katla Buskvej]

Lorsque celui-ci mentionna la mention "androïde sexy", je rougis légèrement. Ce n'était pas un phénomène naturel, car en fait je n'avais pas de circulation sanguine dans le visage, mais afin de mieux simuler les comportements humains, certaines choses comme le rougissement étaient intégrées, même le bâillement ou ce genre de choses. Si le cerveau ordonnait, la machine suivait.

Je répondis donc rapidement avec un air un peu confus :

- Euh... oui... non... Enfin... Chez nous, on avait beaucoup d'informations à gérer à la fois... parfois il y a des... des aides visuelles pour reconnaître des personnes... ou des outils, ou des objets... Là je n'ai activé les indications que pour les personnes, pour me rappeler des noms de tout le monde... Mais je pourrais les activer pour plus de choses...

L'image se modifia, des indications apparaissant partout. "Sable", "rocher", "arbre (pinède)"), mon champ de vision était presque bouché par ces indications.

- Et en mode combat, l'ordinateur met en évidence les éléments de l'environnement que je peux utiliser pour me battre. Enfin...

Je remis les choses en place, et m'introduis dans le cerveau de l'androïde mort, avec les conséquences que nous avons déjà vues plus haut...

Appius sembla surpris par ce qu'il s'était passé, au moins autant que moi, manifestement inquiet vis-à-vis de mon bien-être. C'était assez étrange, la plupart des romains se seraient servis de cette opportunité pour me déglinguer en deux, ou tenter de me butter. Il proposa même de m'apporter de l'eau, c'était trop mignon ! J'avais trop mal au crâne pour avoir des idées peu chastes, mais quand il me caressa l'épaule, j'eus quand même une brève et éphémère idée selon laquelle il y avait quelque chose à faire... Eh, que voulez-vous. On n'arrête pas ce genre de choses si facilement.

Mais dans l'immédiat, il fallait que je revienne un peu à moi. Les ordinateurs de survie avaient réussi à calmer les tremblements, et administraient une légère dose de calmants pour limiter le mal de crâne qui me vrillait les neurones. C'était déjà un départ.

- Non, ça va... répondis-je en me frottant le visage. C'est ma faute... J'y suis allée comme si je savais tout, alors que votre fonctionnement est très différent de celui de nos machines à nous. Les nôtres comme je disais, elles n'ont aucune "âme", pas de conscience. Elles ne peuvent pas réfléchir, c'est impossible pour elles de le faire. Il faudra que je sois plus prudente. C'est juste que... Je ne faisais pas que le voir... Je le vivais en direct...

Mon esprit revint pourtant, étrangement, à d'autres priorités. Je venais de me faire tuer, et pourtant, j'avais faim. Encore, diront certains. Comme d'hab, diront d'autres. Et en effet, j'avais tout le temps la dalle. J'étais arrivée au bout de l'argent que j'avais piqué de-ci de-là, et autant dire que devoir récupérer ma propre bouffe me faisait perdre un temps considérable à longueur de journée. Je n'avais pas trop le choix, je devais bouffer la dernière ration d'urgence de mon survipak.

Me relevant, un peu hésitante d'abord, je me dirigeai vers le pack en question pour en sortir la petite boîte métallique scellée. Appuyant sur un bouton, celle-ci s'ouvrit, laissant voir le contenu aux couleurs et formes étranges. Ce n'était pas fait pour le goût : il y avait une sorte de gélatine ultra riche en protéines, une autre ultra chargée en vitamines, une ultra sucrée, et une dernière un peu plus agréable pour faire passer le goût assez moyen de l'ensemble.

- Je vous en propose pas, je sais que les androïdes mangent pas, et de toutes façons c'est vraiment pas génial. Mais quand on crève la dalle, on fait pas la difficile... soupirai-je en mâchouillant avec un air peu convaincu. Vu que c'est la dernière, il faudra que je trouve une source de bouffe efficace...

Au bord de l'eau, il y avait des petits poissons... A voir... Pourquoi pas.

[Appius Silius]

La femme à moitié robot à moitié humaine, enfin si l'on était assez mauvais en proportionnalités parce que le cerveau ne devait certainement pas faire ni la moitié de son volume ni la moitié de son poids, était étrangement extrêmement proche des humains. Lorsqu'il avait parlé de ce petit qualificatif qui avait été placé à coté de son nom par la tablette, elle en avait même rougi. S'il avait tout compris, elle ne le pouvait normalement pas puisque seul son cerveau était naturel chez elle. Elle s'embrouilla dans des explications farfelues, entre le code à gérer, les aides visuelles enfin plein de choses qui étaient plus dites pour combler un vide ou un malaise léger qui s'était formé par sa question. Il ne s'en voulait pas non plus, c'était même amusant de la voir ainsi. D'ailleurs il avait même eu le droit à une petite démonstration de sa part en voyant le nom de tout ce qui l'entourait s'afficher en hologramme quand elle le regardait, du sable, un rocher et plein d'autres mots de ce genre. Elle lui expliqua même que cette machine lui servait grandement en cas de combat, parfait pour repérer un objet utile pour s'armer en cas de mauvaise posture, ou pour trouver une issue de secours qui sait.

Puis vint le drame... Enfin le drame, les visions !Il s'était un peu rapproché pour voir si elle allait bien, et fut rassuré en quelques secondes par sa prise de paroles... Elle s'en voulait, mais comment pouvait-elle savoir après tout, elle allait dans l'inconnu tout simplement, certes elle y était allé un peu trop vite mais bon, au moins elle savait maintenant où se trouvait la mémoire morte d'un androïde. Il s'était allongé à coté à regarder le ciel alors qu'elle lui expliquait qu'elle avait elle même vécu les visions, comme si elle avait été dans le corps de cet androïde dans les derniers instants de sa vie... Voilà qui expliquait tout en effet, son état et la crainte qui se lisait sur son visage depuis quelques minutes, depuis qu'il y avait eu ces visions.

- Ne le prenez pas ainsi... Malgré cela, vous avez tout de même fait une forte avancée dans vos recherches non ? Vous avez découvert la mémoire à court terme d'un androïde et vous savez maintenant que votre technologie vous permet de revivre les derniers instants des androïdes que vous manipulez ainsi... Ce peut vous être extrêmement utile pour glaner des informations cruciales, non ?

Il avait l'habitude des complots, des tentatives d'assassinats, il n'y avait que ça à Rome, tous complotaient contre les autres dans l'espoir de voir leur nom s'élever dans la ville. Mais étant donné que tous s'y mettaient, pour des raisons si diverses et différentes, rien ne changeait, ou presque... Les complots se suffisaient eux même, les uns annulaient les autres et tout ce petit monde tournait en rond, à part quelques rares exceptions ayant plus d'influence que les autres. Il haussa légèrement les épaules en pensant à tout cela, puis il se tourna vers elle lorsqu'il la sentit se relever, elle alla chercher une sorte de paquetage, paquet sur lequel elle appuya de son doigt pour qu'un contenu aux couleurs diverses et variées apparaisse à ses yeux. Il n'y avait pas grand chose de très affriolant à vrai dire, une simple gélatine qui ondulait selon les mouvements qu'elle faisait en la tenant dans ses mains. Elle ne lui en proposait pas, normal de toute façon il ne mangeait pas. Il l'écouta parler et esquissa un sourire à la fin de ses propos.

- En effet, je n'ai pas ce besoin de me nourrir, je ne me l'interdis pas de temps en temps, mais ça ne m'apporte rien en dehors de la satisfaction de manger en bonne compagnie.

Il sourit de nouveau et reprit tranquillement.

- Votre dernière ration ? Avez vous de l'argent ? Parce qu'il y a le marché dans lequel vous pourrez trouver à peu près tout ce que vous voudrez niveau nourriture... Je dois vous avouer que j'ai souvent tendance à me servir sans payer, avec cette possibilité de disparaitre en un clin d'oeil d'un champ de vision, c'est relativement pratique...

Il sourit, pour le moment il n'avait jamais eu à voler de la nourriture, mais qui sait un jour peut être. Pour le moment il avait simplement fait ses preuves sur quelques babioles ou des armes par exemple, pas de quoi en faire un plat.

- Ici, certains se nourrissent d'Orgone, mais de ce que j'en ai compris c'est pour leur dieu, et je ne suis pas certain que cela coupe leur appétit.. Bien que j'ai rencontré une fois une femme qui se servait de ça pour aller mieux, m'enfin qu'importe.

[Katla Buskvej]

Je haussai les épaules quand il me parla de récupérer des informations cruciales. Je n'étais pas tellement convaincue, car il ne s'agissait pas vraiment des informations que je voulais... Revivre la mort d'un androïde ? Pas terrible. Sans compter que...

- Mon but n'est pas de violer la vie privée des androïdes en fouillant dans leur mémoire... Encore moins de subir leur décès. Ce serait une information utile pour un dictateur fou. Le rêve de tous les dictateurs fous même, pouvoir lire dans l'esprit des gens... Mais ça ne m'aide pas concernant le plot. Il faudra que je retente plus tard en prenant des précautions.

J'eus un sourire triste et amusé à la fois, comme quelqu'un préférant rire d'une situation déprimante plutôt que d'en pleurer.

- Le pire c'est qu'il me serait sûrement plus utile de lire dans l'esprit d'un humain que celui d'un androïde... Ils sont nettement plus dangereux pour moi. Mais si j'enfonce cette pointe dans le crâne d'un humain, tout ce qu'il va se passer c'est que son cerveau va frire.

Je fis un geste de la main, l'air de dire "Bah, on s'en fiche", avant de revenir à ma ration dégueu. Se nourrir ne lui apportait rien en dehors de la satisfaction de manger en bonne compagnie... Moui. De toutes façons, si un humain tentait de manger une de ces rations, il serait malade comme pas permis, l'indigestion de l'année. Cette pâte nourrissante était conçue pour les estomacs artificiels, pas pour un estomac normal.

Quand il me demanda si j'avais de l'argent et mentionna le marché, j'affichai de nouveau cet air à la fois triste et amusé. Rire des situations pourries. Bah, ça valait mieux que pleurnicher à longueur de journée au fond... Si j'avais dû chialer chaque fois que quelque chose de naze m'arrivait, depuis mon arrivée à Rome, je devrait boire 40 litres d'eau par jour histoire de tenir le rythme.

- J'ai pas un rond. J'ai réussi à piquer un peu de pognon en arrivant, mais j'ai plus rien, et je n'ai pas les moyens de créer de l'or. Chez moi, on pouvait fabriquer de l'or -ou n'importe quoi- à partir d'eau... Mais ça demande énormément de matériel et des technologies des millions de fois plus avancées que ce qu'il y a ici. Du coup, je n'ai pas de pièces et je mange ce que je trouve. Des poissons que j'attrape, des insectes, un fruit qui traîne...

Mais lorsqu'il évoqua l'orgone, je changeai de mine instantanément. Là, ça devenait intéressant, le ton de ma voix devint plus vif, et mon regard était fixé sur lui (et pour une fois, pas sur son fessier en plus) :

- L'orgone... Le truc dont se nourrissent Pluton, Venus, et Vesta. Vous savez de quoi il s'agit ? Je sais que ces trois dieux survivent grâce à l'orgone mais j'ignore totalement ce qu'est vraiment l'orgone. Le nom n'a pas de racine étymologique que je connaisse, je ne peux du coup même pas déduire ce que c'est que cette espèce de graisse de trombone à coulisse, là.

[Appius Silius]

Bon, son idée ne l'avait apparemment pas des plus marquées... Certes pour lui il voyait ça comme très intéressant étant donné qu'il l'avait vu simplement grâce à la tablette, mais pour elle qui avait vécu cela, peut être en avait elle même ressenti jusqu'aux peurs, les sensations et les douleurs. Il ne pouvait savoir, et elle se garderait probablement bien de le lui dire pour ne pas lui faire peur ou tout simplement pour ne pas se faire plaindre non plus. Elle lui expliquait son point de vue, pour elle, voir le passé des androïdes c'était comme violer leur vie privée et dans un sens elle avait raison, surtout s'il lui fallait vivre leur mort à chaque fois. Son objectif était clair et elle ne s'en éloignait pas, c'était ça le plus important finalement. Appius se contenta d'acquiescer de la tête ses propos et lui sourit tout simplement. Les informations seraient en effet plus utile chez un cerveau d'humain, mais comme elle disait, il ne donnait pas cher de l'état de la cervelle après qu'elle ait enfoncé sa pointe à l'intérieur.

- Je pense que vous avez raison, il ne faut pas vous éparpiller sur trop de fronts à la fois au risque d'être moins performante sur l'un d'entre eux.

Une réflexion sommaire, assez simpliste même, mais qui avait un arrière goût de militariat. Elle ne voulait pas s'attarder sur la question de toute façon, finissant tout simplement ce qu'elle avait ramené de ses origines en guise de repas. Elle ne semblait pas au mieux de sa forme, physiquement cela semblait aller plutôt bien, mais c'était le moral qui venait d'en prendre un coup. Elle avait reprit la parole pour répondre à sa question sur ses possessions et ce qu'elle faisait pour manger ici.... La réponse ne manqua pas d'étonner Appius, elle était à la rue en quelque sorte et se contentait de vivre avec les moyens du bord tout simplement.

- Je vois... Je ne savais même pas qu'il était possible de créer de l'or à partir d'eau... Mais venant de vous plus rien ne m'étonne !

Il sourit amusé et reprit assez rapidement.

- Si jamais vous le souhaitez, je pourrai vous apporter un peu de nourriture de temps en temps, étant donné que vous travaillez pour le même but que ce pourquoi je vis, je n'aurai aucun mal de vous rendre visite si vous le souhaitez. M'enfin, ce n'est qu'une proposition comme ça.

Il la regarda en souriant, il voulait qu'elle cesse ce comportement un peu triste qu'elle affichait depuis quelques minutes, non pas qu'il ne supportait pas ça, mais il savait que les humains se laissaient souvent distraire par leur ressenti, alors il fallait bien souvent les aider à se remettre sur le bon chemin, ou à les stimuler autrement pour leur changer les idées. Quand elle posa ses questions sur l'orgone, il sentit qu'elle était intéressée, sa voix était plus assurée, plus vive, et son regard restait fixe sur lui, comme si elle s'impatientait de connaitre sa réponse. Elle avait déjà entendu parler de cela, mais sans aucune explication. Appius ne savait pas énormément de choses à ce sujet, mais suffisamment pour lui apporter des informations supplémentaires.

- J'ai déjà eu à faire à cela, les adeptes de Pluton, Vénus ou Vesta offrent de l'Orgone à leur dieu pour qu'ils survivent et restent aussi puissants que possible. Pour les racines étymologique, vous avez tort... Si vous me permettez... Ce terme vient du mot "Orgie". Vous avez déjà entendu je suppose parler des orgies de table, ainsi que de toute autre sorte d'orgies, je ne vous ferai pas de dessin..

Il esquissa un léger sourire, bon, passons cette étape, de toute façon il ne se voyait pas lui expliquer ce qu'une orgie voulait dire.

- Ces dieux se nourrissent d'Orgone donc pour garder leurs pouvoirs. Ce qui vous intéresse c'est ce qu'est véritablement l'orgone non ? De ce que je sais, il s'agit de l'énergie libérée lors d'une prise de plaisir entre deux personnes, lors d'un rapport charnel si vous préférez. Je ne sais comment cela fonctionne, mais il semblerait que le plaisir libère une énergie suffisamment grande et concentrée pour nourrir ces Dieux, voire leurs adeptes, je n'en suis pas certain... Après, je n'ai aucune idée de comment cette énergie est transformée pour apporter les besoins vitaux de ces dieux, mais il semble que la seule manière de la produire soit pendant ces rapports.

Une discussion un peu gênante, mais bon, il essayait de ne pas rentrer dans les détails, sans être trop cru. Elle avait une technologie bien plus avancée que la leur alors peut être qu'avec ces maigres informations, elle parviendra à mieux comprendre ce qui restait pour lui un mystère. Il y avait des choses qu'il ne comprenait pas, mais pouvait on seulement tout comprendre ? Etait ce réellement nécessaire ? Il la regarda, haussant les épaules l'air de dire "c'est tout c'que j'en sais...", elle devait certainement être à l'affut de la moindre idée qui pourrait l'aider à survivre ici, ce pourquoi elle était aussi intéressée pour savoir ce qu'était l'orgone.