par Katla Buskvej le 23 Avril 2013, 22:07
Alors qu'Isaa semblait inquiète vis-à-vis de l'agression, je gardai pour ma part un air ravi. C'était fini pour le moment donc je n'en avais pas grand chose à faire... Même si elle avait moult questions, j'y répondrais dans un second temps, car cela me permettrait justement d'enchaîner sur la raison de ma visite !
Non, je décidai de d'abord réagir à ses recherches et inquiétudes concernant Kohr. Une éventuelle attaque Kohrienne me paraissait très hypothétique et pour tout avouer, j'avais un brin exagéré les chances que cela n'arrive afin de me protéger... Mais clairement, cette mesure préventive n'avait pas été couronnée de succès, il fallait l'avouer. Malgré le fait qu'une armée de plusieurs centaines de millions de fous furieux sanguinaires, technologiquement plus avancés, risque de raser la ville... Ils tentaient quand même de me tuer alors que j'étais la seule à savoir comment se défendre contre eux.
Car j'avais toujours refusé que l'on utilise des armes chimiques visant le génome Kohrien si particulier, pour des raisons morales, mais... Aujourd'hui les choses étaient un brin différentes. Nous avions les moyens de nous défendre sans recourir à de telles extrémités, mais Rome n'avait pas ces possibilités et je doutais fort que les "dieux" n'interviennent.
- Bah, les Kohriens, hein... Il y a deux chances sur trois qu'ils aient été éradiqués avec la Citadelle. Et sur la chance sur trois restante, il y a neuf chances sur dix que leurs nombres aient été tellement réduits qu'il leur faudra un bon siècle pour reconstituer leur population. Après, enchaînai-je, passant sur un sujet qui m'intéressait plus, il y a deux écoles. Soit vous voulez évoluer vite et je peux vous donner la solution telle quelle, pour votre histoire de forge, soit vous voulez trouver vous-même, auquel cas je vous laisse faire.
Je revins ensuite à la première partie de ses questions, commençant par l'agression. Le métal recouvrant ma jambe droite prit une teinte chromée puis se retira dans un bruit de liquide se faisant aspirer, et un claquement métallique sec et sonore se fit entendre. Je me baissai, attrapant mon mollet qui était détaché du genou, puis le retournai pour montrer l'arrière. Celui-ci comportait une entaille manifestement profonde.
- Enfin, pour ce qui est de l'agression je suis surprise des dégâts. Ce sont les métaux les plus résistants connus et l'épée de ce type bizarre a réussi à le transpercer... C'est une sorte de prêtre fou dans une immense armure lourde qui m'a attaquée, sans raison apparente. J'étais en train de récupérer des pièces d'androïdes, il a hurlé que "Pluton ne l'autoriserait pas" et qu'il allait me purifier, ce genre de conneries, puis il m'a sauté dessus. Quant à son arme... Je pense qu'il l'a soit récupérée quelque part, soit qu'il ne vient pas de Rome, car ce type de métaux et d'armement avancé n'existe pas ici.
J'illustrai mon propos en montrant une partie de la scène, vue de mon point de vue. C'était probablement une vision étrange pour Isaa, car le HUD de combat était assez riche en informations.
Dans le coin supérieur gauche, divers chiffres bougeant en permanence étaient visibles. Il s'agissait de mes constantes biologiques, ainsi que de ma vitesse de déplacement (oscillant entre 75 et 80 km/h à ce moment-là). Sur le côté droit, diverses images défilaient rapidement, il s'agissait de simulations : l'ordinateur observait l'environnement, et me proposait des solutions pour m'échapper, en calculant des dizaines par seconde, proposant des chemins. Au centre, mon champ de vision, sur lequel était surimprimé du texte au dessus de divers objets, indiquant ce qui pourrait être utile, et les mettant en évidence par un jeu de couleurs plus lumineux.
J'étais en train de courir, quand subitement, en bas à droite de mon champ de vision s'affichèrent des messages d'erreur qui défilaient à grande vitesse, et qu'un schéma de ma jambe droite apparaissait avec une marque rouge à l'endroit de l'impact. Je rentrai ensuite dans un bâtiment à cause du choc, avec encore des données qui s'affichaient pour indiquer mon état médical, il y eut notamment un message d'alerte concernant une commotion cérébrale légère. Ma vue était extrêmement trouble alors que je semblais avoir du mal à me redresser, pour finalement fuir dans les égouts et récupérer l'épée plantée dans ma jambe...
Le log s'arrêta là, se mettant en pause alors que j'avais le regard sur cette arme au métal étrange, et à l'allure très singulière. A côté de l'arme, le texte en surimpression disait : "Arme blanche non-identifiée".
- Voilà le machin. Je n'ai pas eu le temps de l'examiner vu que j'avais une espèce d'hystérique qui me courait après, mais j'aimerais bien lui retirer la tête du reste du corps, histoire de pouvoir faire des tests sur cette arme... Ce truc je suis catégorique, les Romains n'ont pas le niveau pour le faire. Enfin !
L'image se modifia, montrant l'étrange personnage qui m'avait agressée, dans sa lourde armure au design totalement inhabituel. Je coupai ensuite la tablette, haussant les épaules avec un sourire plutôt amusé. J'avais plutôt l'air de prendre les choses avec philosophie : ça ne servait à rien de se plaindre de cet incident plus que nécessaire, ça ne réparerait pas mon module de booster. Tout en continuant, je remis le bas de ma jambe à sa place : le genou et le mollet se reconnectèrent dans des bruits mécaniques et le métal liquide recouvrit de nouveau l'ensemble, reprenant une allure normale.
- Les dégâts ne sont pas trop graves, il a coupé un câble supraconducteur. En gros, ça sert hmm... Vous voyez, l'électricité dont je parlais, les éclairs et autres ? Un de ces fils, un de ces câbles supraconducteurs, peut transmettre l'énergie d'une centaine d'éclairs instantanément. Il y en avait huit au total, et ils permettaient d'augmenter ma vitesse de course. C'est donc dommage qu'il ait pu les couper, car ça me ralentit un peu... Et c'est irréparable... Mais ce n'est rien de critique. Venons-en plutôt à la raison qui m'a faite venir !
J'affichai alors un grand sourire, comme une gamine ravie le soir de noël qui s'imagine déjà en train d'ouvrir des cadeaux. La tablette afficha des ensembles de chiffres et données diverses en langue de la Citadelle.
- Vous vous rappelez de ces machines qui volent à plus de 400 kilomètres de haut et prennent des images de la planète ? Hé bien nous en avons lancé plusieurs, et ces machines marchent encore. L'une d'elles, Genova, va passer au dessus de Rome d'ici quelques minutes et je peux m'en servir pour tenter de contacter mes... mes "amis" comme vous dites. Du coup je peux aussi vous montrer des images de Rome, vue depuis l'espace. Tentée ?