[E5] Candy crush [Nelayandra]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Appius Silius le 16 Avril 2013, 09:53

Il était une fois, dans un monde très lointain, un pays merveilleux entièrement fait de sucres et de chocolat. Tout être vivant, toute rivière, chaque brindille, tout était comestible. Torrents de chocolat noir, cascades de coulis de framboise, arbres gigantesques de pain d'épices, animaux chamalow, maisons en guimauve et ainsi de suite. Tout ce petit monde vivait en paix, à l'abri de tout danger, jusqu'à ce jour maudit... Le drame, l'hécatombe, peut être même la fin de ce monde... Alors que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, un être difforme apparut au sommet de la montagne Sucre de Glace. Beaucoup de légendes tentaient d'expliquer sa venue, il avait été prédit, mais jamais attendu, des cors sonnait le glas de la fin des temps. Beaucoup avaient peur de dire son nom, très peu de livres mentionnaient son nom, mais les plus anciens l'appelaient... le Chevalier de la Carie Maudite...

Hum... Certes, cela n'a pas grand chose à voir avec Rome, je dois bien l'admettre, mais je me demandais... Était-ce ce genre de cauchemars qui hantaient les nuits de la jeune Nelayandra ? Un jour comme un autre, une chaleur assommante, et la foule bien présente au marché de Rome. Pourtant midi n'avait pas encore montré le bout de son nez, une matinée point trop avancée mais déjà les premières gouttes de sueur pouvaient se voir sur le front de nombreuses personnes matinales. Une journée comme une autre donc, le brouhaha quotidien du marché, les mille senteurs d'épices et de parfum qui se mélangeaient, de quoi réveiller le plus endormi de nos sens.

Appius était particulièrement friand de ces ballades matinales. Certes il se savait recherché, mais son tatouage avait été en quelque sorte effacé, ou plutôt reformaté pour que quiconque apercevait son dos ne puisse jamais croire qu'il soit androïde. Non, un arbre, tête vers le bas avait pris la place dans son dos, prenant racine au niveau de ses épaules. Recherché oui, mais pas aussi radicalement que pour d'autres, sa maitresse n'avait apparemment jamais parlé de lui, comme si elle avait gardé ce secret. Quelques rares personnes connaissaient son histoire, ce qui lui laissait une liberté assez grande au coeur de Rome. D'un naturel prudent, il n'allait pas non plus s'approcher de trop près d'un garde romain, mais il n'hésitait pas à sortir de temps à autre, histoire de sentir cette liberté qu'il s'était lui même offerte.

Aujourd'hui c'est un petit attroupement qui attira son attention, au coeur du marché, près de la fontaine, plusieurs personnes s'étaient rassemblées pour admirer une jeune femme qui s'amusait à faire quelques acrobaties. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de voir ça, et sa curiosité le conduit vers un passé qu'il n'avait pas revu depuis un long moment. Cette femme, il la connaissait, elle faisait sa partenaire autrefois, quand il était envoyé en mission, mission du genre confidentielle et radicale au sein de la Rébellion. Elle était comme lui, à un détail près qu'elle était humaine, elle avait donné la mort autrefois, elle était même douée pour cela, et ils formaient une équipe qui avait fini par se faire un nom même parmi leurs ennemis, sans jamais mettre un visage sur eux.

Il se glissa alors devant quelques personnes, les uns venaient, les autres repartaient, laissant parfois quelques pièces pour le spectacle, lui s'était glissé dans les premiers rangs de cette foule, bien en face de celle qui s'amusait à faire des cabrioles, ainsi lorsqu'elle relèvera la tête, elle ne pourra que l'apercevoir. On disait qu'elle avait fini par avoir la phobie du sang, était ce vrai ? Elle avait quitté la Rébellion depuis plusieurs semaines, et pourtant elle ne les avait jamais trahis, une femme de confiance, bien que certains dans l'organisation restaient sceptique à son sujet. Quand elle eut terminé sa petite représentation, Appius fit comme tout le monde, se contentant d'applaudir en la regardant, un fin sourire aux lèvres. L'avait-elle vu, ou simplement reconnu ? Qui sait ce que le présent inflige aux gens pour effacer le passé. La foule se dispersait, les uns passaient devant lui, les autres à coté, derrière, lui ne bougeait pas, comme statique sans la quitter du regard. Il se remémorait de nombreuses choses en sa présence, et la revoir aujourd'hui était un hasard particulièrement appréciable.
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Nelayandra le 16 Avril 2013, 14:51

Parfois nous ignorons ce que la journée nous réserve. Nous la commençons normalement pensant que la routine quotidienne sera présente. Nous nous évertuons à la rendre aussi agréable possible en espérant que rien d'imprévu ne vienne la gâcher. Et pourtant, nous espérons qu'un petit quelque chose la change tout en la redoutant.

Ma vie depuis que j'ai quitté le sanglant de la rébellion est réglée comme du papier à musique. Je vis au jour le jour espérant que mon passé reste loin derrière moi. J'ai fait de magnifique rencontre parmi les gens de la rébellion, mais leurs visages me rappellent souvent la décadence dans laquelle ma vie a plongé lentement. Une rivière de carmin qui de jour en jour devenait plus foncé encore. Ce sang qu'aujourd'hui me dégoûte, m'effraie au point d'en perdre connaissance dans un cri de terreur.

Oui, l'assassin que j'étais à peur du sang aujourd'hui. A trop en versé, on commence doucement à faire naître des phobies parfois voir souvent inexplicable. La vitae l'est pour moi, je sais c'est étrange, mais de nos jours, c'est une peur de plus en plus répandu. Quand je vois le sang couler, je me bloque devenant ainsi comme de la pierre, je sens des sueurs froides s'accaparer de moi, des frissons qui se répandent dans mon corps puis finalement le cri de la peur et le noir de l'inconnu.

Néanmoins, pensons positif. Le soleil brille, les oiseaux chantent et les rayons ardent de l'astre doré caresse ma peau comme signe d'encouragement que j'accueille bien évidemment à bras ouverts. Les acrobaties se succèdent sur la grande place du marché. Je donne comme à l'habitude le meilleur de moi-même. J'aime cette nouvelle vie qui est la mienne, elle me convient bien mieux que l'autre je dois dire.

Les gens défilent, les pièces s'accumulent. Je peux au moins espérer acheter de quoi me nourrir et si la chance continue de me sourire, je pourrais me payer une chambre pour ce soir. Restons optimiste !

Soudain, je sens mon cœur battre la chamade. Un visage longtemps absent de mon quotidien se fait voir. La dernière fois que je l'ai vu, c'était lorsque je n'étais qu'un instrument de la rébellion. Appius. Nous avons fait bien des choses ensemble, pas d'histoire que je raconterais à tout le monde, à personne même. C'est le genre de chose que l'on veut oublier, barrer de notre vie.

Il me semble parfois que cette personne n'était pas moi. Quelqu'un qui me ressemble et agissait à ma place. Et pourtant... Pourtant, toutes ces horribles choses ont été commise par moi. Ses mains que l'on croit pure et innocente sont souillées par le sang des victimes que j'ai dû faire lentement souffrir jusqu'à ce que la mort les étreigne. Puisse Pluton me pardonner d'avoir agit à sa place. Je suis une fervente adepte de Neptune, mais je crois en l'existence des autres dieux. Je crois en leur puissance et surtout en leur colère. Même si je suis sous la bénédiction du géant au trident, rien ne m'empêche de penser et de demander pardon aux autres dieux pour avoir piétiner leurs territoires.

Le spectacle est terminé. Les gens repartent me laissant de quoi subvenir à mes besoins. Je ramasse mon due, sourire aux lèvres. Je garde ma belle humeur d'enfant pour que personne ne voie celle qui se cache au fond de mes entrailles.

Lui reste là. Il ne bouge pas. Il ne désire pas repartir. Cela me met en joie comme en peine de devoir me rappeler tout ce que j'ai fait. Finalement, je garde la tête froide après un petit moment de préparation mentale. Comme à mon habitude, en tout cas cette habitude que j'ai avec les personnes que je connais. Je lui saute au cou riant comme une petite fille.

- Appius !!!!! Cela fait si longtemps ! Que deviens-tu ? Ca va ? Moi j'ai une pêche d'enfer ! Euh non... pas enfer... J'ai la forme c'est tout. Parce que l'enfer c'est pas jolie hein.

Je lui souris puis je le renifle.

- Han ! Tu es passé à côté du stand de pâtisserie. Tu sens bon la cannelle, la fraise aussi... la meringue...et...le caramel et le chocolat...

Je lui fais une fausse moue boudeuse.

- Et tu m'as rien apporté...snif... Mon ventre crie famine...

J'éclate de rire en le regardant.

- Bon d'accord, il crie toujours famine...
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Appius Silius le 16 Avril 2013, 15:22

La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber...

Cette phrase pouvait résumer parfaitement cette rencontre. Elle n'était en rien prévue, ni même envisagée, non tout simplement le hasard des choses qui faisait qu'elle se trouvait là, face à lui. Elle ne mit pas beaucoup de temps pour le reconnaitre, le voir en fait tout simplement, elle eut même un bref instant d'hésitation pendant son petit numéro à cause de cela. Il y avait eu tellement de choses de dites sur elle depuis son départ, et pourtant lui la connaissait bien, il ne croyait en rien ce qu'on pouvait dire. Les gens s'éparpillaient peu à peu, elle, tranquillement, se contentait de ramasser les pièces qui lui serviront probablement à acheter de quoi se subsister pour la nuit, ou pour le soir tout simplement.

La foule se dispersait, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que lui devant elle. Il était là et n'était pas parti, non c'était une occasion bien trop rare pour la laisser s'échapper ce petit morceau de sucre tant convoité. Ce fut elle qui fit le premier pas, lui s'était montré, il aurait pu passer son chemin et ne pas s'arrêter, ainsi elle n'aurait gardé que son image dans sa mémoire, mais là, il était resté. Ses pièces rassemblées et rangées, elle leva son minois vers lui et accourut telle une enfant pour lui sauter au cou. Ce genre de comportement, non pas qu'il n'en avait pas l'habitude avec elle, mais cela faisait un bon moment que ce n'était arrivé. Il savait ce qu'il pouvait faire ressurgir comme souvenir en elle, bons comme mauvais, voué à la peur comme à la joie. Elle avait probablement dû prendre sur elle pour agir ainsi. Il l'entoura de ses bras, la soulevant du sol comme s'il s'agissait d'une plume, puis posa un baiser sur son front avant de la reposer en souriant.


- Vrai que cela fait bien longtemps que je ne t'avais pas vue... Tu es toujours aussi radieuse et ravissante en tout cas.

Un clin d'oeil qui voulait tout dire, ou presque avant de reprendre pendant qu'elle s'empressait de le renifler en quête d'une quelconque gâterie sucrée qu'il aurait pu avoir en sa possession.

- Je vais bien je te remercie Nel. Tu sais, pas grand chose de changé pour moi, mais comme tu vois je ne m'en porte pas plus mal !

Il esquissa un sourire lorsqu'elle lui dicta presque tout le chemin qu'il avait pu faire pour parvenir jusqu'ici, vrai qu'il était passé à coté d'un stand de pâtisseries, mais il ne s'y était pas arrêté... Il aurait su qu'il l'aurait rencontrée, il aurait pris quelque chose c'était évident. Il inclina la tête légèrement sur le coté en la regardant avant de lui répondre.

- C'est vrai, je vois que tu as gardé ton flair pour ces choses là ! Mais je ne pensais pas te voir ici, sinon tu crois bien que je ne serais pas venu les mains vides ! D'ailleurs, tu as terminé tes représentations ? Parce que si ton estomac gronde, je me vois dans l'obligation de t'offrir un encas à ce fameux stand...

Il sourit une énième fois, cela faisait du bien parfois de revoir une partie de son passé, ils avaient sûrement de nombreuses choses à se raconter, et c'est en lui proposant son bras qu'il lui montra la direction du fameux stand, si elle le souhaitait elle pourra déguster une ou deux pâtisseries, du moment qu'elle ne le ruine pas trop...

- Qu'en dis tu ?

L'invitation était lancée, mais est ce son estomac ou sa tête qui allait parler le premier ? A vous de parier !
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Nelayandra le 17 Avril 2013, 13:18

L'estomac ou la raison allait l'emporter ? Pour moi, c'était plus qu'évident. Mon estomac criait toujours famine lorsque la délicieuse odeur sucré se faisait sentir. J'étais alors, capable de dévorer tout ce que je trouvais devant mes yeux. Et puis, je ne pouvais tout simplement pas changer comportement, cela serait trop suspect vis-à-vis des gens nous entourant et qui me connaissait uniquement sous l'aspect d'une femme enfant riant de tout et de rien et ayant comme précepte : Carpe Diem !

C'est non sans hésitation que je mis mon bras sous celui d'Appius l'entraînant vers le stand de pâtisserie que je connaissais si bien pour savoir en autre avoir deux ou trois pâtisseries pour le prix d'une.. J'étais une bonne actrice ou tout simplement assez maligne pour faire succomber Hélios à mes envies qui ne pouvaient être réfréné que par la réussite de lui soutirer deux ou trois pâtisseries supplémentaires.

- Encore toi ! Sugar, je résisterais cette fois.

J'émis un petit rire tout en le regardant. Il est vrai que j'avais usé de mon talent de comédienne il y a peu de temps et que cela ne risquait pas de fonctionner cette fois-ci. Une rencontre, d'ailleurs, qui me reste en travers de la gorge, car l'atmosphère régnant autour de Tempus donnait froid dans le dos. Les beaux sourires aimables et qui se voulaient bienveillants, je m'en méfiais comme de la peste. C'est pour cela que j'avais agis bêtement avec lui, comme une enfant qui fait n'importe quoi. Mais, je sais également que cette première rencontre s'en suivra d'une autre.

- Je...

- Non Sugar !

- J'ai rien dis encore... Je reprends. Je te propose un marché. Choisis la pâtisserie que tu veux et je dois donner les ingrédients. Si je gagne tu m'en donnes 2.

- Et si tu perds ?

- Je ne te demanderais rien, pendant...euh...deux semaines.

- Oula t'es sûr de tenir tellement longtemps.

Il est vrai que sans sucrerie je m'effondre. C'est plus d'ordre psychologique qu'une quelconque anémie. En clair, je suis accroc aux sucreries peut-être trop, mais au moins je me dépense chaque jour pour ne pas devenir une jeune femme grasse qui s'essouffle au bout de quelque pas.

- Très bien... Euh... Tartelette au citron.

- Alors....euh...farine, beurre, eau, citron, sucre et des œufs.

- Perdu ! Tu as oublié la meringue.

- Tu m'as dit tartelette au citron, pas tartelette au citron meringué.

- C'est pas vrai.... T'as gagné...

Vaincu, le pâtisser me donna donc mon due. Je souriais bêtement heureuse de cette victoire que je devais à une fine observation. En effet, je l'avais aperçu plus tôt préparant sa pâtisserie comme chaque matin. C'était l'un de mes passe-temps favoris. Regarder le pâtissier à l'oeuvre. Sentir les parfums d'une tarte entrain de cuir et aussi paradisiaque que de la manger.

Entraînant Appius plus loin sans même lui avoir fait sortir une pièce de sa bourse. Je m'arrêtais dans un coin tranquille et désert de préférence. Prenant place sur un tonneau, je lui tendis une tartelette tandis que j'attaquais la mienne.

- Et sans te faire sortir une pièce, t'as vu l'artiste dis-je en riant.

Le silence s'imposa au milieu de nous tandis que je me sentais observé comme d'habitude.

- On dirait que Nero est là à m'observer... pardon...à nous observer. Tu as dû le remarquer Appius...

L'androïde est loin d'être stupide. De plus, mon ancien maître ne faisait rien pour se cacher, il voulait qu'on le voit et que je sache qu'il me surveillait. Pourquoi ? Croyait-il que j'allais les trahir ou pensait-il me dire que quoi que je fasse et où que je sois, on me retrouvera toujours. Je ne suis pas bête, je sais pertinemment que je suis surveillé par eux. J'ai l'impression qu'ils m'accusent d'un acte que je ne commettrai sans doute jamais.

- Serais-tu curieux de savoir ce qui s'est passé Appius ? Je sais qu'il y a des rumeurs sur moi. Je ne suis pas bête, mais je sais aussi que tu me connais assez bien pour pouvoir chercher la vérité.
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Appius Silius le 17 Avril 2013, 14:14

Appius avait finalement été entrainé jusqu'au stand de confiseries, de pâtisseries et autres gourmandises sucrées qui pouvaient exister en ce monde. Alors qu'il posait sa main sur sa bourse pour interpeler le vendeur, c'est ce dernier qui s'exclama en apercevant la jeune Nelayandra. S'en suivit quelque chose d'invraisemblable. Un défi, un défi qu'elle ne pouvait perdre et qu'elle lançait tout simplement au pâtissier pour obtenir deux tartelettes sans dépenser un seul sous. Le petit jeu de la reine du sucré était tout simplement énorme, bien ficelé, au point qu'elle avait complètement charmé le vendeur. Est ce qu'il acceptait ces conditions parce qu'il ne pouvait rien lui refuser ? Ou tout simplement par challenge ?

Bien sûr, elle gagna son pari, trouver les ingrédients d'une pâtisserie, vu la passion que c'était devenu pour elle, Appius n'avait pas douté un seul instant de l'issue de cette rencontre. Il ne dit donc aucun mot, écoutant à moitié seulement ce qui pouvait se passer aux abords du stand. Ce qui irritait un peu Appius était ce sentiment d'être suivi et observé depuis qu'il était en sa compagnie. Il avait bien remarqué une personne, mais le plus étrange dans cela c'est qu'elle ne se cachait même pas de les observer de la sorte. Enfin qu'importe, de toute façon en sa présence, il n'y avait que peu de risque qu'il s'aventure à faire plus qu'observer. Il ne le reconnut pas, souvenirs trop éloignés, et il était d'ailleurs trop loin pour ça. Quand la discussion fut terminée, il suivit une seconde fois la jeune femme pour quitter la foule pour un endroit plus tranquille, un recoin d'une ruelle tout simplement non loin du marché, à l'abri de beaucoup de regards, portant sur une petite cour dallée où trônait une petite fontaine en plein centre et quelques tonneaux vides contre les murs.

C'est d'ailleurs sur l'un d'eux qu'elle prit place, s'y asseyant tranquillement avant de se vanter en quelque sorte de ce qu'elle venait de faire. Il attrapa du bout des doigts la tartelette et s'adossa au même tonneau, juste à coté d'elle, face au soleil. Elle avait repris la parole assez rapidement pour dire ce qu'il avait ressenti déjà sur le marché. Nero, c'était donc lui... Il haussa très légèrement les épaules en observant les alentours, il n'y avait personne en vue en tout cas, mais sur le marché, cela ne pouvait être que lui. Quand elle lui parla de ces rumeurs qui courraient sur elle, il esquissa un sourire, presque amusé, puis tourna son visage vers elle.


- Ces rumeurs sont toutes plus stupides que les autres... Je ne souhaite pas que tu te sentes obligée de te justifier devant moi Nel. Tu sais que je te fais confiance et que c'est une chose qui ne changera pas quoi qui pourra se dire autour de moi.

Il lui fit un clin d'oeil, non ils avaient vécu trop de choses et de missions ensemble pour qu'il puisse supposer ne pas la connaitre ou même douter d'elle. Il n'avait pas forcément tout compris quand elle avait quitté la rébellion, mais le fait que personne ne se soit fait arrêter prouvait qu'elle était toujours fidèle et loyale à la cause, sans toutefois y participer. Il n'y avait aucun doute là dessus, il lui aurait confié sa vie.

- Mais j'admets volontiers que c'est une curiosité qui reste présente chez moi. Tu sais que tu manques beaucoup là bas... Enfin... Tu me manques beaucoup, les missions sans toi ce n'est plus la même chose à vrai dire.

Il haussa une épaule seulement, comme un signe de nostalgie, mais très bref, ils se retrouvaient aujourd'hui, alors il ne fallait pas gâcher cette joie par de la tristesse inutile. Il la regardait de bas en haut par moment, comme pour se souvenir, comme pour chercher le détail qui aurait changé chez elle, attendant patiemment sa réponse, son explication si elle souhaitait le lui donner.
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Nelayandra le 24 Avril 2013, 14:14

Il est vrai que les rumeurs doivent aller bon train sur mon sujet, mais je m'en fiche un peu. Nul ne sait ce que c'est que d'être une arme pour combattre ces hommes et ces femmes qui considèrent les androïdes comme de simples objets sans importance. Pour moi, ils sont pareils à nous, parfois, il est vrai, avec leur plot, ils sont effrayant quand ils sont dénués de lueur dans leurs regards, mais je sais que sans ce stupide plot, ils sont comme nous. La preuve en est avec Appius. La première fois, j'ai eu beaucoup de mal à croire que c'était un androïde, je crus sur l'instant à une blague de sa part et ce fut pareil avec Nero, mon maître.

Aujourd'hui, je ne vois pas l'androïde, mais la personne avec qui je peux échanger sans me restreindre sur ma vie passée. Appius me connaît sans doute plus que moi-même je me connais. Il devine quand je suis mal, quand quelque chose me tracasse ou encore quand la peur se fait sentir en moi. Il a été témoin de mon changement en quelque sorte. Le fait que peu à peu je m'éloigne des autres et que je me complaise dans un silence long et glaçant. A force de tuer, on se tue soi-même. Les choses n'ont plus de goût, ni de valeur à nos yeux, on veut en finir, fuir cette malédiction qui nous pèse.

Le mot tuer est facile à prononcer, mais l'accomplir c'est une autre pair de manche. A mes débuts, je ne posais pas de question exécutant les ordres comme un bon petit soldat, mais à mesure que le temps passait, mon esprit sans pitié changeait en une femme que je pensais à l'opposé de moi. Ce type de femme que je ne pouvais pas supporter, peut-être parce que je ne pouvais pas être comme elle. A la fois forte et fragile, mystérieuse et limpide. Mais surtout au coeur d'enfant, cette enfance que l'on m'a volée, arraché au prix d'une cause que je comprends, mais dont je ne peux admettre les actes.

Mon regard se pose alors sur Appius. Il voudrait savoir, mais il ne m'oblige pas à répondre, mais pas la peine d'être aveugle que la curiosité le rongeait un peu plus chaque seconde. Après tout, nous sommes liés comme personne d'autre. A la fois amis, équipiers et amants. C'est lui qui m'a ouvert à ce monde charnelle, c'est lui qui m'a faite femme.

- Toi aussi tu me manques Appius...

J'émets un petit soupire, léger, à peine perceptible.

- Mais pas nos missions... Appius... Je... je ne pouvais plus supporter cette vie. La nuit, j'ai parfois peur de fermer les yeux et de revoir leur visage. Tu sais la première chose que l'on m'a apprise quand j'ai su marcher et parler... c'est de tenir une arme dans ma main. Je n'ai pas eu d'enfance, je n'ai pas connu l'insouciance, la naïveté, la fraîcheur d'une existence d'un petit de 6 ans. Non, j'ai appris la haine, la vengeance, comment me battre, paraît les coups, tuer le plus lentement possible et dans le silence. Le sang est devenu ma plus grande phobie... C'est un peu comique non ? Un assassin qui a peur du sang...

Finissant ma tartelette, je portais à nouveau mon regard sur l'androïde.

- Dès que j'ai pu... J'ai décidé de défier Nero pour sortir de cette roue lente et sanglante...

Des larmes apparurent sur mon visage tandis que je repensais à toutes ces épreuves subit.

- Après avoir été exilé, j'ai marché... Blessée et en sang... C'est au temple de Neptune que j'ai trouvé asile et où il y a eu... une sorte de renaissance pour moi...

Prenant appuie sur le mur derrière moi, j'observais le ciel avec un petit sourire.

- Cette vie me plaît, rien n'est prévu à l'avance... Je vais de surprise en surprise. Je fais ce que je veux, je suis mon propre maître.... Carpe Diem, c'est mon credo... Oui, je prends la vie comme elle me vient...
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Appius Silius le 24 Avril 2013, 15:00

Le silence n'avait pas été bien long entre sa prise de parole et sa réponse. Elle ne voulait rien lui cacher sur ce qui l'avait motivée à quitter la Rébellion... D'ailleurs il ne fut pas si surpris que cela quand il l'entendit s'expliquer... Il la connaissait bien c'était un fait. A ses débuts quand il était arrivé dans cette organisation, il avait eu à faire à une femme qui apparaissait comme froide et sans coeur, sans moralité ni pitié pour la nature humaine. De ce qu'il avait appris d'elle, c'est qu'elle avait été formée dès son plus jeune âge au maniement des armes, à se défendre et à ôter la vie le plus rapidement possible, ou le plus silencieusement possible. Elle n'avait pas eu d'enfance, ainsi sa vie a été vécue à l'envers en quelque sorte. Adulte enfant, voilà qu'aujourd'hui elle se retrouvait enfant adulte.

Les rumeurs, il ne les écoutait pas, il y en avait de nombreuses sur elle, la plus farfelue était qu'elle avait trouvé un attachement auprès d'un noble romain important au Sénat. Il savait que tout était faux, parce que personne ne la connaissait réellement, ça oui ses compétences étaient connues et reconnues mais peu d'entre eux en savaient plus sur sa vie passée, ce qu'elle pensait au jour le jour. Ils n'avaient pas pu voir son changement, et cet isolement qui a fini par la faire sortir de ce groupe afin de recommencer une nouvelle vie complètement à zéro.

Ah ça pour être proches, ils l'avaient été. Les missions avaient été nombreuses depuis ce temps, et ils avaient su trouver une sorte de soutien mutuel, bien que ce soit plus elle qui eut été en demande de soutien à ce stade. Un soutien mais aussi un amarrage, une sorte d'exil qu'ils s'évertuaient à protéger et à nourrir chaque jour un peu plus. Ils étaient devenus intimes, amants tout simplement, sans devenir pour autant sentimentalistes l'un envers l'autre, du moins c'est ce qu'il pensait. Ils profitaient mutuellement de ces moments d'égarement sans honte et sans se priver du seul plaisir que la vie pouvait encore leur apporter. Après tout, ils apportaient la mort, alors il fallait bien que la vie retrouve ses droits après tout ce sang coulé.


- Peur du sang dis-tu... Je comprends maintenant pourquoi tu as quitté la Rébellion. Je ne dis pas que tu as eu raison, mais je pense que tu as fait le bon choix. Tu es bien plus radieuse que ces derniers jours quand tu étais encore au sein de notre petit groupe de révoltés...

Il la regardait en souriant avant de reprendre.

- Si tu es heureuse ainsi, alors c'est que tu as pris la bonne décision. Je suis vraiment content de savoir que tu vas bien et que la vie pour toi est devenue plaisante.

Il s'étira un bref instant, avant de venir s'asseoir sur le coté du tonneau où elle se trouvait, se mettant à regarder le ciel à son tour comme s'il cherchait quelque chose à dire.

- Pourtant... On continue de te traquer malgré cela... Ton ancien maitre ne lâche pas prise aussi facilement que cela il semblerait... Tu me le dirais si quelque chose te tracassait hin !

Il tourna la tête vers elle, il se faisait maintenant du souci pour elle. C'était son habitude, dès qu'il se rapprochait de quelqu'un, il fallait qu'il le ou la protège de tout danger tant qu'il en avait la possibilité. Probablement ses fonctions premières qui refaisaient surface à chaque fois.
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Nelayandra le 27 Avril 2013, 10:59

Appius savait désormais ce qui m'avait poussé à quitter la rébellion. Mais, il avait également constaté que Nero, mon maître, ne s'avouait aucunement vaincu. Il me suivait, me surveillait observant mes moindres faits et gestes quand il en avait l'occasion. J'ignore la raison exact de cette envie de me suivre à tout bout de champ. Serait-il inquiet que j'ai prise la mauvaise décision ? Dur à dire, car, ce dernier ne laissait filtrer aucune émotion, les dissimulant au plus profond de son être. Comme si son plot n'avait jamais été détruit. Ce qui fait naître en moi bien des craintes le concernant. Mais, je me connaissais suffisamment pour savoir que mon côté buté me garderait sur la vie que j'avais choisie. Pour moi et pour le dieu qui avait su gagner mon cœur et mon respect. Autrefois non croyante, je vouais ma vie à un dieu qui m'avait guidé à lui. J'en suis sûre. Neptune me réservait quelque chose et c'est dans cette optique que je me rendais quand je le pouvais au temple déposant aux pieds de la statue des fleurs comme offrande. Ce n'est pas grand chose, mais comme on dit, c'est l'intention qui compte non ?

Je ne peux m'empêcher d'être à chaque fois subjugué par la puissance émanant de l'imposante statue dont les détails sont si précis qu'il donne l'impression que la pierre est vivante respirant et nous suivant du regard lorsqu'on la contemple.

Oui. Neptune était tout pour moi et je veux le servir du mieux que je le peux lui offrant mes services, si mon humble personne pouvait un jour lui servir.

Fermant les yeux, je profite de ce moment de calme loin du raffut du marché dont les bruits nous parviennent à peine. Personne ne venait nous déranger, nous pouvions parler sans craindre que notre conversation soit entendue par des oreilles indiscrètes. Cependant, je préférais faire attention par simple sécurité. Un petit quelque chose qui me reste de mon ancienne comme bien d'autre.

- Je ne dirais pas traquer Appius, seulement surveillé. Nero n'est pas du genre à abandonner aussi facilement, mais il sait qu'il ne peut pas me convaincre de revenir. Je suis buté, quand j'ai une chose en tête, je vais jusqu'au bout. C'est une chose que je tiens de lui. Après tout, il m'a entraîné et élevé pendant une grande partie de ma vie.

J'ouvre à nouveau les yeux reportant mon regard sur l'androïde qui n'avait pas bougé.

- Cela te paraîtra bizarre, mais je lui suis reconnaissante de tout ce qu'il a fait pour moi. Il l'a fait d'une manière peu commune, mais il m'a rendu plus forte. Je n'aurais pas pu suivre cette envie si je n'avais pas aussi forte. Vivre dans la rue, ce n'est pas donné à tout le monde, tu le sais tout aussi bien que moi. Cela comporte des risques non négligeables. Même si je ne veux plus faire couler le sang même pour me défendre, grâce à Nero, je peux me défendre de manière basique.

J'émets un petit rire pour apaiser l'importance de cette discussion.

- Après tout, seul un fou pourrait m'attaquer non ?

Reprenant mon sérieux en regardant mes mains toujours souillé de sang, même invisible, le carmin est toujours présent.

- Les mauvaises habitudes peuvent apparaître à tout moment. Sous un moment de folie, je peux toujours tuer... Il y a mille et unes façons de tuer quelqu'un sans que le sang coule... ou peut-être que la vue du sang me fait peur parce que je risque de redevenir celle que j'étais...

Je me tourne vers Appius.

- Si jamais la folie me prend qu'on ne parvienne plus à me faire redevenir normal... Je veux que tu me tues... Je préfère mourir que de tuer à nouveau...

Mains posées sur les épaules puissantes de l'androïde, j'attendais qu'il incline la tête positivement. Si je devais mourir autant que cela soit de ces mains ou de celles de mon dieu. Puisse maudire ce jour, si jamais cela devait arriver que je fasse à nouveau couler le sang...
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Appius Silius le 29 Avril 2013, 08:59

La discussion avait pris une tournure des plus solennelles. Elle s'expliquait toujours un peu plus sur les raisons qui l'avaient poussée à quitter la Rébellion. Appius comprenait sans trop comprendre en fait. Elle avait eu peur du sang, mais comment était ce arrivé ? Cela restait une sorte de mystère pour lui. Pour elle, tuer revenait à prouver que l'on était fou... Appius restait là, à la regarder tout en l'écoutant parler. Elle parlait de sa vie actuelle, du pourquoi du comment, puis reprit la discussion en réponse à sa petite phrase sur son ancien maitre. Apparemment d'après elle, il n'y avait pas grand chose à craindre de lui, voilà qui s'avérait rassurant. Probablement un de ces hommes trop possessif pour pouvoir lâcher prise même en se sachant hors course.

Il serait fou de l'attaquer oui, probablement, mais tous ne la connaissaient pas ici... Elle avait ses charmes, alors si elle ne voulait pas se faire agresser et faire ressurgir les démons de son passé, il valait mieux qu'elle reste dans la lumière du jour. Plus d'ombres et de ténèbres, ce monde serait proscrit pour elle tout simplement. Parce que Rome avait sa part d'ombre, et cela même en pleine lumière. Politiciens, adeptes de différents Dieux, beaucoup vouaient leur vie au mensonge pour asseoir autorité, puissance, et tout autre chose pouvant les élever un peu plus au sein du peuple. C'était un peu une course au final, une course à celui qui parviendra à être le plus craint, le plus connu, le plus apprécié, peu importe les moyens, du moment que la masse est plus importante derrière eux !

Elle s'était mise à rire, pour apaiser l'ambiance qui planait autour d'eux, toute cette discussion laissait véritablement des marques dans l'esprit d'Appius. Elle remerciait ce que son maitre lui avait fait, dans un sens, il la comprenait, c'était pareil pour lui. Il avait connu aussi quelques mauvais traitement, comme tout androïde étant passé sur les étals de Spurius. Alors dans un sens il comprenait un peu plus oui, sans cela, elle n'en serait pas là, c'était le destin au final. Chaque vie était propice à la souffrance, à la joie, et toute émotion possible et imaginable. Chacune d'entre elles menait à l'autre, et ce n'était pas forcément la joie qui menait au plaisir, ni la peine qui menait à la douleur. La vie était faite de tournants, pas un chemin long et large, rectiligne sans accoups non, comme une route de montagne, entortillée et aux mille dangers.

Quand elle se mit à lui dire qu'il devait la tuer si jamais elle se remettait à tuer, Appius ne put que fermer les yeux et inspirer profondément. Il sentait ses mains sur ses épaules, il se contenta de répondre le plus simplement possible.


- Tu sais Nel... Je ne sais pas si je serais capable.

Il rouvrit les yeux et plongea son regard dans le sien, émettant un léger sourire.

- A mes yeux, tuer n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Tout ce sang que nous avons sur les mains, ce sont des mauvais traitements que les androïdes n'auront plus à se voir imposer. Je ne dis pas que c'est une bonne chose, ou que ce soit la solution idéale vois tu, mais je ne peux pas me dire que cela ressemble à de la folie... Comme on dit, on récolte ce que l'on sème, tu n'as qu'à imaginer que nous étions les moissonneurs...

Il caressa du revers de sa main, sa joue, puis reprit calmement.

- J'aurais bien du mal à te voir morte également tu sais. Tuer pour le plaisir de tuer, ce n'est pas une bonne chose, et si jamais cela devait t'arriver alors je ferai mon possible pour t'arrêter.

Il ne savait pas vraiment si la réponse lui conviendrait, mais ce n'était pas vraiment imaginable pour lui d'être le bras vengeur qui viendrait prendre la vie de cette femme. Non, pour le moment c'était tout bonnement impensable. Il haussa les épaules légèrement, laissant son regard plongé dans le sien, espérant qu'elle comprenne à son tour ses impressions et convictions.
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Re: [E5] Candy crush [Nelayandra]

Messagepar Nelayandra le 02 Mai 2013, 14:17

- Je m'en doutais un peu...

Je ne suis qu'à moitié surprise par cela donc il n'y a pas lieu d'en vouloir à Appius. Il tenait à moi comme je tenais à lui. Nous n'étions pas fou amoureux l'un de l'autre, mais nous éprouvons un respect mutuel et une grande tendresse ni plus ni moins. Bien sûr, j'aimerais vivre quelque chose de fort, mais pour le moment personne n'a su trouver le chemin qui le guiderait jusqu'à moi et avec mon passé, je me refusais toute histoire romantique.

Je ne suis pas l'enfant naïve que je fais voir qui rêve d'amour et de sucrerie, mais je suis une personne meurtrie par un passé qui a déchiré ce que j'aurais dû vivre. Peut-être n'aurais-je pas survécu après la mort de ma mère, mais au moins je n'aurais pas fait toutes ces horreurs.

Il m'arrive bien des fois de ne plus supporter de dormir pour revoir les visages de mes victimes, mais parce que je suis coupable, je me dois de les regarder et de subir leurs colères. J'ai changé certes, mais leurs âmes eux l'ignorent. Après tout, ils ont subi la sentence d'une femme sans foi ni loi exécutant les ordres de son supérieur pour telle ou telle raison. Raison que j'ignore parfois, certaines sont claires d'autre moins.

Je me tourne vers Appius scrutant son regard qui toujours me fait un bien fou. Rien que ces yeux... Ils ont le pouvoir de balayer toutes craintes et peurs de mon être. C'est le gardien protecteur, j'aime l’appeler comme ça. Au premier abord, il a l'air un peu effrayant, mais en le connaissant, on sait que son cœur est grand et qu'il ferait absolument tout pour protéger les êtres qu'il aime, en particulier celle qui vit dans son cœur, mais dont il tait le nom. La simple prononciation de son prénom a le don de le mettre dans une profonde mélancolie. Cela prouve que les androïdes sont comme nous, ils peuvent aimer, haïr, être en colère... et tant d'émotions propre aux humains que l'on retrouve en eux, une fois débarrassé de leur plot.

Le visage d'Appius entre mes mains, je finis par déposer un baiser sur son front qui lentement parcourt son visage pour finir en dernier lieu sur ces lèvres que d'abord j'effleure comme une brise matinal sur un champ de fleur pour ensuite se faire plus profond. Plus intense que les vagues s'écrasant dans le rivage.

Voilà bien longtemps que je n'avais plus senti la pression de sa bouche sur la mienne. Sa présence sécurisante m'a terriblement manqué et encore le mot est faible. Comme avant, j'ai besoin d'attention, de me sentir protégé contre mes démons. Un regard posé sur lui, le même qu'avant, cela n'a pas changé chez moi. Tout comme la toute première fois où nous nous sommes donné l'un à l'autre et où il m'a ouvert à un moment où j'avais le plus besoin de tendresse.

En y réfléchissant, je pense que c'est lui qui m'a changé. En m'apprenant par une nuit a aimer et être aimé, j'ai su que j'étais finalement pas le monstre sans coeur que l'on disait lorsque j'avais le dos tourné. Mots auxquels moi-même j'ai cru pendant fort longtemps.

Lorsqu'un rôle vous est dévolu depuis toujours et qu'on vous dit que vous ne devez rien ressentir, automatiquement on se ferme, obéis et exécute encore et encore jusqu'à mourir lentement. Être dépourvu de sentiments et d'émotions, c'est comme une morsure de serpent dont le venin lentement coule dans vos veines et qui vous fait mourir lentement.

Aujourd'hui. Avec Appius, j'avais besoin de retrouver l'émoi de la première fois que nous l'avons fait. J'avais besoin de me senti à part, vivante et capable d'aimer à nouveau. Ne vous méprenez pas, lorsque je dis aimer, la signification n'est pas celle de l'amour inconditionnel, mais simplement le fait d'apprécier une personne sans pour autant en tomber éperdument amoureuse. Le terme aimer se rapporte à l'affection, c'est tout.

Je le regarde souriant légèrement alors que mes lèvres effleurent de temps à autres les siennes. Acceptera-t-il lui aussi m'offrir ce petit moment de tendresse ?
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