[E5]Le poid de l'échec [Appius]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

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Messagepar Neera Aella le 15 Avril 2013, 14:19

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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Appius Silius le 15 Avril 2013, 14:56

Il était loin le temps où Appius servait ses maitres. Il était loin le temps où il sentait son coeur battre, si jamais il en avait un, rien qu'en apercevant l'ombre de Valentina. Valentina était devenu un fantôme pour lui, une image accrochée, ancrée dans sa mémoire, comme si son souvenir ne souhaitait pas périr. Elle avait été tout pour lui, elle l'était toujours d'ailleurs, mais aujourd'hui il n'était plus à ses cotés. Il s'était retrouvé là, comme contraint de la fuir pour se préserver du mal, contraint de prendre une indépendance pour ne pas avoir à user de la violence envers ceux qu'elle fréquentait, ceux qui avaient l'audace de partager sa couche, d'humer son doux parfum, de caresser sa peau de velours... Non, s'il était resté, il n'y avait que folie qui aurait pu aboutir de cette situation, folie, haine, rage et fureur, jusqu'au point de l'acte impardonnable, celui qui l'aurait tout droit envoyé à la casse, à la réinitialisation dans le meilleur des cas.

Aujourd'hui il était là, dans cet endroit que nul autre connaissait, si ce n'était la frêle Neera. Une jeune femme, jeune fille, tout dépendait des heures, qui lui rappelait sa situation. Il l'avait rencontré il y avait de cela plusieurs semaines, elle tentait de voler un objet de valeur sur le marché, avant de fuir la colère des marchands qui se rendaient compte de sa supercherie. Ce jour il avait été frappé par sa pureté apparente, elle restait fière et droite dans la voie qu'elle avait choisie, ayant décidé de survivre sans l'aide de quiconque dans Rome, et ayant élu domicile sous les toits, dans un petit appartement inoccupé qu'elle avait aménagé à sa sauce. Quand il l'a rencontré, elle n'était pas en bonne posture, le choix qui s'était offert à elle était le suivant : garder ce qu'elle avait voler et mourir, ou bien laisser cela et filer. Appius à l'époque ne connaissait pas grand monde sur Rome, ainsi, le choix fait de vivre, il s'était placé au coté du marchand la menaçant, la fixant de son regard, puis lui offrit un de ses sourires énigmatiques avant de disparaitre de son champ de vision comme d'un claquement de doigts.

Pour elle, le temps s'était interrompu pendant dix bonnes secondes, pour lui, tout avait continué, il avait pris avec lui ce qu'elle convoitait, et s'était caché non loin pour observer la scène. Il ne doutait pas un instant qu'elle était débrouillarde, elle avait fuit de manière subtile, ne laissant aucune chance à quiconque voulait la suivre et n'avait l'habitude de grimper, sauter, courir. Ce jour là, il l'avait suivie, pas jusqu'à sa cachette non, un peu avant. Elle avait comme senti sa présence, et il l'avait bien compris, il entra donc dans son champ de vision, tenant dans la main ce qu'elle avait convoité quelques minutes auparavant. De cette rencontre se suivirent de nombreuses sorties, il l'avait un peu prise sous son aile en quelque sorte, il voulait la protéger tout simplement, sans l'encombrer, être présent quand elle en avait besoin tout simplement. Il avait sa vie à coté, elle avait la sienne et il ne se permettait pas de s'y immiscer.

Pourtant ils avaient fini par savoir et comprendre le secret de l'un et de l'autre, une obligation d'ailleurs pour se prouver leur confiance respective. N'importe qui ne devait pas connaitre l'emplacement de sa cachette, c'est pourquoi il avait accepté de lui raconter son passé, tout son passé. Mais revenons en à nos moutons... Elle n'était pas là, cela faisait un moment qu'il n'avait pas eu de nouvelles d'elle, partie pour ses propres affaires, ce qu'il pouvait deviner sans jamais dire pour ne pas l'offenser, il savait qu'elle partait souvent ainsi et revenait dans les heures qui suivaient. Sauf que là, elle n'était pas revenue aussi vite. Lui en avait profité pour passer par les arènes, un endroit qu'il fréquentait quelque fois, quand ce n'étaient les fosses. Le choix était facile, les arènes étaient plus sûres, plus "officielles", tandis que dans les fosses, ces arènes clandestines où seuls les rebuts de Rome combattaient pour de grosses sommes, étaient surtout présentes pour tout ce qui tournait autour des paris. De grosses sommes d'argent passaient par ces fosses.

C'était ainsi qu'il ramenait son "pain quotidien" pour la cachette. Il ne voulait pas rester à rien faire, profiter uniquement de ce lieu sans participer en quoi que ce soit. Parfois il revenait un peu amoché, mais la plupart du temps les combats étaient rapides, son pouvoir du contrôle du temps lui offrait un avantage conséquent sur ses adversaires. Quand il rentra, seuls les vêtements de la seconde personnalité de Neera étaient présents. Elle avait donc fini par rentrer... Pourtant elle n'était toujours pas là. Ce ne fut que plusieurs heures plus tard qu'elle fit son apparition. Et quelle apparition !

C'est un énorme fracas qui attira l'attention d'Appius, tête tournée vers l'entrée de la cachette, vers l'échelle, il pouvait voir une masse gisant sur le sol et marmonnant après avoir chuté. Etait ce elle ? Elle qui était pourtant si souple et agile ? Il se leva d'un bond du canapé sur lequel il s'était assis pour méditer, puis stoppa le temps en cet endroit pour n'apparaitre que face à celle qui trainait encore sur le sol. C'était bien elle, une petite entaille sur le front, le regard embué. Le temps reprit sa place et son chemin, alors qu'il venait d'apparaitre face à elle. C'était probablement la capacité qu'il préférait, pouvoir apparaitre et disparaitre à sa guise. Mais celui qui connaissait son pouvoir savait qu'il ne pouvait aller bien loin avec cela.


- Tu ne fais pas autant de bruit quand tu rentres d'habitude...

Il attrapa sa main qui trainait près du sol, puis l'aida à se relever, sans vraiment le lui demander à vrai dire. C'est là qu'il se rendit compte de son état. Elle sentait l'alcool et ne tenait droit que difficilement...

- Qu'as tu fait ? Et pourquoi as tu pris autant de temps ? Est ce que ça va ?

Cela faisait pas mal de questions à vrai dire, mais il s'inquiétait un peu de la voir ainsi, il avait essuyé de son pouce le sang qui perlait sur son front, rien de très grave, mais tout de même, dans quoi s'était elle fourrée cette fois ?
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Messagepar Neera Aella le 16 Avril 2013, 11:53

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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Appius Silius le 16 Avril 2013, 12:16

Nul homme ne parvient à rester sur ses deux jambes toute sa vie. Tous tombent, c'est un fait, les erreurs sont communes, banales, presque naturelles. Le plus dur dans la chute ce n'était pas la chute en elle même, on finit souvent par s'y habituer, on tombe une fois, puis deux, puis trois, la douleur est moindre au fur et à mesure que le temps passe. Non, ce n'était pas la chute le plus difficile, ni même la douleur, qu'elle soit physique ou non, le plus difficile c'était de se relever. Se relever quelque soit la cause de la chute, se relever toujours et encore, envers et contre tous.

Neera ce soir là ressemblait étrangement à une enfant. Une enfant ayant vidé les fonds de verres des grands et en payant les conséquences. Elle était saoule, c'était un fait, elle dégageait encore un peu cette odeur de vin, gloussait constamment quelque soit ce qui pouvait se passer autour d'elle. Ce n'était pas son état normal, il avait du se passer quelque chose de spécial la veille. Appius ne savait pas, il ne pouvait pas savoir. Il ne répondit même pas à sa demande lorsqu'elle lui demanda d'apparaitre de nouveau, elle savait qu'il ne pouvait le faire indéfiniment. Elle se laissa faire, enfin, sans trop le choix en fait vu qu'il l'avait relevé sans lui demander quoi que ce soit. Elle ne tenait pas sur ses jambes, elle n'était pas en sucre, mais elle s'était tout de même bien amochée. Soit, sa nature particulière allait la guérir en bien moins de temps qu'une autre personne mais tout de même... Il avait vu sur son visage la douleur quand il avait passé son pouce sur son front, chaque signe apprenait quelque chose sur son état.

Elle croyait qu'elle avait bu... ça par contre, il aurait pu lui certifier ! Probablement par fierté, elle repoussa ses mains de ses épaules, ce qui pouvait lui servir de tutelle pour tenir droite, avant de tanguer un peu... beaucoup... puis finir par se cogner de nouveau contre son torse. Bon, au moins elle n'était pas tombée en arrière, de toute façon il ne l'aurait pas laissée se fracasser le crâne à nouveau. Elle riait, encore et encore, à en perdre la tête... Cette situation décontenançait un peu Appius, il ne l'avait jamais vue ainsi, il ne savait même pas comment réagir face à cela.


- Pas si en retard... ? Cela fait deux jours que tu es partie d'ici Neera. Tu sais que je ne chercherai pas à m'immiscer dans tes affaires, c'est la règle qu'on s'est instaurée quand tu m'as accepté ici, mais je me suis tout de même fait un peu de souci en ne te voyant pas revenir.

Son état trahissait un mal être, comme si elle avait bu pour une raison bien particulière. Ce ne pouvait être pour une victoire non, elle ne le faisait jamais, il avait donc du se passer quelque chose qui l'avait traumatisée pendant cette sortie nocturne. Sans lui laisser le temps des protestations, un bras vint se glisser sous ses genoux pendant que l'autre s'était enroulé sous ses épaules, la décollant du sol pour la porter dans ses bras, comme un père l'aurait fait pour son enfant, ou comme un prince charmant le ferait pour sa princesse pour les âmes plus romantiques. Il marcha quelques mètres, elle avait besoin de repos, de stabilité.

- Tu as besoin de te reposer. Je veillerai sur toi jusqu'à ce que tu te sentes mieux.

Il lui sourit, un sourire franc et sincère, elle l'avait sorti d'une galère autrefois, et à force de la côtoyer, il avait fini par la protéger malgré lui, c'était presque naturel chez lui ce comportement. Il la déposa donc sur ce qui lui servait habituellement de lit. Il se doutait qu'elle allait sûrement avoir son mot à dire, qu'elle n'allait pas voir cela du même oeil, après tout, ivre elle n'avait pas l'air de vouloir s'endormir, encore fallait il qu'elle le puisse. C'est simplement la seule chose qui lui était venue à l'esprit. De toute façon, s'il la laissait debout, elle allait encore se cogner partout, ce n'était pas gérable. Il ne pouvait pas non plus la garder indéfiniment dans ses bras, non, la meilleure solution était de l'allonger sur son lit, peut être que le sommeil la prendrait plus rapidement que prévu.
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Messagepar Neera Aella le 16 Avril 2013, 19:26

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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Appius Silius le 17 Avril 2013, 09:11

Elle avait perdu la notion du temps. Deux jours pour elle, c'était comme si elle n'avait perdu qu'une simple soirée à l'entendre. Mais petit à petit la raison semblait revenir, lentement mais sûrement, au fur et à mesure qu'elle emmagasinait les informations qu'Appius lui offrait. Enfin des informations... Là où elle ne fut pas vraiment d'accord, ce fut quand il la porta, d'un style plus délicat que pour porter un sac à patates par exemple. C'est vrai qu'elle n'avait pas l'habitude de le voir agir ainsi, lui non plus d'ailleurs. Mais aujourd'hui était une soirée exceptionnelle, elle n'était plus elle même alors il fallait agir et penser pour elle en quelque sorte. Quel ami aurait il été s'il l'avait tout simplement ignorée, laissée dans son ivresse jusqu'à ce que le sommeil ne vienne l'assommer, ou plutôt qu'elle ne s'assomme toute seule pour laisser place au sommeil.

Il ne répondit point à ses remarques, princesse ou pas, c'était comme ça, il était bien décidé à faire ce qui était bien. La seule réponse qu'elle eut c'est un léger rire, presque discret, s'amusant un peu de la situation et de ses paroles... Elle le vertige... Alors qu'elle vivait sous les toits, qu'elle n'hésitait jamais à sauter de très haut, non c'était impossible qu'elle puisse avoir le vertige dans ses bras, aussi près du sol que cela. Pourtant ce n'est pas ce qu'il avait prévu qui s'en suivit. Il était parti pour la poser tranquillement sur sa couche et rester assis non loin le temps qu'elle s'endorme, mais la petite effrontée en avait décidé autrement. A peine une jambe vint effleurer le lit qu'elle y prit appui pour les projeter en arrière. Une chance que Neera ne pesait pas lourd, mais c'est en titubant sans pouvoir trouver l'équilibre qu'Appius fut contraint de faire de nombreux pas en arrière jusqu'à buter contre le canapé et y tomber. Le résultat final ? Il ne l'avait pas lachée, pas question de lui coller une énième bosse après ce qu'elle venait de se faire non. Il se retrouva donc assis sur ce fameux canapé, elle sur lui en califourchon, lui faisant face.

Il ne savait pas par quelle moyen elle avait réussi à se glisser ainsi, mais bon, c'était Neera, il l'avait déjà vue user de sa souplesse pour s'extirper des griffes d'un garde, alors plus rien ne l'étonnait venant d'elle, parfois même il l'imaginait faite de caoutchouc. Jamais lui n'aurait pu suivre la moitié de ses mouvements c'était un fait indéniable, d'ailleurs il n'y tenait pas plus que cela. Bref, c'est à nouveau sous les rires que le "calme" reprit place, il ne bougeait pas, elle avait gardé son étreinte autour de son cou, comme accrochée de peur de tomber. La première phrase qui sortit de ses lèvres fit secouer sa tête de droite à gauche en fermant les yeux, un sourire aux lèvres. Non il ne fallait pas qu'il l'encourage dans son ivresse, mais il était difficile de se forcer à garder son sérieux alors que la situation se prêtait aux rires. La Fille de l'Ombre oui, c'est bien ça... Mais est ce que les Ombres sourient ?

Alors qu'il allait ouvrir les lèvres pour lui répondre et chercher à la convaincre de retourner se coucher, elle renchérit, mais d'un ton moins joyeux, presque mélancolique. Il... Il... Ce mot retentissait dans la tête d'Appius, elle ne lui avait pas beaucoup parlé de lui, c'était un sujet qu'elle avait tendance à taire pour éviter la peine. Pourtant il connaissait son nom, Alessandro. Celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était devenue. Appius ne l'avait jamais vu, jamais rencontré, quand il était arrivé ici, il n'était déjà plus de ce monde. Pourtant, il doutait qu'il l'aurait textuellement tuée de la voir revenir en cet état. Probablement qu'elle aurait passé un sale quart d'heure oui, mais la tuer... Enfin ce devait être une expression qu'elle utilisait. Elle avait murmuré, et le ton qu'elle avait pris avait forcé le silence d'Appius, ce qui se passait prenait une toute autre tournure, la mélancolie s'installait peu à peu alors que son ivresse disparaissait. Les gestes qu'elle faisait devenait presque tendres, sa main dans son cou puis sur sa joue, son regard dans le sien sans le quitter une seconde, la solitude la pesait.

C'est probablement sa dernière phrase qui le désarma complètement. Il avait toujours agi comme un grand frère jusqu'à maintenant, il ne l'avait jamais laissée seule, mais pourtant quelque chose lui manquait. Son corps s'était pressé contre le sien, comme recherchant une présence, rassurante. Appius ferma les yeux quelques secondes, puis ses mains quittèrent le coté de son corps pour entourer sa taille et se rejoindre en son dos. Ainsi il l'attira encore un peu plus contre lui, collé l'un l'autre, son visage venant s'enfouir en son cou tandis que ses mains se mettaient à caresser le milieu de son dos du bout des doigts. Il releva légèrement son visage pour lui murmurer tout simplement.


- Tu n'es plus seule Neera. Je ne suis pas une Ombre qui disparaitra aux premiers rayons de soleil.

Il chercha à se reculer légèrement pour replonger son regard dans le sien en lui souriant, puis il reprit tout simplement.

- Tu es certaine de ne pas vouloir te reposer un peu ? Si tu veux je reste avec toi. Tu sais que tu peux compter sur moi quoi qu'il arrive, je ne te laisserai pas seule.

Nouveau sourire, et voilà qu'il déposait un baiser sur son front, se reculant à nouveau pour la regarder. Il ne voulait pas la forcer à se reposer si elle ne le souhaitait pas, mais maintenant que l'ivresse disparaissait, la raison allait reprendre son droit, et probablement qu'il retrouvera la Neera qu'il avait laissée deux jours de cela, enfin, c'est ce que sa logique avait conclu.
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Messagepar Neera Aella le 17 Avril 2013, 17:30

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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Appius Silius le 18 Avril 2013, 09:05

Il y avait parfois des choses en ce monde qu'on ne comprenait pas. Cette soirée en faisait parti pour Appius. La retrouver ainsi, dans un tel état, saoule et ensanglantée, son comportement protecteur avait pris le dessus, c'en était presque obligatoire à ce stade. Elle avait besoin de quelqu'un, et la seule personne qu'elle connaissait assez bien et qui se trouvait justement ici même, c'était lui. Le choix était vite fait finalement. Elle avait toujours été quelque peu spéciale, la considérant la plupart du temps comme une petite soeur plus qu'autre chose, elle ne s'était jamais comportée en sa présence en femme à part entière. Non, il n'y avait jamais eu de quiproquo, rien d'insinué, tout avait été clair jusqu'à maintenant et ils avaient su fonder ensemble une amitié plutôt forte. Il avait remplacé, bien qu'en peu de domaines, celui qu'elle avait perdu, et lui avait trouvé une personne à protéger comme il l'avait fait par le passé avec Valentina.

Ils s'étaient donc retrouvés dans cette position. Pour lui cela ne signifiait pas grand chose, à part qu'elle avait besoin que quelqu'un soit là pour elle. Il pouvait bien faire ça pour elle, se montrer présent comme elle avait pu l'être pour lui. Mais ce qui suivit allait bien au delà de ce que l'androïde pouvait imaginer voire même penser. Il voulait la faire sourire, qu'elle se sente bien tout simplement afin de faire tomber ce masque de tristesse qu'elle portait depuis son retour. Il sentait qu'elle se calmait peu à peu, emmagasinant ce qu'il disait, et trouvant refuge contre lui, comme une fille contre son père, ou une soeur contre son frère. Mais lorsqu'elle approcha son visage du sien, encore et encore, jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent, il n'eut de temps que de dire très peu de choses.


- Qu'est ce qu...

Elle faisait pression de ses bras sur sa nuque, ses lèvres s'étaient soudées aux siennes tandis qu'elle lui offrait un baiser rempli de tendresse et de précipitations. Il ne la repoussait pas pourtant, comme figé, surpris de ce qu'elle faisait. Cela parut si long, et à la fois très court. Jamais elle n'avait émis l'hypothèse de ce genre de rapprochement, lui non plus, cette situation était nouvelle pour Appius, si bien qu'il ne savait pas bien comment réagir face à cela. Il resta donc là, sans bouger alors que ses bras quittaient son dos pour retomber le long de son corps, les yeux ouverts en la regardant, intrigué. Il savait qu'elle ne s'était jamais aventurée dans ce genre de voie. La discussion n'avait été que peu évoquée, mais il le savait, elle était et restait jusqu'à maintenant innocente en quelque sorte. Pourquoi faisait elle cela ? Etait ce dû à son ivresse ? En était elle consciente ? Quand elle se sépara de lui, du moins quand leurs lèvres se quittèrent, elle restait face à lui, son regard dans le sien, ses joues rosies. Elle appréhendait sa réaction, ça se voyait, pourtant elle n'avait pas ce regard vide que les humains avaient quand ils étaient saouls. Dire quelque chose... Comme si c'était facile après cela... Il ferma les yeux un instant, puis les rouvrit pour essayer de placer quelques mots malgré sa surprise.

- Pourquoi... ? Qu'est ce que... Je ne comprends pas Neera.

Il avait pu observer sur son visage que quelques trainées de larmes avaient fait leur apparition, il s'empressa de son pouce de les essuyer avec douceur pour qu'elle retrouve son visage qu'il connaissait si bien, celui où la joie avait pris place tout simplement.

- Est ce l'alcool qui ... ?

Il ne voulait pas profiter d'elle, ô grand jamais. Un homme de passage ne se serait certainement pas posé la question, mais lui si. Il tenait à elle d'une certaine manière, il en était devenu le protecteur, du moins c'est ce qu'il s'imaginait. Mais le chemin qu'elle venait de prendre était tout à fait différent... Lui ne se permettrait même pas de faire ce pas vers elle, il y avait trop de questions en lui, le voulait elle vraiment, était ce réfléchi, dû à l'alcool ?
Il ne finissait pas ses phrases, comme encore choqué et intrigué de ce qu'elle venait de faire. Dire qu'il n'avait pas aimer aurait été mensonge, il ne l'avait pas repoussée après tout. Mais avait elle seulement conscience du chemin qu'elle empruntait là maintenant ? Il restait devant elle, sans la quitter des yeux, tandis que ses mains se rejoignaient à nouveau en son dos, sans la serrer contre lui. Un petit geste anodin, mais il ne voulait pas non plus la peiner encore plus. Il était là pour elle ce soir, sans chercher à profiter de son état de faiblesse passager. Lui pardonnerait elle si il se laissait aller et qu'elle prenait conscience de ce qu'elle faisait seulement plus tard ? Il ne pouvait pas réagir concrètement au final, quoi qu'il fasse pouvait la peiner, il lui fallait savoir en premier lieu si elle faisait ça en pleine conscience tout simplement. Que se passe t-il quand l'ombre et la lumière s'unissent ?

-
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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Neera Aella le 18 Avril 2013, 14:46

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Re: [E5]Le poid de l'échec [Appius]

Messagepar Appius Silius le 18 Avril 2013, 15:27

Le silence avait pris place dans la pièce. Un silence presque religieux. Il avait formulé quelques débuts de phrases, quelques questionnements pour essayer d'éclairer ce qui venait de se passer. Elle restait là, contre lui, assise sur lui lui faisant face, elle ne semblait pas vouloir bouger, ni même regretter ce qu'elle venait de faire. Elle avait secoué la tête lorsqu'il avait parlé des effets de l'alcool. Se sentait elle vraiment saine d'esprit ? L'alcool n'avait donc t-il plus aucun effet sur elle ? C'est vrai que son corps était différent des autres, il récupérait bien plus rapidement que la normale, quand elle se blessait, cela ne durait pas, peut être était ce la même chose pour l'ivresse...

Quand elle brisa ce silence qui devenait de plus en plus pesant, pour lui dire qu'elle n'était plus une enfant. Avait elle compris ce qui le tracassait ? Il la voyait comme une petite soeur et non comme une femme à part entière. Une faute ? Peut être bien... En tout cas c'est ce qui avait permis qu'ils s'entendent aussi bien et se lient d'une amitié suffisamment forte pour partager de nombreux secrets sur l'un et l'autre. Elle n'était plus une enfant... Voilà que sa vision changeait complètement à son sujet... D'ailleurs, alors qu'il réfléchissait à ce qu'elle venait de dire, elle tirait lentement sur le fil qui laçait sa chemise, laissant le tissu glisser jusqu'aux extrémités de ses épaules, prêt à tomber au moindre mouvement et dénuder ce corps qu'il ne s'était jamais permis même d'imaginer.

Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, plus doux, plus rapide aussi. Elle ne voulait pas dormir seule, voilà qui était dit... Appius ne put que fermer les yeux une seconde fois, beaucoup trop d'informations en même temps, une situation qui avait changé du tout au tout sans qu'il n'ait pu le voir venir. Quand il ouvrit les yeux à nouveau, il plongea son regard dans le sien et lui sourit en haussant les épaules, comme si cela paraissait évident.


- Ne t'ai je pas dit tout à l'heure Neera que je ne te laisserai pas seule ?

Il lui sourit de nouveau, puis alla caresser sa joue du revers de sa main. Il fallait tout réapprendre, tout revoir dans sa façon de concevoir cette relation, dans sa façon de la regarder, de l'appréhender. C'était étrange finalement, mais il ne pouvait pas se défiler, il tenait à elle, il ne voulait ni la blesser et surtout ne pas faire perdre ce sourire qu'elle avait si souvent sur son visage. Mais pourquoi lui ? Etait il le seul qu'elle connaissait dans cette ville ? Ce n'était pas vraiment de la gêne qu'il avait, au final bien qu'il l'avait toujours vue comme une enfant elle faisait tout de même office de très jolie femme, non c'était plutôt une certaine appréhension, car le peu de chose qu'elle avait su lui dire à ce sujet c'est qu'elle ne connaissait pas grand chose si ce n'est rien à tout cela... Et si tel était le cas c'était tout de même une lourde responsabilité à porter sur ses épaules. Il tenta tout de même, au cas où...

- Et tu as sommeil ?

Une question, mi innocente, mi amusée, le ton qu'il avait pris était celui qu'il prenait quand il voulait la faire rire avec des paroles inutiles ou des questions dont il connaissait déjà la réponse. Il replaça ses mèches de cheveux rebelles en relevant sa main de sa joue à sa chevelure, puis lui offrit un nouveau sourire. Il allait avoir un peu de mal à faire ce premier pas, mais elle comprendra sûrement. Sans chercher à attendre sa réponse, il se leva de ce canapé ou trop de choses avaient été faites, puis la transporta, elle toujours accrochée dans ses bras, ayant gardé cette même position, jusqu'au lit où il tenta à nouveau de l'y allonger. Sauf qu'au lieu de l'y déposer simplement comme la dernière fois, il se glissa lui aussi sur les draps, cherchant à se placer juste à ses cotés pour rester en contact avec elle, sans la quitter du regard. Le flou commençait à disparaitre peu à peu, mais il n'avait encore pas d'idée précise sur ce qu'elle attendait de lui à cette heure. Voulait elle simplement une présence, comme avait pu l'être celui qu'elle considérait comme son père ? Ou bien par son affirmation de ne plus être une enfant.. Il ne cherchait pas à s'embrouiller l'esprit, les choses se feraient tout simplement, il restera à ses cotés cette nuit.

Son haut n'avait pas bougé plus que cela, seule une de ses épaules s'était découverte, l'ayant allongée, cela avait stoppé la chute du fameux tissu.. Se positionnant sur le coté, il la regardait alors que tout se bousculait en sa tête, sa main libre vint caresser du bout des doigts son épaule dévoilée, l'effleurant simplement pour le moment, cherchant ses réactions et ses attentes sur son visage.
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