[E5] Retour à la case départ...

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 07 Avril 2013, 13:31

Je sortis de veille au premier bruit de butoir. La porte vola en éclat devant mes yeux ébaillis. Que se passait-il ? Le garde protégeant habituellement la demeure semblait immobile et laissait entrer une troupe de soldats de Minerve, armes au poing et le bouclier brandit. Je ne bougeais pas d’un millimètre. Je savais fuir devant une dizaine de soldats, les arbres du viridarium me permettrait d’atteindre le sommet du muret d’enceinte et je pourrais rapidement crapahuter en ville, mais pour quelle destinée ? Vivre en ermite quelques heures, quelques jours, mais après ? Je me ferais rapidement arrêter. Autant risquer la réinitialisation immédiatement. Même si l'injustice triomphait à Rome, je ne pensais pas avoir commis le moindre acte répréhensible. Sans grande surprise un soldat me brailla dessus immédiatement.

-- Où se trouve l’usurpatrice ?

Je clignais des yeux, ne comprenant pas vraiment la question. Éliminant de fait Sibylla, je pensai à la cuisinière. J’imaginais mal le plot inactif de cet androïde, mais je désignai la cuisine. Il ouvrit la porte, mais son regard ne s’attarda même pas sur elle. Me serais-je trompé ?

Un coup de bouclier me projeta au sol et me fit comprendre qu’il ne parlait pas de la cuisinière mais de Sibylla. Du sang perlait de ma lèvre fendue. Mes automates de soin réparèrent immédiatement la blessure, mais je restai au sol, feignant l’impuissance jusqu’à ce qu’un nouvel ordre tombât.

-- Je parle de ta Domina, où est-elle ?

Je n’eus pas à répondre que Sibylla se présenta à la porte, vêtue d’une toge en soie. On la lui arracha, je me relevai d’un bond mais trois lances me firent comprendre que je n’avais à intervenir. Je ne bougeai plus et observai. Étrangement, Sibylla ne protestait pas et ne semblait même pas surprise de cette irruption. Les élections étaient-elles annulées ? Est-ce que Mettius prenaient le pouvoir par la force ? Je réfléchissais à toutes les éventualités politiques, mais je restai pentois à l’annonce de la condamnation.

-- Sibylla Servia, vous êtes en état d’arrestation pour tromperie sur votre nature androïde. Vos biens sont intégralement confisqués et retournent au domaine.

Quel choc ! Le soldat passa la main sur le poignet de Sibylla et en arracha les nombreux anneaux qui ne la quittaient jamais. Une couche de maquillage disparut et je découvris le code barre. Comment avait-elle réussi ce tour de force ? Je l’admirais et la plaignais sincèrement. J’imaginais déjà sa réinitialisation et sans aucun doute la mienne. Comme elle, je fus ferré et jeté dans une cage arrimée à des chevaux. Nous fûmes transférés jusque vers le tribunal. Je comprenais là la sentence imminente. L’information avait été portée à la connaissance de la foule, car de nombreux romains la conspuait et nous balançait des fruits pourris ou autres pierres. Le trajet me sembla durer une éternité. Et une fois au tribunal, je fus définitivement séparé de celle qui fut ma Domina.

*

* *


Quelques heures plus tard, le juge se tenait devant moi. Il ne me regardait pas et ne prêtait pas plus d'attention à moi qu'à un vase. J’avais toujours mes chaînes me maintenant pieds et poings liés. Attendant la sentence, je ne prononçais pas le moindre mot et pensait à Lia. J’étais convaincu de la connaître et d’ici quelques secondes, je l’aurais oubliée. Pourtant la phrase du juge à son greffier me surprit et m'offrit une lueur d'espoir.

-- Il ignorait tout d’elle. Nous n’avons pas le temps de le réinitialiser. Les achats de Sibylla sont caduque, rendez-le à son ancien propriétaire, Spurius Aebutius. Faites de même avec les trois autres androïdes.
-- À vos ordres, votre Honneur !

Je faillis souffler de soulagement. Qui aurait prédit que je serais heureux de me rendre chez Spurius ? La réinitialisation m’était épargnée. J’avais encore le goût de cette potion de vérité en bouche. Et mes process peinait à éliminer ce substrat de ma gorge. La fièvre était retombée et apparemment, ils m’avaient cru quand j’avais affirmé ne rien savoir du statut de ma maîtresse. Elle avait dupé tout le monde, moi le premier. La potion était en un sens inutile. Mais qu'importe. J'étais sauf en un sens. Il ne me restait plus qu'à attendre un nouveau propriétaire. À nouveau le stress m'envahit. Malgré l'habitude de ne pas maîtriser mon destin, cette situation m'effrayait.

Et c’est ainsi que quelques minutes plus tard, on me ramenait chez lui, Spurius Aebutius. Tous les actes signés par Sibylla allait être annulés. Nul doute que cela provoquerait un tollé au sein du Sénat, que tout le monde allait en parler. Quel dommage ! Elle semblait pourtant si tolérante et soigneuse avec moi. Je la regrettais déjà. Endeuillé, je fus jeté dans une cage et ne prêtai pas attention au sourire sadique de Spurius. Je me retrouvais avec la cuisinière, le garde du corps de Sibylla. Tous les actes annulés, Spurius se retrouvait ainsi notre légitime propriétaire. Vu comme il se frottait les mains, nul doute qu’il n’avait jamais dû avoir à rembourser l’argent gagné dans ces transactions avec Sibylla.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 07 Avril 2013, 14:03

La vie vous joue parfois de très mauvais tours. Cicéro avait disparu sans aucune trace. Laurane, son androïde, sa confidente, sa seule et unique amie, elle aussi. Mais bon sang, où étaient-ils ? Qu’est ce qui avait bien pu leur arriver ? Pas un mot rien de leur part, et ce n’était pas normal surtout de l’androïde qui veillait depuis leur fuite sur ce jeune homme. Je devais vérifier quelque chose par moi-même…J’avais horreur de pousser les portes du marché aux esclaves de Spurius. Horreur de ressentir toutes ces émotions et de voir ces androïdes traités comme des bêtes. Tous ceux qui foulaient le temple de Pluton étaient considérés comme des fidèles serviteurs et en aucun cas des esclaves ou des animaux. D’ailleurs, je n’en avais jamais eu la possession de l’un d’entre eux, parce que pour moi, il ne pouvait être question de servitude. Mais là, n’était pas ma priorité pour aujourd’hui. Drapée d’une longue toge noire, enveloppée d’une cape de même couleur, la capuche sur mes longs cheveux d’ébène, je sortais du Temple pour remonter vers le cœur de la cité en elle-même avec une besace dans laquelle se trouvait de quoi payer une fortune pour un androïde.

Tous les indices me ramenant à Cicero et à Laurane seraient les bienvenues pour reconstituer un puzzle qui devenait de plus en plus mystérieux. Sur le chemin, je m’apercevais de la présence bien trop nombreuse de soldats. Que faisaient-ils tous là, regroupés, comme à surveiller, guetter quelque chose, quelqu’un ? Aucune idée. Je continuais ma marche sur une bonne vingtaine de minutes, observant toujours les alentours jusqu’à parvenir sur la place du marché. Il y avait déjà foule pour un début de matinée et de nouveau des soldats un peu partout. Je stoppais mon avancée, détaillant les diverses boutiques. Une seule m’intéressait et elle était non loin de moi, en apercevant sa devanture et le nom de Spurius écrit en grosses lettres. J’espérai ne pas retrouver Laurane en petits morceaux ou complètement réinitialisée. Non, non, je vous en prie Seigneur Pluton… pas ça …

Je glissais ma main entre les pans d’un veux rideau lourd, ouvrant ainsi l’ouverture de la boutique. Déjà mon cœur se serrait mais au moins, je n’entendais pour le moment aucun cri ou supplications d’androïdes. Un silence étrange régnait et je détestais cela. Une silhouette, une femme, certainement une androïde s’approcha de moi vêtue de quelques bouts de tissus qui dissimulaient son corps …


- Puis-je vous aider, Domina

« Domina », un mot que je ne supportais pas mais là je devais faire abstraction à ce genre de chose si je voulais toucher au but. J’étais venue jusqu’ici pour chercher une personne bien particulière, et connaissant le maitre de ces lieux, il me poserait tout un tas de questions. Un autre androïde entra dans la pièce, c’était un mâle cette fois-ci. Il restait silencieux dans son coin. Certainement les esclaves de Spurius.

- Vous a-t-on amenés dernièrement de nouveaux … escl… androïdes ?

- Mon maitre Spurius vous fera visiter les cages des nouveaux objets qu’il a acquis, Domina.

Visiter les cages … ? Je soufflais lentement pour tenter de faire disparaitre la pression et cette situation qui me dérangeait au plus haut point. Comment pourrai-je rester neutre devant ces personnes que l’on jetait en cage ? Serai-je capable de fermer les yeux, de me retourner et de sortir d’ici si je ne trouvais pas Laurane ? L’androïde m’invita d’un geste de la main à la suivre dans la seconde pièce, à l’arrière de la boutique. Je la suivis sans ajouter un mot … de tout façon… rien n’aurait en sortir lorsque mes yeux bleus se posèrent sur des cages et ces hommes et ses femmes emprisonnés comme des bêtes. Je vis rapidement un tour de ces cachots. Laurane n’était pas là… Au moins, je pouvais croire qu’elle avait échappé à un destin dès plus sombre. Il y avait trois individus : une femme et deux hommes. D’après leurs vêtements, ils devaient être là depuis peu. Leurs habits n’étaient ni tâchés, ni déchirés …Leurs regards reflétaient la peur et l'incompréhension. J'aurai dû partir ... mais non ...


- Qui sont-ils ?
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 18 Avril 2013, 11:11

Me revoilà à mon point de départ. Mais je mesurai ma chance dans ce malheur. J’avais pu échapper à la réinitialisation. Dans ma cage, mes chaînes serraient trop mes poignets. Je lisais dans ces entraves la peur éprouvée par les romains. Ils craignaient la rébellion, la puissance des androïdes et notre émancipation.

De mon côté, je me contentais de réfléchir à des points plus terre à terre. Je faisais le tri dans tous mes enregistrements acquis avec Sibylla. Je semblais en veille, parfaitement immobile. Pendant ces moments d’introspective, je ne paraissais guère humain. Sibylla avait été conçue différemment et je m’interrogeais sur son sort. Elle ne pourrait plus se faire passer pour une humaine. Mais serait-elle jetée dans l’arène du colisée ou réinitialisée ? J’imaginais bien des sénateurs revanchards la prendre comme esclave sexuelle. Malheureusement, j’aurais rapidement la réponse.

Dans l’autre pièce j’entendis une voix féminine et une androïde sexuelle de Spurius discuter. Mes programmes de mimétisme humain reprenaient sans que je m’en rende compte leurs fonctions. Un acheteur potentiel entrait dans la boutique. Le rideau s’écarta et mes cils battèrent. Devenait-il impopulaire d’acheter un esclave qu’elle se cachât de la sorte ? Dissimulée dans une bure qui ne laissait rien paraître, elle s’enquit des nouvelles recrues. Je me demandais s’il s’agissait d’une habituée ou si elle était à la recherche d’un androïde bien précis. Cherchait-elle à acheter Sibylla ?

Son hésitation sur le mot esclave me surprit. Je l’observais mais je ne pouvais rien déterminer au travers des fibres de tissus. Mes dons innés fonctionnaient en permanence, sans que je n’ai à les lancer. Je décrouvrais ses zones érogènes mais ne prêtaient guère attention à cela. Mes programmes d’enregistrement notaient ces points dans un coin de ma mémoire. Elle parcourut la pièce et s’attarda sur le garde du corps, la cuisinière et moi-même. La propreté de nos tenues témoignaient de notre récent retour à la case départ et de la richesse de notre ancienne propriétaire.

La cuisinière s’avança d’un pas et percuta les grilles de la cage. Je la fis reculer d’un pas et elle commença son discours de présentation, détaillant ses talents culinaires et citant quelques titres de recettes. Le garde du corps déclina à nouveau son identité qui n’était autre qu’un numéro de série à 11 chiffres. J’avais envie que cette femme m’achète. La richesse de nos vêtements avaient attiré son attention, la façon de se reprendre sur le mot esclave augmentait la probabilité qu’elle soit assez riche, équilibrée et saine d’esprit. Mon expérience avant Sibylla m’avait traumatisé même si je ne gardais que des flashs de ce passé.

Je m’avançai donc d’un pas et saisis du bout des doigts un des barreaux.

-- Je me nomme Servius Aebutius, ancien major d’homme de Sibylla Atilius.

Je me présentais comme major d’homme pour me distinguer des deux autres androïdes. Les esclaves ayant ce privilège augurait d'une plus grande autonomie, de plus grandes facultés intellectuelles. J’avais également pris soin de ne pas prononcé le mot esclave dans ma première phrase. Mais pour éviter qu’on m’accuse de mensonge et qu’on me réinitialise, je précisais ma fonction première.

-- Je suis un esclave sexuel.

Voilà qui était dit ! Je ne connaissais rien de cette femme, ni son visage, ni son nom, ni même la couleur de ses yeux dissimulés sous cette capuche. De toute façon je fixais ses pieds, humblement. Mais en réalité, je me concentrai sur mon don pour détecter la moindre dose d’excitation éventuellement suscitée par ma fonction sexuelle.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 18 Avril 2013, 18:34

Part d’ici… Ce que tu cherches ne s’y trouve pas.
Part d’ici… Ce lieu empeste l’horreur…
J’aurai dû écouter cette petite voix dans ma tête. J’aurai dû … mais je ne le fis pas.
L’androïde que je cherchais, du nom de Lauranne, ne s’y trouvait pas. Je ne savais pas si c’était une chance pour elle ou pas. Elle aurait pu très bien être attrapée, démembrée ou je ne sais quoi d’autre. Comment pouvait-on disparaitre de la sorte avec un humain qui avait l’esprit d’un gamin de douze ans ? Je secouai ma tête pour chasser mes réflexions et revenir à l’instant présent. J’avais suivi cette androïde, certainement une acquisition du Spurius, propriétaire des lieux. J’aurai dû faire demi-tour et ne pas la suivre dans cette autre pièce, dissimulée derrière un lourd rideau. Qu’est- ce qui m’était passée par la tête pour avancer et découvrir les « cages » comme elle me l’avait soulignée ? Pas de curiosité, non, je n’étais pas ainsi… Alors quoi ? Rien que le fait qu’elle me nomme « Domina », me donnait la nausée. Je ne supportais pas ce mot tout comme l’esclavage et cette soumission des androïdes.

Je me retrouvais face à un grand cachot. A l’intérieur, trois personne : deux hommes et une femme. Des androïdes. Leurs vêtements propres et leurs manières de se tenir détonnaient de l’endroit qui nous entourait. La première à parler fut la femme dont les compétences la désignaient comme une cuisinière hors pair. C’était intéressant. Il manquait de personnel au Temple. Le second me récita son numéro de série, précisant qu’il était un garde du corps. Ça, c’était tout aussi intéressant. Un garde du corps pas spécialement pour me protéger mais pour veiller à la sécurité de la grande salle des archives du Temple. Le troisième s’avança, saisissant les barreaux du bout de ses doigts. Il était plus grand que les deux autres et il me dépassait de deux têtes. Je redressais mon visage pour l’observer et l’écouter attentivement. Lorsqu’il déclina son identité et sa fonction de major dôme tout devint très clair dans mon esprit. J’avais entendu parler de la déchéance de la Sénatrice Sibylla Atilius, une androïde se faisant passer pour une humaine depuis toutes ces longues années. Jamais, je n’aurai pensé à tomber sur ses droïdes.

Je n’avais qu’une bourse sur moi. Elle devait être destinée à libérer Lauranne si je l'avais trouvée ici. Or, ce n’était pas le cas. Maintenant, il me restait comme solutions : soit à partir d’ici, sans me retourner, ou bien choisir l’un deux et donner à cette personne une autre vie. Avaient-ils été déjà tous réinitialisés ? Certainement pour une meilleure valeur des biens à l’achat. La cuisinière et le garde du corps pourraient servir le temple à plusieurs niveaux… mais le majordome ? C’était plus délicat. Je devais au moins en sortir un d’ici.


- Vous avez fait votre choix Domina ?

Je me tournais vers l’androïde de Spurius et avant même que je puisse lui répondre, celui qui s’était dévoilé comme majordome de l’ancienne sénatrice, ajouta un détail surprenant dans ses fonctions. Il était aussi un esclave sexuel. J’arquais un sourcil perplexe en sa direction laissant retomber enfin ma capuche en arrière et y dévoiler ma longue chevelure d’ébène. Ce n’était pas sur ce genre de « prestations » que j’allais l’acheter. Je m’avançais de nouveau devant les barreaux, vrillant mes yeux bleus intenses dans le sien au moment où il osa redresser son regard vers moi.

- J’espère que tes attributions ne s’arrêtent pas à cela ?

- Les esclaves de la Sénatrice Atilius sont en soldes, si je puis dire ainsi ! Qui pourrait bien vouloir de ces machines qui ont servi une autre machine se faisant passer pour une femme et une sénatrice ?

Je pivotais sur moi-même pour voir se dresser devant moi la silhouette du maitre des lieux. Si un jour on m’avait dit que je devrai faire affaire avec ce type de la pire espèce, je ne l’aurai jamais crue.

- Puisqu’ils sont en solde et qu’ils semblent vous gêner, je peux en savoir le prix… Des 3 ?

Dans ma besace, j’avais une petite fortune, autant essayer de les sauver tous les trois. Ma question surpris mon interlocuteur. Je n’étais peut-être pas le petit bout de femme qu’il pensait pouvoir acheter trois androïdes le même jour. Maintenant, tout dépendrait du prix qu’il en voudrait pour se débarrasser de ces trois-là.

- Le garde du corps, je le réserve pour une personne qui en cherche un depuis quelques temps déjà et la cuisinière aussi. Mais l’esclave sexuel qui se croit majordome ! … ça peut se conclure… Si on trouve un accord… ma belle…inconnue.
Mon esclave a oublié les bases dans ma boutique … l’identité du client …


- Volusius … Valeria Volusius.

Il n’en saurait pas plus, ce que j’étais, d’où je venais. Il n’avait pas besoin de plus amples informations pour me lâcher son prix et voir si ma bourse contenait assez pour payer la liberté …l’esclave sexuel …
Spurius s’approcha de la cage.


- Vous aimeriez peut-être le voir d’un peu plus prêt ?

- Je voudrai surtout… son prix … Je suis assez pressée. Il a l’air en très bon état, bien éduqué grâce à ses programmes … Je pense que c’est là le principal…non ?

Mon regard passa du marchand d’esclave à l’androïde qui se nommait Servius.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 25 Avril 2013, 17:09

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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 05 Mai 2013, 17:51

Acheter un androïde …
Voilà qui ne me serait jamais venu à l’esprit de le faire. J’étais juste venue pour trouver Lauranne. D’un autre côté, j’espérai ne pas la voir derrière des barreaux, réinitialisée. Elle avait disparu avec Cicero et c’était peut-être ce qui pourrait leur arrivée de bien : s’échapper de nos lois et vivre loin de tous ceux qui pouvaient les oppresser. J’aurai dû sortir d’ici, ne pas m’attarder. Pourtant, ce ne fut pas le cas. J’avais entendu brièvement l’histoire de la sénatrice Sybilla Atilius. Une histoire hors du commun. Ses androïdes se retrouvaient comme des bêtes, chez Spurius. Et si je n’en avais jamais eu en ma possession, quelque chose me disait qu’il ne fallait pas que je me retourne et que je devais trouver le moyen de les sortir de là.

Lorsque le maitre des lieux arriva, deux des androïdes avaient déjà été « réservés » pour certaines de ses connaissances. Il n’en restait plus qu’un seul : Servius. D’après les informations qu’il m’avait fournies, c’était un majordome et un esclave sexuel. Qu’est-ce que je pourrai bien faire de lui ? Je n’avais ni besoin d’un homme à mon service et encore moins pour les plaisirs de la chair. Différentes des Miens, mais très semblables à tous ceux qui vivaient dans le temple de Pluton. Nous ne considérions pas les androïdes comme des esclaves ou des animaux.

Spurius me paraissait être assez pressé et ça tombait bien, moi aussi. Je me sentais mal à l’aise dans cette pièce et toute cette salle empestait la misère et les tortures. 50 pièces d’or ! C’était le prix du marchand, assez pour ma bourse qui comptait trois fois plus. J’en sortis le nombre indiquait que je disposais sur la petite table devant lui sans même baisser le prix ou tenter une quelconque négociation.

- 50 pièces d’or. Les voici !
Je veux les papiers de propriété.


Spurius ricana et son manège ne me blasait. Peut-être que cela marchait sur certaines personnes mais il m’en fallait beaucoup plus pour m’impressionner. J’observais les documents qu’il sortit d’un tiroir, tamponnant avec de la cire chaude, le seau de l’achat. J’apposais ma propre signature, récupérant soigneusement l’acte de propriété.

- Je peux vous montrer comment l’éduquer et comm…

- Non ! Ça ira ! Faites le sortir de sa prison ! Je ne pense pas avoir besoin de vos conseils. Ils n’sont en intérêt pour moi.

Ma voix se fit glaciale sur la fin de mes mots. Spurius pouvait effectivement impressionner beaucoup de monde mais je n’étais pas aussi amadouable que certains. Je ramenais la capuche de ma cape sur mes longs cheveux bruns, observant Spurius libérait Servius. Le sourire du marchand avait quelque chose de dérangeant. Aucun merci de ma part, rien. Je sortis de l’arrière-boutique, nauséeuse, attendant Servius devant l’entrée principale de cette boutique infernale. L’androïde me rejoignit très vite, l’invitant alors à me suivre, d’un geste de la main et prenant le chemin qui menait vers les extérieurs de cœur de la cité, vers les temples. Maintenant que nous étions seuls, il y avait une question qui me brulait les lèvres.

- Te souviens-tu de ta vie auprès de la sénatrice Atilius ? As-tu été réinitialisé ?

Ce n’était pas de la curiosité mal placée, je désirai simplement savoir s’il avait gardé des souvenirs, si sa mémoire était intacte ou pas.

- Je ne sais pas qu’elle était ta place auprès de la Sénatrice, ni quel lien tu avais avec elle. Je n’ai jamais considéré les tiens comme des esclaves, et ça ne sera pas le cas non plus avec toi… donc pas de « domina » entre nous. Appelle-moi Valeria.

Je tournais mon visage vers lui, le regardant un instant tout en continuant à marcher.

- Si tu as des questions, vas-y… pose-moi toutes celles qui peuvent te passer par la tête, j’y répondrai.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 20 Mai 2013, 21:00

50 pièces d’or étaient le prix de ma captivité pour une autre. Je regardai toujours les pieds de la jeune femme et les suivis jusqu’à l’extérieur. Elle avait fait une bonne affaire si on oubliait à qui j’avais appartenu. L’histoire se souviendrait longtemps de la sénatrice Sibylla qui avait su se jouer des sénateurs. Heureusement, les esclaves allaient et venaient à Rome sans marquer les livres d’histoire. Demain je serais oublié. Après tout, mon prénom symbolisait ma place au sein de Rome : Servius. De grands serviteurs avaient servi de grands rois, mais on n’en retrouvait que rarement la trace. J’aurais pu en être triste, mais je préférais l’anonymat. Il me réconfortait. Mes algorithmes captèrent la question de ma nouvelle propriétaire.

-- Oui, Domina, je me souviens de tout. Ma dernière réinitialisation eut lieu une semaine avant ma précédente acquisition. Je ne mens pas, j’avais le rôle de son majordome. Je m’occupais des convives, des préparatifs à ses réceptions et guidaient ses autres serviteurs dans leurs tâches respectives. Je répondais à toutes ses demandes, y compris les plus personnelles. répondis-je immédiatement.

Bien entendu, derrière personnel, ce cachait l'adjectif sexuel. En tout cas, je me gardais bien de préciser le nom de Sibylla Atilius. Celui-ci sonnerait désormais comme une insulte. Par contre, la réponse de ma Domina me surprit. Elle refusait que je la nomme ainsi. Quelle étrange coutume ! Elle risquait de se créer des ennuis à se faire nommer familièrement par ses esclaves.

-- Comme vous le souhaitez !

Cette fois, j’avais réfléchis quelques secondes avant de lui répondre. Cet ordre serait difficile à suivre. Alors, en public, je ne lui donnerai aucun titre pour éviter d’attirer l’attention des soldats et des conservateurs. En privé, je la nommerai Valeria. La suite de ses propos me fit froid dans le dos. Devais-je me réjouir de tomber sur une telle maîtresse ? Ou devais-je ressentir de l’effroi à l’idée qu’elle nous conduirait vers un destin probablement funeste.

Des questions j’en avais des centaines, voire des milliers... À commencer par savoir à quand remontait la dernière initialisation de l’esclave du prélat. Mais je n’avais pas confiance en elle. Je ne la connaissais pas et je me demandais si elle ne tentait pas de percer à jour le secret de mon plot. Aurait-elle pu avoir été envoyée par des Consuls pour me tester ? Cela expliquerait sa première question d’ailleurs !

-- Oui, j’ai des questions. Quel serviteur souhaitez-vous que je sois ? Quelles fonctions dois-je remplir pour vous servir ?

J’étais capable de bien des initiatives, mais je ne souhaitais pas le montrer. Pour le moment je serais le bon toutou à sa maîtresse et attendrait d’en connaître plus sur cette femme avant d’agir de mon propre chef.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 02 Juin 2013, 01:15

Il ne me semblait pas tellement effrayer les personnes que je croisais, aussi bien humains qu’androïdes. Bien que j’étais une personne très solitaire, voire parfois sauvage, je savais aussi me montrer polie et diplomate. Apparemment, je ne savais pas trop pourquoi mais ce Servius était sur ses gardes. Ce qui était fort dommage car je ne comptais pas lui prouver par A + B que je n’étais pas « la méchante « de l’histoire. Chacun sa façon de juger les autres. J’espérai quand même que ce « malaise » n’était que de mon imagination. J’avais accéléré le pas. Je désirai au plus haut point quitter cet endroit et surtout le cœur même de ce marché où grouillait tant de monde. Tout d’abord, ma première question était de savoir s’il se souvenait de son existence auprès de la sénatrice : pas parce que j’étais curieuse de savoir ce qu’il avait fait auprès d’elle mais surtout par rapport à son implication sur cette histoire complètement irréelle sur cette sénatrice qui n’était en fait qu’une droïde, elle aussi. Sa réponse freina soudainement ma marche, m’arrêtant nette tout en me tournant face à lui.

- T’ai-je dis que tu mentais où que je ne te croyais pas ? Tu es toujours autant sur tes gardes ?
Je ne travaille ni pour le prélat, ni pour des consuls, ni pour toutes sortes d’organisation en vue de détruire les androïdes ou de ramener le plus d’informations sur ton ancienne maitresse. C’est de toi que je m’inquiète, pas de tes compétences… mais de toi en tant que personne.


J’espérai qu’il comprenne mes propos et qu’il ne se butte pas systématiquement devant mes paroles ou mon comportement qui pourrait effectivement s’opposer à celui de son ancienne maitresse.

- Si ta mission, c’est de servir. La mienne s’est avant tout de te protéger contre les dangers qu’on put t’apporter cette proximité avec la sénatrice. Tu as vécu avec elle. Et tu n’imagines pas combien tu pourrais intéresser du monde. Tu ne t’es pas posé la question, à savoir pourquoi les deux autres androïdes étaient déjà vendus et pas toi ?

Le fait que je lui avais demandé de ne pas m’appeler domina lorsque nous serions entre nous l’avait étrangement surpris et cela ne m’échappa pas non plus.

- Qu’est ce qui te surprend ou tu ne comprends pas ? Le mot « domina » est bien un titre que je déteste. Malheureusement, tu devras en jouer en public mais pas lorsque nous serons tous les deux. Navrée mais si je dois suivre les usages face aux autres, je suis bien incapable de t’entendre me nommer ainsi toute au long de la journée, surtout s’il n’y a que toi et moi ou bien si nous sommes au Temple.

Peut-être que mieux expliqué ainsi, j’allais lui ôter quelques doutes ou interrogations sur ma petite personne. Je m’attendais à toutes sortes de questions mais pas vraiment à celle-ci en premier. Je l’invitais d’une main à reprendre le chemin, nous n’étions pas encore arrivés au Temple et autant continuer la balade. La réponse, je ne la connaissais pas moi-même. Donc autant être franche avec lui.

- Je n’ai jamais eu d’esclave à mon service. Je sais ce que tu te dis : pourquoi maintenant, Pourquoi toi ? En fait, je cherchais une amie… C’est une androïde comme toi. Elle a disparu depuis un moment, et je me disais que peut-être je la trouverai dans cette boutique de l’enfer. Je suis tombée sur toi. J’aurai pu faire demi-tour mais ça aurait été me voiler les yeux. Je connais de réputation ce type alors j’ai préféré t’emmener avec moi. Si tes deux autres compagnons n’avaient pas été réservés pour des acheteurs, je vous aurais pris … Enfin, si ma bourse était assez importante pour Spurius.

J’avais en partie répondu à sa question. Pas totalement, ça je m’en doutais. J’inspirai lentement, essayant de chercher les bons mots.

- Je n’ai pas vraiment besoin de majordome. Tu vivras dans l’appartement privé que je possède au Temple. Tu auras ta propre pièce même si je suppose que tu n’as pas vraiment besoin de dormir mais au moins, tu auras un endroit rien qu’à toi, qui te soit privé. Sais-tu garder des secrets ? Pourrais-tu ouvrir l’œil, être sur tes gardes, observer tout ce qui se passe autour de nous deux… et devenir une sorte de garde du corps ?
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 19 Juin 2013, 21:34

Le malaise qu’elle ressentait ne provenait pas de son imagination. J’étais mal à l’aise, anxieux et terrifié à l’idée de me faire réinitialiser depuis que j’avais revu Lia. Je ne savais pas encore pourquoi, mais j’étais convaincu que je la connaissais. Et plus le temps passait, moins je croyais en ce qu’elle m’avait raconté. La logique s’imposait face à moi comme une évidence. Elle ne se souvenait pas de moi en raison d’une réinitialisation, mais je refusais d’y croire. Je pensais encore à Lia et je craignais de la perdre. Cela me rendait encore plus suspicieux, plus peureux même.

Elle s’en aperçut et m’en fit part. Elle ne semblait guère femme à y aller par quatre chemins. Elle m’assénait ses vérités bien fondées. Je ne pouvais guère répondre, malheureusement. En public, je craignais pour ma mémoire. En privé, ma paranoïa me dictait la plus grande prudence. Je n’avais pas souvenir d’un romain qui s’inquiétait de mon sort. Alors, je ne la croyais pas. Je refusais même de tenter de la croire. Elle prétendait avoir pour mission de me protéger. Malheureusement, elle ne faisait que me convaincre du contraire. Mon curseur de danger s’affolait. Pourtant, instinctivement un sentiment contraire s’installait.

Je découvrais ce que les humains appelait la raison et le coeur. Mon coeur voulait la croire, alors que la raison m’avertissait du traquenard dans lequel mon coeur voulait me plonger.

-- Je sais très bien pourquoi les deux autres androïdes ont déjà été achetés.

Et vu leur piètre qualité, ils n’avaient pas été achetés pour leurs spécialités respectives. Ma raison voulait rattraper la phrase prononcée par mon coeur, elle enregistra méticuleusement les ordres de Valeria au cas où on me surprenne à l’appeler autrement que par son titre «Domina».

Elle n’avait jamais eu d’esclaves. Je ne savais pas quoi penser. Mentait-elle ? Cette question me restait en mémoire et m’obnubilait tout le temps de la marche. Ses explications me donnaient l’étrange sentiment d’être un animal de compagnie qu’elle avait pris en pitié. Je ne lui en voulait pas pour autant. Au contraire ! Les androïdes sont des machines, des objets sans âmes aux yeux de bien des romains. Le fait qu’elle éprouve de la pitié ou qu’elle ait simplement envie de m’aider me touchait. Un peu trop d’ailleurs...

Aussitôt ma paranoïa reprit le dessus et je me refermais encore comme une huitre. Je me tus jusqu’à notre arrivée au temple. Ces dernières paroles trottaient dans ma tête. Comme nous étions en public, j’avais répondu :

-- Bien Domina

Mais j’avais lu la contrariété dans son regard. Soit elle mentait divinement bien, soit elle était franche. Ne sachant sur quel pied danser, je m’étais donc tu jusqu’au temple. Elle ne mentait pas, j’avais une pièce à moi. Cela je n’en doutais pas de toute façon. Si elle me manipulait, elle m’aurait donné cette pièce pour m’amadouer. Mais sa phrase m’étonnait.

-- Qui vous en veut Valeria ? demandai-je une fois seuls. En connaissant vos ennemis, je serai plus efficace.

Je la détaillai de la tête au pied et utilisait mon don. Il me permettait de découvrir les zones érogènes. Je connaissais déjà les siennes, mais ce don me permettait également de découvrir les zones sensibles du corps. Le but n’était pas de faire de moi un meilleur guerrier, mais un meilleur amant. Il n’est jamais agréable qu’un homme appuie sur une côte douloureuse ou sur un hématome quelconque. Elle ne souffrait d’aucune séquelle de blessures. Elle n’avait sans doute pas connu la violence. Enfin, les romains régénéraient bien, surtout les pratiquants de Jupiter et de Pluton. Je n’avais que peu d’indices.

-- Pourquoi êtes-vous si différente ? Je ne parle pas de votre corps, je parle de votre attitude. Jamais une «domina» ne m’a ainsi parlé. Souhaitez-vous me piéger ? J’avoue ne pas comprendre. Je cherche les raison. Si vous vouliez ma réinitialisation, il suffirait de la demander. Si vous vouliez des sombres secrets de Sibylla, il suffirait de me les demander. Pourquoi me traitez-vous avec compassion ?
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 23 Juillet 2013, 15:59

Ok, d’accord je m’y prenais mal avec un androïde. Logique aussi car je n’en avais jamais eu à mon service. Ho bien sûr, j’avais pu voir depuis de longues années, le comportement des miens face à ce que beaucoup nommaient simplement et haineusement par le mot « machine ». Quand je parle des miens, je ne parle pas uniquement des fidèles du temple de Pluton. Non, je parle des humains en général. La seule droïde que je connaissais, avait disparue et j’espérai sincèrement qu’elle n‘était pas tombée entre de mauvaises mains. Maintenant, je me retrouvai avec un androïde des plus suspicieux. Et moi, de mon côté, je faisais l’effort d’être sociable et diplomate ce qi n’entrait généralement pas dans mes cordes. J’avais laissé ma bourse à ce marchand de l’enfer. Je ne regrettais en rien mon geste. J’avais au moins sorti cet esclave de son sort qui devait avant tout passer par une réinitialisation et découvert en même temps qu’il avait été au service de la sénatrice déchue, Atilius.

Je pressais le pas. Je n’avais pas envie que notre échange tombe dans l’oreille d’un curieux. Ce n’était pas le moment de nous attirer des ennuis inutilement. Une première petite mise au point devait s’imposer car systématiquement à chaque fois que je m’adressais à lui, j’avais l’impression que chacun de mes mots étaient décortiqués et décodés par ses systèmes, ce qui me mettait mal à l’aise. Mon explication et mon choix sur mon statut de « domina » n’avait apparemment pas fait l’effet que j’escomptais. Bref, le chemin jusqu’au temple me parut long et assez étouffant.

Une fois à l’intérieur et à l’abri de tous regards indiscrets, je l’invitais à me suivre dans l’une des tours les plus hautes. Mes appartements privés étaient un peu à mon image : éloignés du reste du cœur du temple. Je me délestais de ma longue cape noire, la laissant retomber sur le dossier d’un fauteuil. Comme je lui avais promis, je lui présentais sa pièce. Je savais que les androïdes ne dormaient pas mais il pouvait peut-être avoir besoin d’un espace à lui. Sa question sur mes éventuels ennemis ne me surpris pas vraiment mais avant que je puisse lui répondre, il poursuivit sur de nouvelles interrogations qui me surprirent, par contre.

- Tu cherches les mauvaises raisons …

Les bras croisés contre ma poitrine, je m’adossais contre le mur face à lui. Je le sondais de mes yeux bleus, cherchant à comprendre pourquoi il était autant sur ses gardes. Je pouvais devinais aisément que son séjour passé auprès d’une sénatrice qui n’était d’autre qu’une androïde avait peut-être pue le déstabiliser… Mais là, ça devenait de la paranoïa pure.

- Je ne suis pas différente. Tu n’as peut-être connu que des gens qui se ressemblaient dans leurs façons de vivre en société. Mais nous ne sommes pas tous forgés dans le même moule … Fort heureusement.

J’ouvris grand les bras englobant mon appartement, les différentes pièces et le lieu sacré du temple.

- Te piéger mais en quoi ? Fais marcher tes systèmes. Je suis la grande cartographe de Pluton. Je suis la gardienne des archives que veux-tu que je fasse avec les sombres secrets de ton ancienne domina ? Je ne me suis jamais intéressée au monde politique et je vis très bien ainsi. Tout ce qui se passe au Sénat, dans ses réunions, dans ses coulisses, je les laisse à tous ceux qui gouvernent ou qui veulent dominer. J’ai d’autres priorités qui m’ont été données.

Je n’étais pas connue non plus pour une grande patience ni pour mon éloquence. Sa solitude me seyait à merveille.

- J’ai été éduquée dans ce principe-là. Je ne considère pas les tiens comme des esclaves ni encore moins comme des personnes à soumettre. Mais la vision de Rome et de ses habitants sont très différente. Je ne tiens pas non plus à te réinitialiser. Ça serait comme te retirer une part de toi … Je trouve cela tellement barbare.
En ce qui concerne mes ennemis. Je n’ai en pas. Du moins, ce sont surtout les ennemis du temple. Je vais te montrer la salle des archives et tu comprendras mieux.
Viens suis-moi … Elle se trouve sur le même étage que mon appartement.


Je sortis la première sillonnant le long couloir qui n’était éclairé que par des torches Tout au bout, une énorme porte qui avait l’originalité d’être ronde. Faites en bois, ornée de symboles. Près de celle-ci et contre le mur, un boitier dans lequel je posais ma paume. Quelques petites lumières se mirent à clignoter avant qu’un déclic ne se fasse entendre et que la porte se divise en deux dans un bruit lourd et puissant

- Entre, je t’en prie.

La pièce était baignée dans l’obscurité jusqu’au moment où elle s’illumina à notre entrée. L’intérieur était bâti comme une sphère. Tout autour de nous des rangées de livres, de recueils, d’encyclopédies, de parchemins…Il y avait de tout.
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