[E5] Retour à la case départ...

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 27 Juillet 2013, 17:30

Effectivement, je cherchai les mauvaises raisons. En découvrant l’immense bibliothèque de Pluton, je comprenais que les petits secrets de Sibylla ne devait pas peser bien lourd face à la somme de connaissances présentes dans ces rayonnages. J’écoutai ses propos avec un grand intérêt.

Je n’avais pas répondu un mot sur la barbarie de la réinitialisation. J’avais envie de dire la vérité, même si cela était encore une forme de test.

-- La réinitialisation détruit toute notre mémoire, c’est comme régresser. Je perds tous mes acquis et revient à une situation d’origine. Seule mon horloge interne m'indique que j'ai oublié. Ma dernière réinitialisation a été provoqué par Spurius pour m’ajouter différentes fonctions avant que Sibylla ne m'achète. Mais à en croire l’androïde présente dans la même cellule que moi, ma précédente maîtresse à procéder à tellement de réinitialisation que son mari, un Consul, a préféré me revendre tant il était épuisé. Ma mémoire ne remonte donc pas bien loin. J’ai tout oublié de ce qui m’est arrivé avant.

Je mentais bien évidemment, car je ressentais parfois certains flashs. Des réminiscences du passé survenaient quand je touchais certains tissus, certains livres. Valeria se trouvait à mes côtés. Elle ne semblait ni me craindre, ni me rejeter, ni être écœuré par mon état d’androïde. Si elle jouait les hypocrites, elle avait un talent indéniable. Il me restait à comprendre pourquoi elle m’avait acheté. Je goûtais à la liberté à ses côtés. Une pièce rien que pour moi ! C’était bien la première fois qu’on me proposait quelque chose sans arrière pensée. Mais quand un homme ne connait pas la liberté, il n’en est pas privé. Aujourd’hui que je la goûte, forcément, j’en désire un peu plus.

Je marchais dans les rayonnages. Mes scanners étaient allumés, je boostais mon logiciel de reconnaissance de caractères, ce qui ralentissait d’autres fonctions chez moi. Je ne respirais plus, mon sang circulait à peine dans ma peau, juste de quoi entretenir cette peau semi-naturelle. Je découvrais des milliers de titre et commençais à m’interroger sur le temps qu’il me faudrait pour emmagasiner toutes ces informations. Mais serait-ce utile ? Si on me réinitialisait, le temps passé serait vain. Je devais tester réellement Valeria, lui donner une information qui devrait me faire réinitialiser. Je n’avais quasiment rien à perdre. Je m’arrêtais devant une étagère pour prononcer quelques mots fatidiques.

-- Du moins... en théorie. La pratique est ... différente.

J’ai redonné à mes sens leurs fonctions et priorités initiales pour analyser la réaction de Valeria.

-- Malgré toutes ses réinitialisations, parfois, j’ai des flashs. Je sais que j’ai déjà rencontré certains romains par le passé. Je me souviens de visages. C’est ce que vous appelez une impression de déjà vu. En tout cas, je ne me souviens pas de vous.

Je marquai une pause pour observer son rythme cardiaque et l’émoi provoqué par ma phrase. Alors réinitialisation ou pas... Apparemment, rien. J’étais toujours vivant, aucun garde n’avait surgit de derrière une armoire pour me plaquer au sol. Elle gagnait ma confiance, mais je n'étais pas encore prêt à lui dire que les réinitialisations ne réactivaient pas mon plot.

-- Ai-je le droit de lire ces documents ? Et si oui, pouvez-vous m’enseigner les bases pour ne pas les endommager en les lisant ?

Je posai cette question, car si elle me respectait, je tenais à respecter ce qui lui semblait cher.

-- Comment puis-je vous être utile ? Je sais que vous ne voulez pas d'esclave. Mais vous m'offrez votre protection, un toit et une paix intérieure. J'aimerai vous remercier et vous être vraiment utile.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 27 Juillet 2013, 20:31

Finalement, je ne regrettai pas ce geste, celui d’avoir donné une grande partie de ma bourse à Spurius pour cet androïde. Je me doutais que la cohabitation ne serait pas de tout repos, que j’allais devoir m’habituer à sa présence, à ne plus me renfermer sur moi-même et ne penser qu’à ma solitude. Une réorganisation du quotidien devait s’imposer autant pour moi que pour lui. Il était méfiant, sur ses gardes et j’imaginais fortement entrain d’analyser le moindre de mes mots et de mes réactions. Il finirait par comprendre que je ne dissimule rien et surtout pas de pièges envers lui.

Ses explications sur la réinitialisation me firent froid dans le dos. Si je n’avais jamais possédé d’androïdes, je savais très exactement ce que certains endurés. Son ton, sa manière de s’exprimer, je ressentais une impression que je n’étais pas en mesure de définir. Avant la sénatrice, son ancienne Domina l’avait réinitialisé plusieurs fois…Bon sang, pourquoi faire cela si ce n’est pour dissimuler au plus profond des circuits internes, un secret bien trop important pour qu’il puisse être dévoilé ? Je restais silencieuse, ne désirant pas l’interrompre. Pour une fois qu’il me parlait sans être trop soupçonneux, ce n’était pas mon intention de le couper dans son élan.

- Je suis désolée …

Oui, désolée de tout cela, désolée qu’il ait dû subir toutes ces nombreuses réinitialisations. Même si je n’en étais pas l’instigatrice, mon empathie ressortait et j’imaginais combien cet acte abominable pouvait laisser des séquelles. Tout comme j’imaginais un instant ce que les plus fous d’entre nous seraient capables de sur des humains et nous faire endurer la même chose…Perdre tout… Tout ce qui fait notre personnalité, notre vie, nos liens, nos connaissances… C’était terrible.

Je l’invitais à me suivre jusqu’à la grande bibliothèque. Elle était situait sur le même et dernier étage que mon appartement privé. A l’intérieur, la salle avait la forme d’une sphère immense où tout autour se dressait les divers rayonnages. Le mécanisme de la porte se referma dans notre dos alors que je le laissais découvrir par ses propres yeux ce lieu hors du commun. Il continua à s’exprimer sur sa condition, et je me demandais si c’était une sorte de test qu’il me faisait passer. Quoi qu’il en soit, il avait malgré tout encore des brides de souvenirs de son passé…

- J’ai … 498 ans… J’ai passé la plus grande partie de ma vie, ici après la mort de celle que je considérée comme ma mère. Il y a peu de temps que je m’ouvre au monde extérieur. Mon seul univers … C’était celui-ci… Alors, tu es peut-être venu au temple de Pluton, mais je ne t’ai jamais croisé…Il y a une solution pour savoir si tu as déjà mis les pieds ici. J’ai des registres de tous les androïdes qui remontent d’avant ma naissance et qui ont vécus ici, au temple. Ça va prendre du temps, mais si cela peut t’aider, je pourrai te les montrer.

Personne à part moi, n’avait le droit de venir ici et de lire un ouvrage sans ma présence. J’étais pire que Cerbère quand il était question de cet endroit. Je balayais du regard les rayonnages avant de reposer mon attention sur Servius.

- Tu pourras venir lire les ouvrages autant que tu voudras. Je te ferai faire un accès spécial. Comme tu as pu le voir, il y a tout un mécanisme pour activer la porte. Evite de griller les circuits, par contre…

C’était une petite plaisanterie mais Servius serait-il capable de détecter cela ? Bref …Là n’était pas la priorité du moment. Je pris le premier ouvrage à porter de main que je posais sur le plan de travail qui se trouvait au centre de la sphère. Une reliure tout en cuir comprenant plusieurs feuillets

- Les recueils sont délicats. Sers- toi de cette table pour les poser et les ouvrir délicatement. Tu remarqueras aussi que les lumières sont tamisées pour ne pas les détériorer. Il y a des gants aussi qui sont juste là, sur ta droite. C’est un tissu très doux qui protège les œuvres des traces et des défectuosités que l’on pourrait produire sans le faire exprès.

Je voulais qu’il comprenne que je n’étais nullement prisonnière de cette bibliothèque, que c’était mon choix et que ce lieu regorgeait de mystères.

- Beaucoup d’adeptes de Pluton me demandent la permission de les faire entrer ici. Je ne les laisse jamais seuls. Ils sont curieux mais ils s’éparpillent de trop. Ils veulent tout savoir avant d’avoir terminé de lire le premier parchemin. Il faut avant tout beaucoup de patience et aimer lire … Et tu y découvriras énormément de choses. Pour moi, les ouvrages sont vivants. Oui ! je sais, ce n’est pas logique comme explications mais c’est ce que je ressens.

J’inspirai tout doucement à sa dernière question. Il voulait m’être utile, me remercier pour cette protection et ce toit que je lui offrais.

- Deviens le Gardien de cette salle quand je ne serai pas là. Et, si un jour tu découvres cela au fil de tes lectures, viens me le dire …

Il devait certainement se demander à quoi je faisais allusion. Je me retournais pour lui dévoiler mon dos, détachant ma toge que je retenais d’une main sur ma poitrine tandis que de l’autre, je plaçais mes cheveux longs contre mon épaule.

- Ce sont des symboles, des tatouages, peut-être une forme de langage ancien, une incantation, une carte…Je ne sais pas. Je n’ai jamais su à quoi tout cela correspondait. Cette histoire est très ancienne, elle remonte le jour où ma mère adoptive est morte. J’en ai voulu à Pluton et je me suis révoltée au pied de sa statue. J’ai perdu connaissance et lorsque les prêtresses m’ont retrouvée et réveillée, je portais ces symboles ainsi que la marque de Cerbère au creux de mon poignet.
Je n’ai jamais obtenu de réponse de la part de Pluton. Une énigme qui dure depuis presque 500 ans …
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 07 Août 2013, 18:09

Elle me parlait longuement et me détaillait la procédure pour consulter les ouvrages. Je l'appliquerai attentivement, je ne voulais pas risquer son courroux et perdre ces avantages incroyables de pouvoir vivre normalement. J'étais touché. Mais mon expérience me rappelait à l'ordre sur la vicissitude de certains maîtres. Je restais donc prudent et particulièrement vigilant. Elle me parla de ses doutes quant à sa logique sur la vie des ouvrages.

-- Logique ? Vous parlez à une machine, un assemblage de pièces. Ces livres sont comme nous : un assemblage de feuilles. Elles retranscrivent des parts de vie. Certains lecteurs annotent leurs ouvrages. Ces notes peuvent même nous apprendre sur la vie des lecteurs. Je trouve logique de trouver les livres vivants. Ils le sont tout autant que vous et moi.

J'observais les rayonnages, ma vue scannait tous les titres et je les enregistrais dans ma base de données. Je me constituais une archive de tous ses titres et je compléterais mes informations au fil de mes consultations.

Devenir le gardien de ce temple culturel en l’absence de Valeria me plaisait beaucoup. Elle aimait ses livres et seraient peu absente. Je pourrais donc peut-être sortir en prétextant des achats à faire. Cela ne me déplaisait pas quand je servais Sibylla. Et en son absence, je pourrais observer, veiller à ce lieu qui me plaisait. Je n’étais pas certain d’avoir le droit d’en interdire l’entrée à un humain par contre. Il serait peut-être préférable de nommer un soldat de Minerve. Mais je doute qu’elle apprécie leur présence ici.

J’observai son dos nu. Mes programmes s’orientèrent en premier lieu sur sa silhouette. Je pris alors la mesure de ce tatouage et de sa finition. Il ne ressemblait en rien aux tatouages qu’on observait sur les romains. Il était comme d’un autre temps. Je comprenais alors la dimension mystique de ce trésor. Je l’observais, je prenais des notes, je le mémorisais. Mais avant qu’elle ne remonte sa tenue, j’usai de mon don. Quelle surprise de constater que chacune des zones érogènes de cette femme coïncidait avec des noeuds et des croisements de ce schéma. Je n’y lisais ni un symbôle, ni une carte, mais un schéma, un plan détaillé même. Je ne dis rien sur ma découverte. Je préférai poser des questions et prendre le temps d’investiguer. Elle faisait des recherches depuis cinq siècles, ce n’était pas en cinq minutes qu’un androïde allait trouver la solution de l’énigme.

-- Je ne m’y connais pas beaucoup en divinités. Je constate surtout leur absence de Rome. Je ne sais pas si Pluton vous répondra.

Personne ne m’avait parlé du retour du corps expéditionnaire, personne ne m’avait parlé de l’apparition des Dieux.

-- Quelles sont les pistes de vos recherches qui vous ont semblé les plus probantes ?

Pour ma part, je retenais une piste au vue des similitudes entre les zones érogènes et les points cardinaux des schèmes. Je me pencherais sur le thème de la sexualité, de Venus. Je me demandais s’il ne pouvait s’agir là d’un message.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 11 Août 2013, 16:39

Au moins Servius comprenait le message que j’avais voulu lui faire passer concernant ma passion pour les livres et ce que je ressentais quand j’entrai dans cette immense salle, ce que tous ces recueils, ces ouvrages me procuraient comme sensation de sagesse infinie. Il releva ma façon de m’adresser à lui. C’était tellement nouveau pour moi d’avoir un androïde. Une situation toute nouvelle aussi bien pour lui qui allait devoir faire confiance à une nouvelle personne, et moi m’habituer à sa présence.

- J’ai tendance à oublier que tu es une machine. Je ne considère pas les tiens ainsi. Je ne l’ai jamais fait, alors tu risques de devoir me reprendre très souvent sur les mots que j’emploie avec toi parce que j’avais tu ne seras une machine pour moi …

Je lui laissais le temps d’assimiler tout ce qui se trouvait autour de nous, et je m’en rendais bien compte que ses systèmes devaient détailler tout cela avec beaucoup d’attention. Je venais de lui ouvrir la salle la plus importante du temple de Pluton, c’était là aussi un geste de confiance tout en espérant que Servius ne le prenne pas comme un piège pour endormir sa méfiance. Et puis, je lui dévoiler mes symboles que j’avais sur le dos depuis que j’étais toute petite. Un silence naquit à ce moment-là. Je percevais son regard sur ma peau et j’étais, non pas gênée, mais bien mal à l’aise comme si Servius parvenait à lire en moi par-delà ces dessins. Je remettais en place ma toge lui faisant de nouveau face. Ses paroles me surprirent lorsqu’il me parla de l’absence des Dieux à Rome.

- Leur absence ? D’après ce que l’on dit avec le retour du corps expéditionnaires, une nouvelle divinité s'est dévoilée : Vesta. Et même Minerve et Pluton se sont mêlés à un moment donné à l’expédition dans le désert. Mais peut-être qu’avec toute l’histoire autour de ton ancienne Domina ainsi que ton séjour chez Spurius, ce sont des informations qu’on n’a pas jugé digne pour toi. Alors, non, les Dieux sont bien présents.

A sa question sur les pistes que j’avais suivies durant mes investigations, je pris un rouleau qui était protégée par une vieille peau en cuir tannée. Avec précaution, je le déroulais sur la table en bois.

- Tiens …Regarde et approche toi. C’est une carte du ciel. Ancienne mais très intéressante. De nombreuses constellations y sont dessinées. C’est magnifique. Et voilà ce qui nous intéresse.

Je glissais lentement mon index sur une partie du croquis.

- Ceci est la constellation dit de la Vierge. Elle se repère progressivement autour de son étoile majeure, Spica. Je ne suis pas là pour te faire une leçon sur l’astronomie. Mais regarde sa forme, c’est le début de mon dessin dans le dos qui part de mon omoplate gauche et qui descend sur ma hanche.

Ce n’était qu’un début et puis tenter de dessiner moi-même mes symboles, c’était dès plus complexe.

- J’aimerai quand tu le voudras, que tu m’aides à dessiner tous les symboles que j’ai dans le dos pour les avoir sous les yeux et ainsi pouvoir mieux travailler. Peut-être que je me trompe sur la constellation, peut-être que cela n’a rien avoir avec tout ça. Mais ce sont les seules comparaisons assez proches que j’ai pu trouver tout au long de mes lectures.

Mais tout ceci n’était pas pressé Depuis toutes ces longues années où je travaillais dessus

- Tu me poses beaucoup de questions sur mon quotidien mais toi, … Que voudrais-tu faire ? Tu peux sortir du Temple à chaque fois que tu le voudras. Evite les embrouilles, c’est tout ce que je te demande. Je n’ai pas envie qu’on vienne me rapporter que tu t’es fait prendre par les soldats ou que tu as manqué de respect envers une personne.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 25 Août 2013, 17:51

Valeria ne me prenait pas pour une machine. J'acquiesçais simplement. Elle ne me blessait nullement. Je connaissais le sens de ses propos, elle me prenait pour son égal, elle me traitait comme tel d'ailleurs. Certaines machines auraient très mal pris ses propos pourtant. Je savais que des androïdes voulaient se rebeller, j'en connaissais qui, comme elle, voulait un traitement d'égal à égal. Mais il existait des machines qui voulaient asservir l'humanité sous prétexte que nous sommes plus rapides, plus forts et possédions des dons plus particuliers et plus nombreux que les leurs. Je ne voulais pas entrer dans ce débat. En fait, je me demandai pourquoi et surtout comment je savais cela. Ces informations devaient venir de souvenirs encore enfouis.

J'enregistrais l'existence des dieux, je ne comprenais guère ce concept. Conçu pour les plaisirs de la chair, je n'avais aucune informations sur eux. Tout ce que je savais d'eux remontait donc à ma relation avec Sybilla. Peu pratiquante, elle n'avait pas abordé ce sujet avec moi.

J'observai le schéma montré et le comparait avec celui que j'avais scanné. Je numérisais les deux et les comparais. Elle avait raison, les schèmes correspondaient. Je n'en dis rien. Je ne voulais pas tirer de conclusions. Il s'agissait là de restes de mon conditionnement d'esclave. Ne jamais parler, encore moins conclure ou affirmer des vérités sauf à répéter celles de ses maîtres. Mais mes programmes restaient bloquer sur une expression « quand tu le voudras ». Je me demandais presque cela que cela voulait dire. Les ordres devaient être exécutés à peine la phrase prononcée. Quand est-ce que je voudrais l'aider ? Je ne le savais pas. Avais-je des choses à faire ? Oui, je voulais revoir Lia, mais je savais qu'elle était aux mains du prélat, je savais ce politicien puissant. S'il était puissant, il était donc dangereux à mes yeux. Pourtant, je savais que le peuple romain l'aimait. Alors, est-ce que ce sujet m'intéressait. Pas plus qu'un autre. Mais autant débuter ma lecture par un sujet qui pourrait intéressée autrui. Valeria me respectant, je « voulais bien » lui offrir ce plaisir.

-- J'aimerais me promener dans Rome et observer, écouter. Je ne vous attirerais aucun problème, comme je n'en ai jamais attiré à Sybilla. Je peux également en profiter pour vous faire quelques courses au marché.

Malheureusement, tout était payant à Rome et j'avais une requête simple. Je souhaitais une autre tenue pour pouvoir laver celle-ci en toute pudeur. Elle empestait les geôles.

-- J'ai bien noté les gants pour manipuler les livres, mais ma tenue … est sale, sans compter qu'elle empeste. Je ne souhaite pas vous incommoder. Y a-t-il un lieu privé où je pourrais la laver et la faire sécher ? Sinon, auriez-vous une autre toge que je puisse enfiler pour aller laver celle-ci au lavoir ? Vous avez peut-être des tenues à laver également ?

Je n'étais pas très doué pour demander quelque chose. Je crois d'ailleurs que je n'avais jamais rien demander à Sybilla. En somme, aussi loin que remonte ma mémoire … quelques mois donc … je n'avais jamais rien demandé à personne du coup. Alors, j'enchaînais aussitôt par une question qui n'était pas une requête.

-- Allez-vous en ville ou restez-vous à compulser vos ouvrages?

Si c'était le premier cas, je resterais fidèlement à mon poste de gardien et commencerais mes recherches. Je débuterai en essayant de comprendre le classement des œuvres et des cartes. Ensuite, je m'orienterais vers l'astronomie avant de cibler mes recherches sur des livres bien précis. Sinon, si elle comptait rester ici, j'irais laver ma toge avant d'aller en ville.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Valeria le 04 Septembre 2013, 17:16

Il nous faudrait encore du temps pour voir une quelconque relation naitre de toute cette conversation. Etais-je entrain de me tromper en donnant ainsi et aussi vite ma confiance à Servius ? Seul le temps me le dira. Je lui avais montré à peu près tout ce qui faisait mon quotidien au temple pour lui donner une certaine forme de repères dans ce nouvel environnement qui était devenu le sien.

- Tu peux aller te promener au marché, et pour ce qui est des lavoirs, nous en avons un petit dans la cour du temple. Cela nous évite de nous déplacer trop souvent jusqu’au Tibre. Je vais te donner une toge et tu pourras laver la tienne tranquillement.

Je haussais un sourcil devant le débit de paroles mais surtout de questions que Servius m’offrait. Soit, sa nouvelle condition le dérangée affreusement et surtout cette part de liberté que je lui donnais … ou alors…c’était peut-être aussi ma présence qui pouvait le déranger. Je lui fis signe de sortir de la salle des archives, reprenant le même chemin par lequel nous étions venus.

- Tu pourras sécher ta toge dans les jardins. Tu trouveras des cordes à linges un peu partout. Et non, je n’ai pas d’autres vêtements à laver. D’ailleurs, tu n’auras pas à t’en occuper. Tu n’es pas mon… esclave …Officiellement oui mais pas dans ces murs. Tu n’es pas là pour faire ce genre de tâches avec moi.

Nous descendîmes un vieil escalier en colimaçon construit dans la pierre pour nous rendre, au rez de chaussée, dans une salle assez particulière. Elle était modeste et comprenait un tas d’étagères. Il y avait des tenues pliées avec précaution sur l’une d’elle.

- Ce sont des toges que nous gardons pour ceux qui viennent au temple demander de l’aide. Ses vêtements nous servent pour les plus démunis. Je pense que celle-ci devrait être à ta taille.

Lui dis-je en lui présentant une toge de couleur grise. Et pour terminer notre premier échange, je répondis enfin à sa dernière question que j’avais laissé en suspend en pénétrant ici.

- Je vais rester au Temple. Tu peux donc faire tout ce que tu as envie de faire et laver ta toge. A plus tard Servius.

Je le laissais devant l’une des sorties du temple qui menait directement au lavoir alors que je remontais dans les étages dans la salle d’archives. Je venais ainsi de lui donner ma confiance, entièrement et de sceller une sorte d’accord verbal entre nous deux. J’espérai qu’il ne m’attirerait aucun ennui une fois au cœur de Rome et loin de moi.
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Re: [E5] Retour à la case départ...

Messagepar Servius le 15 Septembre 2013, 17:46

Sa réponse m’étonna. Je n’étais pas son esclave. Je prenais bonne note de la distinction entre ce que je devais déclarer à l’extérieur du temple, de la réalité à l’intérieur. J’acquiesçai simplement de la tête pour témoigner de ma bonne compréhension. Je gardais volontairement mes mimiques d’esclave. C’était important, encore trop dangereux comme environnement.

Je tournais la tête alors qu’elle s’éloignait de moi. Les lavoirs. Ils étaient publics. Je ne pouvait pas me changer là, encore moins me laver. Je ne dis rien et me contenta d’acquiéscer. Je pris la tenue offerte sous le bras et vit un panier. Un prêtre passait dans le coin. Je lui demandais l’autorisation de prendre le panier à linge et un des savons. Il fut surpris par ma question et accepta. J’y déposai mes vêtements propre et me dirigea finalement vers le Tibre. Je m’y lavais. Cela ne choqua personne, car les plus démunis n’avaient pas l’eau courante chez eux et les esclaves n’avait de toute façon pas droit de se laver au domus.

Je pris soin de me laver. J’avais passé quelques temps chez Spurius et l’odeur m’insupportait. Je me lavais plus que de raison, mais m’arrêta pour ne pas user tout le savon. Je ne voulais pas être traité de voleur par le prêtre. J’ignorais qu’il m’avait déjà oublié.

Lavé, j’enfilais mes vêtements propres. J’hésitai à me rendre aux lavoirs publics. Pour ne pas désobéir aux mots de Valeria, je rentrai donc au temple, avec mes affaires sales dans le panier en osier. Je les lavais et mis le linge à sécher. Pendant qu’il séchait j’observais le temple. De mes souvenirs, c’était la première fois que je venais ici. Curieux, j’observais en prenant soin de ne pas m’écarter trop de ma toge qui séchait, ni même de la salle où étudiait ma maîtresse. Je cherchais ma place au sein de ce Temple. Ce n’était pas chose aisée.

(fin du RP pour moi aussi)
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