[E5] Mauvaise pioche ? [Lara]

[Neera Aella]

[Lara Numicius]

Ca allait encore être de ma faute toute cette histoire. Vous allez voir, ça finira par être de ma faute avec tout ce qu'elle raconte. Elle vient chez moi pour me voler, elle m'insulte, me prend de haut et quand dans un élan de génie je la fais prisonnière, c'est de ma faute si elle a été assez stupide pour se laisser prendre par un jeu d'actrice. Quoi qu'il en soit, désormais elle était à moi et ça, ça valait définitivement tout l'or du monde ! J'ignorais encore précisément ce que j'allais faire d'elle, après tout les possibilités sont si nombreuses qu'elles pourraient sembler sans fin. Peut-être que je pourrai continuer de la torturer, ou je pourrai continuer de profiter de son corps, il y avait tant de choses que je pouvais lui faire puisqu'elle était livrée à moi. Mon cerveau était en pleine ébullition, j'ignorais complètement ce que je voulais tant j'avais de pensées qui s'entremêlaient dans mon esprit. Tout, n'importe quoi et que je pouvait-elle faire pour se défendre ? Rien, absolument rien et c'était précisément la partie amusante dans tout ça. Solidement attachée, elle se débat et ne fait que s'écorcher les mains, je peux faire n'importe quoi, tout ce dont j'ai envie et je n'arrive même pas à correctement réfléchir à ce que je vais faire. Il faut dire que tous ses cris qu'elle me fait entendre, sa voix qui s'enflamme tout le temps, ça ne m'aide pas, comment voulez-vous réfléchir quand une femme hurle comme elle le fait dans vos oreilles ? Ca me fatigue sérieusement, je me demande ce que je pourrai mettre dans sa bouche pour la faire taire ? Et si je coulais de la cire sur sa langue ? Ou au fond de sa gorge ? Non c'était horrible, je ne suis pas comme ça, le sang ça ne m'excite pas, son corps en revanche lui me donne des idées et des envies terribles et puis elle sera bientôt intégralement nue ce qui veut dire qu'elle sera mienne tout simplement. Et c'est là que je commencerai à m'amuser, comme je sais le mieux le faire d'ailleurs !

C'est fou ce que c'est amusant d'avoir du pouvoir, non c'est carrément excitant pour tout dire, une vraie excitation sexuelle. Un peu de calme ma petite Lara, elle n'est pas encore totalement tienne, ça ne tardera pas mais il faut prendre son mal en patience, patiente et surtout profiter de chaque seconde avec intensité. Sa peau est chaude et douce, elle réagit si vivement sous mes caresses, je frôle à peine ses seins que sa peau se hérisse d'une façon magnifique, preuve d'une réaction vive mais aussi et surtout plaisante que j'apprécie de constater. En dépit de son courage, de son arrogance et de ses cris, je me rends compte assez aisément qu'elle en demeure une femme qui réagit aux attentions et donc qui pourrait prendre beaucoup de plaisir à ce que je vais faire désormais. Enfin en admettant qu'elle calme un peu sa colère furieuse et aveugle. Il faut vraiment que je trouve un bâillon, si elle braille avec intensité pendant que je la caresse et lui donne du plaisir, ça risque très rapidement de me mettre en pétard. Pour l'heure, il est temps de finir de libérer son corps des vêtements qui cachent encore sa pudeur et pour ça je suis d'une habileté qu'elle n'osera pas mettre en cause. La lame glisse sans écorcher sa peau, découpant le short d'une façon droite, ses collants subissent le même sort avec une précision diabolique. Elle a encore ses bottes alors forcément je me retrouve à devoir m'arranger mais qu'importe, la voilà nue … Non presque nue, il reste quelque chose d'important encore à retirer.

Son masque qu'elle semble si fière de porter. Je m'en approche et m'en saisis, ça va être si simple de l'enlever, un simple geste pour retirer ce qu'elle a de plus chère, son anonymat. Elle ne sera plus inconnue après ça, j'aurais vu son visage, sans doute même ou peut-être la reconnaîtrai-je. Je retire le masque, la perruque vient avec, involontairement d'ailleurs, elle tombe par terre à l'inverse du masque que je garde dans ma main. Le masque enlevé, j'observe son visage, des traits fins, sous la furie bouillante se cache donc une femme absolument magnifique, une femme somptueuse, un visage magnifique, des seins délicieusement tentants et pour le reste de son corps … Je m'imaginerai bien en faire une adepte de Venus priant matin, midi et soir avec moi. Pour les goûters également, il n'y a pas de petits plaisirs après tout.

Je vais toutefois lui laisser un choix. Un choix que je sais qu'elle n'a absolument aucune envie de faire. Elle peut soit choisir de se laisser faire sans hurler et de subir donc mes envies perverses, soit de crier et de subir sans même avoir une chance de s'échapper de toute façon. J'attends sa réponse avec une certaine impatience mais je n'aime pas vraiment ce qui m'arrive soudainement. Ce qu'elle crache à mon visage et puis le fait qu'elle crache littéralement à mon visage. J'essuie son crachat avec son haut tombé au sol, les poings serrés, tout notamment celui qui tient le couteau. Je m'approche à nouveau de son visage, posant la lame entre ses seins alors que je me tiens au-dessus d'elle au niveau de sa tête, la fixant dans les yeux :

« Petite conne ! Très mauvais choix, ton sort sera pire encore ! Je vais te violer en long, en large et en travers toute la nuit durant et puis je te livrerai à la garder pour que tout le monde sache et que tu sois condamnée pour tes crimes. Et je m'arrangerai pour que ma prime pour ta capture soit de t'avoir pour esclave. Mais tu sais ce qui sera le pire ? »

Ma main glisse sur son corps alors que je tourne autour d'elle. Elle descend avec mon déplacement le long de sa joue, évitant sa bouche qui pourrait me mordre, son cou, un sein, son ventre, puis la petite toison soignée de son pubis, je reviens de l'autre côté, remontant jusqu'à me retrouver à nouveau au-dessus d'elle yeux dans les yeux :

« Le pire c'est que tu ne te souviendras d'absolument, strictement rien. »

Un sourire accompagne mes mots alors que mes mains se posent sur ses temps et cette fois la décharge est violente, elle sera hors d'état pour les heures à venir, sans doute jusqu'à ce que le soleil brille demain matin. Quand à moi j'observe son corps avec envie.

**********

Le soleil est déjà levé et baigne la chambre dans la lumière. Il éclaire son joli petit visage d'une façon magnifique, elle a l'air vraiment très belle ainsi. Elle est assoupie comme un petit ange dans les draps blancs, auréolée de la lumière solaire qui met en avant ses cheveux rougeoyants. Je les ai coiffés, on dirait une vraie princesse, deux tresses de chaque côté se rejoignent à l'arrière de sa tête en une seule, c'est mon petit truc, quand je suis nerveuse je joue avec les cheveux. Les miens, ceux de la personne à côté de moi, je coiffe, me coiffe, coiffe les autres. Elle est nue dans les draps de soie blanc et moi je suis assise à côté du lit dans une petite robe blanche. Le soleil atteint son visage, en rajoutant encore à la vision angélique et si douce qui se dégage d'elle. Ses yeux papillonnent et s'ouvrent doucement, elle a de beaux yeux, ses vrais yeux je veux dire, les lentilles sont tombées dans son sommeil. Elle a l'air perdue, enfin ça doit être normal après ce que Lara a dit … enfin ce que … J'ai dis. Je lui souris, elle semblait si attentive hier quand elle me regardait, a-t-elle compris déjà ? Je ne sais pas trop. Je me lève et fais une révérence un peu maladroite, le rouge aux joues, une expression complètement gênée sur le visage et le cœur s'emballant soudainement je me mets à parler à une vitesse prodigieuse :

« Bonjour-Mademoiselle-Je-suis-désolée-pour-hier-soir-et-ce-qu'a-fait-Lara. Je-promets-que-ce-n'était-pas-moi-votre-secret-est-bien-gardé-et-elle-ne-vous-a-absolument-rien-fait. »

Je m'arrête pour respirer à pleins poumons comme si je venais de courir un marathon au rythme d'un cent mètre :

« Vous-allez-bien ? Cest-idiot-de-le-demander-après-hier-soir-mais-je-suis-vraiment-inquiète-pour-vous. »

[Neera Aella]

[Lara Numicius]

Je n'étais vraiment pas à l'aise. Cette pauvre jeune femme, ce que je lui avais fais. Enfin ce que Lara avait fait … Moi finalement. Comme une version sombre de moi. Mon côté obscur. J'ignorais encore trop ce qu'était Lara, elle était comme une sœur qui voulait me protéger mais elle le faisait si mal, elle le faisait si nerveusement, si méchamment, je ne comprenais pas, pourquoi était-elle comme ça ? Tout ce que j'avais toujours voulu c'était juste qu'elle me protège de mon père, elle avait d'abord été une petite voix dans ma tête et puis j'avais commencé à l'imaginer, comme une sœur jumelle exactement comme moi mais là où j'étais naïve elle était prévoyante, là où j'étais empressée elle était tempérée, là où j'étais douce, elle devenait dure. Ca pouvait, ça devait sembler étrange mais peut-être que c'était mieux ainsi. Elle m'avait protégée de mon père en me disant quoi faire et je … je l'avais tué. Le faisant se noyer dans son bain. Et hier soir ce que voulait faire Lara, abuser de cette jeune femme c'était mal, si mal, plus encore que le reste.

Je pouvais comprendre sa colère, je savais pourquoi elle était si nerveuse, pourquoi elle en voulait tant à Fausta mais elle transférait tout ça sur la voleuse. D'accord elle avait voulu me voler … enfin nous voler mais ce n'était pas une raison, elle n'avait rien fait de si mal que ça, elle ne m'avait pas fait de mal, ça ne servait à rien de s'emporter de la sorte. Pourtant ça avait été chose faite, Lara exagérait et derrière la colère de la jeune femme j'avais l'impression de voir exactement ce qui avait conduit Lara à devenir aussi mauvaise, la honte. Agenouillée et enferrée, j'avais été aux premières loges pour ressentir la honte que ressentait Lara, je savais que ça le rendrait plus mauvaise mais là avec cette jeune femme, elle allait trop loin. Alors j'avais fais quelque chose que je n'aurais jamais cru possible, j'ai été plus forte que Lara. Serait-ce définitif ? Non j'en doutais sérieusement mais je savais aussi que j'étais de nouveau aux commandes et que maintenant il allait falloir en convaincre la belle aux cheveux de feu et ça … Si elle refusait d'écouter plus que Lara le faisait, je pourrais bien parler pendant des heures, ça n'aura strictement aucun résultat !

Mon cœur commence par battre la chamade quand je la vois se réveiller, comment allait-elle réagir à présent, elle qui est si forte et si rapide ? Un petit quelque chose m'avait dit que je ferai mieux de la laisser se réveiller ailleurs, loin de moi mais je n'avais pu m'y résoudre, si quelque chose lui était arrivée pendant son sommeil à cause de moi, ça aurait été encore pire que si j'avais laissé faire Lara. Et puis elle est très belle, alors bander ses poignets si fin pour la force qui est sienne, coiffer ses cheveux si doux ça avait été un excellent moment, un peu honteux parce qu'elle dormait très profondément sans être consciente de rien mais c'était ainsi. Et quand finalement elle ouvre les yeux, mon malaise grandit, je parle et mon discours semble n'être qu'un mot sans fin alors que je rougis, debout sur mes pieds, me dandinant un peu sans oser totalement relever le regard vers elle. Au moins elle semble aller bien, si on peut dire. Elle a noué autour de son corps le drap et soudainement arrive jusqu'à moi, tenant une main et ma gorge, me maintenant au-dessus du sol en me disant que si je bouge, elle allait me tuer. Mon regard trahit ma peur alors que chacun de mes yeux laisse échapper une petite larme mêlant peur et honte.

Evidemment je ne bouge pas, ça serait mal de bouger, je ne veux pas mourir et encore moins lui faire peur, alors je reste sans bouger, un bras le long de mon corps, balançant simplement à cause de l'élan qu'elle m'a donnée en me déplaçant si vivement. Mes pieds pendouillent ridiculement et sa main sur ma gorge semble se serrer sans que je ne sache si c'est bien le cas où juste le fruit de mon imagination. J'ai fermé les yeux, plus de honte qu'autre chose mais je les ouvre à nouveau avant de parler. Je tremble, j'ai peur, mes yeux le montrent, tout mon corps trahit le mélange de honte et de douleur que je ressens. Je la regarde dans les yeux même si mon regard tremble comme s'il cherchait à fuir, à trouver une issue, quelque chose à regarder d'autre pour ne surtout pas craquer. Et puis ma petite voix timide ose prendre la parole, craignant encore la colère de cette femme :

« Je … je ne crois pas que vous êtes une tueuse. Hier vous … vous êtes inquiétée pour moi et c'est pour ça que … »

Lui rappeler sa capture ne devait pas figurer au panthéon des meilleures choses à dire mais c'était j'étais certaine qu'elle n'était pas une tueuse, elle s'était inquiétée pour Lara et c'est pour ça qu'elle s'était faite avoir, alors qu'elle me tue … Ca serait une vengeance c'est sûr.

« Je n'ai pas de bonne raison qui me vient mais … je … vos affaires,je pense que vous voulez les récupérer ? Laissez-moi vous les rendre, ensuite vous pourrez faire ce que vous voulez. Me torturer ou me tuer si vous voulez je … je mérite que vous vous vengiez pour ce qui est arrivé et je vous demande pardon. Je suis vraiment désolée. »

Je n'avais malheureusement pas grand chose d'autre à dire pour ma défense, j'étais gênée de n'avoir aucun argument, de n'avoir pour me défendre que ce que je venais de dire, j'espérais qu'elle écouterait mes mots parce que … je ne veux pas mourir. J'ai peur de mourir.

[Neera Aella]

[Lara Numicius]

Les choses sont ce qu'elles sont et les apparences sont trompeuses, Lara avait fait ce qu'elle avait fait et moi maintenant je payais les pots cassés. Je ne pouvais pas blâmer la jeune femme aux cheveux de feu, elle voyait ce qu'elle voyait, elle avait vu Lara la dominer, la déshabiller, toucher son corps et Lara et moi partagions un seul et même corps. Je ne cherchais pas non plus à m'innocenter, si toutes ces années Lara avait pu agir, c'est parce que moi-même je n'étais pas capable de revenir, de faire ce que je devais faire. Les choses sont tristes quand elles se passent comme ça mais je n'avais jamais eu le courage d'affronter Lara, aujourd'hui c'était fait, j'avais finalement osé lui tenir tête pour cette inconnue dont le réveil était, comme je m'y attendais, des plus désagréables. Pendouillant au-dessus du sol, je n'ose pas bouger, je ne la crois pas être une tueuse mais je ne vais pas risquer ma chance, après ce qu'a fait Lara, il est possible qu'elle ait une subite envie de sang et surtout que personne ne sache jamais ce qu'elle avait vécu. Une voleuse douée comme elle semblait l'être ne devait pas avoir apprécié de se faire prendre par Lara et encore moins le traitement qui avait fatalement suivis. Je peux parfaitement comprendre sa colère, elle est légitime, cette femme a tous les droits de m'en vouloir, elle a tous les droits de vouloir me tuer, d'avoir envie de serrer sur ma gorge cette main qui, si elle ne m'étrangle pas encore, n'aide clairement pas à ma respiration. Ni même à ma concentration. J'ai peur de ce qu'elle pourrait faire, je tremble de peur, des larmes m'échappent mais une partie de moi ne peut s'empêcher de dire que je mériterai très largement ce sort désagréable que pourrait être la mort. C'était à elle de choisir, c'était sa décision finalement. 

Va-t-elle le faire ? Sa colère est si violente, elle pourrait peut-être le faire finalement, j'étais la douce petite Clelia, naïve parmi les naïfs, j'aurais peut-être due la laisser se réveiller ailleurs ou même seule avec ses affaires, avec un peu de chance, elle les aurait prises et serait partie sans demander son reste en mettant à jamais un monde de distance entre elle et moi. J'avais fais le choix d'être là à son réveil, inquiète qu'elle aille bien, quelle stupide candeur que la mienne, je mériterai bien d'être pendue par les pieds la tête en bas tiens ! Sa main se relâche un peu, ouf sauvée, elle a compris. Et soudainement ils se resserrent ah non peut-être pas. Ma vie était sur la sellette en cet instant et je le réalisais tout aussi cruellement que fatalement, ça ne me plaisait pas mais plus question de me cacher derrière Lara, je devais affronter les conséquences de mes actes enfin de ceux de Lara, permis grâce à ma passivité bien trop grande jusqu'à ce jour.

« Je ne joue pas. »

Je ne mentais pas, je disais la vérité, je n'étais plus en train de jouer mais je pouvais comprendre qu'elle doute de ma parole, en fait à sa place, je le ferai également. J'aimerai pouvoir lui faire comprendre qu'elle n'avait plus rien à craindre mais après ce que Lara avait fait hier c'était difficile, elle avait été un peu candide à croire Lara évanouie et elle s'était faite prendre alors me faire confiance, elle avait tous les droits de surtout ne pas le faire. Ma position n'avait rien d'enviable, je tremblais, pleurais de peur mais je méritais ce sort je crois. Peut-être pas de mourir, ça serait aller beaucoup trop loin mais d'avoir cette peur qui me tenait, ça je le méritais largement en revanche. Je dis que je ne la prends pas pour une tueuse, elle s'emporte et s'énerve dans la seconde face à ce que je viens de dire. Un petit cri de douleur quand elle me cogne contre le mur d'une façon particulièrement douloureuse et désagréable. Je tremble quand j'entends sa voix, je baisse les yeux, complètement soumise à elle, marmonnant simplement un tout petit et très timide :

« Pitié. »

Aucun argument bien convaincant ne me vient, alors je lui parle de ses affaires, elle avait l'air d'y tenir, je partais donc du principe que ça pouvait au moins me faire gagner du temps et puis je n'avais pas que fait la coiffer pendant son sommeil. Elle me relâche, je tombe sur mes fesses, une chute vraiment ridicule, vous savez comme dans les dessins animés, droit sur les fesses avec des yeux ronds et une bouche ouverte de surprise. Je hoche la tête tout en me relevant, encore un peu surprise de cette chute à laquelle je ne m'attendais pas.

« Je vous les rends.»

Je cherche un sac que j'avais préparé pour elle et doucement je sors ses affaires une à une en les posant sur le lit devant elle. D'abord des bas de la même couleur que les collants qu'elle portait et que Lara avait transformé en lambeaux :

« Désolée pour les collants, ces bas montent haut, presque jusqu'au haut des cuisses, j'espère que ça ira. »

Puis son short que j'ai recousu avec soin, on ne voit rien de la coupure, au moins Lara avait coupé droit sans rien arracher, juste une belle coupure. Puis son haut, lui aussi recousu avec un soin très attentif :

« J'ai fais du mieux que j'ai pu, c'est très solide comme coutures. »

Enfin son masque et une petite boite avec ses lentilles de verre. Enfin son arme que je tiens avec précaution :

« Les bottes sont devant la porte pour ne pas faire de saletés. Ah et euh ... »

Je me dirige vers la petite penderie de la chambre et sort une petite robe bleu ciel et des sandales blanches que je pose sur une chaise près d'elle, n'osant pas trop m'approcher :

« Ca sera plus discret que votre tenue de voleuse. Voilà, je crois que c'est tout. »

Remontant un peu ma robe au-dessus de mes genoux, je m'agenouille, les mains sagement entremêlées dans mon dos :

« Si vous voulez me faire du mal ... Vous avez le droit, vous méritez de le faire. Sinon je fais un très, très bon café et un super thé. »

Pas une façon de chercher à me dérober, juste à être une bonne hôte, meilleure que j'ai été hier soir.

[Neera Aella]

[Lara Numicius]

Je devais faire quoi moi dans cette situation ? Enfin surtout, je pouvais faire quoi moi dans cette situation ? Je me retrouvais comme une idiote, complètement livrée à sa merci alors que sa main serrait ma gorge, je lui avais fais du mal, je méritais qu'elle m'en fasse. Enfin pas moi, pas Clelia, mais Lara. C'était tellement compliqué, tellement difficile à expliquer. J'aimerai avoir une explication toute faite, un truc parfaitement rationnel mais je n'arrivais pas à avoir cela, en fait tout ce que j'avais pour me justifier c'était Lara et comme Lara était moi … Et puis je n'avais en réalité même pas la moindre excuse parce qu'il fallait concéder que je ne m'étais jamais vraiment battue contre Lara avant cette nuit. C'était la solution de facilité vous comprenez, laissez faire, laissez aller, Lara voulait prendre soin de moi, s'occuper de moi, s'assurer que je vais bien alors tout ce que j'avais à faire en fin de compte c'était de la laisser faire. Seulement je ne pouvais pas, cette nuit elle allait trop loin. Je pouvais ressentir sa blessure, l'humiliation face à Fausta, la douloureuse honte qu'elle ressentait, ce sentiment de faiblesse qui l'avait créée, elle avait simplement voulu être forte à nouveau, se prouver qu'elle pouvait être aussi froide et impitoyable que Fausta pour se donner des airs supérieurs. Lara est comme ça, ce n'est pas une méchante, elle n'est pas cruelle gratuitement, elle croit simplement fortement et obstinément en ses idéaux et elle veut toujours être forte. Ce fut finalement le drame de la voleuse d'être plus forte que Lara car si ça n'avait pas été le cas, il y a fort à parier qu'elle s'en serait sortie avec une bonne petite fessée.

A présent les choses étaient différentes, je n'étais pas Lara la forte, la sauvage, l'insoumise, non j'étais Clelia, la gentille petite chose candide et naïve, alors entre les mains de cette amazone si puissante je n'étais pas grand chose. Elle semblait redouter terriblement mes mains qui tremblaient de peur et n'oseraient jamais approcher d'elle pour utiliser mon pouvoir. C'est fou mais … elle est belle quand même. Même là que sa main vient seulement de quitter ma gorge pour me laisser retomber sur le poum elle garde une beauté … intrigante. Contrairement à Lara, et même si j'avais toujours prié Venus, j'étais bien prude à côté d'elle mais malgré ça, je n'étais pas prête d'oublier la moindre courbe de la jeune femme et encore moins son visage ! Elle a un si joli visage. Je ne me rendais même pas compte combien cela pouvait être dangereux, une voleuse qui se cache derrière un masque ne veut pas qu'on connaisse son visage et moi … Je pourrai le reproduire dans une magnifique poterie les yeux fermés ! Je suis nulle en dessine mais pour le recréer en poterie, ça ne serait d'aucune difficulté et le rendu serait à n'en pas douter magnifique mais sûrement pas du goût de la jeune femme à qui je rendais ses affaires.

Affaire après affaire, je lui rendais tout son attirail, j'avais recousu ses vêtements, nettoyé le haut, la perruque était à nouveau de son blanc immaculé et le short en un seul morceau. Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit alors une fois que je l'ai eu allongée et coiffée j'ai eu tout le temps de remettre tous ses biens en état, j'espérais au moins que le résultat lui plaise ! Je n'eus pas la chance d'avoir une réponse, ni de la voir dans la belle robe que je lui avais prévu puisqu'elle s'était habillée à la vitesse de l'éclair pour venir dans mon dos mettre sa lame sous ma gorge. Au contact de la lame mais surtout à ses mots j'ouvre de grands yeux ronds de surprise tout en m'écriant :

« Non ! Ce n'est pas vrai ! Je n'ai tué personne ! »

Comment pouvait-elle dire une chose aussi horrible ! Elle était en vie, je ne l'avais pas tuée, c'est faux, elle ment ! Ses nouvelles paroles me font rougir de honte, la première ? J'en connais une qui jubile intérieurement de son discours mais moi j'ai juste honte de ce que cette jumelle maléfique qui sommeille en moi lui a fait :

« Je vous demande pardon, je ne savais pas, je … suis vraiment désolée. »

Ce qu'elle dit alors me fait déglutir avec un peu de peine alors qu'une petite larme s'échappe sur ma joue, je ne veux pas mourir mais si j'ai vraiment fais tout le mal qu'elle me dit que j'ai fais alors … peut-être bien que je le mérite :

« Vous devriez me tuer. »

Je répondais avec une honnêteté peut-être trop naïve mais j'étais ainsi à l'inverse de Lara dont elle semblait s'inquiéter. Comment lui expliquer clairement ?

« Mon père était un homme de pouvoir, il n'aimait pas ma maman et … je vous jure que je dois le raconter pour que vous compreniez … Il aimait les androïdes sexuelles plus que ma maman et elle, elle l'aimait beaucoup alors un jour elle a préféré se … enfin … J'étais seule, il se moquait bien de moi, je priais Venus de me venir en aide comme ma maman avant moi pour qu'elle m'aide à vivre aux côtés de mon père. J'ai commencé à entendre une petite voix et puis j'ai eu cette amie, Lara, enfin pas une vraie amie, elle était imaginaire. Je ne parlais plus à personne sauf à la Déesse Venus à cette époque et je restais enfermée chez moi, alors Lara c'était ma super amie et c'était ma protectrice. Elle me tenait la main quand mon père criait et qu'il me frappait et … elle n'existait que dans ma tête et puis un jour il a voulu que je vienne dans le bain avec lui et alors … Lara m'a protégée autrement elle est … devenue moi. Je n'étais plus Clelia la douce petite chose naïve mais Lara la forte et courageuse … Et depuis j'ai toujours été Lara jusqu'à cette nuit parce que ce qu'elle voulait faire c'était trop méchant je ne pouvais pas continuer de la laisser faire. Si j'ai eu le courage de l'affronter c'est grâce à vous alors … Je demande pardon pour tout le mal que j'ai fais, je ce n'était pas mon but, je le jure, je suis vraiment désolée et si vous voulez me tuer, je crois que je mérite que ça soit vous qui le fassiez. Je suis pas prête, je veux pas mourir mais vous méritez de vous venger. »

Tout ça était venu naturellement, elle voulait la vérité, elle voulait comprendre, elle l'avait à présent, j'avais honte de cette confession et maintenant je craignais ce qu'elle allait me faire.

[Neera Aella]