par Decima le 19 Mars 2013, 21:41
Mes doutes quant à la qualité des soins jovaniens croissaient. Pour le moment, ce constat ne semblait pas avoir traversé l'esprit de la plèbe. Alors, je me gardais bien de discuter de mes soupçons avec qui que ce soit. Mais loin de moi l'idée de rester les bras croisés sous cette épée de Damoclès. Si un complot ce cachait derrière les soins jovaniens, le culte de Jupiter subirait un camouflet sans précédent, mettrait du temps à se relever et ma carrière prendrait des années voire des siècles de retard.
Alors, avec la plus grande prudence, j'avais cherché une égérie. Si je parvenais à trouver les responsables d'un tel complot avant qu'il n'éclate au grand jour, je les ferais taire que cette réalité n'entache pas la réputation du culte et que leur stupidité ne freine pas ma progression vers le poste de prélat. J'avais donc commencé par rechercher des ennemis communs au culte de Jupiter et au prélat. La liste avait été longue, sans compter qu'elle devait être incomplète. Mais l'histoire de Demeter avait attiré mon attention. Le père meurt dans d'étranges circonstances après s'être opposé à l'esclavagisme androïde. Ensuite sa petite fille tombe malade. Son père s'endette, revend tout ses biens, y compris ses androïdes. Si ce n'est le destin qui s'acharnait sur cette famille, rien ne me choquait trop. Mais je venais de découvrir que le prélat avait offert un an de soin en échange d'une androïde. Je ne connaissais pas cette générosité à Mettius. Par contre, je connaissais son goût pour le pouvoir et les poupées sexuelles. C'était cher payé l'esclave. Que cachait donc cet achat ?
De cette question résulta une rapide enquête sur la famille Demetter. Phaedra, fille de Mettius semblait amoureuse d'Angus, un honnête citoyen devenant gladiateur pour payer les soins de sa fille. Cette histoire bien conté pourrait m'apporter gloire et sympathie de la plèbe. Seulement les maladies étaient héradiquées depuis longtemps. Elles revenaient avec parcimonie, frappaient la plèbe, mais pas la classe artisane de Rome. Les médecins à son chevet étaient unanimes sur les symptômes, l'état de santé et la difficulté à la maintenir en vie. Ils étaient bien trop unanimes ! Leur lien avec Mettius étaient rares, voire ténues. Je ne pourrais pas rejeter le complot sur Mettius et tel n'était pas mon souhait. Jamais je n'affronterais cet homme de face. Sa fourberie et le pouvoir de son titre me pulvériseraient. Mais mes soupçons s'agrandissaient.
D'un autre côté, j'avais entendu parlé de la «belle muette de Pluton». Ainsi certains hommes parlaient de ce médecin. Adepte de Pluton en mon temps, je ne la connaissais pourtant pas. Parfait, il y avait donc peu de chance qu'elle fasse partie du complot.
J'avais abusé de la gentillesse et de la naïveté de Phaedra. Je l'avais abordé discrètement au sénat en lui demandant des nouvelles de la fille d'Angus et j'avais lu son désespoir. Évidemment, je lui avais immédiatement proposé mon aide, feignant de m'intéresser au dort de la môme. Et ensuite, les mâchoire de mon étaux se refermait sur elle. Je lui proposais l'aide d'une médecin particulièrement sensible, jeune et prometteuse. Phaedra s'était projeté dans la réussite et le portrait que j'avais fait d'Alitheia.
Seulement mon plan en était encore à l'étape de convaincre Alitheia d'aider la jeune fille. Je ne savais pas ce qui faisait avancer Alitheia. L'argent, la religion, le pouvoir, l'amour ? Tout le monde avait un carburant. Pour le moment je m'étais contenté de demander de l'aide à Alitheia et j'avais décrit le calvaire de la jeune fille. Personne ne pourrait me reprocher de m'enquérir d'un tel cas. Je ne pensais pas la voir au rendez-vous devant le domus de la famille Demeter. Mais je devais venir. Deux soldats avaient la charge de me protéger. J'attendais devant la porte me demandant s'il existait encore des médecins agissant par bonté d'ame. Le soleil allait se coucher, ce soir Angus combattait au colisée, Phaedra devait être présente pendant la cérémonie et on remarquerait malheureusement mon absence. Mais ce soir, seuls les androïdes de Phaedra était venu prendre soin de la jeune fille, seule et malade chez elle. J'attendais donc devant la porte, observant les soldats ruminés de ne pouvoir assiter à la mise à mort de rebelles qu'ils avaient durement capturé. Je me demandais qu'elle serait leur réaction s'il me savait responsable de tant de meurtre...