par Aelia Matina le 18 Mars 2013, 22:06
Rome... Ville luxueuse, éclatante, pleine de vie et de richesse. Du moins en apparence. Car passé la couche d'opulence et de beauté, on arrive aux bas-fonds où crasse, bagarres et pots cassés s'accumulent. Les gens peu recommandables, les pauvres et les exclus. Et parmi la masse de cancrelats et de vendeurs d'esclaves répugnants, Aelia. Cachée sous une cape pour éviter les mauvaises rencontres, la jeune femme se promenait tout simplement, juste pour le plaisir de s'éloigner de l'univers frivole mais déprimant de la villa.
Sauf que voilà, Aelia ne sait pas faire les choses simplement. Inévitablement, il faut qu'elle se fourre dans les ennuis jusqu'au coup, pour un oui ou pour un nom. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas attraper un inconnu par les épaules pour le secouer comme un prunier et déverser tout ce qu'elle crevait d'envie de dire à quelqu'un. Tout ce qu'elle aurait pu dire à... Salone. Depuis longtemps déjà plus personne ne répondait par ce nom et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'y penser, de se maudire d'avoir été si naïve, si stupide. Si aveuglée par l'amour qu'elle avait éprouvée pour un androïde bien plus humain que la plupart des humains eux-même.
Et c'est pour ça qu'elle se retrouvait maintenant à donner coup sur coup à un homme qui avait eu le malheur de bousculer une enfant-androïde pour ensuite la battre comme si elle était un morceau de viande un peu trop dur. Pied, poing, tête, genoux, tout était permis et la colère d'Aelia ne se calma que lorsque le romain méprisable sortit un couteau destiné à lui couper la gorge qui atterrit sur son bras, laissant une estafilade sanglante du coude au poignet, avant de prendre la fuite en boitant.
C'est ça, casse toi espèce de lâche! J't'en foutrai moi d'la violence gratuite!
Essuyant d'un doigt le sang qui perlait à ses lèvres, elle s'aperçut que l'estafilade n'en était pas une, mais belle et bien une coupure nécessitant des soins. Il lui fallait quelqu'un qui sache ce qu'il faisait, sans quoi lorsqu'elle rentrerait chez elle, son père allait encore lui faire un sermon comme si elle avait 8 ans. Le vieux médecin l'avait soignée plusieurs fois, mais Aelia n'osait pas le faire venir dans les tréfonds de la puanteur et du dégout. Cependant, le médecin avait à ce qu'on dit une apprentie des plus douées à ses côtés. C'était elle qu'il lui fallait et c'est elle qu'elle aurait. Après s'être assurée que l'androïde n'avait pas subie trop de dommages, la jolie blonde se tourna vers un esclave au visage sympathique et l'approcha doucement.
Et dis, tu pourrais aller chercher quelqu'un pour moi? Alitheia qu'elle s'appelle.
Puis elle marqua un temps de pause, tandis que l'androïde s'en allait à la vitesse de l'éclair. Elle avait oublié quelque chose. Quelque chose de cruciale. Fondamental même. Mais quoi? Ha! Oui...
S'il te plait!
Une fois que l'androïde fut hors de vue, Aelia s'assit sur un tonneau de bois après avoir récupéré sa cape gisant au sol. Sa robe quand à elle était déchirée, pleine de sang et de poussière. Elle avait l'air bien fine... Un examen complet révéla qu'en plus de l'estafilade, sa lèvre à demi-ouverte et sa robe hors de prix complètement foutue, Aelia écopait d'un bleu à la cuisse, d'une bosse au front, de quelques côtes fêlées, encore, et de multiples petites coupures dues à ses chutes sur le verre brisé au sol. Tout en grimaçant, elle retira un à un les morceaux de verre de ses paumes et de ses jambes. Elle allait s'attaquer à ses bras lorsqu'une silhouette lui cacha le soleil. Plissant les yeux, elle distingua les formes d'une femme. Aucune femme saine d'esprit ne se serait aventurée dans le coin, à moins d'être obligée. Donc elle se trouvait forcément face à Alitheia. Enfin normalement.
C'est vous le médecin? J'aurais besoin d'aide...
Il n'est pire eau que celle qui dort.