[E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Terminé)

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Terminé)

Messagepar Votum le 15 Mars 2013, 07:48

Cela faisait maintenant plusieurs jours que j’étais habillé de la même manière. Une tunique qui commençait à être rapiécé, tenu par une corde simple, un morceau de tissu pour une queue de cheval et j’avais rajouté des morceaux de tissu autour de mes mollets. Le tissu devait être blanc dans une autre vie. Mes pieds étaient très sales et je l’étais tout autant. Mais l’avantage d’être un androïde, c’est que l’on sent toujours la rose ! Car après tout, on ne sue pas.

J’étais face à un arbre fabuleux et je le contemplais longuement. Puis, mon coup de pied partit sur le côté et il ébranla le tronc. Je laissais ma jambe contre l’arbre à quatre vingt dix degrés et je respirais profondément. Je redevenais une boule de nerf, prête à exploser à la moindre occasion. Je n’avais aucun palliatif ici et la situation m’avait échappé quelques jours plus tôt avec l’Ombre. Je ne regrettais rien, mais c’était prématuré. Je me m’étais en danger et je laissais trop d’ouverture. Alors que j’avais tellement fait attention de me protéger et de ne jamais attirer l’attention sur moi.

Je sautais et ma deuxième jambe partie sur le tronc, l’autre jambe remplaçant ma jambe d’appui. Je prie une profonde inspiration. Je sentais que tout s’accélérer à Rome. Je sentais que Rome changeait. Tous les Romains, même inconsciemment, sentait les bouleversements à venir. Etaient-ils prêts ? J’avais des doutes, vraiment. Mais ils étaient maître de leur propre destin.

Finalement mes coups de pieds redoublèrent. Toujours avec la même jambe. Les feuilles commençaient à tomber et l’écorce s’entamait sous mes coups répétaient. Ma jambe revint contre moi, elle était rouge, égratigné et quelques gouttes de sang coulaient. Magie de la robotique. Elle était douloureuse, mais je l’avais voulu ainsi. Cependant, cela ne me suffisait pas. La douleur m’affaiblissait. Comme n’importe quel humain. Et j’en voulais plus, je pouvais en supporter plus. Alors mes poings partirent sur ce tronc et je n’arrêtais que quand je n’eus plus de souffle. J’aurais pu aller dans l’arène. Mais c’était attiré l’attention pour rien. Et surtout, je ne me serais pas retenue. J’aurais tué n’importe quelle personne face à moi. La nature pourrait m’en vouloir, mais je n’avais pris aucune vie.

Je finis par tituber vers un coin du jardin et je m’effondrais sur la verdure sans me retenir. Allongé sur le côté, les yeux mi-clos, je respirais avec difficulté. J’étais fatiguée. Si fatiguée. Je connaissais parfaitement cette envie. Mourir … Je levais une de mes mains, elle était elle aussi en sang, mais cela m’importait peu. Je tournais mon poignet vers le tatouage sur celui-ci. Votum. Androïde. Et je me mis à me marrer. Oui, j’étais une androïde et j’étais parfaitement celle que je voulais être. Jamais je n’aurais pu être autre chose. Je m’allongeais sur le dos et je levais cette main vers le ciel. J’écartais mes doigts et je la mis devant le soleil, puis je serrais mon poing de sorte que j’ai l’impression de tenir le soleil dans ma main.

Si facile …

Et je me mis à rire. A rire. A rire fort, sans retenue. Maximus me traitait de folle. Il était si loin de la vérité. J’étais de nouveau une bombe à retardement …
Dernière édition par Votum le 08 Octobre 2013, 07:11, édité 1 fois.
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Alpharius Omegar??s le 16 Mars 2013, 14:30

Tout était arrangé, les messagers et les intermédiaires de confiance d'Alpharius avaient pu joindre Phoebius et Mortarius afin qu'ils soient présents cette nuit au point de rendez-vous prévu dans une des sections des souterrains de Rome appartenant au territoire de l’héritier du grand drake. Un pacte tacite existait entre les membres du "Crux Terminatus" et les redoutables prédateurs de cette puissante meute de chasse, chaque groupe respectait les habitudes de l'autre et éliminait sans pitié le moindre intrus. Il avait fallu des décennies d'étude comportementale et d'approches progressives à Alpharius pour obtenir cette alliance informelle. La relation de respect mutuel entre le grand drake et lui-même après leur duel mémorable avait rendu tout cela possible. L'Humain avait eu droit à l'insigne honneur d'assister à la naissance du spécimen qui avait finalement pris la tête de la grande meute suite au trépas du grand drake fort âgé à l'époque. Le nouveau mâle alpha était devenu en peu de temps le plus redoutable des tyrans reptiliens régnant sur le monde souterrain et les abords de Rome. Naturellement, le "Crux Terminatus" avait quelque peu facilité l'ascension de leur allié drake.

A la surface, les travaux d'infiltration et de subornation d'Alpharius avaient connu un succès plus modeste en comparaison car la moindre erreur était susceptible de coûter très cher aux "Crux Terminatus" et l'influence des dieux demeurait terriblement forte au sein des Romains. La présence de dons d'origine divine avait suffi à renforcer de manière spectaculaire la servitude volontaire des habitants de la Cité éternelle. En tant que centurion primipile de la Legio Civitas, Alpharius avait multiplié les manipulations indirectes et les actions clandestines pour étendre son influence occulte à de nombreux officiers et membres du clergé de Minerve persuadés d'agir pour la prééminence de leur divinité tutélaire sur les autres. L'esprit quelque peu torve d'Alpharius avait trouvé de bon goût de nommer cette vaste entreprise de subversion "Pandémonium", un terme issu d'un vieil ouvrage entreposé dans la Crypte. Pour les autres strates de la société romaine, Alpharius disposait de quelques membres du "Crux Terminatus" infiltrés, pour la plupart des agents dormants, mais rien de bien décisif au final de par leur très faible nombre à des postes clés. Alpharius se contentait donc de faire mener à ses agents des études sur les éléments susceptibles de déstabiliser la vie politique et le fonctionnement des temples concurrents à celui de Minerve mais sans tenter de les infiltrer en profondeur, les risques de fiasco avaient été estimés bien trop importants pour justifier une quelconque action d'envergure à cet égard.

Cependant toutes ces manœuvres tortueuses risquaient de pâtir sérieusuement de ce qui allait se dérouler au Sénat. Des rumeurs inquiétantes entouraient le chef de l'expédition Aquilius qui ne semblait plus le même depuis son retour à Rome. Plus que jamais, les noms des dieux étaient à la bouche de chaque Romain ou presque. Ces différents éléments perturbateurs avaient amené Alpharius à devoir repenser nombre de ses actions à venir. Pendant plus d'une heure, il avait déambulé dans les rues de Rome sans le moindre but précis. Malgré les tensions agitant actuellement Rome, le centurion primipile savait que son choix de prendre un jour de vacation exceptionnel était indispensable pour qu'il puisse réfléchir sans entrave aux implications d'un brusque renforcement de l'emprise des dieux sur les consciences des citoyens de Rome. Fort heureusement, après des siècles de machination pour une cause aux progrès fort lents, Alpharius avait appris à être totalement immunisé à tout forme de frustration quant à l'accomplissement de ses projets.

Ce fut finalement la perception d'une forme d'agitation inhabituelle qui le fit rompre le cours de ses pensés. A quelques dizaines de mètres de lui, il distingua rapidement une silhouette vaguement féminine qui semblait s'acharner avec violence sur un des arbres ornant les lieux. Alpharius réalisa à cet instant que son étrange promenade l'avait conduit dans les fameux jardins suspendus. Plus intrigué que décontenancé par le comportement en apparence irrationnel qu'il venait de surprendre, il adopta instinctivement une attitude d'observateur silencieux et discret. Il aurait pu intervenir en vertu d'une quelconque loi préservant les lieux de toute forme de dégradation mais il n'était pas en service, et de plus il ne sentait pas vraiment d'humeur à agir en brave citoyen. Un rapide coup d’œil circulaire lui confirma que personne d'autre n'était présent dans les environs immédiats. Alpharius opta donc pour se rapprocher prudemment de cette créature qui continuait à s'acharner avec une hargne impressionnante sur le malheureux tronc lui faisant face. Finalement ce déchainement de violence inexpliqué prit brusquement fin sans le moindre avertissement palpable. Alpharius avait rapidement suspecté qu'il n'avait pas affaire à une simple humaine. En effet, hormis lui-même, peu d'individus simplement constitués de chair et d'os auraient pu supporter de s'infliger un tel traitement vaguement masochiste aussi longtemps. Ce qui était probablement un androïde affecté par un quelconque trouble du comportement s'éloigna du malheureux arbre d'une démarche maladroite avant de s'écrouler à quelque distance de là. Une fois au sol, l'être artificiel se mit à gesticuler brièvement en direction du ciel avant de se mettre à rire à gorge déployée.

Pour sa part, Alpharius s'était immobilisé sur un petit tertre de terre à proximité directe de l'étrange scène. Un léger vent vint agiter les pans de son ample tunique richement ornementée. Ce qu'il le surprit quelque peu, lui qui était plus habitué à porter son imposante armure intégrale. A cet instant inhabituel, le colosse n'avait, comme signe apparent de son statut militaire, que son antique épée reposant sur son flanc droit à l'aide d'un baudrier à la facture raffinée qui intégrait un fourreau fait sur mesure pour cette lame unique, fruit d'une technologie oubliée. Cette arme n'avait jamais quitté Alpharius depuis son grand périple pour atteindre Rome. Cependant, tout cela n'était que détail alors qu'Alpharius contemplait l'androïde allongé d'un regard amusé mais dénué de moquerie. Tout en conservant sa vigilance coutumière, Alpharius était simplement là sans avoir spécialement étudié la suite possible des événements...
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Votum le 16 Mars 2013, 19:32

Mon rire finit par se calmer et le silence envahit le jardin. Je tournais la tête pour regarder l’écorce de l’arbre. Il avait souffert. Moi aussi. Je levais mon dos pour m’asseoir et je contemplais mes mains ensanglantées. Ce n’était que physique, mais c’était bien ancré en moi. J’avais besoin de continuer d’expulser ma rage, mais ici, tout était trop compliqué. Je me levais en titubant, comme si j’avais trop bu. En vérité, j’étais juste fatiguée. De toute façon, personne n’est ici. Alors à quoi bon faire attention aux apparences. Un pas puis un autre m’entraînèrent vers Alpharius. J’ignorais qu’une autre personne était ici. Mais soit il avait un moyen de se camoufler, soit il serait obligé de bouger et de se dévoiler, soit de rester là, sur le chemin. De toute façon, peu importait sa décision, je passais à côté de lui, sans le regarder. Sa présence ne semblait pas être un frein, ou alors j’étais aveugle.

J’étais maintenant à une dizaine de pas de lui quand je m’arrêtais. Mes gestes étaient désordonnés. Je ressemblais à une marionnette que l’on manipulait difficilement. Je penchais ma tête et je finis par la tournée vers Alpharius. Qui était cet homme et que faisait-il là ? Depuis quand était-il ici ? Je fronçais les yeux et j’essayais de voir de là où j’étais qui il était. Mais son visage et sa carrure ne me disait rien. Alors je me tournais et je fonçais sur lui. A quelques centimètres de lui, j’empiétais sur son espace vitale largement pour mettre mon nez sous le sien. Je me mis à le renifler et je repris mes distances pour poser mes poings sur mes hanches.

Tu veux te battre ?

Je clignais des yeux deux, trois fois, puis je balayais l’air avec une main.

Laisse tomber, je suis de mauvaise humeur. Faut pas m’écouter. Tu fais quoi dans le coin ?

Je regardais à droite et à gauche pour ne voir personne et je revins vers lui.

T’attends ta dulcinée ? Ou tu as un rendez-vous secret pour définir le prochain meurtre de Rome ? Ou bien alors, t’es juste passé par ici pour trouver un coin tranquille pour réfléchir et du coup, je te casse les couilles ?

Finalement, je croisais les bras contre mon ventre et je me mis en position d’attente. L’allure de ce type, c’était du genre : Fait pas chier, m’approche pas, on est pas du même monde. Il avait un air pédant à souhait. Le genre de truc qui me donnait envie de gerber. Non, zen, il fallait que je sois zen. Putain ça m’a gavé d’être zen ! Qu’est ce qui m’avait pris de venir par ici … Je finis par baisser la tête, posant mon menton contre mon torse. Je soupirais fortement et je fis non de la tête.

Désolé. C’est pas mes affaires. Amusez vous bien dans le coin.

Je fis demi-tour et je lui fis un signe de la main en partant. Il put voir l’état de cette dite main. D’ailleurs, il pu voir mon état tout court. Vu qu’il n’avait été qu’à quelques centimètres de moi. Un état pitoyable.
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Alpharius Omegar??s le 20 Mars 2013, 13:45

Alpharius garda son attitude neutre lorsque la créature qu'il avait identifié comme un androïde se releva et passa devant sa position d'une démarche incertaine tout en exprimant un comportement toujours aussi erratique. Après avoir parcouru quelques mètres, ce qui pouvait être assimilé à un cyborg à l'apparence féminine se figea avant de faire pivoter sa tête de manière presque grotesque en direction d'Alpharius. Ce dernier conserva son léger rictus amusé et ne broncha pas lorsque l'androïde se mit à courir brusquement vers lui, seul le poing gauche du colosse se serra, signe qu'il était néanmoins prêt à toute éventualité. Finalement tel un chien fureteur, l'étrange humanoïde s'arrêta à quelque centimètres d'Alpharius qui se contenta de continuer à l'observer de toute sa hauteur.

Tu veux te battre ?

Cette proposition farfelue aurait certainement été prise au pied de la lettre par un Alpharius adolescent, toujours avide d'évaluer sa puissance brute sur une cible qu'il n'aurait autrefois perçu que comme un simple automate animée par une parodie de vie.

Laisse tomber, je suis de mauvaise humeur. Faut pas m’écouter. Tu fais quoi dans le coin ?

Alpharius ne prêta guère d'attention à cette question dénuée d'intérêt, et laissa son regard se livrer à un examen clinique de cet automate de sexe féminin. L'homme estima rapidement que le modèle qui lui faisait face avait fait l'objet d'une conception soignée pour un produit final d'excellente facture. En des jours meilleurs, ce visage aux traits finement dessinés et ce corps aux lignes énergiques avaient dû avoir l'effet requis sur les humains particulièrement friands de ce genre de compagnie artificielle.

T’attends ta dulcinée ? Ou tu as un rendez-vous secret pour définir le prochain meurtre de Rome ? Ou bien alors, t’es juste passé par ici pour trouver un coin tranquille pour réfléchir et du coup, je te casse les couilles ?

Ces propos reflétant une attitude particulièrement téméraire ne firent que confirmer à Alpharius que l'androïde avait probablement subi un quelconque dommage affectant de manière critique son centre comportemental. L'officier romain n'avait jamais possédé à titre personnel un androïde du fait du peu d'intérêt qu'il accordait généralement à ce genre de machines sophistiqués. Néanmoins, il avait quelque peu étudié ces créations émanant d'une ère technologique révolue. Hélas, les talents d'Alpharius en matière de cybernétique s'étaient révélés des plus modestes, et il n'avait guère pu faire de progrès faute d'un matériel adéquat. Ce qui expliquait le fait qu'il n'ait pas poussé très loin ses travaux de recherche en la matière.

Désolé. C’est pas mes affaires. Amusez vous bien dans le coin.

Ces derniers mots vaguement prononcés à son attention firent réaliser à Alpharius un détail qu'il n'avait pas pris en compte jusqu'à maintenant. Le plot de contrôle de l'androïde était plus que probablement désactivé et son apparence générale montrait que le problème ne devait pas être extrêmement récent. Après réflexion, il était presque étonnant qu'aucune patrouille urbaine de récupération ne soit visible dans le secteur pour appréhender cette machine défaillante et l'expédier au mieux en réinitialisation, et au pire à la casse. Même s'il n'en était pas réellement certain, Alpharius estima que la situation de cet androïde méritait d'être quelque peu éclairci. Il n'était pas à exclure qu'il puisse obtenir des informations utiles. Ce fut donc d'une voix calme incluant un soupçon d'autorité pour la forme qu'Alpharius interpella l'humanoïde qui avait entrepris de s'éloigner à nouveau de lui:

"Androïde, quelle est ton identité et celle de ton propriétaire pour peu que tu en aies un? Sache que tout refus de coopération pour éclaircir ta situation sera interprété comme un acte caractérisé de rébellion envers l'autorité d'un officier de Rome, dépositaire du maintien de l'ordre et de la sécurité de la cité."

Le centurion primipile n'était pas spécialement habitué à endosser le rôle d'un agent des forces de l'ordre, mais après tout, il était quand même un militaire, ce qui à quelques détails près revenait à la même chose sur le plan des prérogatives dont disposait Alpharius. Ce qui était moins sûr par contre était la manière avec laquelle l'androïde réagirait à cette sommation. Alpharius n'affichait plus le moindre sourire et son visage arborait une expression glaciale. Le colosse s'approcha lentement de l'androïde tout en veillant que à ce que son regard traduisit sans le moindre équivoque sa détermination inflexible à obtenir les informations qu'il désirait.
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Votum le 04 Avril 2013, 18:26

Je levais un sourcil et je regardais cet homme parler d'une manière si autoritaire. Nul. Ennuyant. Il n'était ni drôle, ni intéressant. Je mis es mains dans le dos et je penchais ma tête vers l'avant en soupirant bruyamment. Oui, c'était vraiment ennuyant. Pas ennuyeux, non, juste ennuyant. Je fis un ou deux pas sur place, sautillant, puis je me mis au garde à vous. Les deux pieds joints, la tête et le menton bien haut, mes mains toujours dans le dos.

Ambryn ! Ambryn Ignis, Officier !

Fort. Rapide. Je répondais à sa demande et j'attendis quelques secondes avant de relâcher ma respiration bruyamment et de me remettre dans une position plus normale.

Pfiouuu c'est fatiguant.

Et d'un coup, je tombais au sol. Je restais les fesses par terre et je le regardais d'en bas. Je mis un coude sur un de mes genoux, tandis que mon autre main me soutenait au sol.

Dites, vous trouvez ça amusant comme métier ? Je veux dire, c'est pas trop autoritaire ? Trop rigide ? Trop ... Trop ennuyant ? Sérieux, on a toujours l'impression que vous avez un balai dans le cul. Toujours au garde à vous, toujours à hurler vos ordres. C'est chiant !

Je finis par m'allonger à la place où j'étais pour mettre mes mains sous ma tête et regarder le ciel.

La vie est tellement plus drôle que cela. Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des gardes ? En même temps, vous me direz pourquoi faut-il toujours qu'il y ait de la violence, des meurtres, du sang. Vous ne rêvez pas d'une autre vie M'sieur ?

Mon attitude montrait clairement que j'étais nullement inquiète de ce qui allait m'arriver. Après tout, j'avais répondu à sa demande non ? Je n'avais pas hésité un seul instant et je m'étais exécutée comme un bon petit soldat. Même si c'était franchement chiant. Ce type ne me disait rien, mais en même temps, je ne connaissais pas tout Rome. Je restais donc à le regarder d'en bas. Derrière lui, je voyais les étoiles et je leur souriais. Il pouvait penser que c'était pour lui, mais perso, je m'en foutais de ce qu'il pensait. De toute façon mon attitude était décontracté et nullement féminine. Mais ça aussi, je m'en foutais. Il pouvait penser que je le draguais ouvertement ainsi offerte au sol, ou bien que je me foutais de sa tronche. Allez savoir ce que pensaient les Romains ... Drôle de question ça !
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Alpharius Omegar??s le 05 Avril 2013, 18:02

Ambryn Ignis... Si cette créature en apparence déréglée ne lui avait pas menti, Alpharius se devait d'admettre qu'il avait vaguement vu dans un registre quelconque le nom d'Ignis il y a quelques décennies de cela mais que cela ne constituait pas réellement une information très utile pour lui. Il restait néanmoins à expliquer l'état suspect de cette machine.

Dites, vous trouvez ça amusant comme métier ? Je veux dire, c'est pas trop autoritaire ? Trop rigide ? Trop ... Trop ennuyant ? Sérieux, on a toujours l'impression que vous avez un balai dans le cul. Toujours au garde à vous, toujours à hurler vos ordres. C'est chiant !

Alpharius se mit à observer l'androïde au sol avec une commisération digne d'un enfant lucide face à un vieux jouet cassé. Apparemment, cela devenait une habitude qu'il fasse des rencontres avec des harpies synthétiques au comportement déviant ou fantasque. Si cela constituait une manière d'exprimer un affranchissement avec les règles de la société et une forme de liberté outrancière, ce comportement n'avait guère la faculté d'impressionner Alpharius qui avait eu l'occasion de voir au cours de son existence des originaux de toute sorte. Ces derniers se contentaient pour la plupart de faire de l'excentricité un mode de vie sans rien accomplir de véritablement marquant.

Au sein de la société romaine, les androïdes n'étaient qu'une forme d'hypocrisie pour masquer un recours généralisé à un nouveau type d'esclavage à peine masqué. Il répugnait particulièrement à Alpharius que ces créatures artificielles soient dépendantes pour leur entretien du bon vouloir de Pluton et de ses adeptes. Tout cela puait à cent lieux la manipulation sournoise des prétendues divinités pour maintenir leur emprise sur des humains crédules et particulièrement réceptifs aux "cadeaux" des dieux après avoir connu si longtemps le désespoir.

Pour sa part, le centurion primipile avait eu recours à ses propres test et expériences sur des carcasses d'androïdes et il avait entreposé certains spécimens complets mais inactifs dans les catacombes mais hors de la Crypte car il se méfiait intrinsèquement de cette technologie excessivement liée à l'influence des divinités qui présidaient à la destinée de Rome.


La vie est tellement plus drôle que cela. Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des gardes ? En même temps, vous me direz pourquoi faut-il toujours qu'il y ait de la violence, des meurtres, du sang. Vous ne rêvez pas d'une autre vie M'sieur ?

Alpharius se retrouva son sourire amusé habituel même si ses yeux conservaient une lueur proche d'astres morts et froids. Il prit finalement la parole d'une voix quelques peu désabusée.

Alpharius: "Androïde, la vie t'a parue si drôle que cela ces derniers temps? Il y a souvent un abîme qui sépare la réalité des espérances de chacun. Même toi, tu dois le savoir au plus profond de ce qui te sert vaguement de conscience. Tu es une machine destinée à la servitude et tu ne pourras jamais changer cela. Pour ma part, j'ai été façonné pour être un soldat avec un rôle particulier à jouer, je ne peux rien changer à cela non plus.

Néanmoins, il est peut-être vrai que chaque forme d'existence disposant d'un certain degré de libre arbitre a la possibilité d'influer sur son propre parcours et la destination qu'elle souhaite atteindre. Il est probable que mes paroles te paraissent dénuées d'intérêt mais cela importe peu au final. Ton plot est manifestement hors service. Pour ma part, je n'ai aucune sympathie particulière pour toute forme de servitude. Je te laisse donc l'opportunité de me dire pourquoi je ne devrai pas te confier aux bons soins des adeptes de Pluton pour te remettre en un état... plus fonctionnel si cela est encore possible."


Aux pieds d’Alpharius, l'androïde semblait dériver vers un monde d'hallucinations en affichant un sourire incongru tout en fixant quelque chose derrière la tête d'Alpharius, certes ce dernier devait masquer en partie l'astre solaire de part sa position mais il n'y avait pas vraiment matière à s'extasier. L’officier avait peu d’espoir d’obtenir une réponse sensée de la dénommée Ambryn, mais il n’avait rien à perdre en essayant.
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Votum le 05 Avril 2013, 18:56

Je me redressais et je le regardais longuement. Je finis par m’asseoir en position de lotus et je mis mes mains sur mes genoux.

Ainsi donc, vous insinuez que mon plot est défaillant. Connaissez-vous mon frère ? A vous entendre, j’en doute.

Je me levais finalement, pour me mettre face à cet homme et finalement, c’est moi qui prit un ton autoritaire.

Quel est votre identité centurion, que je puisse dire au Consul Ignis que vous remettez son statut en doute. Ainsi donc, un Consul, en a sa propre demeure serait incapable de voir quand un de ses androïdes est souffrant et mérite une réinitialisation ? Vous êtes bien présomptueux Centurion pour connaître mieux le métier de mon frère !

Je le regardais longuement, véritablement peinée.

Que faisons-nous Centurion ? Allons-nous voir mon frère pour que vous lui expliquiez votre façon de penser ? Oui bien nous oublions vos paroles malheureuses ?

Je mis mes mains dans mon dos et je haussais les épaules en jouant avec un de mes pieds comme une enfant timide.

Vous êtes tous les mêmes. Dès qu’un androïde se permet d’être trop comme vous, vous le réinitialisé. La vérité, c’est que vous avez peur de nous. Vous avez peur de vos propres créations. Pourquoi ? Avez-vous peur que l’on soit meilleur que vous ? Ou pire que vous ? Une androïde qui dit ce qu’elle pense est mal vu. Pourquoi ? Pensez-vous que mon programme n’est pas voulu ainsi ?

Mes mains revinrent sur mes flancs et mon visage était triste.

Je me nomme Ambryn Ignis. Prometheus Ignis a voulu que je sois sa sœur. Je suis donc sa sœur. Il m’a voulu fraîche, généreuse, rieuse, souriante, amusante, franche, douce. Voulez-vous que je continue ? Je suis sa création. Je l’aime. Mais comme vous le dites si bien, je ne comprends rien à vos paroles. Et vous aux miennes donc. Que faisons donc nous ? Restons nous donc dans cette impasse ? Ou voulez-vous que je vous conduise en ma demeure ? Car la maison de mon frère est aussi ma maison. Est-ce mal cela aussi ? Allez-vous lui dire comment il doit vivre ? Lui, l’humain ? Jusqu’où vont vos fonctions Centurion ?
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Alpharius Omegar??s le 06 Avril 2013, 22:44

"Ainsi donc, un Consul, en a sa propre demeure serait incapable de voir quand un de ses androïdes est souffrant et mérite une réinitialisation ? Vous êtes bien présomptueux Centurion pour connaître mieux le métier de mon frère !"

Le sourire d'Alpharius s'élargit encore plus lorsque l'androïde se leva pour se livrer à une diatribe au contenu assez divertissant dans l'ensemble. La maîtrise de la circonspection ne faisait manifestement pas partie des attributs primaires de ce modèle défaillant.

Alpharius: "Diantre, je n'avais pas remarqué qu'il avait sa tente dans les environs. Apparemment, il a choisi de laisser sa chère sœur se comporter comme un animal errant, et cela depuis un certain temps... Impressionnant."

Après une ou deux menaces voilées, la dénommée Ambryn Ignis se mit à faire la morale à Alpharius et par extension progressive, elle s'en prit plus généralement aux humains. Alpharius la laissa achever son petit discours puis il opta pour rire de bon cœur, l’humanité avait émergé de la soupe primordiale pour qu’une machine en piètre état donne des leçons sur le comportement adéquat pour chaque individu.

Alpharius: "Ton bon maître ou frère, il doit être de ceux qui considèrent que les apparences suffisent dans une certaine mesure. En tout cas, je ne suis pas sûr qu’il y ait matière à s’en vanter pour lui en public. Il faut admettre que ce genre de relations est plutôt équivoque pour un homme en charge de la réinitialisation des androïdes. Dans les temps anciens, il y a bien eu un empereur qui avait voulu faire de son cheval un sénateur… Etait-ce une preuve de bon sens du fait qu'il était souverain de Rome? J’en doute quelque peu. De plus, si tu es d’une conformité absolue avec les règles de la Cité relatives aux androïdes, pourquoi craindre l’expertise des adeptes de Pluton, qui ne font qu’être la voix de leur cher dieu tutélaire. Leurs tribunaux sont donc en théorie infaillible.

De plus, dégrader la propriété publique, endommager ton châssis et ressembler à une souillon de la pire espèce sont des preuves de la douceur et de la générosité dont tu me parles? Si tu aimes tant que cela ton frère consul tu ne serais pas là à risquer sa réputation avec un comportement navrant. Mais je suis sûrement trop ouvert d’esprit en débattant avec le jouet d’un autre humain. Un homme qui a sûrement dû beaucoup se battre pour l’affranchissement des tiens, n’est-ce pas ? Est-il quelqu’un qui crache sur les lois qui régissent l’acquisition et l’utilisation des esclaves synthétiques ? Dans son agenda, il a prévu de défier personnellement les dieux? Peut-être qu’il te fait croire que tu es unique, que tu as droit à un traitement spécial ?

Je ne suis qu’un centurion car je n’entre peut-être pas dans le moule des maîtres de cette cité, je suis en effet un faible car je ne possède pas d’esclave ou quelque soit le nom hypocrite dont tu aimes être affublé par ton maître. Tu devrais aller visiter plus souvent la décharge qui sert de fosse commune aux machines telle que toi, tu auras un aperçu de ton sort terminal. En tout cas, tu sais te bercer d’illusions comme beaucoup d’humains. Au final, tu es encore plus à plaindre que nous autres qui ont abandonné le fil de notre destin à des puissances supérieures après avoir enduré bien des calamités.

Crois-tu vraiment que tu sois en mesure de me menacer par la seule évocation d’un nom ou d’une fonction civile de magistrat ? Tu es sûrement convaincue que l’illusion du terme de sœur te mettra éternellement hors d’atteinte des règles qui régissent Rome depuis des siècles ? Les androïdes ne servent qu’à compenser tout ce que les humains ont perdu depuis pratiquement mille ans."


Alpharius marqua un silence et ses traits affichèrent brusquement une expression totalement neutre. Il reprit la parole d'une voix plus terne.

Alpharius: "Néanmoins, tes derniers mots sonnaient en apparence plus juste que le reste. Je persiste à croire que tu as connu des jours meilleurs. Après tout, que tu sois avec ou sans plot actif ne changera guère la situation de Rome. Tout cela n'est qu'une vaste illusion qui finira par s'effondrer un jour ou l'autre. Si ton propriétaire est satisfait de tes services, qu'il en profite tant qu'il le peut car cela pourrait très bien ne pas durer encore très longtemps.

Je ne suis pas en service, mais le centurion primipile Alpharius Omegarès de la Ière cohorte de la Legio Civitas est prêt à t'escorter jusqu'à ce qui te sert de... maison. Je ne peux te laisser demeurer ici plus longtemps. Ne crois pas pour autant que je suis intimidé par la charge de consul de ce Prometheus Ignis. Si tu es capable de jauger les hommes avec efficacité, tu sauras assez vite à qui tu as affaire et par la même occasion qu'il est inutile de me défier d’une quelconque manière.

Ambryn, si telle est ta désignation, es-tu en mesure de marcher la distance nécessaire?"


Alpharius était las de cette situation qui l'avait diverti un certain temps. Il aurait pu se montrer inflexible et convoyer si nécessaire cet androïde en pièces détachées aux prêtres de Pluton, mais il n'avait guère l'entrain nécessaire pour faire du zèle en cette fin de journée. Il ferait semblant d'être un dévot zélé des dieux une autre fois. Il attendit simplement que l'androïde exprima une quelconque décision. De par la nature quelque peu étrange de cette créature artificielle à l’apparence de femme qui lui faisait face, tout était plus ou moins envisageable.
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Votum le 03 Mai 2013, 09:10

Je levais un sourcil à sa remarque, nullement impressionnée par ce centurion. Même en civil, il faisait toujours autant chier. Ils aimaient bien cela, se mêler de la vie des gens. A priori, leur statut leur permettait de rentrer dans n’importe quelle demeure, juste parce qu’il el voulait ! Merveilleux ! Je haïssais ce genre de personne.

Pluton ? Depuis quand Pluton est celui qui juge les Droïdes ? Il les répare, mais il ne les juge pas. Ne l’insulte pas s’il te plaît !

Mon regard était froid, et mes paroles l’étaient tout autant. Nulle trace d’une émotion vive dans ma voix.

Je fis un pas vers lui et je continuais.

N’insulte pas mon frère. Tu ne le connais pas. Est-ce que je me permets de t’insulter ? Non, pas que je sache. Où est ce que tu as vu que les Androïdes doivent avoir un code vestimentaire ? Où est ce que tu as vu que les Androïdes doivent avoir le même esprit que tous les autres ? Mais à priori, ma tenue te gêne pas. Pas de problème !

Et d’un simple délassage, la tunique tomba au sol et je me retrouvais nue face au centurion.

Maintenant, je suis plus présentable à tes yeux ?

Car après tout, j’étais un esclave à la base et cela se voyait dans mes formes. Mes proportions étaient parfaites pour un certain type d’homme. Et je doutais que celui-ci soit intéressé par mon cul. De toute façon, je m’en foutais. Cela faisait un sacré moment que je n’avais pas partagé un lit et ce ne serait pas avec lui que je le ferais.

Tu dis ouvertement ne pas croire aux Dieux ? Alors qu’ils sont partout ? Et tu dis de moi que je suis déconnecté ? Mais toi ? Ne l’es tu pas ? JE dois me conformer à VOS règles, mais TOI, tu ne dois pas te conformer aux règles de Rome ? Qui est le plus hypocrite de nous deux ?

Je fronçais les sourcils et je mis une main sur ma hanche.

Tu ne m’aime pas. Non pas parce que j’ai tapé contre cet arbre, mais parce que je ne me rebelle pas. Tu me dis que je dois être réinitialisé, mais on dirait que cela t’horripile aussi que je n’hurle pas pour dire non. Tu le dis toit même, on ne sert qu’à compenser tous ce que les humains ont perdus et à priori, cela ne t’enchante guère. Alors, pourquoi insister pour que tu me vides ? Pourquoi insister ? Pour que je me rebelle ? Je ne comprends pas. Oh et me sort pas, tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas humaine. Les Droïdes deviennent bien plus humains que vous et vous ne vous en rendez même pas compte …

Je finis par croiser les bras sous mes seins et par froncer les sourcils.

Pourquoi veux-tu tant me ramener chez moi, alors que nous savons que ce n’est pas chez moi ? Je le sens dans ta voix, tu t’en fou au final. Tu n’as pas d’esclave, alors fais de moi la tienne. Je suis certaine que l’on pourrait bien s’amuser tous les deux !

Je ne lui renvoyais pas de sourire, mais plutôt un regard froid et antipathique. J’adorais quand les choses ne se passaient jamais comme prévu !
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Re: [E5] Qui de nous deux est le plus fou ? (Alpharius)

Messagepar Alpharius Omegar??s le 03 Mai 2013, 14:28

Alpharius subit une nouvelle fois les assauts verbaux de l'androïde, il ne broncha guère et se mit simplement à réfléchir sur les méthodes qu'il faudrait éventuellement employer pour mettre fin à ce dialogue à bâtons rompus qui se trouvait manifestement dans l’impasse bien que le cadre environnant avait quelque chose de charmant. Ce fut alors que la tunique de la créature artificielle chut au sol sans le moindre avertissement. Sans la moindre fausse gêne, le colosse se contenta d'apprécier ce qui lui était exposé avec si peu de formalité. Il devait admettre que le spectacle de cette nudité n'était pas désagréable à l’œil. Certes, certaines courbes de ce corps finement charpenté avaient des lignes presque trop masculines selon les critères d'Alpharius, mais la dénommée Ambryn dégageait une indéniable aura charnelle.

Alpharius: "Je n’ai aucun doute quant à la réalité de ceux qui servent actuellement de dieux à Rome, et pour ce qui concerne les règles je paye chaque jour le prix de les respecter. Je suis simplement quelqu'un de naturellement patient qui observe et qui agit sans rechercher forcément l'attention favorable des puissants."

Ambryn: Tu ne m’aime pas. Non pas parce que j’ai tapé contre cet arbre, mais parce que je ne me rebelle pas. Tu me dis que je dois être réinitialisé, mais on dirait que cela t’horripile aussi que je n’hurle pas pour dire non. Tu le dis toit même, on ne sert qu’à compenser tous ce que les humains ont perdus et à priori, cela ne t’enchante guère. Alors, pourquoi insister pour que tu me vides ? Pourquoi insister ? Pour que je me rebelle ? Je ne comprends pas. Oh et me sort pas, tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas humaine. Les Droïdes deviennent bien plus humains que vous et vous ne vous en rendez même pas compte …

Le colosse eut à nouveau un léger sourire où une certaine lassitude se faisait ouvertement palpable.

Alpharius: "Selon les anciens critères humains, je dirai que je suis un vieil homme qui obéit à son devoir par habitude bien qu'il soit usé par toutes ces notions de servitude qui régissent la société romaine à différents échelons. Tout n'est finalement que rapports de force, rien de moins, rien de plus.

Pour le reste, la notion d'humanité est devenue bien fluctuante et cela n'est pas forcément un critère d'excellence. Le fait que je ne t'aime pas ne m'a pas véritablement effleuré l'esprit. Tu m'as amusé comme tu m'as agacé, mais maintenant je ne saurai dire. Peut-être que ton originalité et ta volonté d'être imprévisible à tout prix vont finir par faire que je t'apprécie quelque peu, mais tu vas sûrement t'arranger pour que cette impression de ma part ne perdure pas trop. Volonté, je n'ai même pas réfléchi à la pertinence de ce terme avant de l'utiliser. Il me sera maintenant plus difficile de te traiter en simple machine insolente exigeant une bonne révision. De toute manière, en acceptant de débattre avec toi je me suis fait un peu avoir."


Alpharius fut traversé par l'envie de rire de manière tonitruante lorsque l'androïde lui fit la proposition plus ou moins crédible de devenir son esclave, lui qui n'avait jamais eu la prétention d’en vouloir un. Le centurion réfréna de justesse cette hilarité naissante bien qu'il en aurait été la principale cible, car il y avait matière à se moquer de l'officier qui se trouvait dans une situation où il risquait à tout moment d'être déstabilisé ou ridiculisé par cette flamboyante Ambryn au regard si sévère.

Alpharius: "Est-ce une provocation teintée d'ironie? Dans l'hypothèse théorique où tu serais vaguement convaincue par tes propres mots, quel manque serais-tu capable de compenser pour un simple militaire comme moi? Ne te méprends pas, je ne doute pas de tes talents divers et variés, mais que veux-tu véritablement démontrer?

La notion d'esclavage me répugne même si nous sommes tous plus ou moins liés par des serments de servitude au sein de Rome pour sauvegarder à minima les apparences. A toi je ne saurai appliquer ma conception de l'esclavage car si tu es un objet sophistiqué, tu n'es donc qu'un bien qu'on peut librement acquérir et vendre sans même être taxé d'esclavagiste... Et si tu es plus que cela, je suis tout simplement incapable de te traiter comme un esclave même même si cela se limite à un simple bout de papier purement administratif. Ce serait renier ce que je suis."


Alpharius afficha une expression neutre dénuée de la moindre malveillance, il contempla à nouveau brièvement la silhouette qui se campait avec une certaine fierté devant lui, puis il verrouilla son regard sans âge avec celui d'Ambryn. Il perçut un léger vent se lever tandis que le paysage se teinta progressivement d’une coloration plus sombre, une fine pluie s’annonçait probablement pour marquer la fin d’une journée plutôt chaude.
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