[E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Votum le 16 Juillet 2013, 13:26

Je regardais mon père face à moi et je n'éprouvais qu'une profonde tristesse. Je sentis le souffle de Cerbère sur ma main. Il était en train de me sentir, mais il ne pouvait pas me reconnaître sous ses traits. Je lui tapais trois fois la tête et il battit de sa queue comme un bon chien. Il avait été mon chien il fut un temps. J'avais extrêmement envie de le grattouiller là où cela lui plaisait. Notre manière à nous de nous cajoler. Mais je ne le faisais pas. Pas devant eux. Je me demandais alors si mon père agissait de la même manière que moi, vis à vis du cerbère. Ne venait-il pas me prendre dans ses bras car justement il y avait eux ? Je laissais ma main sur la tête du chien des enfers et je regardais mon père sans ajouter un mot. Cerbère finit par me laisser en grognant un coup pour signifier son mécontentement. Dorénavant, il me prendrait pour une ennemie, vu que je ne lui avais pas fournit la preuve de mes dires. Il revint vers sa maîtresse actuelle et il se posa à ses côtés.

Je finis par venir à côté de Katla et je m'assis directement sur l'autel où reposait la défunte Ombre.

Tu te dis curieuse et avide d'apprendre, mais en même temps tu te fermes à tes propres préjugés ! Par deux fois tu m'as prise pour une Droïde disjoncté. Par deux fois, j'ai du te récupérer en jouant sur ton avidité. Le mot capitaine fut le premier déclencheur. La perspective de voir Pluton en vrai fut la seconde. Maintenant que tu connais la vérité, tu sais qui je suis. Et du coup, tu ne doutes plus de moi. Ne te ferme plus dans tes propres préjugés. Si je n'avais pas insisté, tu ne serais pas ici. Tu ne connaîtrais pas cette vérité que tu aspires tant à connaître, comme tu le dis si bien.

Je remontais une de mes jambes crasseuses sur l'autel et je pris un sourire moqueur.

Je ne plaisantais pas quand je disais que tu me plaisais. Mais quel intérêt avec ce corps qui n'est pas le mien. Peut être qu'un jour, nous nous rencontrerons vraiment. Qui sait ?

Je regardais de nouveau mon père, puis ensuite l'Ombre. J'étais une garce, une foutue Insoumise qui foutait même le bordel dans son propre camp. Parce que c'était moi. Parce qu'il fallait que ça gueule autour de moi. Parce que je voulais de la vie autour de moi ! Elle m'avait fait confiance. Le si peu qu'elle avait pu m'accorder. Et elle était morte. Je posais ma main sur la sienne. Mon regard était neutre, pourtant ma tristesse était grande. Cependant que valait le prix de deux âmes ? Qui était cette seconde âme ? Mon visage s'attendrit et mon sourire fut sincère. Je révélais rarement cette partie de moi. Je serrais un peu plus fort cette main et je regardais de nouveau mon père.

Je ne suis pas douée pour la technologie. Mais à priori, j'ai toujours fait fausse route. J'ai toujours cru que tu voulais empêcher la technologie de changer Rome. C'est pour cette raison que j'ai toujours surveiller les Francs-Maçons. Si j'avais su ... Enfin, on ne change pas le passé. En tout les cas, ce passé là n'a pas besoin d'être changé. Elle, par contre, devient l'avenir de Rome.

Je fis un signe de tête vers Katla. Je mettais lourdement trompée, mais l'erreur pouvait être réparé.

Elle meurt et mon corps peut vivre éternellement. Alors faisons l'échange. La survit de Katla assurera les étoiles à Rome. Et moi, je l'aiderais tant que son ancien corps me le permettra. Nous nous sommes déjà retrouvé dans une telle situation. La mort n'est rien au final.

Il y avait des choix qui paraissaient évident. Celui-ci en était un. Assurer la survie de trois âmes, n'était-ce pas si peu payer au final ? J'avais fait fausse route avec les Francs-Maçons. Et au lieu de servir les Insoumis, j'avais au contraire lutter contre mon propre clan. Cachant des informations qui auraient pu permettre beaucoup de choses. Maintenant, j'avais un moyen de réparer cela avec la présence de Katla. Les étoiles étaient à portée de main et j'avais hâte de les retrouver.
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Messagepar Pluton le 31 Juillet 2013, 10:19

J'écoutai Katla et me demandait ce que j'avais pu dire pour susciter une telle réaction chez elle. Je la laissais aller au bout des choses. Ève la confronta à ses propres préjugés. Je me demandai si cette femme était capable de prendre sur elle. Elle semblait à même d'ouvrir les yeux sur la vérité, mais était-elle capable de regarder objectivement dans un miroir ? Je ne faisais plus attention aux individualités depuis longtemps, je me concentrais comme Lidrya sur ma famille et sur la communauté en commençant par celle de mon clan.

-- Te prendre pour une abomination ? Tu fais drôlement dans le mélodrame. Tu es différente, respecte leur curiosité et leur peur de la nouveauté. Et ne dit plus que je te prends pour une abomination. Je souris face à ce préjugé et haussa les épaules. Un petit tour en Pachad pour rencontrer les créatures avec lesquelles je discute pourrait la faire réfléchir à sa remarque, mais je ne voulais pas la traumatiser plus encore. La science est devenu votre dieu Katla. Mais comme vous ne La priez, elle ne naît pas. Kohren s'est associé plus ou moins volontairement à Chaos pour exulter sa vengeance. Nous ne nous sommes manifestés physiquement aux romains que dans le désert pour sauver le corps et te sauver. Mais les romains avaient accepté nos différences. Ils avaient accepté notre existence sans nous voir. L'âme naît des Elohim, de Minerve, de Neptune et de Jupiter. Sans eux, pas d'âmes. Sans âme, pas d'engeance. Nous, Nephilim, puisons notre énergie de l'Orgone, une énergie qui naît des relations humaines dont la forme la plus brute est le sexe. Cette énergie échappe à la science et une part nous est heureusement inconnue. Par exemple, Vesta a découvert que l'Orgone naît également des relations androïdes. Pourquoi à votre avis le culte Jupiter refuse la reconnaissance des âmes androïdes et que le culte de Minerve est son bras armé ? Parce que si on retire le plot des androïdes, ils nous nourrissent d'Orgone et les Nephilim n'ont alors plus besoin de l'humanité et sans humanité, plus d'Elohim. Sans compter que certains androïdes asserviraient rapidement l'humanité pour en faire leurs esclaves. Mais cela est un autre sujet...

Je reportais mon attention sur ma fille.

-- La science permet aux humains d'égaler nos pouvoirs. Mais trop de science rend l'humanité incrédule, car pour les scientifiques, ce que la science ne voit pas n'existe pas. Les scientifiques ne s'éloignent guère des prêtres intégristes du temps des croisades. La cupidité et le sadisme en moins... Tu es bien généreuse Ève ! Offrir ta vie à Katla est généreux. Pourquoi es-tu encore en vie Katla ? Pose-toi la question à l'envers. Pourquoi t'aurais-je tué ? Pourquoi t'aurais-je laissé crever ? Pour aider ton prochain par exemple. Tu connais Kohren. Tu sais la puissance technologie qu'il a donné aux Kohr. Les Kohrs arrivent et ne vont faire qu'une bouchée de Rome si elle ne se prépare pas. Je t'ai sauvé pour que tu aides Rome en expliquant comment les Kohrs vont attaquer. Minerve et moi-même seront assez occupés à combattre Chaos. Les romains seront seuls face aux Kohrs. Voilà pourquoi tu as survécu Katla. Tu t'évertues à les rendre comme toi, tu t'évertues à leur apporter la science des armes. Pourtant la science des armes n'a pas sauvé ta civilisation malgré sa parfaite maîtrise de ces technologies. Ne penses-tu pas aller dans le mur ainsi ? Vas-te battre avec Camila, va te battre avec Aquila et regarde les combattre. Ils ont des dons, de vrais dons. Ils n'ont pas besoin de toute ta science. Ils ont besoin de connaître leur adversaire, d'avoir la foi et de leurs dons. Tu as survécu pour ce que tu es, pour ce que tu sais, pour l'aide que tu pourrais apporter. Mais cette décision t'appartient, comme il t'appartient de nous juger, comme il t'appartient d'aimer ton prochain, comme il appartient à ton prochain de t'aimer.

Je regardais ma fille, car Minerve et moi périrons dans ce combat et elle l'avait compris. Il est difficile d'appréhender la puissance de Chaos. Depuis le temps qu'il avait disparu, je le comprenais. Après tout, il avait créé Eloha, il avait créé les anges, il avait créé le Graal.

« Donc, au commencement, fut Chaos, et puis la Terre au vaste sein, siège inébranlable de tous les immortels qui habitent les sommets du neigeux Olympe, et le Tartare sombre dans les profondeurs de la vaste terre, et puis Amour, le plus beau des immortels, qui baigne de sa langueur et les dieux et les hommes, dompte les cœurs et triomphe des plus sages vouloirs. De Chaos naquirent l'Érèbe et la sombre Nuit. De la Nuit, l’Éther et le Jour naquirent, fruits des amours avec l’Érèbe. À son tour, Gaïa engendra d’abord son égal en grandeur, le Ciel étoilé qui devait la couvrir de sa voûte étoilée et servir de demeure éternelle aux Dieux bienheureux. Puis elle engendra les hautes Montagnes, retraites des divines nymphes cachées dans leurs vallées heureuses. Sans l’aide d'Amour, elle produisit la Mer au sein stérile, aux flots furieux qui s’agitent. » Les Kohrs ont fait renaître Chaos et leur nombre lui redonne toute sa puissance.

J'attrapais ma fille au creux de ma main et la serrai contre mon coeur. Enfant, elle aimait le sentir la frapper avec tant de force.

-- Katla, les culs-terreux romains t'offrent une chance de servir l'humanité, ceux qui soi-disant te prennent pour des abominations t'offrent la vie de leur propre fille. Réfléchis à ce geste avant d'accuser et de jouer les persécutées. Ève, puisque tu offres ta vie, je te laisse leurs deux âmes. Venez le jour des grandes festivités, une conjonction astrologique me permettra d'échanger vos corps. Katla prendra le corps d'Ambrynn et gagnera l'immortalité. Ève prendra le corps de Katla et s'éteindra à ta place.

Je fermais les yeux et deux portes immatérielles s'ouvrirent sur Tartare. Cerbère hurla en voyant son monde s'ouvrir et deux âmes quittèrent le Tartare pour se lover dans les corps sans vie qui se réanimaient sur l'autel qu'avait salopé ma propre fille. Foute insoumise ! La pierre craquelait sur la droite...

-- Je vous invite à quitter mon Temple avant le réveil d'Euterpe si vous ne voulez pas devenir les statues et orner mon Temple jusqu'à la fin des temps.

J'espérais que Katla comprendrait que la foi d'Euterpe pouvait devenir une arme sans précédant pour transformer les éclaireurs Kohrs en mur de protection. Je souris en pensant à Lidrya. Sur ce point elle avait eu raison : je ne tentais plus de dissuader ma fille. J'avais toute confiance en elle.
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Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Nox le 01 Août 2013, 09:29

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Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Katla Buskvej le 01 Août 2013, 20:00

Il ne me prenait pas pour une abomination ? Peut-être pas... D'un autre côté, le peuple romain m'avait faite sentir comme telle. J'avais été accueillie avec une grande majorité d'hostilité, même si je devais admettre que certaines exceptions avaient existé. Quant à respecter leur curiosité, encore une fois, je n'en avais vu que peu... surtout de la peur qui se manifestait par de la violence à mon égard, qu'elle soit directe et physique ou plus vicieuse que ça. Mais pour l'instant, j'avais des choses bien plus intéressantes auxquelles m'intéresser...

Car le dieu était en train de m'expliquer, et je ne pouvais pas demander mieux. Kohren se serait associé avec un certain "Chaos". Un dieu comme eux ? Ou différent ? Une troisième faction peut-être ? Cela expliquait en tout cas les caractéristiques très étranges des Kohriens, y compris leur vitesse de reproduction. Il avait toujours constitué un vrai mystère biologique pour nous, mystère qui était maintenant partiellement éclairé. L'âme, enfin ce qu'ils appelaient l'âme, naissait manifestement de ces dieux qui se nourrissent de prières. Je n'aimais pas ce concept d'âme car je ne parvenais pas à l'expliquer, je voulais pouvoir tout comprendre... Mais pour l'instant, je savais que je ne parviendrais pas à déterminer de manière claire de quoi il s'agissait, je passai donc là-dessus et me contentai d'admettre son existence. Au fond, si un dieu venait m'en affirmer l'existence, je voyais mal qui je pouvais être, pour lui dire qu'il avait tort... J'étais très loin de pensées méprisantes ou quoi que ce soit, au contraire... Cela ne se voyait peut-être pas, mais j'avais un sentiment écrasant d'humilité face à cette créature surnaturelle.

Il aborda en tout cas brièvement le sujet des androïdes qui étaient inutiles aux dieux se nourrissant d'Orgone, les "Nephilim". Ce qu'il raconta m'inquiéta, d'ailleurs... Il fallait que je lui demande s'il comptait éliminer l'humanité pour se débarrasser de ses ennemis Elohim. Il le prendrait peut-être mal, mais je lui poserais la question. Il compara en tout cas les scientifiques à des prêtres intégristes, et je fronçai un peu les sourcils... Ma vision était différente, mais d'un autre côté, il n'avait pas entièrement tort, surtout pour certains individus que je connaissais plutôt bien.
Il parla ensuite d'aller voir Camila (j'ignorais de qui il s'agissait) et Aquila, ce qui m'arracha une mine sidérée. Aquila ? Sérieusement ? Je n'étais pas du genre à désobéir aux ordres d'un dieu, mais là je me voyais déjà morte. Il enchaîna ensuite sur l'histoire de ce fameux Chaos, et de la terre. C'était une histoire intéressante, mais j'étais plutôt avide de détails...

Il conclut finalement en déclarant qu'il m'offrait la vie de sa propre fille. Mais l'avais-je demandée ? Encore une fois, je n'oserais pas désobéir à un ordre divin, mais... cette idée me déplaisait pour de très nombreuses raisons, de la plus stupide à la plus tactique. Il avait sûrement pensé à tout, mais je n'étais pas une déesse et n'avais donc absolument pas sa capacité de raisonnement. Il me fallait des détails... Détails que je ne demandai pas immédiatement, vu que j'étais témoin d'une scène particulièrement déroutante : des portes qui s'ouvraient sur... J'ignorais sur quoi, mais deux sortes d'esprits en sortirent pour rejoindre les corps. Respirant un grand coup, je me forçai finalement à répondre.

- Je ne dirai plus que vous me prenez pour une abomination... Mais ne dites plus que je juge quiconque ou que je vous rejette... Je suis prête à faire ce que vous voulez, mais je suis une scientifique. Je veux comprendre. Et je ne parle pas des inquisiteurs dont vous parliez, ce sont juste des imbéciles. Je veux connaître la vérité et comprendre. Eux... Ils veulent juste avoir raison et se sentir plus malins que les autres. Dans ce que vous me dites, j'imagine bien que vous avez pensé à tout, mais je ne suis pas une déesse, je ne peux pas comprendre aussi facilement que vous ne le faites...

Je regardai au sol, ne sachant pas par quoi commencer. Autant démarrer par le plus complexe.

- Dans mon corps mourant, je dispose de milliers d'exaoctets de données. L'histoire humaine. Des langages perdus. Des secrets et astuces scientifiques. De la musique. De l'art. Des recettes de cuisine... des souvenirs, et des images de personnes chères. Mais aussi la totalité de ma connaissance des techniques Kohriennes. En plus de cela... Je n'ai survécu à Rome que grâce à ce corps... Mes plaques de métal m'ont sauvé un bon nombre de fois, ma lame au plasma m'a servi à plusieurs reprises, et j'en passe. Et enfin... Ce corps me permet d'afficher des images pour les montrer aux autres, pour leur apprendre quelque chose. Il me permet aussi de me connecter au satellite Genova, qui me permet de surveiller l'avancée de l'armée ennemie. Il me permet de communiquer avec les miens, s'ils sont assez proches.

Je relevai alors la tête, observant Pluton avec un visage préoccupé.

- Si j'échange de corps avec votre fille, outre le fait que je vais devenir totalement folle pour de bon à cause du changement d'apparence et de corps, je vais perdre tout ça, définitivement. Je perdrai toute la culture, toute la connaissance, et toutes les tactiques adverses... Je serai également sans la moindre défense face à l'agressivité romaine... Je sais que vous réfléchissez à un niveau qui m'est inaccessible et que vous y avez forcément pensé, mais je ne vois pas comment régler ça. Sans compter le fait qu'en deux jours, je serai réinitialisée, le plot réactivé, avant de finir en esclave sexuelle sur le marché. Aquila, que vous me dites d'aller voir, sera même sûrement la première à profiter de ma nouvelle faiblesse pour m'abattre. Je préfère encore mourir dans 7 mois et pouvoir aider Rome, plutôt que d'obtenir une vie éternelle en ne servant à rien. Maintenant... Je me doute que vous avez pensé à ça, mais... moi, non. Je sens que je passerais d'une situation atroce à une situation pire encore. Comptez-vous, je ne sais pas... Apparaître durant les festivités et foudroyer quiconque tentera de me toucher ? Jupiter va-t-il apparaître pour annoncer aux romains que mes connaissances leur seront utiles ?

Je secouai la tête en regardant Nox.

- Et même cela, ne serait sûrement pas suffisant... Même votre propre fidèle ne vous croit pas, à m'observer comme si j'étais un monstre et à marmonner alors que vous venez de dire devant elle que je pouvais aider la ville. Je revins à Pluton et me frottai le visage d'une main. Je sais que vous avez prévu quelque chose pour régler ce problème, mais quoi ? Ou que suis-je censée faire ? Je ne demande qu'à pouvoir le faire, mais je ne sais juste pas comment...

Je conclus alors en soupirant, fixant de nouveau le dieu.

- J'ai peur de Rome, Pluton. Vous me direz que je dois surmonter ma peur, affronter l'adversité, et autres... Mais je doute de pouvoir le faire seule. Pour l'heure, les romains sont plus dangereux pour moi que les Kohriens, et je ne sais pas si je parviendrai à survivre, même si votre fille donne sa vie... Et parasiter la vie d'une autre pour survivre n'est pas vraiment quelque chose qui me plaît d'ailleurs... Sans parler du fait que vivre pour l'éternité dans la solitude... A cette idée, le fait de mourir dans sept mois est même quelque chose de rassurant. Je compte les minutes depuis plusieurs semaines...
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Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Votum le 06 Septembre 2013, 15:28

Au creux de cette main, j'avais posé ma joue et mon oreille contre son coeur. Ma main, si petite face à cette taille monstrueuse, était posé sur cette chair dans un geste tendre. J'avais fermé les yeux et je me laissais berce par cette douce symphonie du coeur. Je n'avais plus envie d'écouter, plus envie de m'agiter. J'avais juste envie d'être ici, juste envie de profiter de cet instant si éphémère soit-il. Toutes ses années passaient sans le voir, sans le toucher, sans lui parler. Comme il m'avait manqué. Et comme il me manquerait quand il donnerait sa vie pour Rome. Pourquoi ? Pourquoi mourir ? Pourquoi vivre ? Nous n'étions pas des Insoumis pour rien. Lidrya posait beaucoup de questions. Harahel faisait tout pour ne jamais y répondre et il soulevait toujours d'autres questions en parallèles. Et moi, j'étais bien leurs filles. En un tout petit plus acharné ... Si peu. Je ne voulais pas que ce moment s'arrête, alors je n'ouvrais même pas les yeux quand le miracle de vie se fit devant nous et que deux cœurs se mirent de nouveau à battre. L'Ombre vivrait avec son ami. Elle ne serait plus jamais seul et elle ne répétrait plus jamais les mêmes erreurs. Elle en commettrait d'autres, mais plus celle de perdre son ombre. Je finis par mettre mon front sur son coeur. Non, je ne voulais pas bouger. J'étais comme un chat qui se frotte encore et encore, mais qui sait qu'il doit partir. J'embrassais ce coeur avec amour et je me mis debout dans cette main. Je sautais de cette hauteur sans crainte et au dernier moment, je plongeais dans l'ombre de mon corps pour réapparaître dans l'ombre de Katla, dans son dos.

Tu as dit, je cite "Je suis prête à faire tout ce que vous voulez" et "je ne veux pas mourir". Mais, dans le même monologue, tu préfères mourir et refuser ce que Pluton t'offre. Tu as de la chance que je sois de bonne humeur, sinon, je t'aurais déjà collé mon poing dans ton jolis minois !

Je fis le tour de sa personne pour revenir face à elle, avec mon sourire à la con, mon sourire hautain, péteux.

Merci de te soucier de moi, c'est très généreux de ta part. Quand nous nous sommes rencontrés, je t'ai demandé depuis quand tu existais. Cela semblait être une éternité et cela ne semblait pas t'avoir posé de problème, si ?

Et me voilà à jouer les moralisatrices. J'évoluais dans ce temple qui était en train de tomber. Car l'autel n'était que le premier signe de la disparition prochaine du Temple de Pluton. Je me moquais des Plutoniens présents. Il ne semblait pas vouloir intervenir ou interagir avec leurs Dieu. Sauf une, que j'avais déjà repérer en rentrant. Et bien sûr Euterpe, qui risquait de tous nous tuer pour de bon. Bien que, elle avait du entendre que j'étais la fille de Pluton, je serais donc sans doute sauve ... Sans doute ...

Voilà que maintenant tu te raccroches à tes données, ton super corps, ta super larme, tes supers pouvoirs. Ouaouh. C'est tout ce que tu es ? Une super machine ?

Je crachais à ses pieds. Désolé, je ne savais pas cirer les pompes.

Je suis une androïde et j'ai bien plus de coeur et d'âme que toi tu n'en auras jamais !

Et finalement, la distance qui nous séparait n'existait plus. J'étais pile en face d'elle à lui toucher quasiment le nez et la bouche.

Tu me plais Katla !

Et ma bouche se posa sur la sienne. Je ne cherchais pas à l'envahir. Ni son espace, ni ses lèvres. Mon baiser était appuyé, mais nullement intrusif, ni possessif. Je le stoppais pour lui sourire de toutes mes dents.

On dit que j'ai le sourire de ma mère. Le vois-tu dans tes données ? Comment s'appelle ton premier ami ? Ton premier amour ? Ton plat préféré ? Comment crée t'on ta lame ?

Je lui laissais quelques instants et je repris.

Tu connais déjà toutes ses réponses. Tu as peur de l'inconnu, peur du changement au final. C'est pour cette raison que ta citée est morte. Tu prônes le fait de vouloir apprendre, mais tu te caches derrière des faux semblants. Je vais devenir l'ennemi de Rome. Tu vas devenir la survie de Rome. Tu as un Maître et il se nomme Alpharius. Je veillerais à ce qu'il ne te fasse aucun mal. Il ne me demande rien. Si je veux lui offrir quelque chose, je le fais de ma part propre condition. Alpharius m'a enregistré comme son esclave, on en pourra donc te faire aucun mal. De plus, je suis réputée pour être une esclave qui n'obéit pas. Alors, non, tu ne seras pas réinitialisé, car personne ne le peut. N'oublie pas qui je suis. A toi de voir si tu veux le montrer ou non par contre. Je te conseille de le cacher. Ne t'approche pas de Prometheus Ignis. Il sera que tu n'es pas moi. Il risque de se mettre en colère. Ce n'est qu'un enfant après tout. Tes connaissances ne seront pas perdu, car tu les as apprises. Alors cesse donc tes caprices. Car à défaut de ton corps, tu vas gagner mon pouvoir. Celui des Ombres. Je t'apprendrais à le maitriser, en même temps que l'ombre ici, si vous le souhaitez. Et enfin, tu dis que tu n'as pas d'amis. C'est faux ! Tu m'as moi ! Tu as les Plutoniens ! Tu nous as. Mais nous ne sommes peut être pas assez bien pour toi ?

Je posais ma main contre ma hanche et je me mis à taper du pieds.

Tu crois que ça m'a fait quoi, à moi, de me retrouver dans un corps qui n'est pas le mien ? Mon moi est mille fois plus canon que ce corps métallique. Mais qui sait, si tu vis, si tu survis, peut être qu'un jour on se verra en vrai ?

Puis je fis non de la tête et de la main.

Oh, mais pardon, pense plus à toi et à toi uniquement. C'est vrai, tu peux juste sauver Rome et tous ses habitants. Où les voir périr en te disant : Ouf, j'ai toujours mon corps ! De toute façon, tu sais déjà comment tout cela va se finir, vu que tu as vu la défaite de ta citée. Ce sera juste la même chose ici. Mais ça tu t'en fous n'est ce pas ? Tu dis qu'on te déteste, mais tu ne fais rien pour te faire aimer. Oh, je sais ! Faisons un pari ! Je te parie que je vais me faire un tas d'ami(e)s avec ton corps ! Je vais te prouver que tu as tort !

Et vu mon visage, les deux poings sur mes hanches, et ma détermination, j'étais plus que sûr de moi ! Mais au final, j'allais juste mourir non ?
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Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Katla Buskvej le 15 Septembre 2013, 20:20

Eve semblait vivace... J'aimais ça. La première impression que j'avais eue d'elle ne faiblissait pas. Elle me plaisait, et ce qu'elle disait était... Je ne savais pas trop comment vraiment le décrire. D'une certaine manière, c'était incohérent et décousu : elle sautait d'un sujet à l'autre, elle utilisait parfois des raccourcis vraiment déplorables, elle passait d'une humeur quasi-hostile à soudainement plus qu'amicale... D'ailleurs, je fus vraiment surprise par ce baiser aussi soudain qu'hors-sujet. Pourquoi ? Je l'ignorais mais je n'allais pas m'en plaindre... En tout cas, il fallait vraiment démêler ce qu'elle racontait. Mais elle parlait d'une telle manière... Cette volonté, cette conviction, cette assurance étaient palpables, on sentait qu'elle savait où elle allait avec son petit sourire tantôt hautain tantôt mesquin tantôt mystérieux.

- Je n'ai jamais dit que je refusais ou comptais refuser. J'ai dit que j'avais des inquiétudes, et des questions. Je pèse le pour et le contre tout simplement. J'essaie de voir si cela vaut la peine de voler ta vie.

Je la regardai alors dans les yeux, fronçant légèrement les sourcils.

- Je suis pragmatique. Je raisonne avec les éléments que j'ai... Et ici j'en ai très peu. C'est pour ça que je pose des questions, pour avoir plus d'éléments, pour comprendre mieux. Je fais part de mes inquiétudes pour que l'on puisse me donner des détails qui pourront éteindre ces inquiétudes.

Soupirant longuement, je revins alors au dieu qui se tenait devant moi. Même si nous venions de parler quelques minutes, c'était toujours aussi intimidant.

- Je me rappelle de choses, oui, mais pas tant que ça. Mon cerveau est vieux. Très vieux. Il est... bourré d'implants qui me permettent de survivre et sans lesquels je ne me rappellerais même pas de mon propre nom. Avec ton corps... Même en imaginant que ma mémoire devienne meilleure, je ne pourrai pas me rappeler dans le détail de toutes les stratégies et unités Kohriennes... Et comment les montrerais-je aux généraux romains ? En dessinant ? Je ne sais pas dessiner ! Je leur donnerais des informations incomplètes et mal expliquées...

J'attrapai alors la tablette, la jetant au sol. Une image se retrouva projetée, montrant un tank.

- Tandis que là, hop. Voilà le char T-81. Je tournai la main avant d'ouvrir les doigts, l'image se tourna et zooma sur les chenilles. C'est une arme puissante, les Kohriens en ont probablement une cinquantaine. Mais ils ne les ont pas fabriquées : c'est de la récupération. Ils les ont trouvés, réparés comme ils peuvent, et s'en servent. Cela entraîne qu'ils ont deux faiblesses majeures. La première, c'est cette partie : si des romains ont la possibilité de briser du métal à distance, ou de geler quelque chose, il faut s'en prendre à cette partie. Le char se retrouvera coincé et immobilisé dans le sable. Je tournai encore la main pour zoomer sur la base du canon. De la même manière, si des romains peuvent manipuler les flammes, la lave, ou la chaleur en général, ils doivent concentrer leurs capacités sur cette partie-là. Si la chaleur est suffisante, tout le sommet du char explosera.

L'image disparut et je ramassai rapidement l'outil technologique avant de revenir à Eve.

- Je sais que la technologie n'est pas la solution et autres mais admets que c'est autrement plus pratique que de dessiner à la main et tenter de me rappeler de ce genre de choses... Sans compter que je n'ai pas besoin de la vie éternelle. Pluton vient de le dire : mon seul usage est d'apprendre ce que je sais des armées ennemies aux Romains. Je ne sers à rien d'autre, une fois que c'est fait, je n'ai plus aucun usage. Il me reste 6 mois à vivre, et j'aurai besoin de moins que ça pour y parvenir. Je n'ai pas besoin de l'éternité pour leur apprendre les bases. Et vu que je ne sers à rien d'autre, qu'est-ce-qu'on s'en fiche que je vive longtemps ? Au contraire, je ne veux pas vivre longtemps !

Passant la main sur mon visage, je soupirai longuement.

- Vivre l'éternité dans la solitude ? Je n'ai tenu 526 ans que parce que j'avais des projets sur lesquels me focaliser. Créer des corps artificiels pour survivre... Puis fuir la planète pour aller autre part... Toute mon existence était focalisée là-dessus car je n'avais rien ni personne d'autre que ça. Rien, ni personne. Ici à Rome, le projet sur lequel je me focalise est de repousser les Kohriens. Et une fois que ça sera fait, quoi ? Survivre dans la boue au bord du Tibre, comme en ce moment, en espérant ne pas tomber sur une patrouille de Minerviens, ça sera ça ma vie, pour l'éternité ? Survivre pour survivre, seule et chassée ? Il vaut mieux que toi, tu gardes la vie éternelle... Je n'en ferais rien d'utile. Mon temps est passé, celui des romains démarre.

Je finis par observer Pluton, à nouveau.

- J'ignore si c'est un test ou non, mais je me doute que j'ai échoué de toutes façons. Je ne souhaite pas le grand pouvoir ni la vie éternelle ni rien. Je veux juste... Enseigner l'histoire et la musique. Mais c'est impossible. Donc du coup... Tout ce que je veux, c'est m'assurer que Rome survive, et mourir en paix.
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Re: [E5]Du pourpre dans la nuit noire [Votum +libre]

Messagepar Pluton le 07 Octobre 2013, 11:19

J'observais Nox. Je l’entendis mais n’en prit nul ombrage. Ma voix retentit dans sa tête. Par télépathie, je lui expliquais qu’il était difficile pour Katla d’abandonner 526 ans d’athéisme et de science. Accepter que la science peut-être remplacé par une magie inconcevable ne pouvait se faire en claquant des doigts. Je lui parlais ensuite de Mettius.

-- Et puis tu sais Nox, Mettius est bien convaincu que je ne suis qu’un être humain ayant garder tous les secrets de la technologie pour lui. Tout n’est que perception.

Je regardais ensuite ma fille et l’étrangère discuter. Katla hésitait, pesait le pour et le contre. Je classais les réactions des humains dans deux grandes catégories : les décisions et les choix. Un choix est pesé, mesuré, analysé. Une décision est instinctive. Certaines personnes mesurent le pour et le contre et font des choix en toute connaissance de cause. Cela limite les risques et permet de rejeter la faute sur autrui. La décision est prise de façon instinctive. Il s’agit parfois d’un mauvais choix. Il faut ensuite avoir la force de vivre avec. J’avais pris des décisions tragiques et je devais désormais apprendre à vivre avec.

J’entendais sans réellement écouter les arguments de Katla. Ma fille avait vu juste. Katla nous claquerait entre les pattes avant la prochaine conjonction. Tant pis. Nous saurions nous passer d’elle. Je connaissais Nox, elle poursuivrait sur la voix de la Kabbale, j’avais confiance en elle. J’observais ma fille.

-- Surveille-la !

Je me penchais vers elle et déposa mes lèvres sur son front. Je lui remis un objet dans la paume de la main. Je savais qu’elle avait pris sa décision. Quand elle ouvrirait sa main, elle trouverait une gourmette que sa mère m’avait remis. Elle avait la taille d’un bébé. Lidrya était de nouveau enceinte quand elle m’avait quitté. Elle m’avait dit que je devais revenir pour cet enfant. Je précisais par là à Ève qu’elle devrait elle aussi revenir pour ce bébé.

J’allais m’éclipser quand Katla me parla de tests.

-- J’ai autrechose à faire que de tester les humains. Tu veux enseigner l’histoire et la musique ? C’est quelque chose de plaisant, je comprends.

Ma fille et moi échangeâmes alors un regard complice. Je m’éclipsais dans une brûme théâtrale sachant que je reviendrais rapidement. Nous ignorions que Minerve allait contrarier nos plans. Alors que j’avais disparu, je délivrais de derniers messages de soutien ou de prudence, voir de mise en garde.

-- Nox, j’ai confiance en toi, procède à ce rituel.
-- Alithéia, prend garde à Décima…
-- Ève, je t’aime.

Je disparus, inconscient que Jupiter tuerait bientôt Mortis, inconscient que Minerve s’emparerait de l’objet de ma convoitise.
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