[E5] Lucida puella (Tempus)

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Isaac Vibius le 07 Mars 2013, 16:27

Le doux clapotis de l'eau chante à son oreille. Une lueur enfantine fait briller un peu plus ses yeux noisettes. Après des heures et des jours enfermée, la jeune femme s'octroie un peu de détente bien méritée. A cette heure tardive les lavoirs ont été déserté, c'est donc un refuge idéal pour laisser la bride lâche à toute sa fantaisie. Les calculs et les études sont bien loin d'elle. Isaa peut enfin s'évader dans ce monde qu'elle a créé enfant, rien que pour elle. Elle vient de temps en temps ici, en fin d'après midi quand les femmes sont toutes rentrées, qu'elle est la seule âme à rôder autour des bassins. Elle pose son sac et son carnet d'esquisses qui contient également de nombreuses pages volantes de ses dessins, de ses notes. Elle s'étire comme un félin sous les rayons du soleil qui s'attardent encore. La voilà qui contemple son terrain de jeux, un sourire malicieux aux lèvres. D'abord elle s'agenouille au bord et trempe le bout de ses doigts, s'amusant des ronds que leurs mouvements dessinent à la surface.

Puis comme on chasse un trésor, elle s'aventure dans les herbes folles qui jouxtent l'endroit. On y trouve de très jolis cailloux colorés, quand on sait bien chercher. Elle en ramasse quelques uns, de différentes tailles, se servant du bas de sa robe comme d'un panier. Elle fait de même avec de longues et fines branches tombées. Satisfaite de ses trouvailles, elle retourne à sa besace et en sort une grande bobine de fils. Elle en coupe des morceaux plus ou moins longs en s'aidant de ses dents. Avec minutie, la jeune femme confectionne plusieurs sortes de mobiles très complexes avec les cailloux colorés, des morceaux de verre plus ou moins opaques et les bouts de bois. Utilisant son don de psychométrie, elle fait léviter ses créations au dessus des bassins et admire le résultat. L'ensemble est harmonieux et les rayons se reflètent dans les bouts de verre qu'elle collectionne depuis toute petite pour ce genre d'objets qui l'ont toujours fasciné.

Se relevant en maintenant les mobiles en suspension par la pensée, elle se lave les mains dans l'eau d'un lavoir. Isaa les essuie sur sa robe, toujours aussi peu soigneuse quand elle vagabonde comme ici au gré de ses envies. Le blanc tissu ainsi mouillé devient transparent par endroit et plus vraiment immaculé. Loin de s'en soucier, la demoiselle fait un pas sur le côté, suivi d'un autre. Avec agilité elle se hisse sur le bord d'un lavoir et joue les équilibristes. Au dessus d'elle les mobiles se mettent à tourner lentement. Elle tourne un peu avec eux, va et vient le long du rebord en prenant garde de ne pas tomber. Ainsi perchée elle s'immobilise soudain et lève les yeux vers un coin de ciel dégagé avant de déclamer :


« Lucidum caeli decus, date quae precamur
Alme Sol, curru nitido, diem qui
Promis et celas aliusque et idem
Nasceris, possis nihil urbe Roma
Visere maius.
Di, probos mores docili iuuentae,
Di, senectuti placidae quietem,
Romulae genti date remque prolemque
Et decus omne.
Iam Fides et Pax et Honor Pudorque.
Curet et uotis puerorum amicas
Applicet auris.
Adoro te Jovis devote, latens Deitas,
Quie sub his figuris vere latitas.
Tibi se cor meum totum subjicit,
Quia te contemplans totum deficit.


Alors qu'elle termine de s'adresser à son dieu, une brise légère se lève. Les pages de son carnet se tournent et les feuilles détachées s'envolent aux quatre vents. Lorsqu'elle s'en rend compte, la romaine pousse un petit cri de stupeur et se lance à la poursuite de ses dessins, ses précieux travaux en tous genres. Les mobiles retombent sur le sol ou dans l'eau. Tandis qu'un des volets lui échappe elle se rend compte qu'elle n'est pas seule ici. Son regard remonte des pieds chaussés jusqu'au visage de l'inconnu. Depuis quand était-il par ici ? Elle est bien incapable de le dire. Elle lui sourit néanmoins en se relevant un peu.

- Bonjour.


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Lucida puelle : Une fille rayonnante

Traduction de la prière :
Gloire du ciel, Célestes joyaux,
Oyez mes prières
Soleil bienfaisant, dont le char brillant
Sans cesse fait naître et cache le jour,
Puissent tes rayons ne jamais rien voir
De plus grand que Rome !
Donnez-nous, ô Dieu, des fils doux et bons,
Donnez aux vieillards un repos paisible,
Au peuple Romain biens, enfants et gloire
En toute occasion.
Paix et Loyauté, Honneur, Modestie.
Tendez l'oreille et prenez soin de vos enfants.
Je vous vénère profondément Jupiter, ô Dieu !
Même ainsi caché sous mes frêles apparences,
Mon cœur se soumet à vous tout entier,
Parce qu'en vous contemplant,
Mon cœur tout entier est vaincu.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Tempus le 29 Mars 2013, 21:19

Je n'ai pas toujours été l'homme important que je suis devenu. Qui aurait cru que je puisse devenir le conseiller du prélat ? Moi ! Simple fils de fermier ? Pourtant, le résultat était là. Après un travail acharné, je devenais presque aussi puissant que notre cher dirigeant. Je n'envie cependant, pas le prélat. Je préfère de loin ma position. Je ne suis pas la cible de vengeance. Je ne dois pas surveiller au-dessus de mon épaule qu'une personne ne tente pas de me poignarder dans le dos. Je ne suis pas attendu au tournant dans mes décisions. Non, vraiment, je ne voudrais jamais devenir prélat. Tout comme je savais, que je ne pouvais pas rester paysan comme mon père.

Je rentre du sénat comme tous les jours. Je ne suis pas accompagné de la garde. Je n'aime pas cela. Certains me regardent comme si j'étais une bombe à retardement quant ils m'accompagnent. Comme si, d'une seconde à l'autre, quelqu'un pouvait se jeter sur moi pour attenter à ma vie. Je préfère de loin la discrétion. De plus, je suis un homme apprécié dans cette ville. Si on ne me connaît pas comme homme politique, on me reconnaît comme un homme d'affaire chanceux. Je suis le genre d'homme qu'il est préférable d'avoir en ami plutôt qu'en ennemi. De plus, personne ne peut me contredire quand je dis que mes filles sont les plus jolies. Voilà surtout, d'où je tire ma puissance... dans le commerce du sexe.

Je suis considéré comme l'homme le plus heureux, car pour le peuple, j'ai du désir à volonté, là où eux doivent payer. Seulement, je n'aime pas mélanger le travail et ma vie privée. Il y a aussi, que je préfère les femmes, les vraies, aux machines stériles et mécaniques. Je ne touche aucune de mes propriétés, qu'elles soient humaines ou androïdes. Je ne dis pas que dans ma jeunesse je ne l'ai pas fait. Mais c'était bien avant que je la rencontre... la déesse de mes rêves.

Un jour, sans m'y attendre, l'amour m'est tombé du ciel et m'a frappé le coeur. Ses yeux m'ont bouleversés et sa voix ensorcelé. Je n'ai plus jamais réussi à poser les mains sur une autre femme depuis ce jour. Ce n'est même pas par respect pour elle, car la monogamie n'est pas quelque chose de courant à Rome. C'est simplement que je n'ai pas envie d'une autre qu'elle. Les autres me paraissent comme fade à ses côtés. Ce n'est pas que je les trouve laide. Je peux en toute honnêteté reconnaître la beauté d'une femme, mais il lui manquera toujours quelque chose pour espérer arriver à la cheville de ma bien aimée.

Je flâne dans les rues. Je ne suis pas impatient de retrouver mon domus. Je sais que des clients doivent m'y attendre pour certainement me commander des filles, comme on commande des pains chez le boulanger. Je ne vais pas me plaindre que les affaires tournent. Je n'ai pourtant qu'une seule envie, l'avoir dans mes bras. Seulement, il va encore falloir attendre avant qu'elle puisse me rejoindre en toute discrétion, à l'abri des regards. Mes pensées s'envolent aux souvenirs de ses courbes.

C'est à ce moment que je relève les yeux et que je vois des objets flotter dans le vide. C'est magnifique et je remarque tout de suite la créatrice de ces mobiles. Je ne veux pas lui faire peur et c'est peut-être malvenu, mais je prends plaisir à la regarder. Elle virevolte en équilibre sur les lavoirs. Elle est gracieuse et semble légère comme une plume. Je repense à la jeune fille à la pâtisserie et regrette que nous n'aillons pas pu nous arranger. Elle ne sait pas ce qu'elle a perdue. Je vais parler d'elle a mon ami, Mettius et je doute qu'il lui laisse autant de choix que je lui en ai proposé.

Je ne suis pourtant pas homme avec des états d'âme. Personne ne croit que j'en suis arrivé là en restant gentil et honnête. Je suis manipulateur, tout le monde le sait. Je n'en reste pas moins, un homme agréable et de goût. Et quand je vous dis que la jeune femme qui se mouve devant mes yeux à une beauté ravissante, vous pouvez me croire. Elle est agréable a regarder et je ne m'en prive pas.

Elle ne semble pas m'avoir vu et j'en suis persuadé quand je l'entends prié. Elle me semble cultivée et il me serait certainement agréable de conversé avec elle. Pourtant, je ne vais pas le faire et je décide de contourner le chemin sur lequel elle se trouve pour rentrer chez moi.

Comme si les dieux voulaient nous faire nous rencontrer, ses feuilles s'envolèrent jusqu'à moi. Je ne peux pas les ignorer et je n'en avais pas envie d'ailleurs. Je n'ai jamais renié la puissance des dieux et je n'ai jamais eu envie de leur faire offense.

Les mains pleines de feuilles, je retrouve la charmante inconnue.

Vous avez perdu ceci, il me semble.

Je lui rends ses affaires, mais je ne peux m'arrêter là. Je suis curieux et dans mon métier, se faire des relations est important. Le travail de cette femme m'a l'air complexe et très savant.

C'est vous qui avez fait tout cela ?
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Isaac Vibius le 02 Avril 2013, 19:35

L'inconnu tient dans ses mains quelques unes des pages envolées. Sans son intervention, il est fort probable que certaines auraient été perdu. Elle pose un regard sur les feuillets, l'un représente un portrait de sa plus jeune sœur en pleine lecture près de la fenêtre du salon. Sur un autre figure une sorte d'études de la main, représentée sous toutes les coutures, doigts repliés ou tendus. D'autres sont consacrés à son dernier projet, l'énergie éolienne. La conversion de la force du vent en énergie mécanique est amplement détaillée et suivie de tout un tas de calculs et formules. Son don pour le dessin est indéniable, la demoiselle a un sacré coup de crayon. S'il ne s'alliait pas à une grande intelligence et à une curiosité sur-développée, elle aurait probablement pu être artiste. Isaa se maudit intérieurement de ne pas avoir déjà recopié tout cela sur les pages d'un de ses carnets. Elle sourit plus largement à celui qui se tient devant elle.

- Je vous suis infiniment reconnaissante d'avoir pris le temps de les attraper. Ils me sont aussi précieux que les bijoux pour d'autres romaines. Puis-je demander à qui je suis redevable ?

En posant la question, son regard se promène sur les traits du visage de son interlocuteur. Il lui semble connaître cet homme, ou du moins l'avoir déjà croisé. Elle ne parvient pas pourtant à se remémorer en quelles circonstances. Si Isaa a une excellente mémoire des chiffres, des dates et plus globalement de tout ce qu'elle lit, les visages ont la fâcheuse tendance à lui échapper. Il en va de même pour les paroles d'ailleurs, au grand dam de sa mère surtout. Pour peu que la cadette des Vibius ait l'esprit ailleurs, elle ne prête pas attention à ce qu'on lui dit. Cela arrive très fréquemment quand elle travaille sur un projet important ou qu'une idée l'enthousiasme.

- En effet, je les ai réalisé. Je suis Isaa Vibius,

Elle ne cherche pas particulièrement à cacher ses œuvres. D'un naturel optimiste, l'idée que quelqu'un veuille lui dérober ses travaux ne l'effleurerait même pas. La scientifique laisse donc à l'inconnu le temps de les feuilleter à loisir. Ce temps est mis à profit pour ranger les feuilles qu'elle a elle-même récupéré dans son carnet.

- Peut-être que le vent n'apprécie pas que j'ai pour projet de me servir de son énergie. Il se préfère indomptable et je ne peux pas le blâmer pour cela.

Alors qu'elle ordonne ses affaires, le regard de la romaine tombe sur le sceau du sénat apposé à un courrier qui lui a été adressé. Ce simple détail suffit à faire resurgir l'identité de son interlocuteur. Elle ne saurait pas dire avec exactitude qui il est ni quelle est sa fonction par contre elle se souvient parfaitement avoir déjà remarqué qu'il évoluait dans le sillage de Mettius. Son instinct lui dicte alors de s'en tenir aussi loin que possible. Pourtant elle ne peut pas se montrer impolie. Les hommes ne sont pas tous formés sur le même moule que ce maudit prélat, du moins c'est à espérer.

- Vous-êtes sénateur ou quelque chose comme cela non ? Il me semble vous avoir déjà croisé à la sortie d'une séance.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Tempus le 09 Mai 2013, 14:09

La jeune femme me remercie et je lui souris en retour.

Il n'y a aucun souci. Je sais à quel perdre son travail peut-être rageant.

Je lui redonne les feuilles en ma possession et je la vois me regarder avec insistance. Je fais cet effet avec tous. Je ne me mélange plus souvent avec la foule et par conséquent, les habitants de Rome ont plutôt tendance à me voir de loin. Par conséquent, quand je suis près d'eux, la question de mon identité se fait souvent ressentir.

J'attrape la main de mon interlocutrice sur laquelle je dépose un chaste baiser.

Tempus Sertorius. Veuillez pardonner mon impolitesse.

Elle se présente à son tour. J'ai face à moi Dame Vibius. Elle profite que nous en soyons à nous présenter pour me demander si je suis sénateur. Je ne lui en veux pas de ne pas me reconnaître.

Je suis le conseiller du Prélat.

Je suis l'ombre du prélat. Je le conseille et surveille ses arrières. Mettius est un ami de longue date que j'ai connu bien avant toutes ces responsabilités. Nous étions fous et rêveur et il est agréable de repenser à ce temps et de s'apercevoir que nous avons réussi à réaliser ne rêves les plus fous.

Vous êtes donc vous aussi au sénat ?

Je suis confus que son visage ne me dise rien.

Vous n'êtes pourtant pas sénatrice, alors quels sont vos fonctions au sénat ?

Je ne suis pas accusateur. Je souhaite simplement savoir qui se trouve face à moi et tant qu'à nous présenter, autant savoir où se retrouver l'un, l'autre.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Je me reprends de peur d'être bien trop curieux.

Si vous le désirez, bien sûr. Je ne vous oblige à rien. Veuillez pardonner mon indiscrétion.

Je continue à regarder autour de moi si elle n'aurait pas perdu d'autres feuilles. Après m'en être assurée, je décide de lui proposer de l'accompagner où elle désire.

Peut-être me laisseriez-vous vous accompagner ?

Je lui tends le bras pour qu'elle joigne le sien au mien. Je ne lui fais pas la cour. J'essaye juste d'être agréable et courtois. Je ne veux surtout pas qu'elle se sente obligée ou agressée par mes intentions.

Les femmes intelligentes sont souvent précieuses et difficiles à manipuler comme on le désirerait. Méfiante, souvent elle s'attende au pire au lieu d'imaginer le meilleur. Je ne lui veux aucun mal et j'espère qu'elle le ressent ainsi.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Isaac Vibius le 20 Mai 2013, 11:39

D'abord l'esprit pourtant brillant et vif de la jeune demoiselle ne fait pas le lien. Sans doute est-il trop occupé comme d'habitude à tourner dans tous les sens à la façon d'une girouette aux confins des quatre vents. Par contre elle assimile très bien le mot prélat. Aussitôt toutes les alarmes dans sa petite tête se mettent à clignoter en rouge. Il ne faut néanmoins ne rien en laisser paraître. La plupart de ses projets nécessitent l'aval du sénat. Mettius en est plus que le pilier central. Il a choisi de faire comme si rien ne s'était produit entre eux, à moins qu'il aie vraiment oublié la nuit insignifiante pour lui qu'ils ont partagé. Isaa elle ne risque pas de l’omettre, bien au contraire. Elle lui voue un mépris viscéral depuis lors qu'il lui faut en toutes occasions dissimuler, comme maintenant.

- Oh une fonction très intéressante j'imagine. On dit souvent qu'il y a une femme derrière chaque grand homme. Il semble que pour le prélat on se soit trompé.

Elle se garde malgré tout d'alimenter ce sujet de discussion. Elle n'a aucunement envie de dire du bien de ce romain abject et puis elle peut difficilement tenir ce Tempus pour responsable de ses actes. Tempus ? Tempus... L'illumination vient enfin, voilà donc l'homme du ludus. C'est une aubaine de le rencontrer de manière fortuite puisqu'elle désirait tant le voir. Enfin elle ne va tout de même pas lui sauter dessus pour évoquer un sujet qui lui tient tant à cœur sans préambules. Au lieu de cela, elle se prête au jeu des questions.

- Non je ne fais nullement partie de cette honorifique assemblée. Néanmoins je réalise régulièrement des travaux pour Rome ou pour son armée, ses paysans... L'argent est le nerf de la guerre comme on dit, je viens donc présenter mes projets en espérant qu'on m'accorde le financement nécessaire à leur aboutissement.

Isaa lui sourit avec sa douceur et sa joie naturelles. Malgré tout elle compte garder une certaine méfiance à son encontre. Le malheureux la lance sur un sujet dangereux : ses travaux. Il risque de se faire assommer par ses descriptions avec force de détails à ce propos.

- Vaste sujet... Je planche sur l'amélioration des fortifications de la cité avec l'aide de compagnons brillants et aussi investis que moi. J'étudie également la force du vent et comment l'utiliser pour la transformer en énergie. Je vous passe les détails à moins que vous ne vous passionniez également pour les sciences. J'ai un peu trop tendance à décrire mes projets sans penser au fait que tout le monde ne comprend pas nécessairement les lois de la physique. Et vous quel est exactement votre rôle de conseiller ? Vos avis reposent sur quel domaine en particulier ?

L'homme propose de la reconduire chez elle. La romaine rassemble ses dernières affaires et vérifie une dernière fois ne rien oublier.

- Avec plaisir, c'est très aimable à vous. J'aimerais en profiter pour m'entretenir avec vous au sujet d'un ludus. Vous en êtes bien le propriétaire n'est-ce pas ? Pour être exacte, il s'agit d'un des androïdes qui est gladiateur et vous appartient. Il se nomme Taurus.

Quand Isaa a une idée en tête, elle n'en démord pas. Elle est consciente que le conseiller pourrait lui opposer un refus net et catégorique. Elle compte bien tenter sa chance malgré tout. Qui ne risque rien...
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Tempus le 08 Juin 2013, 19:51

Nous sommes deux personnes adultes inconnues l'une pour l'autre qui cherchent à se découvrir superficiellement pour faire connaissance. On se présente tout d'abord, puis on cherche à connaître nos professions respectives. Bientôt viendra le temps de lui demander si elle a une famille. Tout cela fait partie d'un rituel que nous avons joué des millions de fois.

Je trouve cette jeune femme agréable. Je peux dire sans mentir, que jusqu'à maintenant elle m'a fait bonne impression. Il me semble que c'est une femme cultivée, de bonne famille. Charmante et polie, je me dis que je ne peux qu'apprécier sa compagnie. D'ailleurs, je me permets de lui demander pour l'accompagner sans aucune arrière pensée. J'aime ma femme et lui suis dévouée corps et âme. Elle me rend fou d'amour et la passion qui nous unie ne pourrait être effacée par une inconnue, aussi charmante soit-elle.

Mon travail est plaisant, mais pas toujours facile.

Elle peut remarquer les gardes qui me suivent. Ils sont devenus une habitude, que je cherche tout de même à occulter le plus souvent possible.

Pensez-vous que c'est toujours le cas ? Peut-être que le prélat écoute sa femme et que nous avons les mêmes idées.

Je souris. La raison de leur mariage n'est pas inconnue de tous et si cette jeune femme foule le marbre du sénat aussi souvent que je le pense, elle doit connaître cette histoire elle aussi. Cependant, cet homme tient à sa femme comme tout homme le ferait avec une poule aux œufs d'or. On ne peut douter lorsqu'ils sont ensembles qu'ils s'aiment. Ils jouent tous les deux le rôle à la perfection.

Elle répond à ma question qui sonnait plus comme une affirmation en m'expliquant qu'elle fait partie du sénat à titre honorifique.

Les affaires doivent bien marcher pour vous en ce moment. Les attaques des drakes sur les remparts se font de plus en plus insistantes. Heureusement que ces murs sont là sinon je ne donnerais pas cher de notre belle cité.

Je ne peux qu’acquiescer pour l'importance de l'argent. J'en suis la preuve vivante. Je n'étais rien avant d'en avoir. Je n'étais qu'un simple paysan que l'on regardait à peine. Maintenant regardez-moi ! Rome pratiquement à mes pieds. Cependant,...

L'argent est important, mais il loin de faire le bonheur.

J'ai l'argent, les femmes, les nombreuses demeures et les éloges de mes pères, mais tout ce que je désire, c'est MA femme. Si seulement je pouvais crier au peuple mon amour pour elle et ne plus devoir nous cacher. En même temps, serions nous heureux au grand jour ? Il y aurait-il toujours ce piquant d'interdit qui fait fusionner notre passion ? Au fond de moi, je suis sûr que oui.

Elle me parle de son travail. Elle veut utiliser la force du vent. C'est une idée ingénieuse à laquelle je n'avais pas pensé, mais comment contait-elle l'utiliser, cette énergie ?

Non non, continuez, cela m'intéresse. Comme peut-on emprisonner le vent ? Racontez-moi !

Nous prenons le chemin de sa villa et je l'écoute avec attention, n'hésitant pas à poser mes questions quand il le faut. Je suis d'un naturel curieux. C'est cette curiosité qui m'a amené jusque là. Sans elle, je n'aurais certainement pas cherché à être autre chose que ce que l'on voulait que je sois.

Elle veut savoir ce que je fais exactement et le rôle que je joue auprès de Mettius.

Mes avis reposent sur tous les domaines. Je m'informe autant que je le peux. Le prélat est un homme sage, mais il est très occupé. Le peuple à des attentes et mon rôle est de le conseiller sur les conséquences de ses décisions et les possibilités qui s'ouvrent à lui. Il prend ce qui veut de moi, il est le seul dirigeant au bout du compte.

Elle vient à me poser une question surprenante. Je ne m'attendais pas à ce que nous évoquions ce sujet.

Mon ludus ? En effet, j'en ai fait récemment l'acquisition. Pourquoi vous y intéressez-vous ?

Taurus ! Voilà, la raison. Cet androide a le don d'échauffer ces demoiselles au point que l'idée de le faire travailler auprès de mes filles me vint à l'esprit.

Effectivement, j'ai bien un androide du nom de Taurus. Il ne vous a pas commis ombrage au moins ?

Il fallait être prêt à cette éventualité avec ces machines. Certaines, provoquent plus d'ennuis qu'autre chose.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Isaac Vibius le 12 Juin 2013, 12:16

Pour être tout à fait honnête, Isaa doit reconnaître qu'elle n'a pas beaucoup d'estime pour les politiciens ou les hommes de pouvoir en général. Elle veut bien concéder qu'il en faut pour régir la cité, elle n'a pas néanmoins une très bonne image de ces gens-là. Elle admet également qu'il est possible que son jugement soit erroné et elle est de toute façon du genre optimiste. Aussi est-elle disposée à laisser une chance à ce Tempus de montrer qui il est. Elle reste d'un autre côté parfaitement lucide sur le fait que ce n'est pas au cours d'une simple conversation qu'elle pourra ou non se faire une idée juste de ce romain. Les gens mentent, ils trichent, ils manipulent. C'est un des maîtres en la matière qui le lui a enseigné en se jouant d'elle, celui-là même dont ce monsieur est le conseiller. Elle se garde en tous cas de faire un commentaire sur les relations entre le prélat et sa femme. Mieux vaut faire comme si elle ne savait rien sur cet homme. Il fait de même de son côté et cela l'arrange. Par contre elle n'a certainement pas oublié ce que Mettius lui a fait et probablement qu'un jour elle le lui fera regretter, à sa manière.

- Bien marcher, tout est relatif. Disons que j'ai toujours beaucoup d'idées et de travail. Mais je ne fais pas cela pour m'enrichir, j'oeuvre pour Rome et pour notre peuple. Alors non, si tel est l'objet de votre question, je ne gagne pas bien ma vie. L'argent qui rentre, je le dépense pour d'autres travaux.


La jeune femme partage en tous cas l'avis de son interlocuteur. La richesse ne fait pas le bonheur et c'est loin d'être son but dans la vie. Par contre elle sait ô combien il est important d'avoir les fonds pour ses recherches. Elle en manque souvent.

- Cela tombe bien que vous parliez de la nécessité de cette enceinte. Je ne suis pas seule à penser que les défenses de la cité laissent cruellement à désirer. J'ai pour espoir de travailler à les améliorer. Malheureusement cela va demander des ressources et des moyens considérables. Je ne sais pas si vous pourrez faire entendre ma voix auprès du prélat. Le retour de l'expédition a prouvé les dangers qui rôdent autour de nous, sans compter la venue de l'étrangère. Qui sait combien de temps nous resterons sans invasion ? Tôt ou tard d'autres étrangers viendront et je sais que nous ne serons pas à même de leur tenir tête. Ne pensez-vous pas que nous devrions améliorer les défenses et les fortifications de Rome ?

Cela est certainement osé de la part d'Isaa d'exposer ainsi directement sa façon de penser. Elle n'est pas du genre à tourner autour du pot et de toute façon elle n'a rien à perdre. Elle a l'assurance de parler avec justesse et sincérité. C'est un fait que les fondations de leur ville sont fragiles et qu'elles ne résisteront pas longtemps à un siège. La romaine sait qu'elle peut les améliorer avec l'aide de Maximus, de Katla et de son aimé notamment. Seulement pour y parvenir, il lui faut l'appui du sénat. L'homme l'interroge ensuite sur ses travaux au sujet de l'énergie éolienne. Elle cherche les mots les plus simples afin de lui expliquer sans passer par des formules mathématiques compliquées.


- On utilise la force du vent depuis longtemps, pour naviguer à bord d'un bateau à voile notamment. Mon idée est d'utiliser cette même force pour la transformer en mouvement rotatif et ainsi en énergie. Ce système pourra servir à l'irrigation, ou pour moudre le grain par exemple. Imaginez une surface plane opposée au vent. En soufflant, il va la pousser. J'ai expérimenté un système d'hélices qui tournent sur elle-même par cette même force motrice. L'hélice par sa rotation actionne une pompe fixée à un même axe.

Pour illustrer son propos, l'ingénieur dessine des cercles dans l'air de sa main droite et en rythme elle lève puis abaisse sa main gauche afin de mimer la pompe.

- Ce n'est pas très parlant ainsi, mais je vous montrerais mon invention chez moi si vous le souhaitez. Je l'ai installé derrière mon atelier.

Profitant de leur discussion et de cette rencontre fortuite, Isaa évoque le sort de l'androïde qu'elle a croisé au Ludus de cet homme. Elle secoue doucement la tête en souriant à la question de Tempus.


- Du tout, il n'a rien fait de mal. J'ai fait sa connaissance par hasard. C'est un être particulier et je sais qu'il vous appartient mais j'aimerais vous le racheter. Je pense que nous pouvons arriver à un terrain d'entente. Il souhaite rester Gladiateur et pour des raisons qui ne regardent que moi, j'aimerais qu'il devienne ma propriété. Je vous propose donc de payer le prix qui vous conviendra contre son titre d'acquisition. Il demeurera avec votre accord dans votre Ludus, vous prendrez la moitié des gains de ses combats et l'autre me reviendra. Cela me paraît être un arrangement avantageux pour vous. Je n'ai que peu d'exigences en retour. La première est que je préférerais qu'il ne lui arrive rien de fâcheux. Je sais bien que les combats sont risqués et que vous ne pouvez me garantir sa survie. Par contre je suis certaine que vous aurez votre mot à dire sur ce à quoi il participera et je souhaiterais que vous ne l'envoyez pas à la destruction juste pour satisfaire les désirs de vos spectateurs. Ma deuxième demande est que vous ne vous serviez pas de lui pour obtenir de l'argent en vendant ses charmes à d'autres femmes. S'il devient ma propriété, je ne veux pas que d'autres mains se posent sur lui que les miennes. Et pour terminer, je voudrais que vous lui laissiez le droit de passer une ou deux journées par semaine avec moi, en dehors du Ludus.

Isaa s'immobilise après cette dernière phrase. Elle se tourne vers l'homme qui l'accompagne. Un sourire aimable ne quitte pas ses lèvres, mais son regard brun dans celui de Tempus montre bien à quel point elle est sérieuse. Elle est volontairement restée vague et se moque bien de ce qu'il pourra imaginer à ce sujet. Peut-être qu'il pensera que la jeune femme désire cet androïde pour s'amuser avec lui, cela lui est bien égal ce qu'on peut penser. Elle sait la vérité et cela lui suffit.

- Alors, que dites-vous de ma proposition ? Je tiens beaucoup à ce que ce soit cet androïde-là et pas un autre. J'ai cru comprendre que vous l'aviez acheté une coquette somme, je suis prête à vous la rembourser. Et comme je l'ai dit vous garderez la moitié des recettes de ses combats. Le marché vous semble-t-il équitable ?

Le souhait de la romaine n'est pas de s'enrichir sur le dos de Taurus. L'argent qu'elle obtiendra servira en partie à l'androïde lors de ses jours de relâche. Du moins il n'est pas dit encore que son actuel propriétaire soit ravi à l'idée de céder son titre.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Tempus le 04 Août 2013, 10:58

Cette femme pourrait très bien m'être utile. Elle a le même avis que moi sur les remparts et cela m'inquiète. Je ne suis pas homme de science et j'aurais préféré me tromper, cela voudrait dire que les choses sont moins graves que je le pense, mais elle ne me laisse aucun doute sur ce sujet.

Les remparts ont tenu jusque là, mais les attaques se font de plus en plus fréquentes. Je pourrais prendre rendez-vous pour vous auprès du prélat. Nous ne seront pas trop de deux pour lui exposer l'importance du renforcement de nos murs. Malheureusement, pour ce qui est de la matière première, on a des solutions, mais elles nous coûtent en temps. Si on écoute cette étrangère, c'est un temps que nous n'avons pas.

Je n'ai aucune confiance en Katla. Ce n'est qu'une machine. Elle peut tous nous tromper en nous certifiant être humaine, mais pour moi, elle était pourrie par la technologie. De plus, les dieux l'avaient abandonnés depuis bien longtemps déjà. Je me souviens de ce que j'ai lu dans les livres sur le passé de Rome. Les hommes du passé s'étaient eux aussi dévoués à la technologie et avaient frôlé l'extinction. Sans l'arrivée des dieux, les romains n'existeraient plus. Écouter cette étrangère serait fâcher les dieux et jamais je ne ferais une telle chose. Je n'étais pas encore fou.

Je l'écoute me parler d'hélices, de vent, d'irrigation et je suis complètement perdu. Je pense comprendre avec son croquis, mais je ne suis sûr de rien. Elle le remarque et m'invite à observer son invention chez elle, dans son atelier.

Ce serait avec plaisir. Vous semblez pleine d'idées ingénieuses.

Je souris, car cette rencontre m'est agréable. Elle a l'air d'avoir une imagination débordante et c'est toujours agréable d'écouter des gens comme ça parler. J'aurai pu l'écouter encore longtemps, mais elle commença à m'inquiéter en me parlant de Taurus. Taurus est un jeune androïde que je viens d'acquérir par pur défis. Je me retrouvais embringué dans la gladiature, mais des idées plein la tête, je sentais au fond de mes tripes que cette activité pouvait se révéler fructueuse. Je m'inquiète cependant, qu'il ait pu lui faire du mal, dans quel cas je devrais le détruire.

Du tout, il n'a rien fait de mal...

On peut voir à mon visage que je suis rassuré, mais que j'attends le "mais" qui arrive toujours après ce genre de phrase.

J'ai fait sa connaissance par hasard. C'est un être particulier et je sais qu'il vous appartient mais j'aimerais vous le racheter...

Je suis agréablement surpris. Qu'avait donc cet androide pour que toutes ces bourgeoises s'abrutissent devant son regard ? Je n'avais peut-être pas jeté mon argent par les fenêtres finalement.

Me le racheter ?!

De ce que j'avais compris, elle voulait l'acquérir, mais lui voulait rester Gladiateur, donc ce serait son androide, mais sous mon toit. Je pourrais l'utiliser pour l'arène, donc jusque là, l'arrangement pourrait me convenir, mais ce qu'elle rajoute ensuite me plaît beaucoup moins et confirme à quel point son imagination est débordante.

Je n'ai que peu d'exigences en retour. La première est que je préférerais qu'il ne lui arrive rien de fâcheux.

C'est une requête impossible que vous me faites Issac. Savez-vous ce que c'est d'être Gladiateur ? Ça n'a rien à voir avec une partie de pêche ? Je ne peux pas vous faire une promesse que je ne tiendrais pas.

Je sais bien que les combats sont risqués et que vous ne pouvez me garantir sa survie. Par contre, je suis certaine que vous aurez votre mot à dire sur ce à quoi il participera et je souhaiterais que vous ne l'envoyez pas à la destruction juste pour satisfaire les désirs de vos spectateurs.

C'est un Gladiateur, qui plus est une machine. Il est là pour le bonheur des spectateurs. Vous me demandez d'aller à l'encontre de ce pourquoi les jeux sont faits. Que voulez-vous que je fasse de lui si je ne peux même pas le mettre en spectacle ?

Ma deuxième demande est que vous ne vous serviez pas de lui pour obtenir de l'argent en vendant ses charmes à d'autres femmes.

Je relève un sourcil, surpris.

S'il devient ma propriété, je ne veux pas que d'autres mains se posent sur lui que les miennes. Et pour terminer, je voudrais que vous lui laissiez le droit de passer une ou deux journées par semaine avec moi, en dehors du Ludus.

Elle se pose devant moi.

Alors, que dites-vous de ma proposition ? Je tiens beaucoup à ce que ce soit cet androïde-là et pas un autre. J'ai cru comprendre que vous l'aviez acheté une coquette somme, je suis prête à vous la rembourser. Et comme je l'ai dit vous garderez la moitié des recettes de ses combats. Le marché vous semble-t-il équitable ?

C'est beaucoup de requêtes pour une seule femme. Vous ne voulez pas que je le vende à ces dames, sauf à vous. À vous voir prête à tout pour l'acquérir et le succès qu'il a avec ces dames, plus ce qu'il me rapportera avec ses combats, ce serait une perte énorme pour moi. Ce que vous me demandez n'est pas sérieux.

Cette jeune femme veut le beurre, l'argent du beurre et le crémier en prime. Je pouvais me montrer gentil, mais pas pigeon non plus. Elle avait craqué sur les charmes de cette machine et était prête à tout pour se la procurer et quelque chose me disait que ce n'était que le début et que beaucoup d'autres suivraient.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Isaac Vibius le 21 Août 2013, 14:56

Isaa ne devrait pas s'étonner des réserves du conseiller. Après tout, on devine assez rapidement que c'est un homme d'affaires. Pour sa part, elle n'a pas l'habitude de devoir marchander. L'offre lui semble honnête, pas à lui et elle entend parfaitement son point de vue. Elle n'est pas pour autant prête à se décourager. L'inconvénient est qu'elle ne peut pas défendre la cause de son protégé sans risquer de le faire réinitialiser. Si elle dit à cet homme que l'androïde n'appréciera pas de se laisser approcher par la gente féminine, il risque de le penser défaillant. Ce que veut la romaine c'est l'aider pas lui causer des ennuis. Il semble donc qu'elle n'ait d'autre choix que de revoir ses demandes à la baisse. Après une réflexion rapide, elle a une idée plus claire de ce qu'elle peut offrir. Il n'est qu'une chose qu'elle ne peut lui concéder. Prenant un ton amusé, elle lui répond.

- Je suis une femme, nous sommes toutes exigeantes. Du moins c'est ce qui se raconte. Je comprends votre point de vue bien sûr. Je suis prête à revoir mon offre. Je vous propose de racheter l'androïde au prix que vous l'avez payé, vous garderez tous les bénéfices liés à ses combats et je n'aurais aucun droit de regard sur ce à quoi il participera. En échange, je demande juste à ce qu'aucune autre femme que moi, ni un homme d'ailleurs ne pose la main sur lui de façon inappropriée. Ce commerce devrait vous rapporter suffisamment d'argent sans que vous n'ayez à vouloir vendre ses charmes en plus. Vous aurez un gladiateur qui ne vous aura rien coûté et vous rapportera de l'or. Et un jour par semaine, il viendra avec moi pour faire ce que bon me chante. Est-ce que cet arrangement vous convient mieux ou bien dois-je vendre mon propre corps à sa place pour que vous acceptiez ?

La jeune femme sourit en coin, elle n 'irait pas jusque là et elle doute qu'il le lui demande. Elle espère simplement qu'il comprendra que ce projet lui tient à cœur. Pas trop non plus, sinon il risque de vouloir en profiter. Elle n'est probablement pas douée pour négocier, néanmoins ce n'est pas une idiote non plus. La romaine reprend sa marche. Ils ne sont plus très loin de son quartier à présent. Il est assez rare que des visiteurs viennent dans sa cabane pour observer un peu ses projets. Isaa est très sociable, même si d'une certaine manière elle vit beaucoup dans son monde d'inventions. Elle s’intéresse à tout et à tous ceux qu'elle croise. A l'inverse elle n'a pas de mal à partager ce qui la passionne.

- Nous y sommes presque, j'ai peur que vous trouviez l'endroit assez spartiate et surtout désordonné. Je n'y vis pas, il abrite seulement mes travaux. Je préfère consacrer mes rentrées d'argent à d'autres recherches qu'à améliorer mon confort. On ne retire pas grandes satisfactions à avoir un joli mur tout repeint ou un tapis moelleux à fouler de ses pieds. Par contre quand on fait quelque chose d'utile à Rome là oui on savoure, moi du moins. J'imagine que tout le monde ne fonctionne pas ainsi. Et vous à quoi vous intéressez-vous à part l'argent, les combats et la politique ? Remarquez j'imagine que cela occupe déjà bien vos journées.


Tandis qu'ils passent devant la maison familiale, elle risque un regard vers les fenêtres sans rien voir de particulier. Sa mère doit être au jardin à broder ou converser avec l'une ou l'autre de ses sœurs. Il faudra quand même qu'elle passe les voir avant la fin de la journée. Isaa est un vrai coup de vent, on le lui reproche assez.

- C'est ici.

Vu du dehors l'endroit ne paie pas de mine si ce n'est qu'il est décoré de sortes de carillons et de mobiles colorés confectionnés par sa propriétaire. A côté de la cabane sont disposés des ustensiles aux formes étranges et aux utilités mystérieuses.
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Re: [E5] Lucida puella (Tempus)

Messagepar Tempus le 12 Octobre 2013, 09:36

Elle a raison quand elle dit que les femmes ont leurs exigences. Je ne viendrai pas remettre en doute ce fait. Cependant, les hommes ne sont pas tous assez bête pour les exécuter. Apparemment, elle comprend mon point de vue, mais j'attends ce "mais" qui gâche toutes ces phrases, trop belles pour être vraies.

Je la laisse parler et elle me surprend. Je ne le montre pas, mais jamais je ne proposerais un tel marché. Je ne sais pas ce qu'est cet androïde pour elle, mais il l'a rendu complètement folle. Elle me propose de me racheter Taurus la petite fortune que j'ai dépensé pour lui. De plus, comme si ça ne me suffisait pas, j'aurai entière disposition de l'esclave pour l'envoyer dans les combats que je désire, sans obstruction de sa part et je garderais tous les bénéfices de ces combats.

Rien qu'à ce moment, je sais que j'ai décroché le jackpot, mais je me garde de lui faire remarquer. Je ne veux pas qu'elle revienne sur sa parole. Tout ce qu'elle veut en échange, c'est que je lui promette que je ne me servirais pas de lui pour assouvir les désirs sexuels des romains, mais que je le laisse aux siens une fois par semaine. Personnellement, je trouve que ça fait cher l'objet sexuel, mais après tout, ce n'est pas moi qui paye. J'aurais accepté l'arrangement sans même qu'elle en rajoute, mais sa proposition de vendre son corps pour clôturer le marché, réveilla l'homme aux idées machiavéliques d'affaire qui est en moi.

Je lui attrape délicatement la main que je porte doucement vers mes lèvres. Je ne la lâche pas du regard pour ne pas louper une seule de ses réactions.

J'accepte, toutes vos propositions. Tempus est officiellement à vous, une fois que nous aurons mis tout cela sur papier... et que j'aurais reçu mon argent.

J'embrasse sa peau douce, avant de venir déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Je ne sais pas qui est exactement cette femme si surprenante, mais elle ne va pas disparaître de mes écrans radar avant un moment...tant que Taurus vivra, je l'ai bien compris. Elle vient de vendre son corps au dieu du commerce sexuel, je ne sais pas si elle réalise ce qu'elle vient de faire. Quant à moi j'allais décevoir beaucoup de mes clientes. J'avais déjà beaucoup de demandes, des sénatrices en particulier, pour assouvir leurs fantasmes avec Taurus. Je vais devoir décevoir toutes ces femmes, pourtant je n'en suis pas perdant pour autant. Des androïdes gladiateurs, j'en aurais d'autre, mais une romaine à mes services, qui plus est, une romaine cultivée, charmante et intelligente. Elle va devenir le joyaux de mes services que je ne réserverais qu'à mes clients les plus méritant.

Nous reprenons la route pour nous diriger vers son laboratoire. Elle me prévient que l'endroit est désordonné et spartiate, mais je ne m'en soucis pas. Pour le moment, je suis sur un petit nuage devant ses promesses.

Vous faites ce que vous voulez, je ne suis pas là pour vous juger, n'ayez crainte.

Elle me demande à quoi je m'intéresse dans la vie à part l'argent, les combats et la politique. Elle est si loin de la vérité, mais je préfère qu'elle continue à me voir ainsi, alors mon influence sur elle sera plus forte.

C'est à peu près tout et comme vous dites, cela fait déjà beaucoup. Être conseiller du prélat n'est pas de tout repos et mener mes affaires en parallèle non plus. Mais j'aime ma vie et j'aime ce que je fais.

Nous arrivons chez elle et je suis le guide, en bon élève que je suis.
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