[E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Aquila le 06 Mars 2013, 01:50

Aquila n'avait pas fait grand-chose depuis son retour du grand désert. Si tous les soldats étaient heureux d'être de nouveau dans la cité, il n'en était pas forcément de même pour la prêtresse-guerrière de Minerve. Elle n'avait aucune attache à Rome. Aucune famille qui lui tienne à coeur, vers qui elle aurait aimé courir pour rejoindre les bras aimant. Non, rien de tout cela. Elle était loin de se plaindre de la solitude. Elle avait toujours vécue ainsi, sauvage et solitaire. Mais à choisir, si elle pouvait vivre dans le désert, loin de ce ramdam, elle le ferait.

Elle fit quand même l'effort de rejoindre les troupes pour fêter leur retour. Ce n'est pas qu'elle aimait ce genre d'événement, mais l'alcool qui coulait à flot, était une motivation suffisante. S'oublier dans la boisson lui arrivait souvent. Cela s'expliquait facilement. La jeune femme avait grandi au milieu des hommes et des combats. Dans son comportement, il y avait plus de masculinité que de féminité dans tout le temple de Vénus. Pourtant, cette guerrière pourrait faire tourner les têtes de bien des hommes, si elle s'en donnait la peine. Faudrait-il pour ça qu'elle oublie l'arrogance des hommes et leur façon de la traiter. Une femme dans l'armée est déjà difficile à accepter pour un homme, mais une prêtresse-guerrière, s'en était trop pour beaucoup.

Mais ce soir, le bilan n'était pas si macabre et elle décidait d'oublier tous ces affreux moment et de fêter la vie à défaut d'autre chose, au moins pour cette nuit. Peu de soldats étaient morts, comparé aux prévisions qui ne leur laissaient que peu de chance de survie. Sans l'intervention de sa déesse, il était presque certain que leurs corps seraient en train de pourrir au milieu du désert. Elle était fière de servir Minerve, aujourd'hui, encore plus qu'hier.

Quand elle entrait dans la taverne, quelques regards se posèrent sur elle, le temps qu'elle aille s'installer dans un coin, enfoncée dans l'ombre, loin des regards qui finiraient par oublier sa présence. Le spectacle était à la hauteur de la perversion romaine. Des courtisanes étaient présentes, se donnant en spectacle et aux plus offrant, ainsi que des cracheurs de feu et autres saltimbanques. Une serveuse passait aux côtés d'Aquila sans même la remarquer. Il lui suffit de tendre le bras pour l'arrêter. Elle se saisissait d'un gros pichet de vin et lui déposait quelques pièces. La serveuse aux longs cheveux roux et aux joues écarlates, lui tendit un verre et se retira vers d'autres tablées. Voilà, tout ce que demandait la prêtresse. Boire tranquillement et observer.

Une bagarre commença par éclater. Stoïque, la jeune femme ne bougea pas, même quand l'un des deux troublions s'écrasa sur sa table. Ronds comme des queux de pelles, le spectacle s'achevait aussi vite qu'il avait commencé avec un KO par rencontre avec une poêle tenue par une des courtisanes. Un sourire étira ses lèvres. Elle aimait quand les femmes maîtrisaient de la sorte. Leurs regards se croisèrent et la chaleur traversa le corps de la jolie brune. Elle n'avait pas eu d'homme ni de femme depuis longtemps. Dire que depuis son retour, elle n'avait pas pensé libérer cette tension dans sa nuque serait un mensonge.

Cela faisait un moment qu'elle se trouvait là. L'idée de rentrer lui traversait l'esprit alors qu'elle s'apprêtait à vider sa dernière coupe. Elle pensait à la famille Aquilius et plus particulièrement, au frère du préfet, Octavius. Il était le rare quelle eu envie de revoir. Elle lui avait laissé le temps de profiter du retour du frère prodigue et d'intégrer les nouvelles surprenantes qu'il avait à lui apprendre, avant de s'inviter. Elle ne savait pas comment il allait réagir et elle se surprit à avoir de la tristesse pour lui. Si apprendre qu'on est demi-dieu est un honneur, découvrir que vous n'êtes pas du sang de celui que vous considériez comme un père, est dramatique et déstabilisant. Aquila avait été à cette place quand elle n'était encore qu'une toute petite fille innocente. La famille n'avait pas survécu à cette épreuve et c'est le fruit de l'adultère qu'on avait exclu. La petite fille s'était retrouvée sans famille, sans amis, enrôlée au milieu d'une armée où on ne berce pas les enfants qui s'y trouvent. Le regard perdu dans ses pensées, elle s'apercevait soudain, qu'elle était en train de dévisager le centurion le plus admiré de Rome. Devant elle, se tenait Varro. Si un homme pouvait prétendre chambouler la guerrière, c'était bien lui. Conquérant, puissant, autoritaire, il avait tout ce qui l'attirait chez un homme. Croisant son regard à nouveau, elle leva son verre à sa santé. Elle ne lui avait pas dit à quel point cela avait été un honneur de combattre à ses côtés. Trop fière, elle ne se le permettrait jamais. Poussé par la foule, le centurion se retrouva assez près d'Aquila pour qu'elle puisse lui parler.

Vous ici ce soir ?

Elle avait dit la première chose qui lui était passé par la tête et s'en voulait déjà. Il avait sa place dans ce lieu comme tout autre.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Varro Cerenus le 07 Mars 2013, 21:14

Les hommes avaient sacrément besoin de se vider l'esprit et de profiter de leur retour de l'expédition. Les horreurs et la véritable peur de mourir qu'ils avaient affrontés se devait d'être oublié dans l'alcool et consolé dans les bras d'une femme... Ou d'une courtisane pour ceux qui en étaient dépourvu. Varro se devait de partager ces moments avec ses hommes, même s'il ne buvait pas autant qu'eux puisqu'il les surveillait un peu pour éviter tout débordement majeur. Ceci dit, la constitution du Centurion lui permettait de tenir de façon très honorable face à d'autres hommes. Mais il lui manquait l'entraînement particulièrement intense de certains, et il n'avait pas spécialement envie de faire cet entraînement. Il essayait d'aller voir tous les hommes possibles, il devait leur faire savoir qu'il était au près d'eux, qu'il continuait à partager leurs moments même à la taverne. C'était aussi pour cela que Varro était aimé, c'était un chef qui savait se mêler aux homes, même s'il ne profitait pas de la soirée en s'abandonnant autant qu'eux à la beuverie la plus totale.

Varro partagea un verre avec quelques hommes dans un coin de la taverne, il devait faire attention à ne pas boire trop vite s'il voulait pouvoir faire cela avec le plus d'hommes possible. Il les écoutait un peu pour ceux qui avaient besoin de parler et ensuite, il les laissait s'amuser, il ne voulait pas être le supérieur oppressant qui les empêchait de s'amuser, il savait à quel point cela était nécessaire. Après avoir vu à peu près tous les hommes, et avoir vérifié que les quelques hommes particulièrement saouls n'étaient pas en danger, il fit un dernier tour de la taverne, cherchant où il pourrait de poser pour se détendre un peu. Il perçu ainsi Aquila qui s'était retranchée dans un coin vraiment isolé de la taverne, et elle lui leva sa chope pour lui signaler sa bienvenue. Varro ne s'attendait pas à trouver la Prêtresse ici, il savait pour la connaître un peu qu'elle n'aimait pas particulièrement ce genre de soirée. Il fallait dire que les hommes déconnectaient leur cerveau en cette occasion et n'auraient pas manquer de tenter leur chance avec elle, même s'il valait mieux pour eux s'en abstenir s'ils n'étaient pas à la hauteur.

Le centurion s'approcha alors d'elle et lorsqu'il fut à porté de voix, elle l'apostropha d'un : "vous ici ce soir ?". Pourtant, pour le Centurion, être parmi ses hommes était normal, mais il s'agissait évidemment là d'une approche humoristique, surtout qu'elle venait de le vouvoyer alors que leurs aventures les avait pas mal rapprochés. Elle lui avait quand même sauvé la vie sur la champ de bataille, ce n'était pas rien. Et Aquila était une femme tellement hors du commun, elle avait déjà prouvée sa valeur aux yeux de Varro, ce n'était pas une partie gagnée d'avance pour une femme... Varro se rapprocha donc de la table pour pouvoir s'y asseoir, ce qu'il fit.


Et oui, moi ici. Mais c'est normal pour un Centurion de veiller sur ses troupes. Mais une Prêtresse-Guerrière en ces lieux est bien moins commun, non ?

Varro s'emporta d'un grand rire, il avait déjà un peu bu, mais pas trop pour conserver un état mental relativement stable. il avait tout de même une chope à moitié remplie dans la main, il la posa sur la table laissa son regard faire un tour d'horizon de la taverne avant de reporter son attention sur Aquila. Il parla juste assez fort pour que seule Aquila puisse entendre ces paroles, ce qui n'était pas spécialement compliqué avec le bruit généré par les festivités :

Je suis content de te voir ici, c'est assez rare de te voir parmi les hommes. J'espère au moins que tu profites de la soirée.

Varro ne souhaitait pas que ses paroles résonnent comme des reproche, Aquila savait que le Centurion n'aimait pas voir les femmes se mêler au soldats, du moins quand ce n'était pas pour simplement soulager leurs pulsions de dépravation les plus intenses, mais elle savait également qu'il la considérait comme une exception, dans le bon sens du terme heureusement. De plus, Varro considérait qu'Aquila était une personne à qui il aurait pu confier quelques impressions sur la guerre qu'elle pourrait comprendre, c'était toujours bon de pouvoir discuter avec quelqu'un qui vous comprenait. Enfin, Aquila avait une sacrée fierté, tout comme Varro, et ça, ça importait beaucoup, il en découlait un caractère solide qui plaisait au Centurion de Minerve. Avoir du répondant était une qualité que peu d'hommes avaient face au Praetor.

Les hommes ne vont pas être très beaux à voir ce soir, il y en a déjà une bonne partie qui est noyée, il ne savent pas gérer leur corps, c'est bien malheureux. Ce vint est pourtant léger je trouve.

Varro souligna ses paroles en levant sa chope en direction de celle de la servante de Minerve, l'invitant à boire en sa compagnie. Une fois fait, il reposa sa chope sur la table en la faisant claquer un peu et il s'étira les bras, ses muscles ressortant au passage. La soirée était loin d'être finie, les hommes avaient deux mois à rattraper, ça ne se faisait pas en quelques minutes.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Aquila le 01 Avril 2013, 16:57

Elle regrettait déjà ses paroles. Les hommes ne l'impressionnaient pas, mais Varro, n'avait rien à voir avec tous les autres. Il lui plaisait et cela s'en faisait ressentir dans son comportement. Ils s'étaient rapprochés pendant l'expédition et maintenant qu'ils étaient de retour, elle ne savait plus comment elle devait réagir. Fallait-il qu'elle se comporte comme un simple soldat devant un supérieur ? Elle avait l'impression que son coeur allait sortir de sa poitrine lorsqu'il s'approcha d'elle.

« Et oui, moi ici. Mais c'est normal pour un Centurion de veiller sur ses troupes. Mais une Prêtresse-Guerrière en ces lieux est bien moins commun, non ? »

Il n'avait pas tort. Ce n'était pas un endroit commun pour Aquila. Les hommes n'appréciaient pas de voir une femme en ce lieu, si ce n'est pour assouvir leurs pulsions. Ce qui était loin d'être les ambitions d'Aquila.

« Je me suis certainement habituée à la compagnie de ces galants messieurs. »

Il pouvait comprendre qu'elle était ironique devant le spectacle qui se présentait sous leurs yeux. Les hommes étaient déjà bien éméchés et beaucoup en avaient oublié les bonnes manières. Aquila n'en fut pas épargnée.

« Je suis content de te voir ici, c'est assez rare de te voir parmi les hommes. J'espère au moins que tu profites de la soirée. »

Profiter était un grand mot et elle n'allait pas lui mentir donc elle préféra passer sur ce détail.

« J'en suis ravie aussi. Toute cette effervescence autour de nous, j'ai des difficultés à m'y habituer.»

Elle porta la choppe à ses lèvres.

« Tu es là depuis longtemps ? »

Ce n'est pas qu'elle voulait connaître son emploi du temps précis, mais beaucoup avaient été voir leurs femmes avant de rejoindre cette soirée. En avait-il été de même pour Varro ? C'était donc une question innocente pleine d'attentes pour la prêtresse. Et puis, ils revenaient de guerre. Varro avait certainement dû faire ses rapports au haut commandement. S'il voulait en parler, elle était là pour l'écouter.

« Les hommes ne vont pas être très beaux à voir ce soir, il y en a déjà une bonne partie qui est noyée, il ne savent pas gérer leur corps, c'est bien malheureux. Ce vint est pourtant léger je trouve. »

Elle riait alors qu'il vidait le reste de sa choppe. Ce vin était traître et il ne lui en fallut pas plus, pour prendre cette observation pour un défi.

« Tu penses que tu pourrais encore en boire beaucoup ? Léger comme il est ? »

Elle resservit de ce vin à Varro et remplie sa choppe qu'elle vida d'une traite en ne lâchant pas du regard le chef de l'armée. Aurait-il compris sa provocation ? Très certainement, mais le contraire était possible.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Varro Cerenus le 08 Avril 2013, 15:23

Les effets de l'alcool étaient sûrement diminués sur Varro à cause de de sa colère qu'il avait encore contenue pendant tout le voyage. Son esprit conservait telle une marque indélébile l'idée qu'il avait été déchu d'un poste lui revenant de droit et de mérite. Il s'agissait du premier soir depuis le retour du corps expéditionnaire, le Centurion avait dû s'occuper de nombreuses tâches avant de pouvoir rejoindre ses hommes, et il n'avait pas tout fini. S'accorder une pause n'était pas du tout du tire au flan pour lui, il avait déjà démontré qu'il pouvait se permettre une nuit de repos même dans de telles circonstances. En bref, il en faudrait vraiment beaucoup pour allonger Varro ce soir, il était d'une bonne humeur certes parce qu'il voyait enfin ses hommes, du moins ce qu'il en restait, s'amuser et profiter d'une soirée où ils n'auraient pas à craindre pour leur vie, mais le Centurion de Minerve tenait depuis le début de l'expédition cette rage au fond de lui. Le devoir passait toujours avant sa personne, il avait simplement pris sur lui.

La présence d'Aquila était Un grand réconfort au yeux du puissant guerrier. Cette femme était et sera toujours l'expression même du paradoxe pour Varro. C'était une femme et pourtant, Varro considérait qu'elle avait sa place dans l'armée. Elle était l'exception qui confirme la règle. Et il s'agissait sûrement de la seule femme contre qui il ne se retenait pas les quelques fois où ils s’entraînaient ensemble.

Varro rigola aux éclats lorsqu'elle lui lança un petit trait d'humour sur son habitude de la compagnie des "galants messieurs". Varro lui-même concédait que cette soire ne serait que dépravation et beuverie la plus insoutenable. Mais bon, il savait que ces hommes ne feraient de plus dangereux qu'une petite bagarre, trop de morts hantaient encore les esprits. Elle lui demanda finalement s'il était là depuis longtemps.


A vrai dire je ne sais pas trop. La notion du temps me paraît bien futile depuis notre retour. Je suis venu ici après avoir transmis les informations nécessaires aux officiers restés en ville. Je dirais bien que ça fait une heure que je passe de groupes en groupes pour m'assurer que tout le monde va bien.

Pendant sa petite réponse, Varro accrocha du regard un pichet sur la table voisine. Il posa sa main sur l'épaule de l'homme le plus proche de lui et lui glissa au creux de l'oreille qu'il voulait ce pichet plein sur sa propre table. Être le Praetor avait de temps en temps des petits avantages qui vous rendait la vie plus facile. Voilà donc qu'une bonne réserve de vin ornait la table des deux protagonistes. Aquila resservit même son supérieur avant de vider son propre gobelet sous les yeux fortement intéressés du Centurion. Le duel venait clairement d'être établit !

Et bien soit, je vais te montrer que je peux en boire plus que toi si tu y tiens.

Varro plaça sa chope nouvellement remplie au bord de ses lèvres et laissa le liquide venir réchauffer son intérieur. Une fois la dernière goutte tombée là où il fallait, Varro lança son récipient en l'air en lui imprimant un rapide mouvement de rotation. Il le récupéra à la descente et le posa d'un geste vif sur la table devant lui, l'ouverture vers le bas.

Ma fois, je sens que la soirée commence bien !

Et il lança un clin d’œil appuyé à Aquila tout en désignant du regard sa choppe à elle.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Aquila le 20 Mai 2013, 11:00

Le praetor était un homme occupé et aimé. Il n'avait pas eu le temps de se reposer depuis son arrivée, trop occupé par son devoir. Aquila ne pouvait pas en dire autant. La seule chose qu'elle avait faite, c'est retrouver le temple de sa déesse pour y déposer une prière en son nom. Elle était consciente que sans elle, elle serait sans doute morte. Elle leur avait prêté main forte dans le désert au moment le plus sombre. La déesse n'avait fait que conforter le choix d'Aquila. La guerrière savait déjà qui elle voulait vénérer, mais maintenant elle était sûre d'avoir fait le bon choix.

La taverne n'est pas un endroit que la prêtresse-guerrière a l'habitude de fréquenter. Cependant, elle pensa qu'un passage parmi les hommes, était un devoir pour elle. Elle ne comptait pas rester longtemps, mais juste montrer sa présence pour fêter avec eux leur retour. Sa présence serait discrète et elle ne comptait pas faire de vague. Danser ou s'amuser avec les soldats n'était pas dans son caractère. Si l'on devait définir Aquila, ce serait tel une louve sauvage, difficilement approchable. Pourtant, il en est un qui a su apprivoiser l'animal.

Varro est le praetor de Rome et un des plus séduisants guerriers de la cité. Il a la beauté, la force, l'influence, tout ce qu'une femme recherche chez un homme. Aquila a beau se dire différente des autres femmes, elle est tout autant attirée par cet homme... peut-être pas pour les mêmes raisons superficielles. Ce qu'elle aime chez ce soldat, c'est sa façon de se comporter avec elle. Il ne la traite pas différemment parce qu'elle est une femme. Lorsque leurs épées s'entrechoquent, c'est avec force et puissance. Il ne retient pas ses coups et il ne l'épargne pas. Il a compris qu'elle était soldat et qu'elle devait être traitée comme tel. Pour Aquila, c'est la plus grande preuve de respect qu'on peut lui faire. Alors, même si la jeune femme se refuse aux distractions de jeune filles, elle ne peut nier qu'il a réussi à percer ses défenses affectives. Ce constat lui fait peur autant qu'il lui plaît.

Elle avait tenté de savoir ce qu'avait fait le praetor depuis son arrivée à Rome, pour savoir si des cuisses chaudes avaient accueillies son retour. A priori, elle pouvait considérer que ça n'avait pas été le cas, mais elle ne pouvait en être sûre. Elle essaya de chasser cette image, se sentant bête d'y avoir pensé. Il pouvait avoir n'importe quelle femme. Elle l'avait vu parfois sortir de demeure, mais cela ne l'avait jamais encore torturé à ce point. Elle devait se résoudre à oublier le désir qu'il provoquait en elle. La meilleure façon était de le faire tomber de son pied d'estale d'homme parfait. Elle sauta sur l'occasion quand celui-ci lui affirma que ce vin était pourtant léger. Varro devait être comme tous les hommes sous, une loque sans charme. C'était le meilleur moyen selon elle pour retrouver ses esprits. Un défi commença entre eux.

Aquila rempli leurs verres et vida le sien d'une gorgée. Elle frappa le verre vide sur la table à son tour.

« Cette soirée commence bien, mais va se terminer par une défaite. Je m'en excuse par avance. »

Effrontée, un sourire mutin aux lèvres, elle leur resservie un verre et le jeu continua de plus belle. Les heures passèrent et les chopes elles aussi. Les deux guerriers avaient déjà beaucoup bu et les idées d'Aquila ne semblaient plus très claires.

« Je n'aime pas perdre tu sais ? »

Sa tête lui tournait avec force. Son jugement ne lui permettait plus de savoir qui d'elle ou de Varro, remportait la bataille.

« Je n'avais pas envie de venir ce soir, mais je n'avais pas envie d'être seule. Trop de morts hantent encore mes rêves. »

Elle coucha son front sur la table un instant avant de relever la tête difficilement et de trouver la force de se resservir ainsi que le preator.

Spoiler: Afficher
Encore désolée pour le retard. :rouge:
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Varro Cerenus le 26 Mai 2013, 20:47

S'il y a bien un combat où Varro n'avait pas la domination absolue, c'était bel et bien pour le combat de boisson. Ce n'était pas le plus mauvais, loin de là, mais il n'avait pas l'entraînement acharné de certains piliers massifs de comptoir. Il sentait que son prochain verre serait le dernier s'il ne voulait s'effondrer comme une loque humaine en voulant se lever de table. Aquila avait vaillamment relevé le défi et avait tenu une incroyable cadence de levé de coude, n'hésitant pas resservir les deux opposants parfois immédiatement après avoir terminé un sacré cul-sec. Le challenge se révéla de taille pour le centurion, il avait soutenu l'affolante cadence de cette soirée alcoolisée en compagnie de celle qui était la seule à ses yeux capable de s'affirmer en temps que femme et en temps que guerrière au nom de Minerve.

Finalement, Aquila exprima ce qu'elle avait sur la conscience. Elle ne voulait pas venir à cause du souvenir trop pressant des nombreux morts qu'avait essuyé le corps expéditionnaire. Varro la comprenait, mais il était tout de même satisfait qu'elle soit venue. Mais d'un autre coté, elle ne voulait pas être seule, et qui mieux que Varro pouvait la comprendre ? Et surtout, qui d'autre que Varro aurait pu combler le vide de son âme en un tel moment ? Il était le seul qui savait comment interagir avec la prêtresse-guerrière de Minerve.

Elle resservi un dernier verre pour eux deux après avoir remporté une petite épreuve de relevé de tête. Elle semblait à bout, autant que Varro se sentirait après cet ultime verre resservi. Ensemble, ils levèrent leur verre et le vidèrent d'un trait dans leur bouche. Une goûte coula le long de la joue de Varro pour venir le long de la courbe du menton et finalement tomber sur la table. Immédiatement après, le Centurion se leva et déclara haut et fort :


Guerriers, je vais me coucher ! Je sens que je suis bien remplit d'alcool pour ce soir. Amusez-vous et ne débordez pas !

Une ovation parmi les guerriers présent accueilli le mini discours de départ de leur commandant. Varro savait qu'il n'avait pas besoin d'en rajouter, en cas de rapport sur un élément de la garde ayant causé du tord, il ferait passer une sale journée au suicidaire incriminé. Varro tenait sur ses jambes, mais il en faudrait vraiment peu pour qu'il tombe de déséquilibre. Il contourna la table pour prendre Aquila dans ses bras et l'emmener avec lui en dehors de la taverne. Il se faisait un point d'honneur à ce qu'elle ne reste pas comme les filles de joie dans la taverne alors qu'elle n'était clairement plus en mesure de résister aux éventuels assauts des soldats avides de son corps.

Varro sortit donc de la taverne accompagné d'Aquila qui avait manifestement du mal à tenir debout, le centurion était à peine mieux, mais ses jambes avaient la bonne idée de le porter encore un peu. Il rentra ainsi chez lui et se fit aidé par son androïde pour regagner sa chambre ne compagnie d'Aquila. Une fois dans cet espace tranquille, Varro reposa la guerrière sur son lit et s'étira de tout son corps avant de dire d'une voix faisant clairement ressortir son état alcoolisé :


Bien, nous voilà arrivé. Dis-moi Aquila, t'ai-je déjà remercié pour m'avoir sauvé la vie pendant le voyage ?

Le centurion commença à déboucler sa ceinture pour enlever la chemise qui lui tenait trop chaud selon lui, même si la véritable raison de cette chaleur résidait dans la forte alcoolisation de sa personne. L'autre effet étant sa langue bien délié et beaucoup trop directe, un peu comme d'habitude...
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Aquila le 13 Juin 2013, 12:39

Aquila n’avait rien prémédité au déroulement de cette soirée. Elle avait été si longtemps en compagnie de ces hommes et la responsabilité de leur vie, qu’elle avait du mal à couper ce cordon qui les liait. Ne confondez pas Aquila avec une mère poule, cela n’a rien à voir. La prêtresse-guerrière avait tellement pris à cœur sa mission, que maintenant qu’elle était terminée, elle avait du mal à rendre la main. Ce n’était rien de plus que cela.

Pour ce qui est de Varro, son attirance pour lui n’était pas récente et l’expédition n’avait fait que renforcer ce sentiment. Elle pensait, à tort ou à raison, qu’une fois de retour dans la cité, les choses redeviendraient comme avant. Cela serait peut-être le cas à l’avenir, mais pour l’instant c’en était encore loin. Elle l’appréciait et cela n’était pas anodin. Peu peuvent prétendre avoir les faveurs d’Aquila. Son sale caractère était connu de tous, la raison beaucoup moins.

Elle aurait dû y réfléchir à deux fois avant de provoquer Varro à la boisson. Si elle l’avait fait pour espérer le changer en être immonde dépourvu de charme, c’était tout le contraire qui se produisait. Tout deux avait perdu ce duel. Ils étaient ivres et tenaient à peine debout lorsque Varro décida de quitter la taverne. Aquila eu un moment de soulagement, car elle doutait de pouvoir boire une goutte de plus sans être malade et perdre sa féminité à jamais. Quand le guerrier décida de partir, elle ne se doutait pas qu’il l’emmènerait avec elle, mais l’idée de refuser ne lui traversa même pas l’esprit. Elle se sentait bien en sa compagnie et elle ne voulait pas que cela s’arrête.

La tête dans le brouillard, elle ne parla pas beaucoup sur le chemin, voir carrément pas. C’est à peine si elle l’avait vu passer. C’est seulement lorsque sa tête trouva le duvet doux et soyeux de l’oreiller de Varro, qu’elle revenait à elle. Aquila était jeune pour une romaine, mais elle était tout de même adulte. Elle savait exactement ce à quoi pouvait conduire cette promiscuité et cela ne l’effraya pas un seul instant. Varro se mit à son aise et Aquila fit de même en commençant par retirer les morceaux de cuir qui recouvraient sa tunique.

Son regard se porta alors sur son voisin, comme si pour la première fois, elle s’inquiétait de savoir si ce qu’elle faisait était bien ou mal.

« Cela ne te dérange pas si... »

Elle ne termina pas sa phrase, mais attendit l’approbation de Varro. Puis elle s’installa allongée confortablement à ses côtés, en appuie sur son coude, le regard plongé dans le sien. Quelques centimètres les séparaient et elle pouvait sentir son souffle sur sa peau. Ses yeux détaillèrent le corps du guerrier et son doigt se posa sur une cicatrice qui se trouvait sur son torse. La rougeur de celle-ci prouvait qu’elle était récente.

« C’est douloureux ? » demandait-elle en dessinant sa forme du bout des doigts.

Elle se doutait qu’il répondrait que ce n’était pas le cas, car à sa place, c’est ce qu’elle répondrait. À vouloir être toujours plus forte que les hommes, elle ne laissait jamais transparaître ses douleurs ou ses faiblesses.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Varro Cerenus le 14 Juin 2013, 12:02

Comment Varro aurait-il pu refuser à Aquila qu'elle se mette à l'aise ? Elle en avait bien besoin après cette folle épreuve de boisson qu'elle avait stopper à leurs ultimes limites. Il s'agissait bel et bien de la seule femme ayant le cran et l'audace de provoquer ainsi le centurion et de relever chaque défit qu'elle lui imposait, qu'il soit d'ordre martial ou plus ludique. Varro appréciait grandement cette liberté qu'avait Aquila à son égard, la seule femme pouvant passer outre la barrière du rang sans que cela soit de l'insubordination ou de l'insulte. Avec elle, il se sentait bien car il n'avait pas besoin d'être le supérieur que tout le monde voyait en lui, il pouvait être naturel et la traiter comme une égale.

Mets-toi à l'aise, la boisson a bien chauffé nos corps et ces armures sont de trop pour le moment.

Aquila pris place de façon plus confortable à ses cotés, le regardant et admirant, ou plutôt examinant, les blessures de guerre du Centurion de Minerve. Elle les toucha, lui demandant si ça faisait mal. Varro avait bien évidemment pris des coups, il avait saigné plusieurs fois à l'Arène et avait plusieurs blessures lors de l'expédition, mais aucune n'était franchement grave, que du léger. Il avait une bonne résistance naturelle à la douleur, cette cicatrice, bien qu'assez récente, ne lui faisait pas mal, au pire une très légère douleur si on appuyait vraiment fort. Varro n'était pas un homme douillet par nature de toute façon, même s'il avait eu mal, il n'aurait rien dit à ce sujet.

Il en faudrait plus pour me plier de douleur, je ne ressens plus grand chose de toute façon.

En effet, quand bien même il aurait souffert de quelques douleurs persistantes, l'alcool lui aurait réglé tout ça sans problème. Varro posa sa main sur celle de la prêtresse-guerrière et remonta le long de son bras pour atteindre la joue de la femme. Il la caressa du pouce tendit que le reste de ses doigts venaient se loger sur son cou.

Enfin, il se pourrait bien que je ressente encore une chose...

Varro attira à lui le visage d'Aquila afin que leur bouche se rencontre en un somptueux baiser. Il ne força pas, laissant la femme accepter sa proposition ou la rejeter, mais doutait fortement d'un éventuel refus.
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Re: [E5] Retour à une vie qu'on aurait voulu fuir [Varro]

Messagepar Aquila le 28 Août 2013, 22:46

La prêtresse-guerrière se mit à l'aise. Confortablement installée aux côtés du chef des armées, elle laissa courir ses doigts fins sur les cicatrices de Varro. Douce et attentionnée, elle montrait un visage que peu de personnes avait eu la chance de lui découvrir. D'habitude froide et distante, ce soir la guerrière semblait avoir déposé les armes dans les bras de ce beau brun. Soûl, en privée et de retour en vie, elle se laissait porter le temps d'une soirée aux futilités de la vie.

Comme s'y attendait Aquila, Varro ne se plaignit pas de ses blessures. La jeune femme ne doutait pas qu'il puisse avoir connu bien pire, elle en était même sûre. Varro n'était pas du genre à se cacher dans les batailles. Il affirma qu'il lui en fallait bien plus pour se plier de douleur et qu'il ne ressentait plus rien de toute façon. La guerrière comprenait ce qu'il voulait dire, mais alors que la main du centurion remontait sur son bras jusqu'à sa joue, elle comprit que ces caresses n'avaient rien de militaire et qu'un autre jeu venait de commencer, un jeu qu'il lui était arrivé d'imaginé à plusieurs reprises.

« Plus rien ? »

Sa peau s'électrisait sous les doigts du centurion. Le regard brûlant de désir, elle attendait un geste de Varro qui ne tarda pas à arriver. Il attira à lui le visage d'Aquila et y déposa le plus somptueux des baisers. Ne voulant pas que ce moment s'arrête, la jeune femme se blottit encore plus contre le guerrier pour ne pas interrompre ce baiser parfait, tout en caressant le torse de cet homme qu'elle avait désiré de si nombreuses fois.

« Ce n'est pas raisonnable. »

Cette phrase s'était échappée de ses lèvres pour mourir entre celles du centurion. Était-ce raisonnable de se laisser aller l'un avec l'autre ? Aquila eut soudain peur pour leur relation. Ils étaient complémentaires et sur un champ de bataille, Varro lui faisait confiance autant qu'à ses soldats. Aurait-il une autre façon de la voir désormais ? L'idée traversa l'esprit d'Aquila, mais le désir brûlant l'envahit plus que la raison. Elle se retrouva alors au dessus du centurion.

« Si tu ne m'arrêtes pas, je vais continuer et alors... »

Était-elle idiote ? Penserait-il qu'elle l'est ?

S'il ne l'arrêtait pas, elle lui donnerait toute la passion qu'elle avait enfuit toutes ces années. Elle consumerait toute cette frustration dû à l'abstinence de ces longs mois dans le désert. Ses mains glisseraient jusqu'à ses derniers vêtements pour l'en séparer. Ses lèvres parcourraient chaque centimètres de sa peau pour s'attarder enfin sur sa virilité. Tout ce qu'il avait à faire, c'était lui dire que cette nuit serait sans conséquences. Que rien entre eux ne changerait. Mais avait-il besoin de le dire ? Son regard ne suffisait-il pas ?
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