Je n'avais jamais cru à toutes ces choses, le coup de foudre, l'amour à la première rencontre, je pensais que si ça existait de toute façon c'était réservé "aux autres". Sans oublier ce bonheur que Clio me faisait connaitre, je ne pensais pas qu'on puisse être aussi heureux. Il fallait pourtant croire que c'était possible même si ça semblait surnaturel et puis pourquoi moi y avais-je droit ? Je l'ignorais et honnêtement, une partie de moi n'en avait pas vraiment grand chose à faire pour tout dire. C'était un bonheur à la fois simple et horriblement complexe. Simple parce qu'il me suffisait d'être aux côtés de ma douce fiancée pour ressentir cette joie incomparable, pour vivre dans une bulle d'un bonheur si complexe qu'il ne peut être décrit ou expliqué, qu'il n'existait aucun mot de vocabulaire pour parvenir à le décrire pas même un tant soit peu ou s'approchant de la réalité. J'étais heureux tout simplement et puisque ça m'arrivait à moi, j'en profitais pleinement et amoureusement. C'est fou qu'une seule personne puisse autant enchanter votre journée, c'est incroyablement plaisant, être avec une personne et plus rien d'autre ne compte, être tout simplement en plein bonheur. Clio me faisait cet effet dingue que je ne pensais pas connaitre un jour, avec elle je me sentais complet, comme si elle était ma moitié, une partie de moi, et cette idée me plaisait. Surtout elle me faisait sentir exceptionnel parce qu'elle me donnait l'impression que je pouvais la rendre heureuse simplement en étant à ses côtés. C'était étrange de croire pouvoir donner autant de bonheur de cette façon si simple.
Sa façon de me rappeler que je suis le premier ne me laisse pas indifférent, c'est difficile d'être le premier, je ne veux pas la brusquer, l'effrayer par un geste malheureux ou trop entreprenant. Ce n'est pas que l'envie n'est pas là, elle est attirante, et une certaine envie de la découvrir, de découvrir tout de son corps n'est pas totalement absente. J'ai rarement voulu voir les gens, voulu voir leur visage, leur corps, j'avais osé demandé à Clio de se laisser regarder mais pour son corps, je n'osais pas, c'était trop, ça semblait indécent, sans doute le temps finirait-il par venir. Je n'étais pas pressé, chaque seconde avec Clio était unique et magnifique alors il n'y avait aucune urgence et puis si elle est gênée de parler d'intimité entre nous, ses compliments sur la confiance que je suscite chez elle me font sourire. C'est moi maintenant qui frotte doucement ma joue piquante d'une petite barbe contre sa joue, un baiser sur sa joue et puis un sourire rassurant :
- Je suis content de voir que tu me fais autant confiance. Je t'avoue que si ce ne doit pas être facile pour toi, j'ai un peu peur moi aussi de te faire peur, j'aimerai que tu me promettes que si je fais quelque chose qui ne te plait pas, tu dois me le dire. Et surtout de ne pas croire que nous devons devenir intimes sinon tu vas me perdre parce que ... tu ne me perdras pas pour du sexe, tu es bien trop importante pour moi, je t'aime beaucoup trop. Alors pas de pression, pas d'inquiétude, un jour tu te sentiras prête mais avant que ce jour ne vienne, rien n'arrivera. Enfin sauf des baisers. Et des baisers beaucoup moins chastes parce que je crois bien que tu les aimes.
La discussion parle du mariage, combien de temps attendre, qui sera là, qui importe pour nous. Pourtant alors qu'elle finit de parler, je pose brièvement mes lèvres sur les siennes, faisant tourner la bague à son annulaire autour de son doigt avant de lui dire d'un ton sérieux :
- C'est faux, tu as de la famille. Toi et moi, notre famille.
Un petit clin d'oeil, façon de lui dire que j'étais très sérieux. Je me redresse après sa déclaration, elle est agenouillée sur mes jambes juste face à moi, on pourrait croire que je la regarde dans les yeux :
- Marions-nous ! Là tout de suite. Le temps de trouver quelqu'un qui peut nous marier et on se marie.
J'étais sérieux. Très sérieux. Amoureux et très sérieux. J'attendais sa réponse, tenant sa main dans la mienne, cette journée semblait folle, pourquoi cela ne continuerait pas ainsi ?