[E5] Faire les poubelles, plus qu'un loisir : un hobby. [PV]

[Votum]

Je regardais tour à tour Katla et l'homme enfant. L'homme m'agaçait et elle, ... Tssss, elle mériterait deux bonnes claques ! Alors je fis un signe avec mes mains montrant clairement que je laissais tomber. Je finis par m’asseoir sur un tas de déchet et je les regardais tous les deux. Lui posait ses questions et elle, et bien, elle s'attirait des ennuis ! J'observais tranquillement les alentours en voyant clairement ce qu'il se passait autour. Elle était suivie et depuis très longtemps ... Foutu Romains ... Je n'avais aucune confiance dans cet homme. J'avais des doutes sur qui il travaillait et tant que je n'aurais pas avec LUI, et bien, je n'en serais pas plus. Les choses se précipitaient avec l'apparition de Katla et elle était bien trop démonstrative à mon goût.

Nous, les indigènes, face à toi, grande dame, on est des bouseux c'est ça ?

Je ne voulais pas que Cicero assiste à la suite de notre conversation et je ne pouvais pas encore l'alerter sur les personnes qui la suivaient. Peut être que c'était ces gardes du corps, peut être pas. Peut être les avait elle vu ou pas. Je finis par me lever et je tapais sur mes genoux pour enlever la poussière de mes mains. Néanmoins, mon état était toujours aussi déplorable.

Là haut. T'as l'impression qu'ils vivent là haut les Dieux toi ? Je me demande finalement qui est la plus conne de nous deux. Toi ou moi ?

Un bout de bois était dans ma main et je le tapais contre ma jambe. Oh oui, c'est sûr, face à son Katana magique, je n'avais aucune chance, mais vu mon sourire moqueur, je m'amusais beaucoup de la situation.

J'en conclus que tu as décidé de t'occuper de toi, avant de t'occuper de la haut. Ok. Et bien bon courage. Si jamais tu me cherches, je suis dans les parages. Et si jamais tu as envie de discuter de là haut, ne tarde pas trop. Car j'ai bien peur, que bientôt, tu seras à ton tour le nouveau sujet d'expérience ... A la revouyure Miss.

Je lui fis un signe de la main et je commençais à partir. Je posais mon morceau de bois sur mon épaule et je sifflotais un petit air tout en parlant.

Commandant, nous entrons dans une chaîne d'astéroïdes, c'est trop dangereux, nous devons faire demi-tour !
Préparez à vous tirer, nous fonçons dedans !
Mais ... Mais ... Nous allons tous mourir ...

Le reste fut perdu car déjà j'étais trop loin pour être entendu et j'avais baissé le son de ma voix. A elle de voir si elle voulait rester avec l'homme ou me suivre. Car après tout, je n'étais qu'une indigène pour elle ...

[Katla Buskvej]

Cicero me posait des questions, des questions, encore des questions. D'un côté ça faisait plaisir de voir quelqu'un de curieux mais d'un autre, il n'avait pas la même personnalité mesurée qu'Isaa. Je ne sais pas, les questions de ce type et la façon dont il les formulait me mettaient légèrement mal à l'aise, je ne savais pas trop comment réagir face à ça... C'était sûrement en grande partie dû au fait que je n'avais pour ainsi dire pas vu d'enfant depuis plus de 5 siècles. Forcément, ça n'aidait pas trop à savoir comment réagir.

Je me contentai donc de me méfier pour que ma lame ne le brûle pas, le prévenant d'ailleurs :

- Héla, 'faut pas toucher c'est dangereux.

La femme se mit alors à me parler de nouveau, en me demandant si je la prenais pour une bouseuse... Il y avait plusieurs réponses possibles, parce que là, si on parlait littéralement, elle avait l'air bien crado quand même. Donc... Dans un sens oui. Mais pour éviter l'incident diplomatique, même si dans un sens je m'en foutais un peu de mes relations diplomatiques avec elle, mieux valait être moins directe.

- Plus spécifiquement, les personnes curieuses et ouvertes j'ai pas de souci avec. Les fanatiques religieux qui croient tout savoir alors qu'ils sont aussi ignorants qu'incultes, oui, là par contre c'est des gros bouseux.

Je haussai ensuite les épaules quand elle parla des dieux "là-haut". Elle était agressive, mais j'avais toujours eu pour ma part un tempérament assez tranquille, même si assez sarcastique. Je laissai donc le côté insultes de côté, tout en notant néanmoins que ça ne m'engageait pas tellement à vouloir lui parler.

- Je sais pas, vous me dites "là-haut" et la majorité des habitants de la ville sont des dévots fanatiques. Heh, y'en a même un qui a essayé de me cogner, c'est dire. Si vous parlez d'autre chose, ne dites pas "là-haut", parlez clairement et on se comprendra.

Quand elle conclut en partant et disant que je serais sujette d'expériences, je haussai les épaules avec un air sceptique. Franchement... Je n'étais pas le sujet d'expériences idéal, déjà parce que j'avais la certitude de pouvoir me débrouiller face à la majorité des romains. Certes... Certains avaient des dons étonnants, mais maintenant que j'avais cette donnée prise en compte, je pouvais m'adapter facilement. Du moins, je pensais pouvoir le faire. Ensuite, la technologie de la Citadelle était bien trop avancée pour eux. Je doutais qu'ils parviennent à ne serait-ce qu'abîmer une des complexes plaques de métaux céramiques avancés qui me protégeaient, et s'ils y arrivaient, la moindre rupture d'une de mes batteries transformerait tout sur 30 mètres de rayon en un cratère carbonisé. J'étais donc sceptique.

Mais alors qu'elle partit, elle mentionna des astéroïdes et autres. De quoi ? Je relevai la tête avec un air surpris, mais m'interrompis alors que j'allais parler. D'une main, je venais de tomber sur ce qu'il me fallait : un processeur.

- HA ! lançai-je avec un air victorieux. Un process...

Mais ma mine changea de façon brutale, alors que j'observai la pièce électronique avec le filtre à rayons X, pour en analyser la structure. Je connaissais ce type d'organisation, pour un processeur.

- ... de quoi ?

C'était du quantique. Et là, je ne comprenais rien... Comment cela était-il possible ? Les ordinateurs de la Citadelle utilisaient les processeurs quantiques, je devrais donc pouvoir prendre le contrôle des androïdes, et me connecter à eux, sans aucun souci... Mais pourtant, j'en était incapable, je n'avais même pas de signal. Pourquoi ? Comment cela était-il possible ?

- Нах дет ер икке алворлигт, дет... marmonnai-je en continuant de fouiller dans le crâne de l'androïde. Où sont les lecteurs Худиксвалл ? Euh... Hudiksvall... repris-je pour Cicero en le regardant. Les lecteurs qu... Vous ne savez pas ce que c'est qu'un processeur quantique hein ?

Les "lecteurs Hudiksvall", nommés ainsi en l'honneur de celui ayant découvert le phénomène physique associé à ce lecteur, permettaient de lire des données quantiques sans les modifier. Le souci de la physique quantique c'est que tenter d'observer une particule modifie son état... Donc en gros, si l'on stockait des données quantiques dans un disque dur, données qui disent "J'apprécie les fruits au sirop", le simple fait de tenter de lire ces données transformerait celles-ci en "JRMOJGELMRGHJEMGLJ43P5O24%" ou dieu sait quoi d'autre. Hudiksvall avait trouvé un "bug" complexe dans les lois de la physique, permettant de contourner ce problème, de façon très astucieuse.

Mais dans le crâne de cet androïde, je ne trouvais pas cette interface, ni rien qui y ressemble. Alors comment pouvaient-ils bien fonctionner ? J'étais face à un vrai problème... Je savais ce que je valais : en matière de cybernétique j'étais la reine du monde. Mais en revanche, quand il s'agissait de physique, j'étais moins au point autant le dire... Quelque chose me disait donc que je risquais fort de galérer un moment, avant de comprendre comment ces saletés d'androïdes fonctionnaient...

Il m'en faudrait un vivant.