par Maximus le 01 Mars 2013, 23:25
L’attitude de Maximus s’était assombrie. Après l’affrontement du désert et l’apparition des dieux, il pensait que le plus difficile se trouvait derrière eux. Grand mal lui en prit. Le désert se rappela à son bon souvenir, quand lors d’une attaque de nuit, il dut laisser Vita, seule sous la tente. Des créatures les débordèrent et réussirent à passer et à percer les flancs de la défense. La cavalerie réussit à protéger le plus gros du campement. Mais la tente de Maximus et Vita fut ravagée. Maximus n’avait retrouvé que des pièces détachées du corps démembré de Vita.
Et depuis une absence énorme tiraillait son coeur. Sa forge avait été pillée en son absence et de nombreux métaux avait disparu. Heureusement, grâce à l’intervention de Lucretia, il avait pu récupérer l’or dissimulé. Il aurait échangé cet or contre le retour de Vita. Mais les dieux avaient pris une autre décision. Alors pour s’occuper l’esprit, il avait décidé de noyer sa peine dans le chagrin. Il se rendait chez Octavius pour le fournir en fer à chevaux. Depuis le retour du corps, nombreux été les chevaux à ferrer sainement pour protéger leurs sabots.
Maximus venait donc déposer ses fers au pâlefrenier quand il découvrit par hasard la présence d’une ingénieure, Isaac Vibius. L’ancien Maximus n’abordait jamais les romains, encore moins les romaines, mais Isaa l'avait contactée à plusieurs reprises par rapport à des travaux qui nécessitaient des talents de forge particuliers. Vita l’avait changé. Il avait découvert que le contact des femmes n’étaient pas si désagréables. Mais la disparition de l'esclave le rendait à nouveau taciture. Il déposa son paquetage et s’approcha de la jeune femme en pleine conversation avec des androïdes. Au loin se trouvait Octavius, le propriétaire de la demeure. Sa ressemblance avec son frère le troublait et Maximus réalisa que lui aussi descendait de Neptune.
Arrivée face à Isaa, il la salua. Il ne portait pas son armure de Consul. L’absence de Vita faisait souffrir son coeur, mais également son dos. Sans les soins que lui prodiguait Vita, il souffrait à nouveau le martyre, mais en montrait le moins du monde. Soldat blessé, il ne pouvait poursuivre. Sa lettre de démission se trouvait sur la table de sa forge attendant qu'il la dépose au tribunal. Ainsi, Maximus se présentait à nouveau à Isaa, mais sans armure, sans même la conviction d'être encore un militaire.
-- Isaa... Il la salua d'un signe de tête.
Il savait notamment qu’elle n’appréciait guère le prénom masculin que lui avait affublé son père. Troublé, manifestement pas dans son assiette, il se lança directement dans le vif du sujet.
-- Lors d’une bataille avec le corps expéditionnaire, j’ai découvert un objet tombé du ciel. À son bord se trouvait une androïde que le frère d’Octavius Aquilius a recueilli. Mais je ne suis pas là pour parler de Katla Aquilius, mais d’un morceau de métal.
Maximus sortit de son paquetage, une petite plaque de métal.
-- J’en ai récupéré de bien plus grands morceaux. Je ne sais pas de quels alliages il s’agit, mais ce métal possède des caractéristiques uniques. Il est rigide, mais ne brise pas, je n’ai pas réussi à le percer. En le chauffant, je parviens à peine à le déformer. Tenez, regardez !
Il avait hésité sur le vouvoiement de ce "Tenez". Parfois elle l'avait tutoyé. Jamais il ne l'avait fait. La première fois qu'il avait tutoyé une femme, ce fut Vita. Il tendait un morceau d’un métal étrange, d’une légèreté exceptionnel. Il souhaitait connaître l’avis d’Isaa à ce sujet.