[E5] Soit le bienvenu en ma demeure [Sapiens]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

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Messagepar Aurora Veturius le 19 Février 2013, 18:51

Sapiens et Aurora viennent d'ici : viewtopic.php?f=59&t=479


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Aurora était ravie d'entendre Sapiens être d'accord avec son choix. Elle ne lui en aurait pas voulu s'il l'avait désapprouvé. Cela n'aurait pas changé son choix, ni entamé sa volonté mais avoir son approbation n'était pas négligeable pour l'oracle. Ils étaient les deux anciens de la cité. Dès lors, il était parfois difficile d'accepter les avis ou les critiques de gens plus jeunes. Mais là, ils étaient à égalité. Sapiens était même plus âgé qu'elle. Cette idée la fit sourire alors qu'elle prenait le bras de son comparse.

"Je suis heureuse que tu partages mon point de vue. Certes, que tu ne sois pas d'accord n'aurait rien changé dans ma décision mais cela me fait plaisir que tu penses comme moi."

L'oracle trouvait important de le lui dire. Elle affirmait son indépendance mais elle tenait à souligner l'importance des paroles qu'il pouvait prononcer envers elle. Sous le couvert des étoiles, le couple le plus vieux de Rome avançait tranquillement dans les rues désertes. Aurora réfléchit peu de temps. Impossible d'aller dans un endroit public. Ils risquaient d'être entendus. Mieux valait un endroit à l'abri des curieux et la jeune femme savait très bien où aller. Le sanctuaire de sa déesse serait le meilleur endroit. Un passage secret connu d'elle seule permettait d'accéder à ses appartements. Seule elle et les personnes qui l'accompagnaient pouvaient l'emprunter. Des protections avaient été posées au fur et à mesure du temps. Celui qui avait construit l'endroit était mort depuis longtemps et Aurora avait fait en sorte qu'il oublie ce qu'il avait fait.

"Nous serons à l'abri au sanctuaire de Cérès."

Simple information pour que son compagnon prenne la bonne direction. Ils leur faudraient peu de temps pour atteindre l'endroit. Aurora prit soin de ne pas se présenter à l'entrée. Personne ne devait la voir avec Sapiens. Elle fit le tour et arriva devant un pan de mur qui semblait bien similaire aux autres. Aurora se saisit alors de la main de son compagnon.

"Ne lâche pas ma main si tu souhaites encore vivre un peu mon ami."

Elle posa sa min libre à plat sur le mur et activa son pouvoir. Les pierres se mirent à vieillir rapidement se transformant en sable et laissant une ouverture assez grande pour le passage d'un homme. L'oracle s'engagea dans le passage, la main toujours dans celle de Sapiens et l'attira à sa suite. Des torches s'allumèrent alors et sous une nouvelle impulsion de la jeune femme, le mur se reconstruisit, remontant le temps. Aurora parcourut les quelques mètres qui la séparait de son appartement, opérant avec le mur comme avec son homologue extérieur. Son don était atypique et prodigieux mais nécessitait une énergie importante. Heureusement, son grand âge lui permettait de jouer ce petit tour sans trop puiser dans ses réserves.

Sapiens put alors découvrir le lieu de vie de sa confidente. Un lieu très épuré, bien loin de ce que l'on peut imaginer chez une prêtresse, encore plus chez une oracle. Le décor était minimaliste. Des nattes de joncs habillaient le sol de pierre, un simple bureau de bois brut et un fauteuil dans un coin avec une bibliothèque à l'arrière en partie occupée par des livres et l'autre partie par des parchemins, une table et une chaise, deux lits romains se faisaient face, une table basse au milieu, un lit dans un autre coin. Le lieu était modeste et les fioritures n'étaient pas de mise. Les matières étaient brutes et sobres et oscillaient entre le bois, le lin et le coton. Seul ornement, la statue de la déesse et un autel privé dans le fond de la pièce. Blés, fruits et vin l'ornaient en de multiples offrandes. Rendant sa cape à Sapiens, elle l'invita à prendre place sur l'un des lits alors qu'elle allait leur servir deux coupes de vin. Des coupes là encore très modeste car simplement faites de bois. Aurora vint alors prendre place face à son interlocuteur après lui avoir tendue la coupe.


"Pardonne le côté spartiate de mes appartements, mais je n'aime guère les fioritures. J'estime que les choses doivent être pratiques et confortables. Le reste n'est que peu important à mes yeux."
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Re: [E5] Soit le bienvenu en ma demeure [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 26 Février 2013, 15:21

Une dernière phrase fût prononcée par Aurora avant qu'elle ne prenne le bras de Sapiens pour qu'ils s'enfoncent dans l'obscurité de la nuit. Une phrase où l'oracle exprima sa satisfaction quant au partage mutuel de leurs points de vue qui ne différaient pas beaucoup. Elle lui confirma cependant que même si le scribe n'avait pas été en accord avec elle, cette dernière aurait quand même suivie son idée. C'était tout à son honneur de ne pas se laisser influencer par les propos d'une autre personne, puisse t'elle être aussi vieille qu'elle. D'ailleurs il aurait été surprenant qu'une personne plus que centenaires puisse encore se laisser influencer à son âge. A cette pensée, l'homme ne pu que sourire avant de prendre le bras de la jeune femme contre le sien.

Leurs pas étaient tranquilles, posés. Ils marchaient à leur rythme. Mais surtout pas croire que c'était en raison de leur grand âge. Ce serait à vos risque est péril. Non, tout deux avançaient lentement car rien de pressait pour l'heure. Et ce n'est pas en courant comme des dératés jusqu'à leur nouveau lieu de conversation que cela changerait la face du monde. Alors pourquoi se presser? Certes la morsure du froid commençait à se faire plus forte qu'au départ. Mais il y avait quelque chose de revigorant dans la fraîcheur nocturne. Une sensation qui n'était pas pour déplaire à Sapiens.

Le scribe se laissait guidé. Il avait donné à Aurora le choix du lieu. Aussi ses pas suivirent ceux de l'oracle de Cérès jusqu'à son lieu de prière. Un choix logique en somme. Mais ils ne devaient pas passer par la porte principale. Cela aurait pu attirer le regard de quelques noctambules déambulant comme eux dans les rues de Rome.Il fallait donc ruser, rester tapis dans l'ombre et trouver un autre moyen d'entrée. Et c'est là que le scribe pu admirer l'ingéniosité de sa partenaire. Silencieuse, elle l'avait guidée au niveau d'un mur. Elle avait lâché son bras précédemment offert pour leur promenade et désormais lui tenait directement la main. Les indications de la jeune femme furent simples mais également non négligeable. Lui lâcher la main revenait à se condamner à mort soi-même. Voilà qui n'était pas très réjouissant. Une pression de la main de Sapiens contre la sienne et un hochement de tête rapide servirent au l'homme pour acquiescer. Il avait compris que maintenant il ne devait se fier qu'à l'oracle de Cérès. Mais la confiance qu'il avait en elle n'en était pas ébranlée. Loin de là.

Attentif au comportement de la jeune femme, il l'observa poser sa main sur le pan du mur qui leur faisait face. En un rien de temps, la pierre devint poreuse, s'effrita pour ne devenir que poussière. Tel était le pouvoir d'Aurora. Elle jouait avec les flux du temps avec une facilité déconcertante. C'était cela son stratagème qu'elle utilisait depuis des années afin de toujours répéter le cycle des oracles de son sanctuaire. C'était à la fois une grande source de renseignement, très impressionnant et en même temps cela ne devait pas être un cadeau. Bah oui quoi, à chaque fois elle redevenait un bébé et devait vivre une nouvelle vie. Recevoir une éducation qu'elle connaissait déjà, encore et encore. Avoir le corps d'une enfant, mais la sagesse d'une matriarche ne devait pas être chose facile pour elle. Enfin c'est ce que pensa Sapiens en traversant le passage que la jeune femme avait ouvert; Lui avait choisi l'exil volontaire dans sa demeure pour que tous oublies son existence et ne demeure plus que sa légende. Aurora elle revivait sans cesse depuis près de 400 ans une existence entière. Saluant mentalement son courage, Sapiens ressenti une sorte d'envie pour l'oracle de Cérès.

Par son subterfuge, elle pouvait vivre au sein de Rome, vivre au côté des Romains et partager avec eux la vie qu'elle possédait. Lui, en tant qu'être neutre était l'éternel observateur. Détaché de ce monde qu'il se contentait de retranscrire entre les pages de ses écrits. Chacun avait sa croix à porter. Chacun vivait la vie que les dieux lui avait tracé. Mais très vite le scribe se reprit. Il était reconnaissant envers Jupiter de cette charge qu'il lui avait donné sur cette terre. C'était un honneur est un privilège qu'il portait la tête haute, avec fierté et honneur.

Sans un mot, l'homme regarda Aurora inverser le court du temps et refermer par un geste de la main l'ouverture du mur. Désormais dans l'obscurité la plus totale, cette dernière se tarda pas à être déchirée par la présence de torche qui s'allumèrent les une derrière les autres sur le passage des deux individus. C'est ainsi qu'ils arrivèrent dans l'espace privé de l'oracle de Cérès. Ses quartiers personnel.

Tout y était très sobre. D'une simplicité à l'image de la femme qu'elle était. Parfait miroir matériel de l'oracle. Machinalement,son regard fît un tour d'horizon et un sourire amusé parcouru le visage de Sapiens. C'était tout à faire Aurora. Cette dernière lui rendit la cape qu'il lui avait posé sur les épaules quelques minutes avant. La saisissant machinalement, tel un automate, l'homme continua de jeter ça et là des regards curieux. Puis ce dernier pris place sur le lit que l'oracle lui offrit et récupéra entre ses mains la coupe en bois que cette dernière lui tendit. Le vin qu'il contenait contrastait par sa couleur avec les touches marron de la coupe.


- Pourquoi t'excuser de ça? Ce serait presque t'excuser d'être la personne que tu es Aurora. Quand je vois tes appartements c'est ton reflet que je vois. Une femme simple, qui n'a pas besoin d'ornements pour attirer l'attention et le regard. Une femme qui a besoin de peu pour trouver la paix et le bien être.

Levant sa coupe en l'honneur de la maîtresse de maison, Sapiens trempa ses lèvres dans le breuvage alcoolisé. Ce dernier piquant, lui chatouilla délicatement le fond de la gorge avant qu'il ne le sente glisser en lui. Ce vin était en passage très bon et après en avoir apprécié la saveur, il posa son regard sur son interlocutrice.

- Alors non, ne t'excuses pas d'être qui tu es!

L'intérieur d'une demeure, qu'elle soit sacrée ou non, illustre parfaitement les goût et les couleurs de son propriétaire. Véritable miroir de la personnalité d'autrui, les appartements de l'oracle de Cérès n'échappait pas à la règle. Et la demeure de Sapiens également. Il le savait car cette dernière recelait bien des mystères dans ses entrailles que nul ne pouvait imaginer. Mais ceci est une autre histoire, n'en déplaise aux curieux...

- Il faudra que tu viennes chez moi l'un de ses jours. Je te montrerais ma demeure et cela me ferait plaisir d'être en ta compagnie une fois encore.
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Re: [E5] Soit le bienvenu en ma demeure [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 28 Février 2013, 17:59

La réaction de Sapiens fit sourire l'oracle. Certes, ces appartements étaient à son image, simples et pratiques. Rien de superficiel, juste des éléments pratiques et utiles. Elle but une gorgée de vin, trinquant avec son homologue.

"Je serais heureuse et honorée de venir en ta demeure et je serais toute aussi heureuse de te retrouver. Il est presque surprenant qu'en plus de quatre siècles nous ne nous soyons jamais parlé. Nous avons chacun suivis notre chemin et le désir de nos dieux. Peut-être aurions-nous dû d'avantage nous consulter. Mais cela aurait voulu dire trahir notre secret commun. Néanmoins, je regrette souvent de ne pas avoir échangé avec toi avant. Il est difficile de mener une telle existence, une vie aussi longue tout en restant à l'écart du monde. N'être que de simples observateurs, témoins de la déliquescence d'une cité où nous sommes nés."

Le regard d'Aurora se perdit un instant dans la vague. Elle s'était toujours senti très seule et cela n'avait fait que s'accentuer après la disparition des autres oracles. Quatre cents ans de solitude, c'est long. Oui, à la différence de son compagnon, elle recommençait une nouvelle vie au bout d'un certain temps mais cela pouvait être bien pesant. Au final, malgré ses connaissances, personne ne la connaissait réellement. Celui qui la connaissait le plus était celui qui ne lui avait quasiment jamais parlé et qui se trouvait ce soir en face d'elle. Elle plongea son regard grave dans le sien.

"Comment as-tu fait dit moi ? Comment as-tu fais pour mener cette vie ? J'aime la vie. Je te l'ai dit, même si je ne souhaite pas disparaître, j'ai toujours été seule, isolée de tout et de tous. Cela me pèse parfois pour ne pas dire souvent. Toujours jouer un rôle, toujours porter un masque pour ne pas se trahir. Rester à l'écart pour ne pas influencer le court du temps alors qu'on peut justement le manipuler. Enfin, le manipuler dans une certaine limite bien sûr. J'ai toujours fait mon devoir en tant que prêtresse et oracle et je suis fière de ce rôle. Mais parfois, je me demande si je n'aurais pas voulu un autre destin, quelque chose de simple. As-tu déjà eu ce sentiment mon ami ?"

Sapiens était certainement la seule personne à qui elle pourrait jamais le demander. Le seul qui avait connu une vie similaire à la sienne ou presque. Elle avait renoncé à une vie "normale" pour cette vie atypique où elle pourrait servir sa déesse contre vents et marées. Mais avait-elle réellement fait ce choix ou était-ce simplement son destin ? Un Destin qui savait qu'Aurora était la seule capable de le supporter, de le porter et de le vivre.
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Re: [E5] Soit le bienvenu en ma demeure [Sapiens]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 17 Mars 2013, 17:57

Les coupes s'étaient entrechoquées, les nectars avaient coulé dans les gorges, réchauffant les corps de leur piquante saveurs. Chacun étaient allongés sur un lit, négligemment positionné pour que leurs regard se croise. Tel était la posture des deux jeunes gens en cet instant. Là, Aurora et Sapiens se regardait en silence. Mais ce dernier créé juste après que l'homme eut terminé de parler fût aussitôt brisé par la délicate voix de l'oracle de Cérès. Celle ci après un sourire doux, accepta la future invitation que ce le scribe lui avait proposé. Un échange de bon procédé comme on dit dans le monde des affaires.

Puis la conversation se tourna vers leurs âges avancés. Tout deux avaient connues bon nombreux de bouleversements dans la cité de Rome et pourtant, ce n'était que maintenant qu'ils prenaient contacts. En plus de quatre siècle ils auraient eut largement le temps de se rencontrer, de converser et d'échanger des idées et des points de vue sur la ville et ses moeurs. Mais ils n'en avaient rien fait, chacun ayant vécu de son côté.
Aurora avait sans doute raison. Il était regrettable de ne pas avoir discuter tout deux plus tôt. Peut être cela aurait il pu changer quelque chose dans Rome, ou pas. Nul ne pourra le savoir et cela ne restera à jamais qu'une simple hypothèse. Ce qu'on a perdu, nous le savons très bien, nous ne pouvons le récupérer.

Sans un mot, le regard centré sur le visage de son interlocutrice, Sapiens compris que les dernier propos de la jeune femme étaient des regrets, des regrets de ne pas avoir pu agir plus vite pour empêcher la décadence de la cité. Toutefois à la tristesse de l'inaction se mêlait le poids de la solitude qui s'était progressivement installé sur les épaules de cette dernière. Aurora plus que Sapiens avait eut à subir cette solitude, mais surtout cette répétition de la vie. A chaque fois la demoiselle recommençait un nouveau cycle de vie, mais elle finissait fatalement par se rappeler ses vies passés, retrouver le savoir qu'elle avait déjà accumulé depuis temps d'années. Comment alors peut on vivre le coeur en fête lorsque l'on connait presque tout, que les surprises n'existent plus dans nos vies? On observe alors le monde sans le goût de la vie. Plus rien n'a d'importance et l'ont devient las. Pire encore lorsque l'on doit revivre sa vie encore et encore.

Alors c'est dans ces moments là que l'on aimerait avoir quelqu'un avec qui partager. Une personne avec qui converser, une personne qui vit ce que l'on vit sois même. On sait qu'elle existe, et pourtant on ne va pas vers elle. Elle est si près et en même temps si loin. Des deux anciens, Aurora devait sans aucun doute être la plus affectée par cette situation et pendant un instant, Sapiens ressenti une très grande peine pour celle qui se trouvait allongé en face de lui. D'ailleurs ce qu'il venait de penser au sujet de la jeune femme se confirma dans les dires qu'elle lui adressa par la suite. Le poids de l'observation....


- J'ai appris très tôt à me détacher du monde qui m'entourait. Bien avant de devenir le scribe des dieux pour tout te dire. Rome n'a pas été tendre avec moi dans mes jeunes années, tu dois surement le savoir. Aussi je me suis détourné de cette cité, pour me consacrer corps et âmes à ma nouvelle vie, à mon devoir, à ma fonction. Aussi je n'ai pas eu à souffrir le l'inévitable renaissance dont tu uses pour donner le change. La vie n'a pas été une répétition pour moi, mais une éternelle ligne droite que je n'ai eu de cesse d'observer et de reproduire dans mes écrits afin que l'histoire soit transmise aux générations futures. J'ai vu les hauts, comme les bas de Rome mais me suis simplement contenté de les retranscrire....

L'homme fît silence un moment, gouttant le nectar de sa coupe pour reprendre.

- En quelques sortes, j'ai toujours été seul dans ma vie. Aussi cette solitude que tu ressens et mon lot depuis fort longtemps. Je ne m'en rend même plus compte. Mais le temps passant et pour des raisons personnelles j'ai décidé de faire disparaître Sapiens. Pour tromper la population je m'était mis à porter un masque en public. Puis je me suis isolé de ce monde que j'exècre, laissant derrière moi des témoins de l'évolution du monde qui pourrait m'en faire part sans que je n'ai besoin de me déplacer dans la ville... Sapiens est ainsi passé de personnage public à mythe. Personnes ne se rappelaient son visage, personnes ne se souvenaient de son apparence. Et celles qui auraient pu le confondre sont mortes depuis bien longtemps maintenant. Et moi pendant ce temps ? J'étais entré dans une sorte de léthargie. J'avais décidé de dormir enfin de reposer mon corps et mon esprit et pour les préparer pour l'avenir.

Ainsi par ce subterfuge, Sapiens avait progressivement effacé son image de la mémoire des gens. On ne pouvait oublier son nom, mais son apparence n'était plus qu'un lointain souvenir dans les esprits. Ainsi, après s'être réveillé de quelques décennies de sommeil, le scribe pouvait s'offrir une nouvelle vie.
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Re: [E5] Soit le bienvenu en ma demeure [Sapiens]

Messagepar Aurora Veturius le 01 Avril 2013, 17:56

Aurora observait celui qui était son aïeul de quelques années. Afin de survivre, il avait mis en place un stratagème qui avait fait ses preuves. Changeant de peau, devenant un autre aux yeux de tous. Elle avait toujours su qui il était. Tout comme lui connaissait son « truc », sa capacité à manier le temps sur elle-même pour recommencer éternellement sa vie. Un éternel recommencement qui était bien lourd à porter parfois. Quand elle atteignait ses sept ans, elle se souvenait déjà de ses autres vies mais elle devait jouer le jeu. Il était très dure d'avoir un tel savoir, de telles connaissances en étant si jeune. Le corps et l'esprit sont déphasés. D'autres qu'elle aurait certainement fini fous avec un tel régime mais elle parvenait à supporter ses années où corps et esprit sont séparés. Mais c'était lourd, si lourd, si difficile, si épuisant. Combien de fois avait-elle pleurer de cette solitude et la dureté de cette vie ? Souvent. A chaque fois qu'elle redevenait petite fille. Parfois, elle se mettait à pleurer en plein milieu du temple et les prêtres et prêtresses en comprenaient pas sa détresse. Désemparés, ils essayaient de l'aider sans savoir que rien ne pourrait la soulager.

« Oui, je sais que Rome a été particulièrement ingrate avec toi et j'avoue, avec honte, que je n'ai rien fait pour toi non plus. Tu as mis au point un stratagème qui marche très bien et qui te permet une certaine paix. Je n'ai pas ce talent. Je t'envie cette vie linéaire. Moi c'est un éternel recommençant qui est toujours très lourd à porter quand je suis enfant. Imagine-toi avec le corps d'un enfant et un esprit d'adulte conscient des siècles, du temps qui passe et des évènements présents, passés et à venir. Je déteste cette partie de mes vies. »

Elle sourit en disant « mes vies ». Oui, elle en avait déjà eu quatre et cela risquait de continuer encore longtemps sauf si les dieux en décidaient autrement. D'ailleurs en prenant part aux évènements qui allaient bientôt avoir lieu, elle risquait de ne plus vivre très longtemps. Peut-être qu'au fond d'elle-même, elle souhaitait la fin de son existence. Pourtant, elle avait bien dit à Sapiens qu'elle n'était pas suicidaire. Aurait-elle menti ou se mentait-elle à elle-même ? Impossible de répondre. Un peu des deux peut-être. Tout dépendait des moments. Elle but une gorgée de vin, tout en continuant d'observer son compagnon.

« Dis-moi, au cours des siècles qui sont passés, as-tu déjà aimé quelqu'un ? »

Une question indiscrète au possible mais l'oracle ne s'en excusa pas. Elle se doutait bien que le scribe des dieux n'hésiterait pas à l'envoyer promener s'il ne souhaitait pas répondre. Si c'était le cas, elle ne lui en voudrait pas. Ce n'était pas forcément le genre de chose qu'il avait envie d'évoquer avec elle. Pourtant, Aurora était curieuse de savoir si un jour cet homme avait trouvé un peu de paix avec l'amour de quelqu'un.
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