[E5] Velle est posse (Varro) -terminé-

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Velle est posse (Varro) -terminé-

Messagepar Isaac Vibius le 18 Février 2013, 19:19


Les deux coudes posés sur le plan de travail et sa tête trop lourde placée dessus, Isaa n'entend même pas la question de l'androïde. Il attend une minute ou deux avant de la reposer. Sortant de ses pensées, elle tourne la tête vers lui. Elle l'écoute vaguement, jette un œil au schéma et à la pièce qu'il lui montre. Elle se contente de hocher la tête et tourner le regard vers les nouveaux plans qui l'occupent. Etonnamment, ils n'ont pas avancé d'un pouce. Elle soupire. Depuis la récente annonce de la mort de son père, la jeune femme a du mal à se concentrer. Elle a trop de questions qui se bousculent sous toutes ces boucles brunes. Elle tapote de ses ongles sur le bois de la table, souffle à nouveau et se relève finalement. Il est temps de faire quelque chose, tourner en rond cela ne lui ressemble pas vraiment.


" Guido, je m'absente un moment. Je te laisse superviser le travail des autres. Si on me demande, dis que je serais de retour d'ici ce soir et prend les messages.

- Maîtresse?..."

La romaine suit le regard de son serviteur et constate que sa robe est maculée de rouille, résultat de ses dernières expérimentations matinales. Bon, bon, il ne reste plus qu'à repasser à la maison se changer. L'atelier est heureusement plutôt proche de la villa. Si Isaa vit toujours chez sa mère, l'endroit où elle travaille lui appartient entièrement. Elle a déjà envisagé d'y aménager une partie où vivre mais elle a besoin de tout l'espace pour ses recherches, stocker les maquettes, les croquis, les plans divers. Et puis elle est attachée à sa chambre d'enfant qui n'a pas vraiment changé depuis des années. Elle quitte l'atelier pour passer chez elle se rafraîchir et se changer. Elle arrange rapidement sa chevelure et se met en route.

Elle ne sait pas vraiment comment elle sera accueillie, qu'importe. Isaa est du genre déterminée et rien ne la fait reculer quand elle entreprend quelque chose. Il faudra bien qu'on lui donne des réponses. Elle en a besoin pour continuer à créer et avancer. Cette perte la hante et elle ne peut s'empêcher de trouver comment faire pour qu'une chose pareille ne se reproduise pas. Pour cela il lui faut découvrir ce qui est arrivé exactement, ce qui a fait défaut, ce qui pourrait faire la différence. Elle se présente donc à l'androïde qui la reçoit.


"Je suis Isaac Vibius, fille de Ursus Vibius vétéran de la garde Prétorienne. J'aimerais m'entretenir avec le Praetor s'il a un peu de temps à m'accorder."

A l'invitation du serviteur, la jeune femme se glisse dans le vestibule pour y patienter. Là où toute autre aurait sans doute la curiosité de voir à quoi ressemble l'intérieur d'un puissant militaire, elle se plonge plutôt dans ses pensées. Elle songe à son père, aux questions qu'elle se pose et à comment les formuler. Il parlait parfois de ce Varo Cerenus. Il avait beaucoup d'estime pour lui. Probablement qu'il aurait aimé que son fils lui ressemble. Ursus avait à coup sûr emporté avec lui sa rancœur et ses regrets. Pourtant sa petite dernière, celle qui incarnait à ses yeux l'image même de toute sa déception, était bel et bien là pour honorer sa mémoire. Elle avait simplement choisi de le faire à sa manière à elle.

[NB: "Velle est posse, vouloir c'est pouvoir"]
Dernière édition par Isaac Vibius le 07 Mars 2013, 11:51, édité 2 fois.
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Re: [E5] Velle est posse (Varo)

Messagepar Varro Cerenus le 18 Février 2013, 22:36

Allez, encore une passe Darius, et ce sera bon pour aujourd'hui.

Varro et son petit frère s'entraînaient assez souvent ensemble et torse nu dans la cours intérieure de la grande maison du Centurion de Minerve. Darius préférant la voix politique à la voix militaire de son frère, il n'en négligeait pas moins la doctrine martiale familiale. Il serait plus sage de dire que c'était Varro qui entraînait Darius, car Varro ne pouvait pas tirer beaucoup d'enseignement de la part de son jeune frère. Varro était considéré comme le meilleur bretteur de la ville, les seuls capables de lui tenir vraiment tête sur le sable en dehors des dieux eux-même étant les trois autres Centurions qui dirigeaient les principales armées de la ville. Mais Varro ne considérait jamais cela comme acquis, il continuait à s'entraîner tous les jours et à participer aux exercices militaires organisés.

Darius attaquait moins souvent qu'à ses débuts, il avait parfaitement assimilé le principe de contre-attaque, même si certaines feintes fonctionnaient encore contre lui. Mais bon, il ne passait pas autant de temps que son grand frère à l'entraînement, tout était relatif. Mais cette fois, c'est Darius qui attaqua, il entama un large mouvement de taille, Varro, au lieu de reculer pour esquiver, avança sur son frère et positionna verticalement son épée pour parer. Darius réagit très bien à la contre attaque du Centurion en reculant et en faisant un pas sur le coté pour venir titiller le pied qu'avait avancé Varro. Ce dernier remis son pied en arrière et tenta un coup classique de désarmement dans sa manœuvre. Là encore, Darius réagit bien en accompagnant son frère dans le mouvement et en continuant sa série d'attaque pour conserver sa position dominante. Varro le laissa ainsi mener la danse durant quelques secondes.

Au bout de ses quelques secondes, il perçu Calice, l'Androïde de la famille, qui se positionna poliment sur le bord de la cours pour signaler qu'elle avait quelque chose à annoncer. Darius la perçut aussi et Varro profita de cette très légère distraction pour mettre fin au combat en faisant glisser sa lame sous celle de son frère, il se baissa entièrement en plongeant vers l'avant et vint poser la pointe de son épée sur le cou de Darius. Les deux frères stoppèrent le combat et allèrent au nouvelles apportées par Calice.


Une invitée du nom de Isaac Vibius, fille de Ursus Vibius vétéran de la garde Prétorienne souhaite rencontrer le Praetor, Maitre Varro.

Parfait, J'arrive. C'est bien Darius, tu progresses, mais ne baisse jamais ta garde dans un combat, ta vie est plus importante que celle de ton voisin. Tu l'apprendra à tes dépends.

Darius maugréa un petit truc inaudible et les deux frères se serrèrent les poignets avant de se séparer, le torse ruisselant légèrement de sueur. Varro attrapa une serviette que leur tendait Calice et s'essuya rapidement avant d’enfiler une chemise qu'il avait posé à l'entrée de la cours. Il bu un peu d'eau et se dirigea d'un pas rapide vers la direction que lui indiqua Calice, non sans lui avoir au passage déposé une petite claque sur les fesses, tout comme son frère. Varro fut en vue de l'invitée qui était resté non loin de l'entrée. Ses traits confirmèrent l'appartenance à la famille que le nom de Vibius avait évoqué au Centurion. Passant une main dans ses cheveux, Varro déclara :

Bonjour Mademoiselle Vibius, si vous le souhaitez, je vais vous accueillir dans mon bureau.

Varro entraîna alors la demoiselle à l'étage et la fit entrer dans son "bureau". Il s'agissait en fait d'une grande pièce avec effectivement un bureau d'un coté assorti de trois fauteuils, mais également un grand lit à baldaquin de l'autre coté de la pièce. Il devait aussi s'agir de sa chambre. Varro invita la demoiselle à s’asseoir sur l'un des fauteuils et pris place sur celui de l'autre coté du bureau. Il demanda au Cyborg qui avait ouvert la porte pour les laisser entrer :

Calice, vas nous chercher un refroidissent puis laisse-nous seuls.

Et sitôt la Cyborg éclipsée pour effectuer sa course, Varro demanda à Isaac :

Alors Mademoiselle Vibius, qu'est-ce qui vous amène ici ?

Ah, ce Varro, un homme toujours direct, mais dont la délicatesse en souffrait cruellement. Il n'était pas nécessaire de se demander pourquoi il était toujours célibataire après tant d'année. Mais au moins, c'était un homme, un vrai !
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Re: [E5] Velle est posse (Varo)

Messagepar Isaac Vibius le 19 Février 2013, 14:20

La jeune femme n'a pas longtemps à attendre. Il lui semble entendre des voix au loin. Elle tourne la tête vers l'autre bout du vestibule. D'instinct, elle se redresse et croise ses mains devant elle. Son père la reprenait toujours sur le maintien et la position à adopter devant un officier romain. Contrairement à ce qu'il s'est figuré toute sa vie durant, sa cadette a toujours été attentive à ses moindres leçons. Il lui est juste difficile de se concentrer sur une seule chose à la fois, quand son esprit au moindre mot part sur dix idées à la fois. Il faut dire aussi qu'Isaa a toujours voulu suivre son propre chemin. Même enfant elle n'a jamais cherché à imiter ses sœurs ou sa mère. Elle inventait ses propres jeux, ses propres règles ce qui la rendait souvent difficile à suivre.

L'homme approche accompagné de son androïde. La romaine se souvient que Ursus le lui avait désigné une fois qu'ils l'avaient croisé. Cela remonte à quelques années déjà. Il a gagné en maturité et en prestance depuis, à ce qu'il semble. Elle lui sourit, de son air jovial que tout le monde lui connait et incline légèrement la tête. Cela aurait probablement éveillé le courroux paternel qu'elle ne se donne pas la peine de s'incliner vraiment devant un homme important. Mais quelle valeur a une courbette hypocrite face à un profond respect exprimé avec retenue?


"Centurion Varo Cerenus, je vous présente mes respects ainsi que ceux de ma famille. Je vous suis, merci du temps que vous m'accordez je sais combien il doit être précieux.

Elle lui emboîte en effet le pas, traversant une partie de la demeure et remontant un escalier. Arrivée dans le fameux bureau, elle fronce très légèrement les sourcils en apercevant le lit. Elle espère que l'adepte de Minerve ne l'a pas conduit ici avec une intention déplacée. Il risque fort de se trouver déçu. Sa mésaventure avec le prélat a profondément marqué Isaa et elle n'est pas prête de commettre la même erreur. Si tout a un prix en cette cité, elle ne s'acquittera pas de celui-ci c'est certain, même contre les précieuses informations qu'elle est venue glaner. Elle trouvera bien quelqu'un d'autre pour lui répondre. Elle décide néanmoins de lui accorder le bénéfice du doute avant de partir en claquant la porte.

A son invitation, elle prend place dans un des fauteuils près du bureau. Son regard cherche le sien, elle n'est pas du genre à se laisser intimider par quiconque et se moque souvent de ce que les autres pensent d'elle. Il n'en est pas moins qu'elle a une vraie admiration et un grand respect pour les militaires, inculqués par la figure paternelle. Et puisqu'il l'interroge directement sur les raisons de sa présence, elle répond sans détour.


- Je suppose que vous n'ignorez pas que mon père Ursus Vibius, vétéran de la garde prétorienne, a trouvé la mort lors de votre expédition. Je suis ici en quête de savoir. J'aimerais découvrir ce qu'il s'est passé, non pas afin de désigner un coupable mais par amour de la vérité.

Elle marque une pause pour regarder l'homme qui lui fait face. Son expérience lui a prouvé que beaucoup de ses semblables, du moins surtout ceux qui ont du pouvoir, voient souvent les femmes comme des êtres inférieurs. Si elle avait été le fils, le Isaac auquel son père rêvait, elle aurait probablement eu plus de facilité à obtenir bien des choses dans l'existence. Qu'importe, elle est une femme et compte bien se battre pour ce qu'elle désire ou croit juste.

- Je vais être parfaitement honnête avec vous. Il importe beaucoup à mes yeux de comprendre ce que vous avez vécu au dehors des enceintes de Rome en plus d'apprendre comment mon père a trouvé la mort. Je suppose que cette expédition ne sera pas la seule.

Elle se tait à nouveau, cherchant comment exprimer la suite sans passer pour prétentieuse et surtout pour qu'il daigne la prendre au sérieux.

- Vous l'ignorez peut-être mais je travaille à améliorer les armes, armures et équipements militaires notamment. Mon père m'a appris bien des choses sur les combats montés ou les passes d'armes, sur les faiblesses dans les armures. Je me sers de ces expériences et de mes connaissances pour rendre nos soldats plus forts et plus résistants à ma manière.

Allait-il lui rire au nez? Connaissait-il certains de ses travaux? Il en utilisait à n'en pas douter mais peut-être en ignorant qu'elle en était à l'origine.
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Re: [E5] Velle est posse (Varo)

Messagepar Varro Cerenus le 19 Février 2013, 16:43

La jeune femme se montra assez directe, ce qui plu évidemment au Centurion, il aimait les gens directs, comme lui. Il avait également remarqué qu'elle prenait grand soin de sa tenue, de son maintient en compagnie de l'homme qu'il était, elle avait très sûrement reçu une excellente éducation. Varro n'était pas quelqu'un de très exigeant envers les civils, n'étant pas des militaires, ils n'avaient pas besoin selon lui de coller à la lettre au protocole. Tant qu'ils montrait une certaine marque de respect, cela convenait très bien. Elle lui demanda donc comment son père était mort s'il le savait, lui rappelant son titre exact, ce qui aiderait sans doute le Centurion.

Varro se pencha alors en avant, posant les coudes sur le bureau et se mit à dévisager la personne qu'il avait face à lui. La découpe de la mâchoire, volontaire à base carré, très jolie même sur une fille, était pourtant une marque caractéristique de famille, un trait qu'on héritai du père, pas de la mère. La bouche était inconnue pour Varro, mais il continua de laisser traîner son regard. Elle repris la parole pendant son inspection visuelle, continuant d'argumenter pour ce que Varro était en train de rechercher. Les yeux ne collaient pas non plus dans leur forme, pourtant, le regard était indiscutablement celui de l'homme qui se dessinait petit à petit dans l'esprit du guerrier. L'implantation des cheveux et la courbe des oreilles correspondait, cet examen demandait quelques secondes pour s'assurer de ne pas se tromper.

Elle pris encore une fois la parole et cette fois, ce qu'elle dit fit radicalement changer l'expression de Varro. Elle travaillait à améliorer les armes et armures ? Voilà qui était fort intéressant. Mais Varro venait juste de finir son examen physique et à présent, il se souvenait parfaitement de qui était son père... Et malheureusement de comment il était mort. Varro pris une longue inspiration, se recolla contre son fauteuil et répondit :


Je me souviens de votre père. Vous savez, dans la Garde Prétorienne, il y a une règle fondamentale à ne jamais oublier : on ne défait jamais les rangs. Votre Père étant vénérant, il n'était pas en première ligne, mais ce n'était pas pour autant un homme faible au combat. Il a survécu à tous les combats qu'il a mené en cohésion avec la phalange.

Varro pris une petite pause et passa sa main sur sa barbe habituelle de trois jours avant de reprendre :

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais nous avons été frappé par une vague d'énergie, une souffle d'une violence extrême qui nous a tous mis au sol et à fait voler notre équipement. Votre père bénéficiait, en tant que vétéran volontaire, d'une place privilégiée dans la colonne. Mais lors du drame, cette place se révéla fatale. Il était à peu près au milieu de la colonne, et ce sont ceux qui ont le plus souffert de la vague. Votre père est mort à cause de plusieurs épées qui ont volé et l'ont transpercé, lui ainsi que plusieurs soldats dans le groupe.

Varro eu un regard condescendant envers Isaac, elle devait sûrement souffrir de cette nouvelle. Il poursuivit néanmoins pour ne pas la laisser sur ce sentiment :

Nous avons tous regretté la mort d'un tel homme, une mort injuste qui n'aurait pas dû arriver.

Varro se racla un petit instant la gorge et rebondit sur les derniers propos de son invitée :

Pardonnez-moi de changer ainsi de sujet, mais vous disiez travailler sur les armes, armures et équipements militaires. Pouvez-vous m'en dire plus à ce sujet ? Cela m'intéresse grandement.
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Isaac Vibius le 19 Février 2013, 23:20


La jeune femme s'est préparée en chemin à ce qu'elle pourrait entendre. L'éducation donnée par son père a au moins eu le mérite de la rendre plus forte. Elle a souvent remarqué être un peu moins sensible que ses aînées. Cela ne signifie pas que les émotions rebondissent sur elle sans jamais la toucher, loin de là. D'ailleurs dans le cas contraire la mort d'Ursus ne l'affecterait pas autant. Elle est simplement raisonnable, le prix peut-être pour accéder à une grande intelligence. Elle sait que les mots seront durs, que les images la blesseront. Isaa estime que c'est un mal nécessaire, une étape à franchir.

Enfin son interlocuteur daigne prendre la parole, elle ignore si ce qu'elle a dit y a contribué ou non. Elle écoute simplement, souriant du portrait qu'il dépeint de son père. Sa valeur n'a pas besoin d'être prouvée, du moins pas à ses yeux. Elle est probablement celle qui le connaissait le mieux. Il avait passé des heures et des heures à lui inculquer les valeurs militaires, la discipline, la rigueur, le maniement des armes, leurs fonctions et même la plupart des stratégies. Bien sûr, après quelques années à s'entêter à faire d'elle ce qu'elle n'était pas il s'était résigné. Les entraînements imposés avaient cessé. Pas tout à fait pour être exact. Il arrivait quotidiennement que la fille vienne demander de nouvelles leçons ou précisions à son père. Sa curiosité n'était que d'origine pratique et créatrice évidemment. Son paternel se pliait toujours ravi à l'idée de continuer à dispenser ses connaissances. Ce qu'elle ne saurait jamais c'était si, malgré leurs différents et la déception qu'il nourrissait depuis sa naissance, il appréciait comme elle ces brefs moments de complicité.

Les mots du centurion la ramènent à l'instant présent. Ils éveillent dans son esprit une sorte de reconstitution imaginaire de la scène. Le côté raisonnable de Isaa la pousse à chercher à comprendre même si elle sait que certains phénomènes demeurent inexplicables. Ceux-là sont généralement d'origine divine. Mais pourquoi les dieux dans ce cas présent s'en prendraient à leurs enfants? Non, ce qui s'est produit a forcément une explication. Comment combattre ou se protéger d'un mal dont on ignore la source? Alors que la jeune femme va demander des précisions, l'homme face à elle l'interroge sur ses travaux. Elle le dévisage une seconde, surprise qu'il fasse preuve de ce genre d'intérêt en un instant si peu adéquate. L'étonnement passé, elle se remet à sourire, un sourire sincère comme toujours.


- Il y aurait beaucoup à dire, je ne veux pas abuser trop de votre temps. J'ai travaillé notamment avec l'aide du forgeron Maximus Proteus sur la meilleure formule de l'acier trempé pour rendre vos lames plus solides. Je planche encore sur un alliage qui soit à la fois plus léger et résistant pour vos armures. Les trébuchets qui gardent nos enceintes sont aussi de ma création comme les manteaux blindés qui protègent la phalange d'éventuels traits d'archers.

On sent au ton de la voix de la romaine qu'elle se passionne pour ce qu'elle fait. Elle évite néanmoins de mettre trop son travail en avant parce que d'une part la prétention n'est pas dans ses défauts, d'autre part parce que si elle commence à s'embarquer sur le sujet le pauvre Varro n'est pas prêt de la voir quitter son bureau. Remarquez si jamais il s'endort il pourra toujours aller se coucher directement. C'est peut-être là la raison de cette étrange chambre-bureau. Néanmoins, elle ne se laisse pas détourner de la raison de sa présence.

- Pardonnez-moi de revenir là-dessus mais d'après vous de quelle origine était cette vague d'énergie? Qu'est ce qui a pu la causer? Comment s'est-elle manifestée exactement? Sur quelle distance? Est-ce que vous avez ressenti une sorte de chaleur ou juste un souffle comme… une explosion?

Se rendant compte qu'elle bombarde ce pauvre centurion de questions, la jeune femme remue un peu sur son siège et se censure d'elle-même pour toutes les autres.

- Comme vous le voyez ma curiosité scientifique n'a pas de limites.

Elle sourit comme d'un air enfantin, presque malicieux.
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Varro Cerenus le 20 Février 2013, 12:34

La jeune femme aurait dû être sous le choc, habituellement, les femmes qu'il avait vu pleuraient à l'annonce de la mort d'un de leurs proches. Il avait pu assister à quelques unes de ces scènes à la caserne lorsqu'on déplorait un mort. Mais elle, bien qu'un voile de tristesse apparaisse sur son visage, résistait bien, elle encaissait le choc de la mort de son père avec un aplomb que Varro avait rarement eu l'occasion d'observer.

Puis après avoir répondu à la question du Centurion sur ses activités, elle enchaîne assez rapidement sur une série de questions concernant la fameuse vague qui a renversé le corps expéditionnaire. Il était assez difficile de la détailler dans son ensemble, même si la chose était tellement intense et attendu qu'elle avait marqué les esprits. Afin d'éviter de s'emmêler les pinceaux, Varro décida de bien poser les choses :


Rassurez-vous, j'ai du temps devant moi aujourd'hui. Si vous voulez, commençons par vos questions, car vous êtes venu pour m'en poser, et ensuite, je vous poserais les miennes. Cela vous convient ?

Suite à la réponse positive d'Isaa, Varro répondit d'abord aux questions que venait de poser la demoiselle, cherchant dans sa mémoire comment décrire au mieux ce qu'il avait vécu :

La vague semblait venir de l'horizon. Au début, plusieurs croyaient à un effet bien connu de floutage de l'horizon, mais en quelque secondes, on sentait bien que ça "venait" vers nous. C'est comme si on nous avait tous poussé dans la même direction. J'ai ressentit en effet une chaleur assez intense au moment où cette chose nous a traversé. Je pense que l'idée de souffle n'était pas mauvaise, les hommes les plus entraînés et surtout les mieux placés comme moi se sont relevés les plus vite et nous avons clairement vu la façon dont nous avions été poussé. Comme si vous souffliez très fort sur des figurines de jeu. Je me demande toujours s'il s'agit de magie ou non, parce que vous savez, avec tous les pouvoirs que chacun développe, c'est dur de ne pas y croire. Mais je n'avais jamais vu une telle puissance chez qui que ce soit. Personne n'a jamais su renverser une armée entière. Pour moi, seul un dieux à cette force, mais je ne les ai pas prié pour poser cette question.

Varro s'accorda une pause, il était très impliqué dans ce phénomène, lui aussi se demandait ce qu'il s'était vraiment passé. Il rajouta :

Mais j'ai cru comprendre que la "vague" avait également poussé la ville en quelque sorte, vous me le confirmez ? Si vous avez d'autres questions, n'hésitez surtout pas.
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Isaac Vibius le 21 Février 2013, 13:45

Isaa ne peut s'empêcher d'avoir un sourire amusé à la proposition du Centurion : "mes réponses, contre les tiennes." Vu sa position il aurait parfaitement pu exiger qu'elle lui parle de ce qui l'intéresse sans lui donner plus de détails. Se concentrer sur la cause de la mort de son père lui fait du bien. Cela lui évite de penser au chagrin qu'elle ressent. Même si elle ne le montre pas, il est bien présent.

- C'est très aimable à vous, je vous en suis infiniment reconnaissante.

Son regard se perd dans le vide aux paroles de Varro. Elle est néanmoins parfaitement attentive à ce qu'il dit. Elle est simplement en train de se figurer la scène et de réfléchir à ce qui aurait pu causer un tel phénomène. Elle glisse sa main sous sa chevelure et se masse la nuque, une attitude habituelle quand elle fait tourner ses cellules grises à plein régime.

- La thèse divine me parait difficile à suivre. Les dieux sont bons avec nous, à moins que cette expédition les aie courroucé je ne vois pas pourquoi ils auraient agi ainsi. Un pouvoir? Il faudrait un gigantesque catalyseur selon moi pour qu'il atteigne une telle ampleur. Ce serait effrayant. Je pense plutôt à un phénomène naturel, on a déjà vu des météorites par exemple traverser le ciel et s'écraser loin d'ici. L'impact génère ce genre d'ondes de choc. Plus le corps céleste est important et plus les dégâts le sont. Cela confirmerait les dires de certains sur ce qu'ils ont cru apercevoir dans le ciel.

La romaine préfère éviter de se montrer pessimiste, Un gros météorite pourrait facilement rayer sa cité de la carte. Contre cela malheureusement elle ne pouvait pas faire grands choses. Cela ne l'empêcherait pas de chercher. Elle reposa finalement son regard sur lui en souriant pour répondre à sa question.

- Nous l'avons ressenti ici mais dans une bien moindre mesure, à cause de la distance du point d'impact ou de ce qui a du moins causé le souffle. Les fortifications notamment ont fait leur œuvre et les dégâts ont été assez limités. J'étais dans mon atelier quand nous avons été touchés. Le verre des fenêtres a éclaté, j'ai à peine été blessée. Seuls quelques androïdes ont souffert de nombreuses coupures. Vous étiez plus près alors votre expérience est importante. Est-ce que vous avez vu, comment c'est le cas de certains, un objet tombé du ciel?

Elle s'interrompt alors que l'androïde revient dans la pièce.
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Varro Cerenus le 21 Février 2013, 15:24

Décidément, Varro en apprenait de belles ces jours-ci. Une météorite ? Il n'avais entendu ce mot que dans des légendes et des histoires, pour lui, ce genre de chose était aussi réelle que les dragons. Certes la magie et les dieux existaient, de nombreux dieux, et il n'écartait toujours pas l'hypothèse qu'un dieu qu'il ne connaissait pas puisse avoir provoqué cette vague. Les dieux devaient forcément l'aimer, du moins Minerve puisqu'il la priait tous les matins. Mais une météorite, on pourrait la retrouver, alors si il s'agissait bien de cela, le prochain corps expéditionnaire pourrait tomber dessus. Ceci dit, Varro ne savait pas vraiment où était tombé l'engin si c'était bien cela, il n'avait qu'un direction principal, mais pour la distance... Non, ce serait une entreprise bien trop longue et sûrement coûteuse.
Puis le Centurion tenté de se rappeler s'il avait vu un objet tomber du ciel. Selon lui, rien de tel ne s'était produit, mais il ne regardait pas en l'air durant une expédition, chacun avait sa tâche à accomplir, il y avait des éclaireurs pour repérer le terrain, lui surveillait les hommes étudiait l'organisation du terrain en cas t'attaque, il ne s'occupait pas de savoir si quelque chose approchait ou non, il considérait que c'était toujours le cas pour être prêt.


Je ne pense pas, nous avancions, nous avons combattu des créatures mais...

Et c'est là que le flash back s'imposa à la mémoire de Varro. Il avait oublié cet élément important, ce petit passage précédent l'onde de choc. Il était tombé et son casque lui avait sacrément résonné dans les oreilles, ce qui fait qu'il se souvenait bien de ce qu'il s'était passé après, des conséquences, mais il avait oublié cette petit partie juste avant. Un rai de lumière tombant sur le sol, des créatures les attaquants de toute part, la désolation, la perte de moral des troupes, la peur de ne jamais revenir... Oui, il y avait bien eu un objet qui était tombé du ciel, et la trouve s'était dirigé dans cette direction.

Oh, mais ça me revient, je l'avais complètement oublié, mais il s'agissait pourtant du moment le plus marquant de cette expédition. Ah, je me suis trop concentré sur votre visage et j'en ai oublié l'ensemble.

Varro tenta de mettre un peu d'ordre dans sa tête, il se massa les tempes tout en fermant les yeux quelques secondes et reprit :

Nous avons vu en effet un trait de lumière descendant sur le sol, et nous avons reçu l'intervention des dieux de quatre dieux. Minerve, Pluton, Neptune et Vesta. Ils nous ont appris des choses sur eux, et nous avons également rencontré une androïde là bas. Elle se fait appeler Kalia, ou Katla je crois. Ce n'était pas un cailloux qui est tombé du ciel, du moins lorsque nous avons pu voir le cratère après l'intervention divine, il n'y avait plus rien. Je crois que Caïus, qui dirigeait l'expédition, saura plus de choses que moi car il a été témoin de plus de choses et s'est entretenu personnellement avec les dieux.

Varro soupira et conclue :

C'est tout ce que je peux vous dire. Je me suis occupé à gérer les hommes restants pendant que certains parlaient avec les dieux.

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Le conteur en bas de la page :
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Isaac Vibius le 22 Février 2013, 14:38


La jeune femme est toute à la discussion, concentrée sur les mots de son interlocuteur et les images qu'il évoque. Son besoin de trouver des réponses, de comprendre est fortement ancré en elle. Certaines choses évidemment dépassent l'entendement et sont sans qu'on comprenne pourquoi. Isaa ne s'avoue pas vaincue cependant tant qu'elle n'est pas sûre d'avoir épuisé toutes les données du problème. Sa main gauche glisse de sa nuque à ses cheveux, les doigts se perdant un moment dans la tignasse. Elle analyse, décortique, calcule. Une phrase de Varro la sort de ses réflexions. Elle cligne plusieurs fois des yeux en le regardant. Qu'est-ce que son visage vient faire là? Elle hésite à lui proposer de fermer les paupières si la vue d'une femme le trouble au point qu'il ne peut réfléchir mais la suite l'en dispense puisqu'il le fait de lui-même.

Isaa s'avance un peu sur son fauteuil, se penchant en avant dans l'expectative. Trait de lumière, dieux, tout se chamboule dans sa tête. Par Jupiter, pourquoi n'était-elle pas là? Au moins elle aurait su à quoi s'en tenir. Elle soupire et se reprend. Chaque chose à sa place, chaque place à sa chose, rien n'arrive jamais par hasard. Les projets des dieux sont bien trop complexes pour que l'esprit humain y comprenne quoi que ce soit du moins pas sans un certain recul. Elle n'est que l'humble servante de son puissant créateur. S'il avait eu besoin qu'elle entre en scène, elle aurait été sur place. L'important était de savoir ce qu'il attendait d'elle à présent. Cette donnée ne calmait pas pour autant sa curiosité.


- Pas de caillou? C'est étrange… Il ne pouvait s'agir d'une météorite dans ce cas. Les dieux sont apparus avant, après, pendant l'impact?

Elle soupire et vient pianoter sur le bureau de ses doigts nerveusement. La romaine réfléchit à voix haute.

- Le cratère que vous avez trouvé, tout comme la lueur dans le ciel, prouvent bien que quelque chose est tombé mais quoi? Les dieux ne tombent pas sur terre, du moins je ne pense pas. Et l'androïde… Avec la force de l'impact elle aurait dû être sacrément endommagée selon toute vraisemblance. Il y a forcément une donnée qui m'échappe. Enfin je vous remercie pour ces précieux renseignements. Je vais tâcher de solliciter un entretien auprès de Caïus. Et cette Katia savez-vous où elle se trouve, ce qu'elle est devenue?

Isaa se redresse, se calant de nouveau dans le fond du fauteuil. Elle sourit en écoutant la réponse du centurion. Elle ne se dérobera pas à présent, c'est son tour de répondre à ses questions.

- Merci encore pour ces éléments. Je n'oublie pas que c'est votre tour de m'interroger. J'espère pouvoir vous être utile à mon tour. Mais avant cela, il est une question très importante pour moi. Qu'est-il advenu de la dépouille de mon père?
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Re: [E5] Velle est posse (Varro)

Messagepar Varro Cerenus le 23 Février 2013, 12:47

Les questions très pointilleuses d'Isaac permettait à Varro de mieux se remémorer en le forçant à se concentrer sur ces détails précis? Malheureusement pour elle, comme il n'étais pas le chef de l'expédition, mais l'un des centurions commandant la troupe, il s'évertuait à organiser les hommes et tenter de leur maintenir un certain moral, chose très ardue suite à la grande bataille désespérée qui eu lieu. Il se concentra néanmoins pour tenter d'apporter une réponse la plus juste possible selon lui aux questions de la demoiselle :

Les dieux nous sont apparu après l'impact, alors que nous étions entrain d'affronter des hordes de créatures qui nous auraient submergé sans leur intervention. Je ne sais pas ce qui est tombé, la seul chose que nous avons vu proche de l'impact était une toute petite maison de métal, elle avait une architecture vraiment étrange, et selon les éclaireurs, la cyborg serait sortie de cette maison. La structure était a priori très abîmée, sûrement à cause de ce qui était tombé, mais ça m'étonnerait que ce soit justement cette espèce de maison miniature qui soit tombée, les maisons ne volent pas, et elle aurait été pulvérisée si c'était le cas, vue l'onde de choc qui s'est propagé, tout cela ne me semblerait pas cohérent sinon.

Evidemment, Varro se trompait parce qu'il ne pouvait concevoir que le métal dans lequel était fait le vaisseau de transport soit assez résistant pour ce qui était arrivé, il voyait déjà les épées les plus résistantes se briser lors de combats acharnés. Sans compter qu'il ne concevait pas non plus qu'un tel engin de transport puisse exister, pour lui, il s'agissait vraiment d'une petite maison.

Le cyborg est revenu avec nous à Rome, je pense que vous pourrez la trouver en discutant avec Caïus, il a certainement dû s'intéresser à son sort.

Varro écouta les remerciements et répondit à la dernière question qu'elle lui posa :

Votre père a été traité comme les autres, nous ne pouvions pas rapatrier tous les corps à Rome, nous leur avons donc tous rendu leur dernier hommage officiel sur place avant de rentrer.

Puis Varro passa enfin à son tours :

De mon coté, j'aimerais en savoir plus sur ce que vous faites. À ce que je comprend, vous êtes une scientifique ? J'aimerais bien savoir quelles sont les améliorations que vous pouvez apporter à notre équipement, éventuellement les armes que vous auriez développé, il est important pour nous de savoir tout ce dont nous pouvons disposer.

Puis Varro sembla réfléchir, il s'était remémoré le chaos entre les trop proches batailles durant l'expédition, les unités n'avaient pas le temps d'être reformées, le fameux carré romain ayant besoin d'un certain nombre d'hommes pour être construit. Varro questionna alors :

Et j'ai également une question à laquelle je ne sais pas si vous pourrez répondre : Savez-vous comment je pourrais compter mes hommes très vite ? Nous devons toujours estimer leur nombre après chaque bataille pour savoir si nous pouvons reconstruire telle ou telle formation, et d'un point de vue stratégique, c'est vital de savoir combien ils sont. Peut-être que vos sciences vous permettent de répondre à ce problème ?
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