[E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Varro Cerenus le 18 Février 2013, 12:51

~ Deuxième soir après le retour du corps expéditionnaire, le soleil se couche à l'horizon. ~

Les nerfs de Varro allaient purement et simplement lâcher s'il ne trouvait pas un bon moyen de se détendre. Il avait dû vaquer à ses occupations de Centurion dès le lendemain du retour du corps expéditionnaire, sans compter que c'était lui qui devait veiller au bon moral de ses troupes, ironie du sort... Il avait demandé à ses hommes qui saurait apaiser les âmes bouillantes et on l''avait rapidement dirigé vers Livia. Cette femme, disait-on, pouvait calmer n'importe qui, apaiser les foules et procurer un sentiment de bien-être absolue, c'est exactement ce qu'il fallait à notre bon Varro. on l'avait renseigné sur les endroits qu'elle fréquentait habituellement, tout le monde lui avait dit d'aller sur le pont de Venus. Sauf qu'en arrivant sur ledit pont, il ne trouva pas Livia, mais un peintre profitant du coucher de soleil pour capturer cet instant quotidien. L'homme salua respectueusement le Centurion à son approche, mais ce dernier ne s'attarda pas et lui renvoya un simple signe de main avant de poursuivre son chemin.

Mince, Livia n'était manifestement pas là, et Varro n'allait décemment déranger le peintre dans son oeuvre. Le Centurion se posa une seconde au milieu du pont et cherche du regard un indice qui aurait pu le guider, profitant de cette pause pour ajuste la lourde cape de fourrure qu'il portait en guise de manteau. Il aperçu les jardin suspendu et décida que c'était là-bas qu'il se rendrait. Une fois arrivé sur les lieux, il déambula à travers ce labyrinthe floral où le sol même était travaillé pour que les imposantes bottes que revêtait le Centurion ne fasse pas trop de bruit à chaque pas. Il marchait un peu au hasard avant de se rendre compte qu'i y avait quelque chose de plus que les plantes, une présence dans l'atmosphère de ce lieu unique qu'il n'avait pas encore remarqué tellement cela collait bien à l'ensemble. Ce plus, c'était tout simplement de la musique. Varro reconnu le son d'une lyre accompagné d'une voix féminine d'une clarté à couper le souffle. Il se laissa diriger vers la source de cette harmonie sonore et tomba finalement sur une femme en plus petit installée sur un banc, jouant de la lyre et chantant.

Varro n'osa pas la déranger en pleine création musicale, profitant comme il le pouvait malgré la tension qui lui faisait serrer les poings de cet art si bien maîtrisé. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour constater que le guerrier avait grandement besoin de se calmer. Au fond de lui, il pensa : "Voilà une femme qui a trouvé sa place dans la société, elle prône l'amour et non la guerre". Au bout d'un petit instant, la femme arrêta de jouer et Varro se décida enfin à se faire remarquer en commençant par applaudir doucement, enfin aussi doucement qu'il pu avec la tension dans ses membres.


Félicitation pour cette interprétation. Vous devez être Livia si je ne me trompe pas ? Pourriez-vous m'accorder un moment en votre compagnie ? On m'a fortement vanté vos compétences d’apaisement et j'avoue en avoir fortement besoin.

Varro était toujours un homme direct, on ne pouvait pas le traiter de langue de bois, lorsqu'il avait quelque chose à dire, il le disait, même si cela manquait pour le coup d'un peu de subtilité et de douceur.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Livia Caelius le 18 Février 2013, 22:17

Le jour doucement laisse place à l'astre d'argent. Un nouvel espoir se termine pour qu'un autre débute. Par de-là l'horizon, on voit les ombres de l'inconnu se dessiner. Là où bien des âmes on périt lors de cette expédition. Nombres de pleures ont bercé la cité antique de Rome, mais également des larmes de joies qui sont venus s'écraser sur les pavés brûlant de la belle majestueuse.

Je fais partie des chanceuses. Mon père s'en était allé pour découvrir ce qui se cache derrière le mystère et derrière les monstres qui parfois attaque notre cité si ardemment protégé. Il est étonnant de voir qu'en grandissant notre regard percevait autrement les autres. Cet homme qui autrefois me paraissait insondable de par sa dureté me semblait aujourd'hui qui s'extériorisait bien plus. Lui qui m'a préparé à toutes éventualités faisant de moi une femme d'esprit et de poigne, mais qui en venait très peu aux mains. Maximilius le Puisant. J'entendais encore les cris lorsqu'on l'appelait. Lui fervent serveur de la cité, de Pluton. Dieu que j'estimais tout autant que Venus à qui mon coeur reste fidèle. Mais même si je suis une adepte de la belle Déesse à qui j'offrais chant et promesse. Il m'arrivait de prier Pluton comme je le faisais autrefois avec mon père afin de me rappeler de ce temps lointain où dans un silence qui me fut effrayant nos prières s'élevaient envers ce Dieu que je trouvais aussi insondable que mon père de qui aujourd'hui je suis si proche.

Je n'aurais pu voir un avenir sans lui. Je n'aurais pu me faire si jamais son corps serait resté là-bas avec tous ces soldats qui en ce jour si heureux et triste errent dans les limbes tentant avec désespoir de retrouver le chemin de leur demeure, de leur famille laissant derrière eux père, mère, femme, enfant, frère et soeur. Une famille qui aujourd'hui dans la peine se soudait ou s'entre déchirait à cause de la souffrance.

Apercevoir l'impuissance et le désespoir sur le visage de ces derniers me fut insupportable alors que moi-même, je jouissais de mon bonheur, car mon père était là vivant quelque peu blessé et épuisé, mais bien en vie. Dans ces moments, on ne sait réellement quelle attitude adopter. Être heureuse ou compatir avec les familles des disparus. Je me suis montrée fort égoïste ne pensant qu'à moi à ce moment. Mais ce soir, mon chant ira à ceux qui n'ont pu revenir et dont j'espérais que mon chant les apaisera et que ma lyre les guidera jusqu'à notre belle cité.

Mes doigts défilèrent sur ma lyre dont les notes doucement s'élevaient dans les jardins suspendus. Note douce presqu'un murmure porté par le vent et qui berçait Rome pour cette nouvelle nuit qui doucement arrivait. Ma voix, clair était comme un message pour eux. Ceux auxquels, je n'avais vaguement pensé lorsque le corps expéditionnaire fut de retour.

Je peux encore sentir l'odeur des fleurs qui tombaient aux pieds des soldats tant de fleurs et pourtant elles ne sont pas assez pour compter ceux qui ont disparu par delà les horizons. Cet horizon même que je regarde et qui m'offre pourtant un spectacle de toute beauté. Le ciel prend une teinte si vive pareille à cette robe que je porte en cette fin d'après-midi.

Une prière se doit être dite pour tous ceux et celle qui ont perdu la vie pour suivre rêve et envie de voyage...

Des applaudissements me ramenèrent à la réalité. Lourde ou plus légère, je l'ignore pour le moment. Mais la solitude aussi bénéfique puisse-t-elle me semblait bien lourde aujourd'hui.

Félicitation pour cette interprétation. Vous devez être Livia si je ne me trompe pas ? Pourriez-vous m'accorder un moment en votre compagnie ? On m'a fortement vanté vos compétences d’apaisement et j'avoue en avoir fortement besoin.

Mon visage se tourne vers la personne qui venait de pénétrer dans le cercle de solitude qui s'était doucement refermé autour de moi. Sans le savoir, cet homme venait de me sauver d'une multitude d'interrogations qui malheureusement resteront sans réponse. Qu'importe le cheminement de nos pensées, on ne pourra trouver une raison évidente à la mort. Elle est là, tout simplement. Nous marchons lentement vers elle, très lentement même. Parfois, nos choix nous font courir vers le royaume de Pluton. Là où le repos nous est dû. Cependant, certaines âmes ne pourront trouver la paix, car leurs corps n'ont pas eu le rituel adéquat pour cela.

Son visage ne m'est guère inconnu. Je l'ai vu, mais où... Voilà que mon esprit prend un tout autre chemin. Celui du passé...

Flash back :

C'est avec nervosité que je croise mes doigts priant la bonne Vénus et l'honorable Pluton pour qu'il me permette de voir parmi les soldats le visage de mon bien-aimé père. J'ai tant redouté ce départ et le déroulement de l'expédition, mais l'esprit aventurier d'un homme ne peut être éteint. Moult fois, père m'a parlé de son entreprise de partir au côté de Caius pour voir ce que l'horizon cache.

Mon père aussi rêveur que je ne le suis. Nous semble semblable en tout point. Nous sommes entêté, fier, croyant, aimant et courageux. La vie ne nous a pas offert que de bons moments. Pertes et déceptions fut les cadeaux empoisonnés que nous avons trouvé sur le chemin long et mystérieux de la vie. Mais sans le savoir nous avions puisé l'un et l'autre dans les forces respectives de l'autre. Moi, dans le courage de mon père et lui dans mon sourire. Je me souviens encore de ces nuits blanches à parler et rattrapé ce temps que les coups de ma détestable génitrice nous a volé. Éloignant un père de sa fille. L'un car, il ne voulait pas se montrer odieux avec l'innocence d'une enfant et l'autre qui a pris cet homme comme un être détaché et qui jamais n'a éprouvé de l'affection pour elle. Tant de fois, il m'a répété qu'il m'a toujours aimé, mais qu'il n'a pu me l'exprimer tant la douleur fut vivace et sa fierté bafouée. Je le compris et aujourd'hui, il était l'homme le plus important de ma vie.

Les âmes de Rome sont nerveuses. Les coeurs cris, mais les voix restent silencieuse. La chaleur est rude, mais le peuple patiente. Riche ou pauvre, tous se trouvent sur le même pied d'égalité. Tous craignent que les visages qui leur sont si familier ne soient pas vus dans le défilé qui lentement s'approcher des portes.

Ces mêmes portes immenses faites dans un bois dur et finement travailler s'ouvre tout en grinçant. Message hurlant des personnes qui ne seront malheureusement pas présente. Les gens hurlent de joies jetant des fleurs parfumées au sol pour accueillir les valeureux guerriers et les femmes courageuses qui les ont accompagnés. Joie, mais aussi tristesse se mélange, se marie et forme un tout qui ne peut être séparé dans ce genre de moment.

C'est là que je le vois. Aussi souriant et victorieux que le jour de son départ. Là, sur son magnifique cheval d'un blanc immaculé. Mon père me voit et me fait signe. Des larmes naissent et se font un petit bonhomme de chemin pour s'écraser au sol. Me libérant ainsi de toute l'inquiétude que j'ai pu ressentir durant son absence. Le vide s'envolait pour laisser place à ce bonheur que j'ai tant prié retrouver. Marchant à travers la foule, je le retrouve et tombe dans ces bras, l'accueillant comme il se doit. Lui normalement se retenant de ces embrassades en publiques se laissa aller dans une étreinte profonde et douce.

C'est alors, qu'un centurion passe. Fier et impassible. Il me fait penser à un guerrier qui est en perpétuel combat. Esprit ou physique, toujours il se bat avec fierté et persévérance. Une telle présence est imposée par ce seul être...

Fin du flash back

Un léger sourire étira mes lèvres sous le compliment du centurion et au souvenir où j'ai vu son visage pour la première fois.

- Merci pour tous ces compliments. Je serais bien évidemment heureuse de vous offrir un moment d'apaisement centurion. Je suppose que les tumultes de l'expédition font encore bouillir votre sang de guerrier...

Un sourire suivi d'un silence et je me rassois sur ce banc qui déjà m'avait accueilli. Grâce est la définition que l'on peut penser lorsque l'on me voit. Chose que j'ai dû apprendre avec assiduité lors de mon éducation d'enfant à femme, mais aussi d'artiste.

- Mon père est tout aussi nerveux que vous. Le piment de l'expédition lui manque... Peut-être le connaissez-vous... C'est un centurion du temple de Pluton, reconnu par ces pairs du nom de Maximilius le Puissant...

Un autre sourire, cette fois gênée remplace son aîné.

- Mais prenez place, je vous prie... Ne restez pas debout. Il m'est plus facile d'apaiser une personne quand elle est confortablement installée.

Une voix que Santorius, le plus éminent des artistes et duquel je fus l'élève me confia que chanté ou parlé. Ma voix restait en tout point apaisant et chaleureux. Rien que l'entendre et la sérénité le gagnait. C'est grâce à lui que je dois cette popularité grandissante et le surnom mélodieux de Sirena.

- Varro Cerenus dit Thor, c'est bien cela. Mon père m'a vanté vos talents en combat. Le surnom de Thor vous va bien... Le Dieu du Tonnerre d'origine germanique de l'ancien monde. Comment m'a-t-il dit déjà... Ah oui.. Ce guerrier porte bien son nom.

Nul doute que Maximilius avait de l'admiration pour Varro et il en fallait pour que mon père s'intéresse au talent d'un guerrier.

- Veuillez m'excuser... je vous ennuie peut-être... Avez-vous une préférence pour la musique ?
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Varro Cerenus le 19 Février 2013, 15:37

Le premier point que noté par Varro était le fait que cette femme était... Envoûtante, Oui, c'était le mot adéquat pour rendre justice à l'impression que dégageait cette femme, même après qu'elle ai fini de jouer sa délicieuse musique. Malgré son approche quelque peu bourrue, la musicienne laissa apparaître un joli sourire, et dès ses premiers mots elle lui signala qu'elle savait déjà de qui il s'agissait en le nommant Centurion. En même temps, la réputation de Varro n'était plus à faire et son visage était presque aussi connu que celui du Prélat. Bizarrement, ce n'est pas grâce à son post, mais grâce à ses passages à l’arène qui'l reçu le plus de notoriété. À croire que les gens préfèrent la boucherie au titre...

Lorsque la femme parla de son père, Varro eu un petit sourire. Encore un soldat de Rome, mais pas n'importe lequel puisqu'il s'agissait d'un Centurion, même si celui-ci priait Pluton et non Minerve, il avait quand même dédié sa vie au combat, et ça, c'était déjà une bonne chose pour Varro. Maximilius Le Puissant était en effet un Centurion connu dans les rangs, un grand homme également qui ne portait pas son pseudonyme pour rien.

Varro allait répondre lorsque Livia l'invita à s'asseoir sur le banc, ce que fit l'homme avec politesse, même si la tension qui l'habitait l'aurait maintenu debout sans problème toute la nuit. Il la laissa donc parler un peu, il n'allait pas non plus lui déballer toutes les futilités qu'il avait sur la conscience. Car durant toute l'expédition, même si varro rageait de ne pas avoir reçu le commandement du corps, il avait quand même à l'esprit quelque chose de plus important qui le ramenait un peu sur Terre : Des soldats mourraient sous les ordres des Centurions. À son retour, il n'avait pas oublié ce détail qui l’empêchait de se comporter comme un ingrat total. Ce plaindre de son problème alors que de nombreux hommes étaient morts pour la ville était absolument intolérable, même pour lui. Du coup, Varro avait gardé sa colère pour lui, la contenant tant qu'elle le rongeait de l'intérieur, et c'est pour cela qu'il avait besoin d'être apaisé.

Finalement, Varro profita de la question posée par Livia pour se remettre à parler :


Je vous rassure, vous ne m'ennuyez nullement, je suis venu pour que vous m'apaisiez, et parler peut en faire partie. Votre père est en effet un homme connu, même si nous ne prions pas le même dieu, lui non plus ne tient pas sa nomination pour rien. Et je vous remercie du compliment au passage.

Varro posa ses deux mains sur le banc et vira sa tête en arrière, ses cheveux descendirent ainsi de tout leur long dans son dos. Il inspira un grand coup avant de poursuivre, le regard fixé sur les étoiles :

Pour ce qui est de la musique, surprenez-moi ! Je vous laissez maîtresse de la chose, je suis sûr que vous saurez calmer l'esprit colérique par l'une de vos compositions. Je me verrais mal vous diriger dans ce choix alors que je ne suis pas un fin connaisseur de l'art. Une fille aussi belle que vous maîtrise forcément bien ce que je vous demande.

Varro avait une multitude de questions qui lui trottaient dans la tête, sur la guerre, sur la gestion des hommes, sur tout ce qu'il ne fallait pas en ce moment précis et il n'arrivait pas à s'en vider tout seul.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Livia Caelius le 21 Février 2013, 17:59

Le centurion avait besoin d'une paix intérieure et c'est pour cela qu'il était venu jusqu'à moi. Certes, je pouvais parfaitement lui offrir ce qu'il souhaitait, mais pour cela il devait se mettre en condition pour accueillir ce sentiment qu'il recherchait ardemment sans doute depuis son retour de l'expédition.

A voir son visage tiré par les nombreuses interrogations qui habitaient son esprit. L'âme du centurion devait tourmenter et aussi une colère semblait l'habitait. J'ignore si j'avais juste et si j'avais bien perçu cette pointe noire de sentiment qui l'assaillait. En temps qu'artiste, je pouvais parfaitement comprendre un individu en conversant avec lui et en l'observant attentivement. Les mots étaient utiles, mais la gestuelle d'une personne l'est encore plus pour savoir dans quelle position intérieure il se trouve.

C'est alors que je déposais ma lyre à mes côtés et me levait pour regarder l'horizon. Si proche et loin à la fois se couvrant d'une couleur chaude proche du carmin du liquide vitale d'un être humain. D'une envie de découverte est née le début d'une fin pour certains soldats voulant découvrir de nouveaux lieux, gagner en expérience et être les premiers pour... Pour quoi ? Pour aller là où d'autre ont échoué.

Me tournant vers le centurion, sourire toujours étirant mes lèvres. Je l'observe et lui sourit et dans une démarche emplie de grâce et d'une certaine sensualité, je m'approche du guerrier. Le silence fut d'abord ce qui occupa l'espace vide entre nous. Mon regard plongea dans le sien, c'est là que tout commence. Ce n'est pas un pouvoir que j'utilise, mais plutôt une sorte de regard apaisant dont est pourvu la plupart des artistes. Un regard pour faire passer les émotions afin que la musique soit encore plus vivant et touchante.

- Dans ce cas centurion, fermez vos yeux et laissez-vous bercer par ma voix. Oubliez ce qui vous tracasse et ouvrez-vous à moi. Ecoutez le bruit du vent, il sera mon orchestre pour ce moment. Sentez ce parfum de paradis qui vous mènera au plus près des dieux.

Me reculant un peu faisant toujours face au centurion, je pris une profonde inspiration tout en cherchant la musique adéquate pour apaiser l'âme tourmenté du valeureux guerrier du Minerve. Oui, je sais qu'elle déesse, il prie. Mon père m'avait mise au courant lorsqu'il me parlait de Varro et de son talent au combat.

Lentement, ma voix couvrit le jardin dans une légère mélodie qui emportera peut-être le centurion dans un tout autre univers plus paisible que celui qui l'habite en ce moment. J'espère bercer son âme. J'espère que lorsque nous nous séparerons, il se sentira plus détendu et en paix avec lui. Cette chanson qui a su toucher bien des romains et romaines et dont Tibérius lui-même avait trouvé l'oeuvre née d'une inspiration apparu lors d'une nuit où il m'a fallu rester éveillée pour pouvoir la créer et trouver la poésie que Venus m'avait susurré à l'oreille.

Belle et tendre Venus, je voue ma vie pour satisfaire son amour de l'art. J'aime les gens et tente toujours de trouver un bon côté, même aux âmes les plus noires. Malheureusement, cela n'est pas toujours possible et je dois me faire une raison. Il faut de tout pour faire un monde, la paix universelle n'existe pas. Je sais qu'il faut maintenir un équilibre pour que notre monde subsiste, mais avec plus de compréhension et de patience peut-être pourra-t-on espérer à un renouveau.

La musique berce les âmes, elle va peut-être même jusqu'à l'oreille de ma déesse. J'espère que oui. Je souhaite que ma musique et ma voix lui donne la sérénité et j'en espère tout autant pour le centurion que j'emmène dans ce monde qui est propre à chaque artiste différent selon la personnalité, mais se joignant dans une certaine harmonie.

Lentement, elle se dispersa dans le vent et dans le temps qui toujours continue à s'écouler. A présent, le ciel était décoré d'une robe étincelante où une étoile semblait vouloir briller plus que sa voisine. Tant de beauté et pourtant, Rome est partagé entre joie et peine, entre paix et conspiration. L'on dit d'un artiste qu'il se détache du monde pour ne vivre que dans le sien, mais moi, je ne veux pas me complaire dans mon monde et mon rêve. Non, je veux savoir ce qu'il se passe autour de moi et tenter de prendre partie à ma manière des choses qui se passent. Une petite pensée pour Lia que je n'ai malheureusement plus depuis les festivités. Je m'inquiète pour elle. Que devient-elle ? Je sais qu'elle n'est pas une androïde comme une autre d'où le fait qu'elle soit constamment sur ces gardes d'une certaine manière. Mais même si j'ai des soupçons, je tairais ce que je sais.

Lorsque j'ouvre mes yeux et que ma voix laisse place au silence, je regarde le centurion et attend en souriant. Une minute passe puis deux et finalement...

- Comment vous sentez-vous désormais...

Ma voix reste toujours douce, j'ai utilisé légèrement mon pouvoir de la voix des Sirènes pour m'aider dans cette mission d'apaisement. Espérons que cela ait fonctionné. Normalement, il a dû sentir une chaleur douce et apaisante s'emparer de son être balayant ainsi les moeurs qui le mettaient dans un tel état.

Lentement, je reprends ma place à ces côtés et joue un air à lyre. Air que tous les enfants connaissent et qui servira de fond sonore pour nous deux.

- Vous savez... si vous avez besoin de parler, je peux écouter centurion.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Varro Cerenus le 21 Février 2013, 18:54

Varro se laissa dicter les consignes par Livia pour une meilleur efficacité, mais il avait concrètement fait le plus important : accepter de se faire "soigner" de cette colère qui bouillonne en lui. Être volontaire était déjà le premier pas vers l'apaisement tant recherché, il ne lui manquait plus que le baume qui réparerais son esprit meurtrit.

Elle lui demanda d'oublier les éléments qu'il l'ont fait venir ici, alors il se concentra sur les étoiles qu'il fixait, déjà si brillantes alors que la nuit couvrait à peine la ville. Elle lui demanda de fermer les yeux, alors il conserva l'image de ses étoiles commençant tout juste leur ronde nocturne. Elle lui demanda d'écouter le vent qui serait son orchestre, alors il laissa ses oreilles se remplir du rythme ambiant, calquant sa propre respiration sur les aléas du souffle naturel. Elle lui demanda de sentir le parfum enivrant de l'endroit, alors son corps commença déjà à se faire plus léger, comme s'il se purifiait petit à petit par cette simple respiration rythmée et parfumée.

Et finalement, elle se mit à chanter. Plus que le son, ce fut une sensation entière qui s'empara du Centurion. La musique ne faisait pas que pénétrer par son ouïe, elle le possédait dans son ensemble en profitant de chaque pore de la peau pour saisir le corps du guerrier jusqu'à la moelle de ses os. Ce mécanisme ce confirma par une douce chaleur qui apaisait non seulement l'esprit, mais également le corps de notre viril bretteur. Cet instant sembla se prolonger bien plus que ce que ne dura réellement la chanson. Et même lorsque Livia cessa d'utiliser sa voix, la résonance fit que la sensation ne s'évacua pas d'un coup, pour ne pas frustrer l'âme et le corps de Varro. Elle se dissipa lentement, imperceptiblement pour que l'état naturel de repos prenne la place de cet état de stase.

Finalement, Livia parla, elle parla d'une voix qui ne jurait pas avec les sensations précédentes, qui ne gâchait pas tout le travail qu'elle avait opéré sur lui. Elle lui posa une simple question à laquelle il répondit d'un ton serein :


Je vais bien, bien mieux.

Puis elle l'invita à s'exprimer sur son mal précédent, et effectivement, Varro avait besoin de se confier à quelqu'un qui était étranger à tout ça, quelqu'un qui ne chercherait pas à lui donner des explication, mais seulement à l'apaiser. Les idées se présentèrent tranquillement à Varro, il pu se confier sans avoir à sentir le poids de ce qu'il supportait habituellement. Il ne se demanda pas par où commencer, les idées lui virent chronologiquement, comme elles s'étaient inscrites à la base dans son cerveau :

Il y a plus de 60 ans de cela, je fis un rêve. Un rêve me montrant à la tête d'une expédition où nous allions conquérir le monde extérieur. Il y a peu, ce corps expéditionnaire à été levé, et il était prévu que ce soit moi qui en ai la responsabilité. Mais au dernier moment, Caîus, un homme que j'apprécie à sa juste valeur, fut désigner à ma place. Je ne sais pourquoi ce choix à été fait, et c'est cela qui me fait souffrir aujourd'hui. J'ai conservé cette question en moi durant tout le voyage, prenant plus à coeur l'expédition en elle même que cette décision absurde. Ce poids à particulièrement augmenté durant notre retour car nous avons vécu l'impensable.

Varro s'autorisa à regarder de nouveau Livia; il avait besoin de la regarder dans les yeux pour ce qu'il allait dire par la suite car le sujet même était véritablement improbable.

Un objet est tombé du ciel, une vague nous a frappé et nous avons combatu un grand nombre de créatures. Nous avons vu les dieux là bas. Quatre dieux, dont Minerve, ma Déesse adorée. Il y avait également Pluton, Neptune et Vesta. Nous les avons vu et entendu.

Varro fit une nouvelle pause, laissa le flot d'informations couler en lui et repris :

J'ai conservé tout cela en moi car je devais, même si je n'étais pas le responsable de l'expédition, veiller sur mes hommes. Nous avons eu beaucoup de morts et nous ne pensions pas en sortir vivant. J'ai tué un grand nombre de créatures, j'ai voulu protéger les miens, je les ai regardé et Aquilia m'a sauvé. Mon honneur en a également pris un coup ce jour là, sauvé par une femme... Sans cela, je ne pense pas que je serais venu vous voir ce soir, ma fierté me l'aurait sans doute empêché. Et nous voilà donc de retour, j'ai tout fait pour mes hommes et j'ai conserver cette rage en moi jusqu'à maintenant. J'avais besoin de calmer pour aller parler du choix de Caîus demain au sénat.

Varro souffla, comme soulagé d'un énorme poids et termina d'un ton un peu plus naturel :

Voilà, je pense vous avoir dit tout ce que j'avais sur la conscience. J'espère que je ne vous ai pas accablé du poids qui était le mien. Quoi qu'il en soit, vous avez vraiment un don Livia. Et pour vous remercier de ce que vous avez fait pour moi, si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit que je puisse faire pour vous, n'hésitez surtout pas, je me ferais un honneur de vous rendre votre bonne action.

Le Centurion émis un petit rire suite à cette conclusion, il se sentait vraiment plus serein, et cela se voyait.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Livia Caelius le 22 Février 2013, 15:20

Le centurion se mit alors à me raconter son mal partageant ainsi l'incompréhension et la douleur qui le tiraillait blessé dans sa fierté que l'on est ainsi brisé un de ces rêves. Songe qui lui apparu pour finalement devenir ce qu'il souhaitait fortement. Je le comprenais, je pense que tous régirait de la même manière que lui dans ces cas-là.

Je tentais néanmoins de donner une atmosphère paisible grâce à ma lyre qui toujours soufflait une mélodie douce et pas trop forte. Une simple musique capable de détendre et aider à apaiser la colère qui bouillait quelque peu dans l'être du centurion à l'énoncé de l'épopée qu'il avait vécue lors de l'expédition.

Je fus surprise qu'il parle d'un objet tombé du ciel. Mon regard croisa alors, le sien. Varro me fixait comme pour appuyer la véracité de ces dires. Rome n'avait vu qu'un éclair de lumière suivi d'un bruit aussi assourdissant que la foudre. Nous pensions alors, à la colère des dieux pour une action commise par le peuple et qui n'aurait pas plu à ces derniers.

Le silence resta de mon côté. Je n'étais là que pour l'écouter et le laisser évacuer tout ce stress emmagasiné depuis l'expédition et le retour du corps et des soldats qui ont dû être choqué parce qu'ils ont vu, vécu, mais aussi par la perte de leur camarade qui pour moi resteront des héros inconnus qui ont vécu leur rêve au point de mourir pour lui.

- Au contraire, je suis heureuse de voir que votre visage est plus apaisé, néanmoins je pense que des questions vous tourmenteront toujours tant que vous n'aurez pas trouvé de réponse. Je n'ai pu qu'apaiser une partie de votre être. L'incompréhension demeurera tant que les réponses ne seront pas trouvé centurion.

Je lui souris néanmoins amusé par l'un des propos tenus. Apparemment, pour lui, il était clair que les femmes n'ont rien à faire sur un champ de bataille. C'est l'un de ces êtres qui pensent que leur place première se trouve dans une maison. Je ne suis pas vraiment d'accord sur ce point, nombre d'héroïne ont été des femmes. Mêmes certaines déesses sont des guerriers farouches et expérimentés.

- J'aimerais partager quelque chose avec vous centurion. Il semble que vous soyez blessé dans votre honneur pour avoir été sauvé par une femme et je pense que cela n'a lieu d'être. Nous avons tous des avis différents et une manière de voir qui diffère d'une autre personne. Mais, ne sous-estimez pas la force et l'utilité d'une femme dans un champ de bataille. Regardez Minerve, c'est une déesse intelligente, forte et sage qui est une magnifique guerrière. Il y a aussi les walkyries qui viennent des peuples nordiques de l'ancien monde, guerrières puissantes et farouches qui emmenaient les âmes des guerriers au Walhalla. Nous trouvons aussi les amazones... Même mon père m'a appris les rudiments du combat, il estimait qu'une femme devait savoir se défendre. Autant vous dire que ces entraînements ne furent aucunement une partie de plaisir. Mais malgré tout, j'ai préféré le chemin de la paix et la musique à celle des armes.

Mon regard et ma voix ne contrastaient pas avec l'atmosphère que j'avais installée entre le centurion et moi. Le jardin semblait pourvu d'une magie bien plus grande qu'à mon arrivée comme si quelqu'un souhaitait m'aidait à alléger les doutes et le mal du puissant guerrier.

- Et en ce qui concerne votre proposition, si jamais j'ai besoin de votre aide et bien je vous le demanderais avec joie.

Je prends la main dans la mienne après avoir posé la lyre à mes côtés plongeant mon regard dans le sien.

- Si jamais le doute ou un autre mal vous mets en colère, alors je serais ravie à nouveau de vous apaiser. Ma demeure vous sera grande ouverte, après tout à présent nous sommes amis n'est-ce pas.

Dire ce qui nous mettait dans un tel état, c'était forcément ouvrir une partie de soi que l'on cache aux autres et il fallait être muni d'une certaine confiance et d'une petite amitié naissante pour se confier à quelqu'un. Même si cette personne pouvait calmer les âmes comme moi, la personne concernée pouvait bien entendu rester dans le silence et profiter simplement de la musique.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Varro Cerenus le 23 Février 2013, 15:00

Livia semblait satisfaite de ce qu'elle avait accompli sur le Centurion, et il y avait de quoi, Varro eu un petit sourire en l'entendant toute fois fois modérer on acte, disant qu'elle n'avais apaisé qu'une partie de son être. Il y avait effectivement ses questions sans réponse, mais il comptait bien rattraper cela dès le lendemain au sénat, la plus importante pour lui étant le choix le Caïus. Mais Livia l'interpella sur un autre élément qu'il avait révélé. Elle lui parla de ces femmes guerrières, un sujet épineux pour notre Centurion. Il écouta avec une grande attention tout son discours et y répondit selon son dogme habituel. Elle avait cité la Déesse ainsi que des légendes, mais cela ne risquait pas de faire changer d'avis le puissant et surtout très borné Varro.

Je ne sous estime pas la force d'une femme sur un champ de bataille, je la connais. Une seule femme est "tolérée" dans mon armée, il s'agit d'Aquilia, mais elle est particulière, elle vénère Minerve et a prouvé sa valeur. Ce n'est pas simplement un problème de compétence, c'est surtout le fait de mêler les hommes et les femmes au sein d'une armée qui est problématique. Vous avez cité notre bien aimée Déesse Minerve, mais ce n'est justement pas une femme, c'est une Déesse. Vous avez cité les Valkyries, mais si je me souviens bien de ces légendes, il ne s'agit pas non plus de vrais femmes, mais de filles de dieux. Enfin, vous avez cité les amazones, mais il ne s'agit que d'une légende sur un peuple particulièrement primitif, rien à voir avec notre société organisée.
En fait, l'un des premiers problèmes auquel nous devons faire face dans l'armée est la discipline, et la présence de femmes en son sein met cela en péril. Les hommes valeureux et souvent très virils ont du mal à se maintenir en la présence de femmes durant une campagne militaire. Ils ont des pulsions, comme tout le monde, et c'est là que les problèmes arrivent. C'est donc une question de sécurité, Aquilia sait se faire respecter des autres soldats et personne n'ose la toucher. De toute façon, je trancherais moi-même celui qui oserait lui manquer de respect... S'il survit avant que je m'en rende compte.


Varro émit un petit rire en repensant à une certaine scène qu'il ne valait mieux pas décrire.

Une armée constituée uniquement de femmes pourrait à la rigueur fonctionner sans les précédents problème, mais il y en a de nouveaux qui leur sont inhérent : Une femme peut tomber enceinte, et durant cette période, elle ne peut pas participer à l'effort de guerre. Ce manque de disponibilité n'existe pas chez un homme. De plus, trop peu de femmes ont l'art de la guerre dans le sang, il serait donc difficile de lever une armée exclusivement féminine. Enfin, nous n'avons jamais vu de femme briller à l'arène, éventuellement rare exception. Il est clair que les hommes sont majoritairement taillé pour la guerre.

Varro s'accorda une petite pause, il n'y avait aucune animosité dans sa voix, il exposait un fait auquel il avait longuement réfléchi, avec ses préjugé certes, mais le résultat était là.

Si je ne veux pas de femme dans l'armée, ce n'est pas par misogynie, mais bien par soucis pratique. Les cyborg femmes sont entièrement contrôlés, donc leur présence est un peu différente, ce ne sont pas de vraies femmes, mais des machines programmées pour la guerre et rien d'autre, "elles" ne peuvent donc pas causer les soucis que j'ai relevés.

Varro se releva du banc et s'étira de tout son long. Il fit quelques pas dans le petit carré d'espace où s'étaient établis les deux personnes. Varro regarda au loin, il avait conscience que ses convictions n'étaient pas partagé par tous, pourtant, il n'était pas détesté pour ça. Au contraire, on l'aimait justement pour ses compétences martiales et son sens aiguë de la tactique militaire et de sa gestion des hommes. Varro n'avait aucune méchanceté gratuite, il faisait ce qu'il pensait juste, et cela lui valait une grande marque de confiance auprès de touts. De plus, Varro ne cachait pas ce qu'il pensait, sauf peut-être au sujet du prélat, mais c'était autre chose. Son naturel direct et intransigeant collait bien à sa personne.

Malgré tout ce que je viens de dire, je ne pense pas que les femmes soient inférieures aux hommes, pas en général. Je sais qu'elles ont d'autres talents qu'elles peuvent pousser bien au delà de ce que serait capable un homme, vous venez par exemple de me le démontrer pour ce qui vous concerne.

Varro se retourna pour observer de nouveau celle qui venait de lui rendre un grand service et réagit à ses dernières paroles :

Il n'y a aucun autre sujet que je puisse dévoiler et qui éveille ma colère. Et pour la déclaration d'amitié, je l’accueil avec joie, même si j'ai une requête concernant cela. Je souhaiterais qu'on se tutoie, ce privilège est assez rare à cause de mon rang, mais c'est également à cause de lui que je n'ai pas vraiment beaucoup de vrais amis. Les gens m'admire en général, et ça ne me dérange pas du tout, mais ils se sentent tous obligé de me considérer comme quelqu'un de supérieur et cela est incompatible avec la notion d'amitié.

Varro se rapprocha de Livia et lui intima d'un ton assez bas, telle une confession :

Pour être amis, on devrait se tutoyer, cela te dérange-t-il ? Et puisque nous sommes amis, profitons-en pour nous connaître un peu plus, je trouve cela étrange de me considérer comme ami avec quelqu'un à qui j'ai tant dévoilé... Et à la fois si peu. Aurais-tu du temps cette nuit pour la passer en ma compagnie ?
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Livia Caelius le 23 Février 2013, 22:49

- Il est vrai que vu dans ce sens, je peux vous donner raison. Les hommes réfléchissent parfois à un seul cerveau situé plus au sud de leur anatomie.

On pouvait lire aisément dans mon regard que je parlais par expérience. Jamais je n'ai été violenté physiquement. Car celui qui aurait osé se serait vu immédiatement confronté à une femme loin d'être faible et si ce n'était pas moi, cela aurait été mon père. Non, la souffrance demeurait dans mon coeur après avoir été trahi par un homme que je pensais sincère. Il a préféré l'argent et un titre de noblesse ajouté à la beauté d'une femme riche de Rome me laissant ainsi dans mes rêves illusoires et dans ma profonde détresse.

J'ai prié tant de fois Venus de me donner la force de me lever chaque jour, de faire de cette douleur une source d'inspiration pour mes mélodies. Mes prières ont été écoutés, mais à jamais la douleur persiste se réveille, toque et fait signer mon coeur. Mon père a désiré avoir une femme forte, mais le coeur d'une femme reste à jamais fragile. Il suffit que l'on baisse la garde une fois pour que le coup porté soit douloureux.

- Pardonnez mon langage, je me suis laissé emporter.

Un soupire se fait entendre de ma part avant que le silence ne vienne occuper les lieux pendant un court instant. Temps bénéfique pour balayer les mauvais souvenirs qui m'assaillaient en cet instant et qui ne méritaient en aucun cas de rendre ce début de soirée mélancolique et nostalgique avec une compagnie aussi agréable. Le centurion se montre aimable et ne porte pas ombrage de mon avis concernant les femmes et l'armée. Il a une raison d'ordre plus pratique sur le sujet et pas machisme comme je le pensais de prime abord.

Il n'y a aucun autre sujet que je puisse dévoiler et qui éveille ma colère. Et pour la déclaration d'amitié, je l’accueil avec joie, même si j'ai une requête concernant cela. Je souhaiterais qu'on se tutoie, ce privilège est assez rare à cause de mon rang, mais c'est également à cause de lui que je n'ai pas vraiment beaucoup de vrais amis. Les gens m'admire en général, et ça ne me dérange pas du tout, mais ils se sentent tous obligé de me considérer comme quelqu'un de supérieur et cela est incompatible avec la notion d'amitié.

Je le trouve tellement touchant. Au fond de moi, j'ai l'impression que son rôle le pèse et l'empêche d'avoir des relations plus profondes que celle qu'il a en ce moment. Je pense que même entourer comme lui, on doit se sentir bien seul parfois. Il m'arrive de le ressentir également. Mon titre me donne le droit de participer à tellement de festivités et à connaître bien des gens. Mais certain ne voit là qu'une manière de bien se montrer.

Pour être amis, on devrait se tutoyer, cela te dérange-t-il ? Et puisque nous sommes amis, profitons-en pour nous connaître un peu plus, je trouve cela étrange de me considérer comme ami avec quelqu'un à qui j'ai tant dévoilé... Et à la fois si peu. Aurais-tu du temps cette nuit pour la passer en ma compagnie ?

- Demande accordé. Tutoyons-nous dans ce cas et j'accepte bien entendu de vous tenir compagnie, je n'ai rien de prévu pour ce soir. Profitons de ce moment pour nous connaître un peu mieux. Car, j'ai l'impression que niveau amis nous ne sommes pas vraiment gâté. Parfois, on a beau être entouré d'une multitude de gens et de serviteur, mais au fond de nous, on se sent terriblement seul.

Instinctivement, je porte mon regard vers la voute céleste et regarde les étoiles qui brillent avec une délicatesse et une force touchante.

- Voyez-vous... Je suis invitée à tant de festivité, je connais des gens, mais au fond, je les connais si peu. On ne m'appelle que pour se montrer. Moi, je suis heureuse de partager ma musique et d'apaiser le coeur des gens. La musique, c'est toute ma vie. J'ai travaillé tellement dur pour parvenir où j'en suis aujourd'hui. Mais, ma solitude est grande parfois, lourd par moment et difficile à surmonter. Ma demeure est grande, son âme aussi, les serviteurs vont et viennent, les androïdes aussi. Mais, j'ai l'impression qu'il y manque quelque chose.

A nouveau, je le regarde et émet un petit rire gêné.

- La chanteuse qui apaise les autres, ne peut pas apaiser sa propre âme parfois. Bien heureusement, cela ne dure qu'un moment et ensuite tout repart de plus belle.
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Varro Cerenus le 24 Février 2013, 17:27

Livia s'excusa après avoir entendu la longue réponse du Centurion. Il est vrai que son idée sur les femmes n'était pas la plus ouverte de toute, mais sa façon de présenter les choses avait souvent cet effet sur les autres, comme s'ils comprenaient qu'on puisse avoir une idée relativement négative de la femme pour ce qui était de l'armée. Les problèmes évoqués par Varro mettaient en désavantage la femme plutôt que de souligner concrètement le caractère assez machiste justement des hommes, couplé, comme elle le remarquait justement, à leur cerveau bi-sphérique inférieur. Lorsque Livia déclara qu'elle s'était emportée, cela fit sourire le Centurion. Après, il était clair que Varro respectait les femmes pour beaucoup d'autres raisons, seule l'armée lui posait un problème d'éthique.

Puis l'artiste accepta sa demande de tutoiement... Avant de se remettre à vouvoyer le Centurion. Et cette fois, Varro partit d'un bon éclat de rire. Non pas qu'il se moquait d'elle, mais cette retenue qui s'exprimait encore dans les propos de la demoiselle confirma les propos du soldat : Livia donnait encore un peu trop de respect à Varro. Il en profita pour réagir aux paroles de cette femme qui malgré tout avait le même "problème" social que lui :


Rassures-toi, tu n'as pas du tout eu l'air de t'emporter pour moi. Au contraire, tu sembles tellement vouloir bien faire que tu continue à me vouvoyer. L'habitude du vouvoiement est terrible à faire disparaître, j'en suis conscient.

Varro pensait alors que Livia avait besoin d'être un peu plus mise en confiance. Peut-être son trompait-il, mais il ne pouvait de toute façon pas lui causer l'effet inverse en faisant ce qu'il avait en tête. Il alla s'asseoir de nouveau sur le banc, invitant Livia à venir juste à coté de lui. une fois qu'elle se fut assise, il lui demanda :

Que ressens-tu lorsque tu es dans ces soirées ? Que ressens-tu lorsque tu apaises les autres et que c'est toi qui attire toutes les attentions ?
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Re: [E5] Un peu de repos après la guerre [Livia]

Messagepar Livia Caelius le 27 Février 2013, 00:03

Bien heureusement Varro ne prit pas ombrage sur la manière trop rude et franche avec laquelle j'ai parlé de la gente masculine, mais les souvenirs amères me mettaient toujours dans un état quelque peu irritable qui bien heureusement ce calmait dès les premiers mots énoncés. Je l'observe et l'écoute, toutes paroles prononcées méritent une attention particulière, même l'attitude la plus discrète. Varro devenait comme un confident, il me rappelle Marius par moment.

Rapidement, mais avec une grâce qui ne me quittait jamais, je rejoignis Varro m'installant à nouveau à ces côtés. Tout comme lui, mon regard se posa instinctivement sur la voûte céleste et lentement je me laissais apaiser par les multitudes d'étoiles qui recouvrait ce ciel d'un bleu sombre et profond. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, le ton foncé du ciel me donnait de la chaleur passant un baume invisible sur les blessures d'un passé qui s'était éveillé lentement pour une raison que j'ai à présent totalement oublié. Oui. J'oublie facilement les mauvaises choses, mais on ne peut pas les effacer. Elles reviennent et se réveillent tiraillant un instant mon coeur puis le temps, la compagnie, l'atmosphère, toutes ces petites choses insignifiantes et futiles me font le plus grand bien et me donne la force de balayer d'un revers de la main ces mauvaises rencontres et expériences. Bien heureusement au lieu de nous affaiblir, elles nous rendent plus forte. Cependant, toutes les personnes ne sont pas ainsi. Certaine ont dû mal à faire la part des choses et se laisse sombre dans la souffrance d'un mauvais moment qui chaque jour les rend malade.

Une question se pose. Immédiatement, mon esprit se plonge dans la réflexion m'imaginant dans ce genre de soirée qui parfois m'exaspère, car dans ce genre d'évènement, les gens ne sont là que pour se faire voir et discuter de choses si futiles.

- Le fait de savoir que j'apaise les autres me rend vraiment très heureuse. Parfois la vie à ces moments sombres et il suffit d'un petit rien pour donner de la chaleur aux autres, ce que je m'évertue à donner. Mais le fait d'être le centre de toutes les attentions me terrifie parfois. J'attise les envies les plus inavouables, je vois les hommes se transformer en loup, je perçois la jalousie et l'envie dans le regard des femmes. Parfois, j'ai la chance de faire des rencontres agréables, mais comme tout artiste, j'aime être solitaire, mais la solitude pèse. Je sais... C'est très compliqué, la plupart des artistes sont ainsi, contradictoire, nostalgique et mélancolique.

A nouveau, mon regard se pose sur le guerrier tandis qu'un sourire étirait à nouveau mes lèvres, pareil à celui qui l'avait accueilli avant que le soleil ne disparaisse à l'horizon. Parler me faisait du bien, partager avis et crainte également. J'ai tellement peu de personne autour de moi. Je peux compter mes amis sur une main. J'ignore pour vous, mais quand on rencontre quelqu'un avec qui il est facile de converser on en profite tout naturellement partageant quelque petite chose sans entrer dans des détails intimes. Petit jardin secret que l'on veut préserver ou bien une certaine sécurité, une once de méfiance que tous possédaient en lui.

- Et toi ? Je te retourne la question...

Je penche la tête sur le côté comme une enfant curieuse.

- Tu noteras que j'ai réussi à te tutoyer.

Un petit rire se fait entendre puis à nouveau le silence.

- Ne te sens-tu pas comme un étranger que l'on surélève un peu trop, alors que tu désires passer pour un simple être humain qui fait ce qu'il croit juste pour la volonté de son dieu ? Moi, je voue chaque chose que je fais à Venus. Je chante pour elle, je crée pour elle, j'aime pour et avec elle. A nouveau mon regard se perd droit devant moi, une pensée triste et horrible me passa dans la tête. J'aime la même déesse que mon horrible génitrice, mais notre manière d'aimer est différente. A force de mal connaître le mot aimer, il finit par se transformer en désaimer. Étrangement, pour la première fois et que Venus me pardonne de telle pensée, je suis heureuse de savoir cette femme malheureuse après tout ce qu'elle a fait.
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