Valentina regardait Varro d'un oeil assez craintif, ce qui était compréhensible sans connaître ses véritables intentions. Mais son discours se révéla quand même aller dans le sens de la sénatrice. La réponse de cette dernière rassura autant qu'elle inquiéta le centurion. Elle le rejoignait sur l'évidente manipulation du Prélat, mais elle ne donnait aucun nom sur ses éventuels manipulateurs. Par contre, le fait de savoir que Caïus ne convoitait pas la place du prélat était réellement un soulagement pour notre homme. Un véritable guerrier comme Caïus ruinerait sa vie à vouloir se lancer dans la politique, on avait réellement besoin d'hommes comme lui dans l'armée, et son poste de chef de la cavalerie lui était parfaitement assigné.
D'un autre coté, Varro n'avait pas encore eu vent de cette fameuse vague d'assassinas. La pauvre Valentina avait été une des cibles selon ses dires, il est normal qu'elle soit d'autant plus méfiante. Varro ne supportait pas le principe d'assassina, c'était l'arme des faibles. Il avait déjà exécuté des personnes qui le méritait, mais il les prévenait avant et attendait qu'elle soit en mesure de se battre pour les écraser sans remord.
Enfin, la théorie d'une sorte de complot autours de l'actuel Prélat n'était pas sans fondement, la logique exposée par Valentina était très cohérente selon ce que connaissait Varro de cet homme politique. Mettius était un homme intelligent, un homme à la moralité douteuse certes, mais jamais il n'aurait laissé de tels indices uniquement sur lui. Croire le contraire serait tout de même le sous-estimer. Une erreur que n'avait jamais commis Varro, peut-être justement grâce son poste de Praetor de la Garde Prétorienne.
Votre théorie se tient parfaitement, mais si vous n'avez aucune idée de qui sont les manipulateurs du prélat, nous ne sommes pas avancés. Cela me redonne un peu de bonne conscience de considérer que mon protégé soit la "victime", mais Mettius n'est pas un idiot non plus, il devrait de son coté avoir de sérieux soupçons sur cette affaire, puisqu'il en ai l'un des principaux concernés. j'imagine aisément qu'il a de nombreux ennemis, même sa femme a une assez faible considération de lui...
Le centurion se permis une petite pose pour laisser passer le fugace souvenir des nuits régulières et enflammées qu'il avait partagé avec la première dame de Rome. Il n'avait pas encore rejoint la chambre de cette femme depuis son retour de l'expédition, il ne fallait pas éveiller les soupçons.
N'avez-vous vraiment aucune idée sur ces personnes voulant nuire à notre prélat ? Pour la sécurité de Rome, en plus de la votre, je ne permettrais pas que des assassins dépeuplent notre grande ville.