[E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Le corps expéditionnaire rentre dans Rome, des festivités commencent, mais également des troubles naissent au sein du Sénat face aux annonces de Caius et l'arrivée de Neptune et Vesta

[E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 13 Février 2013, 18:13

La cité était en liesse. Le corps expéditionnaire était de retour et dans le coeur de chacun cela revenait à être une brillante victoire. Les cris, la joie, le bonheur explosaient de part et d'autre de la ville. Dans les recoins des familles elles, pleuraient un être disparu pendant cette épreuve. Mais malheureusement que pouvait on y faire si ce n'est rendre un dernier hommage au défunt disparu. Mais là encore la douleur n'en est que plus grandissante lorsque le corps n'avait pas pu être ramener, condamnant le malheureux tombé au combat à l'errance éternelle. Oui, en ce jour si particulier les sentiments, aussi contradictoires qu'ils puissent être étaient nombreux.

Dans le ciel, comme pour féliciter les héros, pas un seul nuage, un ciel d'un bleu plus azuré que jamais. Offrant à Roma un bain de soleil pouvant être perçu comme le signe d'une bénédiction divine. Pourtant, malgré cet atmosphère chargé d'allégresse, un homme s'en détaché plus que tous les autres. Atris avait le pas rapide, se faufilant entre les gens réunis dans les rues de la vie. Son regard était sombre, chargé de tristesse et trop pensif pour réagir aux gens qui le bousculait ou qu'il bousculait en retour. Il avait quelque chose à faire, une personne à voir et à qui il avait fait une promesse, il y a quelques mois de cela. Son apparition chez elle provoquerait peut être de la surprise mais il aurait aimé qu'il en soit autrement. C'est trop tôt, beaucoup trop tôt. Quelqu'un n'était plus, une personne importante pour la jeune femme chez qui il se rendait.

Grâce à lui, elle avait pris goût à la liberté et maintenant elle devait de nouveau sombrer dans les ténèbres de la douleur. Non, Atris s'y refusait. Il l'a sortirait de cette situation qu'elle soit humaine.....ou androïde... Car Améthyste était une androïde, une jeune créature au passé sombre et sanglant qui n'avait eu de cesse depuis des années à subir le poids des remords et de la douleur. Chaque nuits les visages torturés d'innocents qu'elle avait du assassiner hantaient ses rêves. Comment le savait il? Parce que c'était elle qui le lui avait dit. Plusieurs fois ils avaient discutés. Chacun sachant que l'autre possédait un secret lourd à porter. Aussi bien que différent dans leur composition ils se ressemblaient par leur silence.

Améthyste avait commencé à aller mieux, être traitée comme une véritable personne, grâce à son ancien maître, Ailanda; Ancien car désormais il n'était plus. Cet homme qu'Atris n'avait pas encore eu l'occasion de côtoyer de près s'en était allé dans le domaine de Pluton. Une des nombreuses victimes de l'expédition. Cette nouvelle aurait assurément attristé Améthyste et la peur d'être revendu devait déjà s'être immiscée dans ses circuits. Du moins si elle avait été mise au courant. Il fallait à tout pris la rassurer, l'apaiser pour qu'elle ne perde pas ce goût de la vie qu'elle avait commencé à cultiver avec Ailanda et Atris.

Il fallait marcher vite, plus vite. Ne pas s'arrêter et se dépêcher. Tout en arrivant dans le quartier des villas et autres demeures, Atris se rappelait qu'après avoir appris la mort du jeune homme il s'était rapidement mis en relation avec la famille de ce dernier. Le connaissant de réputation en tant que successeur de Sapiens, il ne fût pas difficile de leur demander la récupération d'Améthyste le plus rapidement possible afin qu'elle ne soit pas de nouveau ballottée. Certes le moment était mal choisi, la douleur de la disparition brûlaient leur chair filiale, mais il fallait faire vite. Le jeune scribe espérait qu'Améthyste n'ai pas encore été mise en courant de la situation de son ancien maître. Etant donné qu'elle était une androïde et pour cette fois seulement, Atris espérait que la voyant comme une simple machine docile voir inutile la famille du disparut n'ait pas pris la peine de le lui dire. Cette fois seulement il eut cette pensée à l'encontre de la jeune femme.

Mais il eut tôt fait de penser cette supplique qu'il était arrivé devant l'appartement d'Ailanda. Il avait récupéré l'adresse en même temps qu'il était venu demander la possession de l'androïde Améthyste. Soucieux, respirant un grand coup, Atris referma sa paume sur sa canne. Pendant un instant il ferma les yeux, reprenant calme et apaisement. Espérant également qu'elle soit à l'appartement. Oui vous l'aurez remarqué, aujourd'hui Atris espérait beaucoup de choses, à la fois identique et contradictoire, mais toujours pour le bien de la jeune androïde...

Enfin d'une main lourde il frappa à la porte, trois coups. Trois coups comme sonnant le glas d'un instant tragique et inévitable...
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Amethyste Inspectoris le 14 Février 2013, 15:29

C'est avec une grande douleur que je regarde cet appartement vide. Désormais, il n'y a plus d'Ailanda, je redoutais vraiment qu'il s'en aille. J'avais eu comme une sorte de mauvais pressentiment, mais je pensais alors que ce n'était que mon imagination qui me jouait des tours. J'ai eu tords, car le voilà au royaume de Pluton. La vie finit toujours par me faire payer mes actes passés. Je ne suis pas faite pour les bonheurs à long terme. Je ne suis pas faite pour vivre agréablement sans coup, ni sévices d'aucune sorte. Je suis faite pour souffrir. Il me semble avoir été crée pour cela d'ailleurs, même si mon créateur ne voyait qu'en moi l'incarnation même de la femme parfaite. Celle qu'il a peu à peu arrangé à sa sauce pour finalement en faire une assassin.

A présent, je me rends compte que ces actions ont peu à peu rendu mon plot défaillant. Aujourd'hui, à l'annonce de la mort de mon maître, il s'est tout simplement brisé pour devenir inactif. Je ne suis plus une androïde comme une autre. Je suis finalement un être capable de penser et d'agir comme il le désire. Quoi que sur ce point c'est encore à voir. Les êtres artificiels doivent se taire et obéir. Il me faut me montrer prudente sur ce point. Réfléchir n'est pas androïde.

Je sais que bientôt on viendra me chercher pour m'emmener au marché des esclaves. Je ne suis plus utile à la famille d'Ailanda. Ma présence ne doit que leur faire rappeler leur fils et frères bien aimés. Je me sens coupable, j'aurais dû me montrer plus convaincante. Empêcher qu'il ne part. J'ai échoué. Ma mission était de le protéger et je n'ai rien pu faire. J'aurais tant aimé l'accompagner.

Ailanda s'est montré si bon à mon égard, il ne m'a jamais rien demandé d'humiliant. Je n'ai fait que le ménage, la cuisine et les achats posant de temps à autre pour lui parce qu'il avait besoin d'un modèle.

C'est avec tristesse que je regarde tous ces desseins exposés sur les murs que lentement je décrochais pour préparer les affaires qui reviendront à sa famille. C'était le dernier ordre donné par la mère de mon défunt maître. Autant le faire lentement et minutieusement, quoi qu'il ne me reste plus que cela à faire et ensuite, mon esprit se verra hanté par nombres de souvenirs. Mes nuits, quant à elles, elles seront hantées par un nouveau visage que je n'ai pas su protéger. Il me manque. Je n'arrive pas à croire à sa mort. Ailanda a toujours été quelqu'un de fort, d'imposant avec un caractère bien définie. Et surtout, un homme au coeur tendre qui priait avec ferveur Vénus.

Quand il a su que je ne priais personne. Il ne m'a rien dit ni obligé à prier sa déesse. Aujourd'hui, je me rends compte que même si j'aurais été une fervente croyante, mes multiples prières n'auraient servi strictement à rien. Je sais que le destin ne peut être changé, lorsque la mort est là, on ne peut l'éviter. D'un côté, je me sens soulagé que la mort n'ait pas porté mon masque.

Une chose me hante, alors que je reste seule au milieu de la pièce. A quoi a-t-il pensé lorsque la mort l'a enlacé. Sa famille, j'en suis certaine. Ailanda a toujours été attaché à elle surtout à sa mère et sa jeune soeur. Mais a-t-il eu une pensée pour moi ? Même minuscule, je ne me contenterais de rien. Je préfère croire que j'ai eu une certaine importance pour lui. C'est une pensée utopique, mais au moins, elle me permet de ne pas craquer, bien que ma gorge se noue à un point douloureux.

Le tic tac du temps résonne dans ma tête. Il m'étouffe à force d'entourer. Le temps me nargue, il me crie que bientôt... Bientôt, on sera là pour moi. Encore, je vivrais de manière humiliante, à contenir mes larmes tellement la rage me happera quand les coups tomberont telle une pluie battante. Je ne veux pas imaginer la suite, mais je ne peux pas aller à l'encontre de mon esprit qui se crée toutes sortes de visions de par mes expériences passées. D'un côté, une vie dans la souffrance ne serait que justice pour moi. Mon poignard s'est abaissé tellement de fois, tant de sang ont souillé mes mains à cause des ordres donnés par des hommes avides de pouvoir et des femmes envieuses et jalouses.

On toque.

Je ne veux pas ouvrir. Car si j'ouvre cette porte de bois, alors la réalité me frappera en plein visage, me rouera de coup et me traînera dans un endroit que je ne peux que maudire à la simple énonciation de son nom tout autant que son propriétaire. Je reste là, les coups se répètent faisant écho dans ma tête. Echo qui devient à force insoutenable à tel point que mes mains se posent sur ma tête comme si ce simple geste stoppera cette macabre mélodie.

Mais je ne peux pas rester là. Si c'était... Lui ! Si finalement, il revenait et que l'annonce de sa mort fut une erreur. Je me lève en hâte avec un espoir fou dans mon coeur artificiel. J'ouvre la porte... Mais l'espoir qui brillait dans mes yeux s'évanouie aussitôt... Ce n'était pas Ailanda, mais malgré tout un sourire se dessina sur mes lèvres. Des mots voulurent naître, mais ce ne fut qu'un soupire qui traduisait mon mal être intérieure.

Je regardais Atris droit dans les yeux. Le silence nous entourait. Aucun de nous ne bougeait. Bientôt, il se brisa pour faire retentir le fond de ma pensée.

- Vous voyez... C'était trop beau pour être vrai... J'aurais préféré être rué de coup au moins je n'aurais pas ressenti autant de colère et de tristesse...

Je tourne la tête pour voir l'amoncellement des affaires de mon ancien maître impeccablement rangé. Bientôt, on viendrait les récupérer, mais je ne serais plus là. Je ne me laisserais pas prendre par qui que ce soit.

Me cacher. C'était la seule solution possible. Me faire totalement oublier. Je ferme alors la porte passant au côté d'Atris m'arrêtant derrière lui.

- Vous êtes venu à temps... Spurius ne devrait pas tarder...mais j'aurais disparu avant... Adieu mon ami...et merci...

C'est donc en contenant mes larmes que j'entamais une marche qui me guidera vers un avenir incertain.
Dernière édition par Amethyste Inspectoris le 14 Février 2013, 17:42, édité 1 fois.
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 14 Février 2013, 17:29

Le poids du silence. Il n'y a rien de pire que ça lorsque deux personnes, face à face ne savent pas quoi dire. Il est lourd, palpable et incroyablement malsain. Là devant ce petit morceau de bois rectangulaire Améthyste et Atris se regardaient comme deux chiens de faïence sans dire un mot sans échapper le moindre son. Lui qu'aurait il pu dire à cet instant. " Je suis désolé ? " La belle affaire cela n'aurais pas fait revenir Ailanda du royaume des morts. Le scribe se sentit d'autant plus coupable lorsque la porte s'ouvrit. Pendant une fraction de seconde il avait vu briller la lueur de l'espoir dans les prunelles d'Améthyste. Puis comme un miroir qui se brise, cet espoir avait volé en éclat. Pendant quelques secondes il avait offert une lumière éphémère à celle qui en avait le plus besoin. Oui, pendant cette fraction de seconde Atris se détesta pour la peine qu'il venait d'amplifier dans le coeur, même mécanique de la jeune créature.

La pression sur la paume de sa canne en fût renforcée. D'un rapide coup d' oeil il pu constater qu'Améthyste avait déjà tout rangé dans l'appartement. Mais surtout qu'on l'avait déjà prévenue pour la mort de celui qu'elle avait servie pendant quelques temps, le temps d'un rêve, d'une fragile liberté.

La phrase qu'elle prononça fût cinglante. Dévoilant une profonde tristesse qui s'était emparée du moindre boulon de tout son être. Elle découvrait pour la première fois la perte d'un être qu'il l'avait vraiment appréciée. Qui avait vu au delà de l'amoncellement de vis et de fils qui la composait. Ailanda avait vu un être à part entière, une créature qui méritait le respect. Il lui avait permis de connaître la sensation d'être apprécié et d'avoir le droit de vivre dans ce monde, que l'on soit humain ou androïde. On peut le dire, il lui avait permis d'espérer. Mais les parques avaient depuis longtemps décidé du sort du jeune romain. Et sans sourciller, sans la moindre hésitation, elles avaient portée le coup de ciseaux final, fauchant la pleine jeunesse d'une vie. Laissant par ce geste, une famille dévastée mais surtout une androïde désemparée.

Comme figé sur place, Atris n'avait pas réagit lorsqu'elle se plaça à côté d'elle. Pas d'avantage lorsqu'il entendit le verrou de l'appartement se sceller à jamais, enfermant une part de la vie de quelqu'un. Une vie contenu dans quelques boîtes empilées les une sur les autres. Des biens matériels, voilà ce qui restait de nous une fois mort. Ce n'était pas la première fois que le jeune homme s'était retrouvé confronté à la mort. En plus de 400 ans d'existence il en avait vu des gens mourir. Mais parfois il arrive que cette vérité devenu une banalité au fils du temps nous gifle avec force.

Le scribe ne bougea pas non plus lorsqu'elle passa derrière lui pour s'engager dans les escaliers menant à la rue. Mais il eut suffit de quelques mots pour que le patriarche de la cité ne revienne à lui. Lâchant sa canne, il avait fait volte-face, saisit la jeune femme par le bras avant de la ramener à lui et la prendre dans ses bras. La pression qu'il exerçait contre elle valait toutes les paroles du monde. L'étreinte était chaleureux et pleine de compassion. Protectrice et bienveillante à la fois.

Puis avec douceur il s'approcha de son oreille


- Ce n'est pas ta faute Améthyste, tu m'entends? Ce n'est pas ta faute...

Il n'était pas dur d'imaginer qu'à cette instant l'androïde sans voulait plus que tout d'avoir faillit à sa tâche. Mais elle n'y était pour rien. Quand bien même elle aurait voulu l'en empêcher, Ailanda serait parti avec l'expédition. On ne peut contenir une personne, la brider et l'empêcher de réaliser ses rêves. Même si parfois certains rêves se transforment en cauchemars.

Il fallait la consoler, la rassurer, lui faire comprendre qu'elle n'était pas seul pour traverser ce coup du sort. Elle commençait déjà à s'imaginer son retour chez Spurius. Atris se maudissait de n'être pas arrivé plus tôt. Mais le temps des flagellations n'était pas encore venu. Pour le moment il fallait se montrer compatissant vis à vis d'Améthyste, lui montrer son soutient et partager avec elle la peine de la perte d'un être "aimé". Cependant le visage de Spurius devait hanter l'esprit de cette dernière, alors tout à lui caressant les cheveux avec affection, Atris lui murmura.


- Rappelles toi de ma promesse !

Puis de nouveau le silence. Les mots, pourtant les alliés du scribe ne servaient à rien dans cette situation, du moins pour le moment...
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Amethyste Inspectoris le 16 Février 2013, 15:54

C'est avec certitude que je voulais entreprendre cette nouvelle vie. Loin de toute soumission. Maintenant que mon plot est brisé suite à cette nouvelle qui ne fait que me meurtrir le coeur à chaque seconde qui passe. Mes pas m'éloignent de l'ancienne Amethyste pour enlacer la nouvelle, une vie inconnue et qui m'effraie de plus en plus. Je connais la peur et ce que cela engendre, mais j'ai appris que derrière chaque peur se cache un courage qui se dissimule au fond de notre être et qui ne désire que sortir pour prouver au monde que l'on est loin des pleutres.

Tout était parfaitement clair dans ma tête. Je me savais libre de penser ainsi encore un moment avant que Spurius ne débarque et m'enchaîne pour ensuite me traîner jusqu'à son établissement et s'en donner à coeur joie. Je le connais maintenant à force d'être ballotté d'une demeure à son marché puant et dégoûtant.

Alors que j'étais sûr de moi, une chose me coupa nette dans mon élan. Toute l'assurance que j'avais trouvée disparus subitement comme si elle n'avait jamais existé. Il est vrai que je n'ai jamais été une androïde sûr de moi. Jusqu'à présent, je ne faisais que suivre des programmes qu'on a instaurés dans ma carte mère. Soumise jusqu'au plus secret de mes circuits.

Pourquoi fallait-il qu'il me prenne dans ces bras et me témoigne autant de bienveillance et de gentillesse ? Pourquoi fallait-il qu'il me coupe dans mon élan, dans mon sursaut d'envie de liberté que je souhaitais ardemment serrer dans ce point que j'avais levé en l'air, au sens figuré bien sûr. Si je l'avais réellement fait, cela passerait pour un défaut de l'un de mes processeurs et je paraîtrais alors bien trop suspect aux yeux des autres. Chose que je ne pouvais tout simplement pas me permettre.

Pas ma faute... La colère s'évanouie pour laisser à nouveau place à la tristesse qui me parut durant un instant inexistante. Bien que le temps passé avec Ailanda fût court, je m'étais attachée à lui plus que de raison. Il m'a offert ce que jamais on ne m'avait donné auparavant. L'espoir en un meilleur lendemain. J'en avais profité comme me l'avait conseillé Atris. Ne pas avoir de pensée négative. Mais aujourd'hui, tout cela s'est évanoui. Un vent violent à balayer cette vie si fragile qu'était Ailanda pour l'amener bien loin, très loin dans le royaume de Pluton.

A quoi je pense ! Pourquoi devrais-je parler d'un dieu alors que je ne crois pas en leur existence. Non, le mot juste serait que je n'y crois plus. Trop de prière faite à l'intention de Pluton pour ne recevoir que le silence. Qui se soucierait d'une androïde qui ne possède qu'un coeur artificiel et qui n'a pas assez de popularité pour emmener un dieu plus haut que l'autre ! Je vous le demande ! Qui pourrais réaliser les souhaits d'un androïde ! Personne ! On ne peut que compter que sur nous-mêmes.

- C'était mon rôle de le protéger Atris...et j'ai failli à ma tâche...

Tête rivé sur le sol, je regardais les pavés comme si ces derniers allaient s'ouvrir pour faire apparaître les enfers et ainsi rejoindre mon défunt maître pour lui assurer protection même dans sa mort.

Mais... Quelle envie de s'en aller quand cette étreinte est si chaleureuse et douce. C'est dans ces bras que l'on voudrait s'éteindre. Atris a toujours su trouver les mots. Il a toujours compris qui j'étais sans même me poser une multitude de question. L'humain n'avait que regarder mes yeux pour comprendre ce qui me tiraillait, bien qu'il porte une préférence à ce qu'on lui dise nous-mêmes ce qui nous chiffonne ou nous fait mal.

- Promesse ?

Je n'ai pas compris de prime abord. Je me suis demandée où il voulait en venir. Triturant mon esprit lui faisant retourner aux semaines précédentes, je me souviens alors de cette promesse qu'il me fit. C'est alors que je le regarde droit dans les yeux. Ce regard qu'avant le vide occupé fut conquis par des émotions diverses et variées que mon plot inactif m'offrait.

- Vous...vous voulez dire que...Moi ? A votre service ?

Je me demande si c'est bien finalement de retourner à l'état d'esclave alors que mon plot est à présent inexistant et parfaitement inutile. Une lueur d'espoir s'anima dans ce coeur artificiel réchauffant chaque partie de mon être. Lentement...très lentement, je pris les mains d'Atris dans les miennes et en embrassa la paume. Il me parvenait comme un sauveur. Au fond de moi, je ne pouvais me permettre de douter de sa bienveillance à mon égard, mais lui...qui abritait une personnalité oubliée des romains n'était pas non plus étranger à la mort qui semblait tarder pour lui. Atris...Sapiens... Un corps pour deux êtres si sage et bon.

- Oh... Atris... Pourquoi a-t-il fallut que vous veniez ? Depuis que je vous connais mon esprit part dans des interrogations si grandes que je ne me serais pas permise avant... J'ai comme l'impression que vous vouliez me libérer de ce poids que l'on nous impose pour être sûr de notre soumission...

Nul doute qu'il comprend de quoi je parle. Ce plot qui à présent n'est plus.

- Mais aujourd'hui, ce poids n'est plus. Malheureusement, je dois taire cela... J'ignore quoi faire.... Même si être à vos côtés me paraît comme une journée sans nuit. Tout de lumière et aucun moment de ténèbres. Plus d'orage pour m'effrayer ni de visage pour me hanter...

Je le regarde et je remarque soudain que pour moi, il est bien plus qu'un simple sauveur...mais ceci...je ne préfère même pas y penser.
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 19 Février 2013, 22:45

La première phrase qu'Améthyste exprima face à Atris lui fît resserrer son étreinte autour de la jeune femme. Elle ne devait pas se marteler cette idée sans cesse dans son esprit. Elle ne devait pas rejeter la faute sur ses épaules car elle n'y était pour rien. Ailanda était un artiste d'après le rapide coup d'oeil que le scribe avait rapidement jeté avant que l'androïde ne referme la porte. Mais son désir de participer à l'expédition montrait qu'il avait le goût de l'aventure, l'envie de découvrir de nouvelles contrés. Pourquoi? Navré je ne communique pas encore avec les morts pour pouvoir vous répondre. Je laisse libre court à votre imagination. Pour ma part je pencherais pour la quête de l'inspiration. Car même dans un champ de bataille l'inspiration est présente.

Améthyste aurait voulu l'arrêter qu'elle n'aurait pas pu. Son devoir premier en tant qu'androïde était de le servir. Mais elle ne pouvait aller à l'encontre de ses envies, ses décisions. Par ailleurs vu l'attachement qu'elle lui portait elle savait qu'en agissant ainsi elle l'aurait bridé. Et l'affection qu'elle avait pour lui l'en aurait empêchée car voir son maître malheureux lui aurait été insupportable. Donc, non. Malgré ce que l'on pouvait en dire et ce qu'Améthyste pensait, elle n'aurait rien pu faire de plus. Le protéger? Mais le lui avait il seulement demandé? N'était il pas un peu comme Atris. A vouloir que la jeune créature ne s'éveille on monde qui l'entourait. Qu'elle réfléchisse par elle même et non pas avec un plott dans la tête?


- Et qu'est ce que tu aurais fait Améthyste? Qu'est ce que tu aurais pu faire pour lui? Penses tu vraiment que si Ailanda t'avait pris à son service c'était pour t'emmener en enfer avec lui? Penses tu que cet homme aurait autorisé une telle idée, un tel destin pour toi? D'après ce que tu m'as dit je pense que non. Elle voulait que tu sois "libre" et surtout en sécurité. La seule erreur de sa part fût d'avoir un destin si court dans notre monde. Mais même si il avait su que sa vie s'arrêterait lors de cette expédition je pense qu'il n'aurait pas essayé de changer son destin et qu'il aurait agit exactement comme il l'avait fait. Il serait resté lui même jusqu'au bout. Ai je tord?

Oui Sapiens ne connaissait pas Ailanda aussi bien qu'Améthyste, mais il imaginait aisément qu'Ailanda était un "bon vivant". Qu'il appréciait et prenait la vie comme elle venait, sans se prendre la tête. Et si il avait su qu'il allait mourir? Et bien il l'aurait accepté et aurait sans doute voulu réaliser un dernier acte de générosité. Un acte altruiste en "sauvant" un androïde de sa condition de simple machine. Par son sacrifice, Ailanda avait offert à Améthyste la liberté de penser. C'était un mal pour un bien. Tragique certes et qui pour le moment n'ouvrait pas la voie vers le bien car les sentiments agglutiné dans l'esprit de l'androïde en lui permettait probablement pas de réalisé tout ce que cela impliquait.

Lorsqu'elle compris de quelle promesse le scribe voulait parler, ce fût la ruée sentimentale dans le regard de son interlocutrice. Les émotions se bousculaient, se marchant les unes sur les autres tant la nouvelle lui paraissait merveilleuse. Puis à l'euphorie, le calme et la réalité prirent la place. Elles semblait lui reprocher d'avoir insérer en elle des réflexions, des interrogations et des choix. Il l'avait vu comme une créature à part entière et cela avait perturber le système d'Améthyste. Cependant ce n'était pas un reproche sec, mais plutôt un reproche d'où émergeait une réflexion personnelle. Cette démarche de pensée fît sourire l'homme qu'il était et tout en lui prenant le menton avec douceur, il lui expliqua sa propre pensée.


- Tu as toujours cette capacité en toi Améthyste, je n'ai été qu'un élément comme un autre dans le rouage de ta réflexion. Une pièce qui t'a permis d'ouvrir les yeux. Rien de plus, rien de moins.

Et c'était vrai. Depuis le jour où Améthyste lui avait expliqué qu'elle voyait les visages de ses victimes venir la hanter et la terrorisait, Atris avait compris qu'elle était capable de penser et ressentir des émotions pourtant bloquées par son plott. Depuis ce jour il avait sur qu'elle pouvait ressentir des émotions. La plupart étaient destructeur, aussi le scribe avait décidé de montrer à l'androïde que tout dans la vie n'était pas forcément noir. Qu'il existait de bon sentiments qu'elle pouvait également goûter. Le scribe n'avait fait que lui donner un petit coup de pouce, c'est tout. Toutefois, la jeune femme semblait ne plus savoir quoi faire, ni comment agir. Son plott désormais totalement inactif, lui offrait tellement de possibilité et en même temps risquait de lui apporter des ennuis si l'on se rendait compte de ça.

Desserrant son étreinte sur l'androïde, Atris posa ses mains sur ses épaules. Son regard plongé dans le sien.


- Je t'ai fais une promesse Améthyste et je l'a tiendrais. Je prendrais soin de toi et te protégerais. Si tu ne veux pas être à mon service, alors soit, je ferais de toi une androïde libre. Tu vivras chez moi sans la crainte que les gens ne te jugent et si quelqu'un se rend compte que ton plott n'est plus actif, j'en ferais mon affaire.

Désormais Améthyste avait le choix. Vivre au service de Sapiens ou vivre pour elle même, mais sous la protection du scribe. Car dorénavant, une chose était sur, Améthyste serait l'androïde officielle de Sapiens. Lui souriant il reprit.

- Car après tout, désactiver le plott de son androïde, ne serait ce pas là une lubie de romain?

Sa phrase fût ponctuée d'un petit clin d'oeil amusé. Il fallait qu'elle apprenne le goût de vivre désormais. C'était une autre androïde maintenant. Une nouvelle vie s'offrait à elle. Le seul regret dans cette histoire fût qu'une vie dû être sacrifier pour voir se changement apparaître en Améthyste...
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Amethyste Inspectoris le 21 Février 2013, 23:41

- Et qu'est ce que tu aurais fait Améthyste? Qu'est ce que tu aurais pu faire pour lui? Penses tu vraiment que si Ailanda t'avait pris à son service c'était pour t'emmener en enfer avec lui? Penses tu que cet homme aurait autorisé une telle idée, un tel destin pour toi? D'après ce que tu m'as dit je pense que non. Elle voulait que tu sois "libre" et surtout en sécurité. La seule erreur de sa part fût d'avoir un destin si court dans notre monde. Mais même si il avait su que sa vie s'arrêterait lors de cette expédition je pense qu'il n'aurait pas essayé de changer son destin et qu'il aurait agit exactement comme il l'avait fait. Il serait resté lui même jusqu'au bout. Ai je tord?

Son étreinte se fit plus forte, plus rassurante également. Les mots d'Atris coulaient en moi comme une douce rivière qui voulait apaiser les flots sauvages qui m'étreignaient. Toutes ces interrogations veines contenant tant de pourquoi sur les raisons de la mort d'Ailanda. Nul doute que mon défunt maître n'aurait apprécié ce à quoi je pensais en ce moment. Il m'a fait entrer dans son service pour que je puisse trouver une certaine sérénité de l'esprit. Mon devoir était d'honorer cela, mais au fond de moi, je ne pouvais comprendre pourquoi les humains mourraient si facilement. Leurs vies sont tellement fragiles. Trop parfois. Pourquoi faut-il que les meilleurs partent les premiers, alors que les êtres détestables semblaient s'enraciner dans ce monde pour ne faire que le mal ?

La libération de mon plot me donne bien des interrogations auxquelles je n'aurais jamais pris la peine de songer. Pour un androïde dont le plot est actif, ces questions n'avaient nulle raison d'être. Mais plus pour moi. J'étais libre de penser et de réfléchir à ma convenance sur la vie, la mort, le mal, le bien. La frontière qui existait entre eux et qui est si mince.

- Non, vous avez raison. Mais, je trouve que la vie est injuste d'enlever des êtres aussi bons et de laisser vivre ceux qui se plaisent à faire le mal autour d'eux. On dit qu'ils finiront par payer leur méchanceté, mais tard pour moi. Trop même. Vous ne trouvez pas ?

- Tu as toujours cette capacité en toi Améthyste, je n'ai été qu'un élément comme un autre dans le rouage de ta réflexion. Une pièce qui t'a permis d'ouvrir les yeux. Rien de plus, rien de moins.

- Avoir une telle liberté est un peu déstabilisant pour moi, enfin pour tous les androïdes j'imagine. Bien que cela soit compliqué de pouvoir médité sur des centaines de questions, je dois dire que ce n'est pas désagréable.

Atris... Sapiens... Qu'importe son nom, il s'est toujours montré d'une infinie bonté avec moi. Jamais, il ne m'a dénigré sur mon appartenance. Jamais, il ne m'a remise à ma place. Toujours, il m'a guidé sur le début de toutes ces émotions et sentiments qui m'étreignaient. Si je ne l'avais pas eu à mes côtés, alors j'aurais sûrement sombré et supplié pour que l'on me réinitialise. La peur sans doute du nouveau, de cet inconnu qui nous frappe sans que l'on s'y attende.

Les coups que j'ai reçus tout au long de ma vie n'ont été qu'en faite le début de ma délivrance.

- Je t'ai fais une promesse Améthyste et je l'a tiendrais. Je prendrais soin de toi et te protégerais. Si tu ne veux pas être à mon service, alors soit, je ferais de toi une androïde libre. Tu vivras chez moi sans la crainte que les gens ne te jugent et si quelqu'un se rend compte que ton plott n'est plus actif, j'en ferais mon affaire.

La réflexion me prend, elle se lit dans mes yeux. Autrefois, je n'aurais rien dit. Car si tel est l'envie de l'humain, il me prenait et faisait ce que bon lui semblait avec moi. Mais là, la donne à changer, j'avais le droit de faire mon propre choix. Qu'importe celui que je choisis, je suis gagnante, car j'aurais ma liberté. Faire ce que je veux quand je le désire.

- Car après tout, désactiver le plott de son androïde, ne serait ce pas là une lubie de romain?

Un premier vrai sourire naquit sur mes lèvres. Je m'en pensais incapable avec la mort d'Ailanda, mais il se trouve que non. Atris me fait sourire. Sa bonté est un baume qui pourrait guérir tous coeurs androïdes ou humains à qui il offrirait toute sa gentillesse.

- Autrefois, je me serais agenouillée en acceptant la demande, mais plus aujourd'hui. Vous m'avez appris que nous sommes égaux et en tant que tel, je pense que personne ne s'agenouille par soumission n'est-ce pas ?

J'attends donc sa réponse tout en me retirant de l'étreinte réconfortante de ces bras puissants qui détiennent le savoir de plusieurs vies puis je m'agenouille à ces pieds.

- Ce n'est pas en tant que soumise que je m'agenouille, mais en tant que personne qui désire en suivre une autre et lui demander d'être son élève. Je veux apprendre ce que je ne sais pas, je veux comprendre ce qui me dépasse. Je veux pouvoir devenir un être à part entière qui voit la vie non comme un humain le souhaiterait, mais comme moi je le désire. Je veux pouvoir vivre comme je l'entends, je lève la tête et le regarde, je vous défendrais quoi qu'il arrive, je vous suivrais où que vous alliez, je serais votre ombre et gardera en moi le secret que vous taisez. Je veux pourvoir rester avec vous et vous aimez.


Je lui souris quoi qu'un peu gêné par tant d'audace de ma part.

- Oui vous avez bien entendu, je vous aime... Non pas d'androïde à maître, mais de femme à homme. Que vous partagiez ou non mes sentiments, ce n'est pas grave tant que vous me permettez de rester avec vos côtés et de vous servir et d'apprendre avec vous.

Un silence s'interpose comme un guerrier qui planterait sa lance dans la terre que je fais fuir en reprenant la parole.

- Je sais que vous me considérez comme un être que l'on doit ouvrir à la vie. Vous voulez me sortir de ce cocon de soumission dans lequel j'ai toujours vécu afin de devenir un papillon aux mille couleurs de la liberté.

Finalement, je me relève et lui fait face sans me départir de mon sourire.

- Je ne demanderais pas pardon pour mon audace, car cela serait s'excuser de dire ce que je pense et cela serait à l'encontre de vos enseignements n'est-ce pas ?
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 27 Février 2013, 00:09

Ah, la fatalité du bien et du mal. Du juste quittant cette terre avant le corrompu. C'était un fait très fréquent dans la vie et la réponse en était tout bonnement dès plus simple. Par cette réflexion, l'homme admirait la capacité de raisonner d'Améthyste. Cette dernière avec la désactivation de son plott était plus curieuse avec cette envie d'en apprendre toujours plus. La perte d'un être qui lui était cher semblait avoir littéralement balayer la peur de cet inconnu. De ce monde pleins de question sans réponse qui s'ouvrait devant elle. Mais c'était un premier pas. Cruel il est vrai, mais une véritable avancée pour celle qui, il y a quelques minutes à peine n'était qu'un objet sans liberté de penser.

- La vie est et sera toujours injuste Améthyste, mais c'est également ce qui en fait son charme. L'homme juste partirait le plus souvent avant l'homme corrompu. Pourquoi? Simplement parce que le premier s'intéresse aux autres. Il vit pour les autres, pour leurs bonheurs, leurs joies et pour qu'ils soient heureux. Il veut un avenir meilleur pour les gens qui l'entourent, aussi est il prêt à tout les sacrifices pour y parvenir. Son altruisme cause inévitablement sa perte. A contrario l'homme corrompu est matérialiste. Il pense à son bonheur avant celui des autres et donc s'enferme dans son monde de confort et de plaisir. Il vit pour lui, sans se soucier des autres. Aussi ne prend t il aucun risque inconsidéré pour changer l'avenir. Le présent illusoire dans lequel il est plongé le satisfait pleinement. Alors pourquoi vouloir le changer?....

A l'entendre, on avait l'impression que pour vivre longtemps il fallait être égoïste. Mais c'était en parti vrai. L'égoïsme offre une protection vis à vis de la vie et de ses aléas. Se tourner vers soit même, permet à celui qui agit de la sorte de voir les danger qui peuvent l'entourer et ainsi lui permette de les contourner. Non, dans son discours Sapiens ne prônais pas l'égoïsme et l'individualisme. Il se contentait simplement d'exposer un fait universel. Triste réalité de notre monde c'est vrai. Mais que pouvait on y faire?
C'est vrai que les meilleurs partent les premiers, le plus souvent justement à cause de ce désir qu'ils ont de vouloir apporter du bonheur aux autres. Ils s'oublient eux même et c'est là qu'ils prennent les plus grand risques. N'ayant plus conscience de leur propres faiblesses ils réalisent les pires bêtises. Leurs inconscience provoquant leur fin tragique. Cependant, je dois avouer que t'en qu'à vivre dans ce monde, je suis d'avis d'être altruiste et vouloir rendre les autres heureux. Oui je sais, c'est idiot, mais que voulez vous, on ne se refait pas !

Après avoir écouté Atris lui parler, ce fût au tour du maître d'écouter la jeune femme. Cette dernière montrait plus de caractère, plus d'assurance dans sa façon d'être, de s'exprimer. Elle ne mâchait pas ses mots et cela faisait plaisir à entendre. Améthyste savait ce qu'elle voulait et comment elle le voulait. Le timbre de sa voix en était le principal témoin. Désormais on sentait qu'elle avait envie de goûter à cette liberté nouvelle. De réaliser des erreurs, de connaître des échecs et des réussites. C'était tout simplement une réelle renaissance à laquelle Atris était en train d'assister en haut des escaliers. A n'en pas douter, Améthyste pourrait elle aussi réaliser de grande chose à l'avenir. Pourquoi ne pouvait on donner une chance aux androïdes? C'était tout simplement du gâchis de vouloir les maîtriser à ce point.

Souriant et ravis, l'homme écoutait cette nouvelle femme qui se dressait désormais devant lui. Lui exprimant ce qu'elle avait sur le coeur. Si une personne dans la rue avait levé les yeux, il n'aurait certainement pas vu une androïde et son maître mais assurément une femme et un homme tant la jeune femme faisait preuve de vitalité et de confiance en elle. A t elle point que cette dernière déclara sa flamme au patriarche. Oui enfin si lui dire " je vous aime" peut être catalogué comme une déclaration.

Pendant une fraction de seconde, Atris laissa passer la surprise dans son regard. Il s'était préparé à tout, mais peut être pas jusqu'à un tel degrés d'intimité. Puis rapidement son regard s'attendrit sur celle qu'il observait. La fougue de la jeunesse. Une chose qu'il avait depuis très longtemps perdu en 400 ans d'existence. Aussi cette révélation fût comme une véritable bouffée d'air frais pour lui. La fraîcheur et la candeur dont faisait preuve Améthyste était très agréable pour l'homme qu'il était. Cela lui faisait du bien de voir cela. Elle s'était agenouillée devant lui, pour lui demander de la prendre à son service. De faire d'elle son élève. Puis après quelques paroles elle s'était redressée.

Sans un mot, l'homme eut un mouvement dès plus surprenant. Se reculant légèrement de son interlocutrice, se dernier s'inclina devant elle avec respect et sérieux. Puis d'une voix tranquille...


- Et bien se sera un honneur pour moi Améthyste que de te prendre à mon service. Tu seras mon élève et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour répondre à tes questions sur ce monde qui t'entoure.

Se redressant, ce dernier tendit son bras en direction des escaliers, invitant la jeune femme à prendre les marches pour quitter ce lieu et son fantôme. Ailanda par son sacrifice, cette ultime pièce de puzzle avait permis l'explosion du cocon qui enfermait la jeune femme de son monde pleins de règle et de contrainte. Descendant les marches, côte à côte, d'égal à égal il poursuivit...

- L'audace est le propre de la jeunesse Améthyste. Aussi tu as raison, tu n'as pas à t'en excuser. Du moins, pas avec moi. Mais il te faudra savoir jongler entre le public et le privé. Cette liberté de mouvement que tu auras avec moi en privé devra être contrôlée lorsque nous serons en public. Il s'agit là de l'un de tes premiers enseignements: la maîtrise de soi. Oh je sais. Maintenant que tu n'as plus d'entrave cérébrale tu veux vivre ta vie, parler comme tu l'entends. Cependant ne laisse pas cette euphorie prendre le dessus sur ta raison? Tu comprends ce que je veux dire ?

Améthyste avait tout à fait vrai dans le fond. Sapiens était le premier à lui avoir dit de ne pas s'excuser pour l'audace qu'elle exprimait avec lui. Mais sur la forme, il lui fallait être prudente. Ca nouvelle situation était très agréable à voir et à entendre. Mais cela ne plairait pas forcément à tout le monde. Aussi devrait elle apprendre la comédie, la dissimulation afin de pouvoir vivre libre certes mais avec modération. Toutefois, le scribe ne doutait aucunement dans les capacités de sa nouvelle élève et sur ses facultés d'apprentissage.

- La liberté des uns s'arrêtent là ou commencent celle des autres.
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Amethyste Inspectoris le 28 Février 2013, 23:54

La déception s'empare lorsque je vois la réaction d'Atris. A-t-il vraiment compris mes mots ou bien les rapprochait-il d'une simple déclaration d'amitié ? Avait-il seulement compris que je lui ouvrais mon coeur, là maintenant et que j'attendais une réaction précise de sa part ?

Je garde malgré tout mon sang froid et je ne lui montre rien. L'impassibilité se lit sur mon visage, mais un petit sourire faible naît au coin de mes lèvres. Je suis à la fois heureuse d'entrer à son service, mais également triste de ne pas avoir reçu un début de réponse suite à ce que je venais d'annoncer. Puis subitement, je me perds dans une furtive réflexion. J'avais aussi quelque sentiment naissant pour Ailanda, mais je n'avais pas su comprendre si cela venait de mes programmes ou bien vraiment de moi. Maintenant que mon plot n'est plus, je tente de percevoir un petit bout de lumière face à cette interrogation. Je veux savoir, mais je ne le demanderais pas à Atris. Ce n'est pas la peine, enfin je pense.

Ensemble nous marchons dans Rome et suite à ses paroles, je me mets en mode androïde soumise et discrète opinant simplement du chef pour prouver que j'étais du même avis que lui. Mieux valait faire profil bas devant les autres. Je ne veux pas qu'il ait des ennuis par ma faute, cela, je ne pourrais jamais me le pardonner. Nos pas se succèdent, les rues également, le temps fait un tic tac discret dans mon esprit. Je compte les pas qui m'éloignent de ce petit studio dans lequel j'ai vécu avec Ailanda. Avant de faire mon premier pas, je m'étais retourné pour le regarder encore une fois allant même jusqu'à ouvrir la porte pour observer les cartons qui s'amoncelaient et qui énuméraient la vie de cet humain qui m'a montré ce qu'était vraiment la vie, ces bonheurs et ces petits points noirs que finalement, on oubliait facilement. Les balayant d'un simple revers de la main. L'optimiste était un qualificatif que l'on utilisait lorsque l'on pensait à lui. Il aimait dire Carpe Diem dans chacune de ces phrases. Je me souviens de ces moments où lorsque l'orage grondait, il m'accueillait dans son lit et me serrait contre lui pour me rassurer.

Tous ces souvenirs resteront gravés en moi. Je ressens une grande tristesse pour sa famille, en particulier sa pauvre mère et sa petite soeur avec qui il était plus que proche. D'ailleurs, me reproche-t-elle de ne pas avoir pu le protéger ? Me détestent-elles ? C'est une hantise que d'avoir plus de questions que de réponses. Est-ce le lot de tous les humains que d'être hanté par des questions de cette catégorie ? Peut-être, je l'ignore encore.

Du coin de l'oeil, j'observe l'agitation qu'il y a autour de nous. Je ne suis pas la seule à être dans le désarroi. Beaucoup de famille ont perdu un des leurs tandis que d'autre retrouver mari, frère, fils avec un grand bonheur. Jour à la fois funeste et joyeux, mais on ne sait que faire lorsque votre voisin pleure la perte d'un être cher alors que vous, vous pleurez de joie en serrant la personne dans vos bras pour être sûr qu'il n'est pas une illusion. Une mauvaise blague de la vie.

Je remarque un soldat qui va embrasser sa femme et son enfant. Mon coeur se déchire soudainement. J'ai envie de pleurer. Ailanda ne pourra connaître cela, le bonheur d'avoir une femme et un enfant. Moi non plus d'ailleurs, je n'ai pas été crée pour cela, mais pour être utilisé à des fins plaisantes et mortelles à la fois.

Au bout d'un moment, je m'arrête. L'endroit où nous nous trouvons est calme et depuis notre départ, personne n'a dit mot. Moi, je m'étais contenté d'observer un peu partout tout en pensant aux choses qu'Ailanda ne pourra jamais faire et en observant que la tristesse n'était pas ressentie que par moi.

- Pourquoi n'avoir rien dit...Est-ce comme ça que les hommes se comportent lorsqu'on ouvre son coeur ? Si c'est ça, la prochaine fois, je me tairais.

Je ne voulais pas être méchante, mais j'étais blessée tout simplement. J'ignore pourquoi un tel comportement s'emparait de moi. Sûrement parce que mon plot était à présent inexistant.

- Oubliez ce que je viens de dire... Ce n'est pas grave...

Je m'avance, dépassant légèrement Atris.
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Sapiens Inspectoris le 12 Mars 2013, 01:13

Sapiens avait vu Améthyste ouvrir une dernière fois la porte du studio comme dans un ultime adieu à ce son propriétaire désormais nouveau résident dans le domaine de Pluton. Mais il n'avait dit mot, pas plus lors de leur avancées dans les rues de la ville qui fourmillaient de mondes. Ca et là on voyait les rires côtoyer les pleures, la joie effleurer la triste dans une danse pleine de mélancolie. Chacun vivait l'instant présent, aussi éphémère soit il à sa manière, mais surtout suivant le destin qui lui avait été tracé. Certains avaient eu la chance de pouvoir revenir près des leur, dans le foyer près de femmes, enfants et familles. D'autres avaient probablement du avoir une pensée pour les êtres chers qu'ils allaient laissé derrière eux avant que ne s'abatte la main glacée de la mort. La vie était tellement fragile, tellement insignifiante et pourtant provocateur de réactions aussi diverses que surprenante.

Sans un mot, le scribe regardait autour de lui, jetant de rapide coup d'oeil. Qu'aurait il pu dire à Améthyste en ce moment précis. Certes il l'avait fait sourire, mais cela n'était pas suffisant pour lui faire oublier la tragédie dont elle venait d'être l'une des victimes. Il lui faudrait du temps. Combien? Cela ne dépendrait que d'elle pour apprendre à cicatriser et non soigner la blessure qu'Ailanda avait créée en elle. On ne peu effacer le passé, une cicatrice et la preuve d'un évènement de notre vie qu'on ne peut qu'accepter et vivre avec sans pour autant réussir à totalement l'oublier. Cela reviendrait à feindre la réalité, se voiler le regard afin de ne pas souffrir. Protection dangereuse quant on sait que le réveil en sera beaucoup plus douloureux.

Améthyste, légèrement plus en retrait que Sapiens, prenait son rôle d'androïde très au sérieux malgré son plot qui désormais ne fonctionnait plus. Respectant les codes qui sied à la relation traditionnelle entre un maître et son androïde. Je dois avouer que pour le scribe c'était une situation quelque peu surprenante, pour ne pas dire nouvelle. Car oui, il peut vous l'avouer. Avant cela, mise à part lorsqu'il vivait jadis avec l'ancien Prélat il n'avait plus eu d'androïde à son service...

Une nouvelle famille qui se réunit attira l'attention de l'ancien qui tout naturellement eut un mouvement de la tête en direction d'Améthyste. Elle souffrait d'un tel spectacle et se mettait assurément martel en tête une fois de plus. Mais il ne pouvait rien faire de plus. Il lui avait fait comprendre et du moins lui avait exprimer son point de vue sur la situation, maintenant tout ne dépendait plus que d'Améthyste. Redresser la tête et avancer ou toujours regarder le passé par dessus son épaule. C'était probablement trop demander en si peu de temps. La jeune femme devait faire son deuil ce que Sapiens pouvait parfaitement comprendre.

Tout deux eurent tôt fait de tourner une nouvelle fois dans une rue plus calme et moins bondée pour que le silence ne se brise comme du verre sur le sol. Améthyste avait pris la parole, exprimant un mécontentement et un reproche quant à l'impassibilité que pouvait avoir certains hommes lorsqu'on laissait exprimer ses sentiments à leurs égard. En l'occurrence ici, Sapiens. C'est vrai, l'homme n'avait pas réagit quant à la déclaration sentimentales qu'Améthyste avait exprimé tout à l'heure. Certes ce n'était pas courtois dans l'avoir balayer d'un revers de la main comme l'on chasse un insecte qui nous tourne autour. Améthyste s'était donc vexée et n'avait pu contenir plus longtemps sa colère. Pourtant avant même que ce dernier ne puisse répondre, elle avait tranche court à cela et repris la marche, dépassant Atris.

Pourtant ce dernier n'eut aucune réaction, les mains placées sur la pomme de sa canne, il avait fermé les yeux. Un soupir mental parcouru son esprit puis soudain...


- Je t'ai parfaitement bien entendu tout à l'heure Améthyste....Cependant

Réouvrant les yeux, ce dernier se tourna en direction de son interlocutrice.

- Il m'est impossible de répondre favorablement à ta déclaration... Vois tu, en plusieurs siècles d'existence, j'ai pu observer le monde. J'en ait été la victime un nombre incalculable de fois et toutes ces expériences, ces trahisons, ces manipulations ont endurcis mon coeur et l'ont fermé à ce que tu appels "l'amour". Je peux ressentir de la tendresse, de l'affection, de l'attachement, mais pas ou plus de l'amour. Cette ville ,dit il d'un mouvement de bras pour désigner Rome, comme tu le sais a détruit bon nombre de choses en moi...

La naïveté et la candeur que Sapiens possédait dans ses jeunes années lui avait fait rencontrer beaucoup de mauvaises personnes et vivre des expériences dont il en avait pâtis longtemps après. Pourtant l'affaire des enfants disparus ou la découverte de la mort de sa mère auraient du lui faire prendre conscience de la véritable nature de l'Homme. Mais ce dernier avait toujours voulu croire en lui, lui donner une dernière chance, une chance qui s'était prolongée encore et encore. Cependant sa naïveté avait finis à s'effriter, son sourire s'était fané et la lueur d'espoir et de vie qui pétillait dans son regard à l'époque s'était éteinte depuis fort longtemps maintenant. Lors de son isolement, le scribe avait réussit à scellé certaines de ses émotions à commencé par "l'amour", n'en déplaise à la déesse Vénus. Cependant un autre détail pesait sur l'homme qu'il devait partager avec l'androïde pour qu'elle comprenne.

- Par ailleurs, même si j'avais été capable d'éprouver de l'amour, un autre point m' aurait empêché de pouvoir l'exprimer comme je l'aurais voulu: Mon devoir de scribe divin. En tant que tel, je me dois d'être d'une totale neutralité et donc ne pas laissé mes émotions influer sur mon jugement et mes décisions. L'amour est sans doute le sentiments le plus fort mais également le plus destructeur dans notre coeur. Il fausse notre jugement et pourrait me tenter de vouloir changer l'histoire selon mon bon plaisir. Tu comprends ?

Sapiens savait que la réponse qu'il donnait ainsi à Améthyste lui ferait énormément de mal. Il savait que la jeune femme en souffrirait sur le moment. Mais qu'aurait il bien pu faire d'autre ? Lui mentir, lui faire croire qu'il l'aimait comme elle l'aimait ? Oui c'est vrai, ce dernier avait des sentiments pour l'androïde, mais il ne pouvait lui donner de faux espoir pour les voir un jour éclater en morceaux.

S'approchant d'elle, il hésita un moment avant de mettre sa main sur son épaule. La vérité pouvait être très douloureuse.


- Je te demande pardon Améthyste, dans cette histoire ce n'est pas toi le problème... c'est moi...

Elle ne comprendrait pas. C'était fort à parier et surtout elle tenterait peut être de dissimuler la tristesse et la déception d'une pareille révélation. Néanmoins, inconsciemment, Sapiens espérait que cet avenir de changement lui permettrait de reconnaître les joies de l'amour lorsque le moment sera venu.
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Re: [E5] Des retrouvailles sous un ciel sombre [Améthyste]

Messagepar Amethyste Inspectoris le 20 Mars 2013, 23:51

Pourquoi est-ce que je lui ai dit cela ! Pourquoi me suis-je stupidement emporté, alors que je me doutais pertinemment de sa réponse. Elle me fait mal, elle meurtrit ce coeur que l'on pense fermé à toutes tristesses. Chaque mot qu'il prononce n'a que pour effet que d'agrandir ma peine. Comme si l'on utilisait un couteau et que l'on gratte sur une plaie afin de voir la blancheur d'un os. Il saigne, il pleure des gouttes carmins et pourtant moi, je reste impassible. Je deviens aussi froide et distante que j'étais avant. La douleur m'éloigne, elle est redoublée par la mort de mon précédent maître.

J'aurais dû faire silence et tout garder à l'intérieur de moi. J'aurais dû réfléchir avant de m'exprimer. Idiote que je suis ! Sapiens ne peut pas vivre quelque chose de fort comme l'amour et moi, je n'ai pas le droit d'aimer. Non ! Cela m'est interdit ! Si seulement mon plot était encore actif, je ne ressentirais pas cette douleur lancinante, je ne saurais pas ce qu'est la déception, la douleur et le regret d'avoir parlé sans réfléchir.

Durant tout le temps où l'humain avait pris la parole, je ne m'étais pas retournée. Je voulais faire semblant d'accepter ce qu'il me disait, de l'écouter tout en paraissant aussi détachée que possible. Bien que mon désir ne se réalise pas. Malheureusement, le scribe ne me connait que trop bien. Il sait ce que je fais lorsque la déception me prend, il sait comment je réagis quand la douleur se fait sentir. Il sait ce que je vais faire lorsque les mots seront ancrés dans mon esprit. Je vivrais avec la douleur, mais ne dirait plus aucun mot sur cette histoire.

Ce fut un rêve brisé en une seconde. Je ne pense pas que je pourrais aimer à nouveau. Je ne crois pas que je puisse éteindre facilement les sentiments que j'ai envers Sapiens. Tout ce temps que nous avons passé ensemble, nous avons pu trouver des choses en commun. Tous les deux, nous montrons une grande curiosité sur ce qui nous entoure, nous aimons tenter de comprendre les choses, nous aimons penser et philosopher sur tous les sujets. Nous nous plongeons parfois dans de grands silences oubliant ce qui nous entoure, nous méditons aussi longtemps que nous le pouvons.

Je me souviens d'un jour où nous étions côte à côte. Aucun de nous ne parlait. Nous pensions tout simplement. Il n'y avait pas besoin de mot pour nous comprendre. L'un comme l'autre, nous désirions seulement réfléchir et se demander pourquoi telle ou telle chose. Nous aimons cela tout simplement.

Que suis-je censé à faire à présent ? Comment suis-je censé réagir face à tout cela ! Sa main sur mon épaule me fait sursauter. Il me demande pardon. Je ne peux pas. Je n'ai rien à lui pardonner.

- La vie t'a donné un rôle important et lourd... trop lourd peut-être. Les dieux t'ont beaucoup offert, mais t'ont pris quelque chose pour équilibrer l'échange. Une chose offerte en échange de ton droit d'aimer. Tu es capable de ressentir de l'affection, mais ton rôle de scribe t'empêche de ressentir de l'amour sans être brouillé dans tes jugements.

Je me retourne finalement contenant mes larmes, même si le vert de mes yeux brillent de ces gouttes salées que je contiens de toutes mes forces. Je ne veux pas lui montrer un spectacle dégradant.

- Je ne peux pas te pardonner, car tu n'as rien à te pardonner. Cela serait comme s'excuser du rôle que tu as pour Rome. Tant que tu me laisses te protéger et t'aimer c'est l'essentiel, je me considérerais comme chanceuse. Je ne veux que ça. Que tu ne ressentes rien cela m'est égale tant que tu m'autorises à garder ce sentiment à ton égard. Même si on me l'ordonnait, je ne pourrais pas l'oublier et encore moins l'effacer.

Une main quelque peu hésitante se pose sur sa joue l'effleurant et la caressant.

- Ailanda et toi m'avaient ouvert à beaucoup de choses qui me troublent. Parfois j'aimerais encore que tout soit comme avant, car je n'aurais pas à gérer les difficultés que cela engendre tels ou tels sentiments. Mais en y réfléchissant, cela me conforte à l'idée que je suis comme toi. Capable de ressentir toutes sortes de choses, même si c'est dur de gérer certaines émotions, je me sens bien.

Je ferme les yeux, un bref moment puis les ouvre un moment.

- J'espère qu'un jour tu pourras aimer...même si ce n'est pas avec moi. J'aimerais que tu sois heureux et je ferais tout pour.
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